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Syndicat National de l'Enseignement Privé

Chaque semaine :
les «billets d'humeur» 2019 d'Evelyne

evelyne.cima@synep.org
Accès aux « billets d'humeur » par année.

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5 janvier 2020
Bonne nouvelle, pour les enseignants du sous-contrat et du public ?

Nous avions l’impression que notre ministre, J-M Blanquer, nous méprisait, modifiant sans cesse les plans d’application de ses réformes comme pour espérer ainsi faire preuve d’autorité, voire d’autoritarisme, nous faisant ainsi sentir qui était aux commandes.
Et bien, depuis le début de la semaine, je n’en suis plus si sure et c’est peut-être une bonne nouvelle pour tous les collègues qui se sentaient snobés. Non, non, non, ce n’est pas du mépris réservé aux enseignants ! La preuve ? Le problème des tâtonnements et reports en matière de réformites n’est pas spécifique à l’Éducation nationale et en voici un exemple.

Dernièrement notre gouvernement s’est attaqué à la CAF (Caisse d’Allocations Familiales) clamant que dès le 01/01/2020, pour s’adapter et être au plus près de la situation des locataires, le montant de l’aide au logement sera réactualisé tous les 3 mois. Ainsi le reste à charge des locataires est susceptible d’être différent chaque trimestre ! Facile, tant pour les bailleurs que pour les locataires, de s’y retrouver et de mettre en place des virements automatiques !

Mais bof ! L’important, pour le gouvernement, n’est-il pas de réformer ? Et comme cette réforme de la CAF, comme celle de l’Éducation nationale, nécessite des moyens informatiques performants et réactifs et des agents formés, en début de semaine, les allocataires de la CAF et bailleurs ont reçu le courriel suivant : « Par ce mail, nous vous informons du décalage de la mise en œuvre de la réforme des Aides au Logement (…) cette réforme est repoussée au mois d'avril 2020 afin de garantir une meilleure fiabilité et sécurité sur son application ».

Alors, enseignants du public et du sous-contrat, sachez-le ! Il n’y a pas que pour vous que la mise en application des transformations (relatives entre autres au Bac) n’avance pas comme prévu, mais en désordre. Et notre ministre de l’Éducation nationale n’y est peut-être pour rien, à part de faire croire qu’il dirige quelque chose. N’est-ce pas une bonne nouvelle de début d’année 2020 ? Tout bien réfléchi… peut-être pas, et c’est sans doute le plus navrant !

29 décembre 2019
PLF 2020 définitivement adopté… sur fond de grippe intestinale ?

Le Projet de Loi de Finances (PLF), d’une importance capitale pour la suite des événements divers et variés français et, entre autres pour l’éducation nationale, doit être voté par nos députés.
Il a été définitivement adopté le 19 décembre dernier, par notre Assemblée nationale. C’était en séance publique ce qui, par la présence de spectateurs, a fortement dû gonfler le nombre de présents dans l’hémicycle car côté députés… Il n’y en avait que 107 sur 577 ! (77 ont voté pour et 30 ont voté contre ce PLF). Je dois cependant noter, avec une toute relative satisfaction, que certains de nos députés avaient fait un effort car deux jours plus tôt, toujours en séance publique et avant passage devant le Sénat, ils n'étaient que 49 présents ( toujours sur 577) pour voter le pré-PLF (36 pour et 13 contre). J’ai cru que les autres faisaient grève au sujet de la réforme des retraites mais il paraîtrait que non.

Alors, j’ai aussitôt pensé au Kenya, ce pays d’Afrique où une pilule « miracle », ne coûtant dit-on qu’un demi-dollar et ne ruinant donc pas le budget de l’État, permettait de lutter contre l’absentéisme (à l’école), absentéisme causé par une maladie endémique liée à des parasites intestinaux mal connus. Seraient-ils arrivés en France côté Assemblée national ? En fait, pour nos députés, y a-t-il eu : parasites intestinaux kenyans, simple gastro, grippe précoce, désintérêt pour un PLF dont le sigle, parmi la multitude des sigles actuels, ne leur disait rien de précis ?

Quoi qu’il en soit, pour 2020 je formule ici un vœu d’espoir : que l’on trouve une autre pilule miracle permettant de lutter contre l’absentéisme entre autres dans les hémicycles nationaux !

22 décembre 2019
Ma lettre au Père-Noël, pour notre Président.

Que vais-je bien pouvoir écrire au Père-Noël pour qu’il apporte quelque chose de sympathique à notre Président, confronté à une grève qui dure et à laquelle il ne s’attendait certainement pas ?

Il avait bien prévu qu’il y en aurait une,
mais en programmant les annonces officielles relatives à la réforme des retraites juste avant Noël, il avait dû penser que tout serait terminé pour les fêtes de fin d’année.

Comme il n’en est rien, il s’indigne et crie haut et fort que les syndicalistes exagèrent et pourraient au moins faire un geste. En effet, ils le pourraient, de la même manière d’ailleurs que le Gouvernement pourrait en faire de son côté, en ne campant pas sur ses positions !

Tout en écrivant, je viens de trouver le sujet de ma lettre au Père-Noël :

Petit Papa-Noël, avec toutes les casseroles que traîne notre Président depuis le début de son quinquennat, il a besoin de les remplir, ses casseroles. Aussi je te prie de bien vouloir lui apporter, sous son sapin, une très grande quantité de nourriture. Sois généreux avec lui car, même si les denrées sont périssables, il pourra toujours donner le surplus aux demandeurs d’emploi, de l’autre côté de la rue.
Post-scriptum : évite les homards car depuis quelques temps ces bébêtes semblent apporter des ennuis, et ne mets pas trop d’épices non plus car les causes des départs ministériels sont déjà suffisamment pimentées…

15 décembre 2019
Simulateur de retraite, où es-tu ? Dialogue de « sourds »

Pour réaliser un simulateur, de quoi que ce soit, encore faut-il en avoir la volonté, avoir les idées claires et, surtout, savoir ce que l’on veut faire ou non passer comme message.
Comme pour la réforme du bac, l’absence de prévisions et de simulateur permet au ministère d’avancer au doigt mouillé, au fur et à mesure de l’arrivée des problèmes.

Dans le cas relatif aux retraites, et plus particulièrement celles des enseignants risquant d’être fortement lésés, voici un dialogue fictif entre le programmeur et notre ministre :

-Cher programmeur, j’ai besoin de ce simulateur… mais pas trop rapidement car les idées ne sont pas encore toutes très... bonnes à diffuser.
-Sur quel sujet précis Monsieur le ministre ?
-Vous savez que j’ai annoncé à mes profs leur soi-disant augmentation importante [sourire appuyé des deux interlocuteurs]. J’ai donc besoin d’un simulateur faisant état, selon mes propres termes employés face à eux, de cette augmentation « conséquente ».
-Sécante… que vient faire ici « sécante » Monsieur le philosophe ?
-C’est Kant ? c’est Kant ?? Si vous finissiez vos phrases, on ne serait pas en train de participer à un dialogue de sourds ! Que voulez-vous dire ? C’est Kant Immanuel qui vous pose problème ici ?
-Un i-manuel pour expliquer l’augmentation des profs alors qu’un simple petit programme suffirait ! Je sais bien que vous voulez noyer le poisson, mais tout même !
-Mon cher programmeur arrêtons-là notre discussion… Comme personnellement je ne tiens pas spécialement à faire un simulateur, vous pouvez disposer, on en reparlera une autre fois…

C’est sans doute à cause de ce genre de dialogues, à tous les niveaux du gouvernement, que le simulateur de retraite n’est pas encore apparu sur les radars ministériels, car je ne peux pas imaginer d’autres raisons inavouables.

8 décembre 2019
Pisa, et le « bruit » en classe.

Bon, comme tout le monde parle de la réforme des retraites et que notre ministre J-M Blanquer, avec sa lettre aux professeurs n’a rassuré que ceux qui voulaient bien l’être, je vais parler d’un autre sujet qui revient régulièrement : Pisa (Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves). Son rapport est sorti cette semaine et, en matière d’enseignement dans les pays de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économique), la France ne brille toujours pas spécialement. Mais au fil des ans, on finit par s’y habituer.
Alors, cette fois-ci, je vais prendre le résultat d’un critère autre que celui des différentes disciplines : la France est quasiment la championne du bruit en classe, juste devancée par l’Argentine et le Brésil.

Il ne s’agit pas d’un bruit causé par une activité intellectuelle intense ou par un travail dans la joie et la bonne humeur, mais d’un problème de discipline mal maitrisée ! Les élèves français feraient partie de ceux qui mettent le plus de temps à s’apercevoir que le cours devrait avoir commencé depuis pas mal de minutes, et qu’il faut ensuite rappeler à l’ordre régulièrement !

D’où vient le problème ? Je ne peux que penser à l’existence d’un certain laxisme tout au long de la chaîne administrative de l’enseignement français, depuis le ministère jusqu’à la direction des établissements, laxisme causé par une doctrine idéologique floue et par des restrictions budgétaires et donc des restrictions de personnels.

Quoi qu’il en soit, j’espère que ce résultat ne va pas relancer la brouille entre le Président Macron et le Président brésilien se disputant désormais la dernière place de la prochaine enquête Pisa concernant « l’indice du climat de discipline ! »

1er décembre 2019
Manifestations du 5 décembre. Diviser une fois de plus pour régner.

Plus que jamais je vais devoir me répéter en écrivant « diviser pour régner » (comme je l’ai fait le 28 avril dernier), mais que voulez-vous que je dise d’autre lorsque je vois notre gouvernement chercher à diviser « son » peuple plutôt qu’à l’écouter et le comprendre ?

En effet, que clament en substance nos dirigeants, haut et fort, à propos des raisons de la grogne aboutissant aux manifestations du jeudi 5 décembre 2019 ? Qu’il ne s’agit que de 3% d’irresponsables et profiteurs appelant à bloquer le pays pour préserver leurs régimes spéciaux de retraite !

Premièrement, il n’y a pas que ces 3% qui vont manifester leur grogne, mais tous les autres, mécontents de l’attitude du gouvernement consistant à faire croire qu’il négocie avec les partenaires sociaux alors qu’il ne les réunit (lorsqu’il les réunit) que pour leur faire part de ses décisions futures et souvent très floues.

Deuxièmement, au sujet de ces 3% de « régimes spéciaux de retraite » pointés du doigt gouvernemental dans le seul but de les faire haïr par le reste de la population, d’où viennent-ils ces régimes spéciaux ? Des négociations syndicales telles que le droit les autorise ou les oblige encore en France dans toutes les branches !

Au nom d’une soi-disant injustice sociale, actuellement clamée par le gouvernement, va-t-on interdire désormais par exemple les négociations salariales annuelles sous prétextes que dans certaines branches les syndicats obtiennent de meilleures rémunérations que dans d’autres ? Et cela n’est qu’un petit exemple parmi les nombreux autres sujets de négociation de branche.

Alors, mesdames et messieurs les ministres, monsieur le Président de la République, dans votre « deuxième partie du quinquennat », cessez de chercher à diviser l’opinion publique !

24 novembre 2019
Au secours ! Les « calculatrices à mode examen » reviennent !

Le 31 décembre 2017, j’avais déjà parlé de l’absurdité de cette circulaire n°2015-178 du 1er octobre 2015 relative à l'utilisation prévue des calculatrices électroniques aux examens de l’Éducation Nationale (Bac, BEP...). La mémoire de ces dernières, éventuellement bourrée d’antisèches, ne devait plus être accessible aux candidats pendant leurs examens. Des industriels avaient alors conçu de nouvelles machines pouvant certes stocker des informations mais avec un système « mode examen » actionnable dès l’entrée en salle d’examen et bloquant l’accès aux données stockées.

J’avais, à l’époque, émis de nombreuses critiques au sujet de l’utilisation de ces calculatrices et, sans doute sans rapport avec ces critiques, début 2018, notre ministre avait judicieusement reporté la mise en application de la circulaire en question.

Mais cette semaine de fin novembre 2019 voici qu’elle réapparait via le site éduscol, sans tambours ni trompettes. À compter de la session 2020, elle s'applique aux épreuves communes de contrôle continu (E3C) ainsi qu'aux épreuves ponctuelles de tous les examens visés (dont certaines commencent dans peu de semaines, en janvier 2020 !).

À ce jour, est-il concevable que des élèves aient le temps suffisant, et l’argent, pour acheter subitement un appareil avec « mode examen » et puisse se familiariser avec son fonctionnement ? Est-il concevable que les enseignants, qui en 2017 me disaient passer un temps fou pour harmoniser leurs cours avec ce type de calculatrices, se mettent dans l’urgence à les réutiliser ? Hé bien c’est à priori concevable, tout au moins pour un ministre qui semble replâtrer sans arrêt et dans l’urgence les trous créés par sa propre politique.

Quoi qu’il en soit, avec l’instauration de la récente banque des sujets de contrôle continu, si on veut éviter que les élèves enregistrent dans leur calculatrice les sujets (et leurs éventuelles corrections), puis « trichent légalement » aux examens, il faut soit interdire les calculatrices programmables, soit en utiliser avec « mode examen » !

Et dans ce dernier cas, comme j’en avais déjà parlé il y a deux ans, notre ministre a-t-il pensé aux difficultés des surveillants et examinateurs à contrôler les mises effectives en « mode examen » des calculatrices, lors des épreuves, alors que chaque constructeur a son propre système d’installation ?
Comment seront-ils certains, ces personnels, que telle calculatrice n’aura pas été informatiquement « bidouillée » afin d’être faussement mise en mode examen (des programmes ont déjà circulé sur internet) ?
Quels droits auront-ils en cas de soupçon de triche ou de triche avérée ?

Dans l’urgence, encore du grand n’importe quoi en direction des profs, me faisant dire : au secours ! Les « calculatrices à mode examen » reviennent !

17 novembre 2019
Décidément, si Machiavel n’avait pas existé, il faudrait l’inventer !

Machiavel : « Contenter le peuple et ménager les Grands, voilà la maxime de ceux qui savent gouverner. »
Si, en plus, les Grands sont peu nombreux et le peuple crédule, l’autoroute de la réussite est grande ouverte.
Dans l’Administration française, il y avait trop de « Grands » : un préfet par département, un recteur par académie… et leur chef suprême avait parfois beau tenter de ménager ces derniers, certains se trouvaient difficiles à convaincre de faire appliquer des lois discutables. Et ce d’autant plus que le peuple criait parfois à l’État totalitaire !

Machiavel aidant, la Loi fit alors croire à ce bon peuple qu’on l’avait compris et que la décentralisation était en marche par la création de régions regroupant plusieurs départements et de régions académiques regroupant plusieurs académies. Résultat : un préfet par région et un recteur par région académique (avec, pour ces derniers, des équipes mises en place en janvier 2020 ; décret paru cette semaine). Les anciens préfets et recteurs sont toujours là, mais sous les ordres des nouveaux Grands, bien moins nombreux à manipuler que les anciens Grands.

Côté finances, les coûts de fonctionnement ont augmenté bien sûr, avec ce millefeuille administratif nécessitant de nouveaux personnels et de nouveaux locaux, mais le nombre de Grands à convaincre a fortement chuté, ce qui était l’objectif de la manœuvre. De plus, par ces changements de loi, le peuple a été persuadé que la décentralisation était effectivement en marche. Que rêver de mieux pour un gouvernant ?

Comme il m’arrive de donner des conseils à certains, je suggère que nos têtes pensantes étudient la mise en place de seulement 4 super régions qu’ils pourraient par exemple « préfectoriser » et « rectoriser » avec des copains faciles à convaincre ou éventuellement à démettre de leurs fonctions, ce qui ferait en plus plaisir aux administrés. Pourquoi pas moins de 4 ? Je pense qu’alors, la ficelle risquerait de sembler beaucoup trop grosse !

Décidément, si Machiavel n’avait pas existé, il faudrait l’inventer !

10 novembre 2019
Ministère de l’EN : nouvelle preuve d’amateurisme. Du grand n’importe quoi !

Préambule pour les non-initiés au fonctionnement du web. Lorsqu’on va sur un site, on constate qu’il a un nom (son nom de domaine en .fr, .org, .com…). Ce nom a été acheté, au niveau international, par une personne physique ou morale. Le site ayant ce nom de domaine, le propriétaire le gère comme il l’entend. Il peut le mettre partiellement à votre disposition (cas de Facebook, Twitter…) ou n’être que le seul à pouvoir l’alimenter.

Cela étant rappelé,
je passe à mon sujet de la semaine.
Si vous exercez en lycée, vous avez reçu (ou vous allez recevoir) la brochure ministérielle « Réussir son baccalauréat en 2021 ». Je passerai sur les différentes parties de ce document à la gloire du nouveau Bac, pour me concentrer, page 2, sur l’encadré relatif au contrôle continu. Il se termine par :


Plus d’informations sur :
reussirsoncontrolecontinu.fr


Je suis, bien sûr, allée voir ce site recommandé et quelle ne fut pas ma surprise…

Au bas de la page d’accueil de ce site j’ai pu voir un gros bandeau noir sur lequel était inscrit « Vous avez peut-être vu l'adresse de ce site sur un prospectus distribué début novembre dans les lycées généraux français. Cependant cette adresse était libre… » et celui qui écrit ces lignes, a donc acheté le nom de domaine ! Dans quel but ? Celui de faire la nique à l’Éducation Nationale, ou de la faire chanter, ou de préserver ce nom de domaine de malintentionnés ? Les réponses à ces questions ne m’intéressent pas ici. Ce qui m’interpelle c’est cette preuve d’amateurisme flagrant des personnels chargés de la com’, au plus haut niveau hiérarchique de notre ministère !

Vous viendrait-il l’idée de tirer et de distribuer des milliers d’exemplaires d’une brochure dans laquelle vous invitez leurs lecteurs à aller voir votre site que vous « oubliez » d’acheter ? Non, sauf… sauf si vous vous sentiez le droit de tout faire, même en dépit du bon sens !

Maintenant, je comprends mieux pourquoi la réforme du nouveau Bac laisse tant à désirer côté, entre autres, mise en place de ses différents processus ! Quand notre ministre a une idée en tête, apparemment il la met en application, sans chercher au préalable à en connaître les tenants et les aboutissants ! Du grand n’importe quoi !

3 novembre 2019
10.000€. « Le salaire de la peur »

Cette semaine, le Gouvernement annonçait des mesures en faveur de l’enseignement en Seine Saint-Denis où pas mal de profs renoncent à enseigner dans certains établissements. L’objectif affiché est toujours le même depuis des années : faire en sorte que les élèves aient des enseignants en face d’eux !
La ministre de l’Éducation Nationale précédente avait trouvé LA solution : embaucher des personnes sans se soucier outre mesure de leurs qualifications professionnelles. L’important, pour elle, était que les élèves ne soient pas sans « enseignants », et que les parents aient du personnel avec qui parler, voire se défouler le cas échéant ! Ensuite, que les élèves apprennent quelque chose ou rien ne semblait pas être son problème immédiat !

Son successeur, J.M. Blanquer, pense lui aussi avoir trouvé LA solution, dévoilée cette semaine par le Premier Ministre : il espère éviter la rotation des personnels agents de l’État (rotation préjudiciable aux élèves) en versant une prime de 10.000€ à ceux restant au moins 5 ans en poste dans le 9-3. On voit là un argument financier certes non négligeable mais dicté uniquement par l’opinion bassement matérielle que le Gouvernement se fait du corps professoral.

Avec ces mesures, nous ne nous rapprochons pas d’enseignants bien formés et bien dans leur peau, de programmes cohérents et d’élèves motivés.
Ces 10.000€ se résument en prime du mal-être et même en « salaire de la peur » pour certains.

27 octobre 2019
ENS : Mon conseil pour une égalité parfaite des chances.

Cette semaine, les directeurs des Écoles Normales Supérieures ont proposé d’accorder des points supplémentaires aux élèves boursiers passant les écrits de leurs concours. Pourquoi ? Pour rétablir l’égalité des chances d’intégrer une ENS entre les enfants d’enseignants, de chômeurs, d’ouvriers non qualifiés…
Cette égalité a, en effet, été totalement bouleversée au fil de ces dernières décennies. Ce n’est pas, comme certains l’affirment, à cause de « passes droits » dont bénéficieraient des castes (suivez mon regard), mais à cause d’une Éducation Nationale de plus en plus lamentable. Si j’osais, je parlerais de « théorie du complot » par laquelle nos dirigeants s’ingénieraient à nous abêtir. Mais comme je n’ose pas, je ne parlerai que de leur recherche de bons scores électoraux à coup de brosse à reluire en direction des plus nombreux. Et comme, des élections, il y en a tout le temps…

Si j’ai un conseil à donner à ces dirigeants qui versent dans l’égalité mal comprise des chances, pourquoi ne pas mettre en place de simples tirages au sort pour les concours d’entrée dans les ENS ? Là, au moins, ce serait l’égalité parfaite.

Et, à mon conseil murement réfléchi, qu’ils ne m’opposent pas leur recherche, en même temps, de formation d’une certaine vraie petite élite ; tout le monde sait que depuis plusieurs années, c’est aux USA et en Extrême-Orient que se peaufine notre future élite !

20 octobre 2019
« Je m’voyais déjà en haut de l’affiche… »

Savez-vous qu’il existe des Bacs « aménagés » dont la première et la terminale se font en 3 ans et non en 2 ? Ils avaient été institués par exemple pour certains jeunes préparant des diplômes d’État de moniteurs sportifs.
Certains de ces élèves déjà en première l’an dernier suivaient donc les filières « normales » L, S, ES ou STMG. Bien évidemment les choix de spécialités n’étaient alors pas à l’ordre du jour, pas plus que les contrôles continus allant avec ces spécialités. Le ministre, alerté à l'époque, a tranché : bof, tant pis pour eux, en 2021 ils passeront tout de même le nouveau Bac.

Notre ministre de l’Éducation Nationale semble se moquer totalement de ces élèves et de leurs professeurs qui devront affronter de nouvelles exigences non prévues par la réforme ! Mais ce qui semble l’intéresser, c’est réformer et réformer encore, sans doute en chantant le matin, dans sa salle de bain : « Je m’voyais déjà en haut de l’affiche… », l’affiche qu’il imagine, dans le futur, placardée sur tous les livres numériques scolaires d’histoire de France, et pourquoi pas du monde entier.

Mais peut-être que, pour espérer avoir plus de chance de « s’y voir », envisage-t-il, pour éviter les vagues, de donner ce nouveau bac 2021 à tous ces élèves-là.

13 octobre 2019
BTS et DUT. L’OCDE nous trouve bons ! Il va falloir que ça change !

Je l’avais passé sous silence, alors que j’aurais certainement dû le crier sur les toits en septembre dernier lorsque l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) félicitait la France dans sa publication « Regards sur l’éducation 2019 » !

En effet,
le 10-09-2019, cette organisation publiait que : « Sur la durée théorique du programme, les étudiants inscrits en cycle court (DUT et BTS) obtiennent davantage leur diplôme que ceux ayant suivi une licence (taux de réussite de 61 % comparé à 41 %) et ainsi que ceux des autres pays de l’OCDE. »

Pour une fois qu’en matière d’enseignement certains de nos jeunes semblaient réussir mieux que dans les enquêtes Pisa, de mon côté, au lieu de m’en réjouir, je parlais de la navrante nouvelle classe de première !

Cette semaine, m’apercevant de mon erreur, j’ai voulu rectifier le tir. Trop tard ! La ministre de l’enseignement supérieur ne souhaitant sans doute pas laisser Blanquer occuper le devant de la scène réformatrice semble vouloir aller droit au BUT (BUT= Bachelor Universitaires de Technologie), une sorte de Licence Professionnelle en 3 ans faisant disparaitre ce DUT délivré au bout de 2 ans et dont venait juste de nous féliciter l’OCDE !

L’un des points m’ayant interpelée, dans ce BUT, est celui fixant le taux d’insertion professionnelle à au moins 50% ! Est-ce à dire que, désormais, ce sont les établissements d’enseignement supérieur qui vont avoir la main sur tous les emplois et les embauches dans notre pays ?

Rien que cette curiosité me laisse à penser que l’intérêt du BUT est ailleurs. Par exemple garder au chaud les étudiants une année de plus car c’est toujours une année de gagnée immédiatement pour les statistiques du chômage.

6 octobre 2019
Des milliers de lycéens privés de déjeuner à cause de la réforme Blanquer.

Le titre du billet est celui d’un article paru dans « Le Parisien » du jeudi 3 octobre. En cause, notre ministre qui pense avoir eu une idée géniale en réformant le Bac de fond en comble sans s’être donné la peine de s’attarder sur les aspects matériels des choses. Du coup, la multitude des matières, que les élèves des classes de première peuvent prendre à la carte, génère des emplois du temps souvent catastrophiques par l’ampleur des journées de présence des lycéens, des trous et… des temps de repas pouvant ne pas excéder 20 min, voire moins.

Alors que certains élèves
de première ont donc du mal à manger le midi, que leur dit l’administration ? Rien, ou « on cherche une solution ». Dans certains endroits elle envisage de proposer des repas « sur le pouce ».

Moi, de mon côté, j’ai LA solution, pour le cas où notre ministre ne renoncerait pas à appliquer sa réforme à la hussarde. Je propose, aux parents, de préparer un repas liquide que leur progéniture mettrait sous ses habits, dans une sorte de poche hermétique et souple reliée à un embout, par l’intermédiaire d’un tuyau. Ainsi, dès que leur rejeton aurait une petite faim, en classe, ni vu ni connu il pourrait téter son repas sans perdre une miette de cours ! Il lui suffirait, d’un geste délicat, d’écraser légèrement la poche et le tour serait joué. Le seul problème serait…

Avant de poursuivre ma phrase, c’est vrai, j’ai oublié de vous dire que le lycéen aurait, sous ses habits, une deuxième poche reliée à une sonde lui permettant d’uriner tranquillement en cours, pour gagner encore plus de temps. Le seul problème serait… lorsqu’il a faim, de ne pas se tromper en appuyant rageusement avec insistance sur la mauvaise poche !

Mais pour éviter ce dernier inconvénient, l’élève serait dans une sorte de scaphandre de cosmonaute, ce qui aurait, en plus, l’avantage de l’isoler de l’extérieur et de le maintenir dans une atmosphère agréable. Alors, pour la Région responsable des lycées, ce serait tout bénéfice. Finis les problèmes de mise aux normes des établissements vétustes mal isolés, froids l’hiver et chauds en intersaisons ; finis les besoins de désamiantage, de dépollution au moindre incendie d’église ou d’usine de son voisinage ; finies les questions de santé relatives aux pesticides répandus dans les champs alentours.

A l’énumération des avantages généraux de ma solution relative aux lycéens privés de déjeuner, j’ajouterai que mon scaphandre apporterait de nombreux « plus » concernant le suivi des cours, entre autres avec l’obsolescence des tablettes numériques remplacées par ses lunettes 3D à réalité augmentée… Mais je n’insisterai pas ici outre mesure sur les autres avantages du scaphandre car j’ai tout à coup l’impression d’imiter notre ministre réformateur ; et je n’y tiens pas du tout !

29 septembre 2019
Éducation Nationale. Encore un suicide !

Cette semaine, je n’ai pas le goût à faire de l’humour ; bien au contraire ! Vous avez certainement entendu parler de cette directrice d’école qui vient de se suicider. Elle a laissé des lettres (dont une adressée à des collègues) pour expliquer son geste causé tout particulièrement par la succession effrénée des réformes qu’elle n’arrivait plus à mettre en œuvre dans leur globalité, et par la dégradation matérielle et administrative de ses conditions de travail.

Quelle a été la réaction de notre ministre ?
Si l’on en croit le journal Libération du 26-9-2019, ce dernier révèle l’un des aspects de cette réaction en publiant les confidences d’un directeur d’école ayant accepté de parler… avec prudence pour que sa hiérarchie ne puisse pas l’identifier !

« Sachez qu’après la réception de la lettre, notre administration a mis en place une soi-disant cellule d’écoute. En réalité, les premiers mots étaient pour nous rappeler notre devoir de réserve, de discrétion. En insistant sur le fait que ce courrier était une pièce de justice, qu’il fallait la remettre à la police pour qu’elle ne soit surtout pas diffusée ! »

Ces quelques lignes ne nous rappellent-elle pas certaines critiques formulées début 2019 à l’encontre du projet de Loi « pour une école de la confiance » ? Devant ces dernières, Jean-Michel Blanquer se défendait alors de vouloir « museler » les profs. Qu’en serait-il actuellement, sans cette précision ?

Toujours est-il que, pour en revenir au point de départ de mon billet, la surdité récurrente du ministre face à son personnel est à mettre en cause dans le suicide de cette malheureuse directrice d’école ! Et l’ère Macron 2 (ou Macron 1 bis ?) ne semble rien y changer.

22 septembre 2019
Toto et la protection de la biodiversité.

Avez-vous lu la circulaire n°2019-121 du 27-8-2019 adressée aux rectrices et recteurs d’académie ? Dans ce texte, il y est dit qu’au cours de cette année, tous les établissements scolaires « doivent devenir, de manière systématique, des lieux exemplaires en matière de protection de l'environnement et de la biodiversité. »

Par les temps qui courent,
l’objectif est louable, certes, mais comme souvent depuis quelques temps, notre ministre ne peut pas s’empêcher de verser dans l’excès. Ainsi, pour atteindre immédiatement le but affiché, il commande que plusieurs types d'actions soient mises en œuvre, au pied levé. C’est ainsi qu’il demande aux rectorats « de veiller à ce que, dans chaque école ou établissement, avant la fin de l'année 2019, soit installé un équipement ou mené un projet pérenne contribuant à la protection de la biodiversité (nichoirs à oiseaux, ruches, « hôtels à insectes », plantations d'arbres…) »

Malheureusement, je vois bien dans quelle galère vont se retrouver la plupart des profs qui sont, eux, face à des élèves ignorant pas mal de choses des sciences naturelles et humaines ainsi que de leurs subtilités. Voici alors le type de situation que l’on peut imaginer :

Le prof : alors, aujourd’hui, on installe une ruche pour accueillir les abeilles en voie de disparition dans notre région. Attention, il ne faudra pas s’en approcher car elles sont nerveuses et pourraient vous piquer !
Toto : si elles sont si méchantes, pourquoi les faire venir ?
Le prof : pour protéger la biodiversité, Toto, c’est-à-dire… c’est-à-dire… c’est à dire faire en sorte qu’aucune espèce d’êtres vivants ne disparaisse…

Une semaine plus tard.
Le prof : mais, Toto, il y a plein de poux dans tes cheveux !
Toto : depuis que vous nous en avez parlé, moi aussi je protège la biodiversité.
Le prof : par mesure d’hygiène, Toto, les poux doivent être éliminés !
Toto : tous ? Mais vous aviez dit…
Le prof : j’ai dit, Toto, que certains être vivants sont nuisibles, qu’il faut s’en méfier et les chasser, mais pas les éliminer tous… pour protéger la biodiversité !
Toto : alors, c’est bien ce que j’avais compris ! Et j’ai gardé que les poux du côté gauche de ma tête !

15 septembre 2019
Désormais, en classe de première, les profs principaux doivent-ils être sportifs ?

Monsieur Blanquer l’a dit : « la rentrée est techniquement réussie ». J’aurais préféré l’entendre simplement dire « réussie » mais la réalité est autre, tout particulièrement en classe de première chamboulée par sa réforme et l’introduction d’une multitude d’enseignements de spécialités parmi lesquels chaque élève en choisit trois (sa triplette).

En fait, l’atmosphère générale des classes de première dépend des chefs d’établissement, de ceux ayant appliqué à la lettre cette réforme et de ceux, pragmatiques, ayant « persuadé » leurs élèves de choisir ce qu’ils leur demandaient de choisir.

À titre d’exemple je vais vous dresser le tableau du premier type d’établissement, qui plus est possédant plusieurs premières. Le résultat est peu encourageant et j’espère, si vous n’enseignez pas dans ce niveau d'études, que vous arriverez tout de même à suivre la suite de mon texte !

Avec tous les enseignements de spécialités introduits, dans une même classe les élèves ne sont tous ensemble qu’environ 8 heures par semaine. Et le reste du temps ils sont répartis par petits groupes, de-ci, de-là, avec d’autres élèves d’autres premières et d’autres profs (selon les heures, ni les mêmes élèves ni les mêmes profs). À part dans les « petits » établissements, il est courant qu’à chaque classe de première soient affectés entre 25 et 40 professeurs (j’ai même vu plus) !

Dans de telles conditions, la vie de groupe devient un casse-tête, tant côté élèves que côté enseignants. En effet :
-Il est difficile, pour des élèves d’une même classe, de se connaître sérieusement. Du coup, je me demande à quoi vont servir leurs délégués. Au nom de qui et de quoi s’exprimeront-ils entre autres en conseil de classe, à moins de s’être renseignés finement même pour tous les cours qu'ils ne suivent pas ? Du sport en perspective pour ces délégués.

-Côté professeurs, ceux de spécialité n’exerçant que quelques petites heures dans la classe devront néanmoins assister à tous les conseils où seuls quelques élèves les intéressent. Et le professeur principal, pour « conseiller » les élèves sur leur poursuite d’études et faire sérieusement son travail, devra régulièrement courir dans tous les sens et à toute heure, à la recherche de la quarantaine de profs de la classe ! Ce sera du sport pour lui aussi.

Du coup, pour postuler à la charge de professeur principal, je vois bien les proviseurs solliciter leurs profs de Gym plus cette année que les années précédentes.

8 septembre 2019
Notre ministre n’a-t-il plus de piles dans sa calculette ?

Nouveaux Bacs, nouveaux programmes, nouvelles épreuves applicables dès la rentrée 2019 en contrôle continu.

Je suis donc allée sur le site Eduscol pour consulter le contenu de plusieurs publications de notre ministère, tout particulièrement dans leur aspect « poids des différentes disciplines » prises en compte pour l’obtention du Bac. Pourquoi ce choix ?
Car, grande nouveauté dans la note du Bac : notre ministre a introduit une forte dose de « contrôle continu » (40%) réparti sur les classes de première et de terminale.

C’est le Bac STI2D (Sciences et technologies de l’industrie et du développement durable) qui m’a le plus fait sourire (jaune) avec entre autres un document de 44 pages doublement estampillé « Ministère de l’Éducation Nationale » et « Inspection Générale de l’Éducation Nationale ». Il montre de multiples diagrammes avec des annotations plus ou moins sibyllines du genre « Laboratoire AC » « Laboratoire d’ETT » « Laboratoire SIN » « Approche concrète basée sur le triptyque MEI », et j’en passe… Ce sont des termes connus des spécialistes me diront certains. Effectivement, mais le document dont je parle est à l’attention de tous, spécialistes et non spécialistes. Il est sans doute rédigé ainsi pour en mettre « plein la vue » aux parents et aux enseignants d’autres disciplines. Dans ce cas c’est raté car, comme nous allons le voir, faire, en fin de ce document, une erreur d’addition, décrédibilise tout le texte. En effet…

Dans leurs données du « poids des différentes disciplines » pour la note finale du Bac, les rédacteurs ne se sont même pas aperçus que la somme des différents pourcentages des contrôles continus qu’ils affichaient représentait 40,04% et non les 40% annoncés. Faible erreur, certes, mais erreur tout de même inadmissible pour une addition de 11 nombres sur un document officiel soi-disant murement concocté par nos spécialistes ministériels semblant plus privilégier la com’ que la rigueur !
Peut-être que leurs calculettes n’avaient plus de piles et qu’additionner 11 nombres « à la main » leur est devenu un casse-tête insurmontable ! Peut-être, aussi, que l’ensemble du texte n’est qu’un pompeux blabla.

1er septembre 2019
Un gros MERCI Monsieur Blanquer, pour avoir pensé à « augmenter les profs de 300€ » !

Cette semaine, à la télé, j’ai entendu que notre ministre changeait d’attitude vis-à-vis des enseignants. Donc, pour la deuxième partie du mandat présidentiel, il allait enfin répondre aux attentes des profs, qu’il snobait depuis le début du quinquennat. Et pour preuve, dès janvier 2020 il les augmenterait de 300€ !

J’ai d’autant plus cru qu’il s’agissait de 300€ par mois,
que cette somme, même mensuelle, aurait été encore loin d’être suffisante pour mettre les rémunérations des profs français au niveau de celles des profs allemands ou luxembourgeois. Mais, en même temps, j’ai eu peur à leur sujet ; n’allaient-ils pas, d’un coup, être tentés d’inviter leurs amis en remplaçant les crevettes par des homards ? N’allaient-ils pas tomber dans ce piège qui fut médiatiquement fatal à l’un de nos derniers ministres, moralement contraint à la démission ?

Cet épisode tragique, ayant touché un de ses collègues, semble être revenu en tête de Monsieur Blanquer. Un gros MERCI donc à lui pour avoir eu l’audace, alors, de parler d’accorder une augmentation de 300€ (prévue par François Hollande, souvenons-nous en tout de même), mais PAR AN, ce qui correspond, hors impôt, à environ 0,82€/jour !

Cependant, Monsieur le ministre, côté négatif pour vous : avec cette somme ridicule, vos enseignants contraints d’être ainsi « raisonnables » dans leurs dépenses, faute d’achats « homardesques », n’auront plus qu’à se rabattre sur leurs stylos (rouges bien évidemment).

25 août 2019
Le contrat de « préprofessionnalisation » n’aurait-il pas pour but de remplacer les profs absents ?

Lorsque j’ai été informée de la mise en place, dès la rentrée 2019 (dans quelques jours donc), d’un contrat de « préprofessionnalisation » pour les étudiants souhaitant entrer dans le métier de professeur, j’ai été séduite ! D’autant plus séduite que ce contrat prévoit, sur 3 ans, d’allier formation universitaire (L2, L3, M1) et formation pédagogique in situ, 8 heures par semaine, au contact de vrais élèves, sous la responsabilité de leurs tuteurs (professeurs). Pour les étudiants, enfin de quoi apprendre le métier et se demander s’il leur convient vraiment.
Motivation supplémentaire et non négligeable pour les bénéficiaires du contrat : ils sont rémunérés ! Là j’ai commencé à avoir des doutes sur les motivations de notre ministre, en ces temps de restrictions budgétaires. Aussi j’ai cherché à approfondir le sujet.

Pour leur troisième année, alors que les étudiants n’ont pas encore passé le moindre concours Éducation Nationale, le ministre dévoile enfin le fond de ses motivations : « En responsabilité : prise en charge de séquences pédagogiques complètes (notamment, remplacement d'enseignants de l’établissement dans la même discipline, compatible avec la continuité pédagogique des enseignements) ».

Et pour qu’il n’y ait pas la moindre ambigüité sur l’objectif visé par la création du contrat de « préprofessionnalisation », ces derniers ne vont être mis en place que pour certaines matières, et dans les académies déficitaires en enseignants. Tout compte fait, à la fin de ce billet, je m’aperçois que je n’aurais pas dû mettre son titre sous forme interrogative !

18 août 2019
La circulaire de rentrée de Blanquer et le G7 !

Pourquoi parler aujourd’hui de cette circulaire de rentrée sortie au BO du 25 mai 2019, donc depuis presque trois mois ? Simplement car la rentrée est toute proche et qu’il est donc bon (et triste à la fois) de se souvenir de notre ministre et de certaines de ses circulaires et notes de service.
Dans ce billet je vais m’attarder sur sa note de rentrée (n° 2019-084) destinée tout particulièrement aux enseignants en maternelle (élèves entre 3 et 6 ans) et à leurs inspecteurs.

Apparemment, pour le ministre, d’après la déduction que l’on peut faire de son écrit, ces personnels doivent être si nuls qu’il s’estime contraint de leur faire tout un ensemble de « recommandations pédagogiques » entre autres sur comment « développer la compréhension de messages et de textes entendus ».

À ce sujet, ses conseils sont si détaillés qu’ils vont même jusqu’à parler d’« éviter d'asseoir tous les élèves par terre », pendant la lecture. Là, je m’interroge ! Quels sont ceux qui seront par terre ?

Pour faire court, comme ces recommandations (à part celle que je viens de citer) sont le b.a.-ba de la conduite d’une classe de maternelle, force est d’en conclure que, pour notre ministre, ces enseignants n’ont dû avoir aucune formation, ni didactique ni pédagogique. Pas mal pour une France qui, dans quelques jours, va présider le G7 à Biarritz et veut donner des leçons au monde entier puisqu’elle a « décidé de placer les questions d’éducation au cœur des discussions du G7 » !

11 août 2019
Bouleversement éducatif pour les profs de langues ?

Je suppose que vous avez déjà entendu parler des traducteurs vocaux instantanés, ces petits appareils pour la plupart d’origine japonaise qui permettent, grâce au développement de l’intelligence artificielle, de dialoguer et de se comprendre presque partout dans le monde !
Le langage n’y est peut-être pas encore ultra châtié, mais il le deviendra dans un avenir proche.
Des amies, profs de langues, en sont conscientes et me disent s’attendre à une révolution dans l’enseignement.
En effet, il ne s’agit plus, comme par exemple en dessin industriel ou en maths, de simplement changer de méthodes d’apprentissage en remplaçant la planche traditionnelle par un écran ou les calculs sur papier par des opérations à la calculette !
Il s’agit de s’interroger sur la pertinence de l’apprentissage de langues étrangères. Ne suffirait-il pas, pour chacun, d’étudier seulement sa propre langue, mais alors avec précision, en en connaissant les subtilités et les nuances profondes, l’orthographe et la grammaire, afin de permettre une traduction et donc une communication sans contre sens ?

Est-ce à dire que le prof de langues disparaitrait ? Oui et non.
Oui dans son objectif actuel cherchant à obtenir que ses élèves comprennent et s’expriment le mieux possible dans la langue enseignée.
Non s’il oriente ses cours vers un apprentissage de la culture et même des cultures fines et des traditions des pays et régions où l’on parle la langue qu’il a en charge de faire connaître.

Nous ne sommes qu’au début de la révolution numérique associée à l’intelligence artificielle. Comme dans d’autres secteurs, dans l’enseignement, des métiers apparaitront et d’autres disparaitront ou se transformeront. Les profs de langues ne seraient-ils pas actuellement en première ligne dans ce bouleversement éducatif ?

4 août 2019
Nos députés et les activités physiques l’après-midi, pour nos enfants.

70 députés LREM viennent de déposer une proposition de loi dont le but serait de « faire de la France une nation sportive ».
Pour arriver à ce résultat, ils proposent, entre autres dans les établissements scolaires, de réserver des après-midi aux activités physiques.

Faire du sport, bien sûr, et on n’en fait peut-être pas assez en France. Quoique, depuis quelques années, des journaux (Est-Républicain, le Dauphiné…) titrent fièrement « La France est l’une des trois nations les plus sportives du monde ». L’auraient-ils rêvé ?

Je reviens à nos députés. Je suppose qu’ils savent bien que les résultats des recherches médicales portent à déconseiller de faire du sport pendant la digestion (soit durant 2h30 à 4h selon le type de repas ingéré et le sport envisagé). En effet, notre digestion, énorme consommatrice d’énergie, entre en conflit avec nos muscles et notre cerveau.

Alors, pourquoi faire une telle proposition ? Je ne vois que peu d’explications au sujet de ces députés :
-ignorer à peu près tout sur la physiologie humaine, ce qui serait inquiétant pour des personnes sensées légiférer sur des dossiers souvent liés à la vie humaine ;
-ou chercher à faire une réforme de plus permettant, celle-là, de diminuer le temps d’apprentissage de nos élèves, ce qui permettrait par la suite de justifier leurs mauvais scores dans les tests internationaux ;
-ou vouloir imiter l’enseignement allemand bien qu’à l’heure actuelle certains Landers se tournent vers l’école toute la journée et non plus jusqu’à 13h !

En tous cas, pour hâter la digestion, cela pourrait permettre de faire de grosses économies de cantines scolaires en réduisant à la portion congrue les repas servis le midi : un verre d’eau et un peu de pain sec !

28 juillet 2019
Greta Thunberg, les écolos et nos élèves.

Mardi 23 juillet, l’adolescente suédoise de 16 ans, Greta Thunberg, égérie médiatique de la lutte écologique face au dérèglement climatique, était invitée à l’Assemblée Nationale par 162 députés. Elle s’est plainte
non pas du fait qu’on ne l’écoutait pas, elle, mais que, surtout, on n’écoutait pas les scientifiques du GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat) au sujet de leurs résultats d’études sur les conséquences du réchauffement climatique actuel.

Si je parle de cette jeune fille et de ses actions médiatiques, c’est pour rappeler que l’an dernier, en Suède, en signe de protestation pour la protection du climat, elle avait refusé d’aller en cours. Depuis, elle est l’inspiratrice de plusieurs organisations internationales « écolos » incitant nos élèves à faire la « grève de l’école pour le climat » afin de faire pression sur nos gouvernants.

Faire pression : oui !
Mais pas en utilisant ce mode démagogique de manifestation dont le succès est assuré, entre autres par des élèves dont la seule motivation pourrait n’être que de « sécher » les cours !

Tout le monde sait que les adolescents sont les cibles privilégiées de nombreuses organisations politiques, religieuses, sectaires, et j’en passe… En l’occurrence, ces organisation internationales « écolos » se sentiraient-elles si peu pédagogues ou si peu motivantes pour en venir à utiliser ce mode de rassemblement ?

Il y a le samedi ou le dimanche pour commencer à manifester, et là nos gouvernants pourraient réellement mesurer avec pertinence le degré d’implication de la jeunesse pour le climat. Ils auraient alors, sans doute, toutes raisons de s’en inquiéter et d’agir en conséquence...

21 juillet 2019
La CEPNL pècherait-elle en parole, par action et par omission ?

La Cour administrative d’appel de Paris a annulé l’arrêté ministériel fixant la liste des organisations syndicales reconnues représentatives dans la branche de l’Enseignement Privé Non Lucratif.

Faisant suite à cette annulation,
le 1er juillet 2019, la CEPNL (Confédération de l’Enseignement Privé Non Lucratif) publie un communiqué de presse dans lequel elle ose affirmer que, « Faute d’organisations syndicales représentatives identifiées, la négociation sur les salaires [NAO] n’a pu se tenir cette année. »

Fausse information ! L’arrêté ministériel ayant été annulé, c’est l’arrêté précédent qui redevient valide et les organisations syndicales reconnues représentatives à la CEPNL sont donc bien identifiées. Mais la CEPNL ne veut sans doute pas des syndicats redevenus représentatifs « de facto » et de leur éventuelle intervention sur les NAO !

Versant ensuite des larmes de crocodile sur le sort des finances de ses employés qu’elle vient sciemment de priver de NAO, la CEPNL décide alors, unilatéralement, d’une augmentation des salaires minima conventionnels de 1,1%.

Notons que 1,1%, c’est mieux que le 1% difficilement négocié l’an dernier en NAO avant annulation de l’arrêté ministériel !

Les rencontres avec les organisations syndicales seraient-elles considérées, par la CEPNL, plus comme des contraintes que comme du dialogue social constructif ?

14 juillet 2019
Bac 2019 : le ministre a-t-il paniqué ?

Sondage « Odoxa-Dentsu Consulting », pour France info et Le Figaro, publié le jeudi 11 juillet dernier : 69% des Français sont contre les enseignants grévistes « car ils ont pénalisé les bacheliers »… et même 61% approuveraient « des sanctions » disciplinaires ou financières, comme la retenue de dix à 15 jours de salaire, à l'encontre de ces mêmes grévistes.

Pourquoi ces deux médias osent-ils annoncer
ces résultats avec une mine réjouie et approbatrice alors qu’ils devraient en être navrés ? Car ces résultats donnent une triste idée soit des Français sondés, soit du style orienté du sondage.

En effet, le lundi 8 juillet notre ministre affirme que, finalement, toutes les copies ont bien été rendues et corrigées (soit par leurs correcteurs attitrés soit par d’autres) et les résultats définitifs du Bac sont donc proclamés pour tous. Mais, concernant les copies « retardataires », il confirme sa décision du vendredi 5 juillet, à savoir que la note prise en compte a été la meilleure entre celle attribuée à la copie et la moyenne annuelle du candidat. Vendredi, pour avoir pris une telle décision aussi discriminatoire M. Blanquer aurait-il cédé à un moment de panique ?

Et maintenant, avec cette décision, il y a bien des candidats pénalisés, mais ils sont parmi ceux dont les copies ne sont pas passées entre les mains de grévistes !

J’invite donc les élèves lésés, par la non-prise en compte de leur moyenne annuelle, à faire des recours contre cette discrimination introduite par notre ministre et réclamer l’égalité de traitement avec les autres candidats !

7 juillet 2019
Bac 2021. « Faire du grand oral un levier d'égalité des chances »

Le lundi 24 juin 2019, M. Cyril Delhay, professeur d'art oratoire à Sciences Po, a remis un rapport au ministre de l'Éducation Nationale : « Faire du grand oral un levier de l'égalité des chances ».

Je n’ai pas eu le temps de l’évoquer
dans mon dernier billet d’humeur, « une petite souris » étant venue me parler du « temps chaud » du DNB, avec la grève annoncée de ses surveillances et la position fermée de notre ministre à propos de ses réformes du Bac !

Donc, aujourd’hui, je reviens sur ce super rapport, détaillé, que le ministère s’est empressé de publier, sans doute pour en espérer des critiques, mais sans les solliciter ouvertement. Sur quelles bases les examinateurs auraient-ils à contrôler et noter pour ce Grand Oral ? En voici un exemple, bien évidemment non choisi au hasard.

Devra être notée, entre autres, l’entrée en scène ainsi balisée par ce rapport :
-silence préalable avec respiration costo-diaphragmique ;
-prise de contact par le regard avec l’espace et l’auditoire ;
-choix du moment juste pour les premiers mots ;
-impact des premières paroles (choix des mots…) ;
-respect de la contrainte de temps…

Quelques jours plus tard, après avoir vu une représentation de l’humoriste Bigard (toujours égal à lui-même dans son registre, que l’on aime ou pas), je me suis imaginée faisant passer le Grand Oral à l’un de ses disciples qui entrerait ainsi devant le jury :

Torse bombé, il nous regarde, fait en silence quelques pas fermes et nous dit soudain, d’une voix de stentor : « Bon ! Vue la contrainte de temps que m’impose votre ministre, lorsque Madame aura fini de tripoter… son téléphone et que son voisin cessera de loucher dans son corsage, je vais peut-être pouvoir commencer mon exposé ! »

Quelle note attribuer à une telle entrée? Un 20/20 serait tentant face à l’aisance oratoire de ce candidat, sauf si l’on doit rester dans un certain intervalle de « politiquement et socialement correct » non encore défini avec précision.

Et si, dans l’entrée des candidats, vous y voyez un « levier d’égalité des chances », merci de m’en faire part !

30 juin 2019
DNB du 27 juin reporté : une « petite souris » m’a dit…

Les surveillances du DNB (Diplôme National du Brevet) devaient commencer le 27 juin. Mais une « petite souris » m’a dit que, le lundi 24, elle avait cru voir le ministre préoccupé ; il conversait avec un autre personnage :

Lui : jeudi prochain, premier jour de surveillance du DNB, ça va être chaud dans les collèges !
L’autre acquiesçant : très chaud à ce qu’on nous annonce…
Lui, désespéré : j’ai cherché vainement comment réussi à faire croire aux médias qu’il ne s’agissait que d’un petit nuage de plus, une sorte de sirocco d’opérette, mais…
L’autre, dubitatif : avec ce qui se prépare, tu as peu de chances d’y arriver !
Lui, offusqué : lundi 17 j’ai bien réussi mon numéro de com’, le premier jour de surveillance du Bac !
L’autre, étonné : à ce que je sache, ce n’était pas la canicule !

Lui : qui te parle de canicule ?
L’autre : de quoi parles-tu donc alors, depuis tout à l’heure ?
Lui : de la grève des enseignants bien sûr ! Elle m’a pourri la vie le 17 avec tous ces personnels administratifs et de service que j’ai sollicités pour remplacer les enseignants devant les candidats ; j’ai même dû faire appel aux retraités. Il est difficile de recommencer le 27 sans que ça se voit un peu trop !
L’autre : alors, cette fois, utilise la canicule. Il va faire chaud dans les classes d’examen.
Lui : et alors ? Les élèves sont habitués à vivre dans des établissements mal isolés où l’on a souvent trop froids lorsqu’il fait froid et trop chaud lorsqu’il fait chaud, alors…
L’autre : prends tout de même exemple sur tes collègues, écologie, travail, santé, et fais ta com’ autour de la canicule…

C’est sans doute ainsi que, pour le DNB, il se passa ce qui s’est passé, mais vous n’êtes pas obligé de croire ce que m’a dit cette « petite souris » !

23 juin 2019
Sujets de Bac : encore des erreurs !

Cette semaine me semble tout indiquée pour parler Bac avec, une fois de plus, un problème d’erreurs dans certains sujets ! Quand le ministère de l’Éducation Nationale ne se trompera-t-il plus ? Peut-être lorsque la course effrénée aux taux de réussite des examens ne sera plus le moteur prioritaire de politiciens rééligibles ou de « serviteurs de la République » s’identifiant à cette dernière.
En effet, pour eux il faut à tout prix simplifier les sujets proposés en commission, et cette simplification est souvent effectuée à la va-vite, au dernier moment, par un « sachant » ne prenant parfois pas le temps de se relire. Résultat : des erreurs, des inexactitudes, voire des incohérences surtout dans les sujets scientifiques.

Bah ! Vous aurez toujours un responsable de la Direction générale de l’enseignement scolaire pour dire à la presse que l’erreur n’était pas grave, qu’elle a été identifiée rapidement (sauf dans les salles d’examen où les candidats en ont été informés ¾ d’heure avant la fin de l’épreuve) et que, de toute façon, les correcteurs ont reçu des consignes de manière que « les candidats ne soient pas lésés » (ce qui est la moindre des choses).

Au lieu de transformer le Bac en usine à gaz, notre ministre ferait sans doute mieux d’être plus réaliste dans ses ambitions et de s’attaquer, entre autres, aux raisons du pseudo-laxisme causant ces erreurs à répétition. Mais se soucie-t-il vraiment des élèves et des profs ? Plus le temps passe et plus la question semble se poser puisque faute de vouloir entendre les enseignants, ces derniers se voient contraints à faire grève au moment des examens !

16 juin 2019
France irréformable ou réformateurs incompétents ?

Depuis bien longtemps, j’entends un nombre incalculable de personnages politiques nous seriner que la France est irréformable. Opinion que je commençais à faire mienne, vue la succession effrénée de réformes quasi annuelles nous conduisant de plus en plus vers un gouffre.

Erreur !


JM Blanquer, avec ses réformes tous azimuts, et l’échec de celle de 2017 du DNB (Diplôme National du Brevet), (voir mon billet du 2 juin), JM Blanquer, disais-je donc, vient de me donner une nouvelle piste de réflexion sur le sujet : France irréformable ou réformateurs incompétents ?

L’incompétence, en la matière, serait en liaison directe avec la méconnaissance du sujet, le flou intellectuel de l’objectif à atteindre et l’incapacité d’appréhender l’ensemble du contexte dans lequel s’appliquera la réforme. En effet ce contexte, vaste, est souvent incompatible avec les objectifs politiciens des réformateurs !

Pour argumenter ma dernière piste de réflexion, je vais prendre un autre exemple que celui du DNB : la réforme de la voie professionnelle, celle qui prévoit la mixité des publics, c'est-à-dire l’accueil, dans une MÊME classe, d’élèves et d’apprentis. Il faut avoir en tête que les apprentis, étant en entreprise par exemple une semaine sur deux, assisteront donc à moins d’heures de cours que les élèves. Qu’en sera-t-il, alors, de la cohérence dans la succession des cours ?

Aucune réponse précise n’a été apportée, ce 13 juin 2019, lors du rendez-vous de l’intersyndicale de l’enseignement privé sous contrat au ministère de l’Éducation Nationale alors qu’il s’agit d’une réforme dont la mise en application commence en septembre prochain ! Dans le peu de temps qui reste, peut-être que le ministère espère encore glaner quelques propositions réalistes !

Je me tourne donc vers notre ministre : cette incompétence est-elle le seul fruit d’un contexte politicien et de sa contrainte temporelle liée aux prochaines élections présidentielles de 2022, ou celle de ses réformateurs ?

9 juin 2019
Un bon exemple de logique pour nos élèves

Chacun d’entre nous sait que la logique est indispensable à la compréhension de tout ce qui se dit et se fait. Cependant, parfois faute d’exemples concrets, il arrive que l’on n’insiste pas suffisamment sur les implications de certaines phrases entendues dans la vie courante.

Et, cette semaine, le monde politico-médiatique nous a fourni une superbe implication logique.
Faisant suite aux résultats des élections européennes, un membre bien connu de l’un des partis politiques en déconfiture avait dit, en substance : « si mon président ne démissionne pas, je quitte le parti ! »

Il y a quelques jours, le président en question a démissionné et le membre contestataire a tout de même quitté son parti. Les médias et certains commentateurs politiques semblent s’en être étonnés mais y avait-il de quoi en pure logique ? La vraie, celle sans sous-entendus, très souvent utilisée en politique lorsqu’il est question de promesses faites. Le contestataire avait-il dit ce qu’il ferait si son président démissionnait ? Non ! Donc son attitude est cohérente avec ce qu’il avait annoncé juste après les élections.

Pour nos élèves, n’est-ce pas un bon exemple concret collant à l’actualité ?

2 juin 2019
J-M Blanquer et ses réformes cafouilleuses.

La date du 28 mai 2019 est-elle à marquer d’une croix rouge (symbole de cette association d'aide humanitaire dont l’objet est de venir en aide aux personnes en difficulté) ? Ce jour-là, la DEPP a publié une note d’information sur le « Diplôme national du brevet 2018 » dans laquelle notre ministre Jean-Michel Blanquer se retrouve en grande difficulté intellectuelle.

En effet,
en fin 2017, contre l’avis de la grande majorité du Conseil Supérieur de l’Education (CSE), notre ministre n’en fait qu’à sa tête, lui le spécialiste, et impose sa réforme pour le brevet des collèges 2018 (le DNB en abrégé) : un truc tortueux et d’une obscure clarté !

Conséquence, dévoilée par la DEPP il y a quelques jours : 87,2% des candidats au DNB ont réussi à l’examen. Ce serait encourageant s’il n’y en avait pas eu 89% l’année précédente rompant ainsi avec une croissance régulière depuis des années. De plus dans six cas sur dix, les élèves de troisième qui échouent au DNB ne valident même pas le socle commun de compétences, ce strict minimum censé être acquis par la quasi-totalité des élèves de collège !

Après ces résultats d’une réforme imposée contre l’avis du CSE, JM Blanquer va-t-il faire son mea-culpa et, pour une fois, se remettre en cause, entre autres au sujet de sa réforme cafouilleuse du bac 2021 ? C’est ce que nous saurons, peut-être, dans quelques jours…

26 mai 2019
Parcours Sup : quota quand tu nous tiens… Cas d’école ou cas réel ?

Un élève de terminale, très médiocre en mathématiques et juste moyen en physique, s’est inscrit sur Parcours Sup pour entrer en PACES. Est-il bon en SVT au moins ? Qui peut le savoir puisqu’il est en terminale STI2D, filière n’ayant pas de cours de SVT ! Mais, en revanche,
il a fourni une lettre de motivation sans doute très motivante pour les décideurs de Parcours Sup qui vient de lui répondre que son vœu était exhaussé : « lorsque j’étais gamin, je jouais souvent à Docteur Maboul ! »

Avec un brin d’humour, cet élève a murmuré à sa professeur principale à qui il montrait les documents dont je viens de parler, qu’il était lucide et ne choisirait pas cette voie.

Ce cas laisse tout de même rêveur et… m’inquiète au sujet de l’avenir entre autres de la médecine, tout au moins en France. Je sais que les déserts médicaux prospèrent, mais est-ce une raison suffisante pour en arriver là ? À moins que Parcours Sup n’ait reçu des ordres au nom d’une certaine discrimination.
Ah, quota quand tu nous tiens…

19 mai 2019
Annualisation du temps de travail des profs, sous couvert d’expérimentations pédagogiques.

Mon propos ne sera pas, ici, d’être pour ou contre cette annualisation, mais de me pencher sur l’hypocrisie de politiciens face à ce sujet polémique.

Le 30 janvier dernier, les députés adoptaient l’article 8 du projet de loi sur l’école de la confiance, article faisant état d’expérimentations pédagogiques grandeur nature. L’idée de certaines de ces expérimentations futures avaient ravivé l’inquiétude d’une députée. Elle estimait que ces dernières pouvaient très vite déboucher sur une « annualisation du temps de travail » des profs et prenait en exemple un test portant sur l’intérêt pédagogique du regroupement de toutes les heures de maths en fin d’année !

Notre ministre de l’Education Nationale, sans doute choqué par cette question semblant insinuer un objectif inavoué de sa loi, avait alors aussitôt rétorqué que l’article 8 n’était pas conçu en vue d’annualiser le temps de travail ! Pas conçu en vue, peut-être ; mais lui ouvrant une voie royale, à coup sûr !

D’ailleurs, il y a deux jours (17 mai), le sénateur Max Brisson, rapporteur de ce projet de loi dont fait partie l’article 8, a fait savoir à ses homologues que l’organisation hebdomadaire actuelle des cours empêchait des expérimentations dont, par exemple en classe de 6ème, celle du test du renforcement en début d’année des heures de français !

Quel manque de courage ou d’honnêteté intellectuelle, de la part de ces politiciens. Ne pas oser appeler un chat, un chat, et zigzaguer au lieu d’aller droit au but ! En effet, M Brisson aurait pu parler de tests non liés à l’annualisation mais mettant en cause d’autres interdits actuels : expérimenter par exemple l’impact de cours de nuit, ou en petite tenue… Non, il n’a choisi que l’exemple aboutissant à une annualisation du temps de travail. Allez savoir pourquoi ?

12 mai 2019
J’ai fait un rêve dans lequel l’anxiété nous guettait tous.

J’étais dans un pays au nombre astronomique de chômeurs. Tout à coup d’étranges envahisseurs ayant pris le pouvoir ont asservi tout le monde en peu de temps. En modifiant plusieurs lois ils avaient rendu anxieuse toute la population : ceux qui avaient encore un travail, ceux qui en recherchaient un, ceux qui espéraient en donner un à leur progéniture et, enfin, ceux qui croyaient être sereinement en retraite.
-Pour les retraités, ils avaient mis en place une réforme aboutissant à un système de retraite « mal » indexée pouvant faire des ravages sur leurs comptes en banque s’ils osaient bouger le moindre petit doigt ;

-Pour ceux qui avaient un emploi stable, ils les incitaient à se taire. Les ayant dépréciés aux yeux de l’opinion publique, ils avaient pu faire passer une réforme permettant de museler, sur leur lieu de travail, ceux qui osaient émettre la moindre contestation ;

-Pour ceux qui cherchaient vainement un boulot, il avait suffi de leur dire qu’ils n’étaient pas assez qualifiés, qu’ils avaient besoin de formations longues et devaient enchaîner les contrats courts dans un contexte de mobilité accrue ;

-Enfin, pour les parents espérant donner une bouffée d’oxygène à leurs enfants ils avaient réformé l’enseignement en le dénaturant un peu plus qu’il ne l’était déjà. En même temps ils avaient créé un embrouillamini de fausses filières parmi lesquelles seuls quelques parents visionnaires ou avertis pouvaient bien manœuvrer, à condition d’avoir la prudence de ne pas faire de vagues.

A mon réveil, en sursaut, j’ai poussé un ouf de soulagement : c’était un rêve, un mauvais rêve !

5 mai 2019
But des associations de parents d’élèves.

Vendredi dernier, Radio-France parlait en presque continu d’une école « Montessori » que critiquaient vertement certains parents pour son manque d’autorité face aux élèves.
Le rôle d’un media est d’informer, et c’est très bien. Mais, pour que l’information soit pertinente, j’aurais aimé que Radio France rappelle, en même temps, que des écoles qualifiées de canards boiteux, il y en avait de partout : dans le public, dans le privé sous contrat et… dans le privé hors contrat comme cette école Montessori.

Et j’aurais aussi bien aimé qu’à ce sujet, Radio France fasse une remarque, en guise de conclusion : il existe des associations de parents d’élèves auprès desquelles chacun devrait pouvoir s’adresser pour avoir un maximum de précisions sur l’école où il compte mettre ses enfants.

A moins que… les associations de parents d’élèves se soient donné un autre but !

28 avril 2019
Diviser pour régner

Sauf erreur de ma part, j’ai l’impression de ne pas trop avoir entendu la presse et les politiciens s’étonner du fait que notre Président semblait avoir tendance à distribuer allègrement l’argent des autres, et tout particulièrement celui des municipalités.
Il ne faut pas oublier qu’à part les salaires des enseignants du public et du privé sous contrat, ce sont les municipalités qui doivent s’acquitter des frais de fonctionnement des écoles. Donc, décréter l’école obligatoire dès 3 ans, décréter des réductions d’effectifs en petites classes de primaire, même si c’est une bonne chose sur le papier, qui va payer les surcoûts de fonctionnement à part les municipalités et leurs habitants ?

Quant aux fermetures d’écoles… il paraît qu’elles ne seront effectives qu’avec l’accord des maires concernés. Ouf donc, peut-on dire, sauf si… les maires désargentés sont indirectement contraints de fermer ! Mais si guerre il y a, alors ce sera au sein des municipalités, hors champ de l’État !

J’ajouterai, au sujet des guéguerres incidentes, qu’avec cet allongement imposé de la scolarité obligatoire dans le primaire, par le biais de son financement notre président ravive les tensions public/privé. Mais, tant que ce sont les citoyens qui se battent entre eux…

Même pour une bonne cause notre gouvernement ne peut pas s’empêcher d’appliquer la stratégie classique : « diviser pour régner »

21 avril 2019
Incendie de Notre-Dame de Paris. Je suis inquiète !

Je suis effectivement inquiète à propos du délai de reconstruction de Notre-Dame de Paris, délai de 5 ans annoncé par notre Président.

Pourquoi ?
Hé bien je ne peux pas m’empêcher de faire un parallèle entre ce délai et celui imposé par notre ministre Blanquer au sujet du nouveau bac ! Depuis qu’il a décidé de réformer le bac de 2021, on a beau lui démontrer, semaine après semaine, les aberrations non de la réforme en elle-même mais des moyens qu’il applique en toute hâte, à la hussarde ; rien n’y fait. Et son entêtement à vouloir rendre opérationnel ce nouveau bac, en temps et heures, juste avant les prochaines élections présidentielles, fait qu’il sacrifie sans vergogne une partie de notre patrimoine jeunesse sur l’autel de la politique.

Pour le patrimoine culturel Notre-Dame, j’ai bien peur qu’il en soit de même car notre Président a peu de chances d’avoir fixé au hasard son délai de reconstruction de 5 ans ! 5 ans nous emmènent juste avant les jeux olympiques de Paris, manifestation hautement sportive mais souvent aussi politique ! Il risque donc de se reproduire, pour Notre-Dame, la même chose que pour le bac : du travail à la va-vite, encore au détriment du résultat !

14 avril 2019
L’ENA et le cache-misère sociétal de la « Discrimination positive ».

Depuis 2001 des conventions passées entre ZEP et Grandes écoles, dont Sciences PO, permettent à des lycéens issus des « quartiers défavorisés » d'intégrer certaines Grandes écoles sans avoir à passer le concours classique d’entrée.

Début avril,
notre Président actuel semble avoir émis l’idée (ou fait courir le bruit) d’appliquer une telle convention à l’ENA ; idée qui peut séduire, écrivent certains politiques et journalistes. Personnellement elle ne me séduit pas du tout (pas plus que la convention relative à Sciences PO et autres Grandes écoles). Non pas à cause des « élites », ou supposées telles, engendrées par les Grandes écoles, mais à cause de ce que sous-entend leur type de recrutement actuel.

Par là même, doit-on comprendre qu’il existerait des codes (traduction : magouilles, passe-droits…) réservés à une certaine frange de notre société et permettant à la progéniture de cette dernière d’intégrer telle ou telle autre Grande école ?

Si tel semble être le cas, au lieu de nous endormir en évoquant la mise en place d’une « discrimination positive », il serait moins hypocrite, de la part du Gouvernement, de faire contrôler l’entrée dans ces Grandes écoles, par un organisme indépendant autorisé à dénoncer les réelles « discriminations » observées.

La « discrimination positive » est un cache-misère sociétal pour faire croire à la population que ce concept rétablit l’esprit républicain bafoué par des dizaines d’années d’une sélection appliquant un code discriminatoire dans certains établissements de l’enseignement supérieur.

7 avril 2019
« Gouverner, c'est faire croire ! » (Machiavel)

Il y a un peu plus de 600 ans, l’illustre florentin Machiavel le disait déjà avec un certain cynisme : « Gouverner, c’est faire croire ! » Et notre gouvernement actuel semble s’être penché sur cette question de gouvernance : être ou ne pas être machiavélique ?

Il semble avoir tranché,
entre autres au sujet des OPCO (Opérateurs de Compétences), ces 11 organismes créés à partir de la loi 2018-771 du 5 septembre 2018 et dont les missions sont, entre autres, de financer l’apprentissage, les formations professionnelles…

Le Gouvernement a donc demandé aux partenaires sociaux de se réunir et de négocier à propos de l’OPCO qu’ils allaient choisir pour leur branche ; choix délicat et stratégique car il engageait l’évolution de l’ensemble des salariés au sein de chaque entreprise.

Après de multiples réunions, négociations interbranches, qui ont duré plusieurs mois, le 23 janvier 2019 le ministère laisse le choix à l’enseignement privé indépendant, entre l’OPCO A ou, à défaut, l’OPCO B. Après de nouvelles réunions, cette branche de l’enseignement choisit l’OPCO A, le 11 mars 2019.

Réponse du Gouvernement, le 1er avril 2019 : « perdu ! On vous a mis dans l’OPCO B ! »

Ce n’était malheureusement pas un poisson d’Avril mais le résultat du principe machiavélique : faire croire que l’on peut choisir !

31 mars 2019
L’école de la « confiance »?

Il y a deux semaines, je parlais d’amateurisme gouvernemental au sujet de la réforme du lycée. Ai-je changé d’avis ? Peut-être bien que oui ! surtout lorsque j’ai entendu notre ministre de l’Éducation nationale, jeudi dernier, au micro de France-Inter !
Vous n’êtes pas sans savoir qu’une partie dominante de la réforme repose sur les trois matières de spécialité que les élèves de seconde devront obligatoirement choisir pour leur entrée en première, avant d’en abandonner une en terminale.

Pour chacun des futurs étudiants qu’ils seront, ces matières choisies constitueront le socle de base devant les conduire à un bac revalorisé, porte d’entrée vers des études universitaires fructueuses ! Autant dire que les programmes de ces 3 matières sont d’un approfondissement jusque-là inégalé.

Hé bien jeudi dernier, 28 mars 2019, notre ministre a affirmé, sans sourciller le moins du monde, que les élèves entrant en terminale auraient la possibilité de remplacer une des deux spécialités qu’ils auront conservées par une nouvelle ! Pour cette dernière, qui peut croire qu’ils pourront se mettre à niveau n’ayant pas suivi la spécialité en classe de première ?

Peut-être que ce que j’avais pris chez notre ministre pour de l’amateurisme, est de la « com », à la limite de la menterie, pourtant incompatible avec l’école de la « confiance », mais alors dans quel but ?

24 mars 2019
Vers une élimination programmée des syndicats.

Le Conseil Commun de la Fonction Publique (CCFP) est cette instance paritaire nationale réunissant le collège des représentants des organisations syndicales de fonctionnaires ou agent de l’État et celui des représentants employeurs de la Fonction Publique. Elle est consultée sur tout projet de réforme ayant pour objet ou pour effet de modifier le statut général de la Fonction Publique.
Or, tout ce qui est appliqué aux fonctionnaires est appliqué à plus ou moins court terme aux enseignants des établissements privés sous contrat qui sont, eux aussi, des agents de l’État. D’où l’importance de l’intérêt porté aux séances de ce CCFP !

Le 15 mars dernier, au CCFP, il était justement question du projet de loi de « transformation de la fonction publique ». Et qu’a donc prévu le Gouvernement dans ce projet ? Tout simplement, entre autres, de réorganiser les CAP (Commissions Administratives Paritaires, correspondant à nos Commissions Consultatives Mixtes dans le sous contrat) en supprimant certaines de leurs compétences telles celles en matière de promotion et de mobilité des personnels. En d’autres termes, les élus à ces CAP n’auraient plus la possibilité de suivre et de donner leur avis sur l’évolution de carrière et les mutations des personnels de la Fonction Publique. Les représentants syndicaux ont bien évidemment réagi et voté contre ce projet. L’intersyndicale réunissant 7 OS de la Fonction Publique a, dans un communiqué du 20 mars, dénoncé fortement cette mesure qui « va favoriser une gestion opaque et priver les personnels de recours contre l’arbitraire. »

Ce projet de loi ne met-il pas en évidence, si besoin était, l’élimination programmée des syndicats ? Ces derniers ne feraient-ils pas toujours peur au Gouvernement ?

17 mars 2019
Amateurisme gouvernemental, ou quoi ?

Depuis des mois, nous faisons savoir qu’il existe des incompatibilités majeures d’application de la réforme du lycée telle qu’elle a été conçue unilatéralement par notre ministre de l’Education Nationale. Et nous sommes loin d’être le seul syndicat d’enseignants à le clamer. Cependant, officiellement notre ministre le prend de haut, lui, le « spécialiste ».
L’une des incompatibilités est liée à l’application, en septembre 2019, des nouveaux programmes de première aux élèves actuellement en seconde et qui n’auront pas reçu les bases nécessaires à la compréhension de ce qu’on leur dira !

Eh bien, pour tenter de lever une partie de cette incompatibilité, suite à une demande du ministre décidée une fois de plus à la va-vite la semaine dernière, les enseignants doivent se débrouiller pour modifier certains de leurs cours actuels de seconde. « il apparaît opportun de traiter certaines parties du nouveau programme de seconde par anticipation... » dixit le ministre dans sa note du 7 mars 2019 !

Du pur amateurisme gouvernemental, à moins que, comme je l’ai évoqué dans mon billet du 3 mars dernier, le but électoraliste dépasse largement l’éventuel intérêt que notre ministre est supposé porter aux élèves !

10 mars 2019
Et le « devoir de réserve », Monsieur le Sénateur ?

Après l’Assemblée Nationale, fin avril ce sera au tour du Sénat de se prononcer sur le projet de loi « pour une l’école de la confiance ». Que vont en dire nos sénateurs, entre autres sur l’article 1er susceptible de bâillonner les professeurs contestataires ?
Le point qui me chagrine, dans l’histoire, est le fait que le rapporteur de ce projet de loi soit le sénateur Max Brisson, inspecteur général de l’Éducation Nationale ! Dans ces conditions, pour le cas éventuel où il ne serait pas favorable à l’adoption de l'article 1er (ou d’autres articles d’ailleurs), son « devoir de réserve » ne l’empêcherait-il pas de plaider contre un texte émanant de son supérieur hiérarchique, sous peine de sanction ?

Mais, direz-vous, dès qu’il a été élu sénateur, il a été mis en disponibilité ! Certes ; cependant le devoir de réserve continue de s'appliquer aux agents suspendus de leurs fonctions et en disponibilité. Alors ?

Alors, n’y aurait-il pas un certain conflit d’intérêt dans cette histoire et le sénateur Brisson ne devrait-il pas laisser sa place de rapporteur à un autre sénateur ?

3 mars 2019
L’art de saboter une réforme des maths pour… de futures élections

Il ne vous a pas échappé que, comparés au reste du monde, les élèves français sont de plus en plus mauvais entre autres en mathématiques et en logique, pourtant indispensables non seulement pour le raisonnement de tous les jours mais, aussi, pour l’appropriation de la plupart des techniques actuelles basées sur l’informatique et l’algorithmique.
Aux yeux des Français, comme il fallait donc enfin agir de façon urgente, notre ministre de l’Éducation Nationale réforme le lycée en s’appuyant sur le « rapport Villani » du 12 février 2018 et ses « 21 mesures pour l’enseignement des mathématiques ».

Le rapport est cohérent, les mesures préconisées depuis le CP jusqu’en terminale sont très intéressantes mais… le ministre sabote tout de même l’ensemble en l’appliquant dès la rentrée prochaine aux élèves de première de lycées, comme s’ils avaient précédemment suivi le cursus préconisé par Cédric Villani !

Le ministre est ainsi comparable à un promoteur immobilier qui, se référant à un plan d’architecte, déciderait de faire installer des salles de bain sans s’occuper de savoir si les fondations sont construites !

Du grand n’importe quoi. Mais dans quel but ?

Dans un but électoraliste ! La réforme du lycée doit s’appliquer immédiatement afin que les bacheliers de 2021, qui en seront l’aboutissement, soient utilisés comme faire-valoir gouvernemental lors de la présidentielle de 2022.

24 février 2019
« L’école de la CONFIANCE ». On le leur dit et ils le croient !

Vous souvenez-vous de mon billet d’humeur du 16 décembre 2018 dans lequel je parlais du DASEN (Directeur Académique des Services de l'Éducation Nationale) des Bouches-du-Rhône qui cherchait à bâillonner les enseignants à propos de la réforme du lycée et du bac 2021 ? À tous ses chefs d’établissements, ce DASEN avait envoyé une note semi-secrète
leur demandant de veiller « à ce que nos établissements ne puissent accueillir des temps de réunion communs entre enseignants, parents d’élèves et élèves » de peur que parents et élèves ne s’affolent en entendant les profs leur dévoiler l’innommable cacophonie liée, entre autres, aux nouvelles trois options que doivent choisir les actuels élèves de seconde.

Entre les heures non budgétées, les profs remerciés par souci d’économie, et j’en passe car la liste est longue, toutes les options existent bien dans la com’ ministérielle en direction des médias, des parents et des élèves, mais… dans la réalité, elles demeurent toujours sur le papier, pour faire beau et faire croire que les élèves sont enfin maîtres de leur avenir !

J’en reviens au DASEN des Bouches-du-Rhône. Il a dû faire des émules parmi ses confrères car, cette semaine, une de mes amies a assisté à une réunion proviseur-parents, pour son fils en seconde dans un lycée parisien. Il n’y avait aucun prof de l’établissement et le proviseur leur a servi une vision idyllique du futur immédiat de leur progéniture. Mais l’amie en question, au courant de tous les travers de la réforme et de son application hasardeuse, a posé les « bonnes » questions, celles auxquelles il était difficile de répondre. Hé bien, que croyez-vous qu’il arriva ? Le proviseur embobina tout son monde avec une argumentation très simple : chez lui il n’y aurait rien à craindre et ses élèves verraient leurs vœux tous exhaussés !

Les parents sont repartis satisfaits. N’avaient-ils pas été face à un éminent représentant de « L’école de la CONFIANCE » ?

17 février 2019
Drapeaux et Marseillaise dans les classes. Pour qui ? Pour quoi ?

Après la défaite historique de 1940, des drapeaux français et des Marseillaises, on en voyait et entendait partout près de Vichy. Il s’agissait de symboles ne coûtant pas très chers au Gouvernement et utilisés pour masquer, à la foule, les marques d’allégeance au vainqueur.
Eh bien, en 2019, bis-repetita. Ces mêmes symboles ne coûtant toujours pas très chers, ne sont-ils pas censés masquer, une fois encore, l’allégeance au vainqueur ? Ce dernier a simplement changé de nom et nous envahit subtilement par sa langue et sa culture, qui vont de pair ; la Loi Blanquer lui réserve d’ailleurs, et de fait, des établissements scolaires entiers : les « nouvelles écoles internationales », pour lui montrer sans doute, et si besoin était, quelques signes supplémentaires de soumission.

La Loi sur « l’école de la confiance » ne devrait-elle pas plutôt donner, à notre système éducatif, les moyens indispensables pour enrayer sa dégringolade internationale ?

10 février 2019
Dormir dans son lycée… pour l’instant !

D’après l’AEF (Agence Éducation et Formation) du 8 février, dans les académies de Toulouse, Paris, Créteil, Versailles, Dijon, Lyon, des enseignants ont occupé une vingtaine d’établissements dans la soirée du 7 février, et même, pour certains, toute la nuit ! Ils protestent contre la réforme du lycée et du Bac et, plus généralement, contre le système éducatif français qui conduit dans le mur les générations futures. Ils annoncent d’ailleurs d’autres « nuits des lycées » dès le 12 février prochain.

Il et tout de même plus agréable de dormir dans son lycée
que dans sa voiture, comme sont contraints de le faire certains enseignants fraichement mutés en région parisienne et qui, faute de paie suffisante, ne peuvent pas se payer un logement décent. Mais c’est un autre problème ; un de plus !

À propos de « dormir quelque part », à certains profs critiquant sur la Toile les méthodes de notre service public d’éducation, je suggère de commencer à se réserver une place sous les ponts. En effet, lorsqu’on analyse finement l’article 1 de la future Loi Blanquer sur « l’école de la confiance », si dans quelques temps les députés l’adoptent tel quel, ces non-en-phase avec les idées gouvernementales risquent de se retrouver purement et simplement éjectés de l’Éducation Nationale.

3 février 2019
Le Figaro et les options au Bac !

Le 31 janvier, Le Figaro publiait sur Internet un article au sujet des matières à options qui « rapporteront moins au baccalauréat » 2021 qu’en ce moment.

L’article commence par simplement rappeler qu’actuellement les options permettent aux candidats, d’obtenir plus que 20/20 au Bac, avec des notes d’options particulièrement généreuses (dixit Le Figaro) et très souvent choisies pour ce motif.

Je m’attendais, dans la suite de l’article,
à lire que ce système mis en place il y a des années dans le but démagogique de finir par « donner » le Bac à presque tout le monde (objectif : 80% de bacheliers) était à revoir. Cependant je voyais mal comment Le Figaro allait démontrer l’absence de démagogie dans une réforme « Blanquer » alliant un objectif cette fois-ci de 100% de bacheliers avec des options n’apportant certes plus aucun « bonus » mais quasi compensées par une très forte dose de contrôle continu mal maitrisé. Aussi, j’ai lu la suite de l’article avec intérêt.

En fait, le début du texte du Figaro ne semblait être là que pour mettre en lumière le coût prohibitif de ces options actuelles, entre autres en matière de rémunération des profs qui les enseignaient souvent devant des effectifs plus que restreints… profs dont on pourrait faire désormais l’économie dans le nouveau Bac, suite aux options boudées par des élèves n’en tirant plus aucun bonus.

En résumé, la réforme « Blanquer » remplace un système démagogique par un autre, tout aussi démagogique, mais… en faisant des économies budgétaires substantielles sur le dos des enseignants !

27 janvier 2019
Gilets jaunes et stylos rouges… bonne chance pour l’issue du grand débat !

Fin 2018, en pleine crise des « gilets jaunes », le Gouvernement a reconnu, du bout des lèvres et indirectement, qu’il avait sans doute un peu trop ignoré les corps intermédiaires de la Nation (maires, syndicats…). Du coup il a lancé une opération « grand débat » au cours duquel, nous a-t-il assuré, tout citoyen pouvait revendiquer en étant écouté. Écouté certes mais, et après ?

Cette semaine,
le 22 janvier, dans le BO (Bulletin Officiel de l’Éducation Nationale), nous avons semble-t-il eu un exemple de cet « et après ? ».

En effet, au CSE (Conseil Supérieur de l’Éducation) de fin décembre 2018, la très grande majorité des syndicats d’enseignants, invités à donner leur avis, avait voté contre la mise en place trop hâtive de la réforme du lycée et du bac, réforme présentée par notre ministre Blanquer. Ils avaient d’autant plus voté contre que les projets de programmes, concoctés à la va-vite, nécessitaient pour la plupart d'être largement retravaillés en profondeur !

Eh bien, le 22 janvier 2019, en plein grand débat lancé à coups répétés de « com », le ministre de l’Éducation Nationale publie ses nouveaux programmes de seconde et de première du lycée général et technologique, qui entreront en vigueur à la rentrée 2019. Il les publie comme si le CSE de fin décembre ne s’était pas tenu, comme si la grande majorité des enseignants n’avait pas protesté contre, entre autres, leur manque d’aboutissement !

Alors, dans de telles conditions, je souhaite bonne chance aux gilets jaunes et stylos rouges, pour l’issue du grand débat !

20 janvier 2019
Il paraîtrait que « les enseignants ne vont pas si mal ». Mais pas si mal que qui ?

Le mouvement des stylos rouges prend de l’ampleur ; cette semaine 7 organisations syndicales de l’enseignement privé sous contrat avec l’État se sont réunies et ont réaffirmé, par un communiqué de presse commun, les revendications qu’elles portent, pour certaines, depuis de nombreuses années. Audience au ministre de l’Éducation Nationale et à celui de l’Agriculture ont été demandées… C’est dire si les problèmes des enseignants français sont préoccupants !
Eh bien, dans la même semaine, le 16 janvier, que peut-on lire sur la Toile, publié par The Conversation (L’expertise universitaire, l’exigence journalistique) ? « Non, les enseignants ne vont pas si mal » !!

Ce titre provocateur est suivi par un article interprétant les résultats d’une enquête nationale, réalisée en 2013 par la Fondation d’entreprise MGEN pour la santé publique, en partenariat avec le ministère de l’Éducation Nationale.

En parcourant attentivement l’article, on peut y lire, par exemple : « Durant l’année scolaire, 17 % des enseignants avaient été victimes de comportements hostiles et 40 % avaient été témoins de tels agissements sur leur lieu de travail. Une analyse fine, y compris textuelle, des faits de violence décrits par les enseignants victimes a mis en lumière que la seule violence « scolaire » (typiquement, de la part d’un élève dans le second degré ou de la part d’un parent en maternelle) n’est pas la seule à peser sur le bien-être des enseignants. La violence « interne », inhérente au monde professionnel, est également problématique. C’est notamment le cas des relations conflictuelles avec les collègues ou des tensions avec la hiérarchie.
Avoir été victime de violence était étroitement associé à des indicateurs de santé défavorables : symptômes d’épuisement professionnel, moindre qualité de vie, troubles de la voix et absence au travail.
»

N’y a-t-il pas de quoi plaindre les rédacteurs de cet article ? Combien doivent-ils souffrir eux-mêmes au travail pour oser titrer : « Non, les enseignants ne vont pas si mal » ! Pas si mal que qui ? qu’eux ?

13 janvier 2019
Baisse de la qualité de l'enseignement recommandée par l'OCDE dès 1996 !

L’OCDE, « Organisation de coopération et de développement économiques » regroupant de nombreux pays développés et démocratiques, telle la France, fait régulièrement des études sur l’impact économicopolitique de certaines mesures gouvernementales en matière d’ajustement des déficits budgétaires. En d’autres termes, elle conseille nos dirigeants lorsqu’ils hésitent sur les méthodes à appliquer pour faire des économies indolores quant à leurs réélections...

Je vais malheureusement être un peu longue, dans mon propos, mais… le « Cahier de politique économique n°13 » de l’OCDE, écrit par Christian Morrisson en 1996, est si explicite au sujet de l’enseignement, qu’il mérite de s’y arrêter et d’avoir bien en tête ce qu’il recommande aux États !

En 40 pages, ce cahier parle donc de « La faisabilité politique de l'ajustement » et voici ce qu’il en dit à un moment donné :

« […] Après cette description des mesures risquées, on peut, à l’inverse, recommander de nombreuses mesures qui ne créent aucune difficulté politique. Pour réduire le déficit budgétaire, une réduction très importante des investissements publics ou une diminution des dépenses de fonctionnement ne comportent pas de risque politique [grèves, manifestations, soulèvements…]. Si l’on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles ou aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d’élèves ou d’étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement et l’école peut progressivement et ponctuellement obtenir une contribution des familles, ou supprimer telle activité. Cela se fait au coup par coup, dans une école mais non dans l’établissement voisin, de telle sorte que l’on évite un mécontentement général de la population. L’intérêt politique de ces mesures ne signifie pas qu’elles sont les plus rationnelles ou les plus justes. […] »

On comprend alors mieux pourquoi notre Éducation Nationale périclite d’année en année !

6 janvier 2019
Bonne année 2019

Avant tout, meilleurs vœux 2019 à tous les personnels des établissements d’enseignement et, pour les agents de l’État, des vœux relatifs à la revalorisation de leur point d’indice, figé depuis maintenant 9 années consécutives !
Je formule aussi des vœux pour que les diplômes français ne continuent pas à être dépréciés au niveau international et que notre ministre de tutelle reprenne sa copie, entre autres à propos du bac. À ce sujet, si j’ai une suggestion à faire aux collègues de toute les classes d’examen, c’est de continuer à annoter les copies de leurs élèves avec le sérieux qui les caractérise, ceci afin de bien informer les élèves et leurs parents, mais, comme le proposent certains « stylos rouges » fraîchement nés sur la Toile, de mettre une même note de 18 ou 19 voire 20/20 à chaque copie afin de renvoyer notre Gouvernement à ses responsabilités : s’il veut surclasser ou déclasser ses diplômes, qu’il le fasse sans contraindre implicitement ses professeurs à magouiller les notes !

De toute façon, comme je l’ai déjà dit à plusieurs reprises, il n’y a aucune raison pour que les enseignants soient juges et parties au niveau des examens.
D’ailleurs ce ne sont pas les formateurs ou les formatrices des auto-écoles qui font passer les examens du permis de conduire, mais des inspecteurs ou inspectrices du Ministère de l’Intérieur.

Pour le Bac et autres examens, le Ministère de l’Éducation Nationale pourrait copier celui de l’Intérieur !

31 décembre 2018
« Le Dîner de cons » toujours d’actualité ?

Hier, dernier dimanche de l’année, j’ai longuement hésité entre écrire mon habituel billet d’humeur dominical et attendre les vœux de notre Président pour faire un billet collant avec l’actualité. Mais…
Comme j’ai alors incidemment visionné, en famille, « le Dîner de cons », film réalisé en 1998 par Francis Veber, au cours de sa projection j’ai eu l’impression de revivre l’atmosphère souvent cynique de certains événements politiques de cette année 2018 et j’ai souhaité vous en faire profiter !

Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore ce film culte, je vous en résume la trame : la France coupée en deux. D’un côté les « cons », travailleurs, en quelque sorte comme vous et moi, et de l’autre côté, les « trop intelligents » (allusion à mon billet d’humeur de la semaine dernière) qui organisent des dîners-concours dans lesquels ils invitent leur sélection des premiers pour s’éclater à leurs dépens.

Je ne sais pas pourquoi mais l’organisation de ces dîners m’a fortement rappelé les réunions qui devraient être organisées incessamment sous peu entre notre classe politique et les « gilets jaunes », en attendant que ce soit avec les « stylos rouges », que je vous invite entre autres à consulter sur Facebook, puis les peut-être futurs « hommes verts », etc…

Certains éléments du peuple ne seraient-ils pas, aux yeux de quelques politiciens, les « cons » de service avec lesquels ils s’amuseraient cyniquement ?

23 décembre 2018
Bac 2021. Notre ministre de l’EN est sans doute « trop intelligent pour moi » !

Lundi dernier, 17 décembre donc, sur la chaîne Public Sénat, le président du groupe LREM à l'Assemblée Nationale était interrogé sur les causes du mouvement des « gilets jaunes ». Il a alors estimé qu’au Gouvernement ainsi que chez les députés il y a une « erreur qui a été faite, et dont nous portons tous la responsabilité, moi y compris (...). C'est le fait d'avoir été probablement trop intelligents, trop subtils, trop techniques, dans les mesures de pouvoir d'achat. »

Du coup,
je suppose que j’ai enfin saisi pourquoi je n’ai pas compris les subtilités ministérielles cachées derrière la réforme du bac 2021 ! Notre ministre de l’EN est sans doute « trop intelligent » pour moi !

Aussi, quoi qu’il en soit, je fais un appel angoissé à mes lecteurs : dites-moi vite ce que vous trouvez de sublime dans cette réforme du bac.

En attendant je vous souhaite de bonnes fêtes de fin d’année !

16 décembre 2018
Bac 2021 et DASEN provocateur

Cette semaine, je suis alertée par une collègue qui me parle du DASEN (Directeur Académique des Services de l'Éducation Nationale) des Bouches-du-Rhône qui chercherait à bâillonner les enseignants à propos de la réforme du lycée et du bac 2021.

Cela me parait
tellement énorme que je pense aussitôt à une « fausse nouvelle » ; mais mes recherches tous azimuts me permettent finalement de retrouver l’information dans l’AEF du 13 décembre. Il y a de quoi rêver ; ou plutôt cauchemarder !

En effet, ce DASEN demande aux chefs d’établissement : « Afin d’éviter que ne s’installent chez nos élèves et leurs parents, des éléments d’information relatifs à la réforme du lycée et du baccalauréat, tronqués, incomplets voire fallacieux, je vous demanderai de bien vouloir veiller à ce que nos établissements ne puissent accueillir des temps de réunion communs entre enseignants, parents d’élèves et élèves (…) »

En d’autres termes ce DASEN, devant avoir une piètre opinion de son corps professoral, tente ainsi de le bâillonner !

Provocation rarement vue à l’Éducation Nationale, à tel point qu’elle me fait envisager une autre hypothèse : ce DASEN, ayant lui aussi une opinion négative sur le contenu de la réforme du lycée et du bac, ne pouvant aller contre les ordres de son ministre auquel il doit obéissance, ferait exprès de titiller le corps enseignant afin que ce dernier se rebiffe plus haut et fort qu’à l’heure actuelle.

Du coup, le document envoyé par le DASEN aux chefs d’établissement serait à voir avec d’autres yeux : une action indirecte contre son ministre, par le truchement d’une provocation contre les profs ! Subtile mais dangereux à tous égards !


9 décembre 2018
Temps de travail : Va-t-on devoir remercier M. Blanquer ?

Le 23 septembre dernier, dans mon billet d’humeur, je critiquais notre ministre à cause de deux heures supplémentaires que le Gouvernement tout puissant avait décidé d’imposer désormais et de facto aux enseignants du second degré. Hé bien ces profs risquent momentanément de l’avoir échappé belle car ce ne sera « que » deux heures supplémentaires.

En effet,
cette semaine, les Sénateurs, en s’appuyant sur le rapport spécial du Sénateur Gérard Longuet, votaient le « Projet de loi de finances 2019 » dans sa partie concernant l’enseignement scolaire… Et que proposait donc ce rapport en matière d’horaires des enseignants ?

Si j’ai bien tout compris, dans son cinquième point, le rapport, jugeant trop coûteuses et peu efficaces les deux heures supplémentaires en question, appelait « plutôt à une augmentation des obligations réglementaires de service des enseignants à hauteur de deux heures par semaine ainsi qu'à l'annualisation de leur temps de travail ».
Mais le ministre aurait répondu que cette mesure « ne devrait cependant pas être mise en œuvre au cours du quinquennat actuel ». Merci M. Blanquer ; merci momentanément car le... « ne devrait pas » n’est pas fait pour me rassurer.

2 décembre 2018
Mauvais présage pour le prélèvement de l’impôt à la source…

La semaine dernière je m’étonnais que le CNED mette simplement des cours en ligne alors qu’avec les énormes progrès des technologies de l’informatique et de l’information, il pourrait développer de l’enseignement en présentiel virtuel.

Dans mon billet d’humeur
du 7 octobre dernier, je m’étais aussi étonnée qu’une note de service fasse état de « conventions qui pourraient être mises en place entre deux établissements géographiquement proches afin de permettre à leurs élèves de suivre des enseignements de spécialité qui ne seraient pas offerts dans leur lycée de scolarisation », comme si de tels établissements courraient les rues et comme si des réseaux informatiques ne pouvaient pas s’affranchir des distances ! L’auteur de cette note de service ministérielle n’a semble-t-il vu que le voisinage immédiat de son bureau parisien !

Eh bien je me trompais ; mea culpa ! Nos dirigeants du Ministère de l’Éducation Nationale risquent fort d’être lucides vues les maigres capacités informatiques françaises dans lesquelles évoluent nos ministères ! La preuve ?

Alors que les élections professionnelles à vote exclusivement par voies informatiques battent leur plein dans les Fonctions Publiques, les bugs à répétition se succèdent, comme ils se succédaient d’ailleurs lors des mêmes élections, il y a quatre ans !
Jeudi matin, premier jour de vote, il fallait une certaine persévérance pour voter, puisque cette démarche prenait plus d’une demi-heure ! Puis, à partir de 14h30, l’ouverture du service de vote en ligne a été suspendue pendant plusieurs heures, à la suite des dysfonctionnements constatés.

Pour le prélèvement de l’impôt à la source, espérons qu’en 2019, dans seulement un mois, l’informatique fonctionnera mieux qu’en ce moment. Mais c’est plutôt un mauvais présage !

25 novembre 2018
Un mépris de plus : celui du rôle pédagogique du face-à-face !

La semaine dernière je disais qu’au lieu de fermer des établissements scolaires dans les milieux ruraux, notre ministre ferait mieux d’utiliser la puissance montante d’Internet couplée à la « réalité augmentée », la « réalité virtuelle » et autres nouveautés technologiques en plein essor pour pérenniser les actuels établissements scolaires ruraux.

Je voyais là,
moyennant la mise en place d’une structure technologique adéquate, un moyen de ne pas déplacer les élèves (au grand dam bien sûr des sociétés de ramassage scolaire) tout en continuant à leur assurer un enseignement de qualité, en face-à-face virtuel avec profs délocalisés pour certains élèves.

Le prof, dans sa classe, est sur un site, face à quelques élèves locaux auxquels la technique informatique en réseaux permet d’y adjoindre les élèves de plusieurs autres villages ou lieux-dits.

Quoi qu’en pensent certains décideurs peu pédagogues, en classe, l’enseignement, à un moment ou à un autre, est un enchaînement de questions-réponses entre les élèves et leurs professeurs. Et les progrès des élèves viennent, entre autres, de la qualité des réponses qu’on leur apporte.

Donc, en attendant l’arrivée des robots, lorsque l’intelligence artificielle aura suffisamment fait de progrès, le « présentiel » humain, physique ou à distance, est indispensable.

Alors lorsque je lis, sur le site du CNED en date du 16 novembre 2018, que cet organisme est heureux d’annoncer la signature d’une convention avec certaines académies pour… remplacer les profs absents par des cours en ligne, les bras m’en tombent !

Jusqu’où notre ministre va-t-il aller pour faire des économies sur le dos des élèves dont il a la charge ?
Quel mépris du rôle pédagogique du face-à-face avec leurs enseignants !

18 novembre 2018
Enseigner en milieu rural. Les « gilets jaunes » montrent-ils le chemin ?

Hier, 17 novembre, l’ampleur du mouvement des « gilets jaunes » semble avoir surpris et embarrassé pas mal de monde : personnages politiques, journalistes, syndicalistes… La mutation engendrée par les réseaux sociaux, et plus généralement par les moyens de communication informatiques, a montré à quel point notre société pouvait changer son mode global de gestion dans de nombreux domaines.

L’enseignement ne fait pas exception à la règle et il semble vain de continuer à vouloir délocaliser les établissements scolaires ruraux d’hier, tel que le préconise la députée Agnès Thill dans son « rapport pour avis », rapport utilisé il y a quatre jours pour adopter les crédits de la mission Enseignement scolaire du PLF 2019.

On a déjà délocalisé le commerce de proximité et certaines « enseignes » de la grande distribution cherchent maintenant à se réimplanter au plus près des centres-villes désertés ! Alors, pourquoi nos gouvernements successifs persistent-ils dans la délocalisation des écoles rurales si ce n’est pour grappiller quelques Euro par des suppressions de postes et favoriser les sociétés de ramassage scolaire peu écologiques ? Surtout qu’à l’heure de l’Internet haut débit, et par exemple de la « réalité augmentée », une solution « moderne » existe ! Mais j’avoue qu’elle nécessite un effort d’imagination et d’investissement technique de la part des pouvoirs publics.

Est-il besoin de rappeler que la « réalité augmentée », la « réalité virtuelle » et autres nouveautés technologiques en plein essor permettent de faire du « présentiel » interactif… à distance ? Alors, dans ces conditions, pourquoi continuer à vouloir sacrifier l’enseignement de la jeunesse rurale ?

Les « gilets jaunes » ont montré hier qu’Internet permettait de mobiliser les foules en communiquant « autrement ». Internet ne permettrait-il pas, aussi, d’enseigner dans les territoires ruraux en faisant du « présentiel » de proximité autrement ?

11 novembre 2018
Harcèlement, à l’école et ailleurs. L’Homme est-il « naturellement bon » ?

La semaine commémorant le centenaire de l’armistice qui met fin à la Grande Guerre et la journée rappelant l’existence du harcèlement à l’école se sont télescopées, l’une ayant certainement amoindrie l’importance de l’autre.

Le harcèlement,
sujet de ce billet d’humeur, n’est pas spécifiquement dans l’école. Ne le retrouve-t-on pas à tous les échelons de la société et dans tous les milieux sociaux ? N’est-il pas un problème inhérent à l’être humain dès lors qu’il n’est pas sur une île déserte ?

Nous en avons des exemples chaque jour, entre autres en politique où, tout particulièrement cette semaine de commémorations, les harcèlements par certains me sont apparus patents ; qui plus est amplifiés par les médias semblant parfois se repaître de tels faits.

Contrairement à ce qu’affirmait Jean-Jacques Rousseau, je ne dirai pas que l’humain est « naturellement bon », sauf dans le monde des bisounours. Il nait comme il nait, avec ses tendances propres qu’ensuite la société modère, amplifie, inverse...

Alors, que doit-on faire pour l’école ? Lorsque j’entends nos dirigeants évoquer la piste « dissuasive » du militaire ou du policier, je m’interroge. Ces derniers ont d’autres missions à remplir que celle du maintien de l’ordre dans les établissements scolaires. Pourquoi sont-ils toujours appelés en renfort dès le moindre problème ? Ne peut-on pas, pour une fois, prendre exemple sur les pays qui se sont attaqués au harcèlement avec un certain succès semble-t-il : Espagne, Suède, Canada, Finlande… ?

Malheureusement, il faut former les enseignants à détecter les harceleurs, les harcelés et les témoins passifs. Il faut ensuite autant de psychologues scolaires que nécessaire pour prendre le temps de dialoguer avec tout ce monde. Le remède coûte donc de l’argent et du temps de formation. C’est sans doute trop pour notre ministre préférant utiliser les solutions expéditives et ultra directives !

4 novembre 2018
Notre ministre est-il le nouveau marchand-de-sable ?

J’aurais bien aimé changer de sujet, par rapport à celui de la semaine dernière qui traitait des violences scolaires, mais l’actualité s’impose à moi avec le « plan d’actions pour la protection de l’école » que vient de lancer notre ministre, plan qui devrait s’appliquer dès demain !

Point positif,
Jean-Michel Blanquer fait quelque chose en direction des profs agressés physiquement ou verbalement. Mais quel est précisément ce quelque chose ? Sa mesure la plus importante est que « Chaque recteur fera respecter le droit du professeur à signaler les incidents et le devoir des établissements à apporter une réponse ». Tiens-donc ! Ce droit et ce devoir n’étaient-ils donc pas respectés ? Les profs subissaient-ils des pressions de la part de leur Administration ?

Comme notre ministre acte donc l’existence d’une défaillance (certainement voulue depuis des années) des services de l’État vis-à-vis des enseignants, peut-on croire à un changement radical dans l’Éducation Nationale, sous prétexte de la publication d’un plan d’action de plus ? Peut-être, si… suivez mon raisonnement ci-dessous, Monsieur le Ministre…

Dans chaque établissement, vous avez écrit que vous alliez mettre en place un cahier d’incidents sur lequel chaque professeur pourra s’exprimer (librement ?) et dans lequel la direction de l’établissement notera la réponse apportée à chaque incident. Ce cahier sera supervisé par le CA de l’établissement et par le Recteur. Ensuite, le ministère en fera, semble-t-il, un compte-rendu national. C’est ce compte-rendu qui me pose un problème et auquel je regrette de ne pas pouvoir faire confiance car il ne peut être que vague et incontrôlable et digne des marchands-de-sable habituels.

Je propose donc que chaque incident, bien évidemment anonymé, ainsi que la réponse apportée, soient publiés sur Internet après en avoir informé l’enseignant concerné. Avec une telle procédure, si l’agression et sa sanction n’étaient pas publiées, je fais confiance au prof en question, pour s’en plaindre à son syndicat, voire à la presse !

Chiche, Monsieur le Ministre, car là seulement on aura une vue claire de l’efficacité de votre plan et pour les profs, sur ce sujet, vous ne serez peut-être pas le nième marchand-de-sable ; à moins que, faute de transparence, vous préfériez voir apparaître sur les réseaux sociaux un équivalent de « dénonce ton porc » !

28 octobre 2018
Ce n’est pas en interdisant les thermomètres qu’on empêche la fièvre de monter !

Cette semaine, je ne peux pas m’empêcher de parler de ce braquage d’une enseignante à Créteil, par un élève muni d’un pistolet (factice ou pas n’est pas le sujet).
La première réaction de notre ministre a été de s’indigner ; c’était la moindre des choses ! La seconde, de se féliciter… d’avoir fait voter une loi « interdisant » les téléphones portables en classe, téléphones sans qui ce problème de violence n’aurait pas été connu du grand public !!!

Tout est bon, pour notre ministre, d’espérer faire parler de lui à très faible coût. Par cette attitude d’autosatisfaction téléphonico-portable, il semble être du genre à regretter qu’Internet permette de diffuser des secrets malsains engendrés par notre société. Il est effectivement plus simple de chercher à cacher leur multitude que de chercher à les résoudre. Malheureusement, avec l’évolution technique des moyens de communication, tout finit par se savoir, et même parfois un peu trop crument. Alors autant jouer franc-jeu.

A ce sujet, voici ce que je suggère à notre ministre : comme l’éducation des enfants relève essentiellement de leurs parents et que, dans les familles, père et mère (lorsqu’il y en a) sont souvent en désaccord sur la manière d’éduquer leur progéniture, pensez un peu ce qu’il arrive lorsqu’un troisième larron vient à son tour doctement leur parler d'Éducation (Nationale) ! Rien que le terme d’éducation faite par d’autres qu’eux leur hérisse le poil, et ce d’autant plus que cette dénomination d’Éducation Nationale a été instaurée en France en 1932, en plein bouleversement multi-fascisant de l’Europe avec des pays (URSS, Italie, Espagne, Allemagne… et presque notre pays) où l’instruction nationale s’est alors transformée en une véritable éducation de masse, ou plutôt un vrai formatage de masse.

Alors l’idée que je suggère à notre ministre, qui raffole des « réformes à tout va », est d’en faire une de plus qui, par ailleurs, ne lui coûtera rien, à part des problèmes avec certaines classes politiques : Monsieur le ministre, troquez votre nom de ministre de l’Éducation, par celui de ministre de l’Instruction, ou de l’Enseignement. Les choses iront ensuite d’autant mieux que, les mots ayant un sens, vous ne vous sentirez plus contraint de mettre la pression sur les profs en matière d’éducation scolaire et les laisserez s’exprimer et agir face aux incivilités qu’ils subiront.

Il est donc inutile de leur « casser le thermomètre » ou, comme les autruches, de leur mettre la tête dans le sable. Les médias actuels ne vous le permettent plus.

21 octobre 2018
Piètre valeur des profs du privé sous contrat… d’après leur ministre.

Est-il besoin de justifier le titre de ce billet d’humeur ? Non, car de nombreux profs s’en sont déjà aperçus ! Oui, pour tous ceux qui en douteraient encore ! Et la justification vient du contenu de la note de service datée du 11 octobre dernier à propos de l’évolution de carrière des profs, et destinée aux directeurs d’établissements d'enseignement privé sous contrat.

Leur avis, sur le parcours professionnel de chaque promouvable, est à décliner en trois degrés : très satisfaisant, satisfaisant, à consolider.

Jusque-là, rien à redire. C’est la suite qui me pose problème. Je cite : « le nombre d’avis « très satisfaisant » pouvant être formulé par un même évaluateur est limité à 20% du nombre total des avis qu’il lui appartient de formuler. » En d’autres termes, un directeur qui croirait avoir plus de 20% de profs excellents ne peut que se tromper lourdement estime le ministère ! Et du coup, le directeur en question ne peut qu'être un doux rêveur…

Une autre explication, mais malheureusement toujours sur la base des profs de piètre valeur, est que le directeur estimant à plus de 20% le nombre de ses professeurs excellents, serait un démagogue cherchant à se mettre bien avec ses enseignants. Mais contre cette suspicion, Monsieur le ministre, vous avez vos inspecteurs, à moins que vous ne leur fassiez pas confiance à eux non plus. Dans ce cas, vous avez alors vos recteurs, mais peut-être qu’à eux aussi…

14 octobre 2018
Les chouchous du ministère de l’Éducation Nationale.

Comme je l’ai indiqué la semaine dernière, la « brosse à reluire ministérielle » fonctionne à plein régime en direction des parents ; au détriment des enseignants, ça on le savait déjà, mais surtout au détriment des élèves à qui, à grand renfort de démagogie à peine voilée, on fait croire qu’ils vont être bien armés pour affronter le futur marché du travail, si tant est qu’ils réussissent à trouver un travail, un vrai.
Aujourd’hui, je ne parlerai pas de la navrante « réforme » du bac-pro nécessitant à elle seule plusieurs billets d’humeur. Je n’effleurerai qu’un sujet d’actualité : celui des « tests de positionnement » pour les élèves venant d’entrer en seconde et dont les résultats sont en train de tomber sur leurs profs.

Ces tests ont été d’une simplicité enfantine. Pourquoi, si ce n’est pour conforter les parents dans le fait qu’ils ont fait des génies (ce qui n’est pas improbable) ? Du même coup, le ministère décrédibilise les profs qui, dans un sondage que nous avons réalisé, ont été quasi-unanimes à nous dire que les super-résultats obtenus sur les tests étaient contredits pas les médiocres-résultats obtenus dans les contrôles faits en classe depuis le début d’année scolaire !

Il est certain qu’en tant que parent il vaut mieux croire le ministère, sans trop s’occuper de chercher à savoir qui a raison. Et comme les parents sont électoralement largement plus nombreux que les profs… les élus ne se privent pas d’utiliser un tel levier depuis des années. Entre autres dans ce domaine, les anciennes pratiques politiciennes ne changent pas et ont, semble-t-il, même tendance à s’amplifier.

Mais… une petite lueur d’espoir paraît à l’horizon. Nombre de parents d’élèves de seconde commencent à douter de notre ministre à propos de l’avenir incertain de leurs enfants en liaison avec les enseignements de spécialité qu’ils devront choisir incessamment sous peu alors que ni les programmes ni les établissements qui les dispenseront ne sont connus.

Cependant, pour nos gouvernants, ce nombre isolé de parents a-t-il vraiment un poids électoral significatif face à l’ensemble de tous ceux qu’il lui semble bon de continuer à chouchouter ?

7 octobre 2018
Parents, pour vous, la « brosse ministérielle à reluire » fonctionne à plein régime.

Dans le BO du 27 septembre dernier, il est une note de service relative aux procédures d’orientation en fin de seconde. Officiellement, la note en question s’adresse exclusivement à la hiérarchie éducative, depuis les recteurs jusqu’aux psychologues, en passant par les directeurs et les profs. Mais il est clair qu’officieusement
elle est essentiellement tournée vers les parents d’élèves et leur progéniture pour qui notre délégué à l’écriture ne manque pas de faire jouer la « brosse à reluire ».

En quelques phrases il multiplie les termes de dialogue, de concertation, d’accompagnement, de possibilités de choix pour les jeunes et leurs familles parmi de multiples enseignements de spécialité… et, cerise sur le gâteau parental, il annonce même que « des conventions pourront être mises en place entre deux établissements géographiquement proches afin de permettre à leurs élèves de suivre des enseignements de spécialité qui ne seraient pas offerts dans leur lycée de scolarisation ». En quelque sorte, il offre le rêve en ces temps de restrictions budgétaires !

Mais qui peut croire en cette promesse mirifique ? D’abord, il n’y a que dans les très très grandes villes que plusieurs lycées sont extrêmement proches les uns des autres ; et ensuite, même s’il en existait, lorsqu’on connait la galère causée par la mise au point d’un emploi du temps dans chaque établissement, comment ne pas sourire à l’idée d’une imbrication cohérente de deux emplois du temps ?

Pour conclure ce billet avec un semblant d’optimisme, je vais faire croire au rédacteur de cette note de service que je crois qu’il croyait qu’on le croirait, surtout lorsqu’on voit qu’il l’a terminée par cette phrase enflammée : « Le sens profond de cette évolution est de développer l'autonomie et la créativité des élèves, facteurs essentiels de réussite au XXIe siècle. » !

30 septembre 2018
L’Éducation Nationale va sans doute interdire le port de la jupe pour les enseignantes du sous contrat !

La semaine dernière, je vous disais que notre ministre de l’Éducation Nationale avait décidé que les enseignantes et enseignants ne pourraient plus refuser de faire deux heures supplémentaires (sous payées pour nombre d’entre elles) si les nécessités de service l’exigeaient. Certains d’entre vous se sont dit : dans mon établissement, je n’ai rien à craindre !

Eh bien, qu’ils se détrompent ! Des Circulaire
commencent à être envoyées aux chefs d’établissements de l’enseignement privé du second degré sous contrat les « invitant » (et on se doute de ce que sous-entend ce mot), entre autres pour les remplacements de courte durée (inférieures à 15 jours), à privilégier le recours aux heures supplémentaires à faire effectuer par les enseignants de l’établissement du maître absent. De plus, le remplacement ne se fera pas nécessairement dans la discipline du maître absent ! Dit en d’autres termes, cette « invitation » est interprétable comme suit : débrouillez-vous, sans avoir recours à des suppléants, pour faire en sorte que les élèves aient un maître devant eux, quitte à ce que ce dernier ne leur parle que de la pluie et du beau temps ! Du presque Mme Najat Vallaud-Belkacem, sans y faire allusion.

Quoi qu’il en soit, comme je l’indiquais la semaine dernière, les profs deviennent corvéables à merci entre autres à propos des HS (au moins deux, voire plus !) qu’ils aient envie ou non d’en avoir. Et, bien sûr, de les faire de bonne grâce, en bons petits soldats avec, peut-être, un « garde-à-vous » ponctué d’un « oui chef ! » tonitruant indispensable en la circonstance.

Et pour la jupe, dans tout ça ? Comme chacun le sait certainement, pour adopter la posture du « garde-à-vous », signe d’obéissance et de soumission à l’autorité, on doit mettre « le petit doigt sur la couture du pantalon », et donc… en avoir un, de pantalon ! Du coup mon titre de ce billet d’humeur risque fort de se justifier !

23 septembre 2018
Heures sup. « Errare humanum est, perseverare diabolicum »

Nos ministres ne savent plus qu’inventer pour nous faire travailler plus, à moindres frais. Ségolène Royal, en son temps, avait envisagé d’imposer aux profs une présence de 35 heures dans leurs établissements afin qu’ils puissent sereinement corriger leurs copies et préparer leurs cours. Curieux, à une époque à laquelle on commençait à parler du télétravail… pour les autres ? Pas si curieux que ça car les chefs d’établissement auraient alors eu près d’eux une main d’œuvre corvéable à merci.
L’idée du corvéable à merci revient par un chemin de traverse, notre ministre actuel décidant d’imposer aux profs, deux heures supplémentaires là où il y en aurait besoin, entre autres à cause des suppressions de postes qu’il vient de décréter.

Il faut reconnaître qu’au niveau « com » il n’est pas mauvais notre ministre puisqu’il précise, à ce sujet, que les profs en question vont ainsi « gagner plus » ; d’autant plus qu’ils seront dispensés de charges salariales sur ces heures. Salariales oui, mais pas fiscales et… je rappelle, en passant, que les heures supplémentaires, contrairement à celles que les salariés font dans le privé (le vrai, pas celui sous contrat avec l’État), ne sont pas bonifiées et, qui plus est à partir d’un certain échelon, sont moins payées que les heures de base ! Un comble ! Alors, les économies, c’est tout particulièrement l’État qui les fait en supprimant des postes.

De plus, ces HS imposées ouvrent insidieusement la voie à pouvoir nous dire bientôt : comme pratiquement tout le monde fait deux heures supplémentaires, on va pérenniser la chose. Statutairement, les certifiés feront désormais 20h de présentiel devant élèves et les agrégés en feront 17 ! Et ceux qui veulent arrondir leurs fins de mois, pourront toujours faire de nouvelles heures supplémentaires…
« …Diabolicum »

15 septembre 2018
Quand l’Éducation Nationale pousse ses enseignants au suicide.

La « réforme » du bac, que nos élèves actuels de seconde vont être les premiers à subir, est dans la droite ligne de ce qui est mis en œuvre par petites touches depuis des décennies. Notre ministre, Michel Blanquer, ne fait qu’y apporter la touche finale. Il semble, d’ailleurs, en être tellement conscient qu’il n’a même pas pris la peine de faire en sorte que les nouveaux programmes du cycle lycée commencent en début de cette année scolaire pour les classes de seconde ; c’est tout dire !

Quoi de vraiment neuf
au sujet de la politique de l’Éducation Nationale ? Peu de choses surtout si l’on se reporte au témoignage d’un enseignant du lycée Antonin Artaud à Marseille, le 1er septembre 2013, avant de se suicider !
Son geste avait d’ailleurs occasionné la publication d’un communiqué de presse de la part du ministre de l’époque : Vincent Peillon, ému sur le papier par le suicide, mais pas par ses motivations.

Ces dernières sont toutes liées à l’institution Éducation Nationale et à ses syndicats qui feignent d’ignorer le degré de déliquescence de l’enseignement en France. Je vous invite à les lire dans le texte joint à ce billet d’humeur.

J’ai la conviction qu’à l’heure actuelles plusieurs syndicats ont pris conscience de ce problème persistant et j’espère que leurs actions éviteront de nouveaux drames.

9 septembre 2018
Tests de positionnement en sixième et seconde.
Des luxembourgeois au secours du MEN ?

J’espère que depuis la semaine dernière, les professeurs de 6ème et de seconde, ainsi que les autres d’ailleurs, se sont tous précipités sur les exemples des tests de positionnement des élèves de ces deux classes.

J’ai été particulièrement impressionnée
par le niveau des tests de maths en direction des élèves de seconde.

Exemple :
« Hugo a voulu calculer 1 379 + 562 à la calculatrice, mais il a tapé par erreur : 1 379 + 552. Que doit-il faire pour corriger son erreur sans taper à nouveau tout le calcul ? Ajouter 10. Ajouter 100. Soustraire 10. Soustraire 100 »

Souhaitez-vous lire un autre exemple ?
« Si un nombre entier est divisible par 5, alors ce nombre est divisible par 10. Vrai ? Faux ? »

En voici un petit dernier, pour les incrédules :
« On considère le programme de calcul suivant : Choisir un nombre. Multiplier ce nombre par 3. Soustraire 7 du résultat obtenu.
On applique ce programme de calcul au nombre 4 : On multiplie 4 par 3. On obtient 12. On soustrait 7 de 12. On obtient 5.
On appelle a le nombre choisi au départ. Quelle formule permet d'obtenir le nombre d'arrivée ? a−7×3 ; a×3−7 ; (a−7)×3 ; (a+3)×(−7)
»

Si le ministère veut imiter Pisa, mais à la sauce franco-française, il est urgent qu’il revoie sa copie en complexifiant un peu ses questions. S’il espère obtenir de bons résultats afin de faire cocorico dans les médias, souhaitons que les bonnes réponses de ces élèves soient au rendez-vous !
En revanche, si les résultats étaient mauvais, d’avance je compatis avec leurs professeurs qui auront de quoi être bien démoralisés.

Quoiqu’il en soit, côté purement informatique, apparemment aucun organisme français n’a été en capacité de réaliser les logiciels de test puisque le ministère s’est tourné vers la société OAT, luxembourgeoise ou tout au moins basée au Luxembourg (paraît-il paradis fiscal) pour leurs réalisations. Mais c’est une autre histoire…

2 septembre 2018
Pédagogie rectorale en musique, à Créteil

Le 27 août il y avait « accueil des enseignants fonctionnaires stagiaires de l'Académie de Créteil par M. Le Recteur et la Chorale des élèves du collège Clément Guyard de Créteil. » L’événement était publié sur la page twitter académique. Je vous suggère
de la visiter… et d'en lire les commentaires car, pour ma part, l’ensemble vaut le déplacement !

Les stagiaires ont été « invités » à chanter en chœur, après un petit entraînement à une gestuelle allant avec les notes (voir le court extrait vidéo en ligne). D’après la vidéo, tous y ont participé avec entrain, mais peut-être avec regret selon les commentaires. Il faut dire que les récalcitrants à cette mascarade digne des comportements sectaires n’auraient pas été bien vus par une administration tenant les sésames de titularisation entre ses mains !

Un chant repris en chœur, ça crée une nouvelle dynamique entre les individus y participant. Ils ont l’impression de ne faire plus qu’un autour du chef. Il se produit alors, comme je l’ai lu dans un livre parlant des « années 30 » dans les classes d’un pays dont je tairai le nom, une sorte de prise de conscience « qu’il y a des guides et des guidés, des commandants et des commandés, l’élite et le commun. ». Mais j’ose croire que cet objectif dépasse les aspirations du Recteur !

26 août 2018
Téléphones portables… encore !

Je vous en ai déjà parlé dans mon billet d’humeur du 5 août dernier mais, comme la rentrée des classes approche à grands pas, vous allez certainement être très vite confrontés au problème épineux des téléphones en classes. De plus, vous avez été nombreux à commenter dans tous les sens mon billet malgré les vacances. Donc, j’insiste !

Les tendances des commentaires peuvent se résumer par deux petits textes :
Luc : « Problème d’interdire les téléphones en classe ? Bon courage ! En prison ils n'arrivent pas à les éradiquer ! » Or, en prison, le problème est autrement plus sensible qu’en classe avec les pilotages de trafics en tous genres effectués depuis les cellules. Alors, si une solution simple existait, il est à supposer que l’un au moins des gouvernements successifs que nous avons eu depuis l’apparition des portables l’aurait mise en œuvre. Aucune solution ne semble donc évidente dans ce domaine.

Jean-Louis : « Une règle est décidée dans un lieu et un cadre donné. La règle est enfreinte. Cela donne lieu à des conséquences. Qui est fautif ? Celui qui enfreint la règle ou celui qui a la charge de la faire respecter ? À mon sens, le fautif (en l’occurrence l’élève utilisant un portable alors que c’est interdit) doit assumer. »

Certes ; et le seul moyen que l’élève ne récidive pas serait que la sanction soit dissuasive à ses yeux. La confiscation est incontestablement dissuasive. Mais, comme je l’ai noté dans mon billet du 5 août, le prof ou le surveillant ou le directeur qui le confisque peut risquer gros en terme judiciaire si l’enfant, privé de son téléphone sur le chemin du retour chez lui, était l’objet d’une agression ou d’un malaise, ou je ne sais quoi d’autre qui aurait pu être minimisé s’il avait été en possession de son téléphone.

La « punition » doit donc être, mais d’une autre nature que la confiscation. Alors, comme le dit Luc à ceux qui participeront à la rédaction du règlement intérieur : « Bon courage ».

19 août 2018
Classement de Shanghaï des universités : France toujours aussi mauvaise !

Le 14 août nous avons pu nous lamenter devant la dernière édition du palmarès des « meilleures » universités mondiales, palmarès dans lequel la France est loin de briller, comme les années précédentes d’ailleurs.

Si l’on analyse les commentaires français
relatifs au pourquoi de la chose, on constate, grosso modo, qu’ils sont quasi unanimes : les critères de classement sont pipés et favorisent les universités anglo-saxonnes au détriment de celles de l’Hexagone. Soit !

Le Monde rappelle d’ailleurs qu’en 2010, Valérie Pécresse, alors ministre de l’enseignement supérieur, s’était même rendue à Shanghaï pour aller pleurnicher en plaidant la cause des établissements français !

Moi, lorsque des critères de sélection sur des sujets aussi importants ne me satisfont pas, je le fais savoir et, surtout, j’en définis d’autres, arguments à l’appui bien sûr, et établis le classement qui en découle. Donc, depuis toutes ces années que la France traîne ce parait-il handicap anglo-saxon de Shanghaï, qu’ont donc fait tous nos ministres successifs de l’enseignement supérieur au lieu de se lamenter et d’accuser les autres ? J’ai du mal à croire qu’ils n’aient pas cherché à établir « leurs » palmarès, sauf à être de grands irresponsables.

Comme je ne vois toujours ni la publication de ces nouveaux critères ni la parution d’aucun autre classement, force est de penser que, s’ils ont fait travailler leurs services en ce sens, les résultats relatifs à la France ne se sont pas trouvés améliorés et ont donc pris rapidement le chemin des corbeilles à papiers ministérielles !

12 août 2018
La France devient-elle de plus en plus violente ?

Cette semaine, dans sa lettre d’informations économiques et sociales, la CFE-CGC attire notre attention sur le contenu de l’entretien accordé par plusieurs secrétaires généraux nationaux et régionaux du syndicat de police Alliance (CFE-CGC), à l’agence de presse internationale sputnik.

Suite à cet entretien,
le 8 août dernier, dans un de ses multimédia, cette agence vient de publier un dossier intitulé : « Coups de couteau, viols et rixes mortelles, en France, c’est l’été meurtrier »

Voici de cours extraits des déclarations de ces policiers :

« Si l'on prend seulement juillet et début août en référence, il est vrai que l'on assiste à une vague de violence avec des événements extrêmement graves. Mais je pense que cette augmentation de la violence s'inscrit dans un cadre plus large. La France devient de plus en plus violente. »

« Aujourd'hui, en France, on peut mourir pour un regard de travers »

« La rixe va démarrer sur un motif futile : un regard, une bousculade. Très vite, ça peut déraper. L'un va sortir un couteau… »

« Ce sont des groupes qui tombent sur un individu et qui lui demandent s'il a du feu, de l'argent, une cigarette et, quel que soit le résultat, ils peuvent finir par le rouer de coups (…) C'est un peu comme les casseurs que l'on voit dans les manifs qui, quand vous les prenez seuls, sont monsieur tout le monde. Puis une fois en groupe, dans un contexte particulier, ils sont capables de totalement se déchaîner. »


On peut espérer qu’avec la rentrée des classes cette violence estivale, croissante aux dires de ces policiers, s’estompera quelque peu ! Cependant, quoi qu’il en soit, dans nos classes soyons lucides et faisons preuve de pédagogie (ce à quoi l’Éducation Nationale s’intéresse le moins pour ses futurs profs, présupposant que la pédagogie serait innée !), c’est-à-dire sans esprit bisounours ni agressivité inutile. Soyons juste conscients de la réalité des choses, pour la sérénité de tous.

5 août 2018
Conséquences de la confiscation des téléphones portables !

Avez-vous lu le texte de loi définitivement voté par le Parlement, le 30 juillet dernier, à propos de l’interdiction du portable à l’école ?

À son sujet, le journal Internet LeMonde.fr du 1er août fait la remarque suivante :
« Avant, la loi l’autorisait sauf exceptions ; désormais, elle l’interdit par principe, tout en ajoutant des dérogations. » Puis il fustige les oppositions de droite et de gauche ainsi que les nombreux réseaux sociaux accusant cette loi d’être inutile. Dont acte, pour la prise de position du Monde. J’aurais préféré qu’il s’intéresse à l’article L511-5 de cette loi plutôt que de faire, semble-t-il, de la politique politicienne ; mais c’est son problème !

J’en viens donc à ce point phare de l’article L511-5 : « La méconnaissance des règles fixées en application du présent article peut entraîner la confiscation de l’appareil par un personnel de direction, d’enseignement, d’éducation ou de surveillance. Le règlement intérieur fixe les modalités de sa confiscation et de sa restitution. »

Mieux vaudra ne pas être de ceux qui rédigeront ce point du règlement intérieur, même avec l’aide d’un éventuel vade-mecum gouvernemental, car un portable est plus qu’un appareil de jeu et de divertissement et nombre de parents en équipent leurs enfants afin de pouvoir rester en contact avec eux.

Puis, je souhaite tout particulièrement bonne chance au personnel de direction, d’enseignement, etc. qui confisquera le téléphone en s’appuyant sur ce fameux règlement intérieur. Que se passera-t-il pour lui si, au moment de la restitution de l’appareil, ce dernier était en panne ? Et, surtout, quelles conséquences éventuellement judiciaires encourra-t-il par suite d’accident, d’agression, de malaise, de fugue… de l’enfant privé de son téléphone sur le chemin de son retour chez lui ?

29 juillet 2018
Bac 2021. Contrôle continu et enseignement privé hors contrat.

Cette semaine, je ne vais pas vous dire ce que je pense de la réforme du Bac avec un contrôle continu, en classes de première et de terminale, comptant pour 40% de la note finale. D’autres s’en sont chargés et sont loin d’apprécier les tripatouillages en tous genres rendus potentiellement possibles dans certains établissements publics et privés sous contrat.

Non, je vais vous parler
de ce qu’induit une telle nouveauté pour les élèves de l’enseignement privé hors contrat. Eux, en fin de terminale, en plus des épreuves finales « normales » communes à tout candidat, ils devront « subir » (terme employé par l’arrêté paru au BO du 19 juillet 2018) « une épreuve ponctuelle pour chaque enseignement faisant l'objet du contrôle continu ». Il s’agit pour eux aussi d’un ensemble d’épreuves comptant pour 40% de leur note finale mais qui portera sur un programme de 2 ans et non sur un trimestre comme pour chacune de celles de leurs camarades du public ou assimilé. En d’autres termes, les élèves du privé hors contrat devront être plus performants que les autres.

C’est avec ce genre de mesquineries imposées depuis peu au hors contrat (mise en place d’un contrôle continu que leurs élèves n’auront pas la possibilité de passer, inspections académiques de leurs enseignants décrétées par la ministre de l’Éducation Nationale de Français Hollande et obligations de détenir certains diplômes précis par leurs enseignants), que l’on peut mesurer à quel point ce type d’enseignement doit gêner l’enseignement public français. À moins que ce dernier, en fait et sans l’avouer officiellement, ne travaille en sous-main pour encore plus améliorer les performances des élèves de l’enseignement privé hors contrat dont M. Blanquer, lui-même, a loué les méthodes de travail.

22 juillet 2018
Horaires en classe de seconde. Enfin des infos officielles mais… curieuses !

Je suppose que vous vous êtes tous précipités sur le BO n°29 du 19 juillet 2018 dans lequel figure un grand nombre d’arrêtés relatifs au bac 2021 et à l’organisation de la nouvelle classe de seconde. Enfin, vous êtes-vous certainement dit ! Le seul « petit » problème...
est que les élèves passant leur Bac 2021 vont entrer en seconde en septembre 2018 et que l’arrêté concernant l’organisation de la nouvelle seconde ne s’appliquera qu’à la rentrée 2019 ! Que va-t-il donc se passer pour ces élèves, en fin de seconde, lorsqu’ils vont se retrouver en première nouvelle mouture sans avoir suivi le cursus censé les y préparer ?

Bof ! Notre ministre n’allait tout de même pas reculer d’un an son génial nouveau Bac pour lequel, vu le poids du contrôle continu, les résultats attendus devraient frôler les 100%, voire les 110% peuvent espérer les non-familiarisés avec les pourcentages ! Il n’allait donc pas le reculer d’une année au risque de se priver d’un atout électoral annoncé car, ne l’oublions pas, les élections présidentielles seront début 2022 ! Alors, ne nous inquiétons pas pour les notes des élèves de la seconde 2018, difficultés ou pas lorsqu’ils entreront en première, ils seront certainement chouchoutés à leur arrivée au niveau Bac.

Espérons, pour leurs enseignants souhaitant noter « normalement », que jusqu’au Bac 2021 il ne circulera pas, dans les lycées, des escouades « d’officieux-officiels » qui, brassard au bras, les « inviteront » à noter avec largesse !

15 juillet 2018
Petite répétition locale pour le nouveau Bac 2021 ?

Les médias classiques, contrôlés qu’ils sont, ont quasiment passé sous silence un dysfonctionnement important qui s’est produit dans l’académie de Lille, à propos du Bac S. Dans certains centres d’examens, les candidats se sont vu interdire l’utilisation de leur calculette alors même qu’elle était explicitement autorisée. Bien que ce problème soit d’importance, il n’est rien comparé à celui relatif à la suite qu’en a donné la rectrice de Lille.
En effet, elle aurait pu faire recomposer les élèves comme ce fut le cas dans d’autres académies où le même problème s’est malheureusement produit, d’après le SNALC, mais elle a préféré appliquer une autre méthode : « en tenir compte lors de la correction des copies ». Soit ! Mais… d’après le SNES-FSU, lorsque les membres du jury se sont réunis, quelques jours plus tard, ils ont constaté que les notes de ces élèves avaient été relevées sans consultation des correcteurs. Le rectorat, de son propre chef, avait largement relevé les notes. Du coup les correcteurs et les membres du jury protestent.

Et c’est là que la rectrice, au cours d’une conférence de presse, se déclare « informée d’un possible dysfonctionnement » et décide de reconvoquer les jurys afin qu’ils consultent les bulletins des élèves et mettent, à ces derniers, la note qu’ils jugent adaptée.

Mais où la rectrice fait encore plus fort, c’est lorsqu’elle déclare enfin : « Il peut y avoir des modifications à l’issue des délibérations mais on peut rassurer les candidats et leurs parents : je n’ai que peu de doutes sur le fait que tout convergera de la même manière ». Ce fut d’ailleurs le cas ; il était moralement indécent d’annoncer à certains élèves qu’ils n’étaient plus reçus au Bac !

Ne vient-on pas d’assister à une répétition locale de ce que sera le nouveau Bac 2021, lorsque les jurys et les recteurs seront dans le même état d’esprit qu’à l’heure actuelle et, qu’en plus, au total des notes des correcteurs, viendra se greffer, pour 40%, la note d’un « contrôle continu » incontrôlable ?

8 juillet 2018
« Des vétilles », selon Napoléon et Édouard Philippe

Avez-vous constaté que les campagnes officielles gouvernementales de sensibilisation des conducteurs à la limitation de vitesse, les ministres dans leur ensemble, et pratiquement tous les journalistes, nous parlent à tort et à travers de « 80 kilomètres heure » à la place de « 80 kilomètres par heure » ou de « 80 kilomètres à l’heure » ?
Ici, je vais chercher la petite bête, m’objecterez-vous, alors qu’il y a bien plus important ailleurs !
Ce n’est pas une raison pour ne pas savoir lire et en faire la propagande en traduisant oralement « km/h » par « kilomètre heure », à moins de le faire exprès.
Notre Gouvernement ne pourrait-il pas chercher à limiter les erreurs de langage en même temps que la vitesse ? D’autant plus que, dans ce cas précis, cette erreur de langage peut avoir des conséquences sur nos jeunes qui peut-être feront partie, une fois de plus, des mauvais élèves en sciences dans les enquêtes internationales.

On se comprend… jusqu’à ce que l’on ne se comprenne plus !
Exemple
Pour un conducteur, avec 160 kilomètres et 2 heures, combien obtenez-vous de « kilomètre heure », ceux dont parle le Gouvernement, bien sûr ? 80 ? Parfait.
Maintenant, sur une facture d’électricité on peut y lire des « kilowatt heure » (grande analogie apparente avec notre propos « oral »). Avec 160 kW et 2 heures, combien obtenez-vous de « kilowatt heure », les vrais, ceux de la consommation ? 80 ? Malheureusement non ; on en obtient 320 !

Concernant le « peuple » Edouard Philippe a-t-il la même conception que Napoléon en matière de systèmes d’unités ? En effet, Napoléon Ier n’en était pas fan et en 1812 il supprima ce que la Révolution avait instauré dans ce domaine. Puis il écrivit, plus tard, « […] ces dénominations, qui pouvaient être utiles pour les savants, n'étaient pas bonnes pour le peuple […] C'est tourmenter le peuple pour des vétilles !!! »

Allez faire comprendre à l’élève lambda que ce ne sont pas des vétilles et qu’il ne doit pas écouter ce que le Gouvernement et tous les médias lui disent… bonne chance à vous !

1er juillet 2018
Fables de La Fontaine : quel gâchis !

Au cours de ce mois de juin, Jean-Michel Blanquer a offert (disons plutôt nos impôts ont offert) un livre recueil de plusieurs fables de La Fontaine, aux élèves de CM2.

Ce n’est pas la première fois que notre ministre se livre à un tel cadeau à l’adresse des élèves du primaire car il aime bien La Fontaine. Soit ! La fable qu’il doit en ce moment relire avec jubilation
est sans doute celle dont le titre est « Les Grenouilles qui demandent un Roi ». Vous souvenez-vous de ces grenouilles qui, lassées de la démocratie, demande un roi à Jupiter ? Elles l’obtiennent, protestent de sa passivité et héritent finalement d’un roi réformateur : une grue qui les bouffe toutes !

Moi aussi, j’aime bien cet auteur, même pour le mettre entre les mains de jeunes élèves, mais à condition de pouvoir expliquer aux enfants chaque mot, chaque tournure de phrase, chaque élément de « morale » ... Or, que fait notre ministre ? Il donne le livre en fin d’année scolaire, pour la période estivale, en tant que « livre de vacances » en leur disant donc : dé....brouille-toi avec !
Là, son attitude pose problème car, que vont réellement comprendre nos jeunes têtes de pré-collège livrées à elles-mêmes, si tant est qu’elles réussissent à lire plusieurs pages du livre ? Quel gâchis !
Cette distribution de fin d’année conforte mon opinion concernant le manque de pédagogie de notre ministre qui assimile la pédagogie à de la « com’ »

24 juin 2018
« La charrue avant les bœufs » ! Mais qui sont les bœufs ?

Si vous avez la « malchance » d’enseigner en seconde, devant les gesticulations gouvernementales vous avez actuellement deux solutions : vous énerver et passer des vacances angoissantes ou rester « zen » en vous disant que, vu le flou non artistique de ce qui vous attend dès septembre prochain, vous aurez alors tout loisir d’aviser avec vos collègues et de prendre vos classes comme elles viendront. C’est bien évidemment la deuxième solution que je vous conseille d’adopter si vous ne tenez pas à chercher une explication aux élucubrations de votre ministre.

On lui a demandé de réformer,
il réforme ! On a peut-être juste oublié de lui préciser que ce soit avec méthode ou on ne lui a pas donné la bonne méthode ! Toujours est-il qu’à l’heure actuelle, alors que les proviseurs sont en pleine préparation des emplois du temps, il édicte des fiches « test de positionnement de début de seconde », « Mise en œuvre de l’accompagnement au choix de l’orientation en classe de seconde générale et technologique - Rentrée 2018 », des notes disant que les élèves vont « bénéficier d’un temps de 54 heures sur l’orientation », sans que l’on sache qui fera quoi et avec quels horaires. Le ministre ne doit pas le savoir lui-même puisqu’il a écrit « Afin de permettre aux équipes de s’organiser, ce temps commencera après les vacances de la Toussaint » ! C’est tout un programme, ou une absence de programme.

Finalement, dans cette réforme prise à l’envers, je vois à peu près où est la charrue : emplois du temps aux contours imprécis mais à établir tout de même, cours à préparer sans finalité claire avant la Toussaint ; mais qui sont les bœufs ? les proviseurs, qui doivent gérer le tout avec, en plus, des heures à dégager à moyens constants, ou les profs principaux qui auront tout (mais quel tout) à encadrer sans cadre, ou les profs qui ne connaissent toujours pas ce qu’ils auront à faire ?

17 juin 2018
Une réforme « com » de plus du Gouvernement.

Et une réforme de plus que notre Président pourra ajouter à son palmarès de bilan de quinquennat. Quoique… vue la pertinence de ce qui vient d’être voté jeudi dernier, par notre Assemblée Nationale, peut-être sera-t-il bon de ne pas en faire état le moment venu !

Chacun de nos élèves, à partir de la 4ème,
va donc pouvoir se choisir une journée de classe afin de la remplacer par un stage d’observation en entreprise. Hormis le fait que j’ai la vague intuition que cette journée sera généralement prise le vendredi ou le lundi, ou le jour le plus chargé de cours, à quoi va-t-elle réellement servir ?

Est-ce pour donner à nos élèves une vision éclairée du monde du travail et des choix futurs qui s’offriront à eux, en leur faisant côtoyer annuellement un seul malheureux type d’emploi parmi la multitude de ceux existant (encore) ? En tous cas, il est évident que cette mesure sans intérêt pertinent pour l’orientation des élèves, devrait empoisonner la vie des professeurs principaux, certainement mis à contribution pour gérer ces stages individuels. Et que dire des responsabilités civiles et pénales prises par les chefs d’établissement devant donner leur accord pour les autorisations de sortie individuelles de leurs élèves ?

Une solution, que j’ai déjà proposée en vain, serait de faire venir régulièrement des représentants de branches de métiers dans les établissements scolaires. Profitant d’une heure de permanence des élèves, ils leur feraient une présentation de leur vie professionnelle au quotidien, avec documents et vidéos à l’appui. Là, sans perturber qui et quoi que ce soit, ils susciteraient chez les élèves si ce n’est de l’intérêt, au moins des questionnements sur des métiers qu’ils ignorent ou méconnaissent.

Mais peut-être vaut-il mieux ne pas illusionner trop tôt nos élèves, vue l’absence chronique de travail qui risque de les guetter, et leur proposer, en attendant, une journée de sortie touristique et ludique par année scolaire !

10 juin 2018
Il y a académie et… académie !

Une enseignante, reçue au CAPES en 2016, venait à peine d’achever son année de stage à Paris lorsque son inspecteur, jugeant ses performances mal compatibles avec celles attendues de la part d’une professeure souhaitant être titularisée, lui signifie qu’il lui donnera tout de même une deuxième chance à saisir avant fin 2017.
Le premier trimestre de la nouvelle année scolaire étant presque achevé, l’inspecteur vient donc de nouveau inspecter ladite enseignante, dans sa classe.

N’ayant semble-t-il pas changé d’avis à propos de ses non-performances, pédagogiques ou autres, il lui demande alors de continuer à enseigner jusqu’à réception de son arrêté de non-titularisation. L’enseignante attend donc le fameux document tout en assurant ses cours, mais avec moins d’entrain qu’auparavant, comme on peut s’en douter.

Pourquoi, dès décembre 2017, l’inspecteur n’a-t-il pas mis fin à son stage jugé décidément non-concluant ? C’est que la pénurie d’enseignants est bien connue et que, semble-t-il comme l’avait indiquée en substance une précédente ministre de l’Éducation nationale : devant les élèves, mieux vaut avoir un enseignant mal-compétent que pas d’enseignant du tout ! Dont acte ! Mais…

Lorsque la devenue non-titularisable reçoit enfin son document officiel de non-titularisation, au cours de sa visite au Rectorat de Paris on lui conseille, car le personnel de l’Éducation nationale est tout de même très attentif au suivi de ses enseignants, même ex, de ne pas perdre tout espoir à propos de son avenir dans la Fonction Publique et d’aller vite se faire embaucher… comme enseignante… dans l’académie de Créteil ou de Versailles !!!

Sans commentaire !

3 juin 2018
Cour des comptes : dégradation de l’Éducation Nationale !

Nos élèves risquent fort de ne pas remonter, avant longtemps, dans les rangs des tests internationaux de type Pisa. La Cour des comptes vient, en effet, de rendre publique une étude intitulée : « LE RECOURS CROISSANT AUX PERSONNELS CONTRACTUELS » effectué par les académies.

Cette étude montre clairement que,
par mesure d’économies et à cause de la démotivation croissante des éventuels futurs enseignants, de plus en plus de contractuels sont embauchés à la place des titulaires, en application, entre autres, du Décret n°2016-1171 du 29 août 2016.

Que dit l’Article 2 de ce décret ? Que des agents contractuels peuvent être recrutés pour exercer des fonctions d'enseignement « parmi les candidats remplissant les conditions de diplôme définies par les statuts particuliers des corps de fonctionnaires exerçant ces fonctions pour pouvoir se présenter aux concours internes de recrutement desdits corps. » […]
« Toutefois, pour le premier degré et pour le second degré dans les disciplines d'enseignement général ou technologique, en l'absence de candidats justifiant des conditions de diplôme fixées [ci-dessus], les agents contractuels exerçant des fonctions d'enseignement peuvent être recrutés à titre exceptionnel parmi les candidats justifiant d'un titre ou d'un diplôme sanctionnant au moins deux années d'études après le baccalauréat ou ayant validé une deuxième année de licence. »

Et c’est ainsi qu’avec son « toutefois » et son « exceptionnel » le décret ouvre la porte (déjà grandement entr’ouverte avant lui) à un recrutement pouvant parfois laisser à désirer. J’avais déjà évoqué ce « problème », dans mon billet d’humeur du 6 novembre 2016, rappelant un reportage de l’émission « Envoyé spécial » passé sur France 2 et intitulé :« Ma vie de prof. Comment l'Éducation nationale recrute-t-elle ? » Quelle honte, pour notre ministre de l’époque ! Eh bien, les choses semblent ne pas avoir changé avec notre ministre actuel !

Constat, ces temps-ci, de la Cour des comptes, à propos de leur formation :

« Le ministère ne dispose pas de bilan précis car les formations sont pilotées par les académies et financées sur des crédits d’intervention. Pour autant, le ministère qui n’a qu’une vision lointaine de la mise en œuvre, ne diligente pas d’enquête sur cette question. Les informations recueillies par la Cour semblent indiquer que l’effort de formation des contractuels, qui reste en deçà des obligations règlementaires, ne répond pas aux besoins de ces agents. » Traduction : déjà qu’ils sont recrutés à un niveau inférieur à celui des titulaires, ils sont mal formés. Excellent pour nos élèves, n’est-ce pas ?

Réformateurs dans l’âme, ou par principe, comment le Gouvernement actuel peut-il laisser se dégrader ainsi l’Éducation Nationale en continuant d’appliquer ce décret de 2016 ?

Mais, comme je connais d’excellents enseignants contractuels, ce sont peut-être les niveaux des concours qui seraient à revoir !

27 mai 2018
Parcoursup : attention, les « Pokémons » sont de retour !

Souvenez-vous du « cirque » produit il y a peu d’années par ces Pokémons que certains élèves chassaient dans leurs classes avec leur téléphone portable. La ministre de l’époque s’en était d’ailleurs émue et avant frappé un grand coup contre le producteur de ces bestioles virtuelles. Elle lui avait alors écrit en substance : je ne veux plus en voir dans mes établissements scolaires, sinon, sinon...
Mais voici que, pour rompre totalement avec les habitudes du temps jadis d’il y a près de deux ans, notre ministre actuel en veut bien, lui, des Pokémons. Aussi vient-il d’en créer des ersatz afin que nos élèves de terminale les cherchent activement et avec fébrilité… en cours.

Comme chacun le sait, les « résultats » de son « Parcoursup » sont loin de donner satisfaction à nombre de nos jeunes qui se retrouvent malgré eux en liste d’attente. Eh bien notre ministre fait actualiser, chaque matin, ces listes accessibles par tout un chacun ! Conséquence de ces incessants remaniements : en classe, pendant leurs derniers cours d’année scolaire et leurs révisions de bac, les élèves ne font que regarder avec insistance et espoir si leur nom et ceux de leurs copains et copines ne seraient pas en train d’avancer sur les listes postbac captées par leur téléphone portable ! Les Pokémons ont juste changé d’aspect !

Les « bonnes » réformes, Monsieur le Ministre, c’est comme tout, il ne suffit pas de les décréter, encore faut-il les préparer avec sérieux et compétence !

21 mai 2018
À quoi servent les examens nationaux ?

En cette période d’examens du brevet des collèges, des bacs, universitaires… je me demande à quoi servent réellement tous ces diplômes pour lesquels, en grand nombre, les citoyens osent avouer que le niveau baisse inexorablement au fil du temps.

Ascenseur social ?
Ce ne sont pas les malheureux petits bouts de papier des jurys qui le font fonctionner, cette ascenseur, mais la qualité de l’enseignement et de son appropriation par notre jeunesse. Et cette qualité est malheureusement entre les mains des politiciens de tous bords qui s’intéressent, semble-t-il, plus aux bulletins des urnes qu’aux bulletins scolaires. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle ils lancent de temps à autres des objectifs du type « 80% d’une tranche d’âge au niveau bac » ou « 60% de diplômés du supérieur » laissant croire à ceux qui se laissent facilement convaincre qu’ils font quelque chose pour l’école !

En ce qui concerne la recherche de travail, il existe de plus en plus de sociétés privées de recrutement avec vrais ou semblant de concours. Je propose de les encadrer afin que leurs méthodes et leurs résultats deviennent transparents pour tout un chacun. Internet le permet grandement.

Quant aux élèves, ainsi que leurs parents, ils ont besoin de repères tout au long de leur scolarité. Des contrôles réguliers, s’appuyant dans chaque discipline sur une centaine d’exercices types, connus et publiés sur Internet, devraient pouvoir baliser positivement leur chemin et remplacer avantageusement ces examens nationaux qui ne servent pas à grand-chose, à part leurrer une partie de nos concitoyens !

13 mai 2018
Galères judiciaires des « ni-ni » du privé sous contrat

Si vous êtes agent de l’État dans l’enseignement privé sous contrat, vous savez certainement que votre directeur, qui n’est pas, lui, un agent de l’État, est votre supérieur hiérarchique, mais… par délégation du rectorat et pas pour tout ce qui concerne vos classes.

S’il a bien en charge la réalisation des emplois du temps,
il ne peut par exemple pas décider de déroger à certaines règles de services, même avec votre accord. Et c’est vous qui risquez d’en supporter les conséquences. La preuve…

Dans un de ces établissements, le directeur a demandé à certains enseignants d’assurer plus d’heures de service pendant quelques mois dans leurs classes sous contrat, mais sans en avoir préalablement demandé l’accord au Rectorat. Ces heures n’ayant pas été payées en heures supplémentaires, les enseignants ont assigné leur établissement devant le Tribunal Administratif et c’est là que leur « parcours du combattant judiciaire » a commencé !

Ils ont été déboutés de leur demande, sous prétexte que les heures faites ne l’avaient pas été à la demande du rectorat.

De même qu’en cas de problèmes relatifs au paiement des heures de délégations pour les élus au CE ou pour les délégués syndicaux, ils se sont alors tournés vers le tribunal des Prud’hommes, puisque leur directeur, donneur d’ordre, était de droit privé.

Malheureusement le tribunal des Prud’hommes s’est déclaré incompétent, s’agissant de faits relatifs à des heures « Education nationale ». Ils ont alors fait appel, ont été déboutés, sont allés en cours de cassation qui a confirmé la décision de la cour d’appel.

Devant une telle situation ils se sont tournés vers le tribunal des conflits, dont le rôle est de statuer pour dire laquelle des 2 juridictions était compétente. La réponse a été claire et nette :il n’y a pas de conflit, le Tribunal Administratif ne s’étant pas déclaré incompétent puisqu’il a jugé… en déboutant.

Il ne restait plus, à ces enseignants, qu’à revenir à la case départ et faire appel de la décision du Tribunal Administratif. Dommage pour eux : le délai d’appel était dépassé !

Une fois de plus ils pourront dire merci à cette « fameuse » loi Censi de 2005 qui a fait, des enseignants du privé sous contrat, des « ni-ni », ni fonctionnaires, ni salariés de droit privé, et dont le statut est d’une telle complexité que de nombreux avocats et même de nombreux magistrats juridictionnels ont du mal à s’y retrouver !

6 mai 2018
Pédagogie et didactique. Notre ministre m’inquiète !

Comment peut-il prétendre diriger, orienter, conseiller ses enseignants alors qu’il montre de façon assez claire, dans ses quatre notes de service publiées au BO spécial du 26 avril dernier, qu’il confond, à dessein ou pas, pédagogie et didactique ?

Lorsque notre ministre
publie les documents relatifs à comment enseigner la grammaire, le vocabulaire, le calcul… ce sont des « recommandations » de didactique qu’il adresse à toute la hiérarchie de l’Éducation nationale et non des « recommandations » de pédagogie comme il le prétend !

La didactique s’attache à répondre aux questions essentielles suivantes :
-Quelles connaissances cherche-t-on à faire passer aux élèves ?
-Les élèves à qui elles s’adressent sont-ils en capacité de les intégrer ?
-Par quels processus d’apprentissage ont-ils des chances de les intégrer au mieux ?

A-t-il traité d’autres sujets que ceux dont je viens de parler ? Non ! A-t-il rappelé que le pédagogue, le prof, en s’appuyant sur un processus didactique choisi (en l’occurrence par le ministre), s’attache essentiellement à répondre aux éventuelles difficultés éprouvées par ses élèves en reformulant parfois avec leurs mots des phrases mal comprises, en étant attentif aux points de décrochage de certains, en décidant qu’à un instant donné un exercice de contrôle serait le bienvenu ? Non ! Donc il n’a traité que de la didactique !

Mais… comme par les temps qui courent le mot « pédagogie » est sans cesse utilisé à tort et à travers par tous nos médias, peut-être que notre ministre a cru bon de se contenter du créneau de la « com » et, par manque de pédagogie, n’a cité que le mot « pédagogie » … à contresens !

En conclusion momentanée, je dirai « merci Monsieur Blanquer » pour avoir balisé clairement les chemins didactiques à suivre. Cependant mon grand merci dépendra de la mise en place de deux formations essentielles pour les enseignants : l’une faisant en sorte qu’ils s’approprient vos quatre notes de services et l’autre leur explicitant les différences fondamentales existant entre didactique et pédagogie, différences que vous semblez avoir embrouillées à plaisir.

29 avril 2018
Les « recommandations » pour l’apprentissage de la lecture en Primaire

Par rapport au règne de ses prédécesseurs, sous le régime Macron il n’y a rien de nouveau dans le ciel de notre Éducation nationale où l’on assiste toujours au navrant lancement à la va-vite de réformes ! Il faut reconnaître, à la décharge des ministres
de l'Éducation nationale, qu’ils ont peu de temps devant eux pour mener à bien l’alchimie entre leur irrésistible envie de marquer l’Histoire, la tentation de faire de la démagogie en direction des électeurs et, accessoirement, le besoin de rendre moins ridicules nos élèves dans les tests internationaux. Donc, ils réforment le plus rapidement possible et… croisent les doigts.

Avec son épais guide de « recommandations » didactiques (et non pédagogiques comme certains l’affirment) que vient de sortir notre ministre Jean-Michel Blanquer, nous en sommes malheureusement toujours à traîner le même ancestral vice de forme : « recommandations » satisfaisantes ou pas sur le fond, les enseignants recevront peut-être une formation sur ce sujet... après la mise en application de la réforme.

Petite remarque en passant : en théorie, comme il ne s’agit que de recommandations, les enseignants n’ont pas obligation de les appliquer mais… ne nous leurrons pas ; de même que les recommandations de Bruxelles finissent par se traduire en Lois dans les pays de l’Europe, des inspecteurs zélés de l’Éducation se chargeront très vite de faire appliquer dans les classes le guide sur la lecture et l’écriture, même sans formations. Tout le monde sait qu’en France enseigner s’apprend sur « le tas » !

22 avril 2018
Incohérence gouvernementale ou… formatage des jeunes ?

Si j’ai bien compris le message gouvernemental, il faut ouvrir la SNCF à la concurrence pour que les usagers en obtiennent de meilleures prestations : trains à l’heure, trains moins chers, etc. Soit !

Mais alors je me demande pourquoi
nos gouvernants font, en parallèle, tout ce qu’ils peuvent faire pour mettre des bâtons dans les roues à l’enseignement privé indépendant avec qui la concurrence serait, là, source d’inquiétudes ! En effet, notre ministère de l’Éducation Nationale n’a-t-il pas décidé par exemple de contrôler si, dans l’enseignement privé indépendant, les programmes du public étaient bien appliqués, comme si ces derniers représentaient la quintessence de ce que nos jeunes devraient apprendre… surtout après les résultats plus que médiocres des petits français face aux tests internationaux !

Eh bien, je pense avoir trouvé confirmation de la réponse à cette interrogation dans le dernier rapport du CNESCO (Conseil National d’Évaluation du Système Scolaire français, dont je vous ai parlé la semaine dernière).

Voici un extrait significatif de son chapitre sur l’analyse des grandes évolutions de l’enseignement de l’écriture au primaire :
« En 1882, les programmes de Jules Ferry et de Ferdinand Buisson intègrent officiellement l’enseignement de la rédaction sur les sujets les plus simples et les mieux connus des enfants.
Le principe repose sur l’apprentissage des règles d’écriture. L’exercice doit rester simple et concret, proche des réalités quotidiennes des écoliers.
Exemple courant d’exercice de rédaction : Racontez une de vos veillées en famille. (…).
Ce type d’exercice contribue aussi à communiquer un idéal de société avec ses valeurs morales (ici, sur la famille) tout en participant à l’apprentissage de l’écriture et à la connaissance de la langue écrite et littéraire.
Les corrections des enseignants portent, d’ailleurs, autant sur la langue que sur la morale. »


Si depuis cette époque certaines méthodes ont changé, rien ne semble avoir modifié un principe de base : l’école est là pour formater les jeunes en fonction des attentes sociales et sociétales des gouvernements successifs. C’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles, depuis quelques décennies, avec les inflexions à droite et à gauche de notre gouvernance, les réformes se succèdent à un rythme soutenu.

Voilà sans doute aussi pourquoi, en France, le ministère chargé de nos jeunes s’appelle ministère de l’éducation et non, par exemple comme en Italie : ministère de l’instruction. En Italie, on cherche à instruire, en France on cherche à éduquer ! Toute la différence est peut-être là !

15 avril 2018
La ligne rouge a été franchie.

Ce n’est pas moi qui l’affirme (je n’ai ni les compétences requises ni les moyens d’expertises pour me l’approprier), mais le CNESCO, Conseil National d’Évaluation du Système Scolaire français. Le CNESCO affirme donc, dans une récent dossier (mars 2018) auquel il a participé à l’élaboration, que : « La moitié des enseignants de CM2, seulement, sont formés à l’enseignement de la langue française. »

Il constate aussi
qu’en « CM1, les élèves français confirment leur difficulté à rédiger et se démarquent ainsi de leurs voisins européens. En effet, dans une enquête internationale [PIRLS], les élèves français sont parmi les plus nombreux à ne pas répondre aux questions ouvertes, particulièrement lorsque la réponse doit être longue » !

Et si vous espérez pousser un « ouf » de soulagement en pensant qu’ensuite tout rentre dans l’ordre, sachez que chez les profs de collège, seuls 67% des enseignants de français (je dis bien de français et non des autres disciplines dont il vaut mieux ne pas parler), seuls 67% des enseignants de français sont formés à l’enseignement de la langue !

Il va de soi, est-il encore souligné dans le dossier, que les difficultés à rédiger, et j’ajouterai personnellement à comprendre une question posée, se répercutent dans les autres matières ! Je soulignerai au passage l’humour noir par lequel les rédacteurs du dossier ont conclu que les élèves les plus en difficultés étaient donc « pénalisés en sciences par leurs difficultés à produire des textes écrits » ! Qui l’eut cru ! Et s’il n’y avait qu’en sciences !

Je vous invite à lire ce dossier intitulé « Écrire et rédiger. Comment guider les élèves dans leurs apprentissages ? » Vous constaterez ou serez conforté dans l’idée que pas mal d’entre vous se font déjà de notre Éducation Nationale : en matière d’enseignement, une ligne rouge a été franchie après de longues années de décadence en lecture, en maths, etc. Mais par qui a-t-elle été franchie ?

Certains, dans le dossier dont je viens de vous parler, accusent les profs qui ne seraient pas à la hauteur. Mais ne font-ils pas ce que les inspecteurs leur imposent de faire ?

Ce sont les politiques successives menées en France, par démagogie, laxisme, manque de moyens ou de volonté, ou je ne sais quoi d’autre, qui font que l’on ne pourra bientôt plus se passer des diplômés étrangers pour faire quoi que ce soit de valable, tous domaines confondus.

8 avril 2018
Autistes. Doit-on parler de réforme ? Et sur le dos de qui ?

Une fois de plus les enseignants sont montrés du doigt par les médias et l’opinion publique. Cette fois-ci, c’est sous prétexte que tous les enfants devraient être scolarisés dans les mêmes classes, qu’ils soient autistes ou non, et de s’appuyer sur un sondage montrant que seulement 18% des enseignants estimeraient que l’école dite « ordinaire » conviendrait aux autistes.
Il s’agit là d’une campagne de dénigrement indigne de ceux qui la mènent car, par des moyens détournés et insidieux, ils accusent la grande majorité des personnels enseignants de refuser une scolarité « normale » aux autistes.

Le problème est à chercher ailleurs ; du côté de la formation !
Je sais que la majorité des parents et de nos élus semble avoir pris la navrante habitude de considérer les enseignants comme des « transmetteurs de savoirs » doublés, de façon innée, de toute une panoplie de rôles allant de la nounou à l’assistant(e) social(e) en passant par la ou le psychologue de service.

Eh bien non ! travailler avec des autistes, même accompagnés d’AVS, ça s’apprend et, dans l’état actuel des choses, c’est-à-dire sans la moindre formation, je comprends les enseignants qui se reconnaissent inaptes à mener à bien une classe qui risque d’être à la longue ingérable. Ce fut d’ailleurs malheureusement le cas pour une enseignante de l’académie de Lyon, il y a quelques années, qui s’est retrouvée licenciée pour ce motif.

Mais heureusement que le gouvernement vient de prendre une décision à la mesure de l’enjeu : il va former un enseignant par département !

1 avril 2018
Parcoursup et PsyEN (ce n’est pas un poisson d’avril !)

Des élèves de terminale ont osé ne formuler qu’un seul vœu sur Parcoursup ! Du coup certains recteurs réagissent spontanément ou « invités » peut-être par le même « IL » ayant décidé, sans texte officiel légal, de passer outre une circulaire de 2015 et de reporter à 2019 l’emploi des calculettes à mode examen (voir mon billet d’humeur d’il y a 15 jours). Ces recteurs ont donc décidé de soumettre les réfractaires de Parcoursup à l’inquisition d’un PsyEN.
À ceux qui l’auraient déjà oublié, je rappelle que les PsyEN sont ces exceptionnels nouveaux membres de l’Éducation nationale, à la fois psychologues et conseillers d’orientation (car les deux casquettes vont bien évidemment de pair comme chacun le sait). Les PsyEN sont donc compétents pour sonder les désirs enfouis au plus profond de la conscience des réfractaires et les amener à faire des choix auxquels ils ne s’attendaient même pas.

Avec cette mesure l’Administration y retrouvera peut-être ses « petits », c’est tout au moins ce que doivent penser les recteurs en question : des élèves en panne d’idées seront mieux orientés que par le nouveau second professeur principal ; d’autres se verront imposer, à l’insu de leur plein gré, une filière délaissée réduisant ainsi les tentations de révoltes estudiantines amorcées l’an dernier ; etc.

Pour ma part, j’aurais tendance à penser que cette intervention des PsyEN, pourrait s’expliquer aussi par un besoin administratif inavoué de sonder une certaine catégorie d’élèves, de connaître les motivations précises de ceux n’ayant fait qu’un seul choix. Ce choix est-il celui de la future carrière à laquelle aspire le jeune, de toutes ses forces, ou est-ce un choix par défaut pour le cas où il ne serait pas pris dans l’un des établissements privés qu’il vise ?

Quoi qu’il en soit, nous le saurons un jour. Les indiscrétions des uns ou des autres finissent toujours par faire surface chaque fois qu’un dispositif fait montre d’une certaine opacité.

25 mars 2018
Francophonie ?

Cette semaine, notre président de la République semble être allé faire un numéro de charme devant les membres de l’Académie française afin de les brosser quelque peu dans le sens du poil.

Il a bien parlé, certes, même parfois avec un certain humour, mais…
les soi-disant bonnes intentions, les appels pathétiques aux francophones de l’Amérique du nord, de l’Afrique sub-saharienne, de l’Europe… ne sont rien face à la réalité des faits : que fait-il pour faire perdurer le français même en France ? Les exemples prouvant le contraire ne manquant pas !

Outre le fait qu’il s’ingénie à faire des discours en Anglais chaque fois qu’il se présente sur une scène internationale, je vous parie que, pour sa fameuse réforme du Bac, il va bientôt annoncer qu’une épreuve d’Anglais sera obligatoire. De plus il accepte que tous les textes européens soient rédigés en anglais (alors qu’une telle exigence européenne ne peut résulter que d’un accord unanime de ses 27 membres -donc de la France-), que des hauts fonctionnaires de l’Éducation nationale utilisent officiellement des termes anglais tels que MOOC et, par exemple encore, que des recteurs créent des «Lab School ».

Lorsque je verrai notre Président faire le ménage dans notre « maison », celle pour laquelle il dispose d’un pouvoir régalien pour le faire, alors je commencerai à croire à ses bonnes intentions affichées en matière de francophonie.

18 mars 2018
Notre ministre lirait-il mes billets d’humeur et en tiendrait-il compte ?
Examens 2018 et calculatrices.

Ce n’est pas la première fois que je dénonce un « problème » et qu’il se trouve solutionné quelques temps plus tard ! Si « on » me lit, c’est tant mieux et je ne peux que m’en réjouir !
Ce coup-ci, il s’agit de mon billet d’humeur du 31 décembre dernier dans lequel je critiquais l’interdiction d’utiliser les calculatrices « classiques » aux examens, et l’obligation faite à nos élèves d’acheter une nouvelle calculatrice possédant la fonction « mode examen ». Cette fonction, interdisant d’aller chercher des antisèches dans la mémoire de la machine, devait être contrôlée individuellement par les surveillants de salles, après qu’ils aient bien sûr assimilé le mode d’emploi de la calculette de chaque candidat !

Pour avoir publié une telle circulaire, il fallait avoir un esprit totalement déconnecté des réalités (esprit de certains hauts fonctionnaires sévissant dans les ministères ?) ou un esprit bassement mercantile car la contrainte a fait inutilement vendre énormément de calculatrices coûteuses pour les élèves.

D’ailleurs, à ce sujet, je conseille aux parents d’élèves de se regrouper afin d’envoyer leur facture au ministère de l’Éducation nationale.

Donc, pour en revenir au sujet central, le ministère a dû prendre conscience de l’absurdité de son système et, refusant tout de même d’abroger la circulaire n°2015-178, il vient de décider le report de son application à une date postérieure à 2018.

Espérons que, pour la suite, il comprendra que le problème n’est pas d’interdire les calculatrices classiques, même avec antisèches éventuelles, mais de faire en sorte que les sujets d’examens soient pensés autrement et que les questions fassent appel à la réflexion et à la logique dans le raisonnement scientifique.

Affaire à suivre et à suivre d’autant plus que je n’ai rien trouvé d’officiel au BO sur ce sujet. Circulaire ? Note de service ? Rien de tel ; les informations ont ruisselé via le site « éduscol », « la maison des examens » et certains inspecteurs avec la formule sibylline « Il a été décidé… ». Qui se cache donc derrière ce « il » faisant penser aux « fausses nouvelles » (en français dans le texte) que notre gouvernement s’est, parait-il, attaché à combattre ?

11 mars 2018
Parité femmes/hommes. Des progrès à faire sur les critères de nominations.

Hier j’ai entendu à la radio une émission ayant comme thème, bien sûr, la parité hommes/femmes, sujet de prédilection des médias de la semaine en cours. Maintenant, dès qu’il y a une femme ou un homme de « trop » dans une réunion, il y en a qui éprouvent le besoin de crier au scandale.
Et là, sur France-Info, une directrice de je ne sais quoi était en train « d’expliquer » pourquoi, dans l’émission des « informés de France-Info » il y avait très souvent plus d’hommes que de femmes invitées.

Tenez-vous bien car l’explication de cette directrice sexiste ou incompétente (avec un « ou » inclusif, ça va de soi) vaut son pesant d'or. Il paraitrait que l’émission traitant pendant une heure de sujets très variés, de nombreuses femmes, d’après elle, déclineraient l’invitation pour ne pas se sentir mal à l’aise sur certains dossiers qu’elles ne maîtriseraient pas !

Ce qui signifierait, pour cette directrice, que soit les femmes auraient une culture moins universelle que les hommes, soit les hommes, sans scrupules, se sentiraient omniscients !
Choisissez de quel côté penche le sexisme de cette directrice !
Pour ma part, je serais tentée de répondre par une expression qui reviendra bientôt à la mode, lorsque notre Macron national aura rétabli le service militaire : « Les deux mon général ! »

Mais peut-être que cette directrice n’a été nommée à ce poste qu’au nom de la parité !

4 mars 2018
Contrôle continu au Bac. Jean-Michel Blanquer semble jouer sur du velours.

En fait, notre ministre joue sur du velours dès lors qu’il s’agit (mais sans le crier sur les toits) de dévaloriser l’enseignement et les critères de délivrance des examens nationaux car la droite et la gauche classiques semblent être, depuis des lustres, contre l’enseignement aboutissant à une société de « penseurs logiques » ; la gauche c’est, pourrait-on dire, par démagogie pour donner l’impression aux foules qu’elle « favorise les classes défavorisées » et la droite ce peut être par inintérêt pour le peuple dont elle n’aurait que faire, à part de quelques « sachants » dont elle a besoin pour faire tourner son monde.
Donc, notre ministre profite de cet état d’esprit général pour faire des économies sur le dos des enseignants qui ne seront plus rémunérés pour les multiples corrections de copies supprimées en instaurant un bac à forte dose de contrôle continu ne lui coûtant rien. De plus, comme l’a dit Philippe Tournier, secrétaire général du SNPDEN (syndicat des personnels de direction de l'Éducation Nationale), pour l'évaluation des élèves, avec ce contrôle continu, « on peut ainsi prendre en compte le contexte du lycéen et celui de son établissement ». C’est tout dire quant à la future fiabilité et valeur du Bac !

Rassurez-vous, si tant est que ce soit rassurant : le niveau du Bac (appelé Abitur en Allemagne) baisse parait-il aussi de façon catastrophique chez nos voisins germaniques. Dans quelques temps les bacheliers seront donc à quasi égalité des deux côtés du Rhin.

Pourquoi croyez-vous que notre ministre tire à boulets rouges sur l’enseignement indépendant et cherche par tous les moyens à le contrôler ? Pour formater encore plus nos enfants comme nos institutions officielles l’entendent. Ivan Illich (1926-2002), penseur allemand et critique de la société occidentale de consommation l’a écrit, dans une de ses œuvres : « L'école obligatoire, la scolarité prolongée, la course aux diplômes sont autant de faux progrès. Dévotions rituelles où la société de consommation se rend à elle-même son propre culte, où elle produit des élèves dociles prêts à obéir aux institutions, à consommer des programmes tous faits préparés par des autorités supposées compétentes. À tout cela il faut substituer une véritable éducation qui prépare à la vie dans la vie, qui donne le goût d'inventer et d'expérimenter. Il faut libérer la jeunesse de cette longue gestation scolaire qui la conforme au modèle officiel (...) Que les moyens d'acquérir ou de transmettre un savoir soient mis en commun et librement accessibles à tous. Plus de maîtres à la fois gardiens de l'ordre établi, prédicateurs et thérapeutes. Mais des échanges entre « égaux », des éducateurs indépendants ».

Bon, c’est peut-être un peu utopique mais, à mon sens, ça situe bien les causes de la réformite de nos différents ministres de l’Éducation Nationale.

25 février 2018
Quand cessera-t-on de prendre les « familles les plus modestes » pour des « cons-sommateurs » ?

Dans le prolongement de mon billet d’humeur du 5 février dernier, je tiens à insister avec vigueur sur ce point qui pour moi est primordial, bien au-delà des réformes du bac, du lycée et de l’entrée en universités : ne pas savoir bien s’exprimer n’est pas synonyme d’être le « con-sommateur » de service à qui l’on ne devrait que donner un enseignement au rabais !
Or, c’est bien ce qu’ont préconisé nos deux éminentes députées Aurore Bergé et Béatrice Descamps dans leur communication du 31 janvier dernier sur les relations école-parents, communication dans laquelle elles regrettent l’existence d’un « un éloignement sociologique croissant entre le personnel enseignant et les familles les plus modestes ». Elles semblent être des adeptes inconditionnelles de la pseudo-langue infligée par certains parents à leurs enfants sous prétexte qu’ils ne maitrisent pas encore les finesses du parler commun : « où t’as bobo ? Tu veux encore du cracra ? » et j’en passe…

Le problème essentiel de nos enseignants n’est pas lié à un « éloignement sociologique » mais à une absence d’apprentissage de la pédagogie ! Où la leur apprend-on sérieusement lorsqu’on entend, depuis des dizaines et des dizaines d’années, nos « spécialistes » de l’Éducation Nationale nous seriner que l’on « apprend à enseigner en enseignant » ? On s’améliore certes en enseignant, mais on n’apprend pas !

C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles notre syndicat SYNEP CFE-CGC, avec la branche de l’enseignement privé indépendant, vient de mettre au point un certificat de compétence pédagogique accessible à tous.

18 février 2018
Réforme du bac et du lycée

Je n’avais pas envie d’en parler encore à titre personnel mais… je n’ai pas pu résister depuis que j’ai entendu, à la télévision, nombre de LREM se gargariser du fait que leur saint-patron venait de faire, une fois de plus, ce qu’il avait promis de faire pendant sa campagne électorale.
Il y a un an, le candidat Macron avait en effet promis de réformer la France. Et alors ? Est-ce dire que, désormais, tout ce qui sera qualifié de réforme sera à louer et à bénir ? Il est vrai qu’il n’avait pas promis de faire de « bonnes » réformes ! D’ailleurs, bonnes pour qui ? car Gouvernement n’est pas toujours synonyme de majorité des français.

En ce qui concerne la réforme du lycée, elle sera sans doute bonne pour la cote de popularité du Gouvernement car, coup de chance extraordinaire, on verra ses premiers effets au bac de 2021, à quelques mois des nouvelles élections présidentielles. Et à cette époque, je parie que le taux de réussite des lycéens sera extraordinairement élevé ! Comment pourrait-il en être autrement avec le pseudo contrôle continu « national » et le pseudo anonymat des copies alors que les établissements noteront leurs propres élèves ?

Imaginez les pressions exercées par l’Administration sur les profs avec, entre autres, leur avancement « au mérite » de n’avoir pas mis de mauvaises notes ! Et si ces derniers osent se rebiffer, on leur fera sans doute comprendre qu’ils sont effectivement mauvais pour n’avoir pas su assimiler les nouveaux programmes !

Quoiqu’il en soit, il parait que cette réforme mènera les élèves de terminale à maturité !

11 février 2018
Quelques « y-a-qu’à » « faut qu’on » de plus !

J’avais déjà abordé le sujet dans mon billet d’humeur du 17 septembre 2017, mais c’était à propos de la dispute entre responsables de l’ancien et du nouveau régime voulant (horreur) modifier les programmes scolaires tout juste mis en place. Cette fois-ci, seuls les nouveaux dirigeants du Conseil Supérieur des Programmes s’expriment sur l’Éduscol du 5 février 2018 consacré au primaire et à l’EMI (Éducation aux Médias et à l’Information). Qu’en ressort-il ?
Malgré leur verbiage prolixe ils restent dans la droite ligne de leurs prédécesseurs, à savoir égrener une litanie de « en Géographie faut qu’on », « en Français faut qu’on », « en Arts plastiques faut qu’on », publiée à l’adresse des profs du primaire.

Puis leurs « faut qu’on », comme attendus en fin de cycles, sont bien évidemment, accompagnés des sempiternels « y-a-qu’à » donnant de vagues pistes sans solutionner quoi que ce soit pour les enseignants face à leurs élèves. Bien sûr, à les lire, tout parait formidable. Mais lorsque ces Conseillers font référence aux BO, c’est pour les orienter vers de faux « exemples de situations » qui ne sont jamais traités concrètement.

Pour moi les seuls exemples probants seraient non pas de vagues pistes, que tout un chacun peut concevoir à un moment donné, mais des exemples de cours intégraux par année et par cycle. Ces cours rédigés par ces Conseillers, qui, j’ose espérer, ont un vécu de ce dont ils parlent, démontreraient ainsi la faisabilité de ce qu’ils préconisent. Alors la pédagogie des enseignants s’exercerait enfin pleinement en adaptant ces cours (ou d’autres) à leur public selon le niveau, le nombre et l’hétérogénéité des élèves.

Mais n’est-il pas intellectuellement plus reposant et politiquement moins casse-cou de rester dans le flou artistique avec des « y-a-qu’à » « faut qu’on » (ou vice-versa) ?

4 février 2018
Toi vouloir parler moi ?

Après avoir lu la communication du 31 janvier dernier sur les relations école-parents, rapport de nos députées Aurore Bergé et Béatrice Descamps, j’ai cru avoir été plongée dans un médiocre western des alentours de la dernière guerre mondiale ; production américaine dans laquelle on semblait considérer les non-blancs comme étant des attardés mentaux à qui il ne fallait surtout pas faire de phrases châtiées !
En substance, que disent ces députées ? Plusieurs choses intéressantes certes mais, parfois… intéressantes pour qui ?

Une partie du texte m’a particulièrement surprise ! Figurez-vous que les deux députées ont constaté « un éloignement sociologique croissant entre le personnel enseignant et les familles les plus modestes ». Cet éloignement « est un des effets induits par la « masterisation » des études d’enseignant : les jeunes enseignants sont, plus qu’auparavant, issus des classes les plus favorisées de la population française. Lorsqu’ils sont affectés dans des quartiers difficiles, ils n’en sont le plus souvent pas originaires, ils n’en connaissent pas les spécificités et vivent de moins en moins là où ils enseignent ».

Indignes professeurs au niveau d’études trop élevé qui, n’habitant pas les « quartiers difficiles », osent leur « ramener leur fraise pédante » !
En effet ce rapport suggère que certains esprits bienpensants de notre société voudraient voir parler ces enseignants comme dans le western de mon début de propos. Devrais-je leur dire : c’est ouf ?

28 janvier 2018
Oui-Oui, merci Monsieur le Professeur !

Depuis que, sur les réseaux sociaux, une femme a osé dénoncer le harcèlement sexuel qu’elle avait subi de la part d’une personnalité en vue, les médias et les politiciens se sont sérieusement emparés du sujet et c’est tant mieux, bien que le résultat risque de ne pas être à la hauteur de mes attentes !

En sera-t-il de même à propos de cette alerte lancée par un prof de français de 5ème
qui a osé poser à ses élèves un contrôle « délirant » (écrit Ouest-France le 22 janvier dernier). En effet, ce prof avait demandé à ses élèves de faire une fiche de lecture sur un livre fantastique de Philip Pullman : « Les royaumes du nord ». Un mois après sa demande, sur ses 23 élèves, 3 avaient lu le livre et deux s’étaient arrêtés au chapitre 3 ! Du coup le prof, excédé, leur a posé une interrogation sur sept lignes à lire, de « Oui-oui à la ferme » (Enid Blyton).
Exemples de questions :
-Quel est le nom du héros ?
-Comment s’appelle le personnage qui doit chercher les œufs ?
-Recopie sans faute « Oui-Oui »
-Si tu as fini et que tu n’es pas trop fatigué, tu peux lire « Les Royaumes du Nord »

Tollé quasi général des parents, de profs, et de journalistes parlant d’un « ouiouigate » sur la toile. Eh bien, pour ma part, comme la personne qui a dénoncé l’inadmissible laxisme politique relatif aux comportements sexuels de certains hommes, je félicite ce prof qui, par son contrôle « Oui-Oui » a osé dénoncer l’inadmissible laxisme politique relatif aux conditions déplorables actuelles d’enseignement que l’on rencontre dans certains établissements où les élèves ne font délibérément pas ce qui est au programme et qui leur est demandé.

Ne pouvant ignorer le travail demandé à leur progéniture avec le suivi en ligne du cahier de texte les parents ont-ils assumé leur rôle ?

Quelles solutions reste-t-il aux enseignants devant une telle situation ? Mettre des zéros…que leur hiérarchie leur demandera de modifier pour le conseil de classe ou accepter d’avoir de mauvais rapports administratifs, voire pédagogiques, pour des élèves désintéressés par le système scolaire ?

J’attends que les politiciens prennent leur responsabilité concernant l’Éducation nationale et démontrent la faisabilité des programmes, avec mode d’emploi à l’appui et formation des enseignants devant ces nouvelles situations.
Merci Monsieur le professeur, avec votre humour, vous avez au moins fait réagir !

21 janvier 2018
« Parcoursup » et apprentissage. Pas mal, monsieur le ministre !

Devant le tollé engendré par tous ceux qui crient « halte à la sélection post-bac pour entrer dans le supérieur », notre ministre n’a semble-t-il pas reculé d’un iota mais... il a trouvé une astuce : permettre juste, aux futurs bacheliers, de se sélectionner eux-mêmes. Comment ?
On leur avait dit qu’ils devraient formuler 10 vœux sur le logiciel « parcoursup » mais qu’ils risquaient de n’obtenir le plein statut d’étudiant sur l’un de leurs 10 vœux qu’après avoir suivi une formation supplémentaire (cette « sélection » qui n’ose pas dire son nom), dans certains domaines jugés indispensables en fonction de leurs choix.

Eh bien l’Éducation nationale vient de rajouter 10 nouveaux vœux, mais pour des formations en apprentissage, pouvant être rémunérées. Du coup, il y a de fortes chances pour que pas mal d’élèves de terminale optent pour cette dernière solution, moins hasardeuse que la première ; notre ministre réussirait alors à faire d’une pierre deux coups : redorer l’image de l’apprentissage tout en désengorgeant les universités.

Le seul hic de cette méthode est que son information arrive bien trop tard dans le cursus de nos élèves. Ce n’est pas devant sa fiche de vœux, que l’élève peut décider sereinement de s’orienter vers une voie professionnelle, (même avec toute la bonne volonté d’un professeur principal, peut-être fraichement nommé), alors qu’il ignore encore à peu près tout de l’ensemble des métiers susceptibles de lui être offerts.

Pour ma part, je milite depuis longtemps pour que chaque élève, même dès le primaire, soit sensibilisé à un très grand nombre de métiers. On leur parle naturellement de la diversité des êtres vivants, pourquoi se refuse-t-on obstinément à leur parler de la diversité des métiers ?

14 janvier 2018
Quand il le veut, il le fait… et quand il ne le veut pas…

Souvenez-vous du souhait que j’avais formulé à propos des programmes d’enseignement que nous pondent et nous modifient régulièrement, tous azimuts, nos têtes pensantes de l’Éducation nationale. Comme les incohérences s’accumulent d’année en année j’avais émis le vœu que le Gouvernement publie officiellement un prototype de cours sur l’ensemble des programmes, comme fait tout industriel responsable avant de lancer son produit sur le marché. Avec ce système, les incohérences de l’Éducation nationale seraient bien mises en lumière, au BO, aux yeux de tous, et c’est justement ce que ne semble pas vouloir le Gouvernement qui ne fait rien en ce sens. Par contre…
Par contre, pour peaufiner sa « loi travail », celle qui tend à totalement libérer les patrons de la moindre contrainte en matière de licenciement abusif, le Gouvernement vient de publier le Décret n° 2017-1820 du 29 décembre 2017 établissant des modèles types de lettres de notification de licenciement ; une première dans le monde du travail ! Pourquoi l’a-t-il fait si officiellement alors que la « toile » fleurit déjà de modèles de lettres en tous genres, écrits par des syndicats patronaux et par des juristes, si ce n’est pour bâillonner les juges prudhomaux ne pouvant plus rien dire devant une copie conforme de texte officiel ? Entre nous, pour « aider » encore un peu plus les patrons, il ne reste qu’un dernier décret à publier : celui notifiant que tous les frais de licenciement seront désormais à la charge de l’État !

Avec ce décret du 29 décembre, on voit bien que lorsque le Gouvernement le veut, il le fait, et très vite. Ceci montre bien qu’en matière d’enseignement il préfère que la population demeure peu instruite car, être instruit, c’est avoir appris à raisonner ; et savoir raisonner n’est-ce pas, parfois, ne plus être manipulable ?

7 janvier 2018
Lorsqu’on veut tondre son chien…

Le 15 décembre dernier, le Conseil Constitutionnel l’a proclamé haut et fort : les locaux des établissements d’enseignement privés hors contrat sont assujettis à la taxe sur les bureaux, bien que les établissements d’enseignement privés sous contrat ne le soient pas car… ces derniers sont sous contrat avec l’État et assurent donc un service public.
C’était si évident que le Tribunal Administratif de Paris, saisi de la question, n’avait pas osé prendre une telle décision et qu’il avait transmis le dossier au Conseil d’État qui, à son tour, avait préféré lui aussi ne pas trancher et poser une question prioritaire de constitutionnalité.

L’enseignement privé hors contrat, appelé depuis peu « indépendant » fait indubitablement de l’ombre à notre Éducation nationale, qui voudrait bien copier certaines de ses méthodes pédagogiques. L’an dernier le gouvernement voulait le mettre sous tutelle de ses inspecteurs et, il y a une quinzaine de jours c’est au tour des 10 membres du Conseil Constitutionnel de chercher un justificatif fiscal à lui imposer. Lorsqu’on veut tondre son chien…

Mais, au sein de l’Union Européenne, les monopoles d’État s’estomperont, ce qui me laisse optimiste concernant le développement de l’enseignement privé indépendant... ce qu’a d’ailleurs bien compris l’enseignement catholique en créant une nouvelle branche d’enseignement hors contrat.

Quoiqu’il en soit je souhaite une bonne année à tous les acteurs qui œuvrent à la formation des nouvelles générations.