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Syndicat National de l'Enseignement Privé

Chaque semaine :
les «billets d'humeur» 2020 d'Evelyne

evelyne.cima@synep.org
Accès aux « billets d'humeur » par année.

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27 décembre 2020
Cultiver la flemme intellectuelle

Cette semaine, j’écris un billet de mauvaise humeur à l’image peu encourageante de ce qu’a été l’année 2020 pour pas mal d’entre nous et pour l’Éducation nationale en tête !

Comme, d’après les enquêtes internationales, les jeunes Français sont de plus en plus mauvais en classe, et que, a priori, ils ne sont pas plus bêtes que les autres, je me suis demandé d’où venaient ces contre-performances. Ma réponse a été quasi immédiate : l’Éducation nationale cultive la flemme intellectuelle des élèves, ce qui se traduit durablement par leur refus de mener un raisonnement rigoureux et cohérent !

Mais quel intérêt ont donc nos décideurs à conduire ainsi nos élèves vers ce gouffre ? Celui de les asservir ; de préparer leur avenir de dociles électeurs que l’on brossera dans le sens du poil un peu avant chaque élection, nationale, locale, syndicale, professionnelle… Les « élites », de la droite à la gauche, pourront ainsi se constituer un vivier personnel avec des arguments sans grande cohérence intellectuelle. Il leur suffira de savoir naviguer à vue, avec démagogie, et de saupoudrer leurs discours de notions telles que République, Liberté, Égalité… et j’allais oublier, en ce moment, Laïcité !

En cultivant la flemme intellectuelle de notre jeunesse, chaque « élite » ne prépare-t-elle pas ainsi son propre avenir, à peu de frais ?

20 décembre 2020
Vacances de Noël. La Covid-19 justifie tout et son contraire !

Le 15 décembre, Jean Castex annonçait que pour les élèves de primaire, de collège et de lycée, leur absence en classe les jeudi 17 et vendredi 18 décembre serait tolérée !

Que Castex le dise est une chose, et j’y reviendrai plus loin,
mais que notre Blanquer national vienne le redire le soir même est ahurissant. Le ministre de l’Éducation Nationale ne sait même pas que nombre d’établissements scolaires font cours le samedi et que les vacances de Noël commencent donc officiellement le samedi 19 après les cours et non le vendredi soir ! Certains établissements l’ont d’ailleurs précisé aux parents d’élèves, pour que les choses soient claires.

Bon, avant de refocaliser sur Castex je vais être indulgent avec Blanquer : certains savent qu’il est dépassé par des événements qu’il ne maîtrise pas, depuis longtemps. Or, ces temps-ci, il s’est en plus lancé dans la campagne des régionales en Île de France. Alors, trop c’est trop !

Maintenant, je reviens sur le gouvernement Castex et son motif pour tolérer les absences d’élèves en cours. Officiellement, c’est pour qu’ils aient le temps de s’auto-confiner avant le réveillon de Noël afin de ne pas contaminer les personnes à risque près desquelles ils pourraient alors se retrouver.

Mais au début du 2ème confinement j’avais cru entendre notre ministre clamer, qu’à l’école, les élèves ne craignaient rien et que les classes devaient donc rester ouvertes ! Aurais-je dû interpréter ses paroles d’une autre manière ? Du genre : « l’école n’est pas un lieu où l’on apprend mais un lieu de garderie où il arrive que certains apprennent ! Lorsque les parents ont besoin de travailler, ils doivent trouver l’école ouverte et lorsqu’ils ont besoin de liberté, ils doivent être autorisés à déroger à la règle de l’école obligatoire ! »

Ce que je constate c’est qu’entre autres grâce à la Covid-19, en matière d’Éducation Nationale le gouvernement se permet de justifier tout et son contraire !

13 décembre 2020
Jean Castex a parlé : les étudiants 2020-2021 sont rassurés !

Il y a quelques jours, le 10 décembre, notre Premier ministre s’est exprimé au « Club des économistes » à propos des diplômes qui allaient être distribués dans les Universités, en 2021 et en relation avec la crise délétère de la Covid-19. Il s’est montré
rassurant et il y a tout lieu de le croire car, Frédérique Vidal (ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation), Jean-Michel Blanquer et lui, tiennent fermement les rênes de tout ce qui concerne l’enseignement. Tout le monde en est convaincu !

Qu’a-t-il dit au juste, à l’attention des étudiants ? « Vos diplômes ne seront en aucun cas des diplômes au rabais » malgré les difficultés en tous genres : cours en distanciel ou sur polys…

Et là, pour convaincre ceux qui me lisent et seraient encore septiques sur la valeur des futurs diplômes, je me dois de citer la partie la plus éclairante du discours de notre Premier ministre : « Non seulement il n’y aura pas de rupture d’égalité, car les restrictions ont été les mêmes pour tous, mais en plus les employeurs savent que vous êtes une génération qui a su s’adapter et faire preuve de résilience pour continuer à apprendre. »

Alors, rassurés ? Maintenant que Castex a parlé, vous savez qu’en France tous les étudiants 2020-2021 seront donc sur un pied d’égalité (sans en préciser la hauteur), et que leurs éventuels employeurs le sauront eux aussi !

6 décembre 2020
L’affaire « Avenir Lycéen ». Et si je défendais Blanquer ?

Je n’ai aucune raison d’accabler systématiquement notre ministre Blanquer, et ce d’autant plus qu’il a par exemple osé dédoubler certaines classes du primaire, pour le bien de leurs élèves. Bien sûr c’était à moyens constants, donc au détriment des autres ; mais à son arrivée au ministère, on n’avait pas encore entendu le célèbre « quoi qu’il en coûte » lancé officiellement par la suite, à l’attention d’un grand nombre de sociétés et de personnes… autres que celles de l’enseignement ! Quoique…
…Quoique, après la présentation du nouveau « Bac Blanquer 2021 » et avant le fameux « quoi qu’il en coûte » de la Covid-19, une petite association lycéenne (donc ayant un rapport avec l’enseignement) qui venait juste d’être créée en 2018 et qui comportait environ 400 membres, s’est vu attribuer en 2019 une subvention de fonctionnement de 65.000€ par le ministère Blanquer !

En cette fin d’année 2020, Médiapart en fait toute une histoire sous prétexte que cette association serait l’une des rares de sa catégorie à ne pas trouver si mal que ça la réforme du Bac ! Il est évident que cette réforme est inadmissible, et personnellement je le répète régulièrement, mais que Médiapart se mette à la place de notre ministre ; il a dédoublé certaines classes du primaire et n’a même pas récolté une seule association d’élèves de CP ou même d’élèves de CE1 pour lui dire merci ! Et là, il se trouve face à 400 lycéens qui l’applaudissent ! Du coup il s’est senti généreux.

D’autant plus généreux que, toujours d’après Médiapart et d’autres media, l’argent aurait été dilapidé en voyages, chambres d’hôtels et restaurants prestigieux sans que notre ministre semble s’en offusquer.

Finalement, dans cette affaire « Avenir Lycéen » je ne vais pas défendre Blanquer !

29 novembre 2020
Et si l’on supprimait le Bac que Blanquer est en train de ridiculiser ?

Au sujet du Bac 2021, peut-être avez-vous lu, cette semaine, l’article du journal Le Point faisant état de ce que je qualifie de magouille et pour lequel Le Point, semble préférer le terme « d’astuce » !

Cette magouille en question, affichée au grand jour, est rendue possible dans le pseudo Bac Blanquer 2021 dans lequel entrera une grande dose de ce que notre ministre appelle le « contrôle continu » et qui n’aura de « continu » que celui du magouillage des notes à longueur d’année. Je m’explique.

Des établissements qualifiés de « meilleurs lycées » par le journal, ont prévu d’avoir pour chaque élève deux bulletins de notes : l’un officiel, gonflé pour le Bac, et l’autre officieux, à l’attention des familles, pour donner à ces dernières une idée de la valeur de leur progéniture face au monde des classes préparatoires aux grandes écoles.

Dans ce contexte de Bac Blanquer, qui pourrait croire que les autres lycées, les « pas meilleurs », tant du public que du privé, resteront sagement dans les clous ? Chez eux aussi, ce sera à qui gonflera le plus les notes des bulletins officiels (et même sans se fatiguer à créer des bulletins officieux). On en a déjà eu un aperçu pour le dernier Bac-Covid de 2020 : l’utilisation des notes fournies par les établissements a donné, ô miracle, un taux de réussite d’un peu plus de 95% !

Dans de telles conditions, mieux vaudra donner aux élèves de terminale un certificat de fin d’études secondaires et de supprimer ce Bac que Blanquer est en train de ridiculiser !

22 novembre 2020
Ça leur passera lorsqu’ils auront compris que c’est incompréhensible !

Avez-vous lu le tract de la CFDT, de novembre 2020 : « Chef.fes d'établissement (…) Les directeur.rices (…) » ? Ça, c’est la com’ pour faire jeune révolutionnaire,
car le reste du site d’où je l’ai tiré est quasiment sans points médians et donc plus facile à lire. De même, Médiapart écrit le 18 novembre : « Rassemblement ce samedi à 14h30 à Paris. Nous donnons rendez-vous à tou.te.s les citoyen.ne.s soucieuses des libertés publiques (…) » Comme avec le point médian ils ne devaient pas savoir comment écrire « soucieux et soucieuses » (soucieu.se.x.s ?), ils ont opté pour le féminin !

Cela me rappelle de jeunes contre-révolutionnaires de la Révolution Française, ces femmes appelées « Merveilleuses » et ces hommes « Incroyables » qui, sous le Directoire, pour se distinguer des Jacobins, avaient décidé de bannir les « r » et prononçaient des phrases du style « -Mon che’ inc’oyable, ‘ega’de mes beaux cheveux cou’ts et f’isés ! » « -Ma chè’e Me’veilleuse, mon éno’me binocle est, ce jou’, supe’flu pou’ plutôt admi’er ta toilette t’anspa’ente ! »

Ça a passé aux uns comme ça passera aux autres, lorsqu’ils auront compris que c’est incompréhensible !

15 novembre 2020
Dans son point-presse, Gabriel Attal a vendu la mèche !

Comme Jean Castex devait tenir une conférence de presse jeudi 12 novembre 2020, avec pour sujet essentiel et principal celui des éventuelles modifications des règles relatives au confinement actuel, j’attendais
avec fébrilité ce qu’il allait nous annoncer tout particulièrement au sujet des établissements scolaires. Je ne devais certainement pas être la seule dans ce cas !

Il se trouve que le mardi 10 novembre, à l’issue du conseil des ministres, le porte-parole du Gouvernement, Gabriel Attal, est venu tenir son point-presse habituel. Je l’ai d’autant plus écouté avec intérêt que, si près du « jeudi Jean Castex » fatidique, il pouvait incidemment vendre la mèche à propos des annonces concernant la suite du confinement. C’est d’ailleurs ce qu’il a fait en beauté, documents sous les yeux à l’appui !

Figurez-vous qu’il a en effet annoncé que « (…) la situation évolue (…) il y a 3 scénarios possibles à partir du confinement adapté qui a été mis en place depuis 15 jours (…) soit le maintien des règles telles que nous les connaissons aujourd’hui (…) soit un éventuel durcissement des règles (…) soit un éventuel assouplissement des règles (…). Mais il faut être extrêmement clair et transparent (…) »

J’espère, pour ses bonnes relations avec Jean Castex, que ce dernier ne lui en a pas voulu d’avoir vendu la mèche !

8 novembre 2020
J-M Blanquer semble anticiper un futur confinement pour dans 4 ans !

En Europe, Covid-19 oblige, de nombreux collèges et lycées sont passés aux cours en ligne. Et en France, où l’ouverture de tous les établissements scolaires est devenue un dogme, qu’en est-il ? Notre ministre semble commencer à changer d’avis si l’on en croit sa lettre du 5 novembre 2020
adressée aux personnels de direction des établissements du seconde degré. En effet, étant dans l’impossibilité de faire respecter les règles sanitaires incohérentes, force est pour lui de s’orienter vers des cours en ligne !

En ce qui concerne les lycées, pour ne pas trop se déjuger notre ministre choisit donc la cote mal taillée suivante : au moins 50% d’enseignement en présentiel pour chaque élève et le reste soit en cours à distance, soit en classe virtuelle (appelée hybride : assister au cours par internet interposé) ou en autonomie.

Je ne parlerai pas de la formation toujours inexistante des enseignants en matière de cours à distance et hybrides car aujourd’hui un autre sujet m’a tristement « amusée » : celui du besoin en matériel informatique indispensable. Le SYNEP CFE-CGC a posé la question suivante au ministère : « Qu'est-il prévu pour le manque de matériel concernant les enseignants et les élèves afin d'assurer les cours en distanciel et en hybride ? »

La réponse reçue (ce n’est pas un gag ou j’ai mal interprété la réponse) a été la suivante : « Dans le cadre des travaux en cours dans le cadre de l’agenda social, le versement d’une prime d’équipement informatique attribuée à tous les enseignants est envisagé. Elle pourrait permettre aux enseignants de s’équiper progressivement et de renouveler entièrement leur équipement sur une durée de trois à quatre années selon le matériel utilisé. Cette aide à l’acquisition et au fonctionnement du matériel informatique contribuera ainsi à l’exercice du métier d’enseignant, dans un contexte d’évolution des pratiques pédagogiques. Le premier versement pourrait s’effectuer en janvier 2021 »

Sans commentaires sur cette prime de 150€, et sur les « envisagé » « pourrait »… en revanche je constate que notre ministre semble enfin anticiper, mais pour le futur confinement, celui de dans 4 ans !

1er novembre 2020
La petite souris : « Tu causes, tu causes, c’est tout ce que tu sais faire ! »

Voici, étalé sur plusieurs jours et en vrac, ce que pense avoir entendu, compris et mémorisé la petite souris du bureau ministériel de la rue de Grenelle, à propos de la rentrée de demain matin.

B. -Bien ! lundi 2 novembre, tout est prêt pour une rentrée Covid « normale ». Annoncez : rentrée normale à 8h pour tout le monde.
X. -Comment, « normale » ? Sans hommage au prof assassiné ?
B. -Avec hommage, bien sûr ! Annoncez : une minute de silence, après lecture de la lettre de Jaurès.
Y. -Une minute de silence, de but en blanc, sans préparation psychologique, pour des élèves et des personnels revenant de vacances ?
B. -Ils auront donc eu tout le temps pour y réfléchir ! Bon, si vous y tenez, annoncez : rentrée des élèves à 10h et rentrée des enseignants à 8h. 2h pour qu’ils puissent se concerter et savoir qui dira quoi et où aux élèves !
Z. -Que faire des élèves qui ne sauront pas que la rentrée est à 10h et qui arriveront à 8h ?
B. -Annoncez : ils attendront devant leur établissement !
X. -Devant ! En période de confinement !
B. -Bon, ils attendront dans la cour !
Y. -Dans la cour, il n’y aura personne pour les surveiller, le personnel étant en réunion de concertation !
B. -Alors ils iront chacun dans leur classe et… et… On modifie tout. Annoncez : rentrée des classes à 8h. Pas de temps de concertation pour les personnels. Minute de silence à 11h. Concertation plus tard et exposé aux élèves encore plus tard.
X. -Mais nous sommes vendredi après-midi et la rentrée est pour lundi prochain.
B. -Annoncez tout de même ; il n’est que 17h30 !
Y. -Et pour le protocole sanitaire toujours difficilement applicable, que dit-on ?
B. -On dit, on dit… Pour les rubriques inapplicables, annoncez : « dans la mesure du possible » !

Ne trouvez-vous pas que la célèbre citation « Tu causes, tu causes… » du romancier, poète et dramaturge Raymond Queneau ne s’applique pas si mal que ça à cette situation ubuesque racontée par la petite souris de la rue de Grenelle ?

25 octobre 2020
J-M Blanquer préfère-t-il les hommes ?

J’aurais souhaité rester sur le dramatique sujet de la semaine dernière mais je laisse encore quelques jours à notre gouvernement pour qu’il nous en parle concrètement, avec le moins de clichés de com’ possible. Et d’ici là, je change de sujet.

Aujourd’hui je vais aborder le problème de la formation continue des professeurs des écoles qui, vue la dégénérescence
de l’Éducation Nationale, ont de plus en plus de mal à faire passer les notions de base nécessaires à leurs élèves.

Une nouvelle forme de formation a été officialisée le 5 mars dernier par une lettre que le ministère avait adressée aux recteurs et inspecteurs, lettre intitulée : « Transformer dès la rentrée 2020 la formation continue des professeurs des écoles en français et en mathématiques ».

Aujourd’hui, je n’entrerai pas dans les multiples détails induits pas cette lettre et je ne focaliserai que sur un seul sujet. Pour aider à la mise en place de cette transformation, on peut y lire que notre ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse a missionné, auprès du directeur général de l’enseignement scolaire, les inspecteurs généraux Charles Torossian pour les mathématiques, Marie Mégard et Davis Bauduin pour le français.

À ce point de ma lecture, un nombre m’interpelle ! À l’époque de la parité à outrance, pourquoi J-M Blanquer a-t-il choisi un duo femme/homme pour le français et uniquement un homme pour les maths ? Dois-je traduire cette différence de traitement des deux matières par le fait que le ministre n’aurait jugé aucune femme apte à assumer conjointement cette mission pour les maths ?

À moins que, question mathématiques, sa philosophie lui fasse préférer les hommes !

18 octobre 2020
Sur la liberté d’expression. J’attends un cours type de A jusqu’à Z d’ici 15 jours

Cette semaine j’allais écrire sur les difficultés rencontrées dans les rectorats pour remplacer les enseignants atteints par la Covid-19 (même problème de personnel à l’Éducation Nationale que dans les Hôpitaux, faute d’anticipation gouvernementale) lorsque… lorsqu’est tombée cette horrible information d’un collègue d’histoire-géographie assassiné pour avoir mené, dans sa classe de quatrième,
une réflexion sur la liberté d’expression en lien avec les caricatures de Mahomet !

L’État ne peut pas demander aux profs d’enseigner l’EMC (Enseignement Moral et Civique) dont l’un des piliers concerne la liberté d’expression, tout en se cachant derrière une posture frileuse lorsqu’il s’agit d’aborder certains sujets.

Désormais, la seule chose que j’attends de notre ministre J-M Blanquer est, non pas qu’il se contente de lancer des mots de sympathie à l’adresse de la famille de la victime ou des enseignants en général, mais qu’il assume le contenu de l’EMC. Comment ? En publiant un cours (texte et vidéo), tel que le Gouvernement et l’Éducation Nationale le conçoivent sur la liberté d’expression. Mais pas un semblant de cours avec uniquement des têtes de chapitres ; un cours complet de A jusqu’à Z !

M. Blanquer, il vous reste donc 15 jours pour nous adresser votre cours.

11 octobre 2020
L’élite anti-enseignement de l’arabe, du russe et du chinois.

Dans une de ses récentes interventions médiatiques, notre Président national souhaitait développer l’apprentissage de l’arabe en primaire. Pour une fois, je suis d’accord avec lui. J’ai même personnellement proposé, il y a quelques années, que pour ne pas rater le train de la mondialisation on apprenne l’arabe, le chinois et le russe à nos enfants afin de les familiariser avec cette diversité d’écriture et de langage largement répandue dans le monde.

Mais qui pilote notre pays ?
Un peu ses gouvernants et ses élus, certes, mais surtout son élite (tout particulièrement de la Fonction Publique). Et quand gouvernants et élus changent, cette élite reste à son poste et… continue de diriger dans l’ombre.

Or cette élite, imitée par ses sbires, n’y est pas favorable à ces apprentissages de langues. Elle, elle a appris l’anglais/américain et son esprit semble désespérément figé sur ses études d’antan.

Peut-être changera-t-elle d’attitude lorsqu’elle aura pris conscience que l’enseignement de l’arabe est en plein essor dans les écoles publiques américaines ! À toute fin utile, je lui signale aussi, à cette élite, que lorsque François premier a fondé le Collège de France, il a exigé que les enseignements soient assurés entre autres en arabe ! Mais ça, c’était avant…

…et pour l’instant, force est malheureusement de constater que, majoritairement, notre élite nationale semble anti-enseignement de l’arabe, du russe et du chinois !


4 octobre 2020
Incompétence ou complot ?

Ce matin, juste avant de mettre la dernière main à ce billet d’humeur, j’ai entendu, sur des chaînes de télé, que le problème lié à la Covid-19 était en train de s’amplifier entre autres faute de lits d’accueil qui continuaient à être supprimés dans les hôpitaux. On en avait supprimé pas mal avant le début de la « crise Covid » et, depuis, on semble donc ne pas avoir retenu la leçon du début d’année 2020 !

Je ne peux m’empêcher de relier ce problème de santé publique à celui de l’enseignement
et à la proposition de notre Président de rendre l’instruction obligatoire à l’école, donc hors milieu familial, pour les enfants à partir de 3 ans.

Je comprends le coup de pub’ personnel présidentiel de cette semaine, car modifier la loi de Jules Ferry resterait dans les livres d’Histoire, contrairement à de nombreux autres ajustements.

En revanche je n’en comprends pas la raison politique, sans lien avec la lutte actuelle contre les communautarismes et autres dissidences éventuelles.

En effet la grande majorité de ceux qui préfèrent éduquer leurs enfants chez eux sont, paraît-il, de milieux extrêmement variés et non liés à une « communauté » particulière. Et je comprends ce choix car je rappelle régulièrement que l’école publique dégénère de plus en plus depuis au moins une cinquantaine d’années (voir les résultats internationaux de « Pisa »). C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les écoles privées indépendantes (hors contrat) ont le vent en poupe avec leur nombre en explosion malgré leurs tarifs non négligeables.

La faute à qui ? À l’incompétence des gouvernants successifs qui n’améliorent pas plus l’enseignement que les services de santé ? Dans le nombre de nos dirigeants il doit bien y en avoir tout de même de compétents, ce qui me ramène de fait au titre de mon billet d’humeur !

27 septembre 2020
Au jeu du « défi », J-M Blanquer n’a peut-être pas eu de gage !!

Dans mon billet d’humeur de la semaine dernière, je faisais état des deux mots qui revenaient sans cesse dans la bouche de nombre de nos politiciens : pédagogie et civisme !

En fait j’en avais oublié un :
celui relatif à la République ! La République par-ci, la République par-là… à tout bout de champ, comme s’il fallait rappeler sans cesse aux foules dans quel mode de gouvernement elles vivaient ; pour le cas où parfois elles en douteraient !

Petite fausse digression : lors des réunions de famille, hors Covid-19, peut-être avez-vous déjà participé au jeu du défi au cours duquel vous devez prononcer une phrase dans laquelle figure impérativement le mot inscrit sur une carte que vous avez au préalable tirée au sort.

Eh bien ce jeu me fait penser que les membres de notre gouvernement ont peut-être comme « défi » à relever celui de discourir en utilisant l’un au moins des mots dont je viens de parler s’ils ne veulent avoir un gage !

Lundi dernier, sur RTL, voilà que notre ministre Jean-Michel Blanquer était en train de répondre à des questions relatives à la tenue vestimentaire des élèves. Ayant parlé de tenue correcte et de tenue décente il a dû soudain s’apercevoir qu’un gros gage gouvernemental le guettait. Aussi s’est-il empressé de dire que les élèves devaient s’habillé d'une façon « républicaine » ! Moi, j’ai tout de suite pensé à un attribut de Marianne, (celui sur sa tête bien sûr !) et je m’imaginais tous les élèves avec leur bonnet phrygien !

Cet adjectif de J-M Blanquer concernant la tenue des élèves ne signifiait certes pas grand-chose, mais… ce jour-là, au jeu du « défi »,cela lui a peut-être permis de ne pas avoir de gage !

20 septembre 2020
Le civisme ça s’apprend !

Il y a des mots qui apparaissent sur le devant de la scène publique et qui y persistent longtemps, trop longtemps. Celui de « pédagogie », par exemple, est utilisé à tort et à travers par un tas de politiciens, de présentateurs télé… alors même que l’on voit bien qu’ils n’en connaissent pas le sens précis. Ça fait savant, c’est dans l’air du temps et ça ne coûte pas cher !

Eh bien, depuis la Covid-19, c’est le mot « civisme » qui a fait son apparition en grandes pompes et tout le monde fait appel au civisme de chacun.

En ce moment, dès lors que les politiciens n’arrivent pas à faire respecter les consignes et décisions qu’ils prennent en matière de protection contre la progression de la Covid-19 (masques, horaires, distanciation physique…), ils en appellent au civisme de la population. Cet appel est un très bon supplétif laxiste aux contraintes, surtout depuis « mai 68 » et son « il est interdit d’interdire » !

Le problème est que le civisme n’est pas inné et qu’il s’apprend. Il devrait donc faire grandement partie des enseignements dans l’Éducation nationale. Or, en France, cet enseignement existe depuis Jules Ferry, mais a régulièrement changé de nom, donc d’esprit en fonction des politiques menées. À l’heure actuelle, appelé « enseignement moral et civique » (EMC), il est devenu si peu important qu’il n’existe même pas de corps d'enseignants dédié.

C’est navrant et peut-être… voulu car, le civisme, ça s’apprend !

13 septembre 2020
Quand va-t-on enfin créer un « Bac » indépendant de l’Éducation Nationale ?

Vendredi dernier, une dépêche de « AEF info » (agence de presse spécialisée dans l’éducation et la formation) annonçait qu’en cette rentrée 2020, 129 nouveaux établissements scolaires « hors contrat » étaient créés. Pour ceux qui ne connaîtraient pas la signification de « hors contrat », il s’agit d’établissements privés « indépendants de l’Éducation Nationale », c’est-à-dire ni publics ni privés sous contrat avec l’État.

En effet, le nombre de classes privées explose depuis que l’Éducation Nationale s’est transformée petit à petit en ayant semble-t-il deux objectifs premiers :

-garder au chaud (surtout pendant la canicule) les enfants en faisant croire à leurs parents qu’on est en train de les instruire dans le but de préparer au mieux leur future vie d’adulte ;

-Retenir les adolescents et jeunes adultes en leur faisant croire qu’on les perfectionne afin qu’ils s’épanouissent plus tard alors qu’on ne fait que les soustraire momentanément à un quasi-chômage !

Ce qu’on pourrait leur apprendre en un an, les programmes de l’Éducation Nationale le prévoient donc sur 3 ans et, si le chômage persistait, ce serait certainement sur quatre, cinq… ans !

Enfin, pour éviter de laisser trop voir cette baisse de niveau de l’enseignement, l’Éducation Nationale pervertit ses diplômes, dont la valeur est de moins en moins reconnue à l’étranger.

Quand la branche de l’enseignement privé indépendant va-t-elle donc enfin créer son propre « BAC » indépendant ? Cela, en plus, ne manquerait pas de stimuler l’Éducation Nationale !

6 septembre 2020
Une « fausse nouvelle » de plus ?

Savez-vous que j’ai entendu dire que certains chefs d’établissements scolaires demandaient à remplir la totalité de leur mission depuis chez eux, en télétravail ?

Peut-être ont-ils été saturés par une rentrée scolaire au cours de laquelle la Covid-19 leur a empoisonné l’esprit alors que les emplois du temps irréalisables leur prenaient la tête. D’ailleurs, une semaine après la rentrée, dans de nombreux établissements les emplois du temps définitifs ne seraient toujours qu’à l’état de vague projets, modifiés au jour le jour !

C’est peut-être cette dernière raison qui en aurait fait craquer certains les incitant à demander à faire du télétravail !

Mais dans ce cas, ont-ils l’intention de truffer les bureaux, couloirs, préaux, cours, salle de restaurant, bibliothèque… de caméras reliées chez eux afin de garder au moins un contact visuel avec leur lieu de travail, tout en poussant un ouf de soulagement, chez eux ?

A moins qu’ils considèrent étrangement que leur travail se résume à lire les documents officiels reçus et à faire ensuite « ruisseler » les ordres !

Bon ! Pour rassurer les parents, ceux qui s’intéressent non pas aux diplômes bradés mais aux études constructives de leur progéniture, je vais leur dire que cette idée de télétravail pour un chef d’établissement ne peut être qu’une « fausse nouvelle » de plus !

30 août 2020
Peut-on encore croire J-M Blanquer lorsqu’il parle ?

La semaine dernière, dans mon billet d’humeur j’avais pris en compte les déclarations de notre ministre qui nuançait, le 21 août, ses dires de la veille et affirmait alors qu’en classe les enseignants pourraient enlever leur masque dès lors qu’ils se trouvaient à plus de 2 mètres de leurs élèves. Mais ça c’était avant, car depuis il est revenu sur cette déclaration. 2 mètres ou pas, jusqu’à son prochain changement d’avis les enseignants garderont leur masque sur le visage !

Peut-être, d’ailleurs, qu’il ne s’agit pas d’un changement d’avis du ministre (avec un « m » de plus en plus minuscule) mais que, tout simplement, il n’avait pas encore lu le protocole sanitaire lorsqu’il s’était exprimé la semaine dernière !

Quoi qu’il en soit, comment peut-on imaginer de faire cours, c’est-à-dire de parler de façon compréhensible aux élèves, avec un masque sur la bouche ?

Mais, comme je l’ai déjà dit plusieurs fois, depuis de nombreuses années quel ministre se soucie du bien-être intellectuel de nos enfants ? La seule ayant clairement avoué la chose est peut-être la ministre précédente, Mme Belkacem, qui osait dire qu’il fallait un enseignant devant chaque élève, quelle que soit la valeur de cet enseignant !

Notre ministre actuel ne le dit pas et chercherait même à raccrocher les « décrocheurs » ; mais peut-on encore le croire lorsqu’il parle ?

23 août 2020
J-M Blanquer : « l’Éducation Nationale est prête » (comme l’armée en 1939 ?)

Le 20 août, donc il y a trois jours, sur France-2 notre ministre de l’Éducation précisait plusieurs points relatifs à la rentrée scolaire qui va avoir lieu dans moins de 10 jours maintenant. Il était temps de le faire !

Sur un plateau télé il a alors clamé que tout le monde sans exception rentrerait en classe en temps et heures (sauf « exceptions ») ! Mais, cette fois-ci, à partir du collège, distanciation physique ou pas, tout le monde porterait le masque dès lors qu’il se trouvait en espace clos (donc entre autres en classe).

Le lendemain 21 août notre ministre nuançait ce qu’il avait dit la veille en affirmant alors que les enseignants pourraient enlever leur masque dès lors qu’ils se trouvaient à plus de 2 mètres de leurs élèves, c’est-à-dire faire comme en début de déconfinement. En effet, dans la nuit il avait dû repenser à la question, repenser à ce qu’il avait prescrit en mai, et se dire que faire un cours audible semblait être plus que difficile en portant un masque. D’ailleurs la plupart des personnages politiques enlèvent le leur dès lors qu’ils sont devant un micro ! Donc, je ne peux qu’être d’accord avec cet ajustement de dernière minute concernant les enseignants.

Mais peut-on faire sérieusement un cours sans dialoguer avec les élèves, à part à la Fac en amphithéâtre ? Va-t-on alors entendre ceux qui répondent aux questions ou ont des remarques à formuler ? Par contre on risque d’en entendre certains en profiter pour chercher à chahuter en se plaignant du masque qui les énerverait ou les empêcherait de respirer. Et que prévoit notre ministre pour l’élève qui ne porterait pas ou mal son masque ? une amende à 135€… pour l’élève ou pour le prof qui n’a pas réussi à faire respecter les consignes sanitaires ?

Et qui sera tenu pour responsable en cas de transmission de Covid, en classe, à la suite de masques ôtés par des élèves récalcitrants ou joueurs ?

Quoi qu’il en soit, J-M Blanquer l’affirme : « l’Éducation Nationale est prête » (comme l’armée en 1939 ?)

16 août 2020
Deux années de galère pour les « décrocheurs » ! L’absurdité dans laquelle nous nous trouvons.

Profitant de la crise économique liée à la Covid-19, les bien-pensants du monde politique de tous bords nous parlent abondamment des « décrocheurs » de l’enseignement qui, à les entendre, auraient été engendrés par cette crise.

Malheureusement
ces décrocheurs sont de plus en plus nombreux depuis des années, Covid-19 ou pas Covid-19. C’est le système éducatif qui en est la cause et non le terrible virus actuel. En effet, tout est fait pour que les décrocheurs potentiels décrochent en lançant un ouf de soulagement. Car au lieu de les valoriser régulièrement, et surtout individuellement, en cultivant leurs centres d’intérêt (ils en ont tous au moins un), on les canalise vers des études standardisées qu’on leur fait poursuivre d’année en année, qu’ils aient ou non compris ce qu’on leur lançait à la tête. Et après, on s’étonne qu’ils décrochent !

L’avantage avec la Covid-19, avantage pour notre monde politique bien sûr, est qu’elle lui permet de mettre en place un vieux rêve politicien : réussir à faire croire aux parents qu’on s’intéresse réellement à leurs enfants en leur faisant suivre des études en continu. Suivre de loin ou pas n’est pas son problème, à ce monde politique, le tout est que ce soit en continu et sur les seuls sujets qu’il a définis.

En ce moment, comme le nombre important de demandeurs d’emploi ne faiblit pas, comme la crise actuelle est loin d’arranger la situation, comme dans la vraie vie on ne va pas savoir quoi faire des décrocheurs âgés de 16 ans…, on va les maintenir prisonniers dans leur carcan avec une formation professionnelle obligatoire jusqu’à 18 ans ! (Décret n°2020-978 publié au JO du 6 août 2020 et applicable à la va-vite, dans moins d’un mois !)

Si c’était pour leur bien, pour qu’ils apprennent quelque chose qu’ils aiment apprendre, je serais tout à fait partante, mais en fait ce n’est que pour doper momentanément les statistiques des demandes d’emploi que l’on impose aux « décrocheurs » deux années de galère de plus ! N’est-ce pas l’absurdité dans laquelle nous nous trouvons ?

9 août 2020
Une bonne rentrée scolaire ça ne se prépare pas en cinq minutes !

Le 30 juillet 2020 le ministère de l’Éducation Nationale publie, dans son Bulletin Officiel (BO), les modifications des programmes dans l’enseignement primaire et secondaire : 64 pages pour le cycle 2 ; 98 pages pour le cycle 3 et 138 pages pour le cycle 4.

Et alors ? Alors ces modifications de programmes entrent en vigueur à compter de la rentrée scolaire 2020, c’est-à-dire un mois après leur parution. Galère donc pour les membres des corps professoraux concernés qui ne se seraient pas précipités sur le BO, pendant leurs vacances, et qui ne se seraient pas mis au travail dare-dare pour modifier leurs progressions ! En plus, je ne parle pas de ceux qui ne connaîtront que seulement début septembre la ou les classes qu’ils auront en responsabilité. Du coup, ils devront agir plus que dans la précipitation, vite fait bien (?) fait !

Contrairement à l’exemple que nous montrent les hauts fonctionnaires de l’Éducation Nationale, en sortant leurs modifications de programmes au milieu des vacances estivales, une bonne rentrée scolaire, ça ne se prépare pas en cinq minutes !

2 août 2020
« Et l’on s’en fout d’attraper la… Covid »

« Et l’on s’en fout d’attraper la vérole, et l’on s’en fout pourvu… ». La suite vous la connaissez certainement car il s’agit d’une chanson de fac, paillarde, de corps de garde, reprise en chœur pendant des décennies et des décennies, par des jeunes au cours d’attroupements festifs.

Les temps ne sont plus les mêmes mais les motivations demeurent et, actuellement, en matière de sécurité médicale rien n’a vraiment changé ! « Et l’on s’en fout d’attraper la Covid, et l’on s’en fout… » pourvu qu’on se serre en troupeaux, les uns contre les autres, quitte à créer ainsi des foyers de dissémination d’un virus auquel profite la gestion hésitante d’un pouvoir politique tiraillé entre les scientifiques ne sachant rien mais disant tout à la télé, les affairistes sachant bien ce qu’ils veulent, et les media attirés par les débats même creux.

En fait, dès qu’il y a un problème grave de société, les gouvernements ne savent que faire appel au civisme de chacun, civisme quasi inexistant dans les cas de « Et on s’en fout d’attraper… ». Ils n’osent pas prendre une décision tranchée et claire, dans un sens ou dans un autre, de peur de se mettre évidemment à dos une partie de leur électorat.

Et dans un petit mois, va malheureusement se reposer le problème Covid pour la rentrée scolaire. Notre ministre de l’Éducation a tout prévu, une fois de plus, avec des décrets qui s’annulent les uns les autres à quelques jours d’intervalle. Finalement, ses décisions vont-elles être du style « il faut », telles celles inapplicables de la sortie de confinement, ou « il faut » mais cette fois-ci applicables ? À moins qu’elles ne suivent le conseil récent du professeur Caumes, infectiologue de la Pitié-Salpêtrière à Paris (lire Le Parisien du 1er août 2020) qui, au sujet des jeunes, a dit à l’attention du Gouvernement : « En les laissant se contaminer, ils participeront à l'immunité collective et elle sera plus importante à la rentrée, dans les écoles et les universités, même si cela aura des conséquences ».

Du coup, la chanson pourrait alors devenir : « Et l’on s’en fout qu’ils attrapent la Covid… », et même, pourquoi pas : « On aimerait bien qu’ils attrapent la Covid… » !

26 juillet 2020
6,5 milliards d’Euros pour aider qui ?

Jeudi dernier, 23 juillet 2020 (ma précision sur la date est pour ceux déphasés par les vacances), Jean Castex était en visite à Besançon où il présentait son plan jeunes : « un jeune, une solution ».

Sa promesse : dépenser 6,5 milliards d’Euros pour aider les entreprises à embaucher les jeunes entrant sur le marché du travail. Sur quel marché, après tous les licenciements Covid-19 dont j’ai entendu parler ?

À un moment de son discours, notre Premier ministre a eu cette phrase à l’attention de J-M Blanquer, présent : « Très généreux en matière de baccalauréat cette année », phrase qualifiée de « trait d’humour » et de « pique » par des journalistes.

Effectivement, comment interpréter cette phrase ? Quel message a donc voulu faire passer J. Castex car, au cours d’un discours officiel, chacun sait qu’un trait d’humour n’est jamais anodin !

Je me perds en conjectures et y vois plusieurs interprétations :
-Trop de Bacs tue le Bac (95,7% de réussite en juillet) !
-Voilà à quoi l’on arrivera pour le Bac 2021 avec le « contrôle continu » non contrôlé mis au centre de la notation !
-Attention à ne pas rééditer, pour la cession de septembre prochain (septembre 2020), la méthode « juillet 2020 » car on ne saura plus où mettre les nouveaux bacheliers entrant à l’Université. Plus grave encore, comme il y aura alors peu de non-bacheliers en demande d’emploi, mes 6,5 milliards seront vus par certains plus comme une aide pour les entreprises qu’une aide pour les jeunes.

Personnellement, je n’ai pas encore tranché. Ce sera peut-être après les résultats de septembre !

19 juillet 2020
Il donne des leçons au lieu de donner des temps de formations.

En avril 2018, déjà, J-M Blanquer avait « appris » aux maîtres du primaire à enseigner la lecture en leur pondant un épais guide de recommandations didactiques qu’ils devaient digérer seuls dans leur coin, car il n’était pas question de leur « faire cadeau », en plus, d’heures de formation sur ce sujet.

En juillet 2020, cette semaine, bis repetita, J-M Blanquer a publié à l’attention des enseignants, pour améliorer la rentrée 2020, un ouvrage de 210 pages sur « la grammaire du français » ; un dossier très structuré qui pourrait être fort intéressant à trois conditions :
-premièrement, qu’il ne sous-entende pas implicitement que les enseignants sont des ignares à qui il est indispensable de le rappeler.
-deuxièmement, si par hasard tel était le cas (à qui la faute ?), un ouvrage technique de 210 pages nécessite d’être accompagné par de nombreuses heures de formation, afin d’être bien assimilé. Où sont-elles, ces heures ?
-troisièmement, que dans l’ouvrage, si l’on veut donner des leçons, on ne mélange pas tout et son contraire ! C’est-à-dire ? Je ne vais prendre qu’un exemple.

Page 73, on y parle de la « négation ». Sujet hyper important lorsqu’on sait que réussir à formuler dans sa tête la négation d’une phrase que l’on est en train d’entendre ou de lire (entre autres de politiciens, d’éditorialistes, d’enseignants…), c’est souvent s’apercevoir qu’ils sont en train de nous rouler dans la farine !

Or, dans cet ouvrage sensé apprendre à concevoir la négation d’une phrase, si la définition de base est correcte (« La négation est fondamentalement un opérateur logique qui inverse la valeur de vérité de la proposition : si une proposition est vraie, sa négation est fausse et si une proposition est fausse, sa négation est vraie. »), la suite l’est malheureusement beaucoup moins !

Exemples décrédibilisant l’ouvrage :
« Elle ne travaille guère (négation de Elle travaille beaucoup) »
Non, la négation de « Elle travaille beaucoup » est : « Elle ne travaille pas beaucoup » ce qui signifie qu’elle pourrait même ne pas travailler du tout !

« Elle ne travaille jamais (négation de Elle travaille toujours) »
Non, la négation de « Elle travaille toujours » est « Elle ne travaille pas toujours » ce qui signifie qu’elle pourrait aussi travailler de temps à autres ! Etc.

Il y a ainsi, dans cet ouvrage « Blanquer », une confusion entre la négation de logique mathématique sur laquelle il s’appuie, et les parfois fausses négations de langage français dont je viens de donner deux exemples. Après ça, comment voulez-vous qu’enseignants et élèves y comprennent quelque chose !!

Entre parenthèses, dans cet ouvrage rédigé sous la direction de deux hommes, la grande majorité des exemples sur la forme négative mettent en scène des personnes de sexe féminin. Faisant état de confusions dans la logique, je m’interroge : est-ce un simple hasard ?

Bon, comme il faut bien terminer ce billet à un moment donné, j’arrête ici en concluant que J-M Blanquer ne change pas beaucoup et continue à vouloir donner des leçons, parfois mauvaises, aux enseignants au lieu de leur donner des temps de formations.

12 juillet 2020
La petite souris m’a dit : Jean-Michel Blanquer semble irremplaçable !

Mercredi dernier, j’étais encore sous le coup de l’annonce officielle de l’avant-veille, faisant état de la reconduction de notre ministre de l’Éducation Nationale dans ses fonctions. De plus, la veille, des collègues m’avaient fait savoir que chez eux les résultats du Bac avoisinaient, ou pour certains atteignaient, les 100%. 100% pourquoi pas, me direz-vous ! Je m’en serais même réjouie s’il ne s’était pas agi d’une vaste mascarade nationale purement démagogique, car, aux dires de mes collègues, le nombre d’ignares reçus dépassait l’entendement.

Soudain, un enseignant dépité de plus me contacte et me transfère un courriel envoyé par l’un des élèves qu’il avait désespérément tenté, en cours à distance, de mettre presque à niveau : « Sayer, j’ai eut le bac. Merci pour tous. » (Remarque : « Sayer » n’est pas le nom de l’enseignant mais une partie de phrase compréhensible uniquement en phonétique).

Je suis allée immédiatement méditer dans le hamac de mon jardin. C’est là que la petite souris m’est apparue et m’a raconté ce qu’elle avait cru voir et entendre dans le bureau du Président de la République, quelques jours auparavant.

-Entre mon cher ami et assied-toi ! Comme tu t’en doutes, j’ai une proposition importante à te faire.

L’homme, que la petite souris avait déjà vu de nombreuses fois dans les salons, était souriant car il se doutait qu’un ministère lui tendait les bras.

-Mon cher ami, à toi de choisir. Je vais te faire deux propositions : le ministère de l’Éducation Nationale ou…
-« Ou » ; je choisis « ou » sans hésitation… si… si tu n’y vois pas d’objection bien sûr !
-Mais… je ne t’ai encore rien dit sur l’autre ministère !
-Certes, mais succéder à qui tu sais, avec toutes les bourdes, les ordres irréalistes, les affirmations erronées, les volte-face, le Bac encore plus dénaturé que d’habitude, et j’en passe, accumulés semaines après semaines… c’est mission impossible. C’est le suicide politique assuré pour celui qui le remplacera en ce moment !
-Je me doutais de ta réaction. C’est entre autres la raison pour laquelle j’ai prévu d’élargir le champ d’action de ce ministère en lui associant les sports ! Alors, toujours pas intéressé ?

L’homme hésite puis regarde son interlocuteur droit dans les yeux :
-Je n’hésitais pas pour te répondre « non » une nouvelle fois. Je m’interrogeais juste pour savoir si j’allais oser te parler de notre orientation vers le quasi 100% de reçus au Bac de cette année. 100% non à cause de la Covid-19 mais à cause d’un Bac en soi-disant « contrôle » continu qui ne contrôle plus rien et préfigure celui encore plus politiquement électoraliste de 2021.

Ensuite, poursuit la petite souris, j’avoue ne pas avoir compris ce qui se disait à mots couverts. Les deux interlocuteurs semblaient d’accord sur tout. Il y était question de Droite et de Gauche, de chômage galopant, de fausses élites inutiles, d’électeurs… et lorsque l’homme est ressorti du bureau, le sort du ministère de l’Éducation Nationale était semble-t-il réglé.

Visiblement, le lundi soir, son ministre avait dû être jugé irremplaçable !

5 juillet 2020
Jean-Michel Blanquer face aux magouilles de son Bac 2021 ?

Sans la Covid-19, le Bac 2020 aurait dû se passer « normalement », comme avant, en attendant le nouveau Bac Blanquer de 2021 qui sera essentiellement en « contrôle continu » et dont j’ai déjà dit tout le mal que j’en pensais. Ai-je changé d’avis ?

Que nenni ! Et la Covid-19 m’a renforcée dans l’idée que le Bac 2021 avait été créé par un amateur inconscient ou un homme très conscient des magouilles potentielles qu’il y introduisait.

La preuve ? La Covid-19, par le confinement qu’elle a engendré, a fait que le Bac 2020 s’est réduit à un contrôle continu total et imprévu, préfigurant donc celui de 2021.

Les notes dont disposent les membres du jury pour chaque candidat ont été saisies par leurs enseignants sur le logiciel ministériel « Lotanet » (Lotanet, comme LOTerie viA InterNET ?).

Cette année exceptionnelle de « Covid-19 » c’est leur seule moyenne annuelle qui permet d’attribuer ou non le Bac et les éventuelles mentions. Et, pour ne pas léser les élèves au parcours troublé par le confinement, dans chaque matière, seule la moyenne entre le 1er et 2ème trimestre, arrondie à l’entier supérieur, devait impérativement figurer sur Lotanet.

En analysant en détail les livrets des candidats par exemple proches du 10 fatidique, afin de leur décerner ou pas le Bac, certains jurys se sont alors aperçus que, parfois, des moyennes du 3ème trimestre avaient été prises en compte dans la moyenne du Bac !

Bof ? Pas du tout car une analyse alors plus fine de ces candidats montre que certains lycées ont volontairement introduit dans Lotanet des moyennes ultra gonflées pour le 3ème trimestre. Ces lycées peu futés ont ainsi attiré l’attention en ayant un pourcentage potentiel de reçus de 100% ! Je dis « pourcentage potentiel » car une commission spécifique a été créée afin de statuer sur ces cas.

Toujours est-il que cet exemple concret de magouilles, ayant le temps d’être affinées pour le Bac 2021, montre clairement que le Bac Blanquer, tel qu’il est prévu, est la porte ouverte aux abus en tous genres. Mais n’est-ce pas finalement l’objectif voulu ou mal compris par notre ministre ?

28 juin 2020
Décrochage scolaire : quand Jean-Michel Blanquer décrochera-t-il lui-même?

Comme pas mal de ses prédécesseurs, assis sur son trône de l’enseignement public, notre ministre actuel semble nous prendre pour des cons-sommateurs d’école ! Malheureusement il n’est pas le seul dans ce cas !
En mai, les écoles auraient ré-ouvert tout particulièrement pour aider les « décrocheurs » à ne pas décrocher ! Comme si ces derniers, avides de suivre les cours auxquels ils ne participaient déjà pas auparavant, se lamentaient dans leur coin espérant se retrouver au plus vite face au tableau, symbole du Savoir absolu les attirant avec force !

Et comme, quelques semaines après la « reprise », le nombre de « décrocheurs » absents était toujours considérable, notre ministre a même incité les voisins de ces élèves à aller leur expliquer qu’ils avaient, pour leur bien, intérêt à retourner en classe !

Cette attitude ministérielle, mis à part son objectif démagogique sans doute largement dominant, montre par son insistance que nos gouvernants, volontairement ou pas, n’ont rien compris aux causes du décrochage scolaire !

Les décrocheurs aspirent souvent à un autre enseignement, à l’apprentissage d’autres matières dans lesquelles ils excelleraient mais… la doctrine dominante, depuis des années, est l’uniformité, la pensée unique, le moule unique, l’école unique à laquelle tous les jeunes doivent se soumettre sous prétexte qu’une certaine « élite » en a décidé ainsi !

Si notre ministre actuel veut se singulariser en faisant du neuf, je l’invite à repenser l’école en termes de diversité dans tous les domaines et en « décrochant » lui-même de la médiocrité de l’unicité.

21 juin 2020
Contrairement au Covid, le ridicule ne tue pas !

Avez-vous lu le communiqué de presse du 12 juin, émanant de Jean-Yves Le Drian, notre ministre des affaires étrangères ? Non ?
« Le Royaume-Uni a choisi de mettre en place le 8 juin une obligation de quatorzaine pour les voyageurs en provenance de France. Ainsi, à compter du 15 juin, les voyageurs en provenance du Royaume-Uni ne feront plus l’objet de restrictions d’entrée sur le territoire national [français] liées à la lutte contre le COVID-19 mais resteront, jusqu’à nouvel ordre, invités à observer une quatorzaine à leur arrivée. » NA !

C’est ce que l’on appelle la réciprocité diplomatique. Mais à une nuance près tout de même car, cette réciprocité ne faisant pas les affaires du tourisme français, le Consulat général de France à Londres précise le mot « invités », de la fin de la phrase que je viens de vous recopier, par le texte suivant :

« Les voyageurs en provenance du Royaume Uni, quelle que soit leur nationalité, sont invités à effectuer une quatorzaine volontaire depuis l’entrée effective de cette mesure le 8 juin. »
Et s’ils ne sont pas volontaires pour effectuer cette quatorzaine ? Ils feront ce qu’ils veulent ! Qu’on se le dise ! On ne marche pas sur les pieds (nickelés) du gouvernement français !

Pourquoi ai-je évoqué cet épisode diplomatique musclé ? Pour le relier à notre ministre Blanquer qui réouvre à chaque élève et dès demain toutes les écoles et tous les collèges. Mais il lui a fallu aménager le protocole sanitaire d’accueil sans tomber dans le ridicule des 50 pages pondues pour le déconfinement du 11 mai dernier.

Pour pouvoir accueillir tous les élèves, comment faire ne serait-ce qu’au niveau du verrou de la distanciation physique ? S’inspirer semble-t-il de son collègue des Affaires étrangères. C’est ainsi qu’il a écrit :

« Dans les écoles élémentaires et les collèges, le principe est la distanciation physique d’au moins un mètre lorsqu’elle est matériellement possible dans les espaces clos (dont la salle de classe) […] »

Et si ce n’est pas possible, il n’y aura qu’à les coller les uns à côté des autres, le principal étant que « tous » les élèves retournent en classe. Le rectorat de Créteil a même émis l’idée de supprimer toutes les tables pour gagner de la place. Il est vrai qu’à une certaine époque les scribes étaient assis par terre, en tailleur ; alors pourquoi pas les élèves ?

Contrairement au Covid, le ridicule ne tue pas !

14 juin 2020
Dénigreurs de profs : allez passer votre grogne sur leur ministre !

Cette semaine, sans attendre l’allocution de notre Président et ses décisions prises, je vais parler de cette honteuse campagne médiatique de dénigrement des enseignants considérés par certains comme ayant été des « glandeurs » pendant le confinement, et continuant de l’être !

Pendant le confinement, malgré leur impréparation, les enseignants ont fait ce qu’ils pouvaient faire avec les moyens informatiques dérisoires mis à leur disposition par leur ministre. Ce dernier s’était bien sûr vanté auprès des parents en affirmant avec aplomb, le 26 février dernier, que l’Éducation Nationale était prête à ce genre d’exercice, avant d’avouer, plus tard, l’existence de nombreux « trous dans la raquette » !

Parmi ces « trous » il y avait, bien sûr, les systèmes informatiques disparates, saturés, inaccessibles, et j’en passe. Il y avait aussi certains enseignants, de bonne volonté, ayant eu du mal à structurer leurs cours en ligne car, je regrette de devoir le rappeler, mais on ne s’improvise pas, du jour au lendemain, expert dans l’art de passer à la télé ou de créer un cours sur vidéo !

Contrairement à ce que j’entends souvent dire, la pédagogie n’est pas innée ! Et la pédagogie en face-à-face n’est pas la pédagogie par caméra interposée ! D’ailleurs la rectrice de l’Académie de Lille n’a-t-elle pas avoué, récemment : « Il faudra tirer les leçons de la crise et professionnaliser l’enseignement à distance » ?

Passons maintenant au déconfinement et à l’absence de 40% d’enseignants dans les établissements scolaires (estimation source ministère de l’Éducation Nationale).
Cela étant, ces 40% se subdivisent en 35% qui assurent les cours à distance pour les nombreux élèves restés chez eux et, du coup, la polémique dont je parlais en début de ce billet semblerait porter sur les 5% restant. Curieusement, pour ces 5%, le ministère n’a pas révélé le nombre d’enseignants ayant des problèmes de santé incompatibles avec leur présence dans les établissements scolaires eu égard aux circulaires sanitaires draconiennes et presque ubuesques publiées par leur propre ministre !

Je dirais alors simplement à ces dénigreurs de profs : allez passer votre grogne sur leur ministre !

7 juin 2020
A propos de la nouvelle circulaire « Blanquer » une petite souris m’a dit…

Circulaire du 4-5-2020 (NOR : MENE2011220C) : « les cours (dans le secondaire) se déroulent en groupe comprenant au maximum 15 élèves dans le respect des règles de distanciation… »

Circulaire du 3-6-2020 (NOR : MENE2013716C) : la circulaire précédente est abrogée et il n’est plus fait mention, pour le secondaire, du nombre maximum d’élèves.

Du coup, le secrétariat général de l’enseignement catholique (SGEC),
enseignement privé sous contrat avec l’Etat, informe ses chefs d’établissements sur le fait que le nombre d’élèves par classe n’est plus limité à 15, à condition que soient toujours respectées les règles de distanciation sociale entre les élèves. Certains media s’émeuvent alors de cette « interprétation » des textes par le SGEC.

Moi, ce qui m’émeut, ce n’est pas la réaction du SGEC qui, ici, fait une analyse cohérente des textes ; c’est celle de notre ministre Blanquer qui, dans le même temps, ne médiatise pas cette suppression de limite à 15 par sa nouvelle circulaire !

Entre nous, n’avez-vous pas constaté que notre ministre ne perd jamais une seconde pour annoncer une nouveauté applicable dans ses établissements scolaires ? Et ici, il ne dirait pas un mot sur cette disparition de la limite à 15 ! Curieux !!

Le sujet m’a tant torturé l’esprit que la nuit dernière, dans mon sommeil, une petite souris est venue me relater une discussion entre le Secrétaire Général de l’Enseignement Catholique et le Ministre lui-même :

-Mon cher, j’ai de nombreux parents qui se plaignent. Ils ont payé pour les études de leur progéniture et mes établissements sont déficients.
-Mon très cher, faites référence à la Covis-19, comme je le fais moi-même.
-Mon cher, votre enseignement public est gratuit, pas le mien. Les vols d’avion, les réservations de trains et que sais-je sont remboursables… pourquoi pas mes cours ?
-Mon très cher, ne faites-vous pas faire vos cours par télé-enseignement, comme moi ?
-Mon cher, c’est exact, et avec le même succès que vous, si on peut parler de succès pour pas mal de ces types de cours pour lesquels les enseignants ne sont pas préparés ! Alors, je vais droit au but : peut-on au moins supprimer cette limite de 15 élèves par classe, ce qui me permettrait de satisfaire les parents grincheux ?
-Mon très cher, on peut effectivement s’entendre sur les termes de la nouvelle circulaire que je suis en train de peaufiner mais, personnellement, je ne le crierai pas sur les toits car la mesure risque de ne pas être bien accueillie par mes enseignants qui, comme les vôtres, avouons-le, font déjà actuellement plus de la garderie que de vrais cours !
-Mon cher, d’avance merci…
-Mais, par contre, mon très cher…

Et la discussion s’est poursuivie au sujet de la rentrée de septembre. J’avoue ne pas avoir tout compris. Et d’ailleurs, le « langage souris » m’étant quelque peu obscur, je dois bien reconnaître que j’ai peut-être très mal interprété la discussion que je viens de relater !

31 mai 2020
À quand un vrai Bac reconnu dans le monde entier ?

En ce moment, nous assistons à une polémique à propos des candidats de l’enseignement privé hors contrat au Bac 2020. Je rappelle que cet enseignement est indépendant de l’Éducation nationale et enseigne comme il l’entend. Or, cette année, Covid-19 oblige, faute de la tenue des examens du Bac, notre ministre a décidé que les jurys devront tenir compte, en toute confiance, des notes données par ces établissements privés à leurs candidats. Vu sous cet angle, c’est une aberration, sauf…
Sauf si… Avec LUCIDITÉ, je me suis demandé ce que valait actuellement le Bac donné à quasiment tous ceux qui s’y présentent. L’an dernier, session de juin : avec « magouillage » de notes, plus de 91% de réussite au Bac général ! Du coup, LUCIDITÉ m’a alors dit : « actuellement, s’agissant d’un examen qui, internationalement parlant, ne vaut plus rien et ne persiste que pour brosser les parents (électeurs) dans le sens du poil, comme les établissements du privé ne semblent globalement pas plus mauvais que ceux du public, leur faire confiance ne coûte pas grand-chose ! »

Depuis longtemps « on » illusionne les parents et les élèves sur la valeur du Bac et « on » feint, ensuite, de s’étonner que les étrangers boudent de plus en plus les Universités françaises dont la porte d’accès est justement ce Bac médiocre ! La Covid-19 aura peut-être au moins eu le mérite de montrer, à certains électeurs, que, par exemple, en matière de médicaments et de recherche pharmacologique où la France était excellente, elle a délocalisé ses usines, puis ses laboratoires de recherche et dépend maintenant presque exclusivement de la recherche étrangère où se dirige une partie de nos futurs chercheurs !

Cette nouvelle polémique au sujet du Bac me ramène donc au sujet primordial qui me tient à cœur depuis des années à propos de l’Université française : plus qu’une simple attestation de présence, à quand un vrai Bac reconnu dans le monde entier ?

24 mai 2020
Quand une députée ne semble pas bien comprendre le français !

Le 19 mai 2020, une députée a déposé une proposition de Loi afin de modifier l’article L132-2 du Code de l’éducation qui est actuellement ainsi rédigé : « Dans le cadre du service public de l'enseignement et afin de contribuer à ses missions, un service public du numérique éducatif et de l'enseignement à distance est organisé pour, notamment (…) »
Mais, pour elle, « est organisé » sous-entend « si on en a envie », tout comme le serait donc par exemple « La rue est en sens unique », bof, si j’en ai envie ; ou « l’impôt est à payer », re-bof, si ça me plait, ou encore « la Covid-19 est à surveiller de près », re-re-bof, si j’en ai le temps… !

La preuve ? Elle demande le vote d’une Loi avec pour article unique le remplacement, dans une phrase du Code de l’éducation (voir ci-dessus la phrase), de « est organisé » par « est obligatoirement organisé » !!
Pense-t-elle que les députés, n’ayant pas grand-chose à faire depuis quelques temps, auront ainsi, grâce à elle, du pain sur la planche et une occasion sérieuse de passer à la postérité ?

Comme dans l’exposé de ses motifs de Loi modificative cette députée semble très à l’aise avec le « Massive Open Online Course », le « Virtual Learning Environment », et j’en passe, je suppose donc qu’en revanche, elle risque de ne pas bien comprend le français, ce qui est navrant pour une députée votant des lois !

17 mai 2020
En France, apprend-on à ne pas critiquer le gouvernement ?

Le 12 mai, L’OBS en a fait un dossier. De quoi s’agit-il, encore ? Le 4 mai dernier, le ministère de l’Éducation Nationale a publié une fiche (« Écouter et favoriser la parole des élèves ») sur son site :

https://eduscol.education.fr/

Il s’agissait d’aider les enseignants à accueillir les élèves après déconfinement en suggérant à ces mêmes enseignants des recommandations pédagogiques à mettre en œuvre au cours du processus de reprise des cours après l’interruption causée par le Covid-19.

« Des enfants peuvent tenir des propos manifestement inacceptables » lisait-on, (entre autres, des critiques à l’égard du gouvernement). Puis il était ajouté : « La référence à l’autorité de l’État pour permettre la protection de chaque citoyen doit alors être évoquée, sans entrer en discussion polémique. Les parents seront alertés et reçus par l’enseignant, le cas échéant accompagné d’un collègue, et la situation rapportée aux autorités de l’école. »

Ne cherchez pas ce paragraphe sur « eduscol », car depuis les immédiates indignations syndicales, cette fiche a été modifiée en douce. J’ai déjà dénoncé la pratique, le 13 mars 2020, à propos d’un autre sujet. Mais l’avantage de cette pratique est qu’elle autorisera peut-être certains à crier à la « fausse nouvelle » en lisant mon billet d’humeur ! (Veuillez m’excuser, mais je ne sais plus comment notre gouvernement dit fausse nouvelle en anglais !)

Le socle de base du primaire va-t-il intégrer cette nouvelle compétence anti-critique ?

10 mai 2020
Déconfinement et réouverture des maternelles : la logique « Blanquer »

Avez-vous eu la patience de lire attentivement les 54 pages du protocole sanitaire imposé aux maires et aux personnels de direction des établissements scolaires, par Jean-Michel Blanquer ? Si oui, vous avez certainement constaté que ce texte, ahurissant, montre que ceux qui l’ont écrit n’ont jamais mis les pieds dans une maternelle, ou qu’ils les ont mis à l’âge de 5 ans et qu’ils ne s’en souviennent alors plus très bien !

Pour m’intéresser aux mesures d’hygiène à faire respecter par les jeunes enfants, je passerai sur la désinfection, au moins une fois par jour des salles et plusieurs fois par jour des poignées de portes, interrupteurs, rampes d’escaliers… sous la responsabilité du personnel de direction, avec un désinfectant virucide conforme à la norme EN14476 et des lingettes, elles aussi, conformes à cette même norme (ou un substitut bien précis de ce type de virucide) !

Maintenant j’en viens à l’hygiène des enfants. Il faudra que leurs enseignants les fassent se laver les mains (pendant au moins 30 secondes) entre autres chaque fois qu’ils se sont mouchés (dans un mouchoir à usage unique, bien sûr, mouchoir à manipuler ensuite avec précaution) ! J’allais oublier : lavage des mains chaque fois qu’ils ont toussé ou ont éternué ! C’est beaucoup plus facile à écrire dans un ministère qu’à mettre en œuvre sur le terrain, à moins que chaque élève ait son accompagnateur !

Et ce n’est pas tout, loin de là ! J’en passe donc pour en venir aux cours, si l’on peut appeler cours ce qui sera enseigné, derrière un masque, à de jeunes enfants isolés les uns des autres et qui n’auront qu’une envie au lieu de rester sagement assis chacun dans leur coin : se parler, se toucher, échanger des objets entre eux. A ce sujet, la directive dont je parle note que « Si un matériel doit être transféré d’un élève à un autre élève, procéder à un nettoyage de désinfection (à l’aide d’une lingette désinfectante par exemple). »

Certains personnels et politiques ont parlé de maltraitance de ces enfants et ce d’autant plus que, jusqu’à la réouverture du 11 mai 2020, dans les écoles qui accueillaient les enfants des personnels soignants, le protocole était minimum. Les enfants avaient entre autres la possibilité de jouer ensemble et de s’échanger des objets ! Il faut dire qu’alors on croyait qu’ils étaient les plus contagieux tandis que maintenant on nous dit qu’ils ne le sont plus du tout. Cherchez l’erreur… il n’y en a pas, c’est la logique « Blanquer » !

3 mai 2020
Réouverture des écoles. Qui va laver les tables ?

Merci, covid-19 ! Curieusement, avant son arrivée très remarquée, les problèmes d’hygiène ne semblaient pas trop gêner dans les établissements scolaires, ni les parents ni les enseignants ni les administratifs.
Rien pour se laver sérieusement les mains après être allé aux toilettes et avant d’aller manger, rien pour les classes où n’importe qui avait déjà postillonné n’importe où lorsqu’on s’y installait, etc. À partir du 11 mai prochain, covid-19 oblige, chacun s’interroge au sujet de l’hygiène enfin renforcée dans les établissements scolaires. Il était temps !

Mais les questions soulevées par l’arrivée de l’hygiène en classe sont nombreuses. Aussi, aujourd’hui, je n’en prendrai qu’une seule : qui va laver les tables de classe, et les laver sérieusement, selon les règles de l’art, pour éviter tout risque de contagion ?

Comme la plupart des établissements manqueront d’agents de service, il m’est venu aux oreilles une solution imaginée par des personnels de direction, solution peut être soufflée par certains de leurs supérieurs hiérarchiques. « Les élèves laveront les tables ! Et cela aura un double avantage : une économie de salariés pour l’établissement et un apprentissage des gestes d’hygiène pour les élèves ! »

Exact ! Mais il y a un mais ! Les élèves, même encadrés, restent des élèves avec l’insouciance de leur âge et leur manque de professionnalisme. Effectueront-ils les bons gestes, aux bons endroits, même si on les leur apprend et même s’ils sont respectueux des normes ?

À ces personnels de direction, je ne poserai qu’une seule question : si vous êtes malade, afin de désengorger les milieux hospitaliers, et rester cohérents avec vous-même, aurez-vous l’idée de vous faire soigner par de jeunes étudiants en première année de médecine ?

26 avril 2020
La-Titi et la com’ du Dr Salomon

-Alors, ma Louloute, t’as fait ton devoir d’Histoire ? questionne La-Titi avec intérêt.
-Si tu parles de celui dans lequel nous devons faire un dossier sur la « dangerosité » des pays en fonction des homicides en 2016, il m’a pris un temps fou et c’était plutôt chiant, mais je l’ai super terminé !
-Ah ! s’étonne La-Titi, qu’y avait-il de chiant ? La liste des pays à étudier n’était pas longue et les pourcentages étaient faciles à trouver sur Internet.
-Les pourcentages, peut-être, mais après il fallait faire tous les calculs !
-Quels calculs, s’étonne La-Titi… aussitôt interrompue par sa copine exubérante.
-J’ai fait comme le Dr Salomon qui présente les bilans du Covid-19 tous les soirs à la télé devant les médias attentifs. Il affiche le nombre de morts de la journée. Donc j’ai calculé le nombre d’homicides pour chaque pays afin de les classer du plus grands au plus petit.
-Mais…
-Laisse-moi terminer, enchaîne la Louloute tout excitée : Russie : 15721 homicides ; États-Unis : 12280 ; Chine : 8766 ; Allemagne : 969 ; France : 872 ; Grande-Bretagne : 795… etc. Avoue que j’ai bien bossé, cette fois !
-Oui mais…
-En tout cas, surenchérit la Louloute, moi qui voulais aller faire un tour en Chine, j’ai changé d’avis ! 8766 homicides en 2016. Tu te rends compte ? Je demanderai à mes parents d’aller plutôt au Chili car mes calculs n’ont donné que 630 tués ; ou mieux… je resterai en Europe et j’irai en Lettonie, c’est moins dangereux, il n’y a eu que 66 homicides en 2016.

-Stop !!! arrive enfin à placer La-Titi. Tu es complétement à côté de la plaque, réfléchis un peu : il faut faire des calculs relatifs. Par exemple 50 homicides pour mille habitants est en réalité bien plus important que 100 homicides pour 10 000 d’habitants. Donc pour pouvoir les comparer il faut les ramener tous à un même nombre d’habitants, par exemple cent… d’où l’utilité des pourcentages !

Silence pesant de la Louloute qui fait les comptes dans sa tête : 50 pour 1000 fait 5%, 100 pour 10 000 fait 1%. Puis elle regarde à nouveau son dossier et s’exclame :
-Merde alors, j’ai tout faux. Pour les homicides, la Lettonie et le Chili sont nettement plus dangereux que la Chine ! Mais… et Salomon, à quoi sert tout ce qu’il dit tous les soirs pendant un quart d’heure ?

-À embrouiller les gens, c’est de la com’ qu’il fait !

19 avril 2020
Bac 2021. Monsieur Blanquer reste droit dans ses bottes.

Pour les élèves de première, leur réforme du Bac 2021 se poursuit, comme si de rien n’était.

Souvenons-nous de cette réforme lancée à la hussarde. Pour des questions politiciennes, le super nouveau Bac doit se tenir avant les prochaines élections présidentielles. Il n’est donc question ni de le repousser ni de le modifier et tant pis pour les élèves actuellement en classe de première.

Ces derniers ont déjà dû se passer d’une partie de la réforme du lycée puisqu’on leur a fait suivre, cette année, le nouveau programme de première sans qu’ils aient suivi le nouveau programme de seconde qui est en cohérence avec la réforme. Tant pis pour eux. De toute façon, ces élèves nés en 2003 ont été les souffre-douleur ministériels testeurs de toutes les réformes accumulées depuis leur naissance : modification de leurs programmes en primaire, modifications de ceux en collège avec un nouveau brevet qu’ils ont inauguré… et j’en passe. Alors, ils sont habitués à essuyer les plâtres, et des plâtres, il y en a à l’Education Nationale qui est LA spécialiste française des emplâtres sur une jambe de bois !

Et maintenant, avec ce coronavirus ? Aux dernières nouvelles, pour le Bac 2020 et le Brevet, toutes les épreuves orales sont supprimées, mais pour nos élèves de première, aguerris aux innovations tâtonnantes, il ne serait pas question de leur supprimer cette année l’épreuve orale de français nouvelle formule de leur Bac 2021 ! Elle est dans les textes Blanquer ; elle doit donc se tenir, même s’ils n’y ont pas été sérieusement préparés avec une réforme faite au cours de leur cycle et du confinement actuel. Mais les pertes de programmes non compensées ne font-elles pas partie de leurs habitudes ?

Aussi, monsieur Blanquer reste droit dans ses bottes : il a imaginé une réforme et il l’applique à la lettre (de français).

12 avril 2020
Chapeau, Jules !

Jules ?
Entendez par là « lycée Jules Richard », cet établissement parisien d’enseignement technique privé sous contrat avec l’État, non confessionnel et gratuit pour les élèves, et où j’ai jadis fait toute ma carrière d’enseignante.

Chapeau ?
En effet, quatre de ses enseignants de technologie passent une partie de leur temps de confinement chez eux à fabriquer des visières sanitaires sur des imprimantes 3D empruntées à leur lycée. Puis, ils les offrent gracieusement au personnel de santé qui en manque cruellement, comme du reste d’ailleurs, mais c’est un autre problème…

Il s’agit bien sûr d’une fabrication à partir de plans types et de consignes sanitaires permettant de créer des produits à usage médical. Et, si la production reste artisanale et modeste (quatre masques toutes les 2 à 3 heures pour Jules), je tiens ici à donner un coup de chapeau à mes anciens collègues.

5 avril 2020
La-Titi n’a pas peur du Bac 2020 !

-T’as entendu Blanquer au sujet de notre Bac ?
-Qu’a dit quoi ? lui répond La-Titi depuis son smartphone.
-Cette année le Bac va être donné à partir des notes de contrôle continu des deux premiers trimestres. C’est affreux.
-Et alors ? s’amuse La-Titi joviale.
-Ris pas ! Je connais un prof qui,
chaque fois qu’il découvre les résultats de ses élèves, il dit à mes parents : « je comprends mal comment toutes mes brèles ont réussi à leur examen, alors qu’elles ont eu des notes minables tout au long de l’année ! »... Et moi, en ce moment, je fais partie de ses brèles, comme il dit !
-T’en fais pas, t’auras ton Bac ma Louloute ! affirme alors La-Titi avec conviction. Mes parents, eux, connaissent d’anciens membres de jurys disant que, les épreuves d’examen passées, entre les commissions d’harmonisation, les relèvements imposés de notes, les appels à la clémence, et tout, et tout… en temps « normal » le gouvernement finit par donner le Bac à presque tout le monde ! Alors imagine un peu, en ce moment, avec tout ce qu’il doit se faire pardonner par nos parents à propos de sa gestion du coronavirus et des masques !
-Quoi ?
-Mais oui, ma Louloute. Certains scientifiques ont commencé à avoir le droit de nous suggérer, à la télé, que tant qu’il y avait pénurie de masques le gouvernement se calait sur sa logique politicienne et nous affirmait qu’ils ne servaient à rien. Maintenant qu’il commence à y en avoir, il se cale sur la logique scientifique et nous dit qu’ils vont être obligatoires à porter !
-Quel rapport avec le Bac ?
-Pareil ! répond La-Titi ; le gouvernement adapte ses décisions en fonction des circonstances. Et pour le Bac, la commission d’harmonisation saura harmoniser pour le bien des électeurs ! Fais comme moi ma Louloute, moi, je n’ai pas peur du Bac 2020 !

29 mars 2020
Monsieur Blanquer vient de transformer nos élèves en cobayes !

Imaginez l’entreprise Patezani, produisant des pâtes alimentaires. Ses employés sont habitués à manipuler leurs matériels sur lesquels ils ont été spécialement formés, et à tester de façon quasi-continue les différentes étapes du produit en cours d’élaboration.

Faisant suite à un incident catastrophique,
leur directeur leur annonce de but en blanc : « le Grand patron nous fait savoir que, dès demain, de nouvelles machines seront installées. Elles sont numériques. En vous connectant sur le serveur de Patezani, vous les piloterez depuis chez vous. » Convaincu, ou faisant semblant de l’être, ce directeur en fait même de la pub à la télé ! «Chez Patezani, la continuité productive est assurée ! »

Croyez-vous sérieusement, consommateurs, que vous allez retrouver, dans les rayons de vos magasins d’alimentation, les pâtes Patezani que vous connaissiez ? Que nenni car, dans ce nouveau centre de production, parfois (surtout au début, ce qui peut être long) les liaisons informatiques seront saturées désorganisant le fonctionnement des machines ; parfois (et même souvent) faute d’apprentissage, certains employés ne réussiront pas à cliquer sur les bonnes icônes de leur ordinateur, rendant ainsi leur participation contre-productive malgré leur bonne volonté… Et surtout, surtout, les employés ne pourront plus effectuer les multiples tests qu’ils avaient coutume de faire in situ : contrôle en continu de la saveur, de la consistance… du produit en élaboration.

En résumé, on ne peut rien espérer faire de bon dans un changement précipité et radical de méthodes de travail, et bien prétentieux celui qui affirmerait ou chercherait à faire croire le contraire !

Alors ? Alors il en est de même pour monsieur Blanquer qui se gargarise de la mise en place de la « continuité pédagogique ». La continuité pédagogique signifie seulement que les élèves (et en plus pas tous) vont continuer à être accompagnés dans leurs apprentissages. Malheureusement les profs n’ont pas reçu de formation sur ce type d’accompagnement !

D’ailleurs des inspecteurs se plaignent de cette situation et le 24 mars dernier, leur doyen de Rennes constate que la continuité pédagogique est assurée certes… mais ajoute : « Désormais, c’est sa qualité qu’il faut interroger. [ …] Profitons de ce temps très particulier pour réfléchir et gagner en qualité dans les pratiques didactiques et pédagogiques. » Enfin du réalisme !!

Non monsieur Blanquer, contrairement à ce que vous avez affirmé il y a peu, l’Éducation Nationale n’est pas prête pour l’enseignement à distance.

La didactique et la pédagogie ne sont pas innées, contrairement à ce que depuis de nombreuses décennies on veut faire croire aux français. Et comme savoir enseigner en face à face, ce n’est pas savoir enseigner à distance, ce changement de contexte exige des formations spécifiques pour les enseignants !

En attendant, cette impréparation fait qu’actuellement, monsieur Blanquer, vous avez transformé nos élèves en cobayes tels de simples produits de consommation.

22 mars 2020
Masques et coronavirus : dilemme pour les profs de SVT !

Il y a un peu plus d’une semaine, vendredi 13 mars, Édouard Philippe sans doute influencé par le nombre 13 avait confirmé que le port du masque n'était pas utile chez la population et, depuis, nombre de médias lui ont emboîté le pas.
Il y a peut-être des profs de SVT qui ont la possibilité de pouvoir parfois dialoguer avec leurs élèves confinés chez eux, malgré les nombreux « trous dans la raquette » des cours en ligne (trous avoués cette semaine par monsieur Blanquer qui avait pourtant affirmé avec aplomb, le 26 février, que l’Éducation Nationale était prête à ce genre d’exercice). J’avais d’ailleurs dit ce que j’en pensais à l’époque.

Pour ces profs, quelle réponse donner aux élèves qui demanderont pourquoi les policiers, les personnels d’EHPAD, les conducteurs de bus… exigent d’avoir, comme les personnels hospitaliers, des masques antivirus alors que ces derniers, d’après le Gouvernement, ne sont pas utiles chez la population, dans les rues et les magasins alimentaires ?

Ces profs de SVT devront-ils alors tergiverser, sous prétexte qu’ils font partie des agents publics tenus de ne pas contredire le Gouvernement ou devront-ils, au risque de discréditer la parole de ce même Gouvernement, répondre qu’on a raconté des salades aux Français afin de masquer (c’est le cas de le dire) le manque de masques dans les stocks prévisionnels de crises ?

Gros dilemme pour ces profs des Sciences de la Vie et de la Terre !!!

15 mars 2020
Et l’hygiène dans les établissements scolaires ?

À la télévision, en ce moment j’entends parler d’hygiène plus que régulièrement, et c’est une bonne chose. Aussi, pour positiver
en ces temps difficiles de coronavirus, j’espère que notre ministre va faire siennes toutes les bonnes pratiques courantes d’hygiène dans les établissements scolaires !

Avez-vous vu nos jeunes se ruer tous à la cantine (ou restaurant) scolaire sans s’être lavé les mains ?
Avez-vous vu l’état de leurs lavabos, sans savon et sans moyens de s’essuyer correctement ?
Avez-vous vu leurs toilettes repoussantes où les filles n’osent même plus aller, entraînant des cystites ou autres complications rénales ?

Alors, Monsieur Blanquer, parler d’hygiène à nos jeunes, c’est bien ; et faire mettre en application l’hygiène dans les établissements scolaires, ce sera encore mieux !

8 mars 2020
Monsieur Blanquer est plus qu’un 49.3 à lui tout seul !

Il y a 5 jours, le ministère de l’Éducation Nationale a envoyé un questionnaire informatique de 4(9)3 questions aux enseignants, afin que ces derniers puissent faire remonter leur grogne et leurs aspirations à leur ministre.

« C’est super diront certains ; il va savoir ce que nous pensons ! »
Le problème est qu’il le sait déjà et feint de l’ignorer depuis son arrivée au pouvoir avec ses réformes mal ficelées.

Alors, à quoi va donc servir cette consultation ? Sans doute à faire croire aux parents que son ministère est une démocratie participative où chacun peut s’exprimer.

Puis notre ministre va publier une synthèse des doléances et attentes reçues. Et c’est là qu’il s’est donné toute latitude et possibilités pour affirmer ce qu’il veut affirmer, car il l’a bien précisé : les réponses au questionnaire sont « anonymes et confidentielles » ! Dans de telles conditions, qui pourra vérifier quoi que ce soit ?

En résumé, dans sa grande bonté notre ministre va autoriser ses enseignants à s’adresser à lui durant quelques jours (officiellement jusqu’au 17 mars), en toute confidentialité, sans laisser de traces. Puis, en tant que chef, il pourra alors dégainer son propre 49.3 (sans motion de censure) pour siffler la fin de la récréation et continuer à faire ce qu’il avait déjà l’intention de faire !

1er mars 2020
Le coronavirus est attendu de pied ferme par l’Éducation Nationale !

Le 26 février dernier, Jean-Michel Blanquer l’a annoncé haut et fort sur France-Inter : si l’épidémie de coronavirus (Covid-19) devait s’amplifier, « on serait capable de déclencher des enseignements à distance massifs »
Les déclencher, certes ! Mais efficacement, c’est à voir ! Surtout si l’on se réfère à ce que, d’après Le Figaro, semble avoir affirmé un proviseur des Hauts-de-Seine : les cours seront scannés et transmis aux élèves mis en quarantaine.

De quels cours parle-t-il ? De ceux de leurs enseignants, comme si ces derniers avaient l’habitude de rédiger leurs cours in extenso sur papier et ne faisaient ensuite que les lire bêtement devant leurs élèves ? Ces enseignants seraient alors de drôles de pédagogues ! Un cours, en effet, c’est une trame dont on développe les points en fonction des attentes et des réactions des élèves.

Alors, de quoi parle donc ce proviseur ? Peut-être, comme Jean-Michel Blanquer, d’autres cours déjà tout ficelés par le CNED. À part que le CNED, sauf à avoir une baguette magique dont j’ignore le potentiel, ne peut pas s’adapter spontanément à la progression des élèves, car il s’agit ici (coronavirus oblige), de remplacer des profs dans l’urgence, là où ils en sont de leur programme !

Une fois de plus, nous assistons à un coup du com’. Il y a quelques jours le Gouvernement nous disait qu’en France, avec notre remarquable système de santé, on n’avait rien à craindre. Ensuite il nous a dit que les hôpitaux étaient prêts à toute éventualité et que les diagnostiqués positifs y seraient pris en charge rapidement. Maintenant, il paraît que ces mêmes hôpitaux risquent d’être saturés et ne recevront que les cas graves, les autres porteurs connus devant rester chez eux…

Avec toutes ces imprécisions compréhensibles, le coronavirus est cependant attendu de pied ferme par l’Éducation Nationale où tout est déjà programmé !

23 février 2020
Et voilà !

Cette semaine, je dis « et voilà », comme tant d’autres depuis quelques temps !

Vous avez sans doute constaté que, dans les débats télévisés, de très nombreux participants usaient et abusaient à l’envi de ce « voilà », dans chacune de leurs phrases !
Et comme j’entends de plus en plus cet adverbe employé à tort et à travers, je pense que dans quelques temps les joutes verbales risqueront d’être difficiles à suivre car, ce « voilà » sert souvent à masquer tout un ensemble de non-dits.

Voici le résultat (un peu) futuriste, de ce que l’on verra, par exemple sur le thème de la suppression, à la rentrée 2020, de postes budgétaires dans le secondaire alors que le nombre d’élèves est en train d’augmenter :

X1 :-Et voilà, c’est une promesse de notre président !
X2 :-La promesse était de doubler les classes en primaire, et voilà pour le secondaire…
X3 :-À budget constant, voilà, on ne peut pas faire autrement et voilà !
X2 :-Et voilà, je ne vous le fais pas dire.
X1 :-Voilà, on déshabille Pierre pour habiller Paul, et voilà !

Et voilà en effet. Heureusement que les réalisateurs de telles émissions ont tout prévu et affichent le nom et la qualité de chaque intervenant, ce qui permet de savoir qui est pour ou contre le sujet abordé.

Et voilà !

16 février 2020
Intelligence Artificielle. Le « nouveau monde politique » prend-il les Français pour des cons ?

En décembre 2018, interrogé sur les causes du mouvement des « gilets jaunes », le président du groupe LREM à l'Assemblée Nationale avait estimé qu’au Gouvernement ainsi que chez les députés, une erreur avait été faite « …C'est le fait d'avoir été probablement trop intelligents, trop subtils, trop techniques… »
À chaque réforme, ce trop d’intelligence et de subtilité semble inciter notre Gouvernement à ne mettre en lumière que les points les moins clivants, comme le faisait en quelque sorte « l’ancien monde politique ».

Mon exemple d’aujourd’hui concerne une fois de plus le nouveau Bac, dans lequel presque chaque famille a un enfant impliqué.

L’objectif, mis en avant par le Gouvernement, était de simplifier le Bac et de le rendre plus juste en y incluant une dose très importante de contrôle continu. Soit ! Mais alors pourquoi avoir mis en place un contrôle continu (E3C) d’une telle complexité que plus personne ne s’y retrouve (enseignants, élèves et parents) ?

Erreur ? Amateurisme ? Manque de préparation ministérielle ? Que nenni ! Les E3C jouent un rôle voulu par le Gouvernement et inavoué de flicage, un peu à la manière des ordinateurs qui vous surveillent continuellement et permettent aux fournisseurs d’accès à Internet de savoir à peu près tout sur vous… à votre insu.

Les copies des E3C sont en effet scannées, corrigées sur ordinateur, puis stockées dans une banque de données ministérielle. Des programmes d’IA (Intelligence Artificielle) vont alors pouvoir les analyser et compiler les résultats obtenus.

Conséquences utilisables (par qui ?) : ce « qui » pourra alors savoir ce qu’a compris chaque élève, quel correcteur a mal noté, quel enseignant a mal fait son cours, quel établissement n’est pas à recommander…

Quoi qu’il en soit, ces résultats pouvant être bien ou mal utilisés, nécessiteront donc un contrôle dont il serait bon de connaître les modalités. Que compte faire notre Gouvernement en taisant ce problème ? La réponse est-elle dans le titre de ce billet d’humeur ?

9 février 2020
J-M Blanquer prend-il l’échec des E3C avec philosophie ?

Notre actuel « maître » (maîtrise de philosophie) relativise les perturbations et difficultés d’organisation de la première série d’épreuves E3C du futur BAC. À ce sujet, le 5 février il a dit aux Sénateurs : « elles se sont déroulées correctement dans environ 85% des lycées ». Et, notre ministre semble avoir pris les chiffres avec philosophie. Je me demande même pourquoi, à ce sujet, il n’a pas entonné la célèbre chanson de 1935 : « tout va très bien madame la marquise » !
Au sujet de l’expression « prendre avec philosophie », certains internautes la traduisent par : « je m’en fous, ce n’est pas grave et je verrai plus tard ». Cependant, J-M Blanquer va sans doute voir, mais un tout petit peu plus tard, comment modifier ces E3C mal engagés car on a appris que le 11 mars prochain le comité de suivi de la réforme du Bac allait lui proposer des améliorations pour la cession d’avril. Attendons donc !

Et en attendant, monsieur le philosophe, allez-vous prendre les couacs de la réforme du Bac avec philosophie, ou pas ?

2 février 2020
E3C. Je n’aimerais pas être proviseur.

Que se passe-t-il donc encore ?
Les épreuves E3C (dites de contrôle continu dans toutes les classes de première de l’enseignement public et de l’enseignement privé sous contrat) viennent de commencer. Et comme c’était prévisible, certains sujets sont mal adaptés à la progression des enseignants et posent donc des colles aux élèves. Sans compter que les copies dématérialisées créeront des problèmes certains à de nombreux correcteurs nécessairement rivés devant leur écran d’ordinateur !

Du coup,
des enseignants, des élèves et des parents ont demandé le report de ces premiers E3C. Il n’en est pas question, a répondu notre ministre qui s’en tient mordicus à son plan de bataille. Et les épreuves ont commencé, parfois dans le calme, parfois dans une agitation digne de mai 68.

Et les proviseurs, dans tout ça ?
Les proviseurs sont entre le marteau et l’enclume, souvent proches du marteau. Le marteau, c’est l’Administration centrale et ses réformes au pas de charge, entre autres du Bac ; réformes faites à la va-vite avec un amateurisme difficilement imaginable lorsqu’on n’est pas dans le bain (Actuellement, c’est plutôt dans le marigot). L’enclume, ce sont des élèves, leurs parents, et des enseignants côtoyés assez régulièrement. Alors, de quel côté pencher ? C’est la raison pour laquelle je ne voudrais pas être à la place des proviseurs mis devant des situations cornéliennes, car je ne tiendrais pas à être de ceux souvent « plus royalistes que le roi », ni de ceux à qui l’on imposerait de travestir la réalité.

Mais, quel avenir ont donc les lucides et les compréhensifs tracassés par leur rectorat qui, à la moindre interrogation sur le déroulement des épreuves E3C, au moindre questionnement de leur part, envoient dans leur établissement une équipe mobile académique de sécurité (EMAS), parfois même le DASEN en personne (directeur académique des services de l'Éducation nationale) afin que les épreuves aient lieu coûte que coûte ?

Dans de telles conditions, être proviseur, moi, je n’aimerais certainement pas !

26 janvier 2020
La-Titi et la réforme des retraites.

Il y a quelques jours, dans un établissement scolaire où les enseignants étaient en grève, un représentant de l’Administration, présent, avait rassemblé les élèves de 6ème et tentait en vain de les intéresser lorsqu’une élève, une certaine La-Titi, lui demande :
-M’sieur, pourquoi les profs font-ils grève ?

-Ils ne veulent pas qu’on recule l’âge de leur retraite, et ils ont tort (précision inutile : ce représentant était un macroniste convaincu). Ils ont tort, et je vais vous le démontrer tout de suite.

Puis il enchaîne :
-Les retraités sont payés par celles et ceux qui travaillent ; c’est ce qu’on appelle la « répartition ». Plus les gens travaillent longtemps, plus ils paient ; et donc, plus les retraités peuvent recevoir d’argent.

Devant l’attitude dubitative de certains élèves, le représentant de l’Administration ajoute, d’une voix plus soutenue :
-Si vous avez regardé attentivement les informations télévisées de ces derniers jours, vous avez pu constater que, sur toutes les chaînes, on a même montré des graphiques indiquant qu’en prenant sa retraite à 62 ans on touchait une certaine somme tous les mois, en la prenant à 65 ans on en touchait plus et en la prenant à 67 ans, on en toucherait encore plus par mois… et ça à vie ! Alors, vous voyez bien que la réforme est excellente, et sociale, et qu’elle aidera vos parents, lorsqu’ils seront retraités…
-…comme elle m’aidera moi aussi, ajoute-t-il avec un petit sourire de satisfaction.

-Alors M’sieur, lui répond La-Titi, si j’ai bien tout compris, j’espère qu’on vous donnera votre retraite à partir de 100 ans, pour que vous soyez millionnaire chaque mois !

19 janvier 2020
« Gouvernement et retraite : une pédagogie hors pair ? »

J’entends régulièrement dire que le gouvernement Macron manque de pédagogie ou a manqué de pédagogie pour expliquer sa réforme des retraites… Mais qu’est-ce que la pédagogie ? N’est-ce pas l’art de savoir faire passer des informations ?
En ce moment il me revient à l’esprit l’exemple d’une autre époque, avec une situation vécue par un de mes amis, il y a plus de 60 ans, alors qu’il était élève en classe primaire et transpirait sur les fractions.

Un jour, le directeur de l’établissement est entré dans sa classe et s’est assis au bureau, pour faire son habituel bilan mensuel. Arrivé aux notes de cet élève, il s’étonna de les voir si basses en calcul. L’institutrice les ayant justifiées par une faiblesse sur les fractions, l’élève fut appelé à venir au bureau où il voulut se justifier par un « mais je… » aussitôt interrompu par une gifle magistrale agrémentée d’un « ça c’est le numérateur » suivie d’un coup de tranchant de main dans les reins « ça c’est le trait de fraction » et d’une tape sur une cuisse « et ça c’est le dénominateur ».

Voilà une méthode pédagogique actuellement prohibée à l’Education nationale, et qui ne l’était sans doute pas à l’époque. Côté rendement, cette méthode avait-t-elle au moins porté ses fruits? Oui et non !

Non car mon ami en question s’est bien souvenu du trait de fraction mais a encore longtemps hésité au sujet de la place du numérateur et du dénominateur !

Oui, car il a retenu, comme tous ses petits camarades à qui la leçon était certainement aussi adressée, et c’était sans doute là l’objectif essentiel de cette leçon, que le directeur était le chef, celui qui savait, et qu’il n’y avait pas à discuter ses ordres mais à les appliquer.

Depuis quelque temps, en voyant les méthodes gouvernementales au sujet entre autres de la réforme des retraites, je repense souvent à cet exemple et je me demande de plus en plus si, justement, il n’emploie pas une pédagogie hors pair !

12 janvier 2020
« Zéro, zéro, Monsieur Champagne Blanquer et Cie ! »

Vous souvenez-vous de Monsieur Champagne, ce prof d’histoire-géographie très cultivé qui animait des émissions radio dont « La coupe interscolaire » au cours de laquelle il répondait à des questions d’auditeurs ? Chaque fois qu’il se trompait, un chœur chantait « Zéro, zéro, Monsieur Champagne, vous nous avez mal renseignés… »
Je chanterai très volontiers cette chanson à notre ministre actuel de l’Éducation nationale car, que s’est-il donc encore passé, au sujet de la réforme (pas celle des retraites, mais celle du Bac) ?

Le 10 janvier 2020, à propos de sujets issus de la BNS (Banque Nationale de Sujets, à ne pas confondre avec Banque Nationale Suisse) des chefs d’établissement ont reçu une alerte qui les mettait en garde en leur disant :
« Les sujets d’Histoire-Géographie et de Mathématiques de la voie technologique qui impliquent de rendre une annexe avec la copie ont été revus. Les sujets concernés disposent désormais d’une en-tête [sic la Mission du pilotage des examens du Ministère] au format SANTORIN. Les sujets de Mathématiques publiés jusqu’en début de semaine dernière sont, de leur côté, en train d’être corrigés (…). Nous vous conseillons pour tous les sujets imprimés avant le 23/12/2019 de les réimprimer si des modifications liées aux annexes ont été faites. »

En d’autres termes, il est dit que ce que le ministère avait publié (à la hâte avant les vacances de Noël), doit être relu et éventuellement réimprimé après correction !

Si à ces zéros j’en ajoute un supplémentaire pour avoir vu écrit « une » en-tête à la place de « un » en-tête (à moins que Mme Marlène Schiappa soit passée par là pour réformer un mot masculin), ce n’est plus seulement « zéro, zéro, Monsieur Blanquer… » que je devrai chanter, mais plutôt « zéro, zéro, ZÉRO, Monsieur Blanquer, vous nous avez mal renseignés… » !

5 janvier 2020
Bonne nouvelle, pour les enseignants du sous-contrat et du public ?

Nous avions l’impression que notre ministre, J-M Blanquer, nous méprisait, modifiant sans cesse les plans d’application de ses réformes comme pour espérer ainsi faire preuve d’autorité, voire d’autoritarisme, nous faisant ainsi sentir qui était aux commandes.
Et bien, depuis le début de la semaine, je n’en suis plus si sure et c’est peut-être une bonne nouvelle pour tous les collègues qui se sentaient snobés. Non, non, non, ce n’est pas du mépris réservé aux enseignants ! La preuve ? Le problème des tâtonnements et reports en matière de réformites n’est pas spécifique à l’Éducation nationale et en voici un exemple.

Dernièrement notre gouvernement s’est attaqué à la CAF (Caisse d’Allocations Familiales) clamant que dès le 01/01/2020, pour s’adapter et être au plus près de la situation des locataires, le montant de l’aide au logement sera réactualisé tous les 3 mois. Ainsi le reste à charge des locataires est susceptible d’être différent chaque trimestre ! Facile, tant pour les bailleurs que pour les locataires, de s’y retrouver et de mettre en place des virements automatiques !

Mais bof ! L’important, pour le gouvernement, n’est-il pas de réformer ? Et comme cette réforme de la CAF, comme celle de l’Éducation nationale, nécessite des moyens informatiques performants et réactifs et des agents formés, en début de semaine, les allocataires de la CAF et bailleurs ont reçu le courriel suivant : «i> Par ce mail, nous vous informons du décalage de la mise en œuvre de la réforme des Aides au Logement (…) cette réforme est repoussée au mois d'avril 2020 afin de garantir une meilleure fiabilité et sécurité sur son application ».

Alors, enseignants du public et du sous-contrat, sachez-le ! Il n’y a pas que pour vous que la mise en application des transformations (relatives entre autres au Bac) n’avance pas comme prévu, mais en désordre. Et notre ministre de l’Éducation nationale n’y est peut-être pour rien, à part de faire croire qu’il dirige quelque chose. N’est-ce pas une bonne nouvelle de début d’année 2020 ? Tout bien réfléchi… peut-être pas, et c’est sans doute le plus navrant !

29 décembre 2019
PLF 2020 définitivement adopté… sur fond de grippe intestinale ?

Le Projet de Loi de Finances (PLF), d’une importance capitale pour la suite des événements divers et variés français et, entre autres pour l’éducation nationale, doit être voté par nos députés.
Il a été définitivement adopté le 19 décembre dernier, par notre Assemblée nationale. C’était en séance publique ce qui, par la présence de spectateurs, a fortement dû gonfler le nombre de présents dans l’hémicycle car côté députés… Il n’y en avait que 107 sur 577 ! (77 ont voté pour et 30 ont voté contre ce PLF). Je dois cependant noter, avec une toute relative satisfaction, que certains de nos députés avaient fait un effort car deux jours plus tôt, toujours en séance publique et avant passage devant le Sénat, ils n'étaient que 49 présents ( toujours sur 577) pour voter le pré-PLF (36 pour et 13 contre). J’ai cru que les autres faisaient grève au sujet de la réforme des retraites mais il paraîtrait que non.

Alors, j’ai aussitôt pensé au Kenya, ce pays d’Afrique où une pilule « miracle », ne coûtant dit-on qu’un demi-dollar et ne ruinant donc pas le budget de l’État, permettait de lutter contre l’absentéisme (à l’école), absentéisme causé par une maladie endémique liée à des parasites intestinaux mal connus. Seraient-ils arrivés en France côté Assemblée national ? En fait, pour nos députés, y a-t-il eu : parasites intestinaux kenyans, simple gastro, grippe précoce, désintérêt pour un PLF dont le sigle, parmi la multitude des sigles actuels, ne leur disait rien de précis ?

Quoi qu’il en soit, pour 2020 je formule ici un vœu d’espoir : que l’on trouve une autre pilule miracle permettant de lutter contre l’absentéisme entre autres dans les hémicycles nationaux !

22 décembre 2019
Ma lettre au Père-Noël, pour notre Président.

Que vais-je bien pouvoir écrire au Père-Noël pour qu’il apporte quelque chose de sympathique à notre Président, confronté à une grève qui dure et à laquelle il ne s’attendait certainement pas ?

Il avait bien prévu qu’il y en aurait une,
mais en programmant les annonces officielles relatives à la réforme des retraites juste avant Noël, il avait dû penser que tout serait terminé pour les fêtes de fin d’année.

Comme il n’en est rien, il s’indigne et crie haut et fort que les syndicalistes exagèrent et pourraient au moins faire un geste. En effet, ils le pourraient, de la même manière d’ailleurs que le Gouvernement pourrait en faire de son côté, en ne campant pas sur ses positions !

Tout en écrivant, je viens de trouver le sujet de ma lettre au Père-Noël :

Petit Papa-Noël, avec toutes les casseroles que traîne notre Président depuis le début de son quinquennat, il a besoin de les remplir, ses casseroles. Aussi je te prie de bien vouloir lui apporter, sous son sapin, une très grande quantité de nourriture. Sois généreux avec lui car, même si les denrées sont périssables, il pourra toujours donner le surplus aux demandeurs d’emploi, de l’autre côté de la rue.
Post-scriptum : évite les homards car depuis quelques temps ces bébêtes semblent apporter des ennuis, et ne mets pas trop d’épices non plus car les causes des départs ministériels sont déjà suffisamment pimentées…

15 décembre 2019
Simulateur de retraite, où es-tu ? Dialogue de « sourds »

Pour réaliser un simulateur, de quoi que ce soit, encore faut-il en avoir la volonté, avoir les idées claires et, surtout, savoir ce que l’on veut faire ou non passer comme message.
Comme pour la réforme du bac, l’absence de prévisions et de simulateur permet au ministère d’avancer au doigt mouillé, au fur et à mesure de l’arrivée des problèmes.

Dans le cas relatif aux retraites, et plus particulièrement celles des enseignants risquant d’être fortement lésés, voici un dialogue fictif entre le programmeur et notre ministre :

-Cher programmeur, j’ai besoin de ce simulateur… mais pas trop rapidement car les idées ne sont pas encore toutes très... bonnes à diffuser.
-Sur quel sujet précis Monsieur le ministre ?
-Vous savez que j’ai annoncé à mes profs leur soi-disant augmentation importante [sourire appuyé des deux interlocuteurs]. J’ai donc besoin d’un simulateur faisant état, selon mes propres termes employés face à eux, de cette augmentation « conséquente ».
-Sécante… que vient faire ici « sécante » Monsieur le philosophe ?
-C’est Kant ? c’est Kant ?? Si vous finissiez vos phrases, on ne serait pas en train de participer à un dialogue de sourds ! Que voulez-vous dire ? C’est Kant Immanuel qui vous pose problème ici ?
-Un i-manuel pour expliquer l’augmentation des profs alors qu’un simple petit programme suffirait ! Je sais bien que vous voulez noyer le poisson, mais tout même !
-Mon cher programmeur arrêtons-là notre discussion… Comme personnellement je ne tiens pas spécialement à faire un simulateur, vous pouvez disposer, on en reparlera une autre fois…

C’est sans doute à cause de ce genre de dialogues, à tous les niveaux du gouvernement, que le simulateur de retraite n’est pas encore apparu sur les radars ministériels, car je ne peux pas imaginer d’autres raisons inavouables.

8 décembre 2019
Pisa, et le « bruit » en classe.

Bon, comme tout le monde parle de la réforme des retraites et que notre ministre J-M Blanquer, avec sa lettre aux professeurs n’a rassuré que ceux qui voulaient bien l’être, je vais parler d’un autre sujet qui revient régulièrement : Pisa (Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves). Son rapport est sorti cette semaine et, en matière d’enseignement dans les pays de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économique), la France ne brille toujours pas spécialement. Mais au fil des ans, on finit par s’y habituer.
Alors, cette fois-ci, je vais prendre le résultat d’un critère autre que celui des différentes disciplines : la France est quasiment la championne du bruit en classe, juste devancée par l’Argentine et le Brésil.

Il ne s’agit pas d’un bruit causé par une activité intellectuelle intense ou par un travail dans la joie et la bonne humeur, mais d’un problème de discipline mal maitrisée ! Les élèves français feraient partie de ceux qui mettent le plus de temps à s’apercevoir que le cours devrait avoir commencé depuis pas mal de minutes, et qu’il faut ensuite rappeler à l’ordre régulièrement !

D’où vient le problème ? Je ne peux que penser à l’existence d’un certain laxisme tout au long de la chaîne administrative de l’enseignement français, depuis le ministère jusqu’à la direction des établissements, laxisme causé par une doctrine idéologique floue et par des restrictions budgétaires et donc des restrictions de personnels.

Quoi qu’il en soit, j’espère que ce résultat ne va pas relancer la brouille entre le Président Macron et le Président brésilien se disputant désormais la dernière place de la prochaine enquête Pisa concernant « l’indice du climat de discipline ! »

1er décembre 2019
Manifestations du 5 décembre. Diviser une fois de plus pour régner.

Plus que jamais je vais devoir me répéter en écrivant « diviser pour régner » (comme je l’ai fait le 28 avril dernier), mais que voulez-vous que je dise d’autre lorsque je vois notre gouvernement chercher à diviser « son » peuple plutôt qu’à l’écouter et le comprendre ?

En effet, que clament en substance nos dirigeants, haut et fort, à propos des raisons de la grogne aboutissant aux manifestations du jeudi 5 décembre 2019 ? Qu’il ne s’agit que de 3% d’irresponsables et profiteurs appelant à bloquer le pays pour préserver leurs régimes spéciaux de retraite !

Premièrement, il n’y a pas que ces 3% qui vont manifester leur grogne, mais tous les autres, mécontents de l’attitude du gouvernement consistant à faire croire qu’il négocie avec les partenaires sociaux alors qu’il ne les réunit (lorsqu’il les réunit) que pour leur faire part de ses décisions futures et souvent très floues.

Deuxièmement, au sujet de ces 3% de « régimes spéciaux de retraite » pointés du doigt gouvernemental dans le seul but de les faire haïr par le reste de la population, d’où viennent-ils ces régimes spéciaux ? Des négociations syndicales telles que le droit les autorise ou les oblige encore en France dans toutes les branches !

Au nom d’une soi-disant injustice sociale, actuellement clamée par le gouvernement, va-t-on interdire désormais par exemple les négociations salariales annuelles sous prétextes que dans certaines branches les syndicats obtiennent de meilleures rémunérations que dans d’autres ? Et cela n’est qu’un petit exemple parmi les nombreux autres sujets de négociation de branche.

Alors, mesdames et messieurs les ministres, monsieur le Président de la République, dans votre « deuxième partie du quinquennat », cessez de chercher à diviser l’opinion publique !

24 novembre 2019
Au secours ! Les « calculatrices à mode examen » reviennent !

Le 31 décembre 2017, j’avais déjà parlé de l’absurdité de cette circulaire n°2015-178 du 1er octobre 2015 relative à l'utilisation prévue des calculatrices électroniques aux examens de l’Éducation Nationale (Bac, BEP...). La mémoire de ces dernières, éventuellement bourrée d’antisèches, ne devait plus être accessible aux candidats pendant leurs examens. Des industriels avaient alors conçu de nouvelles machines pouvant certes stocker des informations mais avec un système « mode examen » actionnable dès l’entrée en salle d’examen et bloquant l’accès aux données stockées.

J’avais, à l’époque, émis de nombreuses critiques au sujet de l’utilisation de ces calculatrices et, sans doute sans rapport avec ces critiques, début 2018, notre ministre avait judicieusement reporté la mise en application de la circulaire en question.

Mais cette semaine de fin novembre 2019 voici qu’elle réapparait via le site éduscol, sans tambours ni trompettes. À compter de la session 2020, elle s'applique aux épreuves communes de contrôle continu (E3C) ainsi qu'aux épreuves ponctuelles de tous les examens visés (dont certaines commencent dans peu de semaines, en janvier 2020 !).

À ce jour, est-il concevable que des élèves aient le temps suffisant, et l’argent, pour acheter subitement un appareil avec « mode examen » et puisse se familiariser avec son fonctionnement ? Est-il concevable que les enseignants, qui en 2017 me disaient passer un temps fou pour harmoniser leurs cours avec ce type de calculatrices, se mettent dans l’urgence à les réutiliser ? Hé bien c’est à priori concevable, tout au moins pour un ministre qui semble replâtrer sans arrêt et dans l’urgence les trous créés par sa propre politique.

Quoi qu’il en soit, avec l’instauration de la récente banque des sujets de contrôle continu, si on veut éviter que les élèves enregistrent dans leur calculatrice les sujets (et leurs éventuelles corrections), puis « trichent légalement » aux examens, il faut soit interdire les calculatrices programmables, soit en utiliser avec « mode examen » !

Et dans ce dernier cas, comme j’en avais déjà parlé il y a deux ans, notre ministre a-t-il pensé aux difficultés des surveillants et examinateurs à contrôler les mises effectives en « mode examen » des calculatrices, lors des épreuves, alors que chaque constructeur a son propre système d’installation ?
Comment seront-ils certains, ces personnels, que telle calculatrice n’aura pas été informatiquement « bidouillée » afin d’être faussement mise en mode examen (des programmes ont déjà circulé sur internet) ?
Quels droits auront-ils en cas de soupçon de triche ou de triche avérée ?

Dans l’urgence, encore du grand n’importe quoi en direction des profs, me faisant dire : au secours ! Les « calculatrices à mode examen » reviennent !

17 novembre 2019
Décidément, si Machiavel n’avait pas existé, il faudrait l’inventer !

Machiavel : « Contenter le peuple et ménager les Grands, voilà la maxime de ceux qui savent gouverner. »
Si, en plus, les Grands sont peu nombreux et le peuple crédule, l’autoroute de la réussite est grande ouverte.
Dans l’Administration française, il y avait trop de « Grands » : un préfet par département, un recteur par académie… et leur chef suprême avait parfois beau tenter de ménager ces derniers, certains se trouvaient difficiles à convaincre de faire appliquer des lois discutables. Et ce d’autant plus que le peuple criait parfois à l’État totalitaire !

Machiavel aidant, la Loi fit alors croire à ce bon peuple qu’on l’avait compris et que la décentralisation était en marche par la création de régions regroupant plusieurs départements et de régions académiques regroupant plusieurs académies. Résultat : un préfet par région et un recteur par région académique (avec, pour ces derniers, des équipes mises en place en janvier 2020 ; décret paru cette semaine). Les anciens préfets et recteurs sont toujours là, mais sous les ordres des nouveaux Grands, bien moins nombreux à manipuler que les anciens Grands.

Côté finances, les coûts de fonctionnement ont augmenté bien sûr, avec ce millefeuille administratif nécessitant de nouveaux personnels et de nouveaux locaux, mais le nombre de Grands à convaincre a fortement chuté, ce qui était l’objectif de la manœuvre. De plus, par ces changements de loi, le peuple a été persuadé que la décentralisation était effectivement en marche. Que rêver de mieux pour un gouvernant ?

Comme il m’arrive de donner des conseils à certains, je suggère que nos têtes pensantes étudient la mise en place de seulement 4 super régions qu’ils pourraient par exemple « préfectoriser » et « rectoriser » avec des copains faciles à convaincre ou éventuellement à démettre de leurs fonctions, ce qui ferait en plus plaisir aux administrés. Pourquoi pas moins de 4 ? Je pense qu’alors, la ficelle risquerait de sembler beaucoup trop grosse !

Décidément, si Machiavel n’avait pas existé, il faudrait l’inventer !

10 novembre 2019
Ministère de l’EN : nouvelle preuve d’amateurisme. Du grand n’importe quoi !

Préambule pour les non-initiés au fonctionnement du web. Lorsqu’on va sur un site, on constate qu’il a un nom (son nom de domaine en .fr, .org, .com…). Ce nom a été acheté, au niveau international, par une personne physique ou morale. Le site ayant ce nom de domaine, le propriétaire le gère comme il l’entend. Il peut le mettre partiellement à votre disposition (cas de Facebook, Twitter…) ou n’être que le seul à pouvoir l’alimenter.

Cela étant rappelé,
je passe à mon sujet de la semaine.
Si vous exercez en lycée, vous avez reçu (ou vous allez recevoir) la brochure ministérielle « Réussir son baccalauréat en 2021 ». Je passerai sur les différentes parties de ce document à la gloire du nouveau Bac, pour me concentrer, page 2, sur l’encadré relatif au contrôle continu. Il se termine par :


Plus d’informations sur :
reussirsoncontrolecontinu.fr


Je suis, bien sûr, allée voir ce site recommandé et quelle ne fut pas ma surprise…

Au bas de la page d’accueil de ce site j’ai pu voir un gros bandeau noir sur lequel était inscrit « Vous avez peut-être vu l'adresse de ce site sur un prospectus distribué début novembre dans les lycées généraux français. Cependant cette adresse était libre… » et celui qui écrit ces lignes, a donc acheté le nom de domaine ! Dans quel but ? Celui de faire la nique à l’Éducation Nationale, ou de la faire chanter, ou de préserver ce nom de domaine de malintentionnés ? Les réponses à ces questions ne m’intéressent pas ici. Ce qui m’interpelle c’est cette preuve d’amateurisme flagrant des personnels chargés de la com’, au plus haut niveau hiérarchique de notre ministère !

Vous viendrait-il l’idée de tirer et de distribuer des milliers d’exemplaires d’une brochure dans laquelle vous invitez leurs lecteurs à aller voir votre site que vous « oubliez » d’acheter ? Non, sauf… sauf si vous vous sentiez le droit de tout faire, même en dépit du bon sens !

Maintenant, je comprends mieux pourquoi la réforme du nouveau Bac laisse tant à désirer côté, entre autres, mise en place de ses différents processus ! Quand notre ministre a une idée en tête, apparemment il la met en application, sans chercher au préalable à en connaître les tenants et les aboutissants ! Du grand n’importe quoi !

3 novembre 2019
10.000€. « Le salaire de la peur »

Cette semaine, le Gouvernement annonçait des mesures en faveur de l’enseignement en Seine Saint-Denis où pas mal de profs renoncent à enseigner dans certains établissements. L’objectif affiché est toujours le même depuis des années : faire en sorte que les élèves aient des enseignants en face d’eux !
La ministre de l’Éducation Nationale précédente avait trouvé LA solution : embaucher des personnes sans se soucier outre mesure de leurs qualifications professionnelles. L’important, pour elle, était que les élèves ne soient pas sans « enseignants », et que les parents aient du personnel avec qui parler, voire se défouler le cas échéant ! Ensuite, que les élèves apprennent quelque chose ou rien ne semblait pas être son problème immédiat !

Son successeur, J.M. Blanquer, pense lui aussi avoir trouvé LA solution, dévoilée cette semaine par le Premier Ministre : il espère éviter la rotation des personnels agents de l’État (rotation préjudiciable aux élèves) en versant une prime de 10.000€ à ceux restant au moins 5 ans en poste dans le 9-3. On voit là un argument financier certes non négligeable mais dicté uniquement par l’opinion bassement matérielle que le Gouvernement se fait du corps professoral.

Avec ces mesures, nous ne nous rapprochons pas d’enseignants bien formés et bien dans leur peau, de programmes cohérents et d’élèves motivés.
Ces 10.000€ se résument en prime du mal-être et même en « salaire de la peur » pour certains.

27 octobre 2019
ENS : Mon conseil pour une égalité parfaite des chances.

Cette semaine, les directeurs des Écoles Normales Supérieures ont proposé d’accorder des points supplémentaires aux élèves boursiers passant les écrits de leurs concours. Pourquoi ? Pour rétablir l’égalité des chances d’intégrer une ENS entre les enfants d’enseignants, de chômeurs, d’ouvriers non qualifiés…
Cette égalité a, en effet, été totalement bouleversée au fil de ces dernières décennies. Ce n’est pas, comme certains l’affirment, à cause de « passes droits » dont bénéficieraient des castes (suivez mon regard), mais à cause d’une Éducation Nationale de plus en plus lamentable. Si j’osais, je parlerais de « théorie du complot » par laquelle nos dirigeants s’ingénieraient à nous abêtir. Mais comme je n’ose pas, je ne parlerai que de leur recherche de bons scores électoraux à coup de brosse à reluire en direction des plus nombreux. Et comme, des élections, il y en a tout le temps…

Si j’ai un conseil à donner à ces dirigeants qui versent dans l’égalité mal comprise des chances, pourquoi ne pas mettre en place de simples tirages au sort pour les concours d’entrée dans les ENS ? Là, au moins, ce serait l’égalité parfaite.

Et, à mon conseil murement réfléchi, qu’ils ne m’opposent pas leur recherche, en même temps, de formation d’une certaine vraie petite élite ; tout le monde sait que depuis plusieurs années, c’est aux USA et en Extrême-Orient que se peaufine notre future élite !

20 octobre 2019
« Je m’voyais déjà en haut de l’affiche… »

Savez-vous qu’il existe des Bacs « aménagés » dont la première et la terminale se font en 3 ans et non en 2 ? Ils avaient été institués par exemple pour certains jeunes préparant des diplômes d’État de moniteurs sportifs.
Certains de ces élèves déjà en première l’an dernier suivaient donc les filières « normales » L, S, ES ou STMG. Bien évidemment les choix de spécialités n’étaient alors pas à l’ordre du jour, pas plus que les contrôles continus allant avec ces spécialités. Le ministre, alerté à l'époque, a tranché : bof, tant pis pour eux, en 2021 ils passeront tout de même le nouveau Bac.

Notre ministre de l’Éducation Nationale semble se moquer totalement de ces élèves et de leurs professeurs qui devront affronter de nouvelles exigences non prévues par la réforme ! Mais ce qui semble l’intéresser, c’est réformer et réformer encore, sans doute en chantant le matin, dans sa salle de bain : « Je m’voyais déjà en haut de l’affiche… », l’affiche qu’il imagine, dans le futur, placardée sur tous les livres numériques scolaires d’histoire de France, et pourquoi pas du monde entier.

Mais peut-être que, pour espérer avoir plus de chance de « s’y voir », envisage-t-il, pour éviter les vagues, de donner ce nouveau bac 2021 à tous ces élèves-là.

13 octobre 2019
BTS et DUT. L’OCDE nous trouve bons ! Il va falloir que ça change !

Je l’avais passé sous silence, alors que j’aurais certainement dû le crier sur les toits en septembre dernier lorsque l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) félicitait la France dans sa publication « Regards sur l’éducation 2019 » !

En effet,
le 10-09-2019, cette organisation publiait que : « Sur la durée théorique du programme, les étudiants inscrits en cycle court (DUT et BTS) obtiennent davantage leur diplôme que ceux ayant suivi une licence (taux de réussite de 61 % comparé à 41 %) et ainsi que ceux des autres pays de l’OCDE. »

Pour une fois qu’en matière d’enseignement certains de nos jeunes semblaient réussir mieux que dans les enquêtes Pisa, de mon côté, au lieu de m’en réjouir, je parlais de la navrante nouvelle classe de première !

Cette semaine, m’apercevant de mon erreur, j’ai voulu rectifier le tir. Trop tard ! La ministre de l’enseignement supérieur ne souhaitant sans doute pas laisser Blanquer occuper le devant de la scène réformatrice semble vouloir aller droit au BUT (BUT= Bachelor Universitaires de Technologie), une sorte de Licence Professionnelle en 3 ans faisant disparaitre ce DUT délivré au bout de 2 ans et dont venait juste de nous féliciter l’OCDE !

L’un des points m’ayant interpelée, dans ce BUT, est celui fixant le taux d’insertion professionnelle à au moins 50% ! Est-ce à dire que, désormais, ce sont les établissements d’enseignement supérieur qui vont avoir la main sur tous les emplois et les embauches dans notre pays ?

Rien que cette curiosité me laisse à penser que l’intérêt du BUT est ailleurs. Par exemple garder au chaud les étudiants une année de plus car c’est toujours une année de gagnée immédiatement pour les statistiques du chômage.

6 octobre 2019
Des milliers de lycéens privés de déjeuner à cause de la réforme Blanquer.

Le titre du billet est celui d’un article paru dans « Le Parisien » du jeudi 3 octobre. En cause, notre ministre qui pense avoir eu une idée géniale en réformant le Bac de fond en comble sans s’être donné la peine de s’attarder sur les aspects matériels des choses. Du coup, la multitude des matières, que les élèves des classes de première peuvent prendre à la carte, génère des emplois du temps souvent catastrophiques par l’ampleur des journées de présence des lycéens, des trous et… des temps de repas pouvant ne pas excéder 20 min, voire moins.

Alors que certains élèves
de première ont donc du mal à manger le midi, que leur dit l’administration ? Rien, ou « on cherche une solution ». Dans certains endroits elle envisage de proposer des repas « sur le pouce ».

Moi, de mon côté, j’ai LA solution, pour le cas où notre ministre ne renoncerait pas à appliquer sa réforme à la hussarde. Je propose, aux parents, de préparer un repas liquide que leur progéniture mettrait sous ses habits, dans une sorte de poche hermétique et souple reliée à un embout, par l’intermédiaire d’un tuyau. Ainsi, dès que leur rejeton aurait une petite faim, en classe, ni vu ni connu il pourrait téter son repas sans perdre une miette de cours ! Il lui suffirait, d’un geste délicat, d’écraser légèrement la poche et le tour serait joué. Le seul problème serait…

Avant de poursuivre ma phrase, c’est vrai, j’ai oublié de vous dire que le lycéen aurait, sous ses habits, une deuxième poche reliée à une sonde lui permettant d’uriner tranquillement en cours, pour gagner encore plus de temps. Le seul problème serait… lorsqu’il a faim, de ne pas se tromper en appuyant rageusement avec insistance sur la mauvaise poche !

Mais pour éviter ce dernier inconvénient, l’élève serait dans une sorte de scaphandre de cosmonaute, ce qui aurait, en plus, l’avantage de l’isoler de l’extérieur et de le maintenir dans une atmosphère agréable. Alors, pour la Région responsable des lycées, ce serait tout bénéfice. Finis les problèmes de mise aux normes des établissements vétustes mal isolés, froids l’hiver et chauds en intersaisons ; finis les besoins de désamiantage, de dépollution au moindre incendie d’église ou d’usine de son voisinage ; finies les questions de santé relatives aux pesticides répandus dans les champs alentours.

A l’énumération des avantages généraux de ma solution relative aux lycéens privés de déjeuner, j’ajouterai que mon scaphandre apporterait de nombreux « plus » concernant le suivi des cours, entre autres avec l’obsolescence des tablettes numériques remplacées par ses lunettes 3D à réalité augmentée… Mais je n’insisterai pas ici outre mesure sur les autres avantages du scaphandre car j’ai tout à coup l’impression d’imiter notre ministre réformateur ; et je n’y tiens pas du tout !

29 septembre 2019
Éducation Nationale. Encore un suicide !

Cette semaine, je n’ai pas le goût à faire de l’humour ; bien au contraire ! Vous avez certainement entendu parler de cette directrice d’école qui vient de se suicider. Elle a laissé des lettres (dont une adressée à des collègues) pour expliquer son geste causé tout particulièrement par la succession effrénée des réformes qu’elle n’arrivait plus à mettre en œuvre dans leur globalité, et par la dégradation matérielle et administrative de ses conditions de travail.

Quelle a été la réaction de notre ministre ?
Si l’on en croit le journal Libération du 26-9-2019, ce dernier révèle l’un des aspects de cette réaction en publiant les confidences d’un directeur d’école ayant accepté de parler… avec prudence pour que sa hiérarchie ne puisse pas l’identifier !

« Sachez qu’après la réception de la lettre, notre administration a mis en place une soi-disant cellule d’écoute. En réalité, les premiers mots étaient pour nous rappeler notre devoir de réserve, de discrétion. En insistant sur le fait que ce courrier était une pièce de justice, qu’il fallait la remettre à la police pour qu’elle ne soit surtout pas diffusée ! »

Ces quelques lignes ne nous rappellent-elle pas certaines critiques formulées début 2019 à l’encontre du projet de Loi « pour une école de la confiance » ? Devant ces dernières, Jean-Michel Blanquer se défendait alors de vouloir « museler » les profs. Qu’en serait-il actuellement, sans cette précision ?

Toujours est-il que, pour en revenir au point de départ de mon billet, la surdité récurrente du ministre face à son personnel est à mettre en cause dans le suicide de cette malheureuse directrice d’école ! Et l’ère Macron 2 (ou Macron 1 bis ?) ne semble rien y changer.

22 septembre 2019
Toto et la protection de la biodiversité.

Avez-vous lu la circulaire n°2019-121 du 27-8-2019 adressée aux rectrices et recteurs d’académie ? Dans ce texte, il y est dit qu’au cours de cette année, tous les établissements scolaires « doivent devenir, de manière systématique, des lieux exemplaires en matière de protection de l'environnement et de la biodiversité. »

Par les temps qui courent,
l’objectif est louable, certes, mais comme souvent depuis quelques temps, notre ministre ne peut pas s’empêcher de verser dans l’excès. Ainsi, pour atteindre immédiatement le but affiché, il commande que plusieurs types d'actions soient mises en œuvre, au pied levé. C’est ainsi qu’il demande aux rectorats « de veiller à ce que, dans chaque école ou établissement, avant la fin de l'année 2019, soit installé un équipement ou mené un projet pérenne contribuant à la protection de la biodiversité (nichoirs à oiseaux, ruches, « hôtels à insectes », plantations d'arbres…) »

Malheureusement, je vois bien dans quelle galère vont se retrouver la plupart des profs qui sont, eux, face à des élèves ignorant pas mal de choses des sciences naturelles et humaines ainsi que de leurs subtilités. Voici alors le type de situation que l’on peut imaginer :

Le prof : alors, aujourd’hui, on installe une ruche pour accueillir les abeilles en voie de disparition dans notre région. Attention, il ne faudra pas s’en approcher car elles sont nerveuses et pourraient vous piquer !
Toto : si elles sont si méchantes, pourquoi les faire venir ?
Le prof : pour protéger la biodiversité, Toto, c’est-à-dire… c’est-à-dire… c’est à dire faire en sorte qu’aucune espèce d’êtres vivants ne disparaisse…

Une semaine plus tard.
Le prof : mais, Toto, il y a plein de poux dans tes cheveux !
Toto : depuis que vous nous en avez parlé, moi aussi je protège la biodiversité.
Le prof : par mesure d’hygiène, Toto, les poux doivent être éliminés !
Toto : tous ? Mais vous aviez dit…
Le prof : j’ai dit, Toto, que certains être vivants sont nuisibles, qu’il faut s’en méfier et les chasser, mais pas les éliminer tous… pour protéger la biodiversité !
Toto : alors, c’est bien ce que j’avais compris ! Et j’ai gardé que les poux du côté gauche de ma tête !

15 septembre 2019
Désormais, en classe de première, les profs principaux doivent-ils être sportifs ?

Monsieur Blanquer l’a dit : « la rentrée est techniquement réussie ». J’aurais préféré l’entendre simplement dire « réussie » mais la réalité est autre, tout particulièrement en classe de première chamboulée par sa réforme et l’introduction d’une multitude d’enseignements de spécialités parmi lesquels chaque élève en choisit trois (sa triplette).

En fait, l’atmosphère générale des classes de première dépend des chefs d’établissement, de ceux ayant appliqué à la lettre cette réforme et de ceux, pragmatiques, ayant « persuadé » leurs élèves de choisir ce qu’ils leur demandaient de choisir.

À titre d’exemple je vais vous dresser le tableau du premier type d’établissement, qui plus est possédant plusieurs premières. Le résultat est peu encourageant et j’espère, si vous n’enseignez pas dans ce niveau d'études, que vous arriverez tout de même à suivre la suite de mon texte !

Avec tous les enseignements de spécialités introduits, dans une même classe les élèves ne sont tous ensemble qu’environ 8 heures par semaine. Et le reste du temps ils sont répartis par petits groupes, de-ci, de-là, avec d’autres élèves d’autres premières et d’autres profs (selon les heures, ni les mêmes élèves ni les mêmes profs). À part dans les « petits » établissements, il est courant qu’à chaque classe de première soient affectés entre 25 et 40 professeurs (j’ai même vu plus) !

Dans de telles conditions, la vie de groupe devient un casse-tête, tant côté élèves que côté enseignants. En effet :
-Il est difficile, pour des élèves d’une même classe, de se connaître sérieusement. Du coup, je me demande à quoi vont servir leurs délégués. Au nom de qui et de quoi s’exprimeront-ils entre autres en conseil de classe, à moins de s’être renseignés finement même pour tous les cours qu'ils ne suivent pas ? Du sport en perspective pour ces délégués.

-Côté professeurs, ceux de spécialité n’exerçant que quelques petites heures dans la classe devront néanmoins assister à tous les conseils où seuls quelques élèves les intéressent. Et le professeur principal, pour « conseiller » les élèves sur leur poursuite d’études et faire sérieusement son travail, devra régulièrement courir dans tous les sens et à toute heure, à la recherche de la quarantaine de profs de la classe ! Ce sera du sport pour lui aussi.

Du coup, pour postuler à la charge de professeur principal, je vois bien les proviseurs solliciter leurs profs de Gym plus cette année que les années précédentes.

8 septembre 2019
Notre ministre n’a-t-il plus de piles dans sa calculette ?

Nouveaux Bacs, nouveaux programmes, nouvelles épreuves applicables dès la rentrée 2019 en contrôle continu.

Je suis donc allée sur le site Eduscol pour consulter le contenu de plusieurs publications de notre ministère, tout particulièrement dans leur aspect « poids des différentes disciplines » prises en compte pour l’obtention du Bac. Pourquoi ce choix ?
Car, grande nouveauté dans la note du Bac : notre ministre a introduit une forte dose de « contrôle continu » (40%) réparti sur les classes de première et de terminale.

C’est le Bac STI2D (Sciences et technologies de l’industrie et du développement durable) qui m’a le plus fait sourire (jaune) avec entre autres un document de 44 pages doublement estampillé « Ministère de l’Éducation Nationale » et « Inspection Générale de l’Éducation Nationale ». Il montre de multiples diagrammes avec des annotations plus ou moins sibyllines du genre « Laboratoire AC » « Laboratoire d’ETT » « Laboratoire SIN » « Approche concrète basée sur le triptyque MEI », et j’en passe… Ce sont des termes connus des spécialistes me diront certains. Effectivement, mais le document dont je parle est à l’attention de tous, spécialistes et non spécialistes. Il est sans doute rédigé ainsi pour en mettre « plein la vue » aux parents et aux enseignants d’autres disciplines. Dans ce cas c’est raté car, comme nous allons le voir, faire, en fin de ce document, une erreur d’addition, décrédibilise tout le texte. En effet…

Dans leurs données du « poids des différentes disciplines » pour la note finale du Bac, les rédacteurs ne se sont même pas aperçus que la somme des différents pourcentages des contrôles continus qu’ils affichaient représentait 40,04% et non les 40% annoncés. Faible erreur, certes, mais erreur tout de même inadmissible pour une addition de 11 nombres sur un document officiel soi-disant murement concocté par nos spécialistes ministériels semblant plus privilégier la com’ que la rigueur !
Peut-être que leurs calculettes n’avaient plus de piles et qu’additionner 11 nombres « à la main » leur est devenu un casse-tête insurmontable ! Peut-être, aussi, que l’ensemble du texte n’est qu’un pompeux blabla.

1er septembre 2019
Un gros MERCI Monsieur Blanquer, pour avoir pensé à « augmenter les profs de 300€ » !

Cette semaine, à la télé, j’ai entendu que notre ministre changeait d’attitude vis-à-vis des enseignants. Donc, pour la deuxième partie du mandat présidentiel, il allait enfin répondre aux attentes des profs, qu’il snobait depuis le début du quinquennat. Et pour preuve, dès janvier 2020 il les augmenterait de 300€ !

J’ai d’autant plus cru qu’il s’agissait de 300€ par mois,
que cette somme, même mensuelle, aurait été encore loin d’être suffisante pour mettre les rémunérations des profs français au niveau de celles des profs allemands ou luxembourgeois. Mais, en même temps, j’ai eu peur à leur sujet ; n’allaient-ils pas, d’un coup, être tentés d’inviter leurs amis en remplaçant les crevettes par des homards ? N’allaient-ils pas tomber dans ce piège qui fut médiatiquement fatal à l’un de nos derniers ministres, moralement contraint à la démission ?

Cet épisode tragique, ayant touché un de ses collègues, semble être revenu en tête de Monsieur Blanquer. Un gros MERCI donc à lui pour avoir eu l’audace, alors, de parler d’accorder une augmentation de 300€ (prévue par François Hollande, souvenons-nous en tout de même), mais PAR AN, ce qui correspond, hors impôt, à environ 0,82€/jour !

Cependant, Monsieur le ministre, côté négatif pour vous : avec cette somme ridicule, vos enseignants contraints d’être ainsi « raisonnables » dans leurs dépenses, faute d’achats « homardesques », n’auront plus qu’à se rabattre sur leurs stylos (rouges bien évidemment).

25 août 2019
Le contrat de « préprofessionnalisation » n’aurait-il pas pour but de remplacer les profs absents ?

Lorsque j’ai été informée de la mise en place, dès la rentrée 2019 (dans quelques jours donc), d’un contrat de « préprofessionnalisation » pour les étudiants souhaitant entrer dans le métier de professeur, j’ai été séduite ! D’autant plus séduite que ce contrat prévoit, sur 3 ans, d’allier formation universitaire (L2, L3, M1) et formation pédagogique in situ, 8 heures par semaine, au contact de vrais élèves, sous la responsabilité de leurs tuteurs (professeurs). Pour les étudiants, enfin de quoi apprendre le métier et se demander s’il leur convient vraiment.
Motivation supplémentaire et non négligeable pour les bénéficiaires du contrat : ils sont rémunérés ! Là j’ai commencé à avoir des doutes sur les motivations de notre ministre, en ces temps de restrictions budgétaires. Aussi j’ai cherché à approfondir le sujet.

Pour leur troisième année, alors que les étudiants n’ont pas encore passé le moindre concours Éducation Nationale, le ministre dévoile enfin le fond de ses motivations : « En responsabilité : prise en charge de séquences pédagogiques complètes (notamment, remplacement d'enseignants de l’établissement dans la même discipline, compatible avec la continuité pédagogique des enseignements) ».

Et pour qu’il n’y ait pas la moindre ambigüité sur l’objectif visé par la création du contrat de « préprofessionnalisation », ces derniers ne vont être mis en place que pour certaines matières, et dans les académies déficitaires en enseignants. Tout compte fait, à la fin de ce billet, je m’aperçois que je n’aurais pas dû mettre son titre sous forme interrogative !

18 août 2019
La circulaire de rentrée de Blanquer et le G7 !

Pourquoi parler aujourd’hui de cette circulaire de rentrée sortie au BO du 25 mai 2019, donc depuis presque trois mois ? Simplement car la rentrée est toute proche et qu’il est donc bon (et triste à la fois) de se souvenir de notre ministre et de certaines de ses circulaires et notes de service.
Dans ce billet je vais m’attarder sur sa note de rentrée (n° 2019-084) destinée tout particulièrement aux enseignants en maternelle (élèves entre 3 et 6 ans) et à leurs inspecteurs.

Apparemment, pour le ministre, d’après la déduction que l’on peut faire de son écrit, ces personnels doivent être si nuls qu’il s’estime contraint de leur faire tout un ensemble de « recommandations pédagogiques » entre autres sur comment « développer la compréhension de messages et de textes entendus ».

À ce sujet, ses conseils sont si détaillés qu’ils vont même jusqu’à parler d’« éviter d'asseoir tous les élèves par terre », pendant la lecture. Là, je m’interroge ! Quels sont ceux qui seront par terre ?

Pour faire court, comme ces recommandations (à part celle que je viens de citer) sont le b.a.-ba de la conduite d’une classe de maternelle, force est d’en conclure que, pour notre ministre, ces enseignants n’ont dû avoir aucune formation, ni didactique ni pédagogique. Pas mal pour une France qui, dans quelques jours, va présider le G7 à Biarritz et veut donner des leçons au monde entier puisqu’elle a « décidé de placer les questions d’éducation au cœur des discussions du G7 » !

11 août 2019
Bouleversement éducatif pour les profs de langues ?

Je suppose que vous avez déjà entendu parler des traducteurs vocaux instantanés, ces petits appareils pour la plupart d’origine japonaise qui permettent, grâce au développement de l’intelligence artificielle, de dialoguer et de se comprendre presque partout dans le monde !
Le langage n’y est peut-être pas encore ultra châtié, mais il le deviendra dans un avenir proche.
Des amies, profs de langues, en sont conscientes et me disent s’attendre à une révolution dans l’enseignement.
En effet, il ne s’agit plus, comme par exemple en dessin industriel ou en maths, de simplement changer de méthodes d’apprentissage en remplaçant la planche traditionnelle par un écran ou les calculs sur papier par des opérations à la calculette !
Il s’agit de s’interroger sur la pertinence de l’apprentissage de langues étrangères. Ne suffirait-il pas, pour chacun, d’étudier seulement sa propre langue, mais alors avec précision, en en connaissant les subtilités et les nuances profondes, l’orthographe et la grammaire, afin de permettre une traduction et donc une communication sans contre sens ?

Est-ce à dire que le prof de langues disparaitrait ? Oui et non.
Oui dans son objectif actuel cherchant à obtenir que ses élèves comprennent et s’expriment le mieux possible dans la langue enseignée.
Non s’il oriente ses cours vers un apprentissage de la culture et même des cultures fines et des traditions des pays et régions où l’on parle la langue qu’il a en charge de faire connaître.

Nous ne sommes qu’au début de la révolution numérique associée à l’intelligence artificielle. Comme dans d’autres secteurs, dans l’enseignement, des métiers apparaitront et d’autres disparaitront ou se transformeront. Les profs de langues ne seraient-ils pas actuellement en première ligne dans ce bouleversement éducatif ?

4 août 2019
Nos députés et les activités physiques l’après-midi, pour nos enfants.

70 députés LREM viennent de déposer une proposition de loi dont le but serait de « faire de la France une nation sportive ».
Pour arriver à ce résultat, ils proposent, entre autres dans les établissements scolaires, de réserver des après-midi aux activités physiques.

Faire du sport, bien sûr, et on n’en fait peut-être pas assez en France. Quoique, depuis quelques années, des journaux (Est-Républicain, le Dauphiné…) titrent fièrement « La France est l’une des trois nations les plus sportives du monde ». L’auraient-ils rêvé ?

Je reviens à nos députés. Je suppose qu’ils savent bien que les résultats des recherches médicales portent à déconseiller de faire du sport pendant la digestion (soit durant 2h30 à 4h selon le type de repas ingéré et le sport envisagé). En effet, notre digestion, énorme consommatrice d’énergie, entre en conflit avec nos muscles et notre cerveau.

Alors, pourquoi faire une telle proposition ? Je ne vois que peu d’explications au sujet de ces députés :
-ignorer à peu près tout sur la physiologie humaine, ce qui serait inquiétant pour des personnes sensées légiférer sur des dossiers souvent liés à la vie humaine ;
-ou chercher à faire une réforme de plus permettant, celle-là, de diminuer le temps d’apprentissage de nos élèves, ce qui permettrait par la suite de justifier leurs mauvais scores dans les tests internationaux ;
-ou vouloir imiter l’enseignement allemand bien qu’à l’heure actuelle certains Landers se tournent vers l’école toute la journée et non plus jusqu’à 13h !

En tous cas, pour hâter la digestion, cela pourrait permettre de faire de grosses économies de cantines scolaires en réduisant à la portion congrue les repas servis le midi : un verre d’eau et un peu de pain sec !

28 juillet 2019
Greta Thunberg, les écolos et nos élèves.

Mardi 23 juillet, l’adolescente suédoise de 16 ans, Greta Thunberg, égérie médiatique de la lutte écologique face au dérèglement climatique, était invitée à l’Assemblée Nationale par 162 députés. Elle s’est plainte
non pas du fait qu’on ne l’écoutait pas, elle, mais que, surtout, on n’écoutait pas les scientifiques du GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat) au sujet de leurs résultats d’études sur les conséquences du réchauffement climatique actuel.

Si je parle de cette jeune fille et de ses actions médiatiques, c’est pour rappeler que l’an dernier, en Suède, en signe de protestation pour la protection du climat, elle avait refusé d’aller en cours. Depuis, elle est l’inspiratrice de plusieurs organisations internationales « écolos » incitant nos élèves à faire la « grève de l’école pour le climat » afin de faire pression sur nos gouvernants.

Faire pression : oui !
Mais pas en utilisant ce mode démagogique de manifestation dont le succès est assuré, entre autres par des élèves dont la seule motivation pourrait n’être que de « sécher » les cours !

Tout le monde sait que les adolescents sont les cibles privilégiées de nombreuses organisations politiques, religieuses, sectaires, et j’en passe… En l’occurrence, ces organisation internationales « écolos » se sentiraient-elles si peu pédagogues ou si peu motivantes pour en venir à utiliser ce mode de rassemblement ?

Il y a le samedi ou le dimanche pour commencer à manifester, et là nos gouvernants pourraient réellement mesurer avec pertinence le degré d’implication de la jeunesse pour le climat. Ils auraient alors, sans doute, toutes raisons de s’en inquiéter et d’agir en conséquence...

21 juillet 2019
La CEPNL pècherait-elle en parole, par action et par omission ?

La Cour administrative d’appel de Paris a annulé l’arrêté ministériel fixant la liste des organisations syndicales reconnues représentatives dans la branche de l’Enseignement Privé Non Lucratif.

Faisant suite à cette annulation,
le 1er juillet 2019, la CEPNL (Confédération de l’Enseignement Privé Non Lucratif) publie un communiqué de presse dans lequel elle ose affirmer que, « Faute d’organisations syndicales représentatives identifiées, la négociation sur les salaires [NAO] n’a pu se tenir cette année. »

Fausse information ! L’arrêté ministériel ayant été annulé, c’est l’arrêté précédent qui redevient valide et les organisations syndicales reconnues représentatives à la CEPNL sont donc bien identifiées. Mais la CEPNL ne veut sans doute pas des syndicats redevenus représentatifs « de facto » et de leur éventuelle intervention sur les NAO !

Versant ensuite des larmes de crocodile sur le sort des finances de ses employés qu’elle vient sciemment de priver de NAO, la CEPNL décide alors, unilatéralement, d’une augmentation des salaires minima conventionnels de 1,1%.

Notons que 1,1%, c’est mieux que le 1% difficilement négocié l’an dernier en NAO avant annulation de l’arrêté ministériel !

Les rencontres avec les organisations syndicales seraient-elles considérées, par la CEPNL, plus comme des contraintes que comme du dialogue social constructif ?

14 juillet 2019
Bac 2019 : le ministre a-t-il paniqué ?

Sondage « Odoxa-Dentsu Consulting », pour France info et Le Figaro, publié le jeudi 11 juillet dernier : 69% des Français sont contre les enseignants grévistes « car ils ont pénalisé les bacheliers »… et même 61% approuveraient « des sanctions » disciplinaires ou financières, comme la retenue de dix à 15 jours de salaire, à l'encontre de ces mêmes grévistes.

Pourquoi ces deux médias osent-ils annoncer
ces résultats avec une mine réjouie et approbatrice alors qu’ils devraient en être navrés ? Car ces résultats donnent une triste idée soit des Français sondés, soit du style orienté du sondage.

En effet, le lundi 8 juillet notre ministre affirme que, finalement, toutes les copies ont bien été rendues et corrigées (soit par leurs correcteurs attitrés soit par d’autres) et les résultats définitifs du Bac sont donc proclamés pour tous. Mais, concernant les copies « retardataires », il confirme sa décision du vendredi 5 juillet, à savoir que la note prise en compte a été la meilleure entre celle attribuée à la copie et la moyenne annuelle du candidat. Vendredi, pour avoir pris une telle décision aussi discriminatoire M. Blanquer aurait-il cédé à un moment de panique ?

Et maintenant, avec cette décision, il y a bien des candidats pénalisés, mais ils sont parmi ceux dont les copies ne sont pas passées entre les mains de grévistes !

J’invite donc les élèves lésés, par la non-prise en compte de leur moyenne annuelle, à faire des recours contre cette discrimination introduite par notre ministre et réclamer l’égalité de traitement avec les autres candidats !

7 juillet 2019
Bac 2021. « Faire du grand oral un levier d'égalité des chances »

Le lundi 24 juin 2019, M. Cyril Delhay, professeur d'art oratoire à Sciences Po, a remis un rapport au ministre de l'Éducation Nationale : « Faire du grand oral un levier de l'égalité des chances ».

Je n’ai pas eu le temps de l’évoquer
dans mon dernier billet d’humeur, « une petite souris » étant venue me parler du « temps chaud » du DNB, avec la grève annoncée de ses surveillances et la position fermée de notre ministre à propos de ses réformes du Bac !

Donc, aujourd’hui, je reviens sur ce super rapport, détaillé, que le ministère s’est empressé de publier, sans doute pour en espérer des critiques, mais sans les solliciter ouvertement. Sur quelles bases les examinateurs auraient-ils à contrôler et noter pour ce Grand Oral ? En voici un exemple, bien évidemment non choisi au hasard.

Devra être notée, entre autres, l’entrée en scène ainsi balisée par ce rapport :
-silence préalable avec respiration costo-diaphragmique ;
-prise de contact par le regard avec l’espace et l’auditoire ;
-choix du moment juste pour les premiers mots ;
-impact des premières paroles (choix des mots…) ;
-respect de la contrainte de temps…

Quelques jours plus tard, après avoir vu une représentation de l’humoriste Bigard (toujours égal à lui-même dans son registre, que l’on aime ou pas), je me suis imaginée faisant passer le Grand Oral à l’un de ses disciples qui entrerait ainsi devant le jury :

Torse bombé, il nous regarde, fait en silence quelques pas fermes et nous dit soudain, d’une voix de stentor : « Bon ! Vue la contrainte de temps que m’impose votre ministre, lorsque Madame aura fini de tripoter… son téléphone et que son voisin cessera de loucher dans son corsage, je vais peut-être pouvoir commencer mon exposé ! »

Quelle note attribuer à une telle entrée? Un 20/20 serait tentant face à l’aisance oratoire de ce candidat, sauf si l’on doit rester dans un certain intervalle de « politiquement et socialement correct » non encore défini avec précision.

Et si, dans l’entrée des candidats, vous y voyez un « levier d’égalité des chances », merci de m’en faire part !

30 juin 2019
DNB du 27 juin reporté : une « petite souris » m’a dit…

Les surveillances du DNB (Diplôme National du Brevet) devaient commencer le 27 juin. Mais une « petite souris » m’a dit que, le lundi 24, elle avait cru voir le ministre préoccupé ; il conversait avec un autre personnage :

Lui : jeudi prochain, premier jour de surveillance du DNB, ça va être chaud dans les collèges !
L’autre acquiesçant : très chaud à ce qu’on nous annonce…
Lui, désespéré : j’ai cherché vainement comment réussi à faire croire aux médias qu’il ne s’agissait que d’un petit nuage de plus, une sorte de sirocco d’opérette, mais…
L’autre, dubitatif : avec ce qui se prépare, tu as peu de chances d’y arriver !
Lui, offusqué : lundi 17 j’ai bien réussi mon numéro de com’, le premier jour de surveillance du Bac !
L’autre, étonné : à ce que je sache, ce n’était pas la canicule !

Lui : qui te parle de canicule ?
L’autre : de quoi parles-tu donc alors, depuis tout à l’heure ?
Lui : de la grève des enseignants bien sûr ! Elle m’a pourri la vie le 17 avec tous ces personnels administratifs et de service que j’ai sollicités pour remplacer les enseignants devant les candidats ; j’ai même dû faire appel aux retraités. Il est difficile de recommencer le 27 sans que ça se voit un peu trop !
L’autre : alors, cette fois, utilise la canicule. Il va faire chaud dans les classes d’examen.
Lui : et alors ? Les élèves sont habitués à vivre dans des établissements mal isolés où l’on a souvent trop froids lorsqu’il fait froid et trop chaud lorsqu’il fait chaud, alors…
L’autre : prends tout de même exemple sur tes collègues, écologie, travail, santé, et fais ta com’ autour de la canicule…

C’est sans doute ainsi que, pour le DNB, il se passa ce qui s’est passé, mais vous n’êtes pas obligé de croire ce que m’a dit cette « petite souris » !

23 juin 2019
Sujets de Bac : encore des erreurs !

Cette semaine me semble tout indiquée pour parler Bac avec, une fois de plus, un problème d’erreurs dans certains sujets ! Quand le ministère de l’Éducation Nationale ne se trompera-t-il plus ? Peut-être lorsque la course effrénée aux taux de réussite des examens ne sera plus le moteur prioritaire de politiciens rééligibles ou de « serviteurs de la République » s’identifiant à cette dernière.
En effet, pour eux il faut à tout prix simplifier les sujets proposés en commission, et cette simplification est souvent effectuée à la va-vite, au dernier moment, par un « sachant » ne prenant parfois pas le temps de se relire. Résultat : des erreurs, des inexactitudes, voire des incohérences surtout dans les sujets scientifiques.

Bah ! Vous aurez toujours un responsable de la Direction générale de l’enseignement scolaire pour dire à la presse que l’erreur n’était pas grave, qu’elle a été identifiée rapidement (sauf dans les salles d’examen où les candidats en ont été informés ¾ d’heure avant la fin de l’épreuve) et que, de toute façon, les correcteurs ont reçu des consignes de manière que « les candidats ne soient pas lésés » (ce qui est la moindre des choses).

Au lieu de transformer le Bac en usine à gaz, notre ministre ferait sans doute mieux d’être plus réaliste dans ses ambitions et de s’attaquer, entre autres, aux raisons du pseudo-laxisme causant ces erreurs à répétition. Mais se soucie-t-il vraiment des élèves et des profs ? Plus le temps passe et plus la question semble se poser puisque faute de vouloir entendre les enseignants, ces derniers se voient contraints à faire grève au moment des examens !

16 juin 2019
France irréformable ou réformateurs incompétents ?

Depuis bien longtemps, j’entends un nombre incalculable de personnages politiques nous seriner que la France est irréformable. Opinion que je commençais à faire mienne, vue la succession effrénée de réformes quasi annuelles nous conduisant de plus en plus vers un gouffre.

Erreur !


JM Blanquer, avec ses réformes tous azimuts, et l’échec de celle de 2017 du DNB (Diplôme National du Brevet), (voir mon billet du 2 juin), JM Blanquer, disais-je donc, vient de me donner une nouvelle piste de réflexion sur le sujet : France irréformable ou réformateurs incompétents ?

L’incompétence, en la matière, serait en liaison directe avec la méconnaissance du sujet, le flou intellectuel de l’objectif à atteindre et l’incapacité d’appréhender l’ensemble du contexte dans lequel s’appliquera la réforme. En effet ce contexte, vaste, est souvent incompatible avec les objectifs politiciens des réformateurs !

Pour argumenter ma dernière piste de réflexion, je vais prendre un autre exemple que celui du DNB : la réforme de la voie professionnelle, celle qui prévoit la mixité des publics, c'est-à-dire l’accueil, dans une MÊME classe, d’élèves et d’apprentis. Il faut avoir en tête que les apprentis, étant en entreprise par exemple une semaine sur deux, assisteront donc à moins d’heures de cours que les élèves. Qu’en sera-t-il, alors, de la cohérence dans la succession des cours ?

Aucune réponse précise n’a été apportée, ce 13 juin 2019, lors du rendez-vous de l’intersyndicale de l’enseignement privé sous contrat au ministère de l’Éducation Nationale alors qu’il s’agit d’une réforme dont la mise en application commence en septembre prochain ! Dans le peu de temps qui reste, peut-être que le ministère espère encore glaner quelques propositions réalistes !

Je me tourne donc vers notre ministre : cette incompétence est-elle le seul fruit d’un contexte politicien et de sa contrainte temporelle liée aux prochaines élections présidentielles de 2022, ou celle de ses réformateurs ?

9 juin 2019
Un bon exemple de logique pour nos élèves

Chacun d’entre nous sait que la logique est indispensable à la compréhension de tout ce qui se dit et se fait. Cependant, parfois faute d’exemples concrets, il arrive que l’on n’insiste pas suffisamment sur les implications de certaines phrases entendues dans la vie courante.

Et, cette semaine, le monde politico-médiatique nous a fourni une superbe implication logique.
Faisant suite aux résultats des élections européennes, un membre bien connu de l’un des partis politiques en déconfiture avait dit, en substance : « si mon président ne démissionne pas, je quitte le parti ! »

Il y a quelques jours, le président en question a démissionné et le membre contestataire a tout de même quitté son parti. Les médias et certains commentateurs politiques semblent s’en être étonnés mais y avait-il de quoi en pure logique ? La vraie, celle sans sous-entendus, très souvent utilisée en politique lorsqu’il est question de promesses faites. Le contestataire avait-il dit ce qu’il ferait si son président démissionnait ? Non ! Donc son attitude est cohérente avec ce qu’il avait annoncé juste après les élections.

Pour nos élèves, n’est-ce pas un bon exemple concret collant à l’actualité ?

2 juin 2019
J-M Blanquer et ses réformes cafouilleuses.

La date du 28 mai 2019 est-elle à marquer d’une croix rouge (symbole de cette association d'aide humanitaire dont l’objet est de venir en aide aux personnes en difficulté) ? Ce jour-là, la DEPP a publié une note d’information sur le « Diplôme national du brevet 2018 » dans laquelle notre ministre Jean-Michel Blanquer se retrouve en grande difficulté intellectuelle.

En effet,
en fin 2017, contre l’avis de la grande majorité du Conseil Supérieur de l’Education (CSE), notre ministre n’en fait qu’à sa tête, lui le spécialiste, et impose sa réforme pour le brevet des collèges 2018 (le DNB en abrégé) : un truc tortueux et d’une obscure clarté !

Conséquence, dévoilée par la DEPP il y a quelques jours : 87,2% des candidats au DNB ont réussi à l’examen. Ce serait encourageant s’il n’y en avait pas eu 89% l’année précédente rompant ainsi avec une croissance régulière depuis des années. De plus dans six cas sur dix, les élèves de troisième qui échouent au DNB ne valident même pas le socle commun de compétences, ce strict minimum censé être acquis par la quasi-totalité des élèves de collège !

Après ces résultats d’une réforme imposée contre l’avis du CSE, JM Blanquer va-t-il faire son mea-culpa et, pour une fois, se remettre en cause, entre autres au sujet de sa réforme cafouilleuse du bac 2021 ? C’est ce que nous saurons, peut-être, dans quelques jours…

26 mai 2019
Parcours Sup : quota quand tu nous tiens… Cas d’école ou cas réel ?

Un élève de terminale, très médiocre en mathématiques et juste moyen en physique, s’est inscrit sur Parcours Sup pour entrer en PACES. Est-il bon en SVT au moins ? Qui peut le savoir puisqu’il est en terminale STI2D, filière n’ayant pas de cours de SVT ! Mais, en revanche,
il a fourni une lettre de motivation sans doute très motivante pour les décideurs de Parcours Sup qui vient de lui répondre que son vœu était exhaussé : « lorsque j’étais gamin, je jouais souvent à Docteur Maboul ! »

Avec un brin d’humour, cet élève a murmuré à sa professeur principale à qui il montrait les documents dont je viens de parler, qu’il était lucide et ne choisirait pas cette voie.

Ce cas laisse tout de même rêveur et… m’inquiète au sujet de l’avenir entre autres de la médecine, tout au moins en France. Je sais que les déserts médicaux prospèrent, mais est-ce une raison suffisante pour en arriver là ? À moins que Parcours Sup n’ait reçu des ordres au nom d’une certaine discrimination.
Ah, quota quand tu nous tiens…

19 mai 2019
Annualisation du temps de travail des profs, sous couvert d’expérimentations pédagogiques.

Mon propos ne sera pas, ici, d’être pour ou contre cette annualisation, mais de me pencher sur l’hypocrisie de politiciens face à ce sujet polémique.

Le 30 janvier dernier, les députés adoptaient l’article 8 du projet de loi sur l’école de la confiance, article faisant état d’expérimentations pédagogiques grandeur nature. L’idée de certaines de ces expérimentations futures avaient ravivé l’inquiétude d’une députée. Elle estimait que ces dernières pouvaient très vite déboucher sur une « annualisation du temps de travail » des profs et prenait en exemple un test portant sur l’intérêt pédagogique du regroupement de toutes les heures de maths en fin d’année !

Notre ministre de l’Education Nationale, sans doute choqué par cette question semblant insinuer un objectif inavoué de sa loi, avait alors aussitôt rétorqué que l’article 8 n’était pas conçu en vue d’annualiser le temps de travail ! Pas conçu en vue, peut-être ; mais lui ouvrant une voie royale, à coup sûr !

D’ailleurs, il y a deux jours (17 mai), le sénateur Max Brisson, rapporteur de ce projet de loi dont fait partie l’article 8, a fait savoir à ses homologues que l’organisation hebdomadaire actuelle des cours empêchait des expérimentations dont, par exemple en classe de 6ème, celle du test du renforcement en début d’année des heures de français !

Quel manque de courage ou d’honnêteté intellectuelle, de la part de ces politiciens. Ne pas oser appeler un chat, un chat, et zigzaguer au lieu d’aller droit au but ! En effet, M Brisson aurait pu parler de tests non liés à l’annualisation mais mettant en cause d’autres interdits actuels : expérimenter par exemple l’impact de cours de nuit, ou en petite tenue… Non, il n’a choisi que l’exemple aboutissant à une annualisation du temps de travail. Allez savoir pourquoi ?

12 mai 2019
J’ai fait un rêve dans lequel l’anxiété nous guettait tous.

J’étais dans un pays au nombre astronomique de chômeurs. Tout à coup d’étranges envahisseurs ayant pris le pouvoir ont asservi tout le monde en peu de temps. En modifiant plusieurs lois ils avaient rendu anxieuse toute la population : ceux qui avaient encore un travail, ceux qui en recherchaient un, ceux qui espéraient en donner un à leur progéniture et, enfin, ceux qui croyaient être sereinement en retraite.
-Pour les retraités, ils avaient mis en place une réforme aboutissant à un système de retraite « mal » indexée pouvant faire des ravages sur leurs comptes en banque s’ils osaient bouger le moindre petit doigt ;

-Pour ceux qui avaient un emploi stable, ils les incitaient à se taire. Les ayant dépréciés aux yeux de l’opinion publique, ils avaient pu faire passer une réforme permettant de museler, sur leur lieu de travail, ceux qui osaient émettre la moindre contestation ;

-Pour ceux qui cherchaient vainement un boulot, il avait suffi de leur dire qu’ils n’étaient pas assez qualifiés, qu’ils avaient besoin de formations longues et devaient enchaîner les contrats courts dans un contexte de mobilité accrue ;

-Enfin, pour les parents espérant donner une bouffée d’oxygène à leurs enfants ils avaient réformé l’enseignement en le dénaturant un peu plus qu’il ne l’était déjà. En même temps ils avaient créé un embrouillamini de fausses filières parmi lesquelles seuls quelques parents visionnaires ou avertis pouvaient bien manœuvrer, à condition d’avoir la prudence de ne pas faire de vagues.

A mon réveil, en sursaut, j’ai poussé un ouf de soulagement : c’était un rêve, un mauvais rêve !

5 mai 2019
But des associations de parents d’élèves.

Vendredi dernier, Radio-France parlait en presque continu d’une école « Montessori » que critiquaient vertement certains parents pour son manque d’autorité face aux élèves.
Le rôle d’un media est d’informer, et c’est très bien. Mais, pour que l’information soit pertinente, j’aurais aimé que Radio France rappelle, en même temps, que des écoles qualifiées de canards boiteux, il y en avait de partout : dans le public, dans le privé sous contrat et… dans le privé hors contrat comme cette école Montessori.

Et j’aurais aussi bien aimé qu’à ce sujet, Radio France fasse une remarque, en guise de conclusion : il existe des associations de parents d’élèves auprès desquelles chacun devrait pouvoir s’adresser pour avoir un maximum de précisions sur l’école où il compte mettre ses enfants.

A moins que… les associations de parents d’élèves se soient donné un autre but !

28 avril 2019
Diviser pour régner

Sauf erreur de ma part, j’ai l’impression de ne pas trop avoir entendu la presse et les politiciens s’étonner du fait que notre Président semblait avoir tendance à distribuer allègrement l’argent des autres, et tout particulièrement celui des municipalités.
Il ne faut pas oublier qu’à part les salaires des enseignants du public et du privé sous contrat, ce sont les municipalités qui doivent s’acquitter des frais de fonctionnement des écoles. Donc, décréter l’école obligatoire dès 3 ans, décréter des réductions d’effectifs en petites classes de primaire, même si c’est une bonne chose sur le papier, qui va payer les surcoûts de fonctionnement à part les municipalités et leurs habitants ?

Quant aux fermetures d’écoles… il paraît qu’elles ne seront effectives qu’avec l’accord des maires concernés. Ouf donc, peut-on dire, sauf si… les maires désargentés sont indirectement contraints de fermer ! Mais si guerre il y a, alors ce sera au sein des municipalités, hors champ de l’État !

J’ajouterai, au sujet des guéguerres incidentes, qu’avec cet allongement imposé de la scolarité obligatoire dans le primaire, par le biais de son financement notre président ravive les tensions public/privé. Mais, tant que ce sont les citoyens qui se battent entre eux…

Même pour une bonne cause notre gouvernement ne peut pas s’empêcher d’appliquer la stratégie classique : « diviser pour régner »

21 avril 2019
Incendie de Notre-Dame de Paris. Je suis inquiète !

Je suis effectivement inquiète à propos du délai de reconstruction de Notre-Dame de Paris, délai de 5 ans annoncé par notre Président.

Pourquoi ?
Hé bien je ne peux pas m’empêcher de faire un parallèle entre ce délai et celui imposé par notre ministre Blanquer au sujet du nouveau bac ! Depuis qu’il a décidé de réformer le bac de 2021, on a beau lui démontrer, semaine après semaine, les aberrations non de la réforme en elle-même mais des moyens qu’il applique en toute hâte, à la hussarde ; rien n’y fait. Et son entêtement à vouloir rendre opérationnel ce nouveau bac, en temps et heures, juste avant les prochaines élections présidentielles, fait qu’il sacrifie sans vergogne une partie de notre patrimoine jeunesse sur l’autel de la politique.

Pour le patrimoine culturel Notre-Dame, j’ai bien peur qu’il en soit de même car notre Président a peu de chances d’avoir fixé au hasard son délai de reconstruction de 5 ans ! 5 ans nous emmènent juste avant les jeux olympiques de Paris, manifestation hautement sportive mais souvent aussi politique ! Il risque donc de se reproduire, pour Notre-Dame, la même chose que pour le bac : du travail à la va-vite, encore au détriment du résultat !

14 avril 2019
L’ENA et le cache-misère sociétal de la « Discrimination positive ».

Depuis 2001 des conventions passées entre ZEP et Grandes écoles, dont Sciences PO, permettent à des lycéens issus des « quartiers défavorisés » d'intégrer certaines Grandes écoles sans avoir à passer le concours classique d’entrée.

Début avril,
notre Président actuel semble avoir émis l’idée (ou fait courir le bruit) d’appliquer une telle convention à l’ENA ; idée qui peut séduire, écrivent certains politiques et journalistes. Personnellement elle ne me séduit pas du tout (pas plus que la convention relative à Sciences PO et autres Grandes écoles). Non pas à cause des « élites », ou supposées telles, engendrées par les Grandes écoles, mais à cause de ce que sous-entend leur type de recrutement actuel.

Par là même, doit-on comprendre qu’il existerait des codes (traduction : magouilles, passe-droits…) réservés à une certaine frange de notre société et permettant à la progéniture de cette dernière d’intégrer telle ou telle autre Grande école ?

Si tel semble être le cas, au lieu de nous endormir en évoquant la mise en place d’une « discrimination positive », il serait moins hypocrite, de la part du Gouvernement, de faire contrôler l’entrée dans ces Grandes écoles, par un organisme indépendant autorisé à dénoncer les réelles « discriminations » observées.

La « discrimination positive » est un cache-misère sociétal pour faire croire à la population que ce concept rétablit l’esprit républicain bafoué par des dizaines d’années d’une sélection appliquant un code discriminatoire dans certains établissements de l’enseignement supérieur.

7 avril 2019
« Gouverner, c'est faire croire ! » (Machiavel)

Il y a un peu plus de 600 ans, l’illustre florentin Machiavel le disait déjà avec un certain cynisme : « Gouverner, c’est faire croire ! » Et notre gouvernement actuel semble s’être penché sur cette question de gouvernance : être ou ne pas être machiavélique ?

Il semble avoir tranché,
entre autres au sujet des OPCO (Opérateurs de Compétences), ces 11 organismes créés à partir de la loi 2018-771 du 5 septembre 2018 et dont les missions sont, entre autres, de financer l’apprentissage, les formations professionnelles…

Le Gouvernement a donc demandé aux partenaires sociaux de se réunir et de négocier à propos de l’OPCO qu’ils allaient choisir pour leur branche ; choix délicat et stratégique car il engageait l’évolution de l’ensemble des salariés au sein de chaque entreprise.

Après de multiples réunions, négociations interbranches, qui ont duré plusieurs mois, le 23 janvier 2019 le ministère laisse le choix à l’enseignement privé indépendant, entre l’OPCO A ou, à défaut, l’OPCO B. Après de nouvelles réunions, cette branche de l’enseignement choisit l’OPCO A, le 11 mars 2019.

Réponse du Gouvernement, le 1er avril 2019 : « perdu ! On vous a mis dans l’OPCO B ! »

Ce n’était malheureusement pas un poisson d’Avril mais le résultat du principe machiavélique : faire croire que l’on peut choisir !

31 mars 2019
L’école de la « confiance »?

Il y a deux semaines, je parlais d’amateurisme gouvernemental au sujet de la réforme du lycée. Ai-je changé d’avis ? Peut-être bien que oui ! surtout lorsque j’ai entendu notre ministre de l’Éducation nationale, jeudi dernier, au micro de France-Inter !
Vous n’êtes pas sans savoir qu’une partie dominante de la réforme repose sur les trois matières de spécialité que les élèves de seconde devront obligatoirement choisir pour leur entrée en première, avant d’en abandonner une en terminale.

Pour chacun des futurs étudiants qu’ils seront, ces matières choisies constitueront le socle de base devant les conduire à un bac revalorisé, porte d’entrée vers des études universitaires fructueuses ! Autant dire que les programmes de ces 3 matières sont d’un approfondissement jusque-là inégalé.

Hé bien jeudi dernier, 28 mars 2019, notre ministre a affirmé, sans sourciller le moins du monde, que les élèves entrant en terminale auraient la possibilité de remplacer une des deux spécialités qu’ils auront conservées par une nouvelle ! Pour cette dernière, qui peut croire qu’ils pourront se mettre à niveau n’ayant pas suivi la spécialité en classe de première ?

Peut-être que ce que j’avais pris chez notre ministre pour de l’amateurisme, est de la « com », à la limite de la menterie, pourtant incompatible avec l’école de la « confiance », mais alors dans quel but ?

24 mars 2019
Vers une élimination programmée des syndicats.

Le Conseil Commun de la Fonction Publique (CCFP) est cette instance paritaire nationale réunissant le collège des représentants des organisations syndicales de fonctionnaires ou agent de l’État et celui des représentants employeurs de la Fonction Publique. Elle est consultée sur tout projet de réforme ayant pour objet ou pour effet de modifier le statut général de la Fonction Publique.
Or, tout ce qui est appliqué aux fonctionnaires est appliqué à plus ou moins court terme aux enseignants des établissements privés sous contrat qui sont, eux aussi, des agents de l’État. D’où l’importance de l’intérêt porté aux séances de ce CCFP !

Le 15 mars dernier, au CCFP, il était justement question du projet de loi de « transformation de la fonction publique ». Et qu’a donc prévu le Gouvernement dans ce projet ? Tout simplement, entre autres, de réorganiser les CAP (Commissions Administratives Paritaires, correspondant à nos Commissions Consultatives Mixtes dans le sous contrat) en supprimant certaines de leurs compétences telles celles en matière de promotion et de mobilité des personnels. En d’autres termes, les élus à ces CAP n’auraient plus la possibilité de suivre et de donner leur avis sur l’évolution de carrière et les mutations des personnels de la Fonction Publique. Les représentants syndicaux ont bien évidemment réagi et voté contre ce projet. L’intersyndicale réunissant 7 OS de la Fonction Publique a, dans un communiqué du 20 mars, dénoncé fortement cette mesure qui « va favoriser une gestion opaque et priver les personnels de recours contre l’arbitraire. »

Ce projet de loi ne met-il pas en évidence, si besoin était, l’élimination programmée des syndicats ? Ces derniers ne feraient-ils pas toujours peur au Gouvernement ?

17 mars 2019
Amateurisme gouvernemental, ou quoi ?

Depuis des mois, nous faisons savoir qu’il existe des incompatibilités majeures d’application de la réforme du lycée telle qu’elle a été conçue unilatéralement par notre ministre de l’Education Nationale. Et nous sommes loin d’être le seul syndicat d’enseignants à le clamer. Cependant, officiellement notre ministre le prend de haut, lui, le « spécialiste ».
L’une des incompatibilités est liée à l’application, en septembre 2019, des nouveaux programmes de première aux élèves actuellement en seconde et qui n’auront pas reçu les bases nécessaires à la compréhension de ce qu’on leur dira !

Eh bien, pour tenter de lever une partie de cette incompatibilité, suite à une demande du ministre décidée une fois de plus à la va-vite la semaine dernière, les enseignants doivent se débrouiller pour modifier certains de leurs cours actuels de seconde. « il apparaît opportun de traiter certaines parties du nouveau programme de seconde par anticipation... » dixit le ministre dans sa note du 7 mars 2019 !

Du pur amateurisme gouvernemental, à moins que, comme je l’ai évoqué dans mon billet du 3 mars dernier, le but électoraliste dépasse largement l’éventuel intérêt que notre ministre est supposé porter aux élèves !

10 mars 2019
Et le « devoir de réserve », Monsieur le Sénateur ?

Après l’Assemblée Nationale, fin avril ce sera au tour du Sénat de se prononcer sur le projet de loi « pour une l’école de la confiance ». Que vont en dire nos sénateurs, entre autres sur l’article 1er susceptible de bâillonner les professeurs contestataires ?
Le point qui me chagrine, dans l’histoire, est le fait que le rapporteur de ce projet de loi soit le sénateur Max Brisson, inspecteur général de l’Éducation Nationale ! Dans ces conditions, pour le cas éventuel où il ne serait pas favorable à l’adoption de l'article 1er (ou d’autres articles d’ailleurs), son « devoir de réserve » ne l’empêcherait-il pas de plaider contre un texte émanant de son supérieur hiérarchique, sous peine de sanction ?

Mais, direz-vous, dès qu’il a été élu sénateur, il a été mis en disponibilité ! Certes ; cependant le devoir de réserve continue de s'appliquer aux agents suspendus de leurs fonctions et en disponibilité. Alors ?

Alors, n’y aurait-il pas un certain conflit d’intérêt dans cette histoire et le sénateur Brisson ne devrait-il pas laisser sa place de rapporteur à un autre sénateur ?

3 mars 2019
L’art de saboter une réforme des maths pour… de futures élections

Il ne vous a pas échappé que, comparés au reste du monde, les élèves français sont de plus en plus mauvais entre autres en mathématiques et en logique, pourtant indispensables non seulement pour le raisonnement de tous les jours mais, aussi, pour l’appropriation de la plupart des techniques actuelles basées sur l’informatique et l’algorithmique.
Aux yeux des Français, comme il fallait donc enfin agir de façon urgente, notre ministre de l’Éducation Nationale réforme le lycée en s’appuyant sur le « rapport Villani » du 12 février 2018 et ses « 21 mesures pour l’enseignement des mathématiques ».

Le rapport est cohérent, les mesures préconisées depuis le CP jusqu’en terminale sont très intéressantes mais… le ministre sabote tout de même l’ensemble en l’appliquant dès la rentrée prochaine aux élèves de première de lycées, comme s’ils avaient précédemment suivi le cursus préconisé par Cédric Villani !

Le ministre est ainsi comparable à un promoteur immobilier qui, se référant à un plan d’architecte, déciderait de faire installer des salles de bain sans s’occuper de savoir si les fondations sont construites !

Du grand n’importe quoi. Mais dans quel but ?

Dans un but électoraliste ! La réforme du lycée doit s’appliquer immédiatement afin que les bacheliers de 2021, qui en seront l’aboutissement, soient utilisés comme faire-valoir gouvernemental lors de la présidentielle de 2022.

24 février 2019
« L’école de la CONFIANCE ». On le leur dit et ils le croient !

Vous souvenez-vous de mon billet d’humeur du 16 décembre 2018 dans lequel je parlais du DASEN (Directeur Académique des Services de l'Éducation Nationale) des Bouches-du-Rhône qui cherchait à bâillonner les enseignants à propos de la réforme du lycée et du bac 2021 ? À tous ses chefs d’établissements, ce DASEN avait envoyé une note semi-secrète
leur demandant de veiller « à ce que nos établissements ne puissent accueillir des temps de réunion communs entre enseignants, parents d’élèves et élèves » de peur que parents et élèves ne s’affolent en entendant les profs leur dévoiler l’innommable cacophonie liée, entre autres, aux nouvelles trois options que doivent choisir les actuels élèves de seconde.

Entre les heures non budgétées, les profs remerciés par souci d’économie, et j’en passe car la liste est longue, toutes les options existent bien dans la com’ ministérielle en direction des médias, des parents et des élèves, mais… dans la réalité, elles demeurent toujours sur le papier, pour faire beau et faire croire que les élèves sont enfin maîtres de leur avenir !

J’en reviens au DASEN des Bouches-du-Rhône. Il a dû faire des émules parmi ses confrères car, cette semaine, une de mes amies a assisté à une réunion proviseur-parents, pour son fils en seconde dans un lycée parisien. Il n’y avait aucun prof de l’établissement et le proviseur leur a servi une vision idyllique du futur immédiat de leur progéniture. Mais l’amie en question, au courant de tous les travers de la réforme et de son application hasardeuse, a posé les « bonnes » questions, celles auxquelles il était difficile de répondre. Hé bien, que croyez-vous qu’il arriva ? Le proviseur embobina tout son monde avec une argumentation très simple : chez lui il n’y aurait rien à craindre et ses élèves verraient leurs vœux tous exhaussés !

Les parents sont repartis satisfaits. N’avaient-ils pas été face à un éminent représentant de « L’école de la CONFIANCE » ?

17 février 2019
Drapeaux et Marseillaise dans les classes. Pour qui ? Pour quoi ?

Après la défaite historique de 1940, des drapeaux français et des Marseillaises, on en voyait et entendait partout près de Vichy. Il s’agissait de symboles ne coûtant pas très chers au Gouvernement et utilisés pour masquer, à la foule, les marques d’allégeance au vainqueur.
Eh bien, en 2019, bis-repetita. Ces mêmes symboles ne coûtant toujours pas très chers, ne sont-ils pas censés masquer, une fois encore, l’allégeance au vainqueur ? Ce dernier a simplement changé de nom et nous envahit subtilement par sa langue et sa culture, qui vont de pair ; la Loi Blanquer lui réserve d’ailleurs, et de fait, des établissements scolaires entiers : les « nouvelles écoles internationales », pour lui montrer sans doute, et si besoin était, quelques signes supplémentaires de soumission.

La Loi sur « l’école de la confiance » ne devrait-elle pas plutôt donner, à notre système éducatif, les moyens indispensables pour enrayer sa dégringolade internationale ?

10 février 2019
Dormir dans son lycée… pour l’instant !

D’après l’AEF (Agence Éducation et Formation) du 8 février, dans les académies de Toulouse, Paris, Créteil, Versailles, Dijon, Lyon, des enseignants ont occupé une vingtaine d’établissements dans la soirée du 7 février, et même, pour certains, toute la nuit ! Ils protestent contre la réforme du lycée et du Bac et, plus généralement, contre le système éducatif français qui conduit dans le mur les générations futures. Ils annoncent d’ailleurs d’autres « nuits des lycées » dès le 12 février prochain.

Il et tout de même plus agréable de dormir dans son lycée
que dans sa voiture, comme sont contraints de le faire certains enseignants fraichement mutés en région parisienne et qui, faute de paie suffisante, ne peuvent pas se payer un logement décent. Mais c’est un autre problème ; un de plus !

À propos de « dormir quelque part », à certains profs critiquant sur la Toile les méthodes de notre service public d’éducation, je suggère de commencer à se réserver une place sous les ponts. En effet, lorsqu’on analyse finement l’article 1 de la future Loi Blanquer sur « l’école de la confiance », si dans quelques temps les députés l’adoptent tel quel, ces non-en-phase avec les idées gouvernementales risquent de se retrouver purement et simplement éjectés de l’Éducation Nationale.

3 février 2019
Le Figaro et les options au Bac !

Le 31 janvier, Le Figaro publiait sur Internet un article au sujet des matières à options qui « rapporteront moins au baccalauréat » 2021 qu’en ce moment.

L’article commence par simplement rappeler qu’actuellement les options permettent aux candidats, d’obtenir plus que 20/20 au Bac, avec des notes d’options particulièrement généreuses (dixit Le Figaro) et très souvent choisies pour ce motif.

Je m’attendais, dans la suite de l’article,
à lire que ce système mis en place il y a des années dans le but démagogique de finir par « donner » le Bac à presque tout le monde (objectif : 80% de bacheliers) était à revoir. Cependant je voyais mal comment Le Figaro allait démontrer l’absence de démagogie dans une réforme « Blanquer » alliant un objectif cette fois-ci de 100% de bacheliers avec des options n’apportant certes plus aucun « bonus » mais quasi compensées par une très forte dose de contrôle continu mal maitrisé. Aussi, j’ai lu la suite de l’article avec intérêt.

En fait, le début du texte du Figaro ne semblait être là que pour mettre en lumière le coût prohibitif de ces options actuelles, entre autres en matière de rémunération des profs qui les enseignaient souvent devant des effectifs plus que restreints… profs dont on pourrait faire désormais l’économie dans le nouveau Bac, suite aux options boudées par des élèves n’en tirant plus aucun bonus.

En résumé, la réforme « Blanquer » remplace un système démagogique par un autre, tout aussi démagogique, mais… en faisant des économies budgétaires substantielles sur le dos des enseignants !

27 janvier 2019
Gilets jaunes et stylos rouges… bonne chance pour l’issue du grand débat !

Fin 2018, en pleine crise des « gilets jaunes », le Gouvernement a reconnu, du bout des lèvres et indirectement, qu’il avait sans doute un peu trop ignoré les corps intermédiaires de la Nation (maires, syndicats…). Du coup il a lancé une opération « grand débat » au cours duquel, nous a-t-il assuré, tout citoyen pouvait revendiquer en étant écouté. Écouté certes mais, et après ?

Cette semaine,
le 22 janvier, dans le BO (Bulletin Officiel de l’Éducation Nationale), nous avons semble-t-il eu un exemple de cet « et après ? ».

En effet, au CSE (Conseil Supérieur de l’Éducation) de fin décembre 2018, la très grande majorité des syndicats d’enseignants, invités à donner leur avis, avait voté contre la mise en place trop hâtive de la réforme du lycée et du bac, réforme présentée par notre ministre Blanquer. Ils avaient d’autant plus voté contre que les projets de programmes, concoctés à la va-vite, nécessitaient pour la plupart d'être largement retravaillés en profondeur !

Eh bien, le 22 janvier 2019, en plein grand débat lancé à coups répétés de « com », le ministre de l’Éducation Nationale publie ses nouveaux programmes de seconde et de première du lycée général et technologique, qui entreront en vigueur à la rentrée 2019. Il les publie comme si le CSE de fin décembre ne s’était pas tenu, comme si la grande majorité des enseignants n’avait pas protesté contre, entre autres, leur manque d’aboutissement !

Alors, dans de telles conditions, je souhaite bonne chance aux gilets jaunes et stylos rouges, pour l’issue du grand débat !

20 janvier 2019
Il paraîtrait que « les enseignants ne vont pas si mal ». Mais pas si mal que qui ?

Le mouvement des stylos rouges prend de l’ampleur ; cette semaine 7 organisations syndicales de l’enseignement privé sous contrat avec l’État se sont réunies et ont réaffirmé, par un communiqué de presse commun, les revendications qu’elles portent, pour certaines, depuis de nombreuses années. Audience au ministre de l’Éducation Nationale et à celui de l’Agriculture ont été demandées… C’est dire si les problèmes des enseignants français sont préoccupants !
Eh bien, dans la même semaine, le 16 janvier, que peut-on lire sur la Toile, publié par The Conversation (L’expertise universitaire, l’exigence journalistique) ? « Non, les enseignants ne vont pas si mal » !!

Ce titre provocateur est suivi par un article interprétant les résultats d’une enquête nationale, réalisée en 2013 par la Fondation d’entreprise MGEN pour la santé publique, en partenariat avec le ministère de l’Éducation Nationale.

En parcourant attentivement l’article, on peut y lire, par exemple : « Durant l’année scolaire, 17 % des enseignants avaient été victimes de comportements hostiles et 40 % avaient été témoins de tels agissements sur leur lieu de travail. Une analyse fine, y compris textuelle, des faits de violence décrits par les enseignants victimes a mis en lumière que la seule violence « scolaire » (typiquement, de la part d’un élève dans le second degré ou de la part d’un parent en maternelle) n’est pas la seule à peser sur le bien-être des enseignants. La violence « interne », inhérente au monde professionnel, est également problématique. C’est notamment le cas des relations conflictuelles avec les collègues ou des tensions avec la hiérarchie.
Avoir été victime de violence était étroitement associé à des indicateurs de santé défavorables : symptômes d’épuisement professionnel, moindre qualité de vie, troubles de la voix et absence au travail.
»

N’y a-t-il pas de quoi plaindre les rédacteurs de cet article ? Combien doivent-ils souffrir eux-mêmes au travail pour oser titrer : « Non, les enseignants ne vont pas si mal » ! Pas si mal que qui ? qu’eux ?

13 janvier 2019
Baisse de la qualité de l'enseignement recommandée par l'OCDE dès 1996 !

L’OCDE, « Organisation de coopération et de développement économiques » regroupant de nombreux pays développés et démocratiques, telle la France, fait régulièrement des études sur l’impact économicopolitique de certaines mesures gouvernementales en matière d’ajustement des déficits budgétaires. En d’autres termes, elle conseille nos dirigeants lorsqu’ils hésitent sur les méthodes à appliquer pour faire des économies indolores quant à leurs réélections...

Je vais malheureusement être un peu longue, dans mon propos, mais… le « Cahier de politique économique n°13 » de l’OCDE, écrit par Christian Morrisson en 1996, est si explicite au sujet de l’enseignement, qu’il mérite de s’y arrêter et d’avoir bien en tête ce qu’il recommande aux États !

En 40 pages, ce cahier parle donc de « La faisabilité politique de l'ajustement » et voici ce qu’il en dit à un moment donné :

« […] Après cette description des mesures risquées, on peut, à l’inverse, recommander de nombreuses mesures qui ne créent aucune difficulté politique. Pour réduire le déficit budgétaire, une réduction très importante des investissements publics ou une diminution des dépenses de fonctionnement ne comportent pas de risque politique [grèves, manifestations, soulèvements…]. Si l’on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles ou aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d’élèves ou d’étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement et l’école peut progressivement et ponctuellement obtenir une contribution des familles, ou supprimer telle activité. Cela se fait au coup par coup, dans une école mais non dans l’établissement voisin, de telle sorte que l’on évite un mécontentement général de la population. L’intérêt politique de ces mesures ne signifie pas qu’elles sont les plus rationnelles ou les plus justes. […] »

On comprend alors mieux pourquoi notre Éducation Nationale périclite d’année en année !

6 janvier 2019
Bonne année 2019

Avant tout, meilleurs vœux 2019 à tous les personnels des établissements d’enseignement et, pour les agents de l’État, des vœux relatifs à la revalorisation de leur point d’indice, figé depuis maintenant 9 années consécutives !
Je formule aussi des vœux pour que les diplômes français ne continuent pas à être dépréciés au niveau international et que notre ministre de tutelle reprenne sa copie, entre autres à propos du bac. À ce sujet, si j’ai une suggestion à faire aux collègues de toute les classes d’examen, c’est de continuer à annoter les copies de leurs élèves avec le sérieux qui les caractérise, ceci afin de bien informer les élèves et leurs parents, mais, comme le proposent certains « stylos rouges » fraîchement nés sur la Toile, de mettre une même note de 18 ou 19 voire 20/20 à chaque copie afin de renvoyer notre Gouvernement à ses responsabilités : s’il veut surclasser ou déclasser ses diplômes, qu’il le fasse sans contraindre implicitement ses professeurs à magouiller les notes !

De toute façon, comme je l’ai déjà dit à plusieurs reprises, il n’y a aucune raison pour que les enseignants soient juges et parties au niveau des examens.
D’ailleurs ce ne sont pas les formateurs ou les formatrices des auto-écoles qui font passer les examens du permis de conduire, mais des inspecteurs ou inspectrices du Ministère de l’Intérieur.

Pour le Bac et autres examens, le Ministère de l’Éducation Nationale pourrait copier celui de l’Intérieur !