JavaScript semble désactivé. J'en ai besoin !

ACCUEIL
AGENDA
COMMUNIQUES
NOS 'SYNEP-EXPRESS'
INFORMATIONS
ACCORDS
CONTACT

SYNEP CFE-CGC 63 rue du Rocher 75008 PARIS Tel: 01 55 30 13 19
courriel: synep@synep.org
Syndicat National de l'Enseignement Privé

Chaque semaine :
les «billets d'humeur» 2021 d'Evelyne

evelyne.cima@synep.org
Accès aux « billets d'humeur » par année.

.

2 janvier 2022
« Trop de bacheliers finira-t-il par tuer le bac ? »

Quelques jours avant la fin de l’année 2021, l’Inspecteur d’académie honoraire Bruno MAGLIULO nous a adressé une de ses analyses dont je viens de reprendre le titre pour mon billet d’humeur.

On peut, en effet, s’interroger sur
le devenir du « Bac nouveau » institué en 1808 par Napoléon et qui aura au moins vécu jusqu’à l’époque « blanquerienne » !

Lorsqu’on voit ce qu’en fait notre ministre actuel de l’Éducation Nationale, on peut se demander s’il n’a pas, derrière la tête, l’idée de faire en sorte de tuer le Bac afin que la génération suivante associe son nom à celui de Napoléon ! Ils seraient alors tous deux considérés comme étant l’Alpha et l’Omega de ce premier grade universitaire si prisé des parents !

Il faut dire que depuis quelques décennies, les politiciens démagogues français font tout pour faire plaisir à leurs électeurs, parents pour la plupart d’entre eux. Et que veulent-ils ces parents ? Que leur progéniture réussisse à obtenir ce diplôme ouvrant la porte vers des études universitaires françaises encore présentées comme étant le nec plus ultra de la réussite sociale !

Alors les ministres successifs adaptent le Bac, faisant en sorte que le taux de réussite se rapproche de plus en plus des 100% ! Et pour y arriver, la solution la plus simpliste est d’en demander de moins en moins aux candidats. Du coup, le Bac n’a plus qu’une valeur symbolique à tel point que les familles bien informées envoient leurs enfants poursuivre leurs études à l’étranger.

L’État français gérait un enseignement de grande qualité, un peu comme il gérait un système hospitalier reconnu dans le monde. La crise de la Covid a révélé les faiblesses de ce dernier ; l’objectif électoraliste révèle la faiblesse de l’enseignement tout aussi mal géré que l’hôpital.

Est-ce « trop de bacheliers » qui finira par tuer le Bac ou trop d’incompétences gouvernementales ?

Bonne année à toutes les personnes lisant mes billets d'humeur !


19 décembre 2021
Grenelle de l’éducation : un Comité Théodule de plus ?

Je suppose que chacun d’entre vous sait ce qu’est un « comité Théodule », nom parait-il donné par le général De Gaulle à des comités ou commissions ayant peu ou pas d'utilité !

Les gouvernements successifs en créent sur divers sujets, réunissent
des gens (élites ? copains ? ...) un certain temps et, au bout du compte, il n’en sort rien ou quasiment rien pour le commun des mortels. Maintenant, on a plutôt tendance à les appeler des Grenelles. Celui qui m’intéresse aujourd’hui est le Grenelle de l’éducation mis en place en 2020 et dont le résultat phare est tout particulièrement la « revalorisation ». Revalorisation de quoi ? Le 26 mai 2021 J-M Blanquer parlait de la création imminente d’une association dénommée « Préau » et qui interviendra « dans les domaines du logement, de la culture […] qui sera comme une maison commune de l’éducation nationale pour développer le sentiment d’appartenance et que les personnels soient heureux de pouvoir, avec leur carte professionnelle, accéder au musée, avoir des réductions, accès à des services personnalisés. Cela participera également à l’amélioration de leur pouvoir d’achat. »

Il y a quelques jours (14 décembre 2021) l’association « Préau » (sorte de comité d’entreprise de l’Éducation nationale) est enfin ouverte. Le 15, le ministère en informe ses agents par un courriel intitulé : « Préau », la plateforme de prestations culturelles, sportives, touristiques et de loisirs, aux tarifs préférentiels. »

Mais quelles prestations et à quels tarifs ? Pour le savoir, vous devez d’abord adhérer à l’association (10€/an). Du coup, « Préau » n’est pas du tout l’équivalent d’un comité d’entreprise qui, lui, informe gratuitement les salariés de l’entreprise et qui est financé par l’employeur et non par les salariés !

En bref, dans ce domaine, le Grenelle de l’éducation a accouché d’une prestation comparable à celles issues des comités Théodule. A part que… ce comité n’a pas été inutile pour tout le monde : premièrement pour notre ministre qui trouve une occasion de communiquer sur ce sujet et, deuxièmement, pour cette association « Préau » dont la présidente est l’IGÉSR (inspectrice générale de l’éducation) honoraire Marie-Pierre Luigi qui, coup de chance pour elle, présidait l’atelier "revalorisation" du Grenelle de l’éducation ! Avec 10€ par adhérant, sachant qu’il y a 1 million d’enseignants actifs et pas mal de retraités, les crédits risquent donc de vite augmenter si… les agents de ce service public se laissent convaincre par leur ministre !!!

Dans ce cas, tout au moins pour cette association de circonstance, le Grenelle de l’éducation n’aura pas été un Comité Théodule sans « intérêt » !

12 décembre 2021
Violences en milieu scolaire : attention au pouvoir du conformisme.

Un document sur le thème de la violence, et publié en novembre par le Ministère de l'Éducation Nationale, vous a peut-être échappé. Il est assez édifiant. On y constate, entre autres, que : « Dans le second degré des secteurs public et privé sous contrat, les enseignants sont victimes dans un quart des incidents graves signalés par les chefs d’établissement » ! Lorsqu’on sait que le taux moyen d’incidents graves pour 1000 élèves est de 1,02% et que dans le second degré il y a 5 729 000 élèves, ça donne tout de même 1460 enseignants victimes de ces incidents graves au cours de l’année 2020-2021 ! Il y a donc de quoi s'interroger et une question s'impose parmi d'autres : pourquoi tant de violence ?

Aujourd’hui,
je n’insisterai pas sur le soutien « mollasson » par certains personnels administratifs laissant entendre que les enseignants-victimes seraient les seuls responsables de leur sort ! Ce qui est un mauvais signal envoyé tant aux élèves qu’à leurs parents !

J’insisterai plutôt sur le problème lié au « conformisme » (Tendance à se conformer aux usages, à accepter les manières de penser ou d'agir du plus grand nombre). À ce sujet, je vous invite à lire ou à relire le résultat de l’expérience réalisée par le psychologue Salomon Asch, et publiée en 1951 qui démontre l’extraordinaire pouvoir du conformisme sur les décisions d'un individu au sein d'un groupe. On comprend alors mieux le comportement de certaines foules pouvant aller jusqu’au lynchage d’une personne, sur simple désignation du plus grand nombre.

Or, que se passe-t-il dans notre société où l’on côtoie des scènes de violence parfois sans bornes, à la télévision, dans des jeux vidéo, en classe… On finit par y adhérer ne serait-ce que par réflexe conformiste ! C’est la raison pour laquelle je m’insurge par exemple contre la publicité ASUS qui alimente en ce moment les heures de grande écoute télévisuelle avec des séquences de sauvagerie que de nombreux jeunes (ou pas) mémorisent, même inconsciemment.

On comprend alors mieux que cette banalisation quotidienne de la violence ait un retentissement au sein des écoles, et tous les discours de nos élites pour les contrer ne sont en réalité que de « beaux discours » !

asus.jpg
Image de l'une des scènes présentées dans la pub.

5 décembre 2021
On va voir ce qu’on va voir ! J-M Blanquer va prendre les rênes de l’éducation européenne !

À la sortie du Conseil des ministres de l’Union européenne, Conseil qui s’est réuni le 29 novembre dernier, quasiment un mois avant que la France ne prenne la présidence de l’UE, J-M Blanquer a diffusé une vidéo sur Twitter. Son sujet ? Nous informer sur
les grandes orientations dans lesquelles il compte conduire les pays européens, en matière d’éducation.

L’un des premiers points abordés concerne « la mobilité des professeurs, qui va être accélérée ». Voilà une bonne chose pour la France car le 2 décembre 2021, la Cour des Comptes a publié un rapport (dont notre ministre avait certainement connaissance le 29 novembre) dans lequel elle s’alarmait sur les absences non remplacées de nos enseignants, tout particulièrement dans le second degré. Du coup, si « la mobilité des professeurs » de l’UE est accélérée, la France pourrait espérer accueillir des enseignants étrangers dans ses établissements scolaires dégarnis ; un peu comme, à cause d’une mauvaise gestion de son système hospitalier, elle accueille en France de nombreux médecins et personnels médicaux étrangers !

Pour être bref, je ne parlerai pas de toutes les autres orientations présentées par J-M Blanquer, à part celle, espérée elle aussi en France, de l’investissement dans l’éducation. L’Europe doit investir, « nous avons une vision partagée sur cette nécessité d’investissements en éducation, dont une des conséquences doit être l’amélioration du salaire des professeurs ».

Lorsqu’on sait que les enseignants français sont en queue du peloton « rémunérations » des enseignants européens, je pense que le pronom personnel « nous » utilisé par notre ministre doit être un « nous » de modestie littéraire, n’englobant pas les autres ministres européens ! Ces derniers ont dû sourire, tout au moins ceux qui ont écouté notre ministre s’exprimer ainsi !

Quoi qu’il en soit, sur de nombreux sujets J-M Blanquer n’a pas été très efficace en France mais, dans un mois, il va prendre en main les rênes de l’éducation européenne, et « on va voir ce qu’on va voir » !

28 novembre 2021
« Zéro phyto ». Merci monsieur Blanquer !

Le 15 novembre dernier, notre ministre J-M Blanquer, réaffirmait à un journal sa volonté de renforcer l'apprentissage du latin et du grec ancien et de l’ouvrir aux lycéens de la voie technologique dès l’an prochain ! L’objectif est de développer la culture des jeunes qui pourront ainsi « mieux s'approprier leurs spécialités, dont le vocabulaire technique, en santé, en ingénierie [et ailleurs], est très largement d'origine antique. »

Cette initiative que
j’approuve totalement, me fait penser, par association d’idées, à la Loi « LABBÉ » de 2014, encadrant en agriculture l’utilisation des produits phytosanitaires*.

Lorsque cette Loi a été votée, nombre d’associations diverses, dont les « écologistes », ont crié : vive le « zéro phyto » ! Et à l’époque, pas mal de maires leur ont emboité le pas dans leurs bulletins municipaux. Ce slogan « zéro phyto » semble d’ailleurs avoir toujours la côte chez certains !

Or, « phyto » est un préfixe d’origine grecque antique signifiant « plante », « végétal » ! Ont-ils alors tous adopté « zéro phyto » par ignorance du grec ou de la biologie… ou, pour les élus, par pure attitude politicienne ?

Peut-être d’ailleurs que certains élus ont pris au pied de la lettre ce « zéro phyto » car, tout au moins dans les villes de ma région, les parcs arborés, les jardins privés, disparaissent à grande vitesse laissant place à des pavillons collés les uns aux autres ou à des immeubles à la verdure symbolique !

Comme en discutant avec certains de mes contacts, sur le sujet de ce billet, je me suis aperçue qu’ils ignoraient souvent la signification du préfixe « phyto », pour le renforcement de l’apprentissage du vocabulaire des langues anciennes je redis donc merci à monsieur Blanquer !

----------
(*) phytosanitaire : curieux terme employé pour nommer des produits qui protègent les cultures contre certains parasites, insectes, « mauvaises herbes » … tout en étant dangereux entre autres pour les cultivateurs qui les utilisent et les consommateurs en bout de chaîne !

21 novembre 2021
Rajouter « iel » et « iels », quel intérêt ?

Les militants de l’écriture inclusive ont trouvé un moyen de faire un peu plus parler d’eux avec leurs pronoms « iel » et « iels ». Ils ne sont d’ailleurs pas tous d’accord entre eux, certains, sans doute plus « féministes » que les autres, préférant utiliser les pronoms « ielle » et « ielles » !

De quoi s’agit-il ? En français, les pronoms « je, tu, nous, vous » sont neutres (non genrés), alors que « il, elle, ils, elles » sont genrés ! Il leur était donc tentant d’inventer un nouveau pronom neutre remplaçant ces derniers.

C’est fait, tout au moins dans le « Petit Robert » ! En utilisant le même pronom, les « inclusifs » peuvent donc désormais dire : « iel est curieuse » ainsi que « iel est curieux », de la même manière que « tu es curieuse » « tu es curieux » ! A part que… comme ils veulent (soi-disant) parler en même temps à tous les sexuellement genrés (homosexuels, bisexuels, transsexuels, androgynes… j’arrête ici la très longue liste), les qualificatifs « curieuse » et « curieux » ne les satisfont pas et ils prônent donc toujours et encore l’emploi du point médian ou de tout autre artifice imprononçable pour qualifier leur « iel » et leur « tu » !

Le français est une langue « genrée » et « genrée » ne signifie pas liée à un sexe ou à un type de comportement sexuel, contrairement à ce que semblent prétendre les féministes ! Parmi ces derniers, les animalistes doivent alors s’émouvoir pour les souris, les puces, etc. en criant au scandale lorsqu’on parle par exemple d’une puce alors qu’elle serait sexuellement mâle !

Le français est une langue indo-européenne, donc genrée ; l’anglais dont s’inspirent les féministes n’en est pas une. Alors pourquoi triturer le français dans tous les sens en aboutissant à des absurdités imprononçables au nom d’une certaine idéologie hors de son contexte ?

Quel est donc l'intérêt de rajouter « iel » ?

14 novembre 2021
« Toq et retoq » : une Loi de plus retoquée !!!

Il y a quelques jours, le 9 novembre, le Conseil Constitutionnel a jugé partiellement non-conforme (à notre Constitution) la Loi « vigilance sanitaire » qu’a dernièrement présenté notre Gouvernement. Entre autres l’article 9 de cette Loi autorisait les chefs des établissements du premier et du second degré, à venir farfouiller dans les dossiers vaccinaux et virologiques de leurs élèves, sans en demander l’autorisation à leurs parents. Mieux, chaque chef d’établissement pouvait, à son gré, habiliter spécialement à cet effet d’autres personnes de son choix ! Merci pour le secret médical !

Les députés avaient voté cette Loi ; les sénateurs s’y étaient partiellement opposés mais, en deuxième lecture, le Parlement en avait approuvé la totalité du texte. Heureusement, le Conseil Constitutionnel peut être légalement saisi entre autres par 60 sénateurs ou 60 députés, ce qui a été fait ! Et c’est ainsi que cette Loi, partiellement non-conforme à notre Constitution, ne sera donc pas promulguée en l’état, ou pas promulguée du tout !

Ce qui me navre, c’est l’attitude de notre ministre de l’Éducation nationale. Juste avant que cette Loi ne soit retoquée, il avait en effet considéré sur FranceInfo que mettre sans autorisation parentale le nez dans les dossiers vaccinaux et virologiques des élèves « Ce n’est pas une violation d’un secret très important » ! Non, c’est juste anticonstitutionnel !

Mais le Gouvernement n’est il pas coutumier des lois partiellement non-conformes qu’il propose et qui sont adoptées par le Parlement ? Pour ne citer que les dernières lois retoquées par le Conseil Constitutionnel (outre celle dont je suis en train de parler), je rappellerai ses décisions :
-n° 2021-826 DC du 21 octobre 2021. Loi relative à la régulation et à la protection de l'accès aux œuvres culturelles à l'ère numérique ;
-n° 2021-823 DC du 13 août 2021. Loi confortant le respect des principes de la République ;
-n° 2021-825 DC du 13 août 2021. Loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets.

Est-ce, pour le Gouvernement, une méconnaissance de la Constitution ? Un « je-m’en-foutisme » conscient ? Un test récurrent pour voir jusqu’où aller ? Un test de la « loyauté » de certains parlementaires sur lesquels il pourra compter dès que la période électorale aura officiellement commencé ?...

Quoi qu’il en soit, « Toq et retoq », une Loi de plus retoquée !!!

7 novembre 2021
Mais qu’est-ce que ce « grand remplacement » ?

En ce moment, sur un peu toutes les chaînes de télé, j’entends en effet parler du « grand remplacement ». Démenti par les uns, il est affirmé par les autres qui le relieraient à une migration massive.

Pour moi,
ce « grand remplacement » existe et il est linguistique, et se traduit par une indéniable migration continue de mots anglais vers la langue française ! C’est ainsi que nombreux sont malheureusement ceux qui, dans leurs conversations, se complaisent à lancer un ou deux mots en anglais. Est-ce par habitude, ou pour être dans le vent et imiter les autres, ou pour faire « bien » et croire qu’on les considère alors comme hautement cultivés ?

Je ne sais que répondre à cette question, mais toujours est-il que le français s’étiole peu à peu et c’est actuellement plus que criant, entre autres dans les publicités ! J’ai l’impression que, du côté des publicistes, ne pas glisser quelques mots d’anglais dans leur pub doit leur paraître ringard et indigne d’exister !

Il me vient d’ailleurs envie d’en aider une, de marque, qui récemment n’a mis qu’un seul mot d’anglais dans sa pub ; il s’agit de Ricard qui affiche : « RICARD born à Marseille » ! (Clic : Voir une photo de l'affiche prise sur un panneau publicitaire).

Et pour la soutenir, cette marque, j’internationalise mon aide par la remarque suivante :
« Ricard prend le mot anglais born* et fait une pub con**. »

Voilà ! Ricard ne pourra pas dire que je ne l’aide pas ! Et gratuitement, de surcroit !

Ces anglicismes que notre Gouvernement se plait lui aussi à introduire (exemple : « pass » sanitaire) et qui pullulent un peu partout, ne sont-ils pas pour notre langue les marqueurs de son début de « grand remplacement » ?

---------
(*) « born » signifie « né », en anglais.
(**) « con » signifie « avec », en espagnol et italien.

31 octobre 2021
Donnez-le, ce Bac, au lieu de chercher à le donner sans oser le dire !

Ces derniers temps, le syndicat des inspecteurs d’académie (SIA) semble être monté au créneau en critiquant la note de service du 28-7-2021 précisant les modalités d'évaluation des candidats au Baccalauréat ;
modalités instaurées par le décret n° 2021-983 du 27 juillet 2021 relatif au Bac et pérennisant le fait qu’à partir de la prochaine session, celle de 2022, 40% de la note pour l’obtention de ce diplôme proviendrait d’un « contrôle continu ». Et dans cette note de service, le contrôle continu ne porterait pas sur des épreuves nationales mais sur des épreuves organisées par chaque établissement, à partir d’exercices définis localement !

Il paraît que des parents en étaient demandeurs. Qui l’eut cru !

Il semble que la note de service ait été rédigée sans consultation des inspecteurs d’académie, sans doute considérés par leur hiérarchie comme étant de « petits » fonctionnaires de service, comme le sont depuis bien longtemps les enseignants ! Donc ils sont là, eux aussi, pour obéir sans discuter et sans qu’on leur demande leur avis.

Mais peut-être, ou peut-être pas d’ailleurs, stimulés par les élections présidentielles prochaines, ils viennent toutefois de donner le leur, d’avis, dans un communiqué que je vous invite à lire et dans lequel ils disent, par exemple : « Dans ce contexte, les IA-IPR [Inspecteurs d'académie-inspecteurs pédagogiques régionaux] ont souvent été obligés de défendre, devant les professeurs, un projet dont ils savent parfaitement les limites et les insuffisances et d’user d’arguments d’évidence spécieux. Cela a contribué à saper la confiance entre les professeurs et leurs IA-IPR, ce que nous ne pouvons que déplorer. »

Dans de telles conditions, mesdames et messieurs du Gouvernement, arrêtez de tourner autour du pot et mettez en place un Bac national non dévalué, ou donnez-le, au lieu de chercher à le donner sans oser le dire !

►Lire le communiqué du SIA (syndicat des inspecteurs d’académie).

24 octobre 2021
« Selon que vous serez puissant ou misérable… »

Jeudi dernier, le parquet d’Évry (Essonne) a fait savoir que le ministère de l’Éducation nationale avait porté plainte contre un jeune homme ayant insulté et menacé notre ministre, Jean-Michel Blanquer, dans une vidéo largement diffusée sur
les réseaux sociaux.

Cet individu comparaîtra le 2 novembre prochain devant le tribunal correctionnel d’Évry, entre autres pour avoir dit dans sa vidéo : « N… ta mère à Blanquer et l'Éducation nationale, bande de fils de p… j'ai arrêté le bac. »

Il est évident pour moi (et j’espère pour beaucoup de mes lecteurs) que l’attitude de ce jeune homme est difficilement admissible, même si l’on tente de la relativiser en considérant que notre société semble s’enfoncer, peu à peu, dans une surenchère de violence verbale et physique.

Donc je trouve « normal » que le ministère ait porté plainte. Mais… Mais alors, comment se fait-il que de très nombreux enseignants se fassent insulter et menacer par des élèves et par des parents, sans que l’administration de l’Éducation nationale, mise au courant des faits, ne défende ses profs ? Pire, comment peut-on admettre qu’elle tente souvent d’étouffer ces indisciplines, voire qu’elle accuse les victimes de manquer de… « pédagogie » ou de compétences disciplinaires ?

Il me vient alors envie de paraphraser La Fontaine, auteur parait-il très apprécié de J-M Blanquer, en écrivant : Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements (de l’Éducation nationale) vous rendront blanc ou noir !

17 octobre 2021
Pour J-M Blanquer, l’art d’enseigner serait-il inné ?

Savez-vous que notre ministre de l’Éducation Nationale est en train de chercher à dégrader une fois de plus ce qu’il reste de notre enseignement public ? Ce n’est pas nouveau ; il s’y attelle depuis des années ! Mais cette semaine, le 13 octobre, il a
présenté en CTM (Comité Technique Ministériel) un projet d’arrêté relatif aux fonctionnaires stagiaires, futurs enseignants, qui seraient alors balancés tout de go dans les classes, à TEMPS COMPLET et SANS formation spécifique dès lors qu’ils auraient un master MEEF !

Je viens d’employer à dessein la locution verbale peu usitée « tout de go » (qui n’a aucun rapport avec le verbe anglais « to go ») car elle signifie « directement, sans préparation, sans précaution », ce qui correspond tout à fait à la situation de ces nouveaux stagiaires. De plus, cette locution vient d’une expression ancienne française « avaler tout de gob » liée au verbe gober. Or, dans le cas présent, le verbe gober m’intéresse tout particulièrement !

En effet, J-M Blanquer voudrait sans doute nous faire gober que son arrêté améliorerait la formation de ces apprentis enseignants sous prétexte qu’au cours de leur année compète face aux élèves, ces futurs profs auraient tout de même entre 10 et 20 jours de formation !!!

Pour ma part, je ne peux m’empêcher de penser qu’il s’agirait plutôt, pour notre ministre :
-de faire des économies d’enseignants titulaires, en faisant effectuer leur travail par des stagiaires ;
-ou, en ces temps de préparation des élections présidentielles, de faire « plaisir » aux nostalgiques de Nicolas Sarkozy dont le ministre de l’éducation (Luc Chatel) avait en 2010 déjà fait passer un tel arrêté annulé par Vincent Peillon en 2013 ;
-ou, de « se venger » de Vincent Peillon car, en 2010, J-M Blanquer était alors le directeur général de l'enseignement scolaire (DGESCO) de Luc Chatel ;
-ou…

Quoi qu’il en soit, avec cet arrêté, J-M Blanquer ne semblerait-il pas considérer que l’art d’enseigner serait inné ?

10 octobre 2021
Savoir communiquer : un fondamental réservé à une certaine élite ?

En qualité de membre de jurys délivrant un certificat de compétences pédagogiques pour la transmission de savoirs, je pose systématiquement une question fondamentale de communication aux candidats venus dans l’espoir de recevoir ce certificat. Car comment peut-on être un enseignant, un formateur…, sans maîtriser quelques éléments indispensables de communication ?

Vous allez être sans doute étonnés par les réponses de candidats à qui j’avais bien précisé, en préambule, que nous allions admettre comme toujours vraie la phrase suivante : « s’il pleut, je sors avec mon parapluie ! ».

À la question « que concluez-vous si vous me voyez sortir avec mon parapluie ? », certains, rapides à la détente, m’ont répondu du tac au tac : « il pleut ! ».
D’autres, conscients d’un manque de précision dans ma donnée initiale mais voulant tout de même faire une réponse binaire, m’ont précisé qu’avant de répondre ils devaient consulter la météo pour voir s’il pleuvait ou allait pleuvoir sous peu.
Heureusement, plusieurs d’entre eux m’ont tout de même dit qu’ils ne pouvaient rien en conclure car je ne leur avais pas précisé si je sortais avec mon parapluie uniquement lorsqu’il pleuvait !

Les erreurs commises par les premiers ne viendraient-elles pas du manque de rigueur de l’enseignement dès les classes primaires, voire dès celles de maternelle ?

En effet, le manque de précision, les non-dits, les sous-entendus des adultes qui se comprennent grâce au contexte, aux habitudes, aux présupposés (et qui finissent d’ailleurs souvent par ne plus se comprendre entre eux) sont très préjudiciables aux jeunes et à leur développement intellectuel en communication. C’est donc dès leur plus jeune âge, pour leur apprentissage, qu’il faut communiquer avec eux avec rigueur !

Aussi, aux quatre fondamentaux 2020 du ministère de l'Éducation nationale (savoir « lire, écrire, compter, respecter autrui ») j’en rajoute un 5ème encore plus fondamental que les autres : savoir « communiquer ». Malheureusement, apprendre à communiquer semble être réservé à une certaine élite !

3 octobre 2021
Latiti s’amusera désormais à devenir épisodiquement transgenre !

La circulaire du 29-9-2021, « pour une meilleure prise en compte des questions relatives à l'identité de genre en milieu scolaire » vient d’être adressée par J-M Blanquer à tous les recteurs, inspecteurs, enseignants et j’en passe

Quel est l’objectif officiel de cette circulaire ?
« que l'expression de genre des élèves ne soit pas remise en cause ou moquée, notamment de la part des autres élèves » et que les élèves transgenres soient protégés « contre toutes formes de discriminations, de harcèlement et de violences » ! Encore heureux car les moqueries, discriminations, violences… en tous genres, ne sont-elles pas déjà interdites quelles qu’en soient les causes ? et tout élève devrait donc avoir une piqûre de rappel à ce sujet !

Comme toutes les circulaires ministérielles, elle n’est pas diffusée aux élèves et parents d’élèves, et c’est encore heureux car, présentement, plusieurs de ses phrases semblent n’être là que pour inciter parents et élèves à mettre le bazar dans certains établissements ! D’ailleurs…

…Latiti, cette adolescente un peu révoltée que j’évoque parfois dans mes billets d’humeur, est drôlement contente d’avoir réussi à se procurer cette circulaire ! Ayant de très mauvaises notes en maths, elle m’a dit avoir enfin trouvé le moyen de les justifier en se « confiant » à son prof de math. Très perturbée, se préférant en garçon et voulant se faire appeler Arthur, elle n’ose pas en parler à ses parents va-t-elle lui dire ! En plus, elle lui demandera de servir de médiateur auprès d’eux, ce qu’il devra faire comme le stipule la circulaire.

De fait, l’enseignant aura désormais à s’occuper de toutes les démarches administratives qui lui incomberont à propos de Latiti transgenre !

Quant au copain de Latiti, Alex, il paraît qu’il viendra en classe maquillé et en jupe pour demander de se faire appeler Léa et exiger un traitement de circonstances de la part de son prof de sport (vestiaires, toilettes, douches…), ce qu’on ne devrait pas pouvoir lui refuser !

Et… quelques mois plus tard, Latiti compte bien retrouver son genre féminin et demander que l’administration de son établissement annule tout ce qu’elle a entrepris depuis son premier changement de genre !

Latiti applaudit donc des deux mains la circulaire Blanquer et s’amusera désormais à devenir épisodiquement transgenre !

26 septembre 2021
La « petite souris » m’a parlé BTS 2022 et certification obligatoire en langue anglaise !

Si vous n’êtes pas « dans le bain » de l’enseignement supérieur, peut-être ignorez-vous que depuis l’arrivée de notre Président actuel de la République, peu à peu les diplômes officiels ne sont délivrés qu’aux étudiants ayant passé une certification en langue anglaise ! Pour la session 2022, c’est au tour de l’ensemble des diplômes de licence, de BTS et de DUT d’y passer.

Si les raisons de cet état de fait vous
échappent, c’est que vous n’avez pas lu la circulaire ministérielle n°2021-0005 du 5 janvier 2021 expliquant que, pour s’adapter à la concurrence économique liée à la mondialisation, « le développement des compétences en langues étrangères, notamment en anglais, en constituent l’une des actions. ». Et le « notamment » s’est traduit par un « obligatoirement » pour la certification en langue anglaise !

Rassurez-vous (ou pas), ce qui est obligatoire c’est d’avoir un document attestant que la certification en langue anglaise a été effectivement passée par l’étudiant ; mais sans aucun niveau minimal requis !

Comme je m’en étonnais fortement, je n’ai pas vu entrer la « petite souris », celle qui me rapporte parfois des apartés entre certains membres de réunions officielles dont elle interprète à sa façon ce qu’elle a entendu !

-Tu sais, Evelyne, l’important pour le gouvernement est que ce type de décret soit paru. Mais le danger est ailleurs, m’ont dit mes copines. Ce n’est pas d’anglais dont on a besoin pour s’adapter à la concurrence, mais d’études formant des personnes de haut niveau et dans tous les domaines ! Regarde, pour la Covid-19 ! Crois-tu qu’une équipe de chercheurs d’un pays microbien dont quasiment personne ne sait parler la langue aurait besoin d’anglais si elle avait découvert un remède contre ce fichu virus ? Les Américains en tête se précipiteraient pour lui faire un pont d’or ! Alors…
-Alors ?
-Alors, travaille déjà à éliminer la médiocrité de ton Éducation nationale ! Et si tu tiens tout de même à rester telle que, de plus en plus soumise à certains autres pays, ne rêve plus de sous-marins et d’avions de combat français à vendre et apprends par exemple le chinois ! Des copines de Chine me l’ont suggéré.
-C’est loin, la Chine, et toi, petite souris, tu réussis à correspondre avec des copines de là-bas !
-Elles volent, elles, et après le début de la Covid, elles sont venues me le dire !
-Des souris qui volent !
-Ce sont des chauves-souris !!!

19 septembre 2021
Nés en 2010 ? J-M Blanquer « réagit » !

Cette semaine nous avons certainement tous entendu les media parler du harcèlement en ligne des élèves entrant en classe de 6ème et, plus généralement, des élèves nés en 2010.

Il s’agit, semble-t-il,
d’une sorte de « bizutage » habituellement infligé aux entrant dans des Grandes écoles, universités, entreprises… et interdit par la loi dès lors qu’il consiste à brimer ou violenter les individus.

Ici, c’est un bizutage sociétal, un bizutage à l’adresse de l’ensemble des pré-adolescents à qui des réseaux sociaux montrent, sans préparation psychologique, ce qu’est malheureusement souvent la « vraie vie » : un harcèlement physique et moral !

S’agit-il d’un glissement de notre société ? Je dirais plutôt qu’à cause des réseaux sociaux, il s’agit de l’amplification d’un phénomène vieux comme le monde : les moqueries entre bandes de jeunes. Le livre « La Guerre des boutons » écrit par Louis Pergaud en 1912 en atteste, si besoin était, au niveau inter-villages. Il y a toujours eu des bandes rivales cherchant à s’affirmer en éprouvant le besoin de s’entre-humilier !

Avec les réseaux sociaux et les textos, n’est-il pas plus facile d’identifier les agresseurs et les incitateurs à la haine qu’il y a quelques années, avant la vulgarisation des téléphones portables et des ordinateurs ? Donc notre gouvernement, s’il le voulait, dispose de tout un panel de moyens techniques pour identifier les humiliateurs (voire plus !) et se retourner vers les parents, responsable de l’éducation de leurs enfants.

Mais le veut-il ? Je me pose d’autant plus cette question qu’il y a 3 jours (le 16 septembre 2021), notre ministre de l'Éducation nationale, J-M Blanquer, a « réagi » (lui aussi sur les réseaux sociaux). Il aurait pu se fâcher mais non ! Il a incité les participants à ces harcèlements à être « bienveillants » et « vecteurs de fraternité » ! À n’en point douter, c’est ce qu’ils s’empresseront d’être après un tel sermon ministériel !

12 septembre 2021
L’école HEC est Super, mais ne suit-elle pas les tendances démagogiques du moment ?

Le classement « QS World Ranking » des meilleurs masters 2022 en « Business Analytics » (analyse commerciale, en français), vient de paraître et il affiche HEC (l’école des Hautes Études Commerciales de Paris) comme étant, dans ce classement, la première école de commence européenne ! et la troisième mondiale.

On peut d’autant plus
féliciter cette école privée que l’on est, depuis quelques temps, habitués à lire des résultats Pisa et autres où les élèves français sont de plus en plus nuls !

Malheureusement, il y a un hic à propos d’HEC ! Sa nouvelle Direction s’engage dans la voie de la « discrimination positive » chère à Nicolas Sarkosy. Les élèves boursiers ayant été recalés une première fois au concours d’entrée dans cette grande école devraient recevoir des points de bonification pour accroitre leurs chances de réussir la deuxième fois !

Cette discrimination au niveau du concours, quel que soit le bout par lequel je la prends, ne fait pour moi pas honneur aux dirigeants d’HEC, car de deux choses l’une : soit le concours est mal ficelé et ne serait qu’une barrière factice mise là afin de s’autoriser toutes les magouilles possibles et imaginables entre copains ; soit il s’agit d’un contrôle sérieux des connaissances indispensables à la poursuite des études et là, dans cette discrimination positive j’y vois une démarche qui n’augure rien de bon sur l’aspect moral présenté à la future élite formée dans cette école !

Maintenant il se peut qu’il ne s’agisse, de la part de ses dirigeants, que de basse démagogie. Imaginez que le monde ait son quota d’excellents spécialistes ou de copains en matière d’analyses commerciales ; HEC pourrait alors se permettre d’en intégrer « un peu plus » afin de donner l’impression qu’il ouvre à tous sa filière d’excellence, quitte à éventuellement illusionner ce « plus » !

N’est-ce pas ce que nos ministres successifs de l’Éducation nationale semblent faire depuis des décennies, à propos du Bac ?

Alors, HEC, comme d’autres grandes écoles, suit-elle les tendances démagogiques du moment ?

5 septembre 2021
Marseille : la « petite souris » y était aussi !

Il ne vous a pas échappé que, la semaine écoulée, notre Président de la République est allé faire une visite de courtoisie à Marseille. Je parle de courtoisie car c’était, entre autres, pour lui donner pas mal d’argent !

Il se trouve que la « petite souris »,
qui me susurre de temps à autres des anecdotes, y était aussi. Elle a beaucoup galéré pour visiter incognito certains lieux particuliers. Voici ce qu’elle m’a raconté.

Elle voulait voir, entre autres, des copines dont Sud-Radio avait parlé l’an dernier, en février 2020. Les souris envahissaient à l’époque une école à tel point qu’il y avait partout de leurs crottes dans les salles de classe ; elles rongeaient même les tapis de sport, sans être inquiétées ! Le directeur, ne réussissant pas à faire réagir la mairie, avait alors lancé un appel au secours en direction des parents d’élèves. Ces derniers s’étaient mobilisés et l’ordre sanitaire était enfin revenu !

La petite souris : « J’ai cherché à aller dans cette école, afin de faire un bilan de la situation mais… près de l’entrée de l’établissement, plusieurs souris pas sympas et à la mine patibulaire m’ont barré le passage à leur « chèque pont » m’ont-elles dit [NDLR : ces souris devaient utiliser le mot anglais signifiant « point de contrôle » ou « poste-frontière » !]. Étrangère au clan, je n’étais pas la bienvenue et j’ai dû faire demi-tour ! »

C’est paraît-il à ce moment-là que la petite souris a rencontré une de ses anciennes copines. Elles ont parlé des discours et commentaires du Président de la République et en sont venues à évoquer sa volonté d’expérimenter la liberté du choix des enseignants par les directeurs d'école.

Là, la « copine » de la petite souris s’est paraît-il pliée en deux dans un fou-rire qu’elle n’arrivait plus à contrôler, puis elle a murmuré : « Et tu crois que les directeurs et recteurs réussiront mieux, dans leurs domaines, que la police et la justice dans les leurs ? Reviens sur Terre, ma petite, quitte le monde des bisounours pour celui de la Politique ! »

29 août 2021
Le méli-mélo « laïcité-ethnie » de J-M Blanquer.

Il y a quelques jours, notre ministre a lancé sa campagne « C’est ça la laïcité » ! Huit affiches pour lesquelles il faut un certain temps pour réussir à trouver leurs liens avec la laïcité. Chaque fois que je les regarde, elles
me font penser aux publicités de Benetton ; vous savez, cette société italienne spécialisée dans l’habillement qui ne peut pas s’empêcher de faire sa pub en anglais, pub accompagnée, parfois, de photos polémiques pour faire monter son audience.

Franchement, les affiches de notre ministre me donnent l’impression que ce dernier s’est, inconsciemment ou non, inspiré de Benetton ; mais qu’a-t-il donc à vendre, lui ? la laïcité est-elle à présenter avec de vulgaires images publicitaires comme un quelconque bien de consommation ?

Et qui plus est, quelles images ! Chacune d’elles est soi-disant censée mettre en lumière un élément de laïcité, et que constate-t-on en les regardant ? qu’il est nécessaire de les analyser en profondeur car à première vue elles font plus penser à une campagne pro pluri ethnies qu’à une campagne pro laïcité ! Même les prénoms des personnages semblent être là pour en témoigner !

Sacrée campagne de communication pour la laïcité, dans laquelle J-M Blanquer mélange à loisir (et confond ?) différences culturelles et religieuses de ses personnages !

22 août 2021
Jeux Olympiques : un cocorico de plus, lancé par J-M Blanquer !

Après la fin des JO, notre ministre de « l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports », n’a pas pu s’empêcher de glorifier son Éducation nationale ! A l’entendre,
ce serait grâce aux sports (de haut niveau) pratiqués par les élèves en classe, que la France aurait remporté 33 médailles aux 32èmes jeux de Tokyo ! Et de glorifier, par la même occasion, le travail en EPS (Éducation physique et sportive) des enseignants ayant conduit à ce résultat.

Que les enseignants français reçoivent enfin des encouragements de la part de leur ministre est une bonne chose en soi, et notre ministre ferait bien d’y penser plus qu’à l’ordinaire, pour chaque matière enseignée ; mais de là à faire un lien entre les cours d’EPS et les JO…

D’une part, aux 31èmes JO (ceux de Rio, en 2016) la France avait remporté 42 médailles (donc le satisfecit-Blanquer aurait dû plus se rapprocher d’un petit « quiquiriqui » que d’un gros cocorico) et, d’autre part, je vous invite à parcourir les réseaux sociaux où un grand nombre de sportifs, venant de participer à ces JO de Tokyo, se gaussent ouvertement de J-M Blanquer avec son EPS les ayant soi-disant hissés sur le podium olympique !

15 août 2021
Il faut que les filles ressemblent aux garçons !

Le 24 juin dernier, devant des parlementaires J-M Blanquer l’avait dit : l’un de ses objectifs prioritaires était la lutte contre les stéréotypes de genre ! Et donc, dans cette optique, en mars 2021 il avait installé un groupe de travail sur l’égalité filles/garçons au lycée !

Dans l’état actuel de
la politique, de plus en plus démagogue et « féministissime » à l’excès, je n’attendais pas grand-chose de ce groupe de travail, à part qu’il écrive en gros le mot fille avant celui de garçon, ce qu’il s’est d’ailleurs empressé de faire !

Eh bien ! j’avais tort, car il en est ressorti un ensemble d’informations intéressantes ; je dirais même tristement intéressantes. D’après Sophie Béjean, pilote de ce groupe de travail, en première et terminale, les choix des élèves sont très marqués par des stéréotypes de genre, en particulier chez les filles ! Et les choix faits par ces dernières ne sont pas liées aux résultats scolaires car les filles font de bonnes performances ! En résumé, elles sont bonnes en classe mais sont surreprésentées en humanités, littérature et philosophie (80 % en terminale), en arts plastiques…

De quoi ? Lorsqu’on laisse choisir les élèves, les filles sont plus matures et plus déterminées que les garçons sur la vie future qu’elles imaginent !

Afin de formater les filles qui semblent être un peu trop indépendantes, le groupe de travail, préconise donc l’instauration d’une journée de l’égalité filles-garçons, la mise en place d’un label de l’égalité filles-garçons et du mentorat (mot inventé sans doute par le gouvernement) en direction des filles afin de les faire rencontrer des "rôles modèles" accessibles !

Et Sophie Béjean précise, semble-t-il avec horreur, que ces inégalités observées ne sont pas positives pour l’économie et le monde professionnel. Et que davantage de mixité ne pourrait qu’être bénéfique pour notre société !

Là, on ne raisonne pas en termes de bien-être des futurs adultes, ni en termes de société humaniste ou qui pourrait le devenir, fière de l’être et rayonnante. C’est l’Economie et le monde professionnel actuel qui commande ! « Les temps modernes » avec Charlie Chaplin et pas les rêves, ni les raisonnements philosophiques ou les arts !

Du coup, le groupe de travail propose-t-il l’instauration de quotas dans les formations ; par exemple commencer par 30% dans certaines spécialités en lycées et post-Bac, afin que, petit à petit, les filles ressemblent enfin aux garçons en ne cherchant plus à vouloir s’orienter vers la vie à laquelle elles osent rêver !

8 août 2021
Une Loi qui bafoue l’autorité parentale !

Avez-vous lu le contenu de cette Loi approuvée par les députés, les sénateurs, le Conseil constitutionnel, et promulguée le 6 août 2021 au JO ?

Il y est dit que le premier ministre peut imposer par décret aux personnes âgées d'au moins douze ans souhaitant se déplacer à destination ou en provenance
du territoire hexagonal, de présenter un justificatif de statut vaccinal concernant la covid-19 ou un... (suite sans intérêt pour mon propos car c’est le « justificatif de statut vaccinal » qui m’intéresse ici !) À ce sujet, il est écrit au paragraphe « G » de ladite Loi : « seule l'autorisation de l'un ou l'autre des titulaires de l'autorité parentale est requise pour la réalisation d'un dépistage ou l'injection du vaccin contre la covid-19, sans préjudice de l'appréciation des éventuelles contre-indications médicales. »

Un seul des deux parents étant suffisant pour donner son autorisation, que peut-il se passer au sein des familles ou la mère et le père ne sont pas d’accord ? La dispute profite à celui qui est en faveur de la vaccination !

Et ce n’est pas tout ! Il est ensuite écrit au paragraphe suivant :

« H » Par dérogation à l'article 371-1 du code civil, la vaccination contre la covid-19 peut être pratiquée, à sa demande, sur le mineur de plus de seize ans. »

Voilà donc des mineurs, toujours sous l’autorité parentale, qui pourront aller se faire vacciner en se passant de l’accord de leurs parents ! Cette fois, en cas de désaccord entre parents et enfants, la Loi incite les enfants à se révolter contre ces derniers et ont gain de cause s’ils sont pour la vaccination.

En définitive, sur fond de Covid-19, cette Loi cherche uniquement à favoriser la vaccination. Si cette vaccination est actuellement médicalement indispensable, que ne l’impose-t-on pas une bonne fois pour toute, plutôt que de bafouer l’autorité parentale dont la jeunesse a grand besoin !

Rappel de l'Article 371-1 du code civil
« L'autorité parentale est un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l'intérêt de l'enfant.
Elle appartient aux parents jusqu'à la majorité ou l'émancipation de l'enfant pour le protéger dans sa sécurité, sa santé et sa moralité, pour assurer son éducation et permettre son développement, dans le respect dû à sa personne.
L'autorité parentale s'exerce sans violences physiques ou psychologiques.
Les parents associent l'enfant aux décisions qui le concernent, selon son âge et son degré de maturité
»

1er août 2021
Pourquoi notre ministre J-M Blanquer ose fustiger les élèves non vaccinés ?

L’un des objectifs du dernier protocole sanitaire, publié fin juillet et devant entrer en vigueur à la rentrée scolaire 2021-2022, est clairement défini dans son premier paragraphe : « pour la réussite et le bien-être des élèves »

Voici ce que l’on peut lire dans ce protocole :

« Fermeture des classes et contact-tracing [en français gouvernemental dans le texte officiel car nos dirigeants, comme de nombreux publicistes, espèrent sans doute qu’en utilisant des mots anglais ils se forgeront enfin un semblant de crédibilité auprès du grand public !].
La règle de la fermeture de la classe pour une durée de 7 jours dès le premier cas positif continuera à s’appliquer dans les écoles.
Dans les collèges et les lycées, un protocole de contact-tracing renforcé sera mis en œuvre pour identifier les élèves ayant eu des contacts à risque avec un cas positif et les évincer des établissements durant 7 jours (à l’exception de ceux justifiant d’une vaccination complète). »


Soit notre ministre a pondu ce texte juste avant ses vacances, dans la précipitation coutumière (voir entre autres sa réforme du Bac et ses notes de service dont j’ai un peu parlé dans mon billet du 10 juillet 2021) sans en peser tous les mots, soit il a fait exprès de fustiger les collégiens et lycéens non vaccinés en écrivant qu’ils seraient évincés de leur établissement scolaire. Car voici ce que dit le dictionnaire de l’Académie française au sujet du verbe « évincer » : « 1. Retirer juridiquement à quelqu’un un bien, un droit qu’il possédait ou dont il jouissait de bonne foi. Un jugement l’évinça de cet immeuble. Évincer un locataire, un fermier. 2. Enlever à quelqu’un une fonction, une dignité, une position dans un groupe, etc., ou l’empêcher par intrigue d’y accéder, pour s’en emparer ou la faire passer à un autre. On l’a évincé de ce poste. Il a évincé son concurrent par de basses manœuvres. »

Pour J-M Blanquer, les élèves non-vaccinés seraient-ils des sortes de parias, responsables de leur état de non-vaccination ? Est-ce leur suggérer, implicitement, d’agir contre des parents indignes les privant de scolarité ?
Mais n’est-ce pas plutôt pour mettre dans l’embarras leurs parents qui ne bénéficieront plus des mesures de garde précédentes et risqueront d’être licenciés par leur employeur s’ils ne vont pas travailler pour garder leur progéniture ?

25 juillet 2021
Notre Gouvernement et la pédagogie !

Cette semaine, je vais peut-être choquer certains de mes lecteurs en défendant notre Gouvernement à propos d’une critique récurrente relative à son manque de pédagogie.

Quelle que soit la chaîne de télévision sur laquelle je me branche, dans ses journaux télévisés j’entends s’exprimer des politiciens, des journalistes, des présentateurs, des personnes à qui l’on tend le micro dans la rue… chacun, affirmant ou minimisant le fait que le Gouvernement aurait manqué de « pédagogie » au sujet de la vaccination !


Mais toutes ces personnes, savent-elles ce que recouvre le terme de « pédagogie » qu’elles utilisent à tort et à travers ? Qu’est-ce que la pédagogie ? La pédagogie, c’est l’art de transmettre à d’autres des savoirs dont, pour le sujet qui nous intéresse ici, le « savoir se comporter » dans notre société à la veille d’une éventuelle quatrième vague de Covid !

Notre Président de la République a été clair : vaccination imposée à certains ; passe-sanitaire obligatoire pour pénétrer dans les restaurants, les cinémas… D’après les médias, à la suite de l’allocution présidentielle et avant même la « discussion » et le vote de ces mesures par nos représentants parlementaires, le nombre de demandes de vaccination a fait un bond extraordinaire. N’est-ce pas le résultat d’une « pédagogie » réussie ?

La « pédagogie » a de multiples facettes. Par exemple à l’école, à certaines époques actuellement révolues, la méthode pédagogique était de composante « musclée » ; une gifle ou une fessée avec « mise au coin » et bonnet d’âne, permettait de faire rentrer certaines notions dans le crâne d’élèves récalcitrants. C’est une méthode pédagogique que je n’apprécie pas, mais c’est de la pédagogie tout de même !

Alors, lorsque j’entends dire par une frange relativement nombreuse de la population, que notre Président et son Gouvernement ont manqué de pédagogie à propos de la vaccination, je ne peux que m’inscrire en faux car il y a bien de la pédagogie. N’est-ce pas plutôt, dans cette pédagogie, la méthode type « mise au coin » qui laisse à désirer ?

10 juillet 2021
Quand le ministère de l’Éducation Nationale se moque de ses enseignants.

En temps « normal », j’aurais écrit ce billet d’humeur pour le 4 juillet. Mais la norme ne signifiant plus grand-chose au ministère de l’Éducation Nationale, vu le « foutoir » (titre de mon précédent billet) qu’il y règne, j’ai préféré attendre la fin du Bac : 6 juillet pour le résultat prenant en compte le contrôle continu et les rares épreuves encore présentes au Bac, et 10 juillet pour les résultats finaux après oraux de rattrapage.

Le 10
je n’ai pas été surprise : 93,8% de réussite ; un tout petit peu moins que l’an dernier (95,7%). Cette diminution s’explique, sans doute, par le fait que des jurys avaient reçu ordre de modifier la note de chaque élève « notamment dans le cas de discordances manifestes pour l'ensemble des candidats d'un même établissement au regard des sessions précédentes » ! Cette modification de notes est, à n’en pas douter, une preuve montrant pour le moins le « farfelu » des décisions prises pour appliquer la « réforme Blanquer » du Bac. L’administration se moque des enseignants !

Elle s’en moque comme… comme de vulgaires pions déplaçables à volonté.

En effet, le vendredi 25 juin à 21h35 le SIEC (Service Interacadémique des Examens et Concours) avait envoyé par courriel des convocations à des sous-jurys pour le mardi 29/06 et le jeudi 1/07 à 8h30.

S’en suivit une succession d’ordres et de contre-ordres :

- lundi 28/06 - courriel d'un centre d'examen aux enseignants convoqués : « Nous avons découvert ce week-end les charges qui nous incombent[...] » ;
- mardi 29/06 - 8h30 - sous-jurys d’harmonisation : l'application Santorin (système d’aide numérique à la notation et correction) ne fonctionne pas, cette panne est nationale ;
- mardi 29/06 - 11h00 - message du SIEC à tous les centres d'examens : « suite aux problèmes rencontrés avec l'application Santorin nos experts continuent à chercher l'origine de la panne. Nous demandons aux membres du jury de rentrer chez eux en laissant leurs coordonnées pour être rappelés dès que possible » ;
- mardi 29/06 - 12h57 - sms des centres d'examens : « reprise à 14h30 » ;
- mercredi 30/06 - 21h24 - courriel du SIEC : « En raison de retards concernant les opérations préparatoires aux sous-jurys de délibération du jeudi 1er juillet, le SIEC est dans l'obligation de décaler leur tenue au vendredi 2 juillet 9h30 » ;
- jeudi 1/07 - 16h40 - courriel du SIEC : convocations pour les sous-jurys du vendredi 2 juillet... dans les lycées d'exercice ;
- jeudi 1/07 - 18h06 - courriel du SIEC : convocation pour les sous-jurys du vendredi 2/07... dans les centres d'examen ;
- jeudi 1/07 - 18h31 - courriel du SIEC : « Il convient de ne tenir compte que de la deuxième convocation, envoyée à partir de 17 heures 20, horaire mentionné sur votre messagerie. Cette convocation porte le numéro de jury correct et le lieu exact où se tiendra le sous-jury de délibération, lieu identique à celui prévu le 1er juillet. » ;
- vendredi 2/07 - 8h49 - sms du centre d'examen : « nous venons de recevoir un message du SIEC qui annonce un report des délibérations à lundi 8h30 »
- vendredi 2/07 - 9h48 - courriel du SIEC : « A la suite du retard dans la restitution des copies de certains correcteurs, les bascules de notes et leur nécessaire traitement sont en cours de finalisation [...] il convient de reporter le début des commissions à lundi matin 8h30. »

Le ministère de l’Éducation nationale sait-il ce qu’est le droit à la déconnexion et la cohérence dans les « ordres » donnés ?
Corvéables à merci, salaires de misère, pas (ou peu) de formation mais un bac+5 exigé… l’Éducation Nationale ne se moque-t-elle pas un peu trop de ses enseignants ? Résultat : même en mettant des annonces dans « le bon coin », des postes d’enseignants n’arrivent toujours pas à être pourvus !

27 juin 2021
Quel « foutoir » pour les examens !! À qui la faute ?

Pour cette semaine écoulée, je vais vous dresser une liste, non exhaustive et en vrac, d’un certain nombre de dysfonctionnements ayant affecté (et continuant d’affecter) les convocations des enseignants et membres des jurys pour l’oral du Bac. J’ai abrégé, car la liste est longue !

-Établissements où le matin de l’examen le proviseur voit arriver, devant chez lui, des candidats et examinateurs alors qu’il n’a pas été prévenu que son établissement était centre d’examen et qu’il n’a donc rien préparé à cet effet ;
-Profs convoqués à qui on fait savoir, à leur arrivée dans le centre d’examen, qu’ils peuvent repartir d’où ils viennent car on n’a pas besoin d’eux ;
-Profs apprenant le lundi matin qu’on leur a envoyé une convocation pendant le week-end et qu’ils sont attendus le lundi matin même dans un centre d’examen ;
-Profs convoqué dans plusieurs établissements en même temps ;
-Profs de collège convoqués pour le Bac alors qu’ils n’en connaissent pas les programmes (peut-être est-ce pour qu’ils jouent mieux les « candides » !)
-Lycéens se retrouvant devant un jury non compétent pour les matières qu’ils présentent et sont alors convoqués de nouveau, à une date ultérieure…

Quelle sont les causes profondes de ce « foutoir » que l’on ne voyait pas les années précédentes ? La Covid-19 ? Non car elle était déjà présente l’an dernier. Il est vrai qu’il n’y avait alors pas eu d’oral, mais les jurys convoqués l’avaient été sans incidents notoires ! Les problèmes informatiques ministériels ? Non car ils sont récurrents depuis fort longtemps et on finit par s’y habituer.

J-M Blanquer et son « nouveau Bac » ? Là, c’est fort possible, car ce ministre semble avancer au « doigt mouillé » dans sa réforme. À ce sujet, n’a-t-il pas osé pondre l’ordonnance n°2020-1694 du 24 décembre 2020 par laquelle il s’autorisait toute modification d’épreuves d’examens, à condition de la porter à la connaissance des candidats dans un « délai qui ne peut être inférieur à deux semaines avant le début des épreuves » !!! Dans le pire des cas, seulement deux semaines pour s’adapter, est-ce vraiment raisonnable ?

Quoi qu’il en soit, notre ministre semble peu cohérent dans ses décisions et retouches successives. Et une administration sans consignes nettes, précises, bien préparées à l’avance, attend souvent, pour les exécuter… le contrordre dès le dernier ordre tombé. La conséquence n’est-elle pas ce « foutoir » pour les examens actuels ?

20 juin 2021
Bienveillance ! vous avez dit bienveillance, Monsieur Blanquer…

Il y a quelques semaines notre ministre s’adressait aux élèves se préparant à passer le « Grand oral » du Bac et leur disait alors officiellement de ne pas stresser, même dans les circonstances floues actuelles ; les jurys seront « bienveillants » !

Que fallait-il comprendre ?
Que voulait donc dire J-M. Blanquer dont le terme de « bienveillance » a, bien évidemment, été repris en chœur par ses subordonnés que sont les rectrices, recteurs, inspectrices et inspecteurs ?

Le contraire de « bienveillance » étant malveillance, antipathie, hostilité… je me suis demandé où, pour les Bacs précédents, monsieur Blanquer pouvait bien avoir eu vent d’informations selon lesquelles les examinateurs d’épreuves orales avaient accueilli leurs candidats avec hostilité, du genre « Bon ! J’ai autre chose à f…aire qu’à vous entendre me débiter des âneries ! Alors, soyez bref, net et précis ! Allez-y… j’écoute ! » ou « Ici, tu fais moins ton malin qu’avec ton prof habituel, n’est-ce pas ! »

Comme ce type d’accueil des candidats doit tout de même se compter sur les doigts d’une seule main, quelle mouche a donc piqué notre ministre, tout excité par le début proche de « son » Grand oral auquel on le voit rêver depuis des mois sans réussir à bien le cerner ? Quel message a-t-il voulu faire passer ?

En tous cas, la « bienveillance » semble avoir été unanimement relayée dans les académies, mais avec différentes contextualisations.

Par exemple, à Paris, au cours de réunions ciblées, les inspecteurs ont suggéré aux examinateurs déjà convoqués d’être souriants, de ne pas accompagner de mimiques les erreurs entendues… mais de ne pas mettre une bonne note à ceux qui ne la méritaient pas ; en résumé, d’être « normaux », en quelque sorte !

À Lyon, entre autres, sans rapport avec les rodéos moto sauvages dont la ville semble avoir du mal à se débarrasser, la « bienveillance » pourrait avoir pris une tournure administrative particulière et inattendue, dévoilée cette semaine dans les médias.

Pour bien saisir le petit plus de « bienveillance » administrative lyonnaise, il importe de savoir que, pour le Grand oral, chaque candidat a travaillé sur deux thèmes ; un dans chacune des deux spécialités étudiées au cours de l’année scolaire. Le jour de l’examen il propose les deux thèmes au jury ; ce dernier en choisit un que le candidat développe alors… à l’oral, devant les deux membres « bienveillants » du jury.

Si tout est clair, je passe maintenant au cas du rectorat lyonnais. Chaque candidat de cette académie a reçu une convocation sur laquelle un système de codage fait apparaître une lettre permettant d'identifier la discipline de l'un des deux membres du jury devant lequel il va passer son Grand oral : M pour mathématiques, G pour Histoire-géographie, etc. ; information confirmée par le rectorat. Cela donne donc, à chaque candidat, une précision non négligeable sur le type de jury qui va l’interroger. A lui d’en faire bon usage ! C’est, en quelque sorte, un coup de pouce rectoral supplémentaire à la « bienveillance » ministérielle annoncée.

Erreur administrative volontaire ou conséquence d’une impréparation ministérielle ?

Saurons-nous un jour jusqu’où cette « bienveillance » blanquerienne aura été poussée ?

13 juin 2021
Au secours ! Les Chinois ou les Russes… nous attaquent-ils ?

Tenez-vous bien ! Voici l’information, émanant d’un proviseur parisien, adressée en cette fin de semaine aux enseignants : « Le Service Inter-académique des Examens et Concours (SIEC) rencontre d'importantes difficultés informatiques qui ont retardé la diffusion de vos convocations et compte tenu de l'incertitude qui persiste quant à la date de diffusion desdites convocations, au niveau de l'académie de Paris, des réunions d'entente pour l'épreuve du Grand oral de la série générale sont prévues dès ce lundi 14 juin. »

À titre informatif, sachez que les épreuves de ce « Grand oral » vont avoir lieu du lundi 21 juin au vendredi 2 juillet prochain. Il ne reste donc plus qu’une semaine à l’Administration de l’Éducation nationale pour choisir et convoquer, pour chaque jour, les examinateurs qui feront passer cette épreuve !

D’où peuvent donc bien provenir ces « importantes difficultés informatiques » ? On se souvient qu’il y en avait déjà eu il y a quelques semaines (voir mon billet d’humeur du 7 avril 2021), lorsque le confinement avait nécessité de recourir aux cours en distanciel. J-M Blanquer avait alors pointé du doigt une pseudo « très forte attaque informatique venue de l'étranger ».

Décidément, il n’a pas de chance ce ministre avec son épreuve fétiche et géniale du « Grand oral ». Après avoir été contrecarrée et mal préparée à la suite des attaques répétées de la Covid-19, voilà qu’elle subit peut-être les attaques des jaloux Chinois ou Russes (ou autres) ! A moins qu’il ne s’agisse, tout bêtement, que d’une incompétence informatique persistante de notre ministère !

6 juin 2021
Solution miracle au manque de places dans les prisons ?

Régulièrement, aux divers journaux télévisés, se pose le problème de la saturation des prisons. En construire ? Peu de municipalités en sont friandes, tout au moins chez elles. Ne pas en construire, c’est entretenir des polémiques sur les causes de la délinquance et les moyens de la contrôler.

Quel rapport y a-t-il avec l’Éducation nationale ? L’actualité
de la dernière semaine (C-News, BFMTV, Le Figaro…) a propulsé, sur le devant de la scène médiatique, une affaire se passant depuis un temps certain, devant l’une des écoles primaires de la ville de Rennes.

Des dealers s’y étaient installés et l’adjointe à l’éducation de la mairie de Rennes avait confié à BFMTV qu’il y avait parfois « un jeu de chat et de souris entre la police et les dealers », jeu n’échappant pas à la vue des élèves. Il semblerait même que, dans la cour d’école, ces derniers aient fini par délaisser le traditionnel jeu du gendarme et des voleurs au profit de celui des dealers et de la police.

Qu’a donc finalement fait la municipalité « en réponse à l'augmentation du nombre de trafiquants de drogue dans ce quartier du sud-ouest de Rennes [Le Figaro du 5 juin] » ? Elle a intégralement recouvert, de larges bâches noires, les grilles de l’établissement scolaire, indique CNews le 4 juin, pour éviter que les enfants ne se trouvent au contact des dealers !

Du coup, une solution relative au manque de places dans les prisons, coûtant cher à construire, s’est imposée à moi. Les établissements publics sont déjà édifiés ; il suffirait donc d’entourer ces derniers avec de hautes murailles, type ancien mur de Berlin, et de peindre en noir leurs fenêtres ! Ainsi, depuis écoles, collèges, lycées, mairies, commissariats de police… et j’en passe, on ne verrait donc plus aucun dealer. On n’aurait même plus besoin d’avoir recours à un accroissement du nombre de policiers puisque les malfrats seraient, de fait, « prisonniers » dans les rues, hors de la vue des habitants !

Ne serait-ce pas la solution miracle contre la démission constante de l’État face à ses fonctions régaliennes ?

30 mai 2021
« Grand oral ». Jusqu’où peut aller la liberté d’expression ?

La petite souris était sous une armoire, dans un coin de la classe de physique. Elle écoutait attentivement un élève de terminale préparant son épreuve du « Grand oral ».

Pour la petite Histoire,
je rappelle que cette épreuve d’examen a été imposée par le ministre Blanquer. Je rappelle aussi que, cette année, il a quasiment remplacé toutes les autres épreuves par du « contrôle » continu mais que celle du « Grand oral », sa chouchoute, il a tenu à la maintenir coûte que coûte malgré son impréparation manifeste liée à l’imprécision de ses contours et aux multiples réductions d’heures de cours liées à la Covid-19. Il croit avoir inventé un concept et il s’y tient ! En réalité il ne fait que s’inspirer de Napoléon 1er qui avait remis le Bac à l’ordre du jour, en 1808, avec pour seule épreuve un oral !

Revenons-en à notre petite souris et à la scène à laquelle elle assistait. Dans un effort désespéré, le prof était en train de chercher un moyen pédagogique pour faire comprendre à ses élèves ce que l’on attendait (peut-être) d’eux : dialoguer oralement, avec aisance, avec les membres du jury, par exemple au sujet de leur avenir. Pour l’élève en question, il devait expliciter les raisons l’ayant poussé à choisir de futures études de physique.

L’élève : j’aime quantifier les choses et les unités de mesure m’intéressent.
Le prof : lesquelles en particulier ?
L’élève : celles du système métrique, bien sûr ! Il y a aussi le…
Le prof interrompant l’élève : ici vous pourriez faire un bref historique de sa création.
L’élève : je peux ? Parce que depuis quelque temps, en France, on dénigre tout ce qui ne vient pas des États-Unis ! Et je ne tiens pas à avoir une sale note.
Le prof : vous pourriez au moins dire que c’est une création de la fin du XVIIIe siècle.

Après un bref moment d’hésitation, l’élève poursuit : rassurez-moi ! Si je vous ai bien compris, vous nous avez dit qu’il fallait surtout paraître à l’aise, et même faire un peu d’humour ! Donc je dirais plutôt que le système métrique a existé depuis la nuit des temps ; depuis Adam et Eve affirment même certains spécialistes !

Devant l’air étonné de son auditoire, prof compris, l’élève précise alors : lorsque Adam et Eve se sont vus pour la première fois, il parait qu’ils se sont disputés au sujet du système métrique ! Adam voulut le « mètre » et Eve le « centimètre » !

S’en suivit un tel brouhaha, mélange d’éclats de rires et de chahut, que la petite souris s’était sauvée dans son trou et ne put me dire si le prof avait ou non apprécié cette aisance grivoise !

En fait, au « Grand oral », jusqu’où peut donc aller la liberté d’expression ?

23 mai 2021
Petits chefs, bas les masques !

En ce mois de mai, lors de la reprise des cours au lycée Germaine-Tillion, à Sain-Bel (Rhône), la proviseure a exigé que l’une de ses enseignantes enlève son masque qui était aux couleurs arc-en-ciel et le remplace par un masque blanc. Motif animant la chef d’établissement : cet arc-en-ciel est le symbole de lutte contre les discriminations subies par les personnes LGBT ; la prof violait donc
le principe de neutralité de la fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions !

Rebelote le lendemain matin, cette fois-ci avec interdiction d’aller faire cours, et convocation au rectorat.

Ce dernier a admis que la justice avait reconnu la compatibilité du drapeau arc-en-ciel avec le devoir de neutralité des services publics, mais… a tout de même conseillé à l’enseignante de s’abstenir de remettre son masque « pour le bien de l’établissement » (d’après ce qu’a publié le journal Libération).

Dans les maternelles certains directeurs vont-ils chercher à interdire aux professeurs des écoles de faire dessiner des « licornes arc-en-ciel » sous prétexte qu’elles évoqueraient elles aussi le drapeau LGBT ?

Dans un autre domaine, certains vont-ils militer pour faire interdire les masques noirs, ou blancs, en arguant qu’ils risquent de réveiller un racisme latent ?

Comme les drapeaux et signes d’appartenance à des groupuscules voulant imposer leurs idées au monde entier sont en train de proliférer sur la Toile, dans quel monde sommes-nous en train de basculer ?

Partis comme nous sommes, dans quelques temps nous n’allons plus pouvoir nous habiller car il se trouvera toujours quelques individus à qui la forme ou les couleurs de nos vêtements rappelleront un concept qui leur déplait et qu’ils combattent.

Petits chefs, bas les masques ! Arrêtez de chercher à nous imposer des uniformes au nom des idéologies du moment.

16 mai 2021
Autotests dans les lycées. Un échec de plus pour J-M Blanquer !

Décidément, côté Covid-19 notre Gouvernement va d’échec en échec. Heureusement qu’il ne s’agit pas d’une « guerre » contrairement à ce qu’avait affirmé notre président de la République, l’an dernier, vers la même époque, car nous serions peut-être en train de revivre les affres du 10 mai 1940 et de la cuisante défaite qui s’en suivit !

Comme quoi, gouverner ne s’improvise pas,
sauf peut-être lorsque tout va très bien.

Que s’est-il donc encore passé ?

Juste avant le 3 mai dernier, jour de la reprise des cours en présentiel dans les lycées, notre ministre, reprenant les mots du Premier ministre, affirmait avec son sérieux habituel, qu’en matière d’autotests 64 millions de ces derniers avaient été commandés. Puis il ajoutait que ces autotests « seront proposés à tous les personnels de l’Éducation nationale dès la semaine prochaine [3 mai], puis à tous les lycéens à partir de la semaine du 10 mai » afin que chaque lycéen qui le désire puisse se tester une fois par semaine.

Je m’étais demandé pourquoi il attendait la fin de la première semaine de cours pour commencer à tester alors que la raison aurait voulu que les tests débutent dès la réouverture des classes. Je n’ai compris que plus tard.

Déjà, le 5 mai, les syndicats de proviseurs poussaient un cri d’alarme : « La diffusion des premiers autotests se déroule de manière erratique selon des calendriers incertains avec des livraisons au fil de l’eau, inégales sur le territoire, et en général avec des contingents qui sont sans rapport avec les besoins potentiels »

Donc les tests arrivaient au compte-gouttes (je me demande pourquoi je viens de mettre un « s » à goutte, ce doit être par habitude !). De plus, il y avait tout un protocole d’hygiène à respecter nécessitant la présence de spécialistes formés à cet effet et que l’on a vu que très sporadiquement à partir du 10 mai !

Bref, je n’insiste pas. Nous avons assisté, pour les autotests en lycée, après les vacances de printemps, au même fiasco que pour les tests annoncés pour la fin des vacances d’hiver !

En guise de conclusion, voici un échec de plus pour J-M Blanquer alors qu’il lui aurait suffi de rajouter un « si possible » à partir de la semaine du 10 mai, comme il a si bien su l’utiliser dans ses protocoles sanitaires successifs.

9 mai 2021
Augmentation majeure à l’Éducation Nationale !

Peut-être avez-vous raté une information de première importance parue il y a 6 jours, au Journal Officiel de la République ! Comme elle concerne tout particulièrement l’ensemble des personnels de l’Éducation Nationale, je me fais un devoir de la faire connaître à tous mes lecteurs étrangers à ce ministère. Il se pourrait qu’elle suscite chez eux des vocations enseignantes… même tardives !

En quelques mots, vous allez vite comprendre pourquoi le décret n°2021-547 du 3 mai 2021 met fin à une injustice perdurant depuis de nombreuses années entre les fonctionnaires de l’Éducation Nationale et certains autres fonctionnaires.

Il faut savoir qu’à notre époque, quatre Ordres ministériels sont encore décernés : l’Ordre des Palmes académiques, attribué par le ministère de l'Éducation nationale ; l’Ordre du Mérite agricole, attribué par le ministère de l'Agriculture ; l’Ordre du Mérite maritime, attribué par les ministères chargés de la Mer et de la Pêche ; et l’Ordre des Arts et des Lettres, attribué, comme vous vous en doutez, par le ministère de la Culture !

Les récompensés par leur ministre, pour actes hautement inhabituels ou jugés comme tels, peuvent arborer leur décoration sous forme d’insigne (dans les grandes circonstances) ou plus modestement de ruban, normalisés.

C’est justement au sujet de cette « norme » qu’était le problème… jusqu’au 3 mai dernier, lorsque Jean Castex cédait aux implorations de son ministre. Il décrétait enfin que la taille du ruban serait désormais harmonisée avec celle des autres distinctions ministérielles. Dans l’Ordre des palmes académiques, elle était donc portée à 37 millimètres au lieu des 11 millimètres (ridicules) antérieurs pour les chevaliers et des 22 millimètres (juste un peu moins ridicule) pour les officiers

Une petite souris gouvernementale m’a fait savoir, à ce sujet, que les hommes du ministère de l’Éducation Nationale avaient joué un rôle déterminant dans cette décision hautement symbolique. Certains ne cessaient en effet de harceler leur ministre en demandant une augmentation : « C’est inadmissible ! Les autres décorés en ont tous une plus grosse que la mienne (de décoration) ! »

Réjouissons-nous donc, voici enfin à l’Éducation nationale une augmentation majeure de certains membres !

2 mai 2021
L’enseignement, pièce d’ajustement de l’Économie !

Au cours de la « convention nationale sur l’école et les jeunes », organisée le 14 avril dernier par des parlementaires LR, voici, entre autres, l’une des propositions navrantes qui en est ressortie : « Faire du critère de l’employabilité la priorité de l’enseignement supérieur… » !

Avant de
focaliser sur cette proposition relative à l’enseignement supérieur, il me semble important de faire un petit rappel au sujet de l’enseignement primaire et secondaire.

La Covid-19 nous a clairement montré que, pour nos politiciens tant de droite que de gauche, cet enseignement était une garderie indispensable afin de libérer les parents et leur permettre ainsi de travailler. Mais la Covid-19 n’a été qu’un révélateur patent de cet objectif ministériel prioritaire car, souvenons-nous de l’époque « hollandienne » au cours de laquelle la ministre de l’Éducation proclamait qu’il fallait que chaque élève ait un enseignant en face de lui, quelle que soit la valeur de cet enseignant ! De la garderie, toujours de la garderie !

A l’heure actuelle, l’enseignement primaire et secondaire joue donc un rôle économique alors qu’il devrait être un espace essentiellement consacré à l’ouverture de l’esprit des jeunes au monde extérieur et à toutes ses singularités, ce dont ils sont d’ailleurs demandeurs ! Mais Bof ! l’important pour de nombreux politiciens semble être de les formater en vue de leur future insertion dans la vie économique du pays.

Et à propos de leur insertion, quelle est l’attitude des parlementaires ayant participé à la « convention nationale sur l’école et les jeunes » ? Ils demandent que l’enseignement supérieur ne soit surtout pas un vivier de futurs chercheurs trouveurs et innovateurs dans des domaines jugés inutiles et dans lesquels ils pourraient exceller avec plaisir et pourquoi pas avec jouissance intellectuelle !

L’industrie, les services, l’Économie générale du pays ont des besoins humains et ce sont ces besoins qui sont prioritaires ! Pour ces parlementaires l’enseignement, dans sa globalité, doit donc être avant tout une pièce d’ajustement de l’Économie !

25 avril 2021
Objectif « surtout ne pas se poser de questions » !

En ce moment, à la télé, on voit régulièrement passer la pub : « Arrêtez de vous poser des questions… » ; pour perdre du poids, faites confiance à « Comme j’aime » !

Dans mon billet d’humeur du 10 janvier dernier, je faisais état d’une autre pub, celle de Liebig disant : « Se poser des questions sur ce qu’on mange, c’est bien ! Ne pas s’en poser c’est mieux ! »

Malheureusement, en France, non seulement les publicistes mais aussi depuis des décennies les gouvernements successifs, semblent avoir un objectif constant et commun en tête : faire en sorte que le peuple ne se pose pas de questions. En effet, s’en poser c’est avoir un esprit critique ; c’est ne pas accepter sans broncher les arguments des beaux parleurs en vogue ; en d’autres termes, c’est ne pas avoir l’esprit moutonnier !

Or, cet esprit moutonnier, on le cultive partout comme dans la pub, et même à l’Éducation Nationale ! A titre d’exemple, une année j’ai été inspectée en classe de seconde où j’ai eu le tort de faire réfléchir les élèves sur la logique à partir de l’algèbre de Boole. Quelle erreur ! Si bien qu’au cours de la discussion en tête-à-tête ayant suivi le départ des élèves, l’inspectrice m’a informée doctement : « Vous n’êtes pas là pour faire réfléchir les élèves, mais pour remplir des cases vides. C’est à la fac qu’ils apprendront à réfléchir ! »

Malheureusement on constate qu’alors ils n’en ont plus la capacité par manque d’entrainement.

Cette attitude généralisée explique sans doute pourquoi, à l’heure actuelle, alors que les résultats au Bac frisent les 100%, ceux relatifs aux tests internationaux Pisa sont de plus en plus mauvais ; le pays se désindustrialise à vitesse grand V ; nous sommes toujours dans l’incapacité d’avoir créé notre vaccin anti-Covid-19, (mais il est vrai que Pasteur est mort depuis longtemps !) ; et je n’insisterai pas sur l’espace, ces jours-ci à l’honneur, mais d’où Ariane a disparu des radars au profit des technologies chinoises, russes et américaines !

L’objectif « surtout ne pas se poser de questions » est en bonne voie d’être atteint !

18 avril 2021
Tout n’est pas si « rose » que ça à Toulouse !

Depuis quelques temps, la « ville rose » semble avoir viré au gris, si l’on en croit les actualités de cette cité de Haute-Garonne.

À son CHU, le personnel soignant du service de l’Unité des Soins Intensifs de Cardiologie est en grève illimitée depuis le 8 avril. Motif ? Les grévistes demandent que
la direction embauche afin de pallier les arrêts maladies et les départs non remplacés de certains de leurs collègues !

Côté Éducation nationale, le manque de moyens dans les établissements scolaire est patent. Mardi 30 mars 2021, par exemple, plusieurs professeurs du lycée Rive Gauche ont manifesté leur mécontentement face à la baisse de moyens accordés par le rectorat en organisant un « enterrement » (fictif) devant leur établissement.

Juste avant les vacances de printemps, dans l’académie, le nombre de cas de Covid-19 avait doublé en seulement 15 jours. Les dernières données faisaient alors état de 914 contaminations (839 élèves et 75 personnels). Mais faute de remplaçants, des classes de primaire qui auraient dû être fermées ne l’étaient pas. Et, pour celles fermées, le site actu.fr, se serait procuré une note de service signée par l’inspectrice départementale demandant à ses profs, d'éviter d'écrire aux familles que « les classes sont fermées car les enseignants ne sont pas remplacés ». Ça ferait mauvais effet !

Je ne vais pas insister sur les problèmes techniques ayant grandement perturbé, entre autres le 6 avril, la reprise généralisée des cours en distanciel ; j’en ai parlé longuement dans mon précédent billet d’humeur.

Mais, au fait, pourquoi suis-je en train de focaliser sur Toulouse alors que les problèmes sont à peu près les mêmes dans pas mal de départements français ? Simplement car notre ministre, J-M Blanquer est allé y faire un tour le 12 avril, afin de parler sport et… qu’il a bien évidemment été interrogé, par la presse, sur les établissements scolaires et les prochaines épreuves du Bac, dont celle du fameux « Grand Oral » qui lui tient semble-t-il tant à cœur !

C’est sur ce dernier point que je voulais insister (mais il attendra un autre billet d’humeur) lorsque j’ai appris, le 13 avril, que notre ministre de l'Éducation nationale s’était mis en isolement ; il est, en effet, cas contact d’un membre de son équipe rapprochée ayant été diagnostiqué positif à la Covid-19 !

Je lui souhaite, bien évidemment, de n’être que cas contact. Et j’espère aussi que, maintenant qu’il est directement impliqué dans ce problème de pandémie, sans doute à cause d’un geste barrière mal maîtrisé, il aura une pensée émue et bienveillante pour les enseignants ! Se souviendra-t-il que ces derniers, dans leurs classes ré-ouvrant, vont être eux aussi de nouveau mis face à d’éventuels cas positifs ? Va-t-il prendre des mesures en leur faveur par exemple en les faisant vacciner avant fin mai, même lorsqu’ils ont moins de 50 ans ? Nous allons le savoir très vite.

Quoi qu’il en soit, sa virée en Haute-Garonne ne lui aura pas très bien réussi. En ce moment, tout ne semble pas si « rose » que ça à Toulouse !

7 avril 2021
Des pays étrangers auraient-ils eu peur de nos élèves ?

Devant l’actualité, je ne peux attendre dimanche prochain pour vous faire part de mon billet d’humeur hebdomadaire.

Quelle panique d’apprendre par J-M Blanquer que de nombreux serveurs numériques français utilisés pour les « cours à la maison » venaient de subir une
« très forte attaque informatique venue de l'étranger ».

Dire que quelques temps auparavant, notre ministre avait lancé un cocorico international en faisant savoir qu’en France, sa gestion éclairée de l’attaque Covid-19 avait permis de beaucoup moins fermer les écoles que dans les autres pays. Côté études, les petits français faisaient donc partie des moins pénalisés des pays de l’OCDE et, quel bonheur, j’en avais déduit que la place de la France allait enfin remonter dans les futurs classements PISA !

D’autres pays, arrivés à la même conclusion que moi, auraient-ils eu peur des performances de nos élèves ? Cela pourrait alors accréditer la thèse de cette ignoble attaque informatique perturbant nos « cours à la maison » !

Mais, reprenant mon souffle après une telle angoisse, les 2 dernières élections professionnelles à l’Éducation nationale me sont revenues en mémoire. Avec l’introduction du vote électronique, de nombreux enseignants, électeurs, n’avaient pu voter, les serveurs utilisés par le ministère ayant été saturés par un trop grand nombre de connexions simultanées malheureusement non envisagées par ce dernier, malgré tout de même 4 années d’intervalles entre chaque élection.

Et donc, ce mardi 6 avril 2021, premier jour des « cours à la maison » pour l’ensemble des établissements scolaires français, n’est-il pas hautement probable que ce même ministère ait une fois de plus oublié d’anticiper ? Et je conçois alors qu’il soit plus « cocoriquesque » pour son chef de chercher à faire porter le chapeau à des étrangers plutôt qu’à lui-même !

4 avril 2021
Une « lèche » ministérielle ?

Après la succession de bourdes, incohérences, flous artistiques sur les mesures sanitaires dans les écoles, une annonce en direct à la télé, contredite le lendemain par son ministère, et j’en oublie… la semaine passée J-M Blanquer s’est peut-être inquiété au sujet de son maintien rue de Grenelle.

Est-ce la raison

pour laquelle il a cru indispensable d’encenser le Président de la République ? En effet, au journal « Le Monde » il aurait déclaré ce que nombre de réseaux sociaux ont repris, amusés, critiques, moqueurs, selon leur tendance politique et qu’entre autres le « Courrier Picard » rapporte le 31 mars : « Le Président a acquis une vraie expertise sur les sujets sanitaires. Ce n'est pas un sujet inaccessible pour une intelligence comme la sienne et au regard du temps important qu'il y consacre depuis plusieurs mois ».

Voilà donc, selon J-M Blanquer, notre Président devenu épidémiologiste hors pair ! Mais comment le croire, lui qui, depuis son ascension au titre de ministre, accumule ses « vérités » tous azimuts !
Et d’ailleurs, selon certaines sources, la présidence de la République n’aurait pas spécialement apprécié cette « lèche » flagrante.

28 mars 2021
Jauge à 50% ou l’art de leurrer son public !

J’avais déjà évoqué les « si possible » égrainés dans de trop nombreux protocoles sanitaires publiés par le ministre de l’Éducation nationale ; ces « si possible » permettant aux établissements scolaires de pouvoir bidouiller leurs éléments de lutte contre la Covid-19 jusqu’à la limite ne rien changer à leurs mauvaises habitudes !

Eh bien, depuis quelques temps, notre ministre joue
sur un autre registre, celui de la « jauge », ce terme utilisé pour quantifier des produits stockés dans un réservoir et que semble affectionner le gouvernement actuel pour quantifier les individus dans un lieu. Pour lui, serions-nous des sortes de grains dans un silo, dès lors qu’on entre dans un espace autorisé ? Mais passons…

JM. Blanquer vient donc, vendredi dernier, de clamer haut et fort à la télévision que dans tous les lycées, et sans doute dans certains collèges, la « jauge » serait de 50%. De nombreux parents, alertés par l’augmentation du nombre de cas positifs à la Covid-19 dans les établissements scolaires ont dû se réjouir de cette valeur de jauge en la traduisant par classes à moitié pleines, donc risques très réduits pour leur progéniture !

Que nenni ! Dans le cas présent, la jauge à 50% signifie que les établissements ont interdiction d’accueillir plus de 50% de la totalité de leurs élèves mais n’ont pas l’interdiction d'accueillir des classes entières ! Par exemple, 40 élèves d’une même spécialité en terminale pourront très bien avoir cours ensemble, entassés dans une même salle, et se contaminant à loisir. Ensuite, ils se trouveront regroupés avec d’autres élèves, pour suivre d’autres cours en présentiel et propager ainsi la contamination.

Si notre ministre tient à garder les écoles ouvertes et avec une jauge à 50% pour freiner la propagation de la Covid-19, c’est 50% par classe et non 50% par établissement qu’il doit décréter. Mais là il sait très bien, pour ne pas avoir anticipé une fois de plus, que de nombreux établissements n’ont toujours pas le potentiel technique leur permettant d’assurer des cours en hybride ! Alors, devant les caméras, il manie avec art sa jauge à 50% !

21 mars 2021
Comment J.M. Blanquer prend soin de la santé physique et morale de ses enseignants.

Vendredi 19 mars, Jean-Michel Blanquer est sur BFMTV lorsque le présentateur Jean-Jacques Bourdin lui fait remarquer qu’en Île de France le nombre de cas positifs au coronavirus est de 500 pour 100 000 dans les établissements scolaires alors qu’il n’est « que » de 446 pour 100 000 dans le reste de la population de cette région. Alors, comment le ministre explique-t-il que le Gouvernement ait décidé de laisser les écoles ouvertes ?


Avec toujours autant de répartie, J-M Blanquer répond avec philosophie que le virus est partout dans la société, « mais dans l'école les enfants qui sont contaminés, la plupart du temps, quand on remonte la chaîne de contamination, c'est pas du tout à l'école qu’ils se sont contaminés (…) ». Quant à savoir s’ils peuvent contaminer les familles en rentrant chez eux, le ministre a une autre approche du problème en répondant : « c'est plutôt qu‘ils peuvent éventuellement contaminer l'école quand ils arrivent de leur famille ! »

Il n’est pas étonnant qu’en entendant ces paroles, de nombreux téléspectateurs se soient offusqués de propos avouant que l’école mettait sciemment les enseignants en face de vecteurs de Covid !

Sans compter que le ministre, tout en brandissant ainsi une pancarte « terrain miné » devant les enseignants, envoie un autre message à ceux d’entre eux qui craindraient pour leur santé. Ils sauront d’où provient leur problème de nez qui coule et qui ne sent plus rien, voire pire. Ils n’avaient qu’à prendre plus de précautions dans leurs classes que dans la rue ou dans les transports en commun !

Et, cerise sur le gâteau si je peux dire, il leur montre du doigt qui sont les responsables de leur état de santé : pas lui qui œuvre pour l’éducation de la société tout entière mais les parents de ces élèves qui viennent contaminer l’école !

C’est sans doute sa manière à lui, ministre, de prendre soin de la santé physique et morale de ses enseignants !

14 mars 2021
Enseignement. Quand l’État économise, on aboutit à… un Bac à deux vitesses !

Vais-je devoir le dire une fois de plus ? Depuis pas mal de décennies et peu importe son bord politique, l’État utilise les diplômes de l’Éducation nationale comme s’il s’agissait de carottes à objectifs électoralistes. Les parents veulent (et c’est « normal ») des titres pour leurs enfants ? Il leur en donne ! « Donne » est le terme qui convient car
l’enseignement coûtant cher à l’État, il est peu à peu vidé de son contenu rigoureux et onéreux susceptible d’enrichir l’esprit des jeunes, au profit d’une sorte de garderie universelle. L’objectif, pour l’État, n’est pas qu’ils y apprennent à comprendre et à intégrer leur futur environnement d’adultes mais qu’ils y restent le plus longtemps possible sans dépenses étatiques supplémentaires.

Quant aux diplômes… je vais par exemple prendre celui du Bac mis actuellement sur le devant de la scène médiatique « blanquerienne ». Les épreuves anonymes de fin d’année ont un coût elles aussi. Notre ministre, dès qu’il le peut, les remplace donc par du « contrôle continu » réalisé par ses enseignants déjà rémunérés pour leur travail habituel !

Cependant, pour en revenir au problème électoraliste évoqué plus haut, il faut que les notes de « contrôle continu » soient bien sûr excellentes. Aussi les enseignants subissent-ils d’énormes pressions tant de leur hiérarchie que des parents de leurs élèves et le Bac ne vaut donc plus rien, ce que l’on savait déjà !

Mais, car il y a un mais… comment contrôler les candidats de l’enseignement privé indépendant (anciennement appelé aussi « enseignement hors contrat ») ? Eux, qui n’entrent pas dans le champ de l’enseignement dirigé par l’Éducation nationale, il leur restera à passer les épreuves classiques du Bac, à une différence près toutefois : l’anonymat ne sera que relatif, puisque les examinateurs sauront à qui ils auront à faire. Il y a juste à espérer que leurs examinateurs ne soient pas dogmatiquement anti (ou pro) privé-indépendant. Quoi qu’il en soit, il y aura donc un Bac à deux vitesses ! Chapeau l’artiste !

7 mars 2021
Je testerai, tu testeras, il testera… plus tard et si possible !

Le 20 février 2021, sur la chaîne BFMTV, le ministre de l'Éducation nationale assurait non sans une certaine solennité, qu’entre le 22 et le 28 février, 50 000 à 80 000 tests salivaires (covid-19) allaient être réalisés dans les établissements scolaires de la zone A ; celle reprenant justement l’école le 22 février.

Le 2 mars, sur France-Inter,
Jean-Michel Blanquer avouait sans sourciller que moins de 10 000 tests salivaires avaient été réalisés. En disant « moins de 10 000 » il ne nous trompait pas sur le mot « moins » car seulement 3 000 tests avaient été effectués ! Mais l’important pour lui n’était-il pas qu’il en ait annoncé au moins 50 000, la semaine précédente, pour en mettre plein la vue à son auditoire ? En fait, comme on peut le constater souvent, les effets d’annonce grisent de nombreux personnages politiques et leurs fans s’en réjouissent ! C’est peut-être la raison pour laquelle le ministre Blanquer a aussi proclamé qu’à partir de la mi-mars ce ne serait plus 50 000 tests salivaires qui seraient réalisés par semaine dans les écoles et les établissements scolaires, mais 300 000 ! « Nous avons les moyens en termes de tests et en termes logistiques de cette montée en puissance progressive » a-t-il précisé !

Comme « en termes de » signifie « dans le vocabulaire de », notre ministre ne se mouille pas. Le vocabulaire de la logistique permet une montée en puissance… mais qui pourrait monter bien moins vite qu’annoncé. En effet, il faut du personnel pour faire tous ces tests. Et le personnel, affublé du titre de « médiateurs de lutte anti-COVID pour les campagnes de tests salivaires en milieu scolaire », n’est toujours pas recruté ! C’est ce qu’est justement en train de faire par exemple l’académie de Montpellier qui, par voie d’annonces, recherche des étudiants, personnes titulaires d’un diplôme niveau Baccalauréat, et/ou d’un diplôme des filières sanitaire et sociale…

Ce sont ces « médiateurs » au nombre de 1700 qui, sous la responsabilité d’un professionnel de l’Éducation nationale et sous réserve d’avoir suivi une formation préalable, seront amenés à assurer, entre autres, le prélèvement, l’analyse et la communication du résultat des tests salivaires RT-PCR pour la détection du SARS-Cov 2 !

Lorsqu’on connaît la charge de travail prévue pour ces « médiateurs », charge dont j’abrège la liste : accueil de chaque élève pour lui expliquer le déroulement du test, recueil et saisie de l’information relative à l’élève pris en charge, prélèvement, analyse et communication du résultat du test… et s’ils ont suivi la formation « contact tracing », collecte des informations relatives aux contacts des personnes infectées, comment peut-on espérer qu’ils auront le temps d’effectuer ensemble autant de tests chaque semaine ?

Pensez-vous que ces jeunes étudiants, ces personnes titulaires d’un diplôme niveau Baccalauréat, pourront être bien formés en seulement quelques jours pour une tâche si lourde ? Et encore faudra-t-il, ensuite, que ces « médiateurs » aient le matériel de tests en quantité suffisante !

Alors seulement notre ministre pourra enfin, et en toute honnêteté, nous décliner le verbe « tester » autrement qu’au futur… lointain !

28 février 2021
En France, que cachent donc vicieusement les personnes qui prônent le français inclusif ?

En ce moment, les sujets sur le « français inclusif » sont légion dans les media. Malheureusement, ils sont pipés et dévoyés par des quantités de féministes qui ne voient (ou font intentionnellement semblant de ne voir) que le bout de leur nez en militant pour un français inclusif se limitant à l’égalité femmes-hommes !

Et je vous écris
des phrases imprononçables agrémentées de points médians « é.e.s » « u.te.s » ; « aux.ales » etc.

Or, le mouvement international qui se développe de plus en plus chaque jour en faveur de « l’inclusif » est bien plus vaste que cette partie bornée des féministo-féministes qui, avec leur point médian, ne jurent que par leurs différences avec les hommes, sans reconnaître l’existence d’autres personnes non-binaires !

En fait, ces féministes aux vues étroites reproduisent ce qui est reproché aux hommes en semblant se dire : « le langage a été monopolisé par les hommes, on va le monopoliser à notre tour. Et pour que ce soit actuellement plus acceptable par les hommes, on va dire qu’on le monopolise pour les femmes et les hommes, avec des points médians ! Quant aux autres, qui ne sont ni du genre masculin ni du genre féminin mais d’un autre genre, ou d’aucun genre, ou de plusieurs genres à la fois, ou de genre variant dans le temps... nous n’en avons rien à faire ! Ces autres n’auront qu’à modifier nos modifications ! »

De plus, tout particulièrement pour un enseignement du français inclusif naissant, le problème est qu’au lieu de simplifier la langue française, et donc son apprentissage, on invente de nouvelles formes et de nouveaux mots chaque jour en arguant que le français est une langue vivante qui a donc vocation à évoluer. Évoluer, certes, mais tant qu’à faire sans se complexifier.

Aussi, aux linguistes et pseudo-linguistes féministo-féministes qui grouillent actuellement un peu partout avec leur point médian, je dis : soyez honnêtes, ne cachez pas tous les néologismes, mollou (molle, mou), belleau (belle, beau), elleux (eux), tancle (tante, oncle)… que vous rajoutez pour pallier parfois la difficulté d’emploi du point médian. Et ne cachez pas, non plus, que votre inclusif exclut les genrés autres que masculin et féminin.

21 février 2021
Éducation nationale : L’ascenseur social est loin d’être en panne !

Sur son site Internet, BFM-TV titre à propos de l’une de ses émissions diffusées le samedi 20 février : « Jean-Michel Blanquer était l'invité d'Apolline de Malherbe. Apolline de Malherbe reçoit Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale. »

Par curiosité,
je suis allée voir où notre ministre était reçu : chez la journaliste, dans un studio de BFM-TV, dans un restaurant ouvert pour la circonstance, dans le parc de Vincennes… En fait, c’était dans son propre bureau ministériel ! Méfiez-vous donc. Si par hasard un jour BFM-TV vous invitait, ce serait sans doute pour venir s’incruster… chez vous !

Après cette remarque, je vais en venir à l’entrevue. On aurait dit que le ministre avait accepté d’être questionné par la journaliste, mais uniquement sur les sujets qu’il aurait approuvés ou proposés lui-même, d’avance. Mais, liberté journalistique oblige, ce ne devait bien évidemment pas être le cas !

Pour preuve de la liberté laissée à la journaliste (?) il fut par exemple interrogé sur l’enseignement supérieur, ce qui lui permit de répondre qu’il n’en était pas le ministre. Il ne fut curieusement pas questionné sur le Bac, sujet sans doute trop brûlant pour l’instant. Cependant, ce sur quoi il put insister lourdement, ce fut sur l’enseignement en primaire, avec ses dédoublements de certaines classes afin d’améliorer l’apprentissage du français et des mathématiques. Et là, la journaliste a dû manquer d’à-propos car c’était pour elle le moment idéal pour poser sur la table le concept d’ascenseur social ! Il n’en fut pas question. Pas un seul mot !

Dommage, tant pour elle que pour notre ministre car il aurait pu en dire long sur le sujet et même finir son propos en affirmant que l’ascenseur social n’avait jamais autant fonctionné que sous son règne ! Oui, je dis bien « fonctionné » ; car avec le Bac navrant qu’il persiste à prôner, cet ascenseur est loin d’être en panne. N’est-il pas en train de descendre au deuxième sous-sol ?

14 février 2021
Covid-19 : L’École promue au grade de Garderie Nationale.

On se demandait pourquoi l’Éducation Nationale faisait des scores de plus en plus mauvais dans les enquêtes internationales Pisa et autres.

A une époque, certains avaient évoqué la spécificité française basée sur, sur… sur un enseignement élitiste et subtil difficilement compatible avec les questions posées par les tests Pisa.

Puis, les français y étant de plus en plus mauvais,
la notion d’élitisme a disparu des radars, suivie de près par celle de subtilité qui s’est évanouie à son tour.

Devant une certaine grogne montante, des réformes sont entreprises dans tous les sens, au gré des différents gouvernements et les résultats Pisa continuent à se dégrader. Finalement depuis quelque temps quelle est la raison d’être de l’Éducation nationale ?

La réponse nous saute malheureusement aux yeux, entre autres à cause de la Covid-19. Afin que les activités économiques du pays puissent se poursuivre autant que faire se peut, il ne faut surtout pas fermer des classes et encore moins des établissements scolaires, quitte à laisser se propager le virus. Toutes les astuces démagogiques, scientifiques et autres sont utilisées par le ministre de l’Éducation Nationale en ce sens (les dernières datent d’il y a 2 jours : le 12 février) afin de libérer les parents pour leur permettre de travailler, même au détriment de la santé des enseignants.

En France, et depuis très longtemps, la phrase du révolutionnaire Danton « Après le pain, l’éducation est le premier besoin d’un peuple » a été dévoyée. De nos jours l’enseignement est passé au second ou au troisième plan… (C’était peut-être aussi ce que souhaitaient des contemporains de Danton car, ne l’oublions tout de même pas, ce dernier a finalement été guillotiné !)

C’est ainsi qu’aujourd’hui l’École a été promue au grade de Garderie Nationale.

7 février 2021
J-M Blanquer : vous chantiez… eh bien ! dansez maintenant !

Ce 2 février 2021, notre ministre de l’Éducation Nationale s’est rendu dans une école du XIXe arrondissement de Paris afin d’y promouvoir l’activité physique. Je ne peux qu’approuver sa démarche car lorsqu’on voit le nombre de gamins actuellement en surpoids, on ne peut qu’être inquiété par
les éventuels futurs problèmes de santé de ces derniers souvent vautrés chez eux devant des consoles de jeu vidéo. Donc, du sport prôné par notre ministre, c’est un point positif à mettre à son actif.

Mais, dans le cas présent, dans la vidéo le montrant en train de se trémousser au milieu d’élèves, séquence vidéo retransmise sur de nombreuses chaînes de télé, un petit point de détail m’interpelle : je croyais que, Covid oblige, à partir du 16 janvier ce ministre avait suspendu pour les élèves la pratique du sport dans les équipements sportifs couverts. N’était-il pas en salle ce 2 février ? Bon, c’est le ministre et il avait sans doute publié le matin même la suspension momentanée de la suspension ! De plus, faisait-il réellement de ce que l’on appelle du sport ? Je pencherais plutôt vers de la danse… non-académique.

Ça fait des mois et des mois que je critique son besoin de chercher à tout réformer pour le simple plaisir de réformer et d’espérer passer ainsi à la postérité. Et le Bac, et le primaire, et le lycée, et le collège, et le nom de chaque bureau de son ministère, et tout dernièrement le concours de recrutement des profs… et chaque fois, l’écoutant parler, je ne peux malheureusement pas m’empêcher de penser : mais qu’est-ce qu’il nous chante, qu’est-ce qu’il nous chante encore ?

Cette fois-ci, au risque de me répéter, je mets son agitation physique à son actif et lui dit avec conviction, dans l’espoir qu’il continue sur cette lancée du 2 février : vous chantiez… eh bien ! dansez maintenant !

31 janvier 2021
Covid-19. Public-Privé : Des « inégalités scandaleuses » selon la FCPE

Le 25 janvier, la FCPE (fédération de parents d’élèves de l’enseignement public) s’est officiellement indignée à cause du fait que, dans les lycées du Maine-et-Loire, 100% des cours étaient suivis en présentiel par les élèves du privé alors que ceux du public assistaient à des enseignements « hybrides » (mélange de cours en ligne et en présentiel).

En commençant la lecture de son communiqué, j’avais cru
que la FCPE était scandalisée par le fait que les lycéens du privé se trouvaient donc entassés dans leurs classes, au risque de se refiler la Covid et de la transmettre ensuite à leurs parents.

Erreur ! Le scandale, pour la FCPE, vient du fait que les lycéens du public étaient pénalisés par rapport à ceux du privé ; les cours hybrides n’étant souvent pas à la hauteur. Du coup, que demande la FCPE ? D’excellents cours hybrides dans les lycées publics ?

Non ! Elle demande que les règles de distanciation physique imposées par le ministre de l’Éducation Nationales soient respectées dans les établissements privés ! Et c’est là qu’il y a « problème », car comme je vais le montrer, le protocole sanitaire est respecté par le privé !

Avant de vous dire pourquoi et comment le protocole est respecté, je vais vous rappeler un certain sujet d’actualité indirectement lié à mon propos. Vous avez certainement en tête la cacophonie médiatique relative aux vaccins anti-Covid. Pourtant, notre ministre de la Santé ne nous ment pas ; il ne faut juste pas prendre ses phrases conditionnelles pour des affirmations ! Car chaque fois qu’il prend la parole c’est pour nous dire des mots du style « la semaine prochaine on devrait atteindre tant de vaccinations… » « avec nos commandes faites on devrait… » etc. Tous ces conditionnels, tous ces « si » implicites sont-ils là pour leurrer le monde ? En tous cas notre ministre de la santé en profite grandement.

Bien ! Je reviens maintenant au protocole sanitaire défini par nos gouvernants pour l’enseignement, protocole dont la FCPE demande l’application par le privé, alors qu’il est appliqué ! Il est par exemple écrit : « Dans les écoles élémentaires les collèges, et les lycées, le principe est la distanciation physique d’au moins un mètre lorsqu’elle est matériellement possible, dans les espaces clos… ». Et lorsqu’elle n’est matériellement pas possible, en République on a le droit de ne pas appliquer ce qui n’est alors que préconisé ! C’est le cas dans le privé comme ça pourrait d’ailleurs l’être dans le public !

Plutôt que de s’en prendre aux établissements privés, la FCPE ferait donc mieux d’attaquer les directives gouvernementales dont le seul objectif actuel semble être de saturer l’espace médiatique avec des phrases démagogiques ne menant à aucune interdiction !

24 janvier 2021
100% de réussite au Bac 2021 ?

Jeudi-soir dernier, notre monsieur Blanquer a enfin fini par comprendre que les « épreuves anticipées de spécialités » du Bac 2021 ne pouvaient pas se dérouler en mars prochain ! Il lui en a fallu du temps pour s’apercevoir qu’avec
de nombreux cours en « visio », en « mixte », sans programmes clairement séquencés pendant toute la durée du dernier trimestre 2020, les professeurs des classes de terminales n’avaient aucune chance de mener à bien leurs enseignements de spécialités pour la mi-mars ! Il l’a enfin compris mais, au lieu de reporter les épreuves à juin, il les a carrément supprimées ; remplacées par des moyennes obtenues sur l’année. Un peu comme pour le Bac 2020. Mais… pour éviter les sur-notations de certains candidats, avec son expérience acquise au cours du Bac 2020, non sans humour, notre ministre a précisé que des garanties seront données pour assurer l’égalité des candidats devant le contrôle continu ! Je me demande bien quelles garanties il a pu imaginer. Lui seul doit le savoir, et encore !

Pour éviter ces magouilles hautement prévisibles, il aurait pu simplement reporter les épreuves en juin. S’il ne l’a pas fait c’est qu’il doit avoir une raison sérieuse ! Quoique… avec l’habitude, force est de constater que l’on finit par chercher des raisons où il n’y en a pas ! Cependant, ici j’en vois deux :
-un nouveau confinement dur est déjà programmé et fera capoter le Bac de juin ;
-un taux de réussite de 100% au Bac 2021 grâce au contrôle continu pourrait améliorer le score de son président aux élections de 2022.

17 janvier 2021
Vaccination des profs : premier trimestre ? Premier semestre, de quelle année ?

En décembre dernier, deux agences de l’ONU avait conseillé aux gouvernements de tous les pays de prendre des mesures prioritaires en faveur de la vaccination anti Covid, des enseignants. Notre ministre semblait
avoir emboîté le pas à l’ONU en déclarant, il y a peu, que cette vaccination était « souhaitable au mois de mars, au plus tard ». Mais il a révisé ses prévisions, cette semaine, en disant à la télé que les profs seront vaccinables au premier semestre ! De quelle année, je ne me souviens pas l’avoir entendu le préciser !

Ses annonces en la matière sont-elles cohérentes ? Oui, bien sûr ! Et j’espère pouvoir le démontrer ci-après.

Blanquer nous rabâche sans arrêt que l’enseignement est une priorité nationale… Profs, n’allez pas vous gargariser de ce que je viens d’écrire car vous êtes une priorité non pas pour enseigner mais afin de garder au chaud les enfants des autres ; vous êtres des sortes de nounous, ou de surveillants, indispensable afin que les parents puissent aller travailler. Mais vous, en tant que tel, vous intéressez peu notre Education Nationale.

Lorsque vous aurez assimilé votre rôle dans la société, vous comprendrez mieux la cohérence des annonces de notre ministre en direction de l’école et de la Covid-19.

L’école est « la dernière chose qui serait à fermer » a-t-il encore récemment dit. Mais elle peut tourner sans l’équipe de profs au complet. Si vous avez attrapé la Covid, il suffit d’embaucher momentanément des surveillants pour vous remplacer, ce que font certains rectorats. Du coup, il n’est pas utile de vous vacciner prioritairement. C’est ainsi que notre ministre se permet, cette semaine, de dire que vous serez vaccinables au premier… semestre !

10 janvier 2021
Soupe Liebig et sauce Blanquer

Si vous regardez la télévision, vous avez certainement remarqué cette pub faite par Liebig pour ses soupes qu’il essaie de vanter, du moins je le suppose ! Mais si
vous n’écoutez que d’une oreille toutes les pubs plus ou moins farfelues que l’on nous diffuse en vrac, peut-être n’avez-vous pas entendu ce que dit vraiment Liebig : « Se poser des questions sur ce qu’on mange, c’est bien ! Ne pas s’en poser c’est mieux ! » Si l’on manque d’esprit critique, c’est peut-être en effet mieux pour ne pas courir acheter autre chose !

Quel rapport avec la sauce Blanquer? Il est possible que l’un des deux ait copié sur l’autre. En effet, de temps en temps J.M. Blanquer doit vraisemblablement se dire, à propos de la sauce dans laquelle il délaie ses réformes intenables de programmes, d’examens, ses gestions douteuses des protocoles sanitaires dans les établissements scolaires… : « Se poser des questions sur ce que devient l’enseignement à l’Éducation nationale, c’est bien ! Ne pas s’en poser, c’est mieux... pour moi ! »

3 janvier 2021
Dialogue entre Olivier Véran et Jean-Michel Blanquer, d’après la petite souris

La petite souris est venue distraire ma soirée en me racontant ce qu’elle avait cru entendre dans un lieu mal identifié où venaient de se rencontrer nos deux ministres : Éducation et Santé !

O : Alors Jean-Michel, avec l’ordonnance n°2020-1694 sur le Bac tu viens encore d’énerver tes profs !

JM : Moi je n’énerve que des profs. En revanche, toi tu énerves une grande partie de la population avec ton vaccin !

O : Il y a des parents avec les profs. Et quand tu mets des épreuves du Bac 2021 le 15 mars, comment peux-tu espérer que les élèves et les profs soient prêts à cette date, avec tes successions de cours à distance, absence de cours, cours partiels, modifications de programmes de dernière minute… ?

JM : J’assume !

O : Moi aussi !

JM : Tu assumes sans sourciller avoir mis une semaine pour vacciner 530 personnes quand dans le même temps en Allemagne on en a vacciné 180.000, en Italie 79.000, en…

O : Bon, tu ne vas tout de même pas m’énumérer toute la géographie, par hasard ! Moi, j’ai annoncé une stratégie sécuritaire au peuple et j’ai même publié un plan de vaccination clair et net, contrairement à ton Bac dont l’ordonnance n°2020-1694 annonce que, pour les épreuves de mars, tu vas te permettre de faire des adaptations « sur leur nature, leur nombre, leur contenu, leur coefficient ou leurs conditions d'organisation, qui peut notamment s'effectuer de manière dématérialisée. »…

JM : Et alors ? Je vais adapter en fonction des évolutions de la crise, moi !

O : Adapter, comme l’indique l’Ordonnance : « les adaptations apportées en application du présent article sont portées à la connaissance des candidats par tout moyen dans un délai qui ne peut être inférieur à deux semaines avant le début des épreuves. » ! Tu te permets de pouvoir stresser enseignants, élèves et parents en attentes de modifications jusqu’à 15 jours avant le début des épreuves de Bac et tu trouves tout ça honnête et normal ?

JM : Tu vois Olivier, la différence qu’il y a entre nos deux types de com’, c’est que de ton côté, tu as publié un plan de vaccination clair, net et précis, sur une longue durée. Il te sera maintenant difficile de justifier chaque couac ! Tandis que moi, justement avec cette Ordonnance, je fais illusion. Je donne aux Français l’impression de maîtriser le système qui, en vérité, m’autorise à modifier tout et n’importe quoi, dans la plus stricte légalité.

Voyant que, finalement, la situation virait ensuite à l’amusement des deux parties, la petite souris est vite venue tout me raconter en me souhaitant la bonne année, comme je vous la souhaite à vous aussi.

27 décembre 2020
Cultiver la flemme intellectuelle

Cette semaine, j’écris un billet de mauvaise humeur à l’image peu encourageante de ce qu’a été l’année 2020 pour pas mal d’entre nous et pour l’Éducation nationale en tête !

Comme, d’après les enquêtes internationales, les jeunes Français sont de plus en plus mauvais en classe, et que, a priori, ils ne sont pas plus bêtes que les autres, je me suis demandé d’où venaient ces contre-performances. Ma réponse a été quasi immédiate : l’Éducation nationale cultive la flemme intellectuelle des élèves, ce qui se traduit durablement par leur refus de mener un raisonnement rigoureux et cohérent !

Mais quel intérêt ont donc nos décideurs à conduire ainsi nos élèves vers ce gouffre ? Celui de les asservir ; de préparer leur avenir de dociles électeurs que l’on brossera dans le sens du poil un peu avant chaque élection, nationale, locale, syndicale, professionnelle… Les « élites », de la droite à la gauche, pourront ainsi se constituer un vivier personnel avec des arguments sans grande cohérence intellectuelle. Il leur suffira de savoir naviguer à vue, avec démagogie, et de saupoudrer leurs discours de notions telles que République, Liberté, Égalité… et j’allais oublier, en ce moment, Laïcité !

En cultivant la flemme intellectuelle de notre jeunesse, chaque « élite » ne prépare-t-elle pas ainsi son propre avenir, à peu de frais ?

20 décembre 2020
Vacances de Noël. La Covid-19 justifie tout et son contraire !

Le 15 décembre, Jean Castex annonçait que pour les élèves de primaire, de collège et de lycée, leur absence en classe les jeudi 17 et vendredi 18 décembre serait tolérée !

Que Castex le dise est une chose, et j’y reviendrai plus loin,
mais que notre Blanquer national vienne le redire le soir même est ahurissant. Le ministre de l’Éducation Nationale ne sait même pas que nombre d’établissements scolaires font cours le samedi et que les vacances de Noël commencent donc officiellement le samedi 19 après les cours et non le vendredi soir ! Certains établissements l’ont d’ailleurs précisé aux parents d’élèves, pour que les choses soient claires.

Bon, avant de refocaliser sur Castex je vais être indulgent avec Blanquer : certains savent qu’il est dépassé par des événements qu’il ne maîtrise pas, depuis longtemps. Or, ces temps-ci, il s’est en plus lancé dans la campagne des régionales en Île de France. Alors, trop c’est trop !

Maintenant, je reviens sur le gouvernement Castex et son motif pour tolérer les absences d’élèves en cours. Officiellement, c’est pour qu’ils aient le temps de s’auto-confiner avant le réveillon de Noël afin de ne pas contaminer les personnes à risque près desquelles ils pourraient alors se retrouver.

Mais au début du 2ème confinement j’avais cru entendre notre ministre clamer, qu’à l’école, les élèves ne craignaient rien et que les classes devaient donc rester ouvertes ! Aurais-je dû interpréter ses paroles d’une autre manière ? Du genre : « l’école n’est pas un lieu où l’on apprend mais un lieu de garderie où il arrive que certains apprennent ! Lorsque les parents ont besoin de travailler, ils doivent trouver l’école ouverte et lorsqu’ils ont besoin de liberté, ils doivent être autorisés à déroger à la règle de l’école obligatoire ! »

Ce que je constate c’est qu’entre autres grâce à la Covid-19, en matière d’Éducation Nationale le gouvernement se permet de justifier tout et son contraire !

13 décembre 2020
Jean Castex a parlé : les étudiants 2020-2021 sont rassurés !

Il y a quelques jours, le 10 décembre, notre Premier ministre s’est exprimé au « Club des économistes » à propos des diplômes qui allaient être distribués dans les Universités, en 2021 et en relation avec la crise délétère de la Covid-19. Il s’est montré
rassurant et il y a tout lieu de le croire car, Frédérique Vidal (ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation), Jean-Michel Blanquer et lui, tiennent fermement les rênes de tout ce qui concerne l’enseignement. Tout le monde en est convaincu !

Qu’a-t-il dit au juste, à l’attention des étudiants ? « Vos diplômes ne seront en aucun cas des diplômes au rabais » malgré les difficultés en tous genres : cours en distanciel ou sur polys…

Et là, pour convaincre ceux qui me lisent et seraient encore septiques sur la valeur des futurs diplômes, je me dois de citer la partie la plus éclairante du discours de notre Premier ministre : « Non seulement il n’y aura pas de rupture d’égalité, car les restrictions ont été les mêmes pour tous, mais en plus les employeurs savent que vous êtes une génération qui a su s’adapter et faire preuve de résilience pour continuer à apprendre. »

Alors, rassurés ? Maintenant que Castex a parlé, vous savez qu’en France tous les étudiants 2020-2021 seront donc sur un pied d’égalité (sans en préciser la hauteur), et que leurs éventuels employeurs le sauront eux aussi !

6 décembre 2020
L’affaire « Avenir Lycéen ». Et si je défendais Blanquer ?

Je n’ai aucune raison d’accabler systématiquement notre ministre Blanquer, et ce d’autant plus qu’il a par exemple osé dédoubler certaines classes du primaire, pour le bien de leurs élèves. Bien sûr c’était à moyens constants, donc au détriment des autres ; mais à son arrivée au ministère, on n’avait pas encore entendu le célèbre « quoi qu’il en coûte » lancé officiellement par la suite, à l’attention d’un grand nombre de sociétés et de personnes… autres que celles de l’enseignement ! Quoique…
…Quoique, après la présentation du nouveau « Bac Blanquer 2021 » et avant le fameux « quoi qu’il en coûte » de la Covid-19, une petite association lycéenne (donc ayant un rapport avec l’enseignement) qui venait juste d’être créée en 2018 et qui comportait environ 400 membres, s’est vu attribuer en 2019 une subvention de fonctionnement de 65.000€ par le ministère Blanquer !

En cette fin d’année 2020, Médiapart en fait toute une histoire sous prétexte que cette association serait l’une des rares de sa catégorie à ne pas trouver si mal que ça la réforme du Bac ! Il est évident que cette réforme est inadmissible, et personnellement je le répète régulièrement, mais que Médiapart se mette à la place de notre ministre ; il a dédoublé certaines classes du primaire et n’a même pas récolté une seule association d’élèves de CP ou même d’élèves de CE1 pour lui dire merci ! Et là, il se trouve face à 400 lycéens qui l’applaudissent ! Du coup il s’est senti généreux.

D’autant plus généreux que, toujours d’après Médiapart et d’autres media, l’argent aurait été dilapidé en voyages, chambres d’hôtels et restaurants prestigieux sans que notre ministre semble s’en offusquer.

Finalement, dans cette affaire « Avenir Lycéen » je ne vais pas défendre Blanquer !

29 novembre 2020
Et si l’on supprimait le Bac que Blanquer est en train de ridiculiser ?

Au sujet du Bac 2021, peut-être avez-vous lu, cette semaine, l’article du journal Le Point faisant état de ce que je qualifie de magouille et pour lequel Le Point, semble préférer le terme « d’astuce » !

Cette magouille en question, affichée au grand jour, est rendue possible dans le pseudo Bac Blanquer 2021 dans lequel entrera une grande dose de ce que notre ministre appelle le « contrôle continu » et qui n’aura de « continu » que celui du magouillage des notes à longueur d’année. Je m’explique.

Des établissements qualifiés de « meilleurs lycées » par le journal, ont prévu d’avoir pour chaque élève deux bulletins de notes : l’un officiel, gonflé pour le Bac, et l’autre officieux, à l’attention des familles, pour donner à ces dernières une idée de la valeur de leur progéniture face au monde des classes préparatoires aux grandes écoles.

Dans ce contexte de Bac Blanquer, qui pourrait croire que les autres lycées, les « pas meilleurs », tant du public que du privé, resteront sagement dans les clous ? Chez eux aussi, ce sera à qui gonflera le plus les notes des bulletins officiels (et même sans se fatiguer à créer des bulletins officieux). On en a déjà eu un aperçu pour le dernier Bac-Covid de 2020 : l’utilisation des notes fournies par les établissements a donné, ô miracle, un taux de réussite d’un peu plus de 95% !

Dans de telles conditions, mieux vaudra donner aux élèves de terminale un certificat de fin d’études secondaires et de supprimer ce Bac que Blanquer est en train de ridiculiser !

22 novembre 2020
Ça leur passera lorsqu’ils auront compris que c’est incompréhensible !

Avez-vous lu le tract de la CFDT, de novembre 2020 : « Chef.fes d'établissement (…) Les directeur.rices (…) » ? Ça, c’est la com’ pour faire jeune révolutionnaire,
car le reste du site d’où je l’ai tiré est quasiment sans points médians et donc plus facile à lire. De même, Médiapart écrit le 18 novembre : « Rassemblement ce samedi à 14h30 à Paris. Nous donnons rendez-vous à tou.te.s les citoyen.ne.s soucieuses des libertés publiques (…) » Comme avec le point médian ils ne devaient pas savoir comment écrire « soucieux et soucieuses » (soucieu.se.x.s ?), ils ont opté pour le féminin !

Cela me rappelle de jeunes contre-révolutionnaires de la Révolution Française, ces femmes appelées « Merveilleuses » et ces hommes « Incroyables » qui, sous le Directoire, pour se distinguer des Jacobins, avaient décidé de bannir les « r » et prononçaient des phrases du style « -Mon che’ inc’oyable, ‘ega’de mes beaux cheveux cou’ts et f’isés ! » « -Ma chè’e Me’veilleuse, mon éno’me binocle est, ce jou’, supe’flu pou’ plutôt admi’er ta toilette t’anspa’ente ! »

Ça a passé aux uns comme ça passera aux autres, lorsqu’ils auront compris que c’est incompréhensible !

15 novembre 2020
Dans son point-presse, Gabriel Attal a vendu la mèche !

Comme Jean Castex devait tenir une conférence de presse jeudi 12 novembre 2020, avec pour sujet essentiel et principal celui des éventuelles modifications des règles relatives au confinement actuel, j’attendais
avec fébrilité ce qu’il allait nous annoncer tout particulièrement au sujet des établissements scolaires. Je ne devais certainement pas être la seule dans ce cas !

Il se trouve que le mardi 10 novembre, à l’issue du conseil des ministres, le porte-parole du Gouvernement, Gabriel Attal, est venu tenir son point-presse habituel. Je l’ai d’autant plus écouté avec intérêt que, si près du « jeudi Jean Castex » fatidique, il pouvait incidemment vendre la mèche à propos des annonces concernant la suite du confinement. C’est d’ailleurs ce qu’il a fait en beauté, documents sous les yeux à l’appui !

Figurez-vous qu’il a en effet annoncé que « (…) la situation évolue (…) il y a 3 scénarios possibles à partir du confinement adapté qui a été mis en place depuis 15 jours (…) soit le maintien des règles telles que nous les connaissons aujourd’hui (…) soit un éventuel durcissement des règles (…) soit un éventuel assouplissement des règles (…). Mais il faut être extrêmement clair et transparent (…) »

J’espère, pour ses bonnes relations avec Jean Castex, que ce dernier ne lui en a pas voulu d’avoir vendu la mèche !

8 novembre 2020
J-M Blanquer semble anticiper un futur confinement pour dans 4 ans !

En Europe, Covid-19 oblige, de nombreux collèges et lycées sont passés aux cours en ligne. Et en France, où l’ouverture de tous les établissements scolaires est devenue un dogme, qu’en est-il ? Notre ministre semble commencer à changer d’avis si l’on en croit sa lettre du 5 novembre 2020
adressée aux personnels de direction des établissements du seconde degré. En effet, étant dans l’impossibilité de faire respecter les règles sanitaires incohérentes, force est pour lui de s’orienter vers des cours en ligne !

En ce qui concerne les lycées, pour ne pas trop se déjuger notre ministre choisit donc la cote mal taillée suivante : au moins 50% d’enseignement en présentiel pour chaque élève et le reste soit en cours à distance, soit en classe virtuelle (appelée hybride : assister au cours par internet interposé) ou en autonomie.

Je ne parlerai pas de la formation toujours inexistante des enseignants en matière de cours à distance et hybrides car aujourd’hui un autre sujet m’a tristement « amusée » : celui du besoin en matériel informatique indispensable. Le SYNEP CFE-CGC a posé la question suivante au ministère : « Qu'est-il prévu pour le manque de matériel concernant les enseignants et les élèves afin d'assurer les cours en distanciel et en hybride ? »

La réponse reçue (ce n’est pas un gag ou j’ai mal interprété la réponse) a été la suivante : « Dans le cadre des travaux en cours dans le cadre de l’agenda social, le versement d’une prime d’équipement informatique attribuée à tous les enseignants est envisagé. Elle pourrait permettre aux enseignants de s’équiper progressivement et de renouveler entièrement leur équipement sur une durée de trois à quatre années selon le matériel utilisé. Cette aide à l’acquisition et au fonctionnement du matériel informatique contribuera ainsi à l’exercice du métier d’enseignant, dans un contexte d’évolution des pratiques pédagogiques. Le premier versement pourrait s’effectuer en janvier 2021 »

Sans commentaires sur cette prime de 150€, et sur les « envisagé » « pourrait »… en revanche je constate que notre ministre semble enfin anticiper, mais pour le futur confinement, celui de dans 4 ans !

1er novembre 2020
La petite souris : « Tu causes, tu causes, c’est tout ce que tu sais faire ! »

Voici, étalé sur plusieurs jours et en vrac, ce que pense avoir entendu, compris et mémorisé la petite souris du bureau ministériel de la rue de Grenelle, à propos de la rentrée de demain matin.

B. -Bien ! lundi 2 novembre, tout est prêt pour une rentrée Covid « normale ». Annoncez : rentrée normale à 8h pour tout le monde.
X. -Comment, « normale » ? Sans hommage au prof assassiné ?
B. -Avec hommage, bien sûr ! Annoncez : une minute de silence, après lecture de la lettre de Jaurès.
Y. -Une minute de silence, de but en blanc, sans préparation psychologique, pour des élèves et des personnels revenant de vacances ?
B. -Ils auront donc eu tout le temps pour y réfléchir ! Bon, si vous y tenez, annoncez : rentrée des élèves à 10h et rentrée des enseignants à 8h. 2h pour qu’ils puissent se concerter et savoir qui dira quoi et où aux élèves !
Z. -Que faire des élèves qui ne sauront pas que la rentrée est à 10h et qui arriveront à 8h ?
B. -Annoncez : ils attendront devant leur établissement !
X. -Devant ! En période de confinement !
B. -Bon, ils attendront dans la cour !
Y. -Dans la cour, il n’y aura personne pour les surveiller, le personnel étant en réunion de concertation !
B. -Alors ils iront chacun dans leur classe et… et… On modifie tout. Annoncez : rentrée des classes à 8h. Pas de temps de concertation pour les personnels. Minute de silence à 11h. Concertation plus tard et exposé aux élèves encore plus tard.
X. -Mais nous sommes vendredi après-midi et la rentrée est pour lundi prochain.
B. -Annoncez tout de même ; il n’est que 17h30 !
Y. -Et pour le protocole sanitaire toujours difficilement applicable, que dit-on ?
B. -On dit, on dit… Pour les rubriques inapplicables, annoncez : « dans la mesure du possible » !

Ne trouvez-vous pas que la célèbre citation « Tu causes, tu causes… » du romancier, poète et dramaturge Raymond Queneau ne s’applique pas si mal que ça à cette situation ubuesque racontée par la petite souris de la rue de Grenelle ?

25 octobre 2020
J-M Blanquer préfère-t-il les hommes ?

J’aurais souhaité rester sur le dramatique sujet de la semaine dernière mais je laisse encore quelques jours à notre gouvernement pour qu’il nous en parle concrètement, avec le moins de clichés de com’ possible. Et d’ici là, je change de sujet.

Aujourd’hui je vais aborder le problème de la formation continue des professeurs des écoles qui, vue la dégénérescence
de l’Éducation Nationale, ont de plus en plus de mal à faire passer les notions de base nécessaires à leurs élèves.

Une nouvelle forme de formation a été officialisée le 5 mars dernier par une lettre que le ministère avait adressée aux recteurs et inspecteurs, lettre intitulée : « Transformer dès la rentrée 2020 la formation continue des professeurs des écoles en français et en mathématiques ».

Aujourd’hui, je n’entrerai pas dans les multiples détails induits pas cette lettre et je ne focaliserai que sur un seul sujet. Pour aider à la mise en place de cette transformation, on peut y lire que notre ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse a missionné, auprès du directeur général de l’enseignement scolaire, les inspecteurs généraux Charles Torossian pour les mathématiques, Marie Mégard et Davis Bauduin pour le français.

À ce point de ma lecture, un nombre m’interpelle ! À l’époque de la parité à outrance, pourquoi J-M Blanquer a-t-il choisi un duo femme/homme pour le français et uniquement un homme pour les maths ? Dois-je traduire cette différence de traitement des deux matières par le fait que le ministre n’aurait jugé aucune femme apte à assumer conjointement cette mission pour les maths ?

À moins que, question mathématiques, sa philosophie lui fasse préférer les hommes !

18 octobre 2020
Sur la liberté d’expression. J’attends un cours type de A jusqu’à Z d’ici 15 jours

Cette semaine j’allais écrire sur les difficultés rencontrées dans les rectorats pour remplacer les enseignants atteints par la Covid-19 (même problème de personnel à l’Éducation Nationale que dans les Hôpitaux, faute d’anticipation gouvernementale) lorsque… lorsqu’est tombée cette horrible information d’un collègue d’histoire-géographie assassiné pour avoir mené, dans sa classe de quatrième,
une réflexion sur la liberté d’expression en lien avec les caricatures de Mahomet !

L’État ne peut pas demander aux profs d’enseigner l’EMC (Enseignement Moral et Civique) dont l’un des piliers concerne la liberté d’expression, tout en se cachant derrière une posture frileuse lorsqu’il s’agit d’aborder certains sujets.

Désormais, la seule chose que j’attends de notre ministre J-M Blanquer est, non pas qu’il se contente de lancer des mots de sympathie à l’adresse de la famille de la victime ou des enseignants en général, mais qu’il assume le contenu de l’EMC. Comment ? En publiant un cours (texte et vidéo), tel que le Gouvernement et l’Éducation Nationale le conçoivent sur la liberté d’expression. Mais pas un semblant de cours avec uniquement des têtes de chapitres ; un cours complet de A jusqu’à Z !

M. Blanquer, il vous reste donc 15 jours pour nous adresser votre cours.

11 octobre 2020
L’élite anti-enseignement de l’arabe, du russe et du chinois.

Dans une de ses récentes interventions médiatiques, notre Président national souhaitait développer l’apprentissage de l’arabe en primaire. Pour une fois, je suis d’accord avec lui. J’ai même personnellement proposé, il y a quelques années, que pour ne pas rater le train de la mondialisation on apprenne l’arabe, le chinois et le russe à nos enfants afin de les familiariser avec cette diversité d’écriture et de langage largement répandue dans le monde.

Mais qui pilote notre pays ?
Un peu ses gouvernants et ses élus, certes, mais surtout son élite (tout particulièrement de la Fonction Publique). Et quand gouvernants et élus changent, cette élite reste à son poste et… continue de diriger dans l’ombre.

Or cette élite, imitée par ses sbires, n’y est pas favorable à ces apprentissages de langues. Elle, elle a appris l’anglais/américain et son esprit semble désespérément figé sur ses études d’antan.

Peut-être changera-t-elle d’attitude lorsqu’elle aura pris conscience que l’enseignement de l’arabe est en plein essor dans les écoles publiques américaines ! À toute fin utile, je lui signale aussi, à cette élite, que lorsque François premier a fondé le Collège de France, il a exigé que les enseignements soient assurés entre autres en arabe ! Mais ça, c’était avant…

…et pour l’instant, force est malheureusement de constater que, majoritairement, notre élite nationale semble anti-enseignement de l’arabe, du russe et du chinois !


4 octobre 2020
Incompétence ou complot ?

Ce matin, juste avant de mettre la dernière main à ce billet d’humeur, j’ai entendu, sur des chaînes de télé, que le problème lié à la Covid-19 était en train de s’amplifier entre autres faute de lits d’accueil qui continuaient à être supprimés dans les hôpitaux. On en avait supprimé pas mal avant le début de la « crise Covid » et, depuis, on semble donc ne pas avoir retenu la leçon du début d’année 2020 !

Je ne peux m’empêcher de relier ce problème de santé publique à celui de l’enseignement
et à la proposition de notre Président de rendre l’instruction obligatoire à l’école, donc hors milieu familial, pour les enfants à partir de 3 ans.

Je comprends le coup de pub’ personnel présidentiel de cette semaine, car modifier la loi de Jules Ferry resterait dans les livres d’Histoire, contrairement à de nombreux autres ajustements.

En revanche je n’en comprends pas la raison politique, sans lien avec la lutte actuelle contre les communautarismes et autres dissidences éventuelles.

En effet la grande majorité de ceux qui préfèrent éduquer leurs enfants chez eux sont, paraît-il, de milieux extrêmement variés et non liés à une « communauté » particulière. Et je comprends ce choix car je rappelle régulièrement que l’école publique dégénère de plus en plus depuis au moins une cinquantaine d’années (voir les résultats internationaux de « Pisa »). C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les écoles privées indépendantes (hors contrat) ont le vent en poupe avec leur nombre en explosion malgré leurs tarifs non négligeables.

La faute à qui ? À l’incompétence des gouvernants successifs qui n’améliorent pas plus l’enseignement que les services de santé ? Dans le nombre de nos dirigeants il doit bien y en avoir tout de même de compétents, ce qui me ramène de fait au titre de mon billet d’humeur !

27 septembre 2020
Au jeu du « défi », J-M Blanquer n’a peut-être pas eu de gage !!

Dans mon billet d’humeur de la semaine dernière, je faisais état des deux mots qui revenaient sans cesse dans la bouche de nombre de nos politiciens : pédagogie et civisme !

En fait j’en avais oublié un :
celui relatif à la République ! La République par-ci, la République par-là… à tout bout de champ, comme s’il fallait rappeler sans cesse aux foules dans quel mode de gouvernement elles vivaient ; pour le cas où parfois elles en douteraient !

Petite fausse digression : lors des réunions de famille, hors Covid-19, peut-être avez-vous déjà participé au jeu du défi au cours duquel vous devez prononcer une phrase dans laquelle figure impérativement le mot inscrit sur une carte que vous avez au préalable tirée au sort.

Eh bien ce jeu me fait penser que les membres de notre gouvernement ont peut-être comme « défi » à relever celui de discourir en utilisant l’un au moins des mots dont je viens de parler s’ils ne veulent avoir un gage !

Lundi dernier, sur RTL, voilà que notre ministre Jean-Michel Blanquer était en train de répondre à des questions relatives à la tenue vestimentaire des élèves. Ayant parlé de tenue correcte et de tenue décente il a dû soudain s’apercevoir qu’un gros gage gouvernemental le guettait. Aussi s’est-il empressé de dire que les élèves devaient s’habillé d'une façon « républicaine » ! Moi, j’ai tout de suite pensé à un attribut de Marianne, (celui sur sa tête bien sûr !) et je m’imaginais tous les élèves avec leur bonnet phrygien !

Cet adjectif de J-M Blanquer concernant la tenue des élèves ne signifiait certes pas grand-chose, mais… ce jour-là, au jeu du « défi »,cela lui a peut-être permis de ne pas avoir de gage !

20 septembre 2020
Le civisme ça s’apprend !

Il y a des mots qui apparaissent sur le devant de la scène publique et qui y persistent longtemps, trop longtemps. Celui de « pédagogie », par exemple, est utilisé à tort et à travers par un tas de politiciens, de présentateurs télé… alors même que l’on voit bien qu’ils n’en connaissent pas le sens précis. Ça fait savant, c’est dans l’air du temps et ça ne coûte pas cher !

Eh bien, depuis la Covid-19, c’est le mot « civisme » qui a fait son apparition en grandes pompes et tout le monde fait appel au civisme de chacun.

En ce moment, dès lors que les politiciens n’arrivent pas à faire respecter les consignes et décisions qu’ils prennent en matière de protection contre la progression de la Covid-19 (masques, horaires, distanciation physique…), ils en appellent au civisme de la population. Cet appel est un très bon supplétif laxiste aux contraintes, surtout depuis « mai 68 » et son « il est interdit d’interdire » !

Le problème est que le civisme n’est pas inné et qu’il s’apprend. Il devrait donc faire grandement partie des enseignements dans l’Éducation nationale. Or, en France, cet enseignement existe depuis Jules Ferry, mais a régulièrement changé de nom, donc d’esprit en fonction des politiques menées. À l’heure actuelle, appelé « enseignement moral et civique » (EMC), il est devenu si peu important qu’il n’existe même pas de corps d'enseignants dédié.

C’est navrant et peut-être… voulu car, le civisme, ça s’apprend !

13 septembre 2020
Quand va-t-on enfin créer un « Bac » indépendant de l’Éducation Nationale ?

Vendredi dernier, une dépêche de « AEF info » (agence de presse spécialisée dans l’éducation et la formation) annonçait qu’en cette rentrée 2020, 129 nouveaux établissements scolaires « hors contrat » étaient créés. Pour ceux qui ne connaîtraient pas la signification de « hors contrat », il s’agit d’établissements privés « indépendants de l’Éducation Nationale », c’est-à-dire ni publics ni privés sous contrat avec l’État.

En effet, le nombre de classes privées explose depuis que l’Éducation Nationale s’est transformée petit à petit en ayant semble-t-il deux objectifs premiers :

-garder au chaud (surtout pendant la canicule) les enfants en faisant croire à leurs parents qu’on est en train de les instruire dans le but de préparer au mieux leur future vie d’adulte ;

-Retenir les adolescents et jeunes adultes en leur faisant croire qu’on les perfectionne afin qu’ils s’épanouissent plus tard alors qu’on ne fait que les soustraire momentanément à un quasi-chômage !

Ce qu’on pourrait leur apprendre en un an, les programmes de l’Éducation Nationale le prévoient donc sur 3 ans et, si le chômage persistait, ce serait certainement sur quatre, cinq… ans !

Enfin, pour éviter de laisser trop voir cette baisse de niveau de l’enseignement, l’Éducation Nationale pervertit ses diplômes, dont la valeur est de moins en moins reconnue à l’étranger.

Quand la branche de l’enseignement privé indépendant va-t-elle donc enfin créer son propre « BAC » indépendant ? Cela, en plus, ne manquerait pas de stimuler l’Éducation Nationale !

6 septembre 2020
Une « fausse nouvelle » de plus ?

Savez-vous que j’ai entendu dire que certains chefs d’établissements scolaires demandaient à remplir la totalité de leur mission depuis chez eux, en télétravail ?

Peut-être ont-ils été saturés par une rentrée scolaire au cours de laquelle la Covid-19 leur a empoisonné l’esprit alors que les emplois du temps irréalisables leur prenaient la tête. D’ailleurs, une semaine après la rentrée, dans de nombreux établissements les emplois du temps définitifs ne seraient toujours qu’à l’état de vague projets, modifiés au jour le jour !

C’est peut-être cette dernière raison qui en aurait fait craquer certains les incitant à demander à faire du télétravail !

Mais dans ce cas, ont-ils l’intention de truffer les bureaux, couloirs, préaux, cours, salle de restaurant, bibliothèque… de caméras reliées chez eux afin de garder au moins un contact visuel avec leur lieu de travail, tout en poussant un ouf de soulagement, chez eux ?

A moins qu’ils considèrent étrangement que leur travail se résume à lire les documents officiels reçus et à faire ensuite « ruisseler » les ordres !

Bon ! Pour rassurer les parents, ceux qui s’intéressent non pas aux diplômes bradés mais aux études constructives de leur progéniture, je vais leur dire que cette idée de télétravail pour un chef d’établissement ne peut être qu’une « fausse nouvelle » de plus !

30 août 2020
Peut-on encore croire J-M Blanquer lorsqu’il parle ?

La semaine dernière, dans mon billet d’humeur j’avais pris en compte les déclarations de notre ministre qui nuançait, le 21 août, ses dires de la veille et affirmait alors qu’en classe les enseignants pourraient enlever leur masque dès lors qu’ils se trouvaient à plus de 2 mètres de leurs élèves. Mais ça c’était avant, car depuis il est revenu sur cette déclaration. 2 mètres ou pas, jusqu’à son prochain changement d’avis les enseignants garderont leur masque sur le visage !

Peut-être, d’ailleurs, qu’il ne s’agit pas d’un changement d’avis du ministre (avec un « m » de plus en plus minuscule) mais que, tout simplement, il n’avait pas encore lu le protocole sanitaire lorsqu’il s’était exprimé la semaine dernière !

Quoi qu’il en soit, comment peut-on imaginer de faire cours, c’est-à-dire de parler de façon compréhensible aux élèves, avec un masque sur la bouche ?

Mais, comme je l’ai déjà dit plusieurs fois, depuis de nombreuses années quel ministre se soucie du bien-être intellectuel de nos enfants ? La seule ayant clairement avoué la chose est peut-être la ministre précédente, Mme Belkacem, qui osait dire qu’il fallait un enseignant devant chaque élève, quelle que soit la valeur de cet enseignant !

Notre ministre actuel ne le dit pas et chercherait même à raccrocher les « décrocheurs » ; mais peut-on encore le croire lorsqu’il parle ?

23 août 2020
J-M Blanquer : « l’Éducation Nationale est prête » (comme l’armée en 1939 ?)

Le 20 août, donc il y a trois jours, sur France-2 notre ministre de l’Éducation précisait plusieurs points relatifs à la rentrée scolaire qui va avoir lieu dans moins de 10 jours maintenant. Il était temps de le faire !

Sur un plateau télé il a alors clamé que tout le monde sans exception rentrerait en classe en temps et heures (sauf « exceptions ») ! Mais, cette fois-ci, à partir du collège, distanciation physique ou pas, tout le monde porterait le masque dès lors qu’il se trouvait en espace clos (donc entre autres en classe).

Le lendemain 21 août notre ministre nuançait ce qu’il avait dit la veille en affirmant alors que les enseignants pourraient enlever leur masque dès lors qu’ils se trouvaient à plus de 2 mètres de leurs élèves, c’est-à-dire faire comme en début de déconfinement. En effet, dans la nuit il avait dû repenser à la question, repenser à ce qu’il avait prescrit en mai, et se dire que faire un cours audible semblait être plus que difficile en portant un masque. D’ailleurs la plupart des personnages politiques enlèvent le leur dès lors qu’ils sont devant un micro ! Donc, je ne peux qu’être d’accord avec cet ajustement de dernière minute concernant les enseignants.

Mais peut-on faire sérieusement un cours sans dialoguer avec les élèves, à part à la Fac en amphithéâtre ? Va-t-on alors entendre ceux qui répondent aux questions ou ont des remarques à formuler ? Par contre on risque d’en entendre certains en profiter pour chercher à chahuter en se plaignant du masque qui les énerverait ou les empêcherait de respirer. Et que prévoit notre ministre pour l’élève qui ne porterait pas ou mal son masque ? une amende à 135€… pour l’élève ou pour le prof qui n’a pas réussi à faire respecter les consignes sanitaires ?

Et qui sera tenu pour responsable en cas de transmission de Covid, en classe, à la suite de masques ôtés par des élèves récalcitrants ou joueurs ?

Quoi qu’il en soit, J-M Blanquer l’affirme : « l’Éducation Nationale est prête » (comme l’armée en 1939 ?)

16 août 2020
Deux années de galère pour les « décrocheurs » ! L’absurdité dans laquelle nous nous trouvons.

Profitant de la crise économique liée à la Covid-19, les bien-pensants du monde politique de tous bords nous parlent abondamment des « décrocheurs » de l’enseignement qui, à les entendre, auraient été engendrés par cette crise.

Malheureusement
ces décrocheurs sont de plus en plus nombreux depuis des années, Covid-19 ou pas Covid-19. C’est le système éducatif qui en est la cause et non le terrible virus actuel. En effet, tout est fait pour que les décrocheurs potentiels décrochent en lançant un ouf de soulagement. Car au lieu de les valoriser régulièrement, et surtout individuellement, en cultivant leurs centres d’intérêt (ils en ont tous au moins un), on les canalise vers des études standardisées qu’on leur fait poursuivre d’année en année, qu’ils aient ou non compris ce qu’on leur lançait à la tête. Et après, on s’étonne qu’ils décrochent !

L’avantage avec la Covid-19, avantage pour notre monde politique bien sûr, est qu’elle lui permet de mettre en place un vieux rêve politicien : réussir à faire croire aux parents qu’on s’intéresse réellement à leurs enfants en leur faisant suivre des études en continu. Suivre de loin ou pas n’est pas son problème, à ce monde politique, le tout est que ce soit en continu et sur les seuls sujets qu’il a définis.

En ce moment, comme le nombre important de demandeurs d’emploi ne faiblit pas, comme la crise actuelle est loin d’arranger la situation, comme dans la vraie vie on ne va pas savoir quoi faire des décrocheurs âgés de 16 ans…, on va les maintenir prisonniers dans leur carcan avec une formation professionnelle obligatoire jusqu’à 18 ans ! (Décret n°2020-978 publié au JO du 6 août 2020 et applicable à la va-vite, dans moins d’un mois !)

Si c’était pour leur bien, pour qu’ils apprennent quelque chose qu’ils aiment apprendre, je serais tout à fait partante, mais en fait ce n’est que pour doper momentanément les statistiques des demandes d’emploi que l’on impose aux « décrocheurs » deux années de galère de plus ! N’est-ce pas l’absurdité dans laquelle nous nous trouvons ?

9 août 2020
Une bonne rentrée scolaire ça ne se prépare pas en cinq minutes !

Le 30 juillet 2020 le ministère de l’Éducation Nationale publie, dans son Bulletin Officiel (BO), les modifications des programmes dans l’enseignement primaire et secondaire : 64 pages pour le cycle 2 ; 98 pages pour le cycle 3 et 138 pages pour le cycle 4.

Et alors ? Alors ces modifications de programmes entrent en vigueur à compter de la rentrée scolaire 2020, c’est-à-dire un mois après leur parution. Galère donc pour les membres des corps professoraux concernés qui ne se seraient pas précipités sur le BO, pendant leurs vacances, et qui ne se seraient pas mis au travail dare-dare pour modifier leurs progressions ! En plus, je ne parle pas de ceux qui ne connaîtront que seulement début septembre la ou les classes qu’ils auront en responsabilité. Du coup, ils devront agir plus que dans la précipitation, vite fait bien (?) fait !

Contrairement à l’exemple que nous montrent les hauts fonctionnaires de l’Éducation Nationale, en sortant leurs modifications de programmes au milieu des vacances estivales, une bonne rentrée scolaire, ça ne se prépare pas en cinq minutes !

2 août 2020
« Et l’on s’en fout d’attraper la… Covid »

« Et l’on s’en fout d’attraper la vérole, et l’on s’en fout pourvu… ». La suite vous la connaissez certainement car il s’agit d’une chanson de fac, paillarde, de corps de garde, reprise en chœur pendant des décennies et des décennies, par des jeunes au cours d’attroupements festifs.

Les temps ne sont plus les mêmes mais les motivations demeurent et, actuellement, en matière de sécurité médicale rien n’a vraiment changé ! « Et l’on s’en fout d’attraper la Covid, et l’on s’en fout… » pourvu qu’on se serre en troupeaux, les uns contre les autres, quitte à créer ainsi des foyers de dissémination d’un virus auquel profite la gestion hésitante d’un pouvoir politique tiraillé entre les scientifiques ne sachant rien mais disant tout à la télé, les affairistes sachant bien ce qu’ils veulent, et les media attirés par les débats même creux.

En fait, dès qu’il y a un problème grave de société, les gouvernements ne savent que faire appel au civisme de chacun, civisme quasi inexistant dans les cas de « Et on s’en fout d’attraper… ». Ils n’osent pas prendre une décision tranchée et claire, dans un sens ou dans un autre, de peur de se mettre évidemment à dos une partie de leur électorat.

Et dans un petit mois, va malheureusement se reposer le problème Covid pour la rentrée scolaire. Notre ministre de l’Éducation a tout prévu, une fois de plus, avec des décrets qui s’annulent les uns les autres à quelques jours d’intervalle. Finalement, ses décisions vont-elles être du style « il faut », telles celles inapplicables de la sortie de confinement, ou « il faut » mais cette fois-ci applicables ? À moins qu’elles ne suivent le conseil récent du professeur Caumes, infectiologue de la Pitié-Salpêtrière à Paris (lire Le Parisien du 1er août 2020) qui, au sujet des jeunes, a dit à l’attention du Gouvernement : « En les laissant se contaminer, ils participeront à l'immunité collective et elle sera plus importante à la rentrée, dans les écoles et les universités, même si cela aura des conséquences ».

Du coup, la chanson pourrait alors devenir : « Et l’on s’en fout qu’ils attrapent la Covid… », et même, pourquoi pas : « On aimerait bien qu’ils attrapent la Covid… » !

26 juillet 2020
6,5 milliards d’Euros pour aider qui ?

Jeudi dernier, 23 juillet 2020 (ma précision sur la date est pour ceux déphasés par les vacances), Jean Castex était en visite à Besançon où il présentait son plan jeunes : « un jeune, une solution ».

Sa promesse : dépenser 6,5 milliards d’Euros pour aider les entreprises à embaucher les jeunes entrant sur le marché du travail. Sur quel marché, après tous les licenciements Covid-19 dont j’ai entendu parler ?

À un moment de son discours, notre Premier ministre a eu cette phrase à l’attention de J-M Blanquer, présent : « Très généreux en matière de baccalauréat cette année », phrase qualifiée de « trait d’humour » et de « pique » par des journalistes.

Effectivement, comment interpréter cette phrase ? Quel message a donc voulu faire passer J. Castex car, au cours d’un discours officiel, chacun sait qu’un trait d’humour n’est jamais anodin !

Je me perds en conjectures et y vois plusieurs interprétations :
-Trop de Bacs tue le Bac (95,7% de réussite en juillet) !
-Voilà à quoi l’on arrivera pour le Bac 2021 avec le « contrôle continu » non contrôlé mis au centre de la notation !
-Attention à ne pas rééditer, pour la cession de septembre prochain (septembre 2020), la méthode « juillet 2020 » car on ne saura plus où mettre les nouveaux bacheliers entrant à l’Université. Plus grave encore, comme il y aura alors peu de non-bacheliers en demande d’emploi, mes 6,5 milliards seront vus par certains plus comme une aide pour les entreprises qu’une aide pour les jeunes.

Personnellement, je n’ai pas encore tranché. Ce sera peut-être après les résultats de septembre !

19 juillet 2020
Il donne des leçons au lieu de donner des temps de formations.

En avril 2018, déjà, J-M Blanquer avait « appris » aux maîtres du primaire à enseigner la lecture en leur pondant un épais guide de recommandations didactiques qu’ils devaient digérer seuls dans leur coin, car il n’était pas question de leur « faire cadeau », en plus, d’heures de formation sur ce sujet.

En juillet 2020, cette semaine, bis repetita, J-M Blanquer a publié à l’attention des enseignants, pour améliorer la rentrée 2020, un ouvrage de 210 pages sur « la grammaire du français » ; un dossier très structuré qui pourrait être fort intéressant à trois conditions :
-premièrement, qu’il ne sous-entende pas implicitement que les enseignants sont des ignares à qui il est indispensable de le rappeler.
-deuxièmement, si par hasard tel était le cas (à qui la faute ?), un ouvrage technique de 210 pages nécessite d’être accompagné par de nombreuses heures de formation, afin d’être bien assimilé. Où sont-elles, ces heures ?
-troisièmement, que dans l’ouvrage, si l’on veut donner des leçons, on ne mélange pas tout et son contraire ! C’est-à-dire ? Je ne vais prendre qu’un exemple.

Page 73, on y parle de la « négation ». Sujet hyper important lorsqu’on sait que réussir à formuler dans sa tête la négation d’une phrase que l’on est en train d’entendre ou de lire (entre autres de politiciens, d’éditorialistes, d’enseignants…), c’est souvent s’apercevoir qu’ils sont en train de nous rouler dans la farine !

Or, dans cet ouvrage sensé apprendre à concevoir la négation d’une phrase, si la définition de base est correcte (« La négation est fondamentalement un opérateur logique qui inverse la valeur de vérité de la proposition : si une proposition est vraie, sa négation est fausse et si une proposition est fausse, sa négation est vraie. »), la suite l’est malheureusement beaucoup moins !

Exemples décrédibilisant l’ouvrage :
« Elle ne travaille guère (négation de Elle travaille beaucoup) »
Non, la négation de « Elle travaille beaucoup » est : « Elle ne travaille pas beaucoup » ce qui signifie qu’elle pourrait même ne pas travailler du tout !

« Elle ne travaille jamais (négation de Elle travaille toujours) »
Non, la négation de « Elle travaille toujours » est « Elle ne travaille pas toujours » ce qui signifie qu’elle pourrait aussi travailler de temps à autres ! Etc.

Il y a ainsi, dans cet ouvrage « Blanquer », une confusion entre la négation de logique mathématique sur laquelle il s’appuie, et les parfois fausses négations de langage français dont je viens de donner deux exemples. Après ça, comment voulez-vous qu’enseignants et élèves y comprennent quelque chose !!

Entre parenthèses, dans cet ouvrage rédigé sous la direction de deux hommes, la grande majorité des exemples sur la forme négative mettent en scène des personnes de sexe féminin. Faisant état de confusions dans la logique, je m’interroge : est-ce un simple hasard ?

Bon, comme il faut bien terminer ce billet à un moment donné, j’arrête ici en concluant que J-M Blanquer ne change pas beaucoup et continue à vouloir donner des leçons, parfois mauvaises, aux enseignants au lieu de leur donner des temps de formations.

12 juillet 2020
La petite souris m’a dit : Jean-Michel Blanquer semble irremplaçable !

Mercredi dernier, j’étais encore sous le coup de l’annonce officielle de l’avant-veille, faisant état de la reconduction de notre ministre de l’Éducation Nationale dans ses fonctions. De plus, la veille, des collègues m’avaient fait savoir que chez eux les résultats du Bac avoisinaient, ou pour certains atteignaient, les 100%. 100% pourquoi pas, me direz-vous ! Je m’en serais même réjouie s’il ne s’était pas agi d’une vaste mascarade nationale purement démagogique, car, aux dires de mes collègues, le nombre d’ignares reçus dépassait l’entendement.

Soudain, un enseignant dépité de plus me contacte et me transfère un courriel envoyé par l’un des élèves qu’il avait désespérément tenté, en cours à distance, de mettre presque à niveau : « Sayer, j’ai eut le bac. Merci pour tous. » (Remarque : « Sayer » n’est pas le nom de l’enseignant mais une partie de phrase compréhensible uniquement en phonétique).

Je suis allée immédiatement méditer dans le hamac de mon jardin. C’est là que la petite souris m’est apparue et m’a raconté ce qu’elle avait cru voir et entendre dans le bureau du Président de la République, quelques jours auparavant.

-Entre mon cher ami et assied-toi ! Comme tu t’en doutes, j’ai une proposition importante à te faire.

L’homme, que la petite souris avait déjà vu de nombreuses fois dans les salons, était souriant car il se doutait qu’un ministère lui tendait les bras.

-Mon cher ami, à toi de choisir. Je vais te faire deux propositions : le ministère de l’Éducation Nationale ou…
-« Ou » ; je choisis « ou » sans hésitation… si… si tu n’y vois pas d’objection bien sûr !
-Mais… je ne t’ai encore rien dit sur l’autre ministère !
-Certes, mais succéder à qui tu sais, avec toutes les bourdes, les ordres irréalistes, les affirmations erronées, les volte-face, le Bac encore plus dénaturé que d’habitude, et j’en passe, accumulés semaines après semaines… c’est mission impossible. C’est le suicide politique assuré pour celui qui le remplacera en ce moment !
-Je me doutais de ta réaction. C’est entre autres la raison pour laquelle j’ai prévu d’élargir le champ d’action de ce ministère en lui associant les sports ! Alors, toujours pas intéressé ?

L’homme hésite puis regarde son interlocuteur droit dans les yeux :
-Je n’hésitais pas pour te répondre « non » une nouvelle fois. Je m’interrogeais juste pour savoir si j’allais oser te parler de notre orientation vers le quasi 100% de reçus au Bac de cette année. 100% non à cause de la Covid-19 mais à cause d’un Bac en soi-disant « contrôle » continu qui ne contrôle plus rien et préfigure celui encore plus politiquement électoraliste de 2021.

Ensuite, poursuit la petite souris, j’avoue ne pas avoir compris ce qui se disait à mots couverts. Les deux interlocuteurs semblaient d’accord sur tout. Il y était question de Droite et de Gauche, de chômage galopant, de fausses élites inutiles, d’électeurs… et lorsque l’homme est ressorti du bureau, le sort du ministère de l’Éducation Nationale était semble-t-il réglé.

Visiblement, le lundi soir, son ministre avait dû être jugé irremplaçable !

5 juillet 2020
Jean-Michel Blanquer face aux magouilles de son Bac 2021 ?

Sans la Covid-19, le Bac 2020 aurait dû se passer « normalement », comme avant, en attendant le nouveau Bac Blanquer de 2021 qui sera essentiellement en « contrôle continu » et dont j’ai déjà dit tout le mal que j’en pensais. Ai-je changé d’avis ?

Que nenni ! Et la Covid-19 m’a renforcée dans l’idée que le Bac 2021 avait été créé par un amateur inconscient ou un homme très conscient des magouilles potentielles qu’il y introduisait.

La preuve ? La Covid-19, par le confinement qu’elle a engendré, a fait que le Bac 2020 s’est réduit à un contrôle continu total et imprévu, préfigurant donc celui de 2021.

Les notes dont disposent les membres du jury pour chaque candidat ont été saisies par leurs enseignants sur le logiciel ministériel « Lotanet » (Lotanet, comme LOTerie viA InterNET ?).

Cette année exceptionnelle de « Covid-19 » c’est leur seule moyenne annuelle qui permet d’attribuer ou non le Bac et les éventuelles mentions. Et, pour ne pas léser les élèves au parcours troublé par le confinement, dans chaque matière, seule la moyenne entre le 1er et 2ème trimestre, arrondie à l’entier supérieur, devait impérativement figurer sur Lotanet.

En analysant en détail les livrets des candidats par exemple proches du 10 fatidique, afin de leur décerner ou pas le Bac, certains jurys se sont alors aperçus que, parfois, des moyennes du 3ème trimestre avaient été prises en compte dans la moyenne du Bac !

Bof ? Pas du tout car une analyse alors plus fine de ces candidats montre que certains lycées ont volontairement introduit dans Lotanet des moyennes ultra gonflées pour le 3ème trimestre. Ces lycées peu futés ont ainsi attiré l’attention en ayant un pourcentage potentiel de reçus de 100% ! Je dis « pourcentage potentiel » car une commission spécifique a été créée afin de statuer sur ces cas.

Toujours est-il que cet exemple concret de magouilles, ayant le temps d’être affinées pour le Bac 2021, montre clairement que le Bac Blanquer, tel qu’il est prévu, est la porte ouverte aux abus en tous genres. Mais n’est-ce pas finalement l’objectif voulu ou mal compris par notre ministre ?

28 juin 2020
Décrochage scolaire : quand Jean-Michel Blanquer décrochera-t-il lui-même?

Comme pas mal de ses prédécesseurs, assis sur son trône de l’enseignement public, notre ministre actuel semble nous prendre pour des cons-sommateurs d’école ! Malheureusement il n’est pas le seul dans ce cas !
En mai, les écoles auraient ré-ouvert tout particulièrement pour aider les « décrocheurs » à ne pas décrocher ! Comme si ces derniers, avides de suivre les cours auxquels ils ne participaient déjà pas auparavant, se lamentaient dans leur coin espérant se retrouver au plus vite face au tableau, symbole du Savoir absolu les attirant avec force !

Et comme, quelques semaines après la « reprise », le nombre de « décrocheurs » absents était toujours considérable, notre ministre a même incité les voisins de ces élèves à aller leur expliquer qu’ils avaient, pour leur bien, intérêt à retourner en classe !

Cette attitude ministérielle, mis à part son objectif démagogique sans doute largement dominant, montre par son insistance que nos gouvernants, volontairement ou pas, n’ont rien compris aux causes du décrochage scolaire !

Les décrocheurs aspirent souvent à un autre enseignement, à l’apprentissage d’autres matières dans lesquelles ils excelleraient mais… la doctrine dominante, depuis des années, est l’uniformité, la pensée unique, le moule unique, l’école unique à laquelle tous les jeunes doivent se soumettre sous prétexte qu’une certaine « élite » en a décidé ainsi !

Si notre ministre actuel veut se singulariser en faisant du neuf, je l’invite à repenser l’école en termes de diversité dans tous les domaines et en « décrochant » lui-même de la médiocrité de l’unicité.

21 juin 2020
Contrairement au Covid, le ridicule ne tue pas !

Avez-vous lu le communiqué de presse du 12 juin, émanant de Jean-Yves Le Drian, notre ministre des affaires étrangères ? Non ?
« Le Royaume-Uni a choisi de mettre en place le 8 juin une obligation de quatorzaine pour les voyageurs en provenance de France. Ainsi, à compter du 15 juin, les voyageurs en provenance du Royaume-Uni ne feront plus l’objet de restrictions d’entrée sur le territoire national [français] liées à la lutte contre le COVID-19 mais resteront, jusqu’à nouvel ordre, invités à observer une quatorzaine à leur arrivée. » NA !

C’est ce que l’on appelle la réciprocité diplomatique. Mais à une nuance près tout de même car, cette réciprocité ne faisant pas les affaires du tourisme français, le Consulat général de France à Londres précise le mot « invités », de la fin de la phrase que je viens de vous recopier, par le texte suivant :

« Les voyageurs en provenance du Royaume Uni, quelle que soit leur nationalité, sont invités à effectuer une quatorzaine volontaire depuis l’entrée effective de cette mesure le 8 juin. »
Et s’ils ne sont pas volontaires pour effectuer cette quatorzaine ? Ils feront ce qu’ils veulent ! Qu’on se le dise ! On ne marche pas sur les pieds (nickelés) du gouvernement français !

Pourquoi ai-je évoqué cet épisode diplomatique musclé ? Pour le relier à notre ministre Blanquer qui réouvre à chaque élève et dès demain toutes les écoles et tous les collèges. Mais il lui a fallu aménager le protocole sanitaire d’accueil sans tomber dans le ridicule des 50 pages pondues pour le déconfinement du 11 mai dernier.

Pour pouvoir accueillir tous les élèves, comment faire ne serait-ce qu’au niveau du verrou de la distanciation physique ? S’inspirer semble-t-il de son collègue des Affaires étrangères. C’est ainsi qu’il a écrit :

« Dans les écoles élémentaires et les collèges, le principe est la distanciation physique d’au moins un mètre lorsqu’elle est matériellement possible dans les espaces clos (dont la salle de classe) […] »

Et si ce n’est pas possible, il n’y aura qu’à les coller les uns à côté des autres, le principal étant que « tous » les élèves retournent en classe. Le rectorat de Créteil a même émis l’idée de supprimer toutes les tables pour gagner de la place. Il est vrai qu’à une certaine époque les scribes étaient assis par terre, en tailleur ; alors pourquoi pas les élèves ?

Contrairement au Covid, le ridicule ne tue pas !

14 juin 2020
Dénigreurs de profs : allez passer votre grogne sur leur ministre !

Cette semaine, sans attendre l’allocution de notre Président et ses décisions prises, je vais parler de cette honteuse campagne médiatique de dénigrement des enseignants considérés par certains comme ayant été des « glandeurs » pendant le confinement, et continuant de l’être !

Pendant le confinement, malgré leur impréparation, les enseignants ont fait ce qu’ils pouvaient faire avec les moyens informatiques dérisoires mis à leur disposition par leur ministre. Ce dernier s’était bien sûr vanté auprès des parents en affirmant avec aplomb, le 26 février dernier, que l’Éducation Nationale était prête à ce genre d’exercice, avant d’avouer, plus tard, l’existence de nombreux « trous dans la raquette » !

Parmi ces « trous » il y avait, bien sûr, les systèmes informatiques disparates, saturés, inaccessibles, et j’en passe. Il y avait aussi certains enseignants, de bonne volonté, ayant eu du mal à structurer leurs cours en ligne car, je regrette de devoir le rappeler, mais on ne s’improvise pas, du jour au lendemain, expert dans l’art de passer à la télé ou de créer un cours sur vidéo !

Contrairement à ce que j’entends souvent dire, la pédagogie n’est pas innée ! Et la pédagogie en face-à-face n’est pas la pédagogie par caméra interposée ! D’ailleurs la rectrice de l’Académie de Lille n’a-t-elle pas avoué, récemment : « Il faudra tirer les leçons de la crise et professionnaliser l’enseignement à distance » ?

Passons maintenant au déconfinement et à l’absence de 40% d’enseignants dans les établissements scolaires (estimation source ministère de l’Éducation Nationale).
Cela étant, ces 40% se subdivisent en 35% qui assurent les cours à distance pour les nombreux élèves restés chez eux et, du coup, la polémique dont je parlais en début de ce billet semblerait porter sur les 5% restant. Curieusement, pour ces 5%, le ministère n’a pas révélé le nombre d’enseignants ayant des problèmes de santé incompatibles avec leur présence dans les établissements scolaires eu égard aux circulaires sanitaires draconiennes et presque ubuesques publiées par leur propre ministre !

Je dirais alors simplement à ces dénigreurs de profs : allez passer votre grogne sur leur ministre !

7 juin 2020
A propos de la nouvelle circulaire « Blanquer » une petite souris m’a dit…

Circulaire du 4-5-2020 (NOR : MENE2011220C) : « les cours (dans le secondaire) se déroulent en groupe comprenant au maximum 15 élèves dans le respect des règles de distanciation… »

Circulaire du 3-6-2020 (NOR : MENE2013716C) : la circulaire précédente est abrogée et il n’est plus fait mention, pour le secondaire, du nombre maximum d’élèves.

Du coup, le secrétariat général de l’enseignement catholique (SGEC),
enseignement privé sous contrat avec l’Etat, informe ses chefs d’établissements sur le fait que le nombre d’élèves par classe n’est plus limité à 15, à condition que soient toujours respectées les règles de distanciation sociale entre les élèves. Certains media s’émeuvent alors de cette « interprétation » des textes par le SGEC.

Moi, ce qui m’émeut, ce n’est pas la réaction du SGEC qui, ici, fait une analyse cohérente des textes ; c’est celle de notre ministre Blanquer qui, dans le même temps, ne médiatise pas cette suppression de limite à 15 par sa nouvelle circulaire !

Entre nous, n’avez-vous pas constaté que notre ministre ne perd jamais une seconde pour annoncer une nouveauté applicable dans ses établissements scolaires ? Et ici, il ne dirait pas un mot sur cette disparition de la limite à 15 ! Curieux !!

Le sujet m’a tant torturé l’esprit que la nuit dernière, dans mon sommeil, une petite souris est venue me relater une discussion entre le Secrétaire Général de l’Enseignement Catholique et le Ministre lui-même :

-Mon cher, j’ai de nombreux parents qui se plaignent. Ils ont payé pour les études de leur progéniture et mes établissements sont déficients.
-Mon très cher, faites référence à la Covis-19, comme je le fais moi-même.
-Mon cher, votre enseignement public est gratuit, pas le mien. Les vols d’avion, les réservations de trains et que sais-je sont remboursables… pourquoi pas mes cours ?
-Mon très cher, ne faites-vous pas faire vos cours par télé-enseignement, comme moi ?
-Mon cher, c’est exact, et avec le même succès que vous, si on peut parler de succès pour pas mal de ces types de cours pour lesquels les enseignants ne sont pas préparés ! Alors, je vais droit au but : peut-on au moins supprimer cette limite de 15 élèves par classe, ce qui me permettrait de satisfaire les parents grincheux ?
-Mon très cher, on peut effectivement s’entendre sur les termes de la nouvelle circulaire que je suis en train de peaufiner mais, personnellement, je ne le crierai pas sur les toits car la mesure risque de ne pas être bien accueillie par mes enseignants qui, comme les vôtres, avouons-le, font déjà actuellement plus de la garderie que de vrais cours !
-Mon cher, d’avance merci…
-Mais, par contre, mon très cher…

Et la discussion s’est poursuivie au sujet de la rentrée de septembre. J’avoue ne pas avoir tout compris. Et d’ailleurs, le « langage souris » m’étant quelque peu obscur, je dois bien reconnaître que j’ai peut-être très mal interprété la discussion que je viens de relater !

31 mai 2020
À quand un vrai Bac reconnu dans le monde entier ?

En ce moment, nous assistons à une polémique à propos des candidats de l’enseignement privé hors contrat au Bac 2020. Je rappelle que cet enseignement est indépendant de l’Éducation nationale et enseigne comme il l’entend. Or, cette année, Covid-19 oblige, faute de la tenue des examens du Bac, notre ministre a décidé que les jurys devront tenir compte, en toute confiance, des notes données par ces établissements privés à leurs candidats. Vu sous cet angle, c’est une aberration, sauf…
Sauf si… Avec LUCIDITÉ, je me suis demandé ce que valait actuellement le Bac donné à quasiment tous ceux qui s’y présentent. L’an dernier, session de juin : avec « magouillage » de notes, plus de 91% de réussite au Bac général ! Du coup, LUCIDITÉ m’a alors dit : « actuellement, s’agissant d’un examen qui, internationalement parlant, ne vaut plus rien et ne persiste que pour brosser les parents (électeurs) dans le sens du poil, comme les établissements du privé ne semblent globalement pas plus mauvais que ceux du public, leur faire confiance ne coûte pas grand-chose ! »

Depuis longtemps « on » illusionne les parents et les élèves sur la valeur du Bac et « on » feint, ensuite, de s’étonner que les étrangers boudent de plus en plus les Universités françaises dont la porte d’accès est justement ce Bac médiocre ! La Covid-19 aura peut-être au moins eu le mérite de montrer, à certains électeurs, que, par exemple, en matière de médicaments et de recherche pharmacologique où la France était excellente, elle a délocalisé ses usines, puis ses laboratoires de recherche et dépend maintenant presque exclusivement de la recherche étrangère où se dirige une partie de nos futurs chercheurs !

Cette nouvelle polémique au sujet du Bac me ramène donc au sujet primordial qui me tient à cœur depuis des années à propos de l’Université française : plus qu’une simple attestation de présence, à quand un vrai Bac reconnu dans le monde entier ?

24 mai 2020
Quand une députée ne semble pas bien comprendre le français !

Le 19 mai 2020, une députée a déposé une proposition de Loi afin de modifier l’article L132-2 du Code de l’éducation qui est actuellement ainsi rédigé : « Dans le cadre du service public de l'enseignement et afin de contribuer à ses missions, un service public du numérique éducatif et de l'enseignement à distance est organisé pour, notamment (…) »
Mais, pour elle, « est organisé » sous-entend « si on en a envie », tout comme le serait donc par exemple « La rue est en sens unique », bof, si j’en ai envie ; ou « l’impôt est à payer », re-bof, si ça me plait, ou encore « la Covid-19 est à surveiller de près », re-re-bof, si j’en ai le temps… !

La preuve ? Elle demande le vote d’une Loi avec pour article unique le remplacement, dans une phrase du Code de l’éducation (voir ci-dessus la phrase), de « est organisé » par « est obligatoirement organisé » !!
Pense-t-elle que les députés, n’ayant pas grand-chose à faire depuis quelques temps, auront ainsi, grâce à elle, du pain sur la planche et une occasion sérieuse de passer à la postérité ?

Comme dans l’exposé de ses motifs de Loi modificative cette députée semble très à l’aise avec le « Massive Open Online Course », le « Virtual Learning Environment », et j’en passe, je suppose donc qu’en revanche, elle risque de ne pas bien comprend le français, ce qui est navrant pour une députée votant des lois !

17 mai 2020
En France, apprend-on à ne pas critiquer le gouvernement ?

Le 12 mai, L’OBS en a fait un dossier. De quoi s’agit-il, encore ? Le 4 mai dernier, le ministère de l’Éducation Nationale a publié une fiche (« Écouter et favoriser la parole des élèves ») sur son site :

https://eduscol.education.fr/

Il s’agissait d’aider les enseignants à accueillir les élèves après déconfinement en suggérant à ces mêmes enseignants des recommandations pédagogiques à mettre en œuvre au cours du processus de reprise des cours après l’interruption causée par le Covid-19.

« Des enfants peuvent tenir des propos manifestement inacceptables » lisait-on, (entre autres, des critiques à l’égard du gouvernement). Puis il était ajouté : « La référence à l’autorité de l’État pour permettre la protection de chaque citoyen doit alors être évoquée, sans entrer en discussion polémique. Les parents seront alertés et reçus par l’enseignant, le cas échéant accompagné d’un collègue, et la situation rapportée aux autorités de l’école. »

Ne cherchez pas ce paragraphe sur « eduscol », car depuis les immédiates indignations syndicales, cette fiche a été modifiée en douce. J’ai déjà dénoncé la pratique, le 13 mars 2020, à propos d’un autre sujet. Mais l’avantage de cette pratique est qu’elle autorisera peut-être certains à crier à la « fausse nouvelle » en lisant mon billet d’humeur ! (Veuillez m’excuser, mais je ne sais plus comment notre gouvernement dit fausse nouvelle en anglais !)

Le socle de base du primaire va-t-il intégrer cette nouvelle compétence anti-critique ?

10 mai 2020
Déconfinement et réouverture des maternelles : la logique « Blanquer »

Avez-vous eu la patience de lire attentivement les 54 pages du protocole sanitaire imposé aux maires et aux personnels de direction des établissements scolaires, par Jean-Michel Blanquer ? Si oui, vous avez certainement constaté que ce texte, ahurissant, montre que ceux qui l’ont écrit n’ont jamais mis les pieds dans une maternelle, ou qu’ils les ont mis à l’âge de 5 ans et qu’ils ne s’en souviennent alors plus très bien !

Pour m’intéresser aux mesures d’hygiène à faire respecter par les jeunes enfants, je passerai sur la désinfection, au moins une fois par jour des salles et plusieurs fois par jour des poignées de portes, interrupteurs, rampes d’escaliers… sous la responsabilité du personnel de direction, avec un désinfectant virucide conforme à la norme EN14476 et des lingettes, elles aussi, conformes à cette même norme (ou un substitut bien précis de ce type de virucide) !

Maintenant j’en viens à l’hygiène des enfants. Il faudra que leurs enseignants les fassent se laver les mains (pendant au moins 30 secondes) entre autres chaque fois qu’ils se sont mouchés (dans un mouchoir à usage unique, bien sûr, mouchoir à manipuler ensuite avec précaution) ! J’allais oublier : lavage des mains chaque fois qu’ils ont toussé ou ont éternué ! C’est beaucoup plus facile à écrire dans un ministère qu’à mettre en œuvre sur le terrain, à moins que chaque élève ait son accompagnateur !

Et ce n’est pas tout, loin de là ! J’en passe donc pour en venir aux cours, si l’on peut appeler cours ce qui sera enseigné, derrière un masque, à de jeunes enfants isolés les uns des autres et qui n’auront qu’une envie au lieu de rester sagement assis chacun dans leur coin : se parler, se toucher, échanger des objets entre eux. A ce sujet, la directive dont je parle note que « Si un matériel doit être transféré d’un élève à un autre élève, procéder à un nettoyage de désinfection (à l’aide d’une lingette désinfectante par exemple). »

Certains personnels et politiques ont parlé de maltraitance de ces enfants et ce d’autant plus que, jusqu’à la réouverture du 11 mai 2020, dans les écoles qui accueillaient les enfants des personnels soignants, le protocole était minimum. Les enfants avaient entre autres la possibilité de jouer ensemble et de s’échanger des objets ! Il faut dire qu’alors on croyait qu’ils étaient les plus contagieux tandis que maintenant on nous dit qu’ils ne le sont plus du tout. Cherchez l’erreur… il n’y en a pas, c’est la logique « Blanquer » !

3 mai 2020
Réouverture des écoles. Qui va laver les tables ?

Merci, covid-19 ! Curieusement, avant son arrivée très remarquée, les problèmes d’hygiène ne semblaient pas trop gêner dans les établissements scolaires, ni les parents ni les enseignants ni les administratifs.
Rien pour se laver sérieusement les mains après être allé aux toilettes et avant d’aller manger, rien pour les classes où n’importe qui avait déjà postillonné n’importe où lorsqu’on s’y installait, etc. À partir du 11 mai prochain, covid-19 oblige, chacun s’interroge au sujet de l’hygiène enfin renforcée dans les établissements scolaires. Il était temps !

Mais les questions soulevées par l’arrivée de l’hygiène en classe sont nombreuses. Aussi, aujourd’hui, je n’en prendrai qu’une seule : qui va laver les tables de classe, et les laver sérieusement, selon les règles de l’art, pour éviter tout risque de contagion ?

Comme la plupart des établissements manqueront d’agents de service, il m’est venu aux oreilles une solution imaginée par des personnels de direction, solution peut être soufflée par certains de leurs supérieurs hiérarchiques. « Les élèves laveront les tables ! Et cela aura un double avantage : une économie de salariés pour l’établissement et un apprentissage des gestes d’hygiène pour les élèves ! »

Exact ! Mais il y a un mais ! Les élèves, même encadrés, restent des élèves avec l’insouciance de leur âge et leur manque de professionnalisme. Effectueront-ils les bons gestes, aux bons endroits, même si on les leur apprend et même s’ils sont respectueux des normes ?

À ces personnels de direction, je ne poserai qu’une seule question : si vous êtes malade, afin de désengorger les milieux hospitaliers, et rester cohérents avec vous-même, aurez-vous l’idée de vous faire soigner par de jeunes étudiants en première année de médecine ?

26 avril 2020
La-Titi et la com’ du Dr Salomon

-Alors, ma Louloute, t’as fait ton devoir d’Histoire ? questionne La-Titi avec intérêt.
-Si tu parles de celui dans lequel nous devons faire un dossier sur la « dangerosité » des pays en fonction des homicides en 2016, il m’a pris un temps fou et c’était plutôt chiant, mais je l’ai super terminé !
-Ah ! s’étonne La-Titi, qu’y avait-il de chiant ? La liste des pays à étudier n’était pas longue et les pourcentages étaient faciles à trouver sur Internet.
-Les pourcentages, peut-être, mais après il fallait faire tous les calculs !
-Quels calculs, s’étonne La-Titi… aussitôt interrompue par sa copine exubérante.
-J’ai fait comme le Dr Salomon qui présente les bilans du Covid-19 tous les soirs à la télé devant les médias attentifs. Il affiche le nombre de morts de la journée. Donc j’ai calculé le nombre d’homicides pour chaque pays afin de les classer du plus grands au plus petit.
-Mais…
-Laisse-moi terminer, enchaîne la Louloute tout excitée : Russie : 15721 homicides ; États-Unis : 12280 ; Chine : 8766 ; Allemagne : 969 ; France : 872 ; Grande-Bretagne : 795… etc. Avoue que j’ai bien bossé, cette fois !
-Oui mais…
-En tout cas, surenchérit la Louloute, moi qui voulais aller faire un tour en Chine, j’ai changé d’avis ! 8766 homicides en 2016. Tu te rends compte ? Je demanderai à mes parents d’aller plutôt au Chili car mes calculs n’ont donné que 630 tués ; ou mieux… je resterai en Europe et j’irai en Lettonie, c’est moins dangereux, il n’y a eu que 66 homicides en 2016.

-Stop !!! arrive enfin à placer La-Titi. Tu es complétement à côté de la plaque, réfléchis un peu : il faut faire des calculs relatifs. Par exemple 50 homicides pour mille habitants est en réalité bien plus important que 100 homicides pour 10 000 d’habitants. Donc pour pouvoir les comparer il faut les ramener tous à un même nombre d’habitants, par exemple cent… d’où l’utilité des pourcentages !

Silence pesant de la Louloute qui fait les comptes dans sa tête : 50 pour 1000 fait 5%, 100 pour 10 000 fait 1%. Puis elle regarde à nouveau son dossier et s’exclame :
-Merde alors, j’ai tout faux. Pour les homicides, la Lettonie et le Chili sont nettement plus dangereux que la Chine ! Mais… et Salomon, à quoi sert tout ce qu’il dit tous les soirs pendant un quart d’heure ?

-À embrouiller les gens, c’est de la com’ qu’il fait !

19 avril 2020
Bac 2021. Monsieur Blanquer reste droit dans ses bottes.

Pour les élèves de première, leur réforme du Bac 2021 se poursuit, comme si de rien n’était.

Souvenons-nous de cette réforme lancée à la hussarde. Pour des questions politiciennes, le super nouveau Bac doit se tenir avant les prochaines élections présidentielles. Il n’est donc question ni de le repousser ni de le modifier et tant pis pour les élèves actuellement en classe de première.

Ces derniers ont déjà dû se passer d’une partie de la réforme du lycée puisqu’on leur a fait suivre, cette année, le nouveau programme de première sans qu’ils aient suivi le nouveau programme de seconde qui est en cohérence avec la réforme. Tant pis pour eux. De toute façon, ces élèves nés en 2003 ont été les souffre-douleur ministériels testeurs de toutes les réformes accumulées depuis leur naissance : modification de leurs programmes en primaire, modifications de ceux en collège avec un nouveau brevet qu’ils ont inauguré… et j’en passe. Alors, ils sont habitués à essuyer les plâtres, et des plâtres, il y en a à l’Education Nationale qui est LA spécialiste française des emplâtres sur une jambe de bois !

Et maintenant, avec ce coronavirus ? Aux dernières nouvelles, pour le Bac 2020 et le Brevet, toutes les épreuves orales sont supprimées, mais pour nos élèves de première, aguerris aux innovations tâtonnantes, il ne serait pas question de leur supprimer cette année l’épreuve orale de français nouvelle formule de leur Bac 2021 ! Elle est dans les textes Blanquer ; elle doit donc se tenir, même s’ils n’y ont pas été sérieusement préparés avec une réforme faite au cours de leur cycle et du confinement actuel. Mais les pertes de programmes non compensées ne font-elles pas partie de leurs habitudes ?

Aussi, monsieur Blanquer reste droit dans ses bottes : il a imaginé une réforme et il l’applique à la lettre (de français).

12 avril 2020
Chapeau, Jules !

Jules ?
Entendez par là « lycée Jules Richard », cet établissement parisien d’enseignement technique privé sous contrat avec l’État, non confessionnel et gratuit pour les élèves, et où j’ai jadis fait toute ma carrière d’enseignante.

Chapeau ?
En effet, quatre de ses enseignants de technologie passent une partie de leur temps de confinement chez eux à fabriquer des visières sanitaires sur des imprimantes 3D empruntées à leur lycée. Puis, ils les offrent gracieusement au personnel de santé qui en manque cruellement, comme du reste d’ailleurs, mais c’est un autre problème…

Il s’agit bien sûr d’une fabrication à partir de plans types et de consignes sanitaires permettant de créer des produits à usage médical. Et, si la production reste artisanale et modeste (quatre masques toutes les 2 à 3 heures pour Jules), je tiens ici à donner un coup de chapeau à mes anciens collègues.

5 avril 2020
La-Titi n’a pas peur du Bac 2020 !

-T’as entendu Blanquer au sujet de notre Bac ?
-Qu’a dit quoi ? lui répond La-Titi depuis son smartphone.
-Cette année le Bac va être donné à partir des notes de contrôle continu des deux premiers trimestres. C’est affreux.
-Et alors ? s’amuse La-Titi joviale.
-Ris pas ! Je connais un prof qui,
chaque fois qu’il découvre les résultats de ses élèves, il dit à mes parents : « je comprends mal comment toutes mes brèles ont réussi à leur examen, alors qu’elles ont eu des notes minables tout au long de l’année ! »... Et moi, en ce moment, je fais partie de ses brèles, comme il dit !
-T’en fais pas, t’auras ton Bac ma Louloute ! affirme alors La-Titi avec conviction. Mes parents, eux, connaissent d’anciens membres de jurys disant que, les épreuves d’examen passées, entre les commissions d’harmonisation, les relèvements imposés de notes, les appels à la clémence, et tout, et tout… en temps « normal » le gouvernement finit par donner le Bac à presque tout le monde ! Alors imagine un peu, en ce moment, avec tout ce qu’il doit se faire pardonner par nos parents à propos de sa gestion du coronavirus et des masques !
-Quoi ?
-Mais oui, ma Louloute. Certains scientifiques ont commencé à avoir le droit de nous suggérer, à la télé, que tant qu’il y avait pénurie de masques le gouvernement se calait sur sa logique politicienne et nous affirmait qu’ils ne servaient à rien. Maintenant qu’il commence à y en avoir, il se cale sur la logique scientifique et nous dit qu’ils vont être obligatoires à porter !
-Quel rapport avec le Bac ?
-Pareil ! répond La-Titi ; le gouvernement adapte ses décisions en fonction des circonstances. Et pour le Bac, la commission d’harmonisation saura harmoniser pour le bien des électeurs ! Fais comme moi ma Louloute, moi, je n’ai pas peur du Bac 2020 !

29 mars 2020
Monsieur Blanquer vient de transformer nos élèves en cobayes !

Imaginez l’entreprise Patezani, produisant des pâtes alimentaires. Ses employés sont habitués à manipuler leurs matériels sur lesquels ils ont été spécialement formés, et à tester de façon quasi-continue les différentes étapes du produit en cours d’élaboration.

Faisant suite à un incident catastrophique,
leur directeur leur annonce de but en blanc : « le Grand patron nous fait savoir que, dès demain, de nouvelles machines seront installées. Elles sont numériques. En vous connectant sur le serveur de Patezani, vous les piloterez depuis chez vous. » Convaincu, ou faisant semblant de l’être, ce directeur en fait même de la pub à la télé ! «Chez Patezani, la continuité productive est assurée ! »

Croyez-vous sérieusement, consommateurs, que vous allez retrouver, dans les rayons de vos magasins d’alimentation, les pâtes Patezani que vous connaissiez ? Que nenni car, dans ce nouveau centre de production, parfois (surtout au début, ce qui peut être long) les liaisons informatiques seront saturées désorganisant le fonctionnement des machines ; parfois (et même souvent) faute d’apprentissage, certains employés ne réussiront pas à cliquer sur les bonnes icônes de leur ordinateur, rendant ainsi leur participation contre-productive malgré leur bonne volonté… Et surtout, surtout, les employés ne pourront plus effectuer les multiples tests qu’ils avaient coutume de faire in situ : contrôle en continu de la saveur, de la consistance… du produit en élaboration.

En résumé, on ne peut rien espérer faire de bon dans un changement précipité et radical de méthodes de travail, et bien prétentieux celui qui affirmerait ou chercherait à faire croire le contraire !

Alors ? Alors il en est de même pour monsieur Blanquer qui se gargarise de la mise en place de la « continuité pédagogique ». La continuité pédagogique signifie seulement que les élèves (et en plus pas tous) vont continuer à être accompagnés dans leurs apprentissages. Malheureusement les profs n’ont pas reçu de formation sur ce type d’accompagnement !

D’ailleurs des inspecteurs se plaignent de cette situation et le 24 mars dernier, leur doyen de Rennes constate que la continuité pédagogique est assurée certes… mais ajoute : « Désormais, c’est sa qualité qu’il faut interroger. [ …] Profitons de ce temps très particulier pour réfléchir et gagner en qualité dans les pratiques didactiques et pédagogiques. » Enfin du réalisme !!

Non monsieur Blanquer, contrairement à ce que vous avez affirmé il y a peu, l’Éducation Nationale n’est pas prête pour l’enseignement à distance.

La didactique et la pédagogie ne sont pas innées, contrairement à ce que depuis de nombreuses décennies on veut faire croire aux français. Et comme savoir enseigner en face à face, ce n’est pas savoir enseigner à distance, ce changement de contexte exige des formations spécifiques pour les enseignants !

En attendant, cette impréparation fait qu’actuellement, monsieur Blanquer, vous avez transformé nos élèves en cobayes tels de simples produits de consommation.

22 mars 2020
Masques et coronavirus : dilemme pour les profs de SVT !

Il y a un peu plus d’une semaine, vendredi 13 mars, Édouard Philippe sans doute influencé par le nombre 13 avait confirmé que le port du masque n'était pas utile chez la population et, depuis, nombre de médias lui ont emboîté le pas.
Il y a peut-être des profs de SVT qui ont la possibilité de pouvoir parfois dialoguer avec leurs élèves confinés chez eux, malgré les nombreux « trous dans la raquette » des cours en ligne (trous avoués cette semaine par monsieur Blanquer qui avait pourtant affirmé avec aplomb, le 26 février, que l’Éducation Nationale était prête à ce genre d’exercice). J’avais d’ailleurs dit ce que j’en pensais à l’époque.

Pour ces profs, quelle réponse donner aux élèves qui demanderont pourquoi les policiers, les personnels d’EHPAD, les conducteurs de bus… exigent d’avoir, comme les personnels hospitaliers, des masques antivirus alors que ces derniers, d’après le Gouvernement, ne sont pas utiles chez la population, dans les rues et les magasins alimentaires ?

Ces profs de SVT devront-ils alors tergiverser, sous prétexte qu’ils font partie des agents publics tenus de ne pas contredire le Gouvernement ou devront-ils, au risque de discréditer la parole de ce même Gouvernement, répondre qu’on a raconté des salades aux Français afin de masquer (c’est le cas de le dire) le manque de masques dans les stocks prévisionnels de crises ?

Gros dilemme pour ces profs des Sciences de la Vie et de la Terre !!!

15 mars 2020
Et l’hygiène dans les établissements scolaires ?

À la télévision, en ce moment j’entends parler d’hygiène plus que régulièrement, et c’est une bonne chose. Aussi, pour positiver
en ces temps difficiles de coronavirus, j’espère que notre ministre va faire siennes toutes les bonnes pratiques courantes d’hygiène dans les établissements scolaires !

Avez-vous vu nos jeunes se ruer tous à la cantine (ou restaurant) scolaire sans s’être lavé les mains ?
Avez-vous vu l’état de leurs lavabos, sans savon et sans moyens de s’essuyer correctement ?
Avez-vous vu leurs toilettes repoussantes où les filles n’osent même plus aller, entraînant des cystites ou autres complications rénales ?

Alors, Monsieur Blanquer, parler d’hygiène à nos jeunes, c’est bien ; et faire mettre en application l’hygiène dans les établissements scolaires, ce sera encore mieux !

8 mars 2020
Monsieur Blanquer est plus qu’un 49.3 à lui tout seul !

Il y a 5 jours, le ministère de l’Éducation Nationale a envoyé un questionnaire informatique de 4(9)3 questions aux enseignants, afin que ces derniers puissent faire remonter leur grogne et leurs aspirations à leur ministre.

« C’est super diront certains ; il va savoir ce que nous pensons ! »
Le problème est qu’il le sait déjà et feint de l’ignorer depuis son arrivée au pouvoir avec ses réformes mal ficelées.

Alors, à quoi va donc servir cette consultation ? Sans doute à faire croire aux parents que son ministère est une démocratie participative où chacun peut s’exprimer.

Puis notre ministre va publier une synthèse des doléances et attentes reçues. Et c’est là qu’il s’est donné toute latitude et possibilités pour affirmer ce qu’il veut affirmer, car il l’a bien précisé : les réponses au questionnaire sont « anonymes et confidentielles » ! Dans de telles conditions, qui pourra vérifier quoi que ce soit ?

En résumé, dans sa grande bonté notre ministre va autoriser ses enseignants à s’adresser à lui durant quelques jours (officiellement jusqu’au 17 mars), en toute confidentialité, sans laisser de traces. Puis, en tant que chef, il pourra alors dégainer son propre 49.3 (sans motion de censure) pour siffler la fin de la récréation et continuer à faire ce qu’il avait déjà l’intention de faire !

1er mars 2020
Le coronavirus est attendu de pied ferme par l’Éducation Nationale !

Le 26 février dernier, Jean-Michel Blanquer l’a annoncé haut et fort sur France-Inter : si l’épidémie de coronavirus (Covid-19) devait s’amplifier, « on serait capable de déclencher des enseignements à distance massifs »
Les déclencher, certes ! Mais efficacement, c’est à voir ! Surtout si l’on se réfère à ce que, d’après Le Figaro, semble avoir affirmé un proviseur des Hauts-de-Seine : les cours seront scannés et transmis aux élèves mis en quarantaine.

De quels cours parle-t-il ? De ceux de leurs enseignants, comme si ces derniers avaient l’habitude de rédiger leurs cours in extenso sur papier et ne faisaient ensuite que les lire bêtement devant leurs élèves ? Ces enseignants seraient alors de drôles de pédagogues ! Un cours, en effet, c’est une trame dont on développe les points en fonction des attentes et des réactions des élèves.

Alors, de quoi parle donc ce proviseur ? Peut-être, comme Jean-Michel Blanquer, d’autres cours déjà tout ficelés par le CNED. À part que le CNED, sauf à avoir une baguette magique dont j’ignore le potentiel, ne peut pas s’adapter spontanément à la progression des élèves, car il s’agit ici (coronavirus oblige), de remplacer des profs dans l’urgence, là où ils en sont de leur programme !

Une fois de plus, nous assistons à un coup du com’. Il y a quelques jours le Gouvernement nous disait qu’en France, avec notre remarquable système de santé, on n’avait rien à craindre. Ensuite il nous a dit que les hôpitaux étaient prêts à toute éventualité et que les diagnostiqués positifs y seraient pris en charge rapidement. Maintenant, il paraît que ces mêmes hôpitaux risquent d’être saturés et ne recevront que les cas graves, les autres porteurs connus devant rester chez eux…

Avec toutes ces imprécisions compréhensibles, le coronavirus est cependant attendu de pied ferme par l’Éducation Nationale où tout est déjà programmé !

23 février 2020
Et voilà !

Cette semaine, je dis « et voilà », comme tant d’autres depuis quelques temps !

Vous avez sans doute constaté que, dans les débats télévisés, de très nombreux participants usaient et abusaient à l’envi de ce « voilà », dans chacune de leurs phrases !
Et comme j’entends de plus en plus cet adverbe employé à tort et à travers, je pense que dans quelques temps les joutes verbales risqueront d’être difficiles à suivre car, ce « voilà » sert souvent à masquer tout un ensemble de non-dits.

Voici le résultat (un peu) futuriste, de ce que l’on verra, par exemple sur le thème de la suppression, à la rentrée 2020, de postes budgétaires dans le secondaire alors que le nombre d’élèves est en train d’augmenter :

X1 :-Et voilà, c’est une promesse de notre président !
X2 :-La promesse était de doubler les classes en primaire, et voilà pour le secondaire…
X3 :-À budget constant, voilà, on ne peut pas faire autrement et voilà !
X2 :-Et voilà, je ne vous le fais pas dire.
X1 :-Voilà, on déshabille Pierre pour habiller Paul, et voilà !

Et voilà en effet. Heureusement que les réalisateurs de telles émissions ont tout prévu et affichent le nom et la qualité de chaque intervenant, ce qui permet de savoir qui est pour ou contre le sujet abordé.

Et voilà !

16 février 2020
Intelligence Artificielle. Le « nouveau monde politique » prend-il les Français pour des cons ?

En décembre 2018, interrogé sur les causes du mouvement des « gilets jaunes », le président du groupe LREM à l'Assemblée Nationale avait estimé qu’au Gouvernement ainsi que chez les députés, une erreur avait été faite « …C'est le fait d'avoir été probablement trop intelligents, trop subtils, trop techniques… »
À chaque réforme, ce trop d’intelligence et de subtilité semble inciter notre Gouvernement à ne mettre en lumière que les points les moins clivants, comme le faisait en quelque sorte « l’ancien monde politique ».

Mon exemple d’aujourd’hui concerne une fois de plus le nouveau Bac, dans lequel presque chaque famille a un enfant impliqué.

L’objectif, mis en avant par le Gouvernement, était de simplifier le Bac et de le rendre plus juste en y incluant une dose très importante de contrôle continu. Soit ! Mais alors pourquoi avoir mis en place un contrôle continu (E3C) d’une telle complexité que plus personne ne s’y retrouve (enseignants, élèves et parents) ?

Erreur ? Amateurisme ? Manque de préparation ministérielle ? Que nenni ! Les E3C jouent un rôle voulu par le Gouvernement et inavoué de flicage, un peu à la manière des ordinateurs qui vous surveillent continuellement et permettent aux fournisseurs d’accès à Internet de savoir à peu près tout sur vous… à votre insu.

Les copies des E3C sont en effet scannées, corrigées sur ordinateur, puis stockées dans une banque de données ministérielle. Des programmes d’IA (Intelligence Artificielle) vont alors pouvoir les analyser et compiler les résultats obtenus.

Conséquences utilisables (par qui ?) : ce « qui » pourra alors savoir ce qu’a compris chaque élève, quel correcteur a mal noté, quel enseignant a mal fait son cours, quel établissement n’est pas à recommander…

Quoi qu’il en soit, ces résultats pouvant être bien ou mal utilisés, nécessiteront donc un contrôle dont il serait bon de connaître les modalités. Que compte faire notre Gouvernement en taisant ce problème ? La réponse est-elle dans le titre de ce billet d’humeur ?

9 février 2020
J-M Blanquer prend-il l’échec des E3C avec philosophie ?

Notre actuel « maître » (maîtrise de philosophie) relativise les perturbations et difficultés d’organisation de la première série d’épreuves E3C du futur BAC. À ce sujet, le 5 février il a dit aux Sénateurs : « elles se sont déroulées correctement dans environ 85% des lycées ». Et, notre ministre semble avoir pris les chiffres avec philosophie. Je me demande même pourquoi, à ce sujet, il n’a pas entonné la célèbre chanson de 1935 : « tout va très bien madame la marquise » !
Au sujet de l’expression « prendre avec philosophie », certains internautes la traduisent par : « je m’en fous, ce n’est pas grave et je verrai plus tard ». Cependant, J-M Blanquer va sans doute voir, mais un tout petit peu plus tard, comment modifier ces E3C mal engagés car on a appris que le 11 mars prochain le comité de suivi de la réforme du Bac allait lui proposer des améliorations pour la cession d’avril. Attendons donc !

Et en attendant, monsieur le philosophe, allez-vous prendre les couacs de la réforme du Bac avec philosophie, ou pas ?

2 février 2020
E3C. Je n’aimerais pas être proviseur.

Que se passe-t-il donc encore ?
Les épreuves E3C (dites de contrôle continu dans toutes les classes de première de l’enseignement public et de l’enseignement privé sous contrat) viennent de commencer. Et comme c’était prévisible, certains sujets sont mal adaptés à la progression des enseignants et posent donc des colles aux élèves. Sans compter que les copies dématérialisées créeront des problèmes certains à de nombreux correcteurs nécessairement rivés devant leur écran d’ordinateur !

Du coup,
des enseignants, des élèves et des parents ont demandé le report de ces premiers E3C. Il n’en est pas question, a répondu notre ministre qui s’en tient mordicus à son plan de bataille. Et les épreuves ont commencé, parfois dans le calme, parfois dans une agitation digne de mai 68.

Et les proviseurs, dans tout ça ?
Les proviseurs sont entre le marteau et l’enclume, souvent proches du marteau. Le marteau, c’est l’Administration centrale et ses réformes au pas de charge, entre autres du Bac ; réformes faites à la va-vite avec un amateurisme difficilement imaginable lorsqu’on n’est pas dans le bain (Actuellement, c’est plutôt dans le marigot). L’enclume, ce sont des élèves, leurs parents, et des enseignants côtoyés assez régulièrement. Alors, de quel côté pencher ? C’est la raison pour laquelle je ne voudrais pas être à la place des proviseurs mis devant des situations cornéliennes, car je ne tiendrais pas à être de ceux souvent « plus royalistes que le roi », ni de ceux à qui l’on imposerait de travestir la réalité.

Mais, quel avenir ont donc les lucides et les compréhensifs tracassés par leur rectorat qui, à la moindre interrogation sur le déroulement des épreuves E3C, au moindre questionnement de leur part, envoient dans leur établissement une équipe mobile académique de sécurité (EMAS), parfois même le DASEN en personne (directeur académique des services de l'Éducation nationale) afin que les épreuves aient lieu coûte que coûte ?

Dans de telles conditions, être proviseur, moi, je n’aimerais certainement pas !

26 janvier 2020
La-Titi et la réforme des retraites.

Il y a quelques jours, dans un établissement scolaire où les enseignants étaient en grève, un représentant de l’Administration, présent, avait rassemblé les élèves de 6ème et tentait en vain de les intéresser lorsqu’une élève, une certaine La-Titi, lui demande :
-M’sieur, pourquoi les profs font-ils grève ?

-Ils ne veulent pas qu’on recule l’âge de leur retraite, et ils ont tort (précision inutile : ce représentant était un macroniste convaincu). Ils ont tort, et je vais vous le démontrer tout de suite.

Puis il enchaîne :
-Les retraités sont payés par celles et ceux qui travaillent ; c’est ce qu’on appelle la « répartition ». Plus les gens travaillent longtemps, plus ils paient ; et donc, plus les retraités peuvent recevoir d’argent.

Devant l’attitude dubitative de certains élèves, le représentant de l’Administration ajoute, d’une voix plus soutenue :
-Si vous avez regardé attentivement les informations télévisées de ces derniers jours, vous avez pu constater que, sur toutes les chaînes, on a même montré des graphiques indiquant qu’en prenant sa retraite à 62 ans on touchait une certaine somme tous les mois, en la prenant à 65 ans on en touchait plus et en la prenant à 67 ans, on en toucherait encore plus par mois… et ça à vie ! Alors, vous voyez bien que la réforme est excellente, et sociale, et qu’elle aidera vos parents, lorsqu’ils seront retraités…
-…comme elle m’aidera moi aussi, ajoute-t-il avec un petit sourire de satisfaction.

-Alors M’sieur, lui répond La-Titi, si j’ai bien tout compris, j’espère qu’on vous donnera votre retraite à partir de 100 ans, pour que vous soyez millionnaire chaque mois !

19 janvier 2020
« Gouvernement et retraite : une pédagogie hors pair ? »

J’entends régulièrement dire que le gouvernement Macron manque de pédagogie ou a manqué de pédagogie pour expliquer sa réforme des retraites… Mais qu’est-ce que la pédagogie ? N’est-ce pas l’art de savoir faire passer des informations ?
En ce moment il me revient à l’esprit l’exemple d’une autre époque, avec une situation vécue par un de mes amis, il y a plus de 60 ans, alors qu’il était élève en classe primaire et transpirait sur les fractions.

Un jour, le directeur de l’établissement est entré dans sa classe et s’est assis au bureau, pour faire son habituel bilan mensuel. Arrivé aux notes de cet élève, il s’étonna de les voir si basses en calcul. L’institutrice les ayant justifiées par une faiblesse sur les fractions, l’élève fut appelé à venir au bureau où il voulut se justifier par un « mais je… » aussitôt interrompu par une gifle magistrale agrémentée d’un « ça c’est le numérateur » suivie d’un coup de tranchant de main dans les reins « ça c’est le trait de fraction » et d’une tape sur une cuisse « et ça c’est le dénominateur ».

Voilà une méthode pédagogique actuellement prohibée à l’Education nationale, et qui ne l’était sans doute pas à l’époque. Côté rendement, cette méthode avait-t-elle au moins porté ses fruits? Oui et non !

Non car mon ami en question s’est bien souvenu du trait de fraction mais a encore longtemps hésité au sujet de la place du numérateur et du dénominateur !

Oui, car il a retenu, comme tous ses petits camarades à qui la leçon était certainement aussi adressée, et c’était sans doute là l’objectif essentiel de cette leçon, que le directeur était le chef, celui qui savait, et qu’il n’y avait pas à discuter ses ordres mais à les appliquer.

Depuis quelque temps, en voyant les méthodes gouvernementales au sujet entre autres de la réforme des retraites, je repense souvent à cet exemple et je me demande de plus en plus si, justement, il n’emploie pas une pédagogie hors pair !

12 janvier 2020
« Zéro, zéro, Monsieur Champagne Blanquer et Cie ! »

Vous souvenez-vous de Monsieur Champagne, ce prof d’histoire-géographie très cultivé qui animait des émissions radio dont « La coupe interscolaire » au cours de laquelle il répondait à des questions d’auditeurs ? Chaque fois qu’il se trompait, un chœur chantait « Zéro, zéro, Monsieur Champagne, vous nous avez mal renseignés… »
Je chanterai très volontiers cette chanson à notre ministre actuel de l’Éducation nationale car, que s’est-il donc encore passé, au sujet de la réforme (pas celle des retraites, mais celle du Bac) ?

Le 10 janvier 2020, à propos de sujets issus de la BNS (Banque Nationale de Sujets, à ne pas confondre avec Banque Nationale Suisse) des chefs d’établissement ont reçu une alerte qui les mettait en garde en leur disant :
« Les sujets d’Histoire-Géographie et de Mathématiques de la voie technologique qui impliquent de rendre une annexe avec la copie ont été revus. Les sujets concernés disposent désormais d’une en-tête [sic la Mission du pilotage des examens du Ministère] au format SANTORIN. Les sujets de Mathématiques publiés jusqu’en début de semaine dernière sont, de leur côté, en train d’être corrigés (…). Nous vous conseillons pour tous les sujets imprimés avant le 23/12/2019 de les réimprimer si des modifications liées aux annexes ont été faites. »

En d’autres termes, il est dit que ce que le ministère avait publié (à la hâte avant les vacances de Noël), doit être relu et éventuellement réimprimé après correction !

Si à ces zéros j’en ajoute un supplémentaire pour avoir vu écrit « une » en-tête à la place de « un » en-tête (à moins que Mme Marlène Schiappa soit passée par là pour réformer un mot masculin), ce n’est plus seulement « zéro, zéro, Monsieur Blanquer… » que je devrai chanter, mais plutôt « zéro, zéro, ZÉRO, Monsieur Blanquer, vous nous avez mal renseignés… » !

5 janvier 2020
Bonne nouvelle, pour les enseignants du sous-contrat et du public ?

Nous avions l’impression que notre ministre, J-M Blanquer, nous méprisait, modifiant sans cesse les plans d’application de ses réformes comme pour espérer ainsi faire preuve d’autorité, voire d’autoritarisme, nous faisant ainsi sentir qui était aux commandes.
Et bien, depuis le début de la semaine, je n’en suis plus si sure et c’est peut-être une bonne nouvelle pour tous les collègues qui se sentaient snobés. Non, non, non, ce n’est pas du mépris réservé aux enseignants ! La preuve ? Le problème des tâtonnements et reports en matière de réformites n’est pas spécifique à l’Éducation nationale et en voici un exemple.

Dernièrement notre gouvernement s’est attaqué à la CAF (Caisse d’Allocations Familiales) clamant que dès le 01/01/2020, pour s’adapter et être au plus près de la situation des locataires, le montant de l’aide au logement sera réactualisé tous les 3 mois. Ainsi le reste à charge des locataires est susceptible d’être différent chaque trimestre ! Facile, tant pour les bailleurs que pour les locataires, de s’y retrouver et de mettre en place des virements automatiques !

Mais bof ! L’important, pour le gouvernement, n’est-il pas de réformer ? Et comme cette réforme de la CAF, comme celle de l’Éducation nationale, nécessite des moyens informatiques performants et réactifs et des agents formés, en début de semaine, les allocataires de la CAF et bailleurs ont reçu le courriel suivant : «i> Par ce mail, nous vous informons du décalage de la mise en œuvre de la réforme des Aides au Logement (…) cette réforme est repoussée au mois d'avril 2020 afin de garantir une meilleure fiabilité et sécurité sur son application ».

Alors, enseignants du public et du sous-contrat, sachez-le ! Il n’y a pas que pour vous que la mise en application des transformations (relatives entre autres au Bac) n’avance pas comme prévu, mais en désordre. Et notre ministre de l’Éducation nationale n’y est peut-être pour rien, à part de faire croire qu’il dirige quelque chose. N’est-ce pas une bonne nouvelle de début d’année 2020 ? Tout bien réfléchi… peut-être pas, et c’est sans doute le plus navrant !