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Syndicat National de l'Enseignement Privé

Chaque semaine :
les «billets d'humeur» 2016 d'Evelyne

evelyne.cima@synep.org
Accès aux « billets d'humeur » par année.

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1er janvier 2017

J’étais en train de préparer un « billet d’humeur » plein d’espoir pour l’enseignement, celui d’après les élections présidentielles de 2017, lorsque j’ai appris le décès de Danièle KARNIEWICZ, personnalité de premier plan à la CFE-CGC. En effet, elle était, il y a encore peu de temps, présidente de la CNAV (Caisse Nationale de l’Assurance Vieillesse) et secrétaire nationale CFE-CGC à la protection sociale. C’était une grande dame de notre Confédération ; une proche amie syndicale du GFPP, fédération d’appartenance du SYNEP CFE-CGC.
Toutes mes condoléances à sa famille.

Malgré les circonstances, meilleurs vœux à tous les lecteurs et lectrice et futurs lecteurs et lectrices de mes billets d’humeur.

25 décembre 2016

Cette semaine je ne formulerai qu’un seul vœu pieux : que, dans sa hotte, le père Noël ait apporté beaucoup de… parents normaux.

En effet, ces jours-ci je me suis trouvée dans une crêperie où un couple était en train de manger, avec sa fillette qui devait avoir dans les 5 ou 6 ans et qui grimpait sur tous les fauteuils (libres) et courrait partout entre temps.
-Viens ici ! criait parfois l’un des parents, sans succès.

Finalement, la petite fille (fatiguée)
est allée s’asseoir devant une table libre et s’est mise à feuilleter un menu et à le déchirer menu, menu !
-C’est pas bien, a déclaré le père.

Puis la petite fille a eu envie de faire pipi et sa mère, en lui montrant une porte, lui a dit :
-Va au cabinet, c’est par là.

La patronne de la crêperie, qui « bouillait » depuis quelques temps, est alors intervenue :
-Vous savez, madame, les wc sont publics et votre fille est peut-être un peu trop petite pour y aller seule.

Comme la mère venait de commencer à téléphoner, elle a ostensiblement haussé les épaules et a continué sa conversation hautement plus intéressante que l’hygiène pour sa fille.

Où sont donc passés les parents « normaux » ?
Mais, tout bien réfléchi, ces parents vus dans la crêperie étaient justement « normaux », c’est-à-dire dans la « norme » actuelle comme me l’a confirmé mon amie professeur des écoles.

18 décembre 2016

C’est décidé, en ce début de joyeuses vacances de fin d’année j’ai l’intention d’écrire un « billet de BONNE humeur ». Le tout est de trouver le sujet adéquat relatif à l’Éducation nationale : les embauches de certains enseignants peu qualifiés, les niveaux déliquescents des examens, les niveaux médiocres de nos élèves dans les tests internationaux… non, non, non !

Enfin, j’ai trouvé ! Super ! Les enseignants du public et du privé sous contrat avec l’État vont être augmentés dès le premier janvier 2017. « Au moins 100€ par mois » avait annoncé notre ministre.

Bon, si sur ce même site,
sur ce même sujet, vous lisez « les mots de Nadia » avec pour titre « On va encore se passer de beurre dans nos épinards », vous remarquerez que mon amie a montré qu’en fait, après certaines manipulations administratives, l’augmentation risque de n’être au plus que de 33€ par mois. C’est toujours ça, n’est-ce pas ? J’admets que c’est sans rapport avec les pourcentages d’augmentation à deux chiffres de la plupart des grands patrons de nos chères entreprises nationales qui pleurent misère, que c’est sans rapport avec ce que gagnent en moyenne nos joueurs nationaux de ligue 1 de foot (45.000€/mois, sans les primes multiples), mais…

…Avant de critiquer, jouons l’optimisme comme je me le suis promis aujourd’hui et disons-nous par exemple qu’entre les simples enseignant(e)s que nous sommes et les joueurs de foot, il y a tout un monde : les foules ne vibrent pas de la même manière. Au cours d’un match, ce sont parfois des dizaines de milliers de spectateurs qui hurlent ensemble ! Dans nos classes, combien sont-ils ? Une dizaine, vingt, tout au plus trente à hurler en même temps ! Alors, la comparaison ne joue-t-elle pas en notre défaveur ?...

Je me demande finalement si ma bonne humeur initiale n’aurait pas un peu dérapé !

11 décembre 2016

Pour les prochaines élections professionnelles à l’Éducation nationale, on vient de nous annoncer que les listes syndicales seraient refusées si elles ne tenaient pas compte de quotas femmes/hommes !

Et on nous parle de démocratie ! La démocratie, c’est la souveraineté du peuple et non pas celle de certains politiciens qui se permettent d’imposer des idées depuis leurs bureaux. Or, lors d’élections, le peuple n’est pas ces politiciens qui s’occupent de gérer les listes de candidats et d’imposer des quotas.

Si, par exemple, le peuple refuse vraiment que sur une liste ne se présentent que des femmes ou que des hommes, il ne votera pas pour cette liste ; il est donc inutile que de prétendus bien-penseurs lui tiennent la main en amont, sauf s'ils considèrent le peuple comme étant une bande d’irresponsables qu’il faut conduire à la baguette ! Mais dans ce cas, qu’ils le disent clairement et on en tirera toutes les conséquences, entre autres sur le mode dictatorial de fonctionnement de l’État !

À propos d’État ; n’y a-t-il pas eu qu’une seule femme aux primaires de la droite, et pour l’instant qu’une seule femme aux primaires de la gauche ? J’ose espérer que les politiciens adeptes des quotas ont énergiquement protesté ! En tout cas, les médias n’en ont pas parlé, et les partis politiques non plus !

Alors, arrêtez de nous prendre pour des gamins, arrêtez de nous faire… suer avec vos quotas lorsque ça vous arrange et occupez-vous plutôt de faire en sorte que la France ne soit pas ridiculisée une fois de plus par les résultats de la prochaine enquête Pisa !

4 décembre 2016

J’espère que vous avez vu dans « les mots de Nadia » que la dernière enquête réalisée sur les élèves de CM1 portant sur les maths donne la France bonne dernière en Europe.

Va-t-on devoir encore supporter longtemps une Éducation nationale qui, pour des raisons essentiellement idéologiques, « flingue » plusieurs classes d’âge successives ? et tout ça pour pouvoir donner des examens, sans valeur, à tout le monde… et se féliciter des taux de réussite, auprès des électeurs !
Je dis stop et je vais chercher des organismes indépendants de l’État (j’ai déjà ma petite idée) et suffisamment structurés et conscients du problème, pour mettre en place des examens privés parallèles, et reconnus dans le monde du travail.

Si cet électrochoc laisse plats les électroencéphalogrammes au ministère de l’Éducation nationale ce sera une preuve de plus montrant que nos politiciens n’ont pas à gérer l’enseignement de nos enfants.

27 novembre 2016

Cette semaine j’ai assisté à un colloque organisé par ACTALIANS : « se former autrement ». Le premier intervenant, Monsieur R. de l’école Centrale de Lille, vient nous présenter en français le CLOM (acronyme de Cours en Ligne Ouvert et Massif) qu'il commence par appeler « MOOC » suivi d'une première diapositive en anglais !

J’ai immédiatement réagi en l’interrompant sur sa lancée. Avait-il l’intention
de nous passer pendant longtemps des documents dans la langue de Shakespeare ? Dans la salle, d’autres participants, connaissant mon aversion pour cette espèce de snobisme délirant et endémique, n’ont pas été surpris, mais lui, l’intervenant, était visiblement étonné par ma démarche. C’est donc tout particulièrement à lui que je m’adresse par ce billet d’humeur.

Monsieur R., j’ai trop vu, dans mon voisinage immédiat, quantité de personnes utiliser ce mélange des langues dans le seul but de masquer leur ignorance, pour me méfier dès lors que j’entends ou que je vois quelques mots d’anglais là où ils ne s’imposent pas. Visiblement, l’anglais de vos diapositives ne s’imposait pas. Et ce d’autant moins que vous commenciez à nous parler en français de l’utilisation pédagogique d’Internet dans la diffusion des savoirs. Là, votre pédagogie laissait plutôt à désirer car cette science non exacte consiste, entre autres, à chercher à être bien compris par tout son auditoire, sans lui donner l’impression de vouloir l’écraser par un comportement inadéquat.

Monsieur R., si à Centrale on vous demande d’agrémenter vos cours avec de l’anglais, répondez à votre hiérarchie que des cours bien structurés n’ont pas besoin de ce type de fioritures et qu’il n’est pas indispensable de ressembler à quelques uns des commentateurs de télévision ou aux « publiciteux » médiocres pour s’imposer face à des étudiants.

Quant à l’utilisation des CLOMs, si l’apprenant est francophone, des documents exclusivement en bon français sont les bienvenus et, en plus, ils contribuent au rayonnement de la France. Sinon, utilisez des documents en anglais ou en chinois, russe, arabe… selon le public que vous souhaitez atteindre, si vous ne voulez pas rater le train de la mondialisation !

20 novembre 2016

Pour ceux qui ne le sauraient pas, il existe deux types d’enseignement privé :
-le privé « sous contrat avec l’État » (catholique dans sa grande majorité) c’est-à-dire celui dont les enseignants sont des agents publics payés par l’État et qui, en contrepartie de cette « aide » doivent appliquer les directives de l’État en matière d’enseignement,
-le privé « hors contrat avec l’État » où aucun personnel n’est payé par l’État et qui
n’est pas tenu (ou plutôt n’était pas tenu jusqu’à la parution du décret n° 2016-1452 du 28 octobre 2016) de suivre les rythmes des programmes officiels de l’État.

Savez-vous que ce décret inique, au sujet duquel le SYNEP CFE-CGC a publié un communique le 5 novembre dernier (et qu’il compte bien attaquer), est sorti le lendemain d’une réunion initiée par l’Éducation nationale, réunion qui regroupait essentiellement des représentants de l’enseignement privé « sous contrat » (donc peu intéressés par le contenu du décret) et à laquelle ceux de l’enseignement privé « hors contrat » (les intéressés principaux) n’avaient initialement pas été conviés ?

Il faut dire que l’État, souhaitant obtenir une large approbation de son texte, ne pouvait que trouver un allié dans l’enseignement catholique qu’il subventionne fortement. Et ce dernier, face à la manne gouvernementale, ne pouvait qu’approuver l’État… d’autant plus qu’une petite pierre envoyée dans le jardin de ses concurrents du « hors contrat », ce ne devrait pas être déplaisant… même pour des catholiques !

13 novembre 2016

Depuis des semaines, sur toutes les chaînes de télévision je n’ai vu que des élites et des intellectuels nous clamer avec assurance que Trump ne pouvait pas gagner les élections et… il les a gagnées.

Les mêmes disaient d’ailleurs tout aussi doctement que les anglais voteraient « non » au Brexit et… ils ont voté « oui ».

Alors je m’interroge. Dans nos « petites lucarnes » ne nous exhibe-t-on que de
pseudo-élites et pseudo-intellectuels (si tant est qu’il y ait une définition claire d’élite et d’intellectuel) et/ou existe-t-il un consensus inter-chaînes, nous inculquant sciemment une sorte de pensée unique ou de pensée « politiquement correcte », ce qui revient au même ?

Et cette pensée unique, qu’on nous distille, fait son chemin depuis des décennies, tout particulièrement à l’Éducation nationale où on se gargarise d’égalitarisme conduisant notre enseignement à s’enfoncer inexorablement dans la médiocrité. (Voir entre autres les résultats du dernier rapport publié il y a quatre jours par la DEPP et commenté dans Les «mots» de Nadia : Orthographe. Un nouveau constat de baisse du niveau)

6 novembre 2016

Pendant des années, j’ai été tentée de croire que nombre de nos politiciens étaient incompétents, tout en me demandant comment il pouvait y en avoir autant dans ce cas sans qu’ils ne soient dénoncés.

Depuis ce jeudi 3 novembre 2016, j’ai modulé mon interrogation après avoir vu l’émission «Envoyé spécial » passant sur France 2 « Ma vie de prof. Comment l'Éducation nationale recrute-t-elle ? » Ceux que je prenais pour des incompétents ne seraient-ils pas (aussi ou plutôt ?) d’une grande malhonnêteté intellectuelle ?

Jugez-en plutôt :
un jeune journaliste mène l’enquête et cherche donc à se faire embaucher par l’Éducation nationale, comme prof de maths sans connaissances approfondies dans cette matière. Pour la circonstance, il a rédigé un CV dans lequel il a joint un diplôme fabriqué de toutes pièces, émanant d’une école supérieure imaginaire et l’a envoyé à un rectorat où il est convoqué à un entretien.

Le jour dit, il se présente toujours avec son faux diplôme et subit un entretien de 8 min. L’inspecteur lui pose 6 questions. Pour deux d’entre elles, il ne connait pas le sujet ; il ne comprend pas la troisième question et fournit une seule bonne réponse pour les 3 dernières !

Sanction : avis favorable de l’inspecteur, mais uniquement pour enseigner en collège ! Peut-être qu’avec deux bonnes réponses il aurait eu droit au lycée, avec classe prépas éventuelle pour une bonne réponse de plus !

Toujours est-il que l’enquêteur s’est retrouvé dans une classe de collège, à enseigner les maths sans avoir été informé du contenu du programme (qu’il n’a d’ailleurs pas réussi à trouver sur Internet) et sans avoir suivi une quelconque formation.

Après quelques jours de cours, l’enquête étant concluante (à mon avis, elle l’était même dès la fin de « l’inspection »), le journaliste a annoncé à la Direction du collège qu’il ne se sentait pas capable d’enseigner. On a tenté de le faire changer d’avis, trop content d’avoir trouvé quelqu’un à mettre face aux élèves.

Suite ahurissante de l’enquête. Notre ministre de l’Éducation, interpelée en fin d’émission, a répondu que tout était de la faute du précédent gouvernement qui avait supprimé trop de postes d’enseignants. Qu’elle, au contraire, elle avait recréé des postes et que, ne réussissant pas à recruter des spécialistes compétents, formés, elle avait privilégié le « pas de classe sans prof », donc sans se soucier de la valeur du « prof » car là n’était pas l’objet de la mesure prise.

Où est la malhonnêteté intellectuelle de notre ministre, dans cette histoire ? Elle est, bien évidemment, dans le fait qu’elle n’assume pas l’entière responsabilité de l’ensemble du dispositif mis en place. Elle fait croire aux parents d’élèves que grâce à la politique éducative actuelle l’ascenseur social est sur la bonne voie car chacun des enfants a un maître en face de lui… alors qu’il risque de n’avoir qu’un simili-maître, qui plus est destructeur potentiel d’intellect. C’est peut-être « mieux que rien » diront certains ; je n’en suis pas convaincue mais, quoi qu’il en soit, qu’au moins notre ministre ait l’honnêteté de le dire haut et fort aux parents et à toute la société.

Voir le reportage
http://www.reportagestv.com/2016/11/05/prof-a-la-gomme-envoye-special/

30 octobre 2016

La rectrice s’en défend ; elle n’aurait rien demandé à ce sujet. Toujours est-il que le comte Emmanuel de Las Cazes, né dans le sud-ouest et historien de Napoléon premier, ne semble plus convenir à une région PS, surtout en ces temps d’élections présidentielles. On lui préfère donc Simone Veil qui, de plus, est une femme comme la présidente du conseil régional. Quotas, quand tu nous tiens…

Finalement, pour quelle raison réelle ce collège va-t-il
sans doute changer de nom ? Je vous le donne en mille : il est en REP+ et les familles l’évitent de plus en plus ! D’après certains « locaux », un nouveau nom lui donnerait une nouvelle virginité et/ou ferait illusion auprès des familles débarquées depuis peu dans son secteur. Trêve de plaisanterie, un nouveau nom n’arnaque même pas les « arnaquables » ! Je l’ai déjà écrit sur un ancien bulletin syndical en signalant que dans une école privée de ma connaissance, à une époque, il y avait une classe spéciale, navrante à tous égards ; chaque année le conseil d’administration en changeait le nom et… « priait » sans doute mal car la classe en question demeurait nulle. Ce sont les cours qu’il fallait changer et non le nom !

Pour en revenir au collège Las Cazes, il parait que l’on va aussi changer de méthodes d’enseignement. Ça c’est peut-être une bonne chose ! Malheureusement… Jugez-en plutôt : on va acheter pour 100.000€ de tablettes numériques qui seraient, parait-il, un facteur d’égalité sociale. Dire qu’en 2016, « l’égalité » se mesure dans les têtes de certains au nombre de tablettes dont disposent les élèves ! Et ce sont des femmes qui l’écrivent ! Il y a de quoi désespérer du genre humain.

23 octobre 2016

Alleluia ! Notre ministre vient d’avoir une révélation (divine ?) Toujours est-il qu’elle vient de s’apercevoir que certains enseignants étaient absents et non remplacés.

Elle savait (du moins je l’espère) qu’il manquait des enseignants pour assurer les services « normaux » (à tel point que les rectorats en cherchent encore un peu partout : à l’ANPE, dans la rue devant leurs portes, sur Internet, dans les petites annonces des journaux gratuits…) mais elle devait croire que le vivier des remplaçants était, lui, au complet.

Et là, cette semaine, subite illumination depuis qu’il y a eu
les élections de parents d’élèves et que les élections présidentielles approchent, elle s’aperçoit, horreur, qu’il manque aussi des remplaçants ! Alors elle propose trois trains de mesures à mettre en place (mais pas dans l’urgence rassurez vous car ce serait trop beau) :

-Mieux informer
-Renforcer le potentiel de remplacement
-Améliorer la gestion du remplacement.

Je parie qu’au ministère il a fallu réunir une commission idoine de spécialistes hautement qualifiés, et ce pendant certainement plusieurs jours et plusieurs nuits, pour réussir à dégager ces trois points pas évidents à trouver (n’est-ce pas ?). C’est peut-être la raison pour laquelle ces mesures ne sont dévoilées que deux mois après cette nouvelle rentrée qui en suit bien d’autres, toutes aussi en manque de remplaçants.

16 octobre 2016

Je ne m’en étais pas aperçue, mais dès que j’en ai entendu parler j’ai cherché à en savoir plus. Et bien, c’est malheureusement exact ! Il y a de plus en plus d’enfants que l’on exhibe à la télévision, sûrs d’eux-mêmes et qui d’un ton péremptoire viennent nous débiter des monologues appris par cœur, probablement sans n’avoir rien compris au sujet dont ils causent. Et ils vantent alors les mérites d’une voiture, d’une lessive, d’une assurance… à leur père, mère ou voisin dont l’air parfois benêt est déconcertant !

Prise au premier degré cette tendance, leur faisant singer bêtement les adultes, pourrait prêter à sourire mais…
elle me rappelle trop la remarque d’une inspectrice passée dans une de mes classes de seconde, alors que je faisais de petits exercices de logique qui, soit dit en passant, passionnaient mes élèves. « Madame, me dit-elle sur un ton docte, on ne vous demande pas de les faire réfléchir, vous n’êtes pas à l’université ; il y a des cases vides, vous devez seulement les remplir ! »

Ne venait-elle pas de me faire passer le message de l’Éducation nationale dont la doctrine semble être de plus en plus d’actualité ? Remplir des cases sans se soucier de savoir si les contenus correspondent à un besoin, une attente, une compréhension des élèves. C’est comme dans la pub, mais là c’est pour donner l’illusion aux parents et au monde qu’en France on apprend des tas de choses. Mais le monde n’est pas dupe et on mesure malheureusement chaque jour où le système nous conduit.

9 octobre 2016

Avez-vous déjà prêté attention aux commentaires faits par les médias sportifs sur des résultats de matchs de sports d’équipes (foot et rugby tout particulièrement) ?

À partir de certains mots classiquement utilisés par ces médias, J’ai concocté le petit texte ci-dessous, parlant d’une équipe imaginaire :

Après la « claque » reçue le mois dernier, elle s’est « vengée » quelques jours plus tard en « corrigeant » son adversaire. Puis, il y a une semaine, elle s’est imposée et a été le « bourreau » d’une autre équipe qu’elle a « écrasée » en lui « infligeant une défaite cuisante ». Enfin, ce dimanche, apothéose, elle a « humilié » l’équipe qui l’avait « ridiculisée » l’an dernier.

Comment les médias sportifs peuvent-ils ainsi se permettre de tels propos si agressifs, si péjoratifs, si peu admissibles, ne semblant choquer personne du moment que l’on parle de sport ?

Quel scandale feraient, à juste titre, les parents d’élèves si un enseignant osait utiliser ne serait-ce qu’une petite partie de ce vocabulaire pour commenter les résultats obtenus par ses élèves ? Et pourtant, d’année en année, ne se dit-il pas que mener une classe, tout particulièrement de collège, c’est de plus en plus du sport ?

2 octobre 2016

Si vous n’avez pas lu le dossier de synthèse du CNESCO (fin septembre 2016) au sujet de « comment l’école amplifie-t-elle les inégalités sociales ? » je vous invite à le faire, mais à jeun pour éviter les haut-le-cœur.

Tout au long de ses 60 pages, il est sans appel et, en résumé, rien ne va quel que soit le sujet abordé, ce qui classe la France parmi les mauvais.

Je ne prendrai qu’un exemple :
celui de la formation continue des maîtres. Déjà qu’ils ne sont pas formés en formation initiale (ou si peu et pas tous), quel pays fait moins bien que la France ? Aucun ! Car les heures de formation continue annuelles obligatoires sont au nombre de 0 en France alors qu’il y en a annuellement 15 en Autriche, 18 en Roumanie, 35 au Royaume-Uni, etc.

Résultat : les enseignants de collège se déclarent eux-mêmes moins bien préparés à enseigner que leurs collègues des autres pays européens. Et en plus, cette année, on leur demande de changer tous leurs programmes, bien sûr sans avoir été formés !

La faute à qui, si ce n’est aux gouvernements successifs qui ne s’intéressent à l’école qu’en période électorale dans le seul but de récolter des voix ?

Jusqu’à quand devra-t-on laisser l’avenir de nos enfants à la merci de politiciens ?

25 septembre 2016

…doivent se dire de nombreux responsables politiques, tant de droite que de gauche, qui ne pensent qu’à donner bonne figure médiatique en saupoudrant leurs propositions législatives de références à l’égalité sociale !

Dans cet ordre d’idée, cette semaine j’ai tristement relevé un souhait de notre ministre de l’Éducation demandant à ce que l’École devienne obligatoire de 3 ans à 18 ans, pour des raisons… d’égalité sociale !

Aux obscures justifications de son projet je ne répondrai que par ces quelques mots :
« Madame la ministre, la scolarité actuellement obligatoire jusqu’à 16 ans produit 7% d’illettrés. Ne pensez-vous pas qu’il serait urgent, avant d’envisager toute autre réforme, de faire en sorte qu’après 10 ans passés sur les bancs de vos École les jeunes dont vous avez la charge morale soient beaucoup moins de 7% à ne savoir ni lire ni écrire ni comprendre ce qu’on leur dit ? »

Il est vrai que si les inégalités sociales venaient ne serait-ce qu’à s’estomper, pour certains politiciens que resterait-il de simple sur quoi faire campagne ? Ils devraient alors se creuser la tête pour trouver des sujets pertinents, mais en ont-ils la volonté et/ou les capacités ? Vive les inégalités, doivent-ils se dire ; et pourvu qu’elles durent encore longtemps !

18 septembre 2016

Depuis juin dernier, notre ministre de l’Éducation fait un certain tapage sur les nouvelles grilles salariales des enseignants. Il y a trois jours, « Les Échos » relaient l’information : « 23.000€ de plus sur l’ensemble de la carrière d’un certifié » (ou assimilé). Pas mal, n’est-ce pas ?

Puis « les échos » ajoutaient alors :
ce qui « devrait mettre le niveau de salaire des enseignants français au niveau de la moyenne de l'OCDE ».
Que vient donc faire ce « devrait » intempestif ? Et là, le pot aux roses est dévoilé : « si cette grille est appliquée »

Je ne l’ai pas personnellement entendue le dire, mais il parait que notre ministre aurait juré (les yeux dans les yeux) que cette publication des éventuelles futures grilles salariales n’avait aucun rapport avec l’approche des élections. Puisqu’elle le dit, pourquoi ne la croirais-je pas ?

En tout cas, les salaires « devraient » augmenter, mais le travail, lui, a déjà augmenté officiellement le 1er septembre 2016, et de façon très significative pour les enseignants de collège qui ont passé des « vacances » plus que studieuses à refaire tous leurs programmes sans le paiement de la moindre heure supplémentaire !

11 septembre 2016

C’est avec ce titre accrocheur que le journal régional Sud-Ouest attire son lectorat, le samedi 10 septembre 2016.
Plus aucune note ! Bigre ! Comment les enseignants font-ils donc ? Je m’intéresse au problème et, que vois-je ? Je n’en crois pas mes yeux !

« Le dispositif sans notes a été mis en place il y a cinq ans (…). G. D., professeur de physique et l'un des artisans du dispositif, explique ceci : Un jour, j'ai demandé un travail à la maison. Deux élèves sont revenues en me disant qu'elles n'avaient rien fait. Je devais donc leur mettre 0/20. Mais l'une d'entre elles est venue me dire qu'elle avait fait son devoir mais que tout était faux. En effet, rien n'était bon. Mais j'étais embêté. Comment valoriser une élève qui avait fait un effort ? (…) »

À ce niveau de ma lecture, je m’étonne car n’a-t-on pas appris à ce professeur que dans la vie tout n’était pas uniquement blanc ou noir et que les notes permettaient, à qui sait les manier, de leur faire dire des tas de choses… et, en plus, que les enseignants n’avait pas à leur disposition, pour leurs évaluations, que des chiffres froids et souvent impersonnels à leur disposition !

Mais ma surprise a été totale lorsque j’ai lu la suite de l’article.

« Avec d'autres collègues de trois disciplines, on s'est dit qu'on ne pouvait plus casser ces élèves. On a arrêté les notes et on est passé aux codes couleurs » !!! (Rouge, c'est mauvais. Orange, c’est moyen. Vert clair, c'est en cours d'acquisition et vert foncé c'est acquis).

Ne serait-on pas là en présence d’une notation analogue à celle par lettres A-B-C-D… d’une certaine époque, ou à celle par chiffres de 1 à 4, voire plus…, ou à celle par curseur, ou… Alors où est finalement cette suppression totale et « révolutionnaire » des notes vantée dans l’article ? Il faut dire qu’elle ne contient simplement plus de chiffres, ces chiffres qui donnent des boutons à bon nombre de personnes. C’est navrant !

Il paraitrait aussi, toujours d’après le même article, que cette notation serait « plus accessible pour les parents ». Possible ; sauf sans doute pour certains daltoniens ! Je ne sais d’ailleurs pas pourquoi, mais cette remarque sur l’accessibilité me rappelle, en passant, qu’un rapport de l’Insee indique qu’en France il y a 7% d’illettrés parmi les plus de 17 ans. La note par couleurs serait-elle pour eux ?

Illettrée : personne qui, ayant appris à lire et à écrire durant la scolarité obligatoire en France, en a complètement perdu la pratique.
Pensez-vous réellement que ce soit à cause d’une simple notation chiffrée ?

Remarque : d’après les statistiques il y aurait significativement moins de femmes illettrées que d’hommes… Mais ne le dites surtout pas à notre ministre car, au nom d’un égalitarisme forcené, elle risquerait d’empêcher les filles de suivre certains cours !

4 septembre 2016

Le jeu à la mode consiste à traquer des Pokémon (bestioles virtuelles) avec son téléphone portable. On filme son voisinage et si la société éditrice du jeu (Niantic) a placé un Pokémon près de l’endroit où on se trouve, on le voit apparaître en surimpression sur son écran. Il ne reste plus qu’à être le premier à l’attraper, puis à courir en chercher un autre ! Plus on en a, plus on est parait-il considéré par ses amis et copains. Pourquoi pas !


Notre ministre de tutelle (Mme Najat Vallaud-Belkacem) a demandé à la société éditrice de cette chasse aux trésors de ne pas en mettre dans les établissements scolaires à cause des « problèmes de sécurité » que pourraient causer l’intrusion de « chasseurs » étrangers aux établissements. (Pourtant je croyais naïvement que la sécurité était désormais assurée à l’entrée des établissements !)

Par contre,
notre ministre a bien précisé que sa demande ne concernait que les Pokémon « rares » (pas les autres !)

S’intéresse-t-elle vraiment aux conditions de travail tant des élèves que de leurs professeurs ? En effet, j’imagine difficilement qu’elle n’ait pas pensé que les recherches endiablées de Pokémon, rares ou pas, pouvaient nuire à la concentration et à la sérénité des cours. Je parie que dans certains établissements, en pleine classe, nombre d’élèves ayant jeté un coup d’œil à leur téléphone vont être étrangement pris d’une subite envie de courir aux WC ! Mais… toujours est-il qu’elle a tapé du point sur la table en direction de la société éditrice du jeu.

Et que va-t-il se passer si cette société, basée au États-Unis (ou si un pirate informatique), se moquait des désidératas de notre ministre comme de ses premiers balbutiements de logiciels ? Certainement la même chose qu’à ce touriste en visite à Paris. Il se promenait sur les Champs Élysées lorsqu’un voleur lui déroba son portefeuille. Le touriste, rouge de colère, se mit alors à hurler : « revenez tout de suite sinon je ferai comme la dernière fois ! » Le voleur ayant disparu dans la foule, un autre touriste demanda alors : « Qu’avez-vous fait, la dernière fois ? » et, penaud, le volé répondit : « Je suis rentré chez moi sans portefeuille ! »

28 août 2016

Sur le site ministériel de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, on peut lire ce gros titre cocardier : « Classement de Shanghai 2016 : la France 6e, le nombre d'établissements français classés reste stable. »

Excellent ? Voire…

Pour ceux qui ne le sauraient pas, ce classement créé en 2003, prend en compte six critères pour établir chaque année la liste des 500 « meilleurs » établissements mondiaux. Parmi ces critères on relève le nombre de prix Nobel parmi les anciens élèves, le nombre de chercheurs les plus cités dans les publications de leur discipline, le nombre de publications dans Science et Nature…

La France 6eme. Ce n’est pas mal n’est-ce pas ? A vrai dire le ministère a, comme souvent, déformé le titre de sa publication.
Le premier établissement français (Université Pierre-et-Marie-Curie. Paris 6) se classe… 39e/500, le deuxième (Université Paris-Sud. Paris 11) 46e/500 et le troisième (École normale supérieure – Paris) 87e/500. Il n’y a pas de quoi pavoiser !

Mais alors, que signifie ce très honorable rang de 6ème ? Rassurez-vous, La France est bien 6ème mais pour le nombre de ses établissements figurant dans les 500 du classement !

Comme, d’année en année, la France est visiblement toujours à la traine, le ministère ajoute d’ailleurs un commentaire à ce classement en notant que l’ensemble des critères « faisant peu de place aux sciences humaines et sociales et pénalisant les unités mixtes de recherche, n'est pas favorable à la France. »

Personnellement je propose à notre ministre de créer son propre classement avec, comme critère, celui du nombre d’établissements situés dans les pays dont le nom commence par « fran ». Pensez-vous que l’on aurait ainsi la chance d’être classé parmi les premiers ?

On nous prend vraiment pour des… ce que nous sommes peut-être bien de plus en plus.

21 août 2016

…et encore moins avec la loi El Khomri que nous imposent les « ennemis » autoproclamés de la finance, qui siègent au gouvernement.

Avez-vous vu ce qui se passe chez SFR où la nouvelle direction « licencie » 5000 personnes avec l’accord de la CFDT et de l’Unsa et externalise ses services dans d’autres pays, malgré les « accords » qu’elle avait signés avec le gouvernement lors de son rachat de l’opérateur français de télécommunications ?

Personnel de droit privé,
c’est un bon exemple de ce qui pourrait bien arriver dans votre École et là encore le gouvernement se déclarerait « impuissant » face aux multinationales et aux fonds de pension ; d’autant plus impuissant qu’il risquerait d’en profiter pour faire semblant de vous défendre en vous enfonçant un peu plus afin d’espérer redorer le blason de son Éducation nationale déliquescente !

Si vous avez des doutes à propos de la gestion de votre École n’hésitez pas à nous contacter, ensemble nous pourrons mieux trouver une solution à vos problèmes que si vous restez seuls face à votre direction !

Pour plus d’informations sur SFR, voir le communiqué de la CFE-CGC (Clic ICI)

14 août 2016

Cette semaine, le « collectif indépendance des chercheurs » (leur site est sur Internet) a trouvé une formule radicale contre le chômage : « pourquoi ne pas mettre en place la politique proposée par notre collègue Luis Gonzalez-Mestres dans son livre L'Énigme Bogdanov (Éditions Télémaque) ? À savoir, supprimer entièrement le chômage actuel en prolongeant la durée obligatoire des études jusqu'au niveau universitaire et en renvoyant chaque travailleur sans emploi vers des études appropriées. Non seulement l'éducation de l'ensemble de la population serait ainsi considérablement améliorée, mais il en serait de même sur le plan social et des potentialités technologiques et économiques du pays. »

Je lui propose, à ce « collectif », une solution encore plus radicale : « supprimer le mot chômage du vocabulaire ! »

Trèves de plaisanteries ; pour résorber le chômage il faut
créer des emplois et donc que la France retrouve une certaine indépendance dans ce domaine. C’est tout un programme ! Et si l’on souhaite que nos élèves soient nombreux à rester en classe jusqu’au niveau universitaire, il faut les motiver. Or ce n’est pas en les contraignant à poursuivre des études, en leur distribuant des tablettes numériques ou en appliquant les espèces de programmes simplistes et incohérents, résultats de réformettes successives plus navrantes les unes que les autres, que l’on réussira ce tour de force. Il faut faire raisonner logiquement nos élèves dès leur plus jeune âge et faire en sorte que chaque jour d’école leur apprenne quelque chose de cohérent qu’ils puissent identifier. Sans ce principe de base, nous ne créerons que des pions sans défense face aux multinationales et aux politiciens et donc des pions vite écœurés par la société les entourant.

Mais où je rejoins partiellement les idées de ce « collectif » si décevant sur le point précité du « chômage », c’est au sujet de son interrogation à propos du Conseil Européen de Barcelone (mars 2002) ayant planifié la casse sociale générale, droits des travailleurs et des retraités compris : ce Conseil Européen n’est-il pas l’un des générateurs des déficits croissants en matière sociale et d'éducation ? Quel gouvernement osera donc le premier le dénoncer ?

7 août 2016

Récemment encore (JMJ en Pologne et autres), le pape a dit en substance aux journalistes : Il y a un mot que l'on répète beaucoup en ce moment c'est « insécurité » mais le véritable mot est « guerre » ; pas guerre de religion mais troisième guerre mondiale !

Comment se fait-il que la plupart des médias ne s’en soient pas fait l’écho, ou si peu ? Le pape exagèrerait-il, car le canon ne tonne pas encore partout ?

Demandez à vos collègues d’Histoire : si l’on se réfère aux deux précédentes conflits mondiaux,
ils se sont fait sentir, tous les deux, par leurs prémices, bien avant les premiers coups de canon !

En ce moment, les signes avant coureurs de l’embrasement ne manquent pas. Il suffit de constater qu’il existe plusieurs camps (États-Unis, Chine, Russie) en guerre pour l’instant économique, mais en train de compter leurs alliés.

Et comme le meilleur moyen de « se faire des alliés » c’est de les asservir, l’Europe, par exemple, et la France en particulier, sont en train de glisser docilement sous la coupe américaine. D’où la loi antisociale El Khomri passée en force ; l’anglais dont on nous rebat de plus en plus les oreilles dans des médias à la solde des groupes économiques qualifiés d’internationaux (médias qui ont donc préféré taire les états d’âme du pape) ; et, enfin, l’Éducation nationale que nos gouvernements successifs font régresser car, ne l’oublions pas, être bien formé, c’est avant tout avoir appris à raisonner logiquement. Et dans les temps qui courent de troisième guerre mondiale larvée… la docilité requise nécessite un endoctrinement plus qu’un apprentissage à raisonner !

31 juillet 2016

Cette expression latine signifiant « pain et jeux du cirque » est souvent traduite par « du pain et des jeux ». Certains empereurs romains faisaient distribuer du pain et faisaient organiser des jeux pour s’attirer la bienveillance du peuple oisif.

Rien n’a-t-il donc changé depuis ce temps-là ? Non et oui !

Non car,
surtout à l’approche d’élections (importantes ?) l’État distribue toujours de l’argent public (bien qu’il n’en ait plus), et se satisfait de tous les jeux nationaux et internationaux, de foot, olympiques et autres… auxquels s’ajoute la multitude des jeux vidéo dont la jeunesse et la moins jeunesse est friande, même dans les rues.


Oui car,
les jeux et l’argent ne suffisant plus, l’État n’a rien trouvé de mieux, depuis quelques temps, que de donner aussi des examens. Maintenant l’objectif est d’atteindre 60% d’une tranche d’âge avec un diplôme de l’enseignement supérieur en poche, mais à moyens constants, voire en baisse ! Que le niveau ne soit alors pas au rendez-vous n’est pas gênant ; l’important c’est d’atteindre le chiffre de 60% !

C’est à peu près la même chose avec tous les examens d’État et comme certains d’entre eux ne mènent à rien de concret, notre gouvernement vient d’ailleurs de décider qu’à partir de septembre prochain (2016), il distribuera, pendant quatre mois, du « pain » sous forme d’une prime mensuelle à tous les jeunes boursiers venant de réussir à un examen professionnel et ne réussissant pas à s’insérer dans le monde du travail.

« Panem et circenses » ne suffit plus… mais y a-t-il une réelle évolution depuis la Rome antique ?

24 juillet 2016

Pour créer une nouvelle convention dans les normes il faut avoir défini au moins :
-le champ d’application
-le choix d’un OPCA
-les moyens du dialogue social
C’est d’habitude un travail de longue haleine.

Et bien la Confédération de l’EPNL « Enseignement Privé Non Lucratif » (créée en quelques mois fin 2015) a réalisé un tour de force en créant
la convention collective de l’EPNL, (regroupant une dizaine de conventions collectives)… en 4 réunions seulement.

Son champ d’application n’est pas clair et net ; le choix de l’OPCA a été pris pas défaut, faute de temps ; il n’a pas été jugé utile de s’appesantir sur la collecte des fonds du paritarisme, moyens du dialogue social. Mais à part ça... madame la marquise, tout va très bien tout va très bien ; la nouvelle convention a été mise à signature du 12 au 20 juillet dernier !

Et je vous parie que des syndicats, suivant le patronat, l’ont déjà signée. Mauvais augure pour l’application de la loi El Khomri !

17 juillet 2016

Suite à notre communiqué du 12 juillet dernier au sujet des examens cette année illégalement programmés par l’Éducation nationale pour certains jour de fêtes religieuses, nous avons reçu quelques réactions du type : « Le SYNEP CFE-CGC est un syndicat français et la France est laïque. Je ne suis donc pas d'accord pour qu’il communique sur un point lié à une religion, quelle qu’elle soit. »

Si un syndicat d’enseignants ne communique pas sur TOUS les problèmes de l'Éducation nationale, je ne vois pas sur quoi il va communiquer !

Le prochain problème risque d'être
lié à la politique, comme c'est souvent le cas, et le syndicat étant apolitique il ne faudrait donc pas qu’il en parle. Que va-t-il lui rester d'après ses détracteurs ?

-l'argent ? à condition qu’il ne fasse pas trop capitaliste,
-la couleur du papier toilette des établissements scolaires ? et encore pourrait-il proposer du blanc sans être traité de royaliste, ou du jaune faisant référence aux traitres, ou… ?

Pour moi, Laïc, apolitique… signifie que le syndicat n’a fait allégeance ni à une religion ni à un parti politique ; c’est tout ! Et, en l’occurrence, tout ce qui touche de près ou de loin à l'enseignement le concerne. Il a donc toutes les raisons de dire ce qu'il en pense et, qui plus est, toutes les raisons d’oser le diffuser largement, sans langue de bois !

Réponses au billet d'humeur

Chris : S'agissant de la couleur du papier hygiénique, pour plus de clarté, je préconise «transparent», qui plus est écologique puisque sans colorant !
Luc : Pour le papier, pas d'accord pour qu'il soit transparent !

10 juillet 2016

Une Circulaire du Ministère de l’Éducation nationale (18 mai 2004) oblige l’institution scolaire et universitaire à prendre les dispositions nécessaires pour qu’aucune épreuve d’examen important ne soit organisée les jours des grandes fêtes religieuses.

Pourtant, cette année, les oraux du bac ont été programmés pour le mercredi 6 juillet, fête de l’Aid el Fitr (fin du Ramadan). Mais… fort heureusement notre ministre veillait !

D’ailleurs voici ce que l’on peut imaginer que la ministre ait pensé en faisant paraître son communiqué de presse le 4 juillet, communiqué dans lequel elle faisait écrire en substance : « les oraux du mercredi 6 juillet sont maintenus, mais viendra qui veut, tant parmi les candidats que parmi les examinateurs ! On ne leur demandera que de signaler leur demande de report ! »

On peut même envisager une cogitation plus détaillée à ce sujet, du genre :

« Chers candidats, sachez que nous ne sommes pas aux États-Unis mais en France ! Il est donc hors de question que je vous interroge sur vos pratiques religieuses ; ce serait d’ailleurs contraire à la loi.

Je pourrais faire avancer les épreuves au lundi 4 juillet, mais… je préfère vous donner trois jours de plus pour réviser. Je vous demande donc de me faire savoir si vous souhaitez passer votre oral du bac le jour de la fête de l’Aid, dernier jour des épreuves cette année, ou si vous préférez attendre le lendemain.

Je suis persuadée qu’au lieu de partir en vacances, la plupart de vos examinateurs vous accueilleront à bras ouverts, avec grand plaisir. Et si vous n’êtes que 2 ou 3 à les faire tous se déplacer, peut-être, même, que certains d’entre eux vous inviteront à un petit apéritif sympathique. À ce sujet, ne me dites toujours pas si vous êtes musulman, dites-moi seulement si vous ne mangez pas de porc et si vous ne buvez pas de vin ; je leur ferai passer l’information ! »

3 juillet 2016

C’est sur ce vieux principe que s’appuie certainement notre gouvernement, en réglementant de façon outrée l’enseignement privé hors contrat avec l’État.

Cet enseignement, souvent aux méthodes pédagogiques qui, elles, ont fait leurs preuves, contrairement à celles hésitantes et fluctuantes de l’enseignement public, est actuellement la cible de notre ministre. Pourquoi ? Car, par exemple, ces dernières années le nombre d’écoles primaires hors contrat a augmenté de près de 30% faisant de plus en plus d’ombre à la pédagogie officielle que certains voudraient voir ériger au rang de dogme.

Mais avouer l’échec de l’Éducation nationale étant un affront, notre ministre a trouvé un prétexte pour lancer sa croisade : d’après ses sources, 4 ou 5 établissements sur plus de 4000 existant en France seraient « radicalisés » ou en voie de l’être !

Du coup, la chasse aux sorcières est ouverte. Ces établissements seront contrôlés par l’État, a-t-on déclaré en haut lieu. Et comme ils le sont déjà, d’après les textes de loi en vigueur, on… on… on les obligera à écrire, dans leur intitulé : « établissement d’enseignement privé non soumis au contrôle de l’État ». Il fallait la trouver cette formule !

Et on ira même jusqu’à contrôler s’ils appliquent bien les mêmes progressions par « cycles », celles de l’Éducation nationale, car il ne faudrait pas qu’en douce ils soient en train de former une élite dont on n’a que faire en France !

26 juin 2016

Avec un humour grinçant, notre ministre a clamé, dans l’une de ses dernières conférences de presse, que le bac n’était pas dévalorisé !

Si besoin en était de démontrer le contraire, je vais donc rappeler l’aveu implicite de ses fonctionnaires suite à la « pseudo » erreur dans le sujet de spécialité maths du bac S 2016.

Que s’est-il passé ? Un « responsable » du ministère a cru bon de faire rectifier le texte deux heures après le début de l’épreuve, créant la confusion chez les candidats alors que tout était clair sauf semble-t-il pour ce dernier sans doute mal à l’aise avec les nombres négatifs.

Mais, au sujet de la dévalorisation du bac, l’incident a été l’occasion, pour l’entourage de notre ministre, de rassurer les candidats en leur rappelant que, comme tous les ans, il existait une « commission d’harmonisation » chargée de modifier à postériori les points attribués aux questions du bac « afin de repérer les difficultés » (car les personnels du ministère chargé d’élaborer les sujets ne seraient pas capables de les repérer à priori !) ; en d’autres termes, traduisons plutôt cet aveu par : « afin d’obtenir les quotas nationaux adéquats de réussites, sans tenir compte d’un éventuel niveau de connaissances imposé. »

On augmente le nombre de points pour les questions faciles et on diminue ceux pour les autres. Mais à part ça, c’est juré les yeux dans les yeux, le bac n’est pas dévalorisé !

17 juin 2016

À quoi assiste-t-on depuis des semaines au sujet de cette loi travail ?
Les centrales syndicales qui se sont aperçues que cette loi aboutissait à une régression sociale majeure, crient au scandale : « retirez l’article 2 ! »
Le gouvernement répond en tapant du point sur la table : « c’est une bonne loi, nous ne la retirerons pas ! »
Les autres, au fond de la scène, sont soit plus « contre » que les « contre », soit plus « pour » que les « pour » selon leur sensibilité économico-politique. Mais, d’un commun accord semble-t-il, tous, absolument tous, ont décidé de ne surtout pas évoquer Bruxelles !

Pourtant, le point essentiel de la loi El Khomri est bien Bruxelles qui, le 18 mai 2016, résumant des mois de travail, « recommande à la France, au cours de la période 2016-2017 » [et chacun sait ce que signifie « recommande » en langage de Bruxelles], de « veiller à ce que les réductions du coût du travail soient pérennisées » et de « réformer le droit du travail », dans le même sens, ça va de soi !

Voici un extrait significatif des considérations sur lesquelles Bruxelles s’appuie, et que vous pouvez consulter à http://ec.europa.eu/europe2020/pdf/csr2016/csr2016_france_fr.pdf

«considérant ce qui suit: […]
(11) Les réformes menées récemment n'ont donné aux employeurs que peu de possibilités pour déroger aux accords de branche. Cela concerne tous les aspects des conditions d'emploi, notamment les salaires, le temps de travail et les conditions de travail, et limite la capacité des entreprises à moduler leurs effectifs en fonction de leurs besoins. À l'heure actuelle, les branches professionnelles peuvent empêcher les entreprises de déterminer, au cas par cas et après négociations avec les partenaires sociaux, les conditions de dérogation aux accords de branche en matière de temps de travail. Les dérogations aux accords de branche et aux dispositions juridiques générales sur les conditions d'emploi, par l'intermédiaire d'accords d'entreprise, pourraient être facilitées, en concertation avec les partenaires sociaux. » […]

A quoi riment donc ces diverses gesticulations françaises de gens qui semblent tous d’accord pour ne pas parler des commanditaires de la loi El Khomri ?
Quelle triste « commedia dell’arte »!

12 juin 2016

Le 9 juin, notre nouveau président de la CFE-CGC (François HOMMERIL) a rappelé l’opposition de la CFE-CGC à l’article 2 de la loi travail, article qui donnerait la possibilité à chaque entreprise de négocier dans son coin des accords moins favorables aux salariés que les accords négociés dans la branche.

Parmi les 5 centrales syndicales (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO), la CFE-CGC, la CGT et FO sont donc contre cet article 2 présenté par d’autres comme étant une chance à saisir sur la planète des « bisounours », à part que... nous sommes loin de cette planète idéalisée !

Qui peut affirmer sérieusement que, dans les petits établissements (et même d’autres), les salariés, ne seraient pas manipulés un par un, voire soumis à des chantages par leur Direction ?

Je ne prendrai qu’un exemple très significatif car il ne touche qu’indirectement aux conditions de travail. Ces mois-ci, le SYNEP CFE-CGC a fait un rapide sondage à propos de la sécurité dans les établissements privés. Quel en a été le résultat, non publiable et pour cause (voir la suite) ? A part une enseignante nous ayant signalé des problèmes dans son établissement (ou plus précisément son ex-établissement), les autres nous ont fait savoir que, chaque fois qu’ils évoquaient un tel sujet, la Direction leur répondait, en substance : « d’accord, mais les travaux ayant un tel coût nous serons contraints de fermer l’établissement et de vous mettre au chômage ! Est-ce vraiment ce que vous souhaitez ? »

Imaginez donc à quoi ressembleraient les « négociations » sur d’autres sujets, dans chaque établissement, si cet article 2 court-circuitant les accords de branche était adopté !

Conséquence, alors que la loi travail est en pleine négociation (ou plutôt absence de négociations) : la CFE-CGC, la CGT et FO mènent le même combat contre cet article 2 ; mais... chacun avec ses armes, selon sa culture syndicale.

5 juin 2016

J’ai récemment lu le texte suivant dans un petit « journal » édité en 1940 par des militaires pour en amuser d’autres pendant leurs heures de loisirs.

Le capitaine X ayant appris que l’État-major pouvait mettre à sa disposition des moyens de transports personnels, dont entre autres des véhicules automobiles, souhaita obtenir l’un des derniers modèles de Simca : celui appelé « Simca 32 chevaux ».

Son secrétaire en fit la demande et, le lendemain, le capitaine trouva devant la porte de son bureau une petite « Simca 5 » à côté de 32 magnifiques chevaux.

La demande, rédigée par un secrétaire peu soucieux du rôle des virgules dans la langue française, indiquait : « Mettre à la disposition du capitaine X : une Simca, 32 chevaux. »

Si vous souhaitez raconter cette histoire à certains de vos élèves faites vite car, dans peu de temps, avec la réforme du collège ils risqueront de vous interpeler presque tous en ces termes : « Quoi la virgule ? Y-a quoi de drôle ? »

En effet, les différentes réformes successives de l’Éducation nationale ne sont-elles pas des avancées pas à pas vers l’abêtissement collectif, vers (puisqu’en début de texte je parlais de militaires de 1940) la formation organisée des petits soldats de la troisième guerre mondiale qu’une élite très restreinte prépare, par petites touches ?

29 mai 2016

Les examens vont bientôt commencer et on va, comme d’habitude, assister à cette farce démagogique des « chiffres » de réussite étalés dans la presse et imposés dans les jurys à peu près en ces termes : « quel prof veut bien rajouter 10 points à ce candidat car nous sommes globalement encore loin des 80% de réussite ? ». 80, 70, 90… 100% quelle curieuse façon de définir un soi-disant niveau de compétences !

Et à chaque problème de société on a tellement l’habitude d’utiliser des chiffres sensés apaiser l’opinion que, récemment encore, on a vu fleurir sur la toile, des textes et pétitions réclamant (ou non) que le salaire de certains « grands patrons » soient plafonnés à 100 fois le SMIC. Pourquoi 100 fois et non 70 ou 40 ? Mystère. Le chiffre était sans fondement mais sans doute « beau » ou accrocheur, en termes de démagogie.

Les ¾ des gens n’aiment pas les maths ; c’est peut-être par esprit de vengeance qu’ils en utilisent, espérant leur faire porter le chapeau des échecs de la société !

22 mai 2016

Qu’on le veuille ou non, l’enseignement est directement impacté par la culture. Aussi peut-on légitimement se poser des questions sur l’actuelle culture française.

Depuis quelques décennies, le monde politique parle de mondialisation, justifiant par ce mot ambigu la descente aux enfers de l’industrie, de la finance, du commerce français face aux géants chinois, russes, américains... devant lesquels nos 60 millions d’habitants sont une goutte d’eau. L’analyse est peut-être exacte. Cependant, dans de telles conditions, comment nos ministres de la culture et de l’Éducation expliquent-elles que nos médias, même publics, nous inondent non pas de films ou de séries ou d’émissions chinoises, russes... mais de films, séries et chansons américaines ?

Les cultures orientales ou extrême-orientales seraient-elles si inaccessibles à notre entendement de français, ou si médiocres, qu’elles nécessiteraient d’être tues, pour notre bien ? A moins que l’explication soit à chercher ailleurs ; un ailleurs, par exemple, où nombre de nos personnages influents seraient, par laxisme ou par conviction, de fervents adeptes de la colonisation de notre pays par les américains.

Comme je ne peux le croire, j’attends de notre ministre de la culture une action énergique contre l’utilisation audio-visuelle du « franglais » et une ouverture franche des médias aux cultures non états-uniennes d’Amérique.

Et, par la même occasion, j’attends de notre ministre de l’Éducation une explosion spectaculaire, dès le collège, de l’apprentissage du chinois, du russe et de l'arabe, quitte à réduire les horaires actuellement réservés à l’anglais.

15 mai 2016

Séance du 11 mai navrante.
Répondant à la question d’un député s’interrogeant sur l’avenir obscur de l’École, notre ministre réplique : « Dans un fâcheux trouble amnésique, vous oubliez que c'est d'avoir détruit 80000 postes dans l'Éducation nationale, sans compter la formation des enseignants, et d'avoir préféré le curé à l'instituteur pour transmettre les valeurs aux élèves, qui l'a dévalorisée [l’École]. »

Où sont donc ces curés mis en cause ? Pas dans l’Éducation nationale semble-t-il et pas non plus dans l’enseignement privé sous contrat avec l’État ; nos adhérents nous en auraient parlé. Alors, madame la ministre, avec votre sortie (verbale) vous en avez trop ou pas assez dit. Et si vous faites référence à une phrase prononcée par Nicolas Sarkozy à l’étranger il y a 9 ans (!) « l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé », osez le rappeler clairement entre autres pour les enseignants qui attendent des informations pertinentes sur l’avenir de leur collège et ont autre chose à faire qu’à suivre au fil des ans vos petites piques entre politiciens.

Dans le cas présent qu’avez-vous dit de concret à part votre trait d’humour à l’attention de vos amis, trait d’humour d’autant plus mal venu qu’il tend à aviver les tensions religieuses du moment ?

En résumé vous avez dit : « ce n’est pas nous qui avons commencé ! » phrase qui ressemble à s’y méprendre à celles que l’on entend régulièrement dans les cours d’école ! Là on peut sourire ; mais devant ceux qui sont sensés nous diriger, on sourit moins !

8 mai 2016

En cette dernière fin de semaine, quels sont les médias français qui ne se sont pas laissé aller à débiter en boucle de petites phrases relatives à la religion et aux pratiques religieuses du nouveau maire de Londres ?

Ce qui est admis dans les pays anglo-saxons, où politique et religion s’entremêlent légalement, est inacceptable de la part des médias de l’hexagone où le principe de laïcité est de règle.

Que vont donc pouvoir dire nos collègues enseignants à leurs élèves, entre autres ceux chargés de l’instruction civique ?

Peut-être pourront-ils leur dire que certains médias dits français, habitués à américaniser notre culture un peu plus chaque jour avec la bénédiction, semble-t-il, de l’Éducation nationale, s’en prennent allègrement à un autre des piliers de « l’exception française » qu’est la laïcité depuis les lois de 1905 !