Chaque semaine :
les « billets d'humeur » 2023 d'Evelyne

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17 décembre 2023
Cherche-t-on à cultiver la diversité des élèves ?

La catastrophe, pour notre enseignement, ne viendrait-elle pas du fait, entre autres, que depuis des années nos politiciens font tout pour y mettre la main dessus, non pas pour que notre jeunesse s’épanouisse dans le monde qui les entoure, mais pour faire en sorte que, sans s’en rendre compte, elle soit formatée, en douceur, au fil de ses années de scolarité !

S’il n’en était pas ainsi, les enseignements scolaires devraient pouvoir permettre à tout jeune d’exceller dans les matières qu’il découvre et qui le passionnent. Et comme chacun d’eux a sa propre sensibilité, comme chacun d’eux n’aime pas nécessairement la même chose que ses voisins, il serait indispensable que, dans chaque établissement scolaire, les classes soient régulièrement éclatées ! Qu’il y ait toujours quelques heures de cours de « découverte » du monde dans lequel les jeunes commencent à vivre, puis que les élèves soient dégroupés pour participer à des heures dans les spécialités qui les intéressent et par lesquelles ils vont s’épanouir !

Au lieu de ça, dans un faux souci d’égalitarisme, on met tous les jeunes dans le même panier et on dit à chacun d’eux : « on va te fournir le même livre de cours qu’à chacun de tes camarades et, que ça te plaise ou non, tu apprendras le même truc que ton voisin ! Et, pour le cas où tu ne serais pas satisfait, on va aussi te donner des cours d’empathie le plus vite possible en espérant que tu éviteras ainsi de passer ta mauvaise humeur sur d’autres ! »

Dans de telles conditions, les cours d’empathie ne seraient-ils pas plutôt à donner en priorité à certains membres de la chaîne des décideurs du ministère de l’Éducation nationale afin qu’ils aient idée, de temps à autres, de chercher à se mettre dans la peau des enseignants ?

Mais, d’une part ce serait sans doute trop demander au gouvernement et, d’autre part, ce dernier veut-il vraiment cultiver la diversité des élèves ?

10 décembre 2023
« Tu causes, tu causes, c'est tout ce que tu sais faire. »

Pourquoi un tel titre pour mon billet d'humeur de cette semaine ? Tout d'abord, il s'agit d'une citation connue du dramaturge, poète... Raymond Queneau (1903-1976), citation extraite de son roman à succès « Zazie dans le métro ». Ensuite... Mais avant mon « ensuite », je vais dire quelques mots au sujet de notre actuel ministre de l'Éducation nationale.

Depuis l'arrivée de Gabriel Attal à son ministère, que constate-t-on ?

Que ce dernier parle continuellement de sujets de réformes qu'il est en train de concocter. Et à l'entendre, il ne s'agirait pas de réformettes mais de vraies réformes touchant tous les niveaux d'études de nos jeunes.

Vue la baisse constante des résultats des tests internationaux auxquels participent nos élèves, d'après un sondage Odoxa-Backbone Consulting, publiés ce jeudi 7 décembre par Le Figaro, l'opinion publique française semble bien accueillir les propos de notre ministre. C'est un bon début médiatique pour lui ! Mais souvenons-nous que, malheureusement, dans l'opinion publique il en avait été de même pour Jean-Michel Blanquer lorsqu'il était devenu ministre. Mais ses résultats ont été décevants !

Les paroles ne suffisent pas ! J'ai besoin de voir les décrets que Gabriel Attal va publier et, surtout, comment il va les faire appliquer ! Car, pour l'instant, je n'imagine que budgets supplémentaires conséquents, multiplication du nombre de salles de classes, et augmentation massive du recrutement et formation d'une bonne quantité de futurs enseignants qualifiés (ou à le devenir) qui ne se bousculent pas pour y répondre vu le manque d'attractivité actuelle du métier !

Mais alors, pourquoi mon allusion à « Zazie dans le métro » ?

Parce que, au début de ce roman, la jeune Zazie vient à Paris, dans le but d'y découvrir le métro. Lorsqu'elle arrive dans la capitale, une grève l'empêche de satisfaire son souhait et, de page en page du livre, vu le titre, on attend avec curiosité et impatience que Zazie puisse voir le métro. À la fin du roman, elle ne l'a toujours pas vu !

J'aimerai qu'il n'en soit pas de même pour les paroles de Gabriel Attal et que l'on entrevoit au moins un bout du tunnel de son métro (reprise en main de notre enseignement), afin qu'au moment de son départ de la rue de Grenelle aucun enseignant, élève ou parent d'élève, ne puisse dire : « tu causes, tu causes, c'est tout ce que tu sais faire » !

3 décembre 2023
2024. Vente de munitions par des buralistes !

Dans quel monde vivons-nous ? Que montre-t-on à nos enfants ? Sans doute la « vraie » vie de certaines civilisations ou de certains groupes d’individus avec leurs pulsions individualistes de domination ou de meurtre. Quoi qu’il en soit, sans verser dans la tendance bisounours, est-il indispensable de s’ingénier à montrer sans arrêt, à notre jeunesse, que tuer serait « normal » ?

Il y a déjà moult jeux vidéo, plus vrais que natures, qui incitent les joueurs à tuer le plus possible de personnes, et bien qu'interdits aux moins de 18 ans ils ont beaucoup défrayé les chroniques lors d'assassinats commis par des jeunes (ou moins jeunes), un peu, voire beaucoup, déphasés, ne faisant plus la part entre ces jeux virtuels et la réalité.

Devenant de plus en plus préoccupant, inquiétant, ce sujet m’est spontanément revenu à l’esprit lors d’une annonce, la semaine dernière, du chef du service central des armes et explosifs du ministère de l’Intérieur ; annonce qui m’a stupéfaite. En effet ce dernier a fait savoir qu’en principe, premier trimestre 2024, en toute légalité des buralistes seraient autorisés à vendre des munitions de chasse !

Des ventes de munitions de chasses, il y en a déjà dans d’autres types de magasins et sur Internet ; alors un peu plus ou un peu moins, pourrait-on se dire de prime abord ! Sans doute, mais…

…dans le contexte actuel, alors que depuis quelques temps des armes tirent un peu partout dans le monde, alors qu’en divers coins de France des fusillades éclatent trop souvent, notre gouvernement choisit ce moment pour augmenter le nombre de points de vente de munitions en mettant des buralistes à contribution ! Comme, de plus, ces derniers semblent ne rien avoir demandé de tel, nos gouvernants ne donnent-ils pas ainsi l’impression de banaliser l’utilisation des armes ?

En impliquant les buralistes, quel message cherchent-ils donc à faire passer à nos élèves ? Peut-être leur laisser sous-entendre que des munitions peuvent être mises au même rang que des… cigarettes ! Et ce d’autant plus que, lorsqu’en 2024 la vente de munitions par des buralistes sera officialisée, dans les deux cas ces derniers ne vendront-ils pas des « cartouches » ?

26 novembre 2023
Le redoublement sera-t-il traité comme le glyphosate ?

En ce moment, à la suite des résultats de l’enquête nationale sur le niveau des élèves des classes de 4ème, on dirait que notre gouvernement vient de s’apercevoir de l’état déplorable de notre Éducation nationale ! Comme s’il y avait eu besoin de réaliser une telle enquête pour prendre conscience d’un phénomène qui perdure et s’amplifie d’année en année ! Enfin, cette semaine, en réaction, notre ministre vient de mettre à l’ordre du jour plusieurs mesures probables à prendre, dont celle du redoublement des élèves en difficulté.

Sur ce sujet ultra-sensible, comme nombre d’autres, j’espère
qu’il ne s’agit pas du système de com’ gouvernementale rôdé depuis si longtemps. En effet dès qu’un problème paraît au vu et au su de tous, on montre qu’on s’y intéresse pendant quelques jours, voire quelques semaines ; on promet plusieurs trucs supposés y remédier ; on publie même quelques textes officiels qui n’y changent souvent pas grand-chose puis… on passe à un autre sujet d’actualité et, en définitive, rien n’est réglé en rapport avec les promesses faites !

Je vais prendre un exemple très récent, dans un autre domaine que celui de l’enseignement, pour ne pas être accusée de focaliser systématiquement sur ce dernier. Je vais, par exemple, parler du glyphosate, ce désherbant de synthèse dont, le 16 novembre 2023, après un vote sans majorité, la Commission européenne a renouvelé son autorisation d’utilisation pour… 10 ans !

Comment en est-on arrivé là alors qu’en 2017, en France, Emmanuel Macron avait promis de faire en sorte que notre pays n’utilise plus le glyphosate au plus tard début 2021 ? En septembre 2021, comme ce désherbant était toujours répandu dans certains de nos champs, notre président avait alors promis de « porter une initiative de sortie accélérée des pesticides » lorsqu’il allait prendre la présidence de l’Union européenne, en janvier 2022. Président de l’UE, il n’en a rien fait et, qui plus est, au dernier vote européen du renouvellement ou non de l’utilisation du glyphosate, le 16 novembre 2023, la France a choisi de… s’abstenir !

Donc… pour en revenir aux multiples problèmes rencontrés à l’Éducation nationale, j’espère que les promesses dans ce domaine seront mieux tenues que celles, par exemple, faites pour le glyphosate !

19 novembre 2023
Collège unique, pas unique ? Cours mal appris. Latiti a sa solution !

Faisant suite à la publication d’une très récente évaluation du niveau de nos élèves en classe de 4ème, lundi dernier, notre ministre Gabriel Attal jugeait la situation inquiétante et promettait d’annoncer « des mesures fortes début décembre sur le collège, pour une entrée en vigueur dès la rentrée prochaine ! ». Il s’agirait, à peu de choses près, de créer de petits groupes de niveaux dans les classes. Dans le collège, qui resterait donc une structure « unique », les cours de français et de maths pourraient être momentanément adaptés à certains élèves. Les inconditionnels du collège unique cher à Giscard d’Estaing ont aussitôt rué dans les brancards et les autres ont expliqué qu’un tel morcèlement des classes aboutirait à un casse-tête inextricable au niveau des emplois du temps.
Personnellement, j’hésitais sur l’attitude à adopter jusqu’à ce que Latiti vienne me présenter sa solution. Ceux qui suivent mes billets d’humeur se souviennent sans doute de Latiti, cette élève quelque peu délurée sautant sur les faits d’actualité très inhabituels en les utilisant au mieux de son imagination. Par exemple, lorsque Jean-Michel Blanquer avait décidé que le genre des élèves n’était pas gravé dans le marbre, elle s’était aussitôt et momentanément fait appeler Arthur, puis Gugus, puis… !

Aujourd’hui, stimulée par les diverses réactions aux propos de Gabriel Attal, Latiti m’interpelle :
-Toutes ces tergiversations sont dépassées ! Il y a un problème évident à l’Éducation nationale dont la politique n’est pas du tout adaptée à l’hétérogénéité des élèves. Un prof, dans sa classe, ne peut pas gérer en même temps la différence de niveau social, culturel et intellectuel des jeunes tout en espérant réussir à faire assimiler le cours qu’il est en train de donner !

Comme je lui demande ce qu’elle propose, en haussant les épaules elle me répond :
-C’est évident ! Chaque élève en difficulté sur un point du programme devrait avoir son cours particulier donné par un système d’intelligence artificielle générative (IAG) ! Un robot ; un prof robot !
-Tu remplacerais les profs par des robots ! Les enseignants ne voudront jamais…
-Je ne les remplacerais pas car on en manque cruellement depuis longtemps… à tel point que leur administration fait pression sur certains d’entre eux pour qu’ils signent un Pacte ; un accord pour qu’ils s’engagent à ne pas pouvoir refuser de remplacer un collègue absent ! Mais c’est un autre problème !

A cet instant, il y a comme un blanc dans la conversation, puis Latiti enchaîne :
-J’en reviens aux élèves rencontrant des difficultés particulières dans certains cours. Un robot les aiderait. Comprenant l’élève qui lui serait momentanément confié, il serait capable d’interpréter presque instantanément ses attitudes, mimiques, interrogations mal énoncées, absences d’interrogations, etc. et il aurait aussi les mots adéquats pour lui faire assimiler la partie du cours mal maîtrisée !

Je la félicitais alors pour sa proposition, tout en formulant quelques réserves… malheureusement non négligeables :
-Latiti, ton idée est à coup sûr à creuser mais… l’intelligence artificielle générative est, pour l’instant du moins, loin d’être aussi sécurisée qu’elle devrait l’être pour ne pas risquer d’apprendre à ces élèves des notions fictives ou insidieuses venues tout particulièrement d’autres pays ou idéologies ! Il faudrait donc que notre gouvernement crée une structure spécifique à l’enseignement ; par exemple l’équivalent de l’Académie française. Cette structure alimenterait et gèrerait alors seule l’ensemble des systèmes informatiques de cette intelligence artificielle… Mais, lorsqu’on voit à quel point notre enseignement français dégénère, depuis des années, on est en droit de se demander si nos politiciens ne cherchent pas sciemment à réduire cet enseignement à peau de chagrin. Et, s’ils ont cet objectif, ils seront donc peu enclins à développer cette IAG pour les Français !!

Alors Latiti s’approche de moi et me murmure à l’oreille :
-Tu sais, depuis que tu m’as parlé des « Young Leaders » que sont Emmanuel Macron, Valérie Pécresse, Edouard Philippe, François Hollande… et je passe le nom d’autres Français dont le nombre augmente chaque année depuis plus de 40 ans et qui, à ce titre, cultivent une amitié entre les Etats-Unis et la France, je te suggère que l’on propose au Président Macron, de faire développer cette IAG en France, pour les petits Français. Faute, jusqu’à présent, d’avoir apporté un plus dans l’éducation nationale, cela permettrait de savoir si d'autres de ces « Young Leaders » sont capables d’en apporter un dans le domaine de l’IAG ! Et si ce n’était pas le cas… de grosses questions pourraient se poser, à leur sujet !

13 novembre 2023
L’état de délabrement de notre Éducation nationale. Une surprise ?

Billet d’humeur du 13 novembre et non du 12 ? Car pour l’écrire, je tenais avant tout à avoir visionné une enquête diffusée le soir du 12 novembre, sur la chaîne de télé M6. Son sujet ? La catastrophe de l’Éducation nationale et ce qu’en pensait notre ministre actuel : Gabriel Attal.

Je n’ai pas été surprise par l’état de délabrement de notre école. Mais de voir, bout à bout, la succession des « problèmes » rencontrés, ça m’a fait une fois de plus froid dans le dos !
Manque d’enseignants à tous les niveaux, tant dans le privé sous contrat que dans le public ; profs titulaires remplaçants « oubliés » par leur rectorat et donc payés à ne rien faire ; embauche de vacataires sans la moindre formation pédagogique et tout de même mis quasi immédiatement devant des élèves dans l’espoir que ces derniers seront au moins gardés car il n’est pas rare que ces néo-enseignants soient loin de maitriser la matière qu’ils sont censés faire apprendre !

Il est évident qu’une telle situation ne peut qu’amoindrir le niveau d’apprentissage des élèves et le corps enseignant, universitaires compris, ne peut que s’en plaindre. De plus, les relations entre profs, élèves et familles se dégradent à grande vitesse ! Nombre de profs en font des rapports à leur administration. Celle-ci étouffe les affaires à tous les échelons, afin de ne faire aucune vague susceptible de se retourner contre ses petits, moyens ou grands chefs ! Aussi, en quantité sans cesse grandissante, des profs, mal aimés, mal menés et mal payés (pendant que l’argent coule à flots afin que certains « heureux sélectionnés », du ministère ou pas, participent à des enquêtes et fassent des rapports que personne ne lit), des profs, dis-je, finissent par en avoir assez et quittent le navire en train de sombrer !

Il coule, ce navire. Il coule aussi du fait que d’autres conditions de travail se dégradent en même temps. De très nombreux locaux scolaires sont en pleine décrépitude : carreaux cassés non remplacés ; salles trop froides lorsqu’il fait mauvais temps et trop chaudes en plein soleil ; fuites d’eau un peu partout avec salpêtre sur certains murs ; wc souvent insalubres…

Bon, j’arrête là mon résumé de cette enquête menée par M6 et je passe rapidement à la très brève intervention de notre ministre, Gabriel Attal. Rapidement car il n’a rien dit d’extraordinaire à part qu’il n’était pas dans ses intentions de critiquer les anciens ministres de l’Éducation (je le comprends car il a lui-même été secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer) ; qu’il avait déjà augmenté les profs (augmentation annoncée un an auparavant par son prédécesseur Pap Ndiaye) et qu’aux enseignants qui voulaient bien remplacer momentanément des collègues absents, il avait fait signer des « Pactes » (conçus par Jean-Michel Blanquer et mis progressivement en place par Pap Ndiaye).

Donc, l’état de délabrement de notre Éducation nationale n’est pas une surprise, quant aux actions positives de notre actuel ministre qui relèveraient la situation de cette institution, j’attends de les voir venir sur le terrain !

5 novembre 2023
« Young Leaders ». Quésaco ?

Comme de nombreuses personnes que j’ai interrogées ne savaient pas ce que recouvrait le terme de « Young Leaders », je suis désolée de devoir commencer par en dire quelques mots.

Il s’agit d’un programme mis en place en 1981 par la « French-American-Foundation ». Zut ! Encore un point à éclaircir ! Cette « French-American… » est une fondation officialisée en 1976 par le président des États-Unis (Gerald Ford) et le président de la France (Giscard d’Estaing), organisation scellant des liens d’amitié durable entre les deux pays.

Du travail de cette fondation en est sorti, entre autres, le programme « Young-Leaders » qui sélectionne en moyenne chaque année, 10 Français et 10 Américains âgés entre 30 et 40 ans. Ces derniers sont talentueux dans divers domaines, tels que la politique, les affaires, la culture, les médias, etc. et ont de fortes chances d’être « appelés à jouer un rôle important dans les relations entre les deux pays. »

Je n’insisterai pas, aujourd’hui, sur la nature globale de ce rôle important. Je ne vais focaliser que sur l’éventuel « plus » apporté par ces super personnalités à notre Éducation nationale française, institution qui, d’année en année, sombre à tous les niveaux dans les enquêtes internationales !

En voici quelques exemples.
Notre ancien président de la République, François Hollande, « Young Leader » promotion 1996, a nommé, au ministère de l’Éducation nationale, Madame Najat Vallaud-Belkacem, « Young Leader » promotion 2006.
Notre actuel président de la République, Emmanuel Macron, « Young Leader » promotion 2012, nous a dit que l’Éducation était son domaine réservé et a fait réformer le Bac, avec les résultats que l’on connaît, alors que son premier ministre était Édouard Philippe « Young Leader » promotion 2011 !

J’arrête là mon énumération sans avoir spécialement trouvé le « plus » attendu apporté par cette élite, à moins que ce « plus » se situe dans d’autres domaines que celui de l’Éducation nationale !

Chers lecteurs, pour avoir de plus amples renseignements sur un quésaco relatif aux « Young Leaders » (programme, liste complète des promotions depuis leur création…) vous pouvez consulter :
https://french-american.org/programmes/young-leaders/

29 octobre 2023
Condorcet l’a écrit : séparons l’enseignement de la politique !

Par exemple, l’INSA de Toulouse, écoles publiques françaises de recherche et d’enseignement supérieur formant un grand nombre d’ingénieurs, vient ces derniers jours de signer une convention de partenariat avec le rectorat de Toulouse. Objectif : faire en sorte que des profs du secondaire effectuent des heures pour l’INSA afin que les jeunes bacheliers recrutés par cette grande école ne soient pas, en grand nombre, déboussolés par un manque flagrant de compétences venant, entre autres, du nouveau Bac !

Le Bac a été réformé et re-réformé sans tenir compte
des besoins de l’enseignement supérieur, ce qui a d’ailleurs permis à un ministre de dire que, chaque néo-bachelier pourrait désormais prétendre s’inscrire dans n’importe quelle filière du supérieur ! S’inscrire peut-être ; ne pas y être noyé, c’est une autre question !

Il n’y a d’ailleurs pas que la transition entre secondaire et supérieur qui pose ce problème ; on retrouve à quelque chose près le même problème entre le primaire et le secondaire !

Ces ruptures flagrantes viennent du fait que, depuis de très nombreuses années, les réforme sont pilotées par des politiciens de passage qui, pour la plupart, s’intéressent plus aux urnes et à leur carrière politique qu’à l’instruction de notre jeunesse.

Alors, que faire ? L’une des solutions peut sans doute venir d’une proposition du révolutionnaire Condorcet, mathématicien philosophe homme politique et j’en passe... Les 20 et 21 avril 1792, à l'Assemblée nationale Législative il avait en effet présenté un projet de réforme du système éducatif, qui aurait été placé sous l’autorité de personnes de savoir indépendantes du pouvoir. Ces personnes auraient ainsi été gardiennes des « Lumières » et des libertés publiques en termes d’instruction ! une sorte d’Académie Française de l’enseignement ! Ce projet a été rejeté par les tenants d’un formatage (éducation) forcené du peuple et non de son instruction émancipatrice !

Lorsqu’on voit où en est l’Éducation nationale, on est sans doute en droit de repenser à Condorcet et à son projet de séparer l’enseignement de la politique !

22 octobre 2023
Notre Président de le République semble être obnubilé par le SNU !

Si vous ne savez pas encore de quoi il s’agit, c’est que vous suivez peut-être de très loin l’activité présidentielle ! En effet, le SNU (Service National Universel) semble être l’un des points essentiels sur lequel focalise Emmanuel Macron afin d’espérer
« rester un peu dans l’Histoire » comme l’a fait Jacques Chirac qui, en son temps, lui, a supprimé le Service National !

Mais la partie n’est pas gagnée car, si le SNU « façon Macron », c’est-à-dire imposable à tous les adolescents français (peut-être pour les formater plus facilement que des adultes) n’a pas encore pu prendre corps, c’est à cause d’un problème de constitutionnalité dû entre autres au fait que les adolescents sont des mineurs !

Qu’à cela ne tienne ! Régulièrement notre Président trouve un moyen détourné d’occulter ce problème. Début 2019, lorsque son projet a pris corps, le SNU n’était pas obligatoire ; c’était une sorte de « colonies de vacances citoyennes » dirigée par des militaires. Puis il s’est durci de plus en plus, sous le chapeau de l’Éducation nationale, avec des profs encadrants. Et cet été…

…Cet été, à la suite de la période plus que chaotique du nouveau Bac Blanquer, aux épreuves très mal ficelées dans le temps et faisant perdre nombre d’heures de cours aux lycéens de première et de seconde, le ministère de l’Éducation a pris une décision qu’il a présentée aux syndicats, il y a 5 jours : en juin 2024, les élèves de seconde devront impérativement se trouver un stage de 15 jours en entreprise !

Quel rapport avec le SNU ? Le rapport est simple : le projet de décret qui est en préparation prévoirait que, générosité gouvernementale, ce stage obligatoire pourrait être remplacé par 15 jours de SNU, pour chaque élève qui en ferait la demande !

Face à la difficulté de se trouver un stage, voilà une manière « élégante » de susciter des vocations pour ce SNU qui semble obnubiler notre Président de la République !

15 octobre 2023
En France, « Exigence des savoirs » en français. Qui l’eut cru ?

Notre ministre l’avait annoncé le 5 octobre dernier : face à la baisse continue des résultats d’enquêtes internationales pointant du doigt le faible niveau de nos élèves, il allait créer une mission « exigence des savoirs » ; une mission, ou un « comité » dont, cette semaine, il a présenté et détaillé le calendrier de travail à des organisations syndicales, des inspecteurs…

Les profs seront très prochainement
consultés par questionnaire (un de plus, sans doute pour leur donner l’illusion qu’ils sont dans la boucle des décideurs) et, théoriquement, des annonces devraient être faites au grand public, vers le 5 décembre prochain.

Il paraitrait que la priorité portera sur le français (je suppose qu’il s’agit de la lecture et de l’écriture) et les mathématiques. Et là je m’interroge tout particulièrement au sujet de la responsabilité gouvernementale. La faute à qui si les élèves sont de plus en plus nuls en français lorsqu’ils baignent de toute part dans une société se plaisant à faire un mélange grossier de mots français et anglais, mélange semble-t-il encouragé par le Gouvernement ?

Avec quoi notre Président de la République a-t-il accueilli des investisseurs étrangers au château de Versailles ? Avec des affiches « Choose France » !

Les sites des Services publics disposent tous d’un onglet de traduction en anglais et uniquement en anglais, comme s’il n’y avait que deux langues dans le monde : celle en voie de dégénérescence (le français) et celle universelle et indispensable (l’anglais) !

Et la « French Tech Next40/120 »… et j’en passe car j’en remplirais des pages et des pages, de cette anglicisation gouvernementale ! Alors, lorsque Gabriel Attal annonce qu’il va prioritairement mettre le paquet sur le français, avec sa mission « Exigence des savoirs », j’attends avec impatience de voir ce qu'il en sera !

8 octobre 2023
Pénurie d’enseignants ? Qu’à cela ne tienne, Gabriel Attal supprime 2500 postes d’enseignants !

En fait, après avoir clamé haut et fort qu’il y aurait désormais un prof devant chaque élève, notre ministre supprime une bonne quantité de profs. C’est peut-être, pour donner l’impression aux élèves et à leurs parents qu’il en manquera moins que les années précédentes ; car 2500 de moins, c’est par exemple 2500 qui ne seront jamais en arrêt maladie !

N’aurait-il pas été préférable
qu’il laisse en activité ces 2500 profs afin de disposer de tout un volant d’enseignants prêts à faire des remplacements de certains de leurs collègues absents ? Ça aurait été trop beau ! Ou qu’il crée quelques classes à très petits effectifs d’élèves en grande difficulté scolaire. Là, je vous prie de m’en excuser car j‘ose aborder un dogme gouvernemental qui perdure depuis 1975, présidence de Giscard ‘Estaing : le « collège pour tous ». Et ce dernier s’est peu à peu transformé en un ensemble de classes très hétérogènes dans lesquelles, sous couvert d’une pseudo école inclusive, les profs ont du mal à gérer en même temps les élèves « dys » et les autres ! Tous les élèves y sont perdants et c’est l’une des raisons pour lesquelles le métier d’enseignant, qui est de transmettre des savoirs, n’est plus spécialement attractif !

Pour en revenir à la suppression de 2500 postes d’enseignants, l’une des probables raisons doit en être, qu’en France, sous couvert d’une baisse de la démographie, le ministre va pouvoir en profiter pour transférer une partie de son budget vers de nouveaux « Comités Théodule » (évoqués par De Gaulle en 1963), ces comités ne servant à pas grand-chose sauf à donner l’illusion au peuple qu’on s’intéresse à lui. N’en a-t-il pas, dernièrement, créé toute une série sous prétexte de, soi-disant, « lutter contre le harcèlement scolaire » ?

1er octobre 2023
Harcèlement. Et si on laissait les profs faire leur travail de profs ?

Ce mercredi 27 septembre 2023, notre première ministre, Élisabeth Borne, s’était entourée de Gabriel Attal, de Éric Dupond-Moretti, et j’en passe, pour présenter tout un ensemble de mesures et de sanctions visant à lutter contre le harcèlement qui sévit quasiment dans chaque classe (et ailleurs), quel que soit l’âge des jeunes.

Comme, par manque de volonté ou de capacités, ou…
par intérêts politiciens, les Gouvernements successifs n’ont pas réussi à endiguer ce phénomène tristement connu, vers qui se tournent actuellement nos dirigeants ? Vers les enseignants. Tout juste s’ils ne leur disent pas, à mots clairs, que c’est leur faute si ce phénomène perdure !

Du coup il est prévu, avant la prochaine rentrée scolaire, de former rapidement les profs et de les transformer en acteurs officiels de la lutte contre le harcèlement en en parlant régulièrement à leurs élèves. Ils ne seront plus profs de gym, profs de lettres… mais profs de gym-empathie, profs de lettres-empathie… afin d’aider la police et la justice à faire face au fléau que les Gouvernements n’arrivent pas à maitriser.

Comme il existe, entre autres, un autre fléau pour lequel nos politiciens semblent ne pas avoir la capacité de réagir (je veux parler de celui de la drogue et de la guerre ouverte et meurtrière entre ses revendeurs), peut-être qu’un jour les profs seront-ils tenus de faire aussi des cours anti-revendeurs et anti-guetteurs des gangs de drogues.

Et si on laissait un peu chaque prof enseigner les « fondamentaux » de sa discipline au lieu de le transformer en adjoint de la police, de la justice et des parents ?

24 septembre 2023
Éducation nationale : le Président y fait-il pluie et beau temps ou… orage ? Ô désespoir !

Notre Président de la République l’a clamé il y a quelques semaines : « l’Éducation fait partie du domaine réservé du Président » !

C’est un domaine en effet très réservé lui ayant permis, en 2018, de faire nommer rectrice Mme Charline Avenel, une de ses camarades de promotion de l’ENA, non titulaire d’un doctorat, ni d’autres fonctions administratives requises pour ce poste. Par exemple, à l’époque, sur les 30 recteurs, 6
et pas un de plus pouvaient être nommés sans doctorat et les 6 postes étaient déjà pourvus ! Qu’à cela ne tienne ! Un décret a alors été modifié afin que, désormais, 12 personnes sans doctorat puissent devenir recteurs. Objectif, parait-il : pouvoir en « diversifier le recrutement » !

En toute légalité, Madame Charline Avenel a donc ainsi pu être nommée rectrice de la plus grosse des académies ; celle de… Versailles !

Rectrice, en 2020 elle est au cœur administratif de l’affaire Samuel Paty, ce professeur d’Histoire assassiné après les menaces de mort qu’il avait reçues et signalées au rectorat en lui demandant une protection qui n’est jamais arrivée !

Elle est aussi au cœur administratif de l’affaire de harcèlement de Nicolas, élève qui vient de se suicider en ce début d’année scolaire. Ses parents avaient alerté l’Administration à maintes reprises et, en réponse, en mai dernier, le rectorat de Versailles les avait même menacés de poursuites s’ils persistaient dans leurs alertes !

Mauvais concours de circonstances ?
Quoiqu’il en soit, en juillet 2023 la rectrice a quitté son poste de l’Éducation nationale pour celui de directrice du Groupe IONIS, un très important groupe spécialisé dans l’enseignement supérieur privé.

Bien évidemment, j’invite le personnel de ce groupe à être vigilant et je ne peux que me poser aussi des questions sur le rôle de notre Président de la République dans tout ça et en particulier au sein de l’Éducation nationale. Y fait-il pluie et beau temps ou… orage ? Ô désespoir !

17 septembre 2023
Une publicité qui dénigre l'école ! C'est navrant !

Avez-vous regardé cette pub, qui passe à la télé, d'une banque montrant quelques-uns de ses investissements locaux faits avec l'épargne de ses clients ? (La pub s'appelle « Grâce à vous »).

On y voit une cliente de la banque qui conduit sa fille à l'école.

Chaque fois que leur auto
passe devant une réalisation à laquelle la banque a financièrement contribué, la mère en dit quelques mots positifs se terminant par : « si elle est ici, c'est un peu grâce à moi ! » Et la petite fille, sans le moindre sourire, imagine alors sa mère en train de contribuer physiquement à mener à bien la réalisation en question.

S'arrêtant enfin devant l'école, la mère précise : « c'est comme ton école, c'est un peu grâce à moi qu'on l'a rénovée pour que tu puisses y aller » !

S'agissant de son école, d'un élément très concret pour elle, je m'attendais à ce qu'elle réagisse peut-être avec un certain sourire, ne serait-ce qu'en apercevant certains de ses camarades de classe ; ou par exemple avec un « merci maman ! »

Erreur ! Et que répond la petite fille ? « Pour l'école, t'étais pas obligée ! ». Fin de la pub !

Cela montre qu'elle n'y trouve aucun intérêt et n'y est pas spécialement heureuse, ne serait-ce que pour y retrouver ses copines.

Je sais que, depuis pas mal de temps, notre École sombre malheureusement dans la médiocrité. Est-ce une raison pour qu'une pub insiste sur ce fait et la dénigre à ce point devant des enfants en train de regarder la télé ?

La forme de cette pub se veut certes humoristique, mais son fond est tristement navrant !

10 septembre 2023
Rentrée 2023, enseignants : ce qui change pour vos relations avec les parents d'élèves.

Cette première semaine de rentrée, les directeurs, principaux et proviseurs des établissements scolaires ont reçu, entre autres, un prospectus ministériel à distribuer aux parents d'élèves. Ce prospectus se dénomme : « Rentrée 2023 : ce qui change pour votre enfant. » et je vous invite à en lire, ci-après, le premier paragraphe sur lequel je vais aujourd'hui focaliser car il est très édifiant au sujet de la com' ministérielle :

« Des professeurs mieux rémunérés et remplacés plus rapidement. Pour reconnaître leur engagement auprès de vos enfants, tous les enseignants bénéficient dès septembre d'une augmentation de salaire sans condition de 125 à 250 € nets par mois par rapport à septembre 2022.
Les enseignants sont encouragés à effectuer des remplacements afin que vos enfants bénéficient de l'ensemble des heures prévues à leur emploi du temps.
Par exemple, si le professeur de français de votre enfant est absent, le professeur de mathématiques de sa classe peut donner une heure de cours de mathématiques à la place. Cela limite les heures sans enseignant et évite de changer du jour au lendemain le rythme de vos enfants. »

Si un gouvernement souhaitait enflammer les relations entre enseignants et parents d'élèves, s'y prendrait-il autrement ? Non ! Il commencerait par exemple par dire aux parents que, dans sa grande bonté, il augmente les salaires de ses profs, sans leur imposer la moindre condition ou contrepartie. Ensuite, il leur ferait savoir, à ces parents, qu'il a gentiment demandé aux profs, pour le bien de leurs enfants, de remplacer leurs collègues absents ; sans préciser bien sûr que le manque flagrant d'enseignants résultait d'une politique gouvernementale catastrophique, côté instruction des jeunes !

Et après ? Après, le gouvernement fera sans doute l'étonné lorsque les parents d'élèves non-satisfaits par les profs viendront s'en prendre à eux pour ne pas avoir suffisamment comblé les absences de leurs collègues alors qu'ils étaient désormais (sur ?) payés !

En résumé, à la rentrée 2023, la priorité ministérielle de ce qui change pour les parents d'élèves semble être une nouvelle raison de créer des tensions avec les personnels des établissements scolaires !

Là, je peux dire, navrée : « Chapeau Monsieur le ministre ! » ... Et je n'ai commenté ici que le premier paragraphe du fameux document.

3 septembre 2023
L'abaya, pour mettre la poussière sous le tapis ?

Le 27 août, notre nouveau ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse a ainsi commencé son discours : « L'école de la République s'est construite autour de valeurs et de principes extrêmement forts, et notamment de la laïcité. La laïcité ce n'est pas une contrainte mais une liberté. La liberté de se forger son opinion et de s'émanciper par l'école... »

Sur le contenu de ces phrases-là, je suis en total accord avec lui !

Mais, par quel tour de passe-passe intellectuel a-t-il pu alors enchaîner en interdisant le port de l'abaya ?

Selon lui ce serait un signe religieux !

Or, en juin dernier, le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) n'a-t-il pas affirmé, dans un communiqué, que l'abaya comme tout autre vêtement, « n'est pas un signe religieux en soi ». Et ce n'est pas un commandement coranique ! D'ailleurs, il parait que, dans le monde, 90% des femmes musulmanes pratiquantes ne portent pas l'abaya...

Alors pourquoi cette note de service du 31-8-2023, adressée aux cheffes et chefs d'établissement, aux inspecteurs et inspectrices de l'Éducation nationale, aux directeurs et directrices d'établissement, relative au respect des valeurs de la République ?

On constate que le port de ce vêtement dans les établissements scolaires est un sujet controversé qui suscite des débats passionnés.

Et cette interdiction laisse penser que les problèmes conflictuels entre élèves, parents, enseignants et hiérarchie seront enfin pris à bras le corps sous le noble prétexte de faire respecter la laïcité républicaine.

Mais ne démontre-t-elle pas plutôt un manque de compétence ou une idéologie politique marquée de certains hauts fonctionnaires et gouvernements qui n'ont pas eu la volonté ou le courage de faire appliquer les lois déjà existantes dans de nombreux domaines ?

Et donc, dans le contexte social actuel, avec l’abaya notre gouvernement espère sans doute faire oublier un certain temps le manque d'enseignants, leur manque de formation, la multitude d'élèves qui ne comprennent toujours pas ce qu'ils arrivent péniblement à lire, les réformes à balayer... et se permet ainsi de « mettre la poussière sous le tapis » !

27 août 2023
« L’éducation fait partie du domaine réservé du Président » !

Cette semaine, ce qui me préoccupe en matière d’Éducation nationale, ce sont les objectifs que notre Président de la République vient de révéler à des journalistes de l’hebdomadaire du « Point » ! Il veut, cette année encore, réformer l’Éducation nationale, comme il l’a déjà fait sous son précédent mandat, et comme des tas d’autres Présidents l’ont déjà fait, avec le succès que l’on sait ; c’est-à-dire en produisant un fiasco total de nos élèves dans les tests internationaux !

Pourquoi a-t-on assisté
à cette descente aux enfers de notre système éducatif ? La raison me paraît évidente : chaque réformateur a fait de la politique politicienne au lieu d’agir de sorte que les élèves apprennent à raisonner et à réfléchir par eux-mêmes avec le plus d’indépendance possible, et ne suivent pas aveuglément les idées de certains meneurs du moment comme on suit très souvent des modes vestimentaires !

Ayant trop à dire, à propos des annonces récentes de notre Président de la République, je ne vais aujourd’hui focaliser que sur un seul sujet : celui des épreuves de spécialités du Bac.

Qui donc a programmé ces épreuves aux alentours du mois de mars, si ce n’est notre actuel Président de la République lui-même (par l’intermédiaire de J-M Blanquer), alors même que le monde enseignant alertait dès 2017 que cela allait de manière évidente perturber fortement le fonctionnement de toutes les classes de lycée jusqu’à la fin de leur année scolaire ?
Et, maintenant, peut-être à cause du fait qu’il ne pourra pas se représenter en 2027, E.Macron critique cette décision et parle de la réformer !

Avec ses annonces récentes, notre Président reconnaitrait-il enfin ses torts d’hier ? Surtout pas ! Au sujet du Bac, il parle comme s’il avait toujours été étranger à la mise en place des épreuves de mars tout en clamant, en même temps, que « l’éducation fait partie du domaine réservé du Président » ! Étrange, n’est-ce pas ?

20 août 2023
Harcèlement en milieu scolaire. Décret de com’ ?

Le Décret n° 2023-782 du 16 août 2023 met des points sur les « i » à propos du harcèlement en milieu scolaire. Et il est salué par de très nombreux médias qui titrent par exemple : « une nouvelle mesure radicale contre les harceleurs ; les harceleurs pourront être exclus définitivement ; une réponse implacable au harcèlement scolaire ; les élèves harceleurs peuvent désormais être exclus de leur école ; etc.

Il faut dire que
la notice préambule de ce décret indique qu’il « […] a pour objet de donner les moyens aux directeurs d’école et aux chefs d’établissement d’apporter une réponse appropriée à certains comportements de la part des élèves, notamment en cas de harcèlement […] ».
Début de texte fort prometteur contre les harceleurs qui, jusqu’à présent, ne semblaient pas craindre grand-chose. Mais qu’en est-il précisément ?

En lisant la suite du Décret, je m’attendais à ce que les harceleurs potentiels sachent qu’ils risquaient désormais gros en s’acharnant sur un ou plusieurs élèves de leur école. Eh bien ce « gros risque » se résume à son possible changement d’établissement scolaire !

Avant le Décret, faute de sanctionner efficacement le harceleur, on conseillait au harcelé de se trouver un lieu d’études plus paisible ; après le Décret, toujours faute de sanctionner efficacement le harceleur, on cherchera pour ce dernier un établissement scolaire d’accueil (établissement que l’on pourra d’ailleurs ne pas trouver !). Point barre.

La différence, entre le avant et le après Décret, tient donc dans le fait que la victime n’aura peut-être pas à se chercher un établissement d’accueil, ce qui, à priori, n’est pas négligeable mais… tout le monde sait que, très souvent, le harceleur est un meneur de bande, et comme sa pseudo sanction n’en est pas une, il y a fort à parier que le harcelé continuera d’être harcelé, indirectement par ce « chef » éloigné, ou directement par certains de ses « lieutenants » ayant pris du galon !

En conclusion, dans la vraie vie, ce Décret a peu de chances d’être efficace. Pour le harcèlement, ne serait-il donc pas qu’un Décret de com’ ?

13 août 2023
M. Pap Ndiaye aurait-il servi de tremplin politique ?

Depuis le 20 juillet dernier, date de l’investiture de M. Gabriel Attal au portefeuille du ministère de l’Éducation nationale, la sortie de décrets « pro-profs » s’enchaîne à une vitesse folle ! C’est probablement pour tenter de faire en sorte que, comme il l’avait garanti le 20 juillet, désormais, « nous aurons des professeurs heureux d’enseigner » !

A titre d’exemples, voici
le contenu de quelques décrets dont certains satisferont entre autres les enseignants du « Privé sous contrat » que M. Pap Ndiaye ne semblait pas spécialement porter dans son cœur :
-L'échelon spécial du grade de la classe exceptionnelle n’est plus « spécial » mais a été linéarisé pour devenir accessible normalement au cours de la carrière !
-Il y aura reprise de l’ancienneté dans le privé pour les lauréats de concours enseignants et non un redémarrage systématique, à zéro, de leur carrière !
-L’accès au concours interne de conseiller principal d'éducation est ouvert aux accompagnants d'élèves en situation de handicap et aux maîtres enseignant en établissement privé sous contrat.
-Le nombre limite de contrats offerts au « troisième concours » passe de 10% à 20% du nombre total des postes offerts à l'ensemble des concours externes.
-Des heures supplémentaires assurées par les maîtres délégués vont être payées en application des taux en vigueur pour le personnel enseignant contractuel correspondant de l'enseignement public.

Tout ça va nécessiter pas mal d’argent public et on peut se demander d’une part pourquoi cet argent sera plus accordé à M. Attal qu’il ne l’était à M. Pap Ndiaye et, d’autre part, pourquoi ce dernier n’a pas, en 14 mois, mis sur la table tous les décrets « pro-profs » que vient de faire publier le nouveau ministre, en même pas un mois !

Certains journaux ont écrit que M. Pap Ndiaye, faute d’expérience politique, n’avait jamais pu vraiment exister, dans l’ombre d’un Président omniprésent sur la question de l’école. Est-ce dire que ce Président omniprésent avait nommé à l’Éducation un ministre sans se renseigner précisément sur son potentiel relatif justement… à l’école ! A moins que la raison ait été autre, car j’ai du mal à imaginer qu’en quelques jours seulement, ce soit notre nouveau ministre qui ait pu concocter tous les décrets qu’il publie.

Raison autre ?

L’une des hypothèses ne serait-elle pas qu’en vue des prochaines élections, M. Pap Ndiaye ait servi docilement de tremplin politique à un potentiel successeur du Président actuel ? Car, somme toute, en étant nommé ambassadeur représentant la France auprès du Conseil de l’Europe, M. Pap Ndiaye n’a pas été vraiment poussé vers la sortie politique, comme d’autres l’ont été !

6 août 2023
L’autorité ! Rétablir l’autorité !

Notre nouveau ministre de l’Éducation nationale, par conviction ou mimétisme vis-à-vis du chef de l’État, a répété dernièrement que l’ordre ne se réduisait pas à sa pointe immergée, police, justice, et que, dans les écoles, il fallait rétablir l’autorité car
la République tenait par ses piliers : école, justice, police !

Bon début de ministère ; d’autant plus que les profs sont grandement demandeurs d’une autorité qu’ils perdent depuis des lustres ! Et la faute à qui ? La faute aux gouvernements successifs qui leur imposent de faire des cours s’apparentant souvent plus à des garderies avec animations socioculturelles qu’à de l’enseignement stricto-sensu de matières clairement définies !

Il faut souligner qu’avec la généralisation politique voulue des classes dites inclusives, adaptées aux restrictions budgétaires et au manque d’enseignants, l’hétérogénéité des élèves contraint certains profs à faire, en même temps, plusieurs cours de niveaux différents, en utilisant des pédagogies différenciées, rarement adaptées à tous leurs élèves de la même classe. Ou alors, ils ne travaillent que pour certains groupes ciblés d’entre eux.

Les conséquences évidentes de cet état de fait font que souvent personne n’est satisfait ; élèves, et parents malmènent l’autorité du prof. Et lorsque ce dernier s’en plaint, son Administration fait la sourde oreille, voire critique le plus facile à qui en imposer : l’enseignant !

Alors, monsieur le ministre, vouloir rétablir l’autorité est une excellente chose, mais qu’envisagez-vous de faire à ce sujet ? J’attends la rentrée pour voir !

30 juillet 2023
Rentrée scolaire : Emmanuel Macron promet…

Comme l’ont dit Jacques Chirac, Charles Pasqua, etc. : « les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent ! » Charles Pasqua, en politicien reconnu, avait même mieux ciblé sa phrase en précisant « les promesses des hommes politiques… » !

Sur ce, j’en viens à
la promesse faite, cette semaine à la télévision, par notre Président de la République : « Le ministère de l’Éducation nationale fera ce qu’il faut pour qu’il y ait des professeurs devant chaque classe » dès la rentrée scolaire !

Bien évidemment il mise sur le « pacte » signé par les profs qui vont bien vouloir le signer et ainsi s’engager à assurer le remplacement des profs absents. J’ai déjà parlé plusieurs fois de ce sujet pour lequel il y a fort à craindre que nombre d’enseignants non-signataires soient harcelés par leur administration !

Mais il y a tout aussi inquiétant, sinon plus ! Notre Président a parlé de recruter des contractuels partout où il n’y aura plus assez de titulaires. Or, comme il serait souhaitable, pour les élèves, que ces contractuels recrutés au pied levé fassent bien plus que de la garderie, il faudra sérieusement les former ! Par qui et précisément quand les former ? Notre Président a parlé de mettre en place un système qui permettra de ne plus perdre d’heures devant les élèves en organisant les formations des enseignants « hors du temps de présence devant les élèves » ; en d’autres termes, pendant les vacances scolaires ! Reste à voir si les éventuels futurs profs vont se bousculer pour être embauchés ! Paroles, paroles…

23 juillet 2023
La liste des ministres de l’Éducation nationale de la Ve République vient de s’allonger !

Dans mon billet d’humeur du 22 mai 2022, j’avais souhaité la bienvenue à Monsieur Pap Ndiaye. À l’époque, si j’avais su… mais je ne pouvais pas deviner que, pendant toute son année de règne, peu de choses positives se passeraient dans l’enseignement !

Cela étant, je vais maintenant
souhaiter la bienvenue au nouveau ministre : Monsieur Gabriel Attal ! Et ce d’autant plus que, le 20 juillet, au moment de son investiture, il nous a dit entre autres que le défi était colossal et qu’il serait exposé aux attaques parfois personnelles ! Mais qu’on peut avoir 34 ans et de lourdes responsabilités !

« Je suis jeune, il est vrai ; mais aux âmes bien nées, la valeur n'attend pas le nombre des années ! » Non ! Excusez-moi ! Cette dernière phrase n’est pas de lui ; c’est Rodrigue qui la clame dans le Cid de Corneille !

Ce 20 juillet, Gabriel Attal nous a aussi annoncé qu’il avait trois objectifs prioritaires : « remettre le respect de l’autorité et des savoirs fondamentaux au cœur de l’école », « garantir que chaque élève aura chaque jour de l’année un professeur face à lui car nous aurons des professeurs heureux d’enseigner », et enfin, que pour les élèves, l’école « nous oblige tous à leur offrir les meilleures conditions d’apprentissage possible ! »

Reste à savoir si ces trois priorités seront bien au rendez-vous, l’an prochain, et sans que ce soit au détriment d’autres facettes de notre système éducatif. C’est tout au moins ce que j’espère !

16 juillet 2023
Septembre 2023 : rentrée scolaire socialement délicate en perspective !

Et la faute en reviendra directement à notre ministre (toujours actuel), M. Pap Ndiaye, qui a mis au point le « pacte » : sorte de contrat individualisé qui devrait être signé sous peu entre chaque prof, qui veut bien y adhérer, et son Administration, via son chef d’établissement ; le prof signataire s’engageant alors à effectuer certaines tâches supplémentaires (dont des remplacements au pied levé de collègues absents), contre rémunération conséquente !

Problème numéro un.
Les chefs d’établissement ont déjà commencé leur recherche de profs intéressés par le pacte mais… le ministre semble avoir oublié de leur faire parvenir un modèle de la lettre de mission à faire signer par ces profs ! Ils doivent donc chercher à recruter dans une sorte de flou plus qu’artistique et de promettre des missions qui risquent de ne pas correspondre tout à fait à celles qu’ils se seront engagés à faire signer le moment venu !

Problème numéro deux. Il ne s’agit pas d’une revalorisation des enseignants, mal payés et mal considérés depuis des années, mais d’un « travailler plus pour gagner plus », ce qui est loin de faire l’unanimité parmi les profs et qui risque fort de créer des tensions entre les « pactés » et les autres ! C’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles un chef d’établissement a anonymement confié cette semaine à l’AEF (Agence d'informations spécialisées entre autres pour l’enseignement), qu’il avait réussi à faire passer des pactes en promettant de ne pas divulguer les noms des volontaires et en s’engageant à les saisir lui-même dans la base de données officielles. Mais, dans ce domaine, qui peut croire que tout ne finira pas par se savoir ?

En conclusion, voici une réforme de plus qui n’avance même pas à vue et qui va certainement créer des conflits internes à la rentrée scolaire 2023.

9 juillet 2023
Quand l’Éducation nationale changera-t-elle de nom ?

Par les temps incertains qui courent, notre Gouvernement, incompétent ou satisfait des désordres régnant dans notre société, clame régulièrement haut et fort que ce n’est pas à lui d’éduquer les jeunes, mais à leurs familles.

Exact ! Mais alors pourquoi, lui qui a l’habitude de changer le nom de la plupart de ses structures administratives, sans doute afin d’espérer passer à la postérité, ne change-t-il pas celui de l’Éducation nationale ? Ce serait certainement plus cohérent pour les familles de leur dire par exemple « Instruction nationale » plutôt qu’Éducation nationale ! Et pour l’Histoire, avec un « H » majuscule, ça ne ferait plus référence à ce ministère actuel qui fut créé en France en 1932, époque à laquelle fleurissaient un peu partout en Europe des régimes totalitaires et dictatoriaux ! A moins que…

À moins que… notre Gouvernement soit très satisfait et même demandeur de pouvoir éduquer, donc formater la jeunesse, en douce, sous couvert de l’instruire ! C’est d’ailleurs ce que l’on observe de plus en plus dans les programmes scolaires : éducation civique, éducation sexuelle… Dernier exemple : éducation « écologique » avec, pour les futurs élèves de 3ème, la certification « Savoir vert », etc.

En ce moment, il serait sans doute souhaitable de se souvenir de Condorcet, membre de l’Académie française, secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, élu pendant la Révolution au sein de l’Assemblée nationale législative dont il devint le secrétaire et qui écrivit à cette époque et entre autres : « L’instruction vise à transmettre des savoirs et à cultiver la raison ; l’éducation, elle, a pour tâche de transmettre non seulement des vérités de fait et de calcul mais aussi des opinions politiques, morales et religieuses ! »

Alors, quand l’Éducation nationale changera-t-elle de nom ? Mais comme ce sont les politiciens qui peuvent en décider, c’est mal parti !

2 juillet 2023
La fin des « toilettes-filles » et des « toilettes-garçons »

Je ne sais pas si vous avez entendu parler de ce collège du Sud-Ouest de la France dans lequel le principal aurait osé faire installer des toilettes « mixtes », c’est-à-dire dans lesquelles tous les cabinets sont identiques afin, paraît-il et selon lui, de renforcer l’égalité entre les filles et les garçons et de faciliter ainsi la vie des transgenres qui n’auraient donc plus à hésiter chaque fois qu’ils ont besoin d’aller dans ces lieux.

Y a-t-il à polémiquer ou à féliciter ce principal d’avoir pris une telle initiative ?
De nombreuses villes ne se sont-elles pas déjà équipées de ces toilettes mixtes ?

En fait, le problème des toilettes dans les établissements scolaires est qu’elles sont généralement d’une propreté douteuse et que, la plupart du temps, elles disposent de portes symboliques n’incitant pas les élèves à y venir.

A ce sujet, l’Éducation nationale devrait avoir compris, depuis belle lurette, que les mœurs ont grandement évolué depuis la fin du XIXe siècle où, par exemple dans les fortifications de l’époque, les hommes à l’intestin gargouillant, étaient assis les uns à côté des autres, sur des sortes de bancs de pierres, à trou ! C’était peut-être certes « convivial » mais mal adapté à l’heure actuelle, même si depuis cette époque-là des paravents quasi-symboliques ont été rajoutés !

Que chaque établissement scolaire veille à l’hygiène de ses sanitaires et s’équipe aussi de vraies portes permettant le respect de l’intimité de chacun et il ne sera plus utile à son chef d’établissement de déclencher un « cirque » médiatique tel celui dont je vous ai parlé en début de ce billet ! Sauf si ce chef souhaite brosser son Administration dans le sens actuel du poil en invoquant haut et fort son objectif d’égalité entre filles et garçons, et surtout sans oublier la prise en compte, si demandée par son ministre de tutelle, des transgenres.

25 juin 2023
Enseignement : détourner l’instruction en faisant de l’éducation !

Depuis quelques années, l’Éducation nationale fourmille de « priorités » en tous genres qu’elle accumule : et je te réforme ceci, et je te réforme cela, et je te réforme ce que j’ai réformé hier…

On peut se demander dans quel but elle s’acharne ainsi car,
sur la scène internationale, d’année en année le niveau des élèves français sur les connaissances fondamentales, celles permettant entre autres de réfléchir et de raisonner logiquement tout au long de la vie, ne fait malheureusement que baisser.

Dernier exemple : le 21 juin notre Première ministre annonçait doctement la création d’une nouvelle certification pour les futurs élèves de 3ème : le « Savoir vert » dont l’objectif sera lié à la protection de notre planète, à son réchauffement climatique, etc. De plus, pour bien ancrer ces sujets dans la tête des élèves, ces derniers pourraient être préparés à cette certification par un prof de géographie, par exemple.

Lorsqu’on sait que ces sujets sur l’écologie sont déjà au programme des SVT (Sciences de la Vie et de la Terre) de la classe de 3ème (La Terre, les changements climatiques, les écosystèmes, les impacts de l’activité humaine…) il y a de quoi se demander pourquoi les confier aussi à des enseignants d’autres matières !

L’une des réponses à cette dernière question pourrait être que les profs de SVT sont des scientifiques qui, eux, en tant que tels, instruisent (et non éduquent) leurs élèves sur les sujets au programme de SVT. Ce peut-être pourquoi le gouvernement demande à des enseignants d’autres matières de faire leur éducation sur ces sujets de SVT, car il y a là une différence fondamentale entre éduquer et instruire !

Aussi, dans le cas du « Savoir vert » (orienté écologie), le Gouvernement trouve sans doute politiquement ou socialement plus payant, de brosser les « écolos » et leurs sympathisants, dans le sens du poil, en éduquant en plus les élèves à l’écologie.

Encore une fois l’Éducation nationale profiterait ainsi, en douce, de son qualificatif « éducation » pour faire autre chose que de l’instruction !

18 juin 2023
Le « Bac Blanquer » serait-il dans l’impasse ?

Si vous n’êtes pas concerné de près ou de loin par les épreuves du Bac nouvelle mouture, celle inventée par le prédécesseur de Monsieur Pap Ndiaye, il faut que je vous donne quelques explications préliminaires à ce billet d’humeur. Ceci pour comprendre à quel point, dans les hautes sphères de l’Éducation nationale, on s’enfonce de plus en plus dans l’impréparation de l’impréparation !

Les voici ! Covid oblige, c’est la première année que ce Bac peut être orchestré dans toute sa « splendeur », telle qu’imaginée par J-M Blanquer et ses acolytes. Les élèves ont donc passé leurs épreuves de spécialité (EDS) en mars dernier. Peut-être que dans quelques années ce sera en début d’année scolaire ou, pourquoi pas… en collège ! et passent les dernières épreuves de Bac en juin.

Comme les EDS de mars sont de loin les plus importantes pour la poursuite des études, et ont donc de gros coefficients, les élèves qui les ont réussies se sont naturellement sentis en vacances, ou en quasi-vacances, en attendant les épreuves de moindre poids pour eux : celles de juin.

Proviseurs et enseignants se sont évidemment plaints du manque d’intérêt des élèves (pour ceux encore présents) dans leurs cours depuis mars. Le 12 juin dernier, le ministère de l’Éducation a répondu « tout va très bien madame la marquise » ; il n’est pas question de modifier le calendrier du Bac 2024 !

Mais, car il y a souvent un « mais », 4 jours plus tard les pilotes du comité de suivi de la réforme du Bac faisaient savoir que tout n’était pas aussi super que clamé le 12 juin et ils indiquaient qu’ils allaient, à la demande du ministre, soumettre des modifications à ce dernier !

Il paraitrait donc que ces modifications seraient, grosso modo : soit en revenir quasiment au Bac d’avant Blanquer avec toutes les épreuves en juin, soit ne rien changer côté calendrier Blanquer mais… tenez-vous bien, par exemple les très importantes EDS de mars, éléments centraux de la poursuite des études dans le supérieur, seraient affectées de petits coefficients et leurs notes ne seraient pas données en mars afin d’inciter les élèves à ne pas négliger la préparation des autres épreuves de juin dont les coefficients seraient, eux, augmentés !

Le « Bac Blanquer » serait-il donc dans une certaine impasse ?

11 juin 2023
Harcèlement à l’école. Une com’ gouvernementale des plus médiocres !

Le ministre vient de l’annoncer : cette semaine (entre le 12 et le 16 juin), dans tous les collèges sera mise en place une heure consacrée à la lutte contre le harcèlement !

C’est une excellente chose que le Gouvernement réagisse à l’actualité tragique de ces dernières semaines, mais
ne le fait-il pas par un coup de com’ d’une navrante médiocrité ? En effet, le harcèlement scolaire existe depuis la nuit des temps et l’Éducation nationale ne semble s’y intéresser que lorsque certaines tragédies en sont les conséquences directes. Il en est de même concernant le harcèlement des enseignants.

Et lorsque je dis « s’y intéresser », le mot est fort car la plupart du temps comment réagit-elle lorsqu’un élève est clairement harcelé ? En enlevant de l’établissement scolaire cet élève et non celui ou ceux qui le harcèlent ! Point barre ! Et comment réagit-elle lorsque le harcèlement est à bas-bruit ? En le mettant sous le tapis !

En ce moment, notre ministre dit enfin prendre le sujet à bras le corps. Et qu’ordonne-t-il, sans la moindre préparation de qui que ce soit ? De sensibiliser immédiatement tous les élèves de collège à l’existence du harcèlement ; une heure de sensibilisation faite cette semaine, dans la foulée ! par qui ? Comment ? Car ce sujet est hautement sensible et demande beaucoup de temps et de psychologie pour espérer ne serait-ce qu’en faire prendre conscience aux élèves.

Les chefs d’établissements et leurs enseignants n’ont qu’à se dé…brouiller ; le tout, pour le Gouvernement, ne semble-t-il pas être lié uniquement au temps médiatique ? Sans doute celui des « cent jours » de notre Président de la République !

Décidément, ce triste harcèlement, entre autres à l’école, semble essentiellement ne servir de prétexte qu’à la priorité nationale absolue d’une com’ gouvernementale !

4 juin 2023
Les « sciences pour la santé » fonctionneraient-elles aussi mal que l’hôpital ?

Je vais focaliser sur une super université française, une université qui se dit elle-même, sur son site Internet, « engagée au service des excellences et de tous les parcours de réussite ». Théoriquement, on n’en attend pas moins de chacune d’entre-elles mais certaines préfèrent le clamer haut et fort, sans doute dans le but de s’autoconvaincre !

Comme mon propos n’est pas
de montrer du doigt l’une d’elles en particulier, je laisserai au lecteur le soin de le faire à ma place, et ce d’autant plus que c’est de son administration dont je vais parler, et non de la qualité de son enseignement ou du potentiel de ses étudiants.

Le mardi 30 mai, donc, ses quelques 600 étudiants de 2ème année de licence en « sciences pour la santé », recevaient les résultats officiels de leur travail annuel : seraient-ils admis en 3ème année ou pas ? Ces derniers auraient-ils la possibilité d’intégrer une Fac de médecine…

Les admis en 3ème année constatent qu’il leur manque les notes de deux matières.

Après réclamations, le mercredi 31 mai ces notes manquantes font enfin surface, mais la moyenne générale est fausse à cause d’une application de mauvais coefficients !

Le jeudi 1er juin, après de nouvelles réclamations étudiantes, on a changé de mois ce qui explique peut-être que le logiciel ou le personnel administratif, fatigués, n’affiche plus les notes et ne donne plus que la moyenne générale, moyenne en baisse pour tous les étudiants ! D’après ces derniers, cette moyenne a sans doute été effectuée avec les bons coefficients mais… en remplaçant certaines de leurs notes par un zéro !! Quoi qu’il en soit, des étudiants précédemment déclarés admis en 3ème année ont maintenant une moyenne inférieure à 10 et sont déclarés ajournés ! Cerise sur le gâteau, certains autres étudiants, dont la moyenne s’affiche toujours supérieure à 10, sont aussi déclarés ajournés !!!

Aujourd’hui nous sommes le dimanche 4 juin et, depuis jeudi dernier, l’administration de cette université est demeurée silencieuse. Rien n’est réglé ; aucun courriel d’excuses de sa part, aucun courriel tout court d’ailleurs ! Et tant pis pour le moral de ses étudiants déclarés ajournés à tort, qui se lamentent et qui ont un besoin urgent d’un document officiel clair net et précis, entre autres pour éventuellement se présenter dans d’autres cursus !

Décidément, dès qu’il est question de santé, les administrations sont-elles malades ?

28 mai 2023
Monsieur Pap Ndiaye ; de l’amateurisme ministériel ?

Je ne sais pas si vous avez lu le BO (Bulletin officiel) de l’Éducation nationale du 25 mai 2023, mais si vous ne l’avez pas fait, je vous conseille de vous y plonger dedans car il vaut son pesant de cacahuètes ! Son sujet : l’organisation de la découverte des métiers au collège, de la classe de cinquième à la classe de troisième pour l’année scolaire 2023-2024.

Ce thème me tient à cœur depuis
des années car, pour moi, l’école doit montrer des images de la « vraie » vie à laquelle les élèves seront confrontés par la suite. Et, parmi ces images, celles liées au travail qu’ils apprécieront d’autant plus et dans lequel ils s’épanouiront, s’ils l’ont choisi en connaissance de cause et non en traversant, par hasard, une rue !

Et à seulement quatre mois de la rentrée scolaire 2023, que vient de nous pondre notre ministre, ou tout au moins le Directeur Général de l’Enseignement Scolaire derrière lequel il semble se cacher ? Un monceau de mesures dont la mise en place nécessiterait au moins une grosse année de travail (sinon plus) de concertation, de collaboration et de formation entre le personnel enseignant, les directions des collèges, les personnels des rectorats, les inspecteurs, les collectivités territoriales locales et régionales… et, bien évidemment, les entreprises professionnelles intervenantes !

Rassurez-vous, le ministère a pris les devants, pour le cas où rien ne fonctionnerait correctement. Dans le BO, vous pourrez y lire plusieurs fois « dans la mesure du possible » ; parapluie facile à ouvrir et qui permet au ministre de faire de la Com’ et des réformes (une de plus) sans trop se mouiller, mais dont l’amateurisme ne trompe peut-être pas tout le monde !

21 mai 2023
Notre Président de la République et le SNU.

Chacun sait que notre Président de la République n’a pas effectué de service militaire et tout semble montrer qu’il le regrette profondément. Cela expliquerait pourquoi, depuis 2017, il s’acharne à tenter de mettre en place le SNU (Service National Universel), nouvelle version
de l’ancien service militaire, et pourquoi certains mots liés à ce service sembleraient le faire rêver.

Par exemple il doit y avoir, entre autres, celui du « père cent », nom de la fête donnée en l’honneur de ceux qui allaient terminer leur service militaire dans 100 jours ! Ne nous a-t-il pas dit, le 17 avril dernier, qu’il se donnait 100 jours « pour agir au service de la France » ? Notre Président fêtait peut-être alors, dans son for intérieur, le « père cent » de l’épineux problème lié à la réforme des retraites !

Nous verrons bien ce qu’il en sera en juillet prochain ! Et, en attendant, je vais focaliser sur le SNU peu apprécié dans l’état actuel des choses et dont le gouvernement est en train de concocter une nouvelle version qui impliquerait un certain nombre d’enseignants !

Pour être appliquées à la rentrée scolaire 2023, donc la prochaine, afin que la mayonnaise prenne mieux que depuis 2017, plusieurs pistes seraient à l’étude. Le moins que l’on puisse dire est que le temps de ces études presse car septembre n’est pas si loin que ça ! Il pourrait être proposé aux élèves des classes de seconde, un stage de 12 jours pris sur leur temps scolaire. Les profs qui les inciteraient à y adhérer recevraient une prime et auraient la possibilité de les accompagner quelques jours. Et ces élèves auraient plus tard une récompense sur Parcoursup. Le tout est agrémenté, côté Gouvernement, d’hésitations entre l’emploi de la carotte ou du bâton !

Mais comme cette réforme n’est actuellement qu’en gros pointillés, dans les prochaines semaines je reviendrai certainement sur ce SNU sur lequel semble focaliser notre Président de la République !

14 mai 2023
Monsieur Bruno Le Maire et l’inflation dilatée comme jamais.

Vendredi dernier, notre ministre de l’Économie et des Finances était sur le plateau de CNEWS. Il n’a pas parlé des enseignants en particulier mais des Français en général en disant « Moi je veux une seule chose : c'est que les prix alimentaires baissent pour nos compatriotes, parce qu'aujourd'hui, la flambée des prix alimentaires pèse terriblement sur leur pouvoir d'achat ».

Il aurait pu dire la même chose à propos du non-alimentaire et
je m’attendais à ce qu’il en profite pour prononcer le terme d’inflation « dilatée » faisant ainsi une référence indirecte aux réseaux sociaux parlant actuellement du livre que monsieur Bruno Le Maire vient de publier le mois dernier, « Fugue américaine ». C’est un roman, avec passages quelque peu érotico-porno sur les bords, tels que : « Tu viens Oskar ? Je suis dilatée comme jamais. »

Non ! Il est resté sur le terrain de l’inflation des prix qu’il entendait, d’après lui et parait-il, combattre fermement. Je dis « parait-il » car je me suis demandé pourquoi, en 2019, alors qu’il était déjà ministre des Finances et que les prix étaient encore presque stables, il avait participé à la mise en place de la Loi Egalim qui impose aux distributeurs de faire au moins une marge de 10% sur ce qu’ils vendent ! Ce qu’ils achetaient 1€, ils devaient désormais le revendre au moins 1,10€ alors que, depuis 1996, ils n’avaient seulement pas le droit de le revendre à moins de 1€ ! De plus pourquoi, alors que cette Loi était expérimentale jusqu’en 2023, son application venait-elle d’être prolongée jusqu’en 2025 (sauf pour les fruits et légumes frais) ?

Sur le plateau de CNEWS, il n’en a pas parlé, mais a bien fustigé ceux de l’industrie et du commerce qui profitaient des circonstances pour récupérer facilement de l’argent sur le dos des consommateurs. Et pour que les prix baissent, il allait être très attentif aux résultats des réunions entre représentants de la grande distribution et de l’industrie en les incitant fortement à négocier pour réduire leurs prix et marges.

En résumé, vendredi dernier, monsieur Bruno Le Maire a invite tout le monde à se serrer la ceinture, imitant ainsi le Président de la République qui, l’an dernier, avait promis 10% d’augmentation de leurs salaires aux enseignants, puis… par enchantement, et malgré l’inflation dilatée comme jamais, avait fait disparaître des radars ces 10%, au profit d’une augmentation bien plus faible et d’un, chers profs, « travaillez plus si vous voulez gagner plus » dont j’ai parlé il y a peu de temps.

7 mai 2023
Le DASEN, le Gouvernement, et « l’affaire des casseroles » !

Le 4 mai 2023, paraissait au Journal Officiel l’annulation, par le Conseil d’État, du décret du 12 mars 2020, décret du Président de la République mettant fin, dans l’intérêt du service, aux fonctions de Monsieur P., Directeur Académique des Services de l'Éducation Nationale (DASEN) des Deux-Sèvres.

Ce décret faisait suite à une enquête administrative relative à
de potentiels dysfonctionnements au sein des services de ce DASEN. Mais, quoi qu’il en soit, là n’est pas mon sujet du jour ; il est dans une ahurissante série « d’oublis » commis par certains services du ministère de l'Éducation Nationale et de l’Élysée. Et pour tenter d’être la plus brève possible, je vais focaliser principalement sur l’oubli le plus important retenu par le Conseil d’État.

La décision du retrait d’emploi de Monsieur P. lui a été notifiée par courrier, le 16 mars 2020, mais sans être assortie de la mention légale des voies et délais de recours. De plus, Monsieur P. a bien reçu des documents relatifs au rapport d’enquête à charge mais… seuls certains procès-verbaux d’auditions étaient présents et les autres ne lui ont pas été communiqués malgré sa demande expresse ! C’est ce point qui est juridiquement le plus intéressant pour la défense de Monsieur P.

En effet, selon les dispositions de l’article 65 de la loi de budget du 22 avril 1905 (Troisième République, qui est sans doute trop ancienne pour certains conseillers ministériels et présidentiels) tous les agents publics doivent pouvoir obtenir la communication de la totalité de leur dossier administratif et professionnel avant de faire l’objet d’une mesure prise à leur encontre ; mesure justifiée ou non par l’intérêt du service ! Dans le cas de Monsieur P., c’est l’une des raisons essentielles pour lesquelles le Conseil d’État a annulé le décret du Président de la République !

Et par les temps qui courent, informé de cette annulation, le chef de l’État a dû avoir l’impression d’entendre de nouveau résonner des « casseroles » près de lui car la loi d’avril 1905 est directement liée à… « l’affaire des casseroles » plus souvent appelée « l’affaire des fiches » ; scandale politique qui éclata fin 1904 lorsque fuita le fait que les officiers français étaient secrètement fichés par des agents préfectoraux, par des loges maçonniques, par... les « casseroles » qui « cuisinaient » l’entourage des officiers afin de renseigner le cabinet du ministre de la guerre de leurs idées politiques, sociales, religieuses. Ces informations gardées secrètes servaient ensuite à décider arbitrairement de l’évolution de carrière des militaires.

Alors « l’oubli » de la transmission de certains documents à Monsieur P. ne ferait-il pas penser quelque peu à une sorte « d’affaire des casseroles » ?

30 avril 2023
Faire travailler plus les profs… en payant plus les chefs d’établissement ?

Au sujet de l’annonce faite par Monsieur Pap Ndiaye, à propos de sa « priorité absolue » de faire remplacer chaque prof absent, ne serait-ce qu’une heure, par un de ses collègues qui serait alors en pause, la semaine dernière j’avais émis plus que des doutes. En effet, comment imaginer
qu’à chaque heure de cours, il y ait au moins un prof en pause, dans le même établissement, sans méconnaitre le fonctionnement des lycées et collèges ? Sauf, avais-je précisé, sauf si « sournoisement » le ministre envisageait de demander aux chefs d’établissement d’établir les emplois du temps avec le plus de trous possible.

Avec les propos de notre ministre, ceux du 25 avril 2023 sur France-Info, ce « sournoisement » vient de presque paraître au grand jour. En effet, notre ministre indiquait alors que les chefs d’établissement allaient avoir un « surcroît de travail », tout particulièrement lié à la gestion prévisionnelle de la « priorité absolue » constituée par le remplacement systématique des profs absents. Puis il annonçait que les chefs d’établissement, ainsi que leurs adjoints, recevraient donc pour 2023 une prime de 1000€ !

C’est super, pour les personnels de direction ! Et comme ces derniers voudraient bien évidemment savoir si cette prime serait reconduite d’année en année, la réponse ministérielle fut d’un flou très artistique : « C’est d’abord 1000€ pour 2023, on verra pour 2024 » !

On verra en effet pour 2024, car monsieur Pap Ndiaye estime que « un petit tiers de professeurs volontaires » est nécessaire pour mener à bien la politique des remplacements (payés, bien sûr). On peut donc supposer, sans trop se tromper, que si ce « petit tiers » n’est pas atteint, la prime de 1000€ aura de fortes chances d’être fortement réduite ! Aussi, pour qu’elle continue à se glisser dans les poches des personnels de direction, l’une des solutions les plus simples à imaginer, n’est-elle pas que ces derniers soient le plus efficace possible à l’encontre des profs qui se déclareraient non-volontaires pour faire des remplacements, et ce, jusqu’à ce qu’ils cèdent ? (!)

Côté manipulations sournoises, on pourrait alors dire « chapeau monsieur le ministre » ; payer plus les chefs pour que les profs deviennent « volontaires » pour travailler plus !

23 avril 2023
Remplacer tous les profs absents ; une com’ de plus !

« On ne peut plus laisser les parents d’élèves avec des enfants qui ont des heures non remplacées ». C’est M. Macron qui l’a dit, jeudi dernier, au cours de sa visite dans l’Hérault. Sur ce sujet,
j’aurais plutôt préféré qu’il dise : « On ne peut plus laisser les élèves avec des heures non remplacées ». Mais je comprends notre Président ; les élèves ne votent pas (encore) eux, contrairement à leurs parents, et vue l’attractivité de nombreux programmes scolaires, malheureusement les élèves voient les absences de profs avec un plaisir certain !

Le lendemain, le ministre de l’Éducation nationale donnait des précisions à propos des remplacements systématiques ponctuels de courte durée en collège et en lycée. Selon ses dires, c’était pour lui une « priorité absolue ». Lorsqu’on sait que pas mal d’heures de cours « sautent » pour des raisons diverses, avec cette priorité absolue j’avais cru que le ministre pensait plus aux élèves et à leur avenir qu’à brosser leurs parents dans le sens du poil ! Mais ce n’était semble-t-il pas le cas car…

…La technique actuelle de mise en place des remplacements de très très courte durée existe depuis plus de 20 ans, n’a pas donné grand-chose sur le terrain mais le ministre va la pérenniser ! Alors, que va-t-il changer à la prochaine rentrée scolaire ? Rien pour les élèves !

Dès la rentrée 2023, le ministre va poursuivre la politique actuelle consistant à demander aux chefs d’établissement de faire remplacer les profs absents par des profs présents ; ceux qui, coup de chance, seraient en pause lorsqu’on aura besoin d’eux ! Comme s’il y avait beaucoup d’enseignants en pause au bon moment ; à moins que le ministre n’envisage, sournoisement, de demander aux chefs d’établissement d’établir des emplois du temps avec le plus de trous possible pour leurs profs. D’avance, merci pour ces derniers !

Cela étant, en admettant même la mise en place de ce vicieux tour de passe-passe, que va pouvoir faire de sérieux un prof prenant pour une heure des élèves qu’il ne connait pas ? Et même s’il les connait, en tant par exemple qu’enseignant en Allemand, va-t-il faire un cours, au débotté, à des élèves qui n’ont pas cette langue au programme ou qui sont d’un niveau dans lequel il n’enseigne habituellement pas ? Peut-être qu’un prof d’Histoire, humoriste, osera alors se lancer dans les histoires… de Toto ou finira, comme d'autres, par faire le « pion » (surveillant) jusqu’à la fin du « cours » ! Donc, à de rares exceptions près, ces remplacements auront de fortes chances de continuer à être des garderies et de ne rien apprendre de plus aux élèves !

Monsieur le Président et Monsieur le Ministre, sur ce sujet, vous aurez au moins fait de la com’ !

18 avril 2023
Monsieur Pap Ndiaye souhaite-t-il nous cacher des informations ?

J’ai l’habitude d’écrire mes billets d’humeur le dimanche. Mais cette fois, avec la loi épineuse sur la réforme des retraites, loi retoquée à la marge vendredi par le Conseil Constitutionnel et promulguée par notre Président de la République seulement quelques heures plus tard, j’ai préféré attendre ; attendre l’allocution de ce dernier, hier soir, lundi.

Peine perdue car
il n’a rien laissé entendre d’intéressant, à part le fait qu’il continuerait à faire ce qu’il considérait comme utile pour la France (?), manifestations ou pas, majorité ou pas !

Du coup, aujourd’hui, je me tourne vers notre ministre de l’Éducation qui, visiblement, semble imiter son Président. En pleine crise budgétaire, ne vient-il pas d’augmenter le nombre des membres de son « Conseil des sages de la laïcité » le faisant passer de 15 à 20 ! Mais ça, c’est presque un détail…

En fait, l’objectif important de ce retoquage d’une organisation initiée par J-M Blanquer est, visiblement, celui de cacher à la population les préconisations qui sortiraient de ce Conseil. Un arrêté, paru au Bulletin officiel du 13 avril 2023 ne dit-il pas que désormais « les avis du Conseil ne peuvent être rendus publics que sur décision du ministre », ce qui n’était pas le cas à l’époque Blanquer !

Obscurité la plus totale donc, sur le travail de ce Conseil. Il n’est plus question que le public connaisse ses missions et ses avis sans accord de Monsieur Pap Ndiaye ! Sans doute pour le cas où le Conseil mettrait la main sur des informations en inadéquation avec les objectifs politiques gouvernementaux du moment, ou que le Conseil ait un avis non partagé par le Ministre !

Toujours est-il qu’une navrante question se pose : Monsieur Pap Ndiaye souhaite-t-il nous cacher des informations ?

9 avril 2023
« Fin de vie » et retraite ; être rentable ou mourir ?

Comme aujourd’hui, jour de Pâques, les chrétiens fêtent la résurrection du Christ, je ne peux pas m’empêcher de penser à la « fin de vie » dont notre Président vient de nous parler il y a quelques jours, après le rapport de la « convention citoyenne »
sur le sujet : « Le cadre d'accompagnement de la fin de vie est-il adapté aux différentes situations rencontrées ou d'éventuels changements devraient-ils être introduits ? »

Et les participants de cette convention citoyenne, de répondre en chœur que l’accompagnement n’est pas adapté tout particulièrement à cause du fait de l’existence d’une inégalité d’accès aux soins en France où le « système de santé se trouve dans une situation alarmante, faute de moyens humains et financiers » ! Et qu’il importe avant tout de renforcer, entre autres, le budget dédié aux soins palliatifs.

Sans faire un amalgame systématique entre les sujets mis sur la table par notre actuel Président de la République, il peut sembler pour le moins curieux que, « en même temps », ce dernier s’intéresse à la fin de vie et à la durée de la retraite de ses concitoyens avec une constante : réduction de ces temps au cours desquels les humains, devenus de moins en moins productifs pour la société, lui coûtent donc plus qu’ils ne lui rapportent !

Cet état de fait me rappelle certains films de science-fiction où l’on assiste à des rites officiels au cours desquels une partie de la population est systématiquement euthanasiée. Et c’est aussi le thème central de « Plan 75 », ce film japonais de 2022 que l’on pourrait résumer en quelques mots glaçants : être rentable ou mourir !

2 avril 2023
Informatique au MEN : les années se suivent et se ressemblent !

Au MEN (Ministère de l’Éducation Nationale… et, actuellement, de la Jeunesse) les hautes têtes pensantes ont sans doute dû se dire qu’en associant « la Jeunesse » à leur sigle elles allaient, comme par magie, rendre leur informatique plus performante que ce qu’elle est depuis des lustres.

Pour rappel, à chaque événement important traité d’en haut par l’informatique (élections professionnelles, cours en visio…), des bugs, des manques de mémoire, des saturations de systèmes, que sais-je encore d’autre… dérèglent les processus.

En ce moment, information du 30 mars 2023, le problème affecte les corrections informatisées et suivies de différentes épreuves du Bac. Le plus simple est sans doute que je vous recopie un extrait d’un courrier adressé par la Maison des Examens aux personnels de direction et aux Doyens des corps d'inspection dont l’inquiétude devait n’être que grandissante :

« Le suivi des corrections dématérialisées occasionne diverses opérations numériques par nos services. Des clôtures partielles d'épreuve sont ainsi régulièrement effectuées. Or, il apparaît que l'application IMAG'IN réagit à ces opérations, menées dans SANTORIN, en modifiant le statut des missions de correction des lots en cours de correction, donc non verrouillés : ces missions affichent dans IMAG'IN un statut "Annulé (service non fait)".
Nous vous confirmons qu'il s'agit d'une erreur d'affichage, signalée aux services informatiques. Les missions ne sont ni annulées ni compromises et leur future rémunération n'est pas impactée. De plus, cet affichage est sans incidence sur la poursuite de la correction, n'occasionnant aucune perte de données (…) »



Et si ce n’était pas le cas, nos super spécialistes de l’informatique clameront alors, sans doute dans les media, que leur système, à très haute performance, a été l’objet d’attaques possibles de Russes, de Chinois, d’Iraniens… n’ayant rien d’autre à faire en ce moment que de s’intéresser aux épreuves du Bac en France, ou de l’intervention néfaste d’un robot d’intelligence artificielle, type ChatGPT, dont on nous parle tant actuellement.

Décidément, en matière d’informatique, au MEN les années se suivent et se ressemblent !

26 mars 2023
Le SNU : un révélateur, mais de quoi ?

Le SNU est le Service National Universel créé par notre Président, Emmanuel Macron. Comme le stipule le site gouvernemental il vise à :
« -Impliquer davantage la jeunesse française dans la vie de la Nation. En favorisant le brassage social et territorial, il permet de développer la cohésion sociale et nationale.
« -Faire prendre conscience des enjeux de la défense et de la sécurité nationale. Permet à l'ensemble des jeunes d'être des acteurs à part entière de l'esprit de défense, en faisant par exemple l'expérience de la vie militaire ou des métiers de la sécurité intérieure.
« -Développer la culture de l’engagement [en permettant] de découvrir les différentes formes d’engagement possibles. »


Le SNU débute dans ce qui ressemble à des camps de vacances propices à sortir momentanément notre jeunesse de son éventuel train-train quotidien et de lui montrer l’existence d’une vie autrement structurée. Personnellement, ce concept, appliqué donc hors périodes scolaires, me satisfait pleinement.

Mais voilà que notre Président veut, d’une part le rendre obligatoire et, d’autre part, l’inclure dans le temps scolaire. Là, j’y vois une dérive idéologique et sectaire que l’on retrouve davantage dans les pays totalitaires que dans les démocraties. Cette dérive déboucherait inévitablement sur une implication forcée des profs et une orientation politique de certains programmes enseignés. Et ne parlons même pas du boulevard qui serait ouvert à de nombreux réseaux sociaux !

D’ailleurs, au sujet des réseaux sociaux, il serait sans doute indispensable que notre Président vive avec son temps et non au XXe siècle et que le SNU soit essentiellement construit autour d’un réseau social officiel dépendant directement des Députés et Sénateurs.

19 mars 2023
Encore une histoire d’égalité filles-garçons à l’Éducation nationale !

Il y a cinq jours, a été mis en ligne le rapport d’un IGESR (Inspecteur général de l'Éducation, du Sport et de la Recherche) ayant piloté un groupe de travail sur le manque d’égalité filles-garçons en mathématiques au niveau Bac, et comment y remédier. Ce manque d’égalité transparait dans le fait qu’au cours de leur scolarité, les filles s’orientent moins que les garçons vers les mathématiques et que cette tendance s’est accrue fortement depuis la réforme Blanquer du lycée.

Quelle est la cause de cette
augmentation de l’abandon des mathématiques par les filles à partir de la classe de seconde ? D’après le rapport elle aurait un lien avec les enseignants dont la pédagogie mathématique serait mal adaptée aux filles ; en un mot, les profs seraient involontairement sexistes ! Et l’IGESR de leur prodiguer alors de nombreux « conseils » pédagogiques afin de remédier à cet état de fait en adaptant le contenu de leurs cours au sexe de chacun de leurs élèves !

Ce comportement de l’IGESR, piloté par le ministre, me rappelle celui d’inspecteurs de l’enseignement primaire disant doctement, en substance, à leurs enseignants : lorsque vous avez une classe à 27 élèves, vous devez avoir préparé 27 programmes différents comme le font les restaurateurs qui prévoient des menus différents chaque fois qu’ils reçoivent de la clientèle !

Attitude ministérielle ressemblant à du grand n’importe quoi afin de tenter de masquer l’idéologie politique qui prévaut depuis des années : généraliser l’école inclusive à tous les niveaux ! On mélange tous les élèves, sans aucune distinction de sensibilité et on en fait un gros gloubi-boulga à la sauce Casimirus ! Ce n’est pas bon pour l’avenir de notre société, mais c’est bon pour les adeptes de l’égalitarisme absolu ainsi que pour les actuelles finances publiques ! Cet égalitarisme me serait plus compréhensible s’il était associé à un « quoi qu’il en coûte » cher à notre Président. Mais ce dernier s’intéresse-t-il vraiment à l’avenir de notre jeunesse, de toute notre jeunesse ?

12 mars 2023
Parcoursup avec quotas ! Révélateur de médiocrité ?

L’inscription est close, car les élèves de terminale n’avaient que jusqu’au 9 mars pour déposer leur dossier sur Parcoursup, cette plateforme que doit impérativement renseigner chaque éventuel futur bachelier souhaitant poursuivre ses études au-delà du Bac, dans les établissements publics ou certains établissements privés. Si c’est le cas, il doit donc enregistrer ses vœux d’intégration dans une Université, une classe préparatoire aux grandes écoles… puis il passera ensuite les épreuves du bac et surveillera avec impatience et angoisse les évolutions de son dossier dématérialisé où il verra s’agiter le sort des vœux qu’il a formulés.

Ce sont en effet des « spécialistes » et des ordinateurs qui examineront les vœux enregistrés sur Parcoursup et qui décideront de l’avenir de chaque élève en fonction de plusieurs critères plus ou moins obscurs. Je dis obscurs car on s’attendrait à ce que les critères retenus soient directement liés aux notes obtenues au Bac, mais… ce serait trop simple et injuste disent certains responsables politiques pour qui les savoirs acquis par nos jeunes ne sont pas à confondre avec la « classe sociale » dans laquelle ils ont évolué ! Par exemple, les boursiers se verront attribuer des points supplémentaires et bénéficieront de quotas, sous le seul prétexte qu’ils font partie de milieux sociaux qualifiés de défavorisés. Et ça, ça m’interpelle car nos dirigeants semblent avoir bien ancré en certaines têtes l’idée que « socialement défavorisé » rimerait nécessairement avec « intellectuellement défavorisé » ! Et comme il n’y a pas de liens directs entre le social et les capacités intellectuelles, comment, après avoir passé au moins 12 ans de suite dans les classes de la République, ces élèves auraient-ils besoin d’un coup de pouce afin d’améliorer leurs résultats scolaires ? À moins que nos gouvernants, sans oser le dire ouvertement, soient en train d’avouer, avec leurs quotas, que la médiocrité de l’enseignement qu’ils ont mis en place depuis des années et qu’ils perpétuent ne soit pas capable de motiver, en particulier, nombre de nos jeunes dont les familles sont pécuniairement en difficulté !

Alors, afin de faire croire au peuple que, dans un souci de compassion à l’égard de ces défavorisés il fait du social, le gouvernement met des quotas qui… ne lui coûtent rien !

Parcoursup avec quotas, ne serait-il pas un révélateur de médiocrité ou de cynisme de nos dirigeants ?

5 mars 2023
Harcèlement. L’Éducation nationale glisse-t-elle encore la « poussière sous le tapis » ?

Des textes officiels pour combattre le harcèlement scolaire, il y en a ; même de plus en plus ! Cependant, sur ce sujet, rien ne semble sérieusement changer à l’Éducation nationale où la réaction première de cette dernière, lorsque survient un cas, est de proposer au harcelé de changer d’établissement ; qu’il soit élève ou enseignant. C’est un peu comme si ce ministère craignait les réactions des harceleurs et préférait tout tenter avant de s’attaquer à eux.

Dernièrement, je suppose que chacun d’entre nous a entendu parler de cet élève âgé de 10 ans, scolarisé en CM2 dans une école de Saône-et-Loire où il était harcelé par un camarade de classe. Ses parents n’ont rien obtenu de l’Administration vis-à-vis du harceleur de leur fils face à qui il leur était recommandé de battre en retraite. Cependant, pugnaces et déterminés, ils ont déposé plainte et se sont tournés vers les médias. L’Administration s’est alors sentie contrainte de changer de braquet et d’affecter le harceleur dans un autre établissement de la ville.

Coup de chance, il existe un autre établissement scolaire dans cette ville. En effet, dans le cas contraire, la municipalité aurait dû entamer des démarches auprès de la municipalité voisine qui, si elle l’acceptait, aurait alors proposé à la famille du harceleur un point de chute dans l’un de ses établissements scolaires. Mais ce n’est pas tout car ce serait trop simple ! Il aurait alors fallu que la famille du harceleur acceptât l’ensemble de ces propositions administratives car, dans le cas contraire, on en revenait au point de départ !

La solution le plus simple serait, tout de même, qu’en cas de harcèlement, comme en tout autre cas de comportement difficile, il existe, dans chaque établissement, un système de prise en charge de ces élèves. Mais ce système serait contraire au sacrosaint dogme actuel de l’école inclusive dans lequel s’enfonce notre pays ; dogme qui, sous couvert d’égalitarisme, aboutit à déclasser notre enseignement au niveau international tout en rendant le métier de profs si peu attractif que le Gouvernement vient de mettre en place, dans trois académies, des concours « spéciaux » de profs des écoles afin d’espérer enrayer les déserts non pas médicaux, mais éducatifs !

26 février 2023
L’enseignement va mal. Quand cessera-t-on de nous faire croire que c’est à cause des absences de « mixités » ?

Le 22 février 2023, Pap Ndiaye a précisé ses pistes pour améliorer la mixité scolaire et sociale dans les collèges et lycée ; mixité qui, selon lui (et beaucoup d’autres), permettrait enfin aux élèves de mieux s’intéresser aux cours dispensés par l’Éducation nationale !

Elles ont bon dos, les absences de mixités sociale et scolaire ! Quels que soient les collèges et lycées, pour y obtenir un enseignement positif, digne de ce nom, avant tout il faut des enseignants motivés et compétents qui ne soient pas abandonnés par leur Administration. Ensuite, il faut des programmes cohérents, d’une année sur l’autre ; pas des programmes qui changent au gré des ministres successifs et de leurs vues politiciennes et électoralistes.

Enfin, et c’est le point le plus positif mais aussi le plus administrativement et politiquement délicat à mettre en œuvre, il faut respecter les élèves dans leurs diversités de talents en les faisant côtoyer, pendant toute leur scolarité, le plus de particularités possibles de la société. Ils affineront ainsi leurs goûts latents qu’il importera alors de les aider à développer.

L’ensemble de ces points, dont tout particulièrement le dernier qui nécessite de supprimer le collège unique et de proposer, au sein de chaque établissement, un choix conséquent d’enseignements optionnels dispensables entre autres via Internet (non techniques ou techniques ; des chirurgiens n’opèrent-ils pas actuellement à distance ?), paraît très éloigné des préoccupations ministérielles car il n’est lié à aucune « mixité », qu’elle soit sociale ou scolaire !

19 février 2023
L’équation différentielle… « Ça s'en va et ça revient » !

Dans notre ministère, il doit y avoir deux clans qui s’opposent farouchement depuis l’arrivée de notre actuel ministre : les pro et les anti « équation différentielle ». Et la guerre doit être si vive qu’elle s’en ressent jusqu’au niveau des publications dans le BO EN (Bulletin Officiel de l’Éducation Nationale) ! Sans faire précisément
référence au mot « équation », qui me semblait alors sans intérêt, j’en avais déjà parlé dans mon billet d’humeur du 3 octobre 2022.

À l’époque, dans le BO EN n°36 du 30 septembre 2022, au sujet des épreuves de spécialité Maths du Bac 2023, il était noté que « l’équation différentielle y' = ay » faisait partie des thématiques qui seraient évaluées. Deux jours plus tard, au cours du week-end, le BO EN avait été modifié, sans que les profs de Maths concernés en soient avertis ; cette équation différentielle ne faisait plus partie des thématiques évaluées au Bac. Le problème qui m’avait alors fait réagir était que le ministère se permettait donc, en catimini, de modifier des documents officiels !

Bis repetita, jeudi dernier, 16 février ! À moins d’un mois de l’examen du Bac, les abonnés au BO EN se précipitent pour lire ce qu’ils viennent de recevoir et, ô stupeur, sur la page « Réussir au lycée » qui s’affiche à leurs yeux, ils voient écrit que, avec la mise à jour de décembre 2022, « l’équation différentielle y' = ay » fait partie des thématiques évaluées au Bac ! Comment vont-ils pouvoir rajouter cette partie dans leurs cours, si près de l’examen ?

De nombreux enseignants de Maths, inquiets, ont aussitôt contacté leur inspecteur et, dès le lendemain, vendredi 17 février, tous les enseignants de mathématiques de l’académie de Versailles (et peut-être d’autres !) recevaient un courriel de leur inspecteur précisant que, comme indiqué dans le BO EN de septembre 2022, « l’équation différentielle y' = ay » ne faisait pas partie des thématiques évaluées au Bac ! Et le « Réussir au lycée » fut modifié en conséquence, pendant le week-end suivant, sans tambours ni trompettes, comme à la fin septembre.

J’ai tout de suite imaginé qu’au ministère il existait deux clans se faisant la guéguerre ; mais, tout bien réfléchi en écrivant ce billet, dans ce haut lieu de la pensée intellectuelle française, il risque malheureusement d’y avoir quelques résidents de bureaux rédigeant les textes officiels à partir de ceux dont ils avaient enregistré une copie lors de leur parution. Mais, selon le jour et l’heure de l’enregistrement pris en compte… les textes officiels deviennent incohérents, puisque modifiés, pour les profs situés en bout de chaîne !

Pour l’équation différentielle en question, équation ou pas, c’est dans la droite ligne de ce que chantait Claude François « ça s’en va et ça revient, c'est fait de tout petits riens… » navrants dans l’un de nos plus importants ministères !

12 février 2023
Pourquoi parle-t-on beaucoup plus du taux de chômage que du taux d’emploi ?

Depuis pas mal d’années, la définition gouvernementale du chômage évolue afin de brouiller les pistes du péquin lambda dont je fais partie. Généralement, ce dernier se réfère à la définition classique, celle du dictionnaire qui note, à propos du chômage : « situation d'un salarié qui, bien qu’apte au travail, se trouve privé d'emploi. »

Cette définition est simple, mais bien trop alarmante pour la population lorsque le nombre de personnes au chômage explose. Aussi, la définition gouvernementale change en fonction des circonstances. Par exemple et pour faire simple, un salarié qui, bien qu’apte au travail, se trouve privé d'emploi pendant un temps important n’est plus comptabilisé comme étant chômeur ! Il sort des statistiques, ce qui fait plaisir au gouvernement… sauf à lui et au système social !

Bien plus pertinent que le « taux de chômage » tel qu’il est actuellement calculé, il y a le « taux d’emploi » qui, tant qu’il ne sera pas lui aussi dévoyé, est le rapport entre le nombre d'individus ayant un emploi et le nombre total d'individus.

On constate, par exemple (publication INSEE pour le troisième trimestre 2022), que les taux d’emploi sont les suivants : 68% pour les 15-64 ans, 35% pour les 15-24 ans, 83% pour les 25-49 ans et enfin 66% pour les 50-64 ans. Ceux qui trouvent le moins de travail sont les séniors et, surtout, les jeunes !

Or, qui finance les retraites ? Ce sont essentiellement ceux qui ont un emploi ! Alors, avant d’allonger la durée de travail de ces derniers, il serait sans doute plus rationnel d’augmenter le taux d’emploi des séniors et des jeunes. Pour les séniors, syndicats, gouvernement et patronat s’en occuperaient, mais pour les jeunes…

…depuis pas mal de temps, que font nos gouvernants successifs pour ces derniers ? Ils font croire aux familles que l’Éducation nationale leur apprend de plus en plus de choses alors que, d’année en année, c’est le contraire qui se produit. Les emplois que les jeunes trouvaient à 20 ans, maintenant c’est à 25 ans qu’ils l’obtiennent, et sans en avoir appris plus que leurs ainés ! Nous voyons ainsi fourmiller les « pseudo » Bac, Bac+2, Bac+5, etc. Je dis « pseudo » car de nombreux enseignants de classes post-Bac sont conscients du fait que le niveau des études et des étudiants baisse d’année en année ! Ce qui augmente c’est la quantité d’années d’études, pas la qualité des connaissances acquises ! En fait, beaucoup d’étudiants sont gardés au chaud (tout au moins avant les restrictions énergétiques de cette année) en post-Bac afin que les statistiques du chômage des jeunes ne montent pas trop haut ! Alors, réindustrialisons la France, remettons en marche nos centrales nucléaires et, mécaniquement, le taux d’emploi remontera.

Mais qu’inventerait alors le gouvernement pour tenter de justifier une réforme des retraites ?

5 février 2023
Ces « Malgré-Nous » dont Pap Ndiaye semble ne pas vouloir entendre parler !

Quelques parlementaires ont demandé, à notre ministre de l’Éducation Nationale, d’intégrer l'histoire des « Malgré-Nous » dans les manuels scolaires. Pap Ndiaye, prof d’Histoire, vient de leur faire une curieuse réponse : « on ne peut rien imposer à un éditeur de manuel ! »

Effectivement, les
éditeurs sont libres de présenter leurs livres comme ils l’entendent et on ne peut rien leur imposer ! Mais là n’est pas la vraie question des parlementaires ; ils demandent, en réalité, que les « Malgré-Nous » soient inclus dans les programmes d’Histoire et ça, c’est de la compétence de Pap Ndiaye ! Depuis 2013 c’est le ministre qui peut faire modifier les programmes après avis du CSP (Conseil Supérieur des Programmes). Donc, le refus de Pap Ndiaye aux députés est empreint d’une certaine ambiguïté, voire d’une certaine mauvaise foi !

En réalité, il ne semble pas vouloir se mouiller sur un sujet déjà rejeté par Najat Vallaud-Belkacem, sous la présidence de François Hollande. La ministre de l’époque avait cependant été moins tortueuse que son confrère actuel en considérant qu’il ne s’agissait que « d’un sujet d'histoire locale ».

Mais certains d’entre vous doivent se demander qui sont ces « Malgré-Nous » ?

Voici, de façon schématique, le problème : juste après la défaite française de 1940, les Allemands ont annexé l’Alsace-Moselle et ont autorisé les familles françaises évacuées au cours de la guerre, à revenir chez elles. Puis les Allemands ont proposé à leurs jeunes de s’enrôler dans l’armée allemande. Comme peu d’entre eux ont répondu à l’appel, en août 1942 leur service militaire a été rendu obligatoire et ils ont été dirigés vers le front de l’URSS. Ils se sont alors appelés les « Malgré-Nous » et, très souvent, ont été dénigrés par les Français d’après-guerre.

Le problème actuel, avec la situation de l’époque plus complexe que celle que je viens rapidement de décrire, consiste donc à savoir si, dans les programmes d’Histoire, l’Éducation Nationale consacrera un jour au moins un mot pour ces 130 000 jeunes qui font partie de l’Histoire de notre pays, que le ministre veuille en entendre parler ou pas !

29 janvier 2023
Des Inspecteurs Généraux redécouvrent ENFIN les « Maths modernes » !

Un rapport de septembre 2022 de l’Inspection Générale de l’Éducation Nationale est relatif à la « pratique de l’informatique » avant le lycée. Les termes de « Maths modernes » ou de « théorie des ensembles » enseignés dans les années 1960-1970 en primaire et secondaire n’y sont jamais mentionnés, mais leur notion y est continuellement sous-jacente !

Pour rappel, certains d’entre vous ont certainement entendu parler, de façon critique, de ces « patates » qu’alors enfants on vous faisait dessiner, et auxquelles vous ne trouviez aucun intérêt : réunion de patates, intersection de patates… Il faut dire que, comme c’est toujours le cas à l’Éducation Nationale, les enseignants et leurs inspecteurs ne sont instruits qu’après application des réformes !!! Donc, ces derniers n’avaient pas été formés et on leur demandait, grosso modo, de s’auto-former dans les livres de leurs élèves et dans quelques rares réunions pédagogiques où l’instructeur n’en savait souvent pas beaucoup plus qu’eux !

Quel lien direct y a-t-il entre pratique de l’informatique et mathématiques ? Quasiment aucun si le travail consiste uniquement à taper sur les touches d’un clavier ou à passer son doigt sur un écran tactile pour jouer ou pour effectuer des recherches dans des logiciels de données ! Mais dans le rapport en question, le problème est autre ; il est d’initier les élèves à la « pensée informatique » concept plus ou moins flou basé sur la rigueur et la logique du raisonnement pour réussir à faire solutionner un problème par un ordinateur ou programmer un robot.

En d’autres termes, et de façon plus générale, ces inspecteurs demandent que l’on apprenne aux élèves à être créatifs, rigoureux et logiques afin que ce qu’ils réussiront à faire sur un ordinateur, ils puissent le reproduire pour résoudre des exercices de mathématiques ou de technologie.

Puis, dans leur vie en société, ils sauront ainsi analyser leur environnement et pourront logiquement structurer leurs réactions avec des arguments pertinents. C’était l’une des applications indirectes des « maths modernes » redécouverts par ces inspecteurs.

Noble ambition en tout cas ! Il ne leur reste plus qu’à obtenir de l’Éducation Nationale qu’elle forme sérieusement le corps enseignant, à la logique et la rigueur du raisonnement !

Mais pour le moment le ministre Pap Ndiaye semble ne pas avoir pris note du rapport des inspecteurs généraux. En effet, alors que ces derniers demandent une coopération accrue entre enseignants de mathématiques et enseignants de technologie, afin de développer la pensée informatique, le ministre vient d’annoncer la suppression de l'heure de technologie en classe de 6ème !

Il serait sans doute utile, avec le développement de l’intelligence artificielle, que le ministère de l’Éducation Nationale s'équipe de robots l’aidant à prendre des décisions cohérentes !

22 janvier 2023
Réforme de la retraite et « pédagogie » !

Jeudi dernier, le président du COR (Conseil d’Orientation des Retraites, qui publie chaque année un rapport sur les retraites), s’est exprimé lors d’une audition devant la commission des Finances de l’Assemblée nationale. Et qu’a-t-il dit ?
« Les dépenses de retraites sont globalement stabilisées et même à très long terme [2070] » et, surtout, il a précisé que « les dépenses de retraites ne dérapent pas mais elles ne sont pas compatibles avec les objectifs de politique économique et de finances publiques du gouvernement ». Donc, d’après le président du COR, l’allongement de la durée des cotisations retraite et l’âge de départ à 64 ans ne s’imposent pas sauf si le Gouvernement veut utiliser l’argent alors dégagé pour financer autre chose que les retraites !

Ces arguments confortent bien sûr les anti-réforme actuelle. Alors, certains médias et politiciens pro-réforme clament à qui veut les entendre : « vous avez mal compris notre Gouvernement ; il a manqué de pédagogie ». Comment peut-on les croire ? Comment peut-on imaginer qu’un gouvernement n’ait pas commencé à diriger le pays sans avoir pris la précaution de s’entourer de spécialistes en communication, de spécialistes parfois si habiles à faire prendre des vessies pour des lanternes ?

Personnellement, je pense que le Gouvernement est au contraire très pédagogue et j’utilise là non pas le terme en son sens actuel qui s’interprèterait comme étant « l’art d’enseigner », mais en son sens premier, originel. En effet, comme le savent pas mal d’enseignants, le terme pédagogie est construit à partir des deux mots grecs paidos, qui signifie enfant, et gogia, qui signifie conduire, diriger. Dans la Grèce antique, paidagogia signifiait donc diriger, apprendre à des enfants !
Or, que constatons-nous aujourd’hui ? Que le Gouvernement use et abuse de la pédagogie grecque ! Et ce depuis pas mal de temps. J’ai la nette impression que, dans de nombreux domaines, il prend souvent les Français pour des enfants qu’il dirige de main de… scénariste : fais pas ci, fais pas ça !

15 janvier 2023
L’uniforme à l’école !

Le 11 janvier dernier, « Le Parisien » publiait un entretien avec l’épouse du Président de la République. Cette dernière, Madame Brigitte Macron, y disait qu’elle était favorable au port de l’uniforme à l’école ; que, personnellement, elle en avait porté un en classe, pendant 15 ans (jupette et pull, bleu-marine), et qu’elle l’avait bien vécu.

Aussitôt, de nombreux média se sont offusqués
de voir Brigitte Macron prôner le port de l’uniforme à l’école alors que, le 12 janvier, le RN proposait à l’Assemblée nationale de faire imposer l’uniforme en classe ! Et alors ? L’épouse du Président n’a-t-elle pas le droit de donner son avis sur tous les sujets de société, comme vous et moi, ou existe-t-il des thèmes politiquement interdits d’aborder ?

Personnellement, je suis pour la liberté d’expression de tout le monde ; dans le cas présent, pour la liberté de parole de l’épouse du Président, quelles que soient ses raisons. Cela ne signifie nullement que j’approuve ses choix et son argumentation ! D’ailleurs, concernant l’uniforme à l’école, je suis totalement opposée à ce qu’il soit imposé aux élèves.

Puisqu’historiquement parlant le port de l’uniforme n’a jamais été obligatoire dans l’enseignement public français, malgré les révolutions successives, pourquoi certains veulent-ils soudain l’imposer ? Leurs motivations semblent être essentiellement liées à deux sujets relatifs à la tenue vestimentaire : celui des inégalités sociales et celui du respect de la laïcité !

Concernant les inégalités sociales, les tenues vestimentaires seraient une « poudre aux yeux » intra-scolaire ne gommant rien dès la sortie des cours, bien au contraire, car n’oublions pas le proverbe « l’habit ne fait pas le moine » !

Et puisque je viens d’évoquer le moine, je passe au respect de la laïcité. II existe des textes sur les tenues vestimentaires en classe ; il suffit de vouloir les faire appliquer ! Mais tout en sachant que ceux qui écrivent ces textes s’adressent à des jeunes et ont tendance à oublier le temps où ils étaient eux-mêmes jeunes ; le temps où il suffisait que leurs parents leur disent « ne fais pas ça » pour qu’ils se précipitent à imaginer un moyen détourné et imparable pour finalement le faire !

Alors ! L’uniforme à l’école ? Libre à Brigitte Macron d’y être pour et de le faire savoir, mais personnellement ma réponse est catégoriquement non !

8 janvier 2023
Qu’est-ce qu’un « intellectuel » ?

Nos politiciens s’auto qualifient très souvent comme étant de purs « intellectuels », c’est-à-dire des personnages faisant exclusivement appel à leurs activités abstraites de l'esprit !

Partant de là, ces intellectuels ont malheureusement une nette tendance à dénigrer ceux qu’ils appellent les « manuels », ceux qui osent donc travailler avec leurs mains, leurs pieds, tout leur être physique ; comme si chaque humain n’avait pas en lui un potentiel de compétences à la fois intellectuelles et manuelles ; comme si nos jeunes devaient tous intégrer la même voie éducative !

Il y a 15 jours, j’ai d’ailleurs écrit un billet d’humeur au sujet de notre Éducation Nationale délaissant les talents artistiques de ses élèves au profit d’une médiocrité entretenue dans des classes où tous les élèves doivent subir le même programme au nom d’une soi-disant mixité sociale ! Il est vrai que, dans ce cas, les décideurs sont des intellectuels et que, comme l’a écrit le poète français Léon-Paul Fargue (1876-1947), « L'artiste contient l'intellectuel. La réciproque est rarement vraie. » ! Et, depuis des lustres, les ministres de l’Éducation Nationale sont des… intellectuels.

À l’arrivée au pouvoir de notre ministre actuel, l’an dernier, j’ai beaucoup espéré de sa part. Malheureusement j’ai l’impression qu’il semble sorti du même moule que les autres et qu’il est en train de simplement retoucher les réformettes des multiples réformettes qui l’ont précédé, juste pour nous donner l’impression qu’il pense à quelque chose, lui aussi !

Le 4 janvier dernier ne vient-il pas d’annoncer un de ses objectifs phares : faire accompagner les élèves entrant en 6ème en grande difficulté en lecture et en mathématiques en leur faisant donner… une heure hebdomadaire de renforcement ou d’approfondissement… en français ou en mathématiques !

Une heure par semaine en plus du programme normal à apprendre, n’est-ce pas un micro-emplâtre sur une jambe de bois rebutant encore plus ces jeunes face aux deux matières qu’ils semblent de fait peu apprécier ? Pendant cette heure, ne serait-il pas plus adéquat de les intéresser à quelques activités artistiques dans lesquelles on leur introduirait une once de calculs et de textes ciblés ?

Malheureusement, à la question soulevée dans mon titre, le poète Léon-Paul Fargue semble déjà y avoir répondu avec grande justesse. Quant à nos « intellectuels » au pouvoir, manqueraient-ils d’imagination ?

1er janvier 2023
En France, nous marchons la tête haute…

C’est semble-t-il un fait internationalement connu d’après certains historiens, médias et personnages politiques optimistes. Et, hier soir, notre Président de la République nous a présenté ses vœux de nouvel an allant, eux aussi, dans le même sens ! Pourtant…


…pourtant j’ai la nette impression que 2023 semble s’engager dans la courbe descendante initiée depuis de nombreuses années par notre classe politique malgré tout semble-t-il hétérogène. Énumérer ce qui fonctionne de moins en moins chez nous, c’est débiter l’équivalent des phrases d’une chanson très connue de Gaston Ouvrard (1890-1981), chanson qu’il présenta en 1932 : « J'ai beau vouloir me remonter, je souffre de tous les côtés. J'ai la rate qui se dilate, j'ai le foie qu'est pas droit, j'ai le ventre qui se rentre, j'ai les genoux qui sont mous, j'ai le fémur qu'est trop dur, j'ai les cuisses qui se raidissent, les guibolles qui flageolent, j'ai les chevilles qui se tortillent, (…) ».

De mon côté, pour paraphraser Ouvrard, je ne peux alors que dire, aujourd’hui et entre autres : « l’hôpital qui va mal, l’énergie c’est bien pis, l’éducation c’est pas bon, les transports vont pas fort, nos achats raplapla, à l’étranger c’est pas gai… »

En attendant la venue de jours meilleurs, pour reprendre mon titre je dirai, comme l’a écrit je ne sais plus qui : si nous marchons la tête haute, c’est sans doute parce que nous sommes dans la m… jusqu’au cou !

25 décembre 2022
Quand l’Éducation Nationale délaisse les talents de ses élèves !

Jeudi dernier, 22 décembre, j’ai regardé sur France 2 l’émission « Prodiges » au cours de laquelle 15 jeunes, âgés de 9 à 16 ans, nous faisaient partager, chacun, son talent de musicien ou de danseur classique ou de chanteur lyrique.
C’était un ravissement pour mes sens et je me
réjouis de l’existence des classes à horaires aménagés où des jeunes, ultra motivés par certains domaines de connaissances peuvent s’y donner à fond sans pour autant délaisser l’enseignement dit général.

Malheureusement, je ne peux pas m’empêcher de comparer ces jeunes à la multitude de ceux formatés selon les directives des décideurs de l’Éducation Nationale qui semblent se soucier des arts de haut niveau autant que de leurs premières chaussettes ! Comme si tout humain n’avait pas en lui une attirance innée pour au moins un certain type de beauté artistique. Encore faut-il lui donner la possibilité de la découvrir et de la cultiver le plus tôt et le mieux possible.

Ces décideurs doivent brosser dans le sens du poil ceux qui, actuellement, écrivent que le principe des classes à horaires aménagés pour la musique, la danse… rend difficile toute démocratisation car ces classes s’adressent à des élèves d’un bon niveau scolaire, souvent issus d’un milieu favorisé et elles risquent donc de friser l’élitisme ! Tout est dit pour ces derniers, alors que l’Éducation Nationale pourrait très bien diversifier son système et rendre accessible les arts de haut niveau à tous ceux qui y sont sensibles ! Non, elle préfère, et de loin, son collège unique pour lequel les résultats internationaux classent la France parmi les nations les plus mauvaises dans tous les domaines.

Et l’Éducation Nationale persiste et signe car c’est sans doute la raison inavouée pour laquelle le Rectorat de Paris, au nom du respect d’une soi-disant mixité sociale, vient de décider la fermeture du lycée Georges Brassens, lycée du 19e arrondissement de la capitale, spécialisé dans les arts et dans lequel les élèves suivent en parallèle deux cursus : enseignement général et enseignement de certains arts. Deux cursus en même temps ? Trop c’est trop ; fermons vite ce lycée, s’est-on certainement dit au Rectorat.

Et si l’Éducation Nationale pensait enfin à développer toutes les individualités positives plutôt que de laisser notre jeunesse cultiver la médiocrité de son système éducatif actuel ?

18 décembre 2022
Merci les « bleus », d’avoir perdu au Mondial du Foot !

En cette époque où plus rien ne fonctionne correctement en France, que voulez-vous que je dise d’autre, à notre équipe nationale de Football, à part « merci » ? Merci pour cette défaite d’aujourd’hui qui est semble-t-il une défaite honorable et qui, de surcroit, ne donnera pas à notre gouvernement l’occasion de se gargariser d’un succès mondial lui octroyant le droit de mettre la poussière sous le tapis ! Et quelle poussière !

Tous les problèmes internes touchant la santé, l’énergie, la police, la justice, l’Éducation Nationale… l’ère Macron en a hérité. Soit ! Mais pourquoi semble-t-elle les envenimer, au lieu de les résorber ?

Voici que depuis quelques jours, dans la presse, paraissent les résultats alarmants des jurys du concours de recrutement des professeurs des écoles. En résumé les futurs enseignants ne sont globalement bons ni en français ni en maths ! Il y a de quoi se poser de sérieuses questions sur l’avenir de leurs futurs élèves !

Étant recrutés à Bac+5, il y a bien sûr aussi et surtout de quoi s’interroger sur leur formation !

Et, sur ce dernier sujet, je dirai que ces profs en devenir ont subi la lente dégénérescence politicienne d’un enseignement dans lequel leurs propres profs, conscients du problème, ont été contraints d’enseigner des programmes imposés, changeant d’année en année et évoluant parfois jusqu’à l’incohérence.

Alors, que dire de plus ? Juste espérer que la défaite des « bleus » permettra de ne pas passer sous silence cette triste réalité concernant l’Éducation Nationale.

11 décembre 2022
Des élections professionnelles 2022 au-dessous de tout ?

Dimanche dernier, 4 décembre, je n’ai pas rédigé mon billet d’humeur hebdomadaire car les Fonctions Publiques étaient au cœur des élections nationales (du 1er au 8 décembre) et, vu les « problèmes » divers et variés rencontrés par des votants potentiels, causés par le ministère et quelques rectorats… je n’ai pas souhaité intervenir. Mais maintenant que les élections sont passées, je pense avoir besoin de plusieurs billets d'humeur pour me défouler !

Aujourd’hui je ne vais focaliser mon attention que sur le taux de participation aux élections nationales : 39,8 % dans les écoles publiques et 32,9 % dans les établissements d’enseignement Privé sous contrat avec l’État !

Premier point : pourquoi cette différence non négligeable ? Peut-être, notamment à cause du fait que notre ministre n’a adressé sa lettre incitant à voter qu’aux enseignants du public, délaissant les autres qu’il considère sans doute comme étant peu dignes d’intérêt !

Deuxième point : pourquoi le taux de votants a-t-il été si faible partout ? Tout le monde sait que nos Gouvernements successifs clament depuis longtemps que les syndicats sont peu représentatifs. Et ce manque de représentativité permet donc de ne pas négocier avec eux. C’est ce qu’il se passe, par exemple, pour l’actuelle réforme des retraites que le Gouvernement actuel va « présenter » aux syndicats le 15 décembre, et non négocier avec eux !

Afin d’être crédibles, les enseignants n’avaient qu’à voter ! Sans doute mais… le pouvaient-ils vu les difficultés d’accès au vote électronique imposé et la complexité des manipulations à faire devant l’ordinateur ? Un parcours tortueux que l’on peut imaginer programmé à dessein pour rebuter un grand nombre des électeurs… parmi ceux qui n’avaient pas été « oubliés » sur les listes !

De plus… mais je garderai pour une autre fois le problème des affichages électoraux souvent non existants dans les lieux de vote où ils étaient obligatoires.

En résumé provisoire, en attendant des justifications gouvernementales, nous avons assisté à des élections professionnelles 2022 peut-être bien au-dessous de tout !

27 novembre 2022
Destination « sports d’hiver » dans les ateliers ?

Avant de commencer ce billet d’humeur, je rappellerai qu’en ce qui concerne les lycées publics, l’entretien de leurs bâtiments, leur éclairage et leur chauffage, sont à la charge des Régions.

Cela étant dit, il y a quelques jours le vice-président de la Région Île-de-France a fait savoir à la presse que cette année scolaire 2022-2023, comme depuis 2017, les salles de classe seraient encore chauffées à 19°C, malgré la crise énergétique et son coût bondissant.

Dont acte ! En revanche, les gymnases ne seraient chauffés qu’à 16°C et les ateliers des lycées professionnels à uniquement 14°C, sous prétexte que, dixit le vice-président de la Région, « dans les ateliers, on est debout, on bouge, les conditions sont différentes ».

Je pense que ce vice-président n’a sans doute jamais mis les pieds dans un atelier, et je l’invite vivement à y aller très vite et même à le faire au pas de course, ce qui de surcroit le réchaufferait. En effet, personnellement j’ai rarement vu gesticuler en tous sens dans ces ateliers, sauf peut-être dans certains de danse moderne, et encore !

Alors, Monsieur le vice-président, au cours de votre visite vous constaterez que les élèves sont effectivement debout dans de nombreux ateliers, mais souvent devant une machine qu’ils pilotent et que, sauf s’il s’agit par exemple d’un four, de bouger quelque peu autour n’aura pas de chances de contrebalancer les 14°C de l’atelier ! Sans compter que, pour l’élève devant sa machine, s’agiter de trop risque de lui faire rater la pièce qu’il est en train de produire. Le prof devra-t-il alors moduler sa notation en fonction de la température des lieux et du degré de frilosité de chacun de ses élèves ou, toutes les cinq minutes, pour les réchauffer, devra-t-il leur faire effectuer un « parcours du combattant » spécialement aménagé dans un coin de l’atelier, sous quelques établis ?

Par souci inavoué d’économies, avec ses 14°C ridiculement faibles, peut-être que la Région Île-de-France (ainsi que d’autres) espère tout simplement qu’au fil du temps les élèves finiront par travailler en grosse doudoune surmontée d’une très très ample blouse et qu’en fin de compte, les 14°C deviendront quasiment un luxe et pourront être réduits peu à peu à 13°C, 12°C… 0°C donnant ainsi aux élèves l’illusion d'être partis aux sports d’hiver !


Photo SYNEP CFE-CGC.
Debout, devant sa machine à commande numérique, attend-il sereinement l'époque des sports d'hiver ?


20 novembre 2022
Jusqu’à quand va-t-on em… bêter les élèves au sujet de la « parité filles-garçons » ?

Depuis quelques années, parmi nos politiciens nous avons des obsédés du sexe qui cherchent à imposer leurs vues à nos enfants et n’ont qu’un mot à la bouche : la parité filles-garçons dans les spécialités enseignées ! Et ce n’est sans doute qu’un début, avant la parité grands-petits, gros-maigres, et j’en passe !

Tout le monde a pu constater, avec la Covid, que le Gouvernement exigeait de la population le respect de règles de plus en plus strictes ; désormais il en sera de même dans les lycées où les matières de spécialité vont faire partie de « choix » quasi imposés à nos élèves, comme l’a dit il y a quelques jours notre ministre Pap Ndiaye ! Ce dernier va utiliser des moyens contraignants afin d’arriver à des classes composées de 50% de filles dans les spécialités scientifiques où elles sont peu représentées (mathématiques…)

L’intérêt des élèves, leur plaisir d’apprendre une spécialité donnée plutôt qu’une autre, passera au second plan, face au besoin idéologique d’instaurer la parité dans tous les domaines.

Cela étant, il est possible que ce système ait un point positif pour certains élèves très motivés. Je prends l’exemple d’une classe de mathématiques pour laquelle n’ont opté que 10 filles excellentes. Parité oblige, avec ces 10 filles il ne pourra y avoir que 10 garçons, sélectionnés donc dans le troupeau qu’il y aurait eu sans parité ! Ces filles, ainsi que leurs enseignants, auront alors de grandes chances de se retrouver dans une classe aux cours bien plus stimulants et intéressants que ceux actuels souvent donnés devant un public d’une hétérogénéité navrante !

Quant aux garçons mordus de maths et refusés pour cause de parité dépassée, que vais-je leur dire ? Que notre ministre Blanquer a créé le droit au changement de genre pour les collégiens et les lycéens ; et que ce droit a été vivement plébiscité par Pap Ndiaye. Donc, je leur suggèrerai, à ces garçons, de changer officiellement de genre dans leur établissement scolaire, de s’appeler désormais Jeanne ou Louise ou Yasmina… et d’intégrer la classe de spécialité maths en tant que filles ! Sans compter qu’avec un nombre de « filles » en plus dans la classe, ils permettront à d’autres garçons, d’assister aux cours en tant que garçons !

13 novembre 2022
Une crise de recrutement qui s'accentue. A qui la faute ?

Au XIXe siècle l'État avait créé les Écoles normales de formation des maîtres. Puis ces dernières ont disparu longtemps après, en 1991, au profit des IUFM (Instituts Universitaires de Formation des Maîtres), vite remplacés
en 2013 par les ESPE (Écoles Supérieures pour le Professorat et l'Enseignement), elles-mêmes remplacées dans un délai encore plus court, en 2019, par les INSPÉ (Instituts Nationaux Supérieurs du Professorat et de l'Éducation). En 30 ans, ces changements successifs, de plus en plus rapides, avaient commencé à me faire écrire dans mes billets que si nos gouvernants avaient cherché à détruire l'Éducation Nationale, ils ne s'y seraient pas pris autrement !

Mais, pour ne pas être taxée d'adepte de certaines idées complotistes, je rectifie le tir : depuis une trentaine d'années, en matière d'Éducation Nationale, nos gouvernants successifs ne semblent pas avoir été à la hauteur !

Conséquence : les enseignants, de plus en plus mal formés (ou pas formés du tout), rencontrent des difficultés grandissantes pour appliquer des programmes qui changent, réformettes après réformettes, face à des élèves chez qui l'Institution stimule non pas le goût des études mais celui de la critique de l'Administration dont ses représentants immédiats sont les enseignants, ainsi confrontés à de trop nombreux conflits. Du coup, des profs las, voire dégoûtés, démissionnent, et les non-profs hésitent à postuler ! Cette hésitation compréhensible vient de conduire à une crise des vocations sans précédent.

Pourtant, notre ministre s'en étonne, lui qui n'a pas ménagé ses « nouveautés » ; côté profs débutants il augmentera leur paie ; côté profs non débutants, il créera de nouvelles missions afin de leur permettre une possible amélioration de leur salaire (le classique travailler plus pour gagner plus) ; et, côté élèves, mise en place du contrôle continu pour les examens et, par exemple dans la voie professionnelle, moins de cours et plus de stages. C'est étonnant que la foule ne se précipite pas pour candidater ! À tel point qu'il y a 3 jours, le ministère de l'EN vient d'annoncer que la période d'inscription aux concours de recrutement des personnels de l'Éducation serait exceptionnellement prolongée. Elle devait se clore le 18 novembre 2022 ; ce sera le 2 décembre 2022.

Est-ce pour une nouvelle incitation au recrutement que M. Pap NDIAYE prévoit l'extension de « l'éducation à la sexualité » au sein de plusieurs disciplines ? Nous en verrons l'efficacité dans quelques jours, selon l'afflux ou non de candidats de dernière minute, et je reviendrai sur ce nouveau thème ultérieurement. Ceci étant dit, à qui revient la faute de cette crise de recrutement ?

6 novembre 2022
Des « trous » dans la raquette de l’Éducation Nationale !

La semaine dernière je vous ai parlé de Mme Aude Denizot, prof de droit à l’Université du Mans qui a poussé un cri d’alerte dans son livre « Pourquoi nos étudiants ne savent-ils plus écrire ? ».

Elle se tournait bien évidemment vers les méthodes préconisées par l’Éducation Nationale, appliquées tout au long de la scolarité des jeunes, et
formant ainsi des étudiants souvent incapables d’écrire des phrases cohérentes et compréhensibles !

Ecrire des phrases compréhensibles n’est pas inné. C’est une question d’apprentissage lent et régulier. C’est à dire, par exemple, ne pas s’être habitué à n’écrire que sur des textes photocopiés et « à trous » où l’on ne doit que remplacer chaque trou par le mot qui semble le mieux convenir !

C’est de ces « trous » dont je vais aujourd’hui parler à ceux qui n’en connaîtraient pas l’utilisation préconisée par l’Éducation Nationale !

L’école « inclusive », c’est-à-dire l’école incluant en ses classes tous les élèves, quel que soit leur handicap, est une excellente initiative ; mais à condition, comme toute initiative, de ne la mettre en œuvre qu’avec des moyens adéquats et pré-réfléchis ! Ces derniers concernent, entre autres, une formation sérieuse et spécifique des enseignants confrontés aux divers types de handicaps : dyscalculie, dysorthographie, problèmes d’audition, de vision… Actuellement, sont-ils tous formés, ces enseignants ? Non !

Et pourtant, voilà que l’Éducation Nationale invite avec insistance les profs de français, ayant dans leurs classes des « dys » ou malentendants… à leur préparer des dictées à trous afin de les habituer à la dictée à trous qu’ils auront comme épreuve de Français au DNB (Brevet des Collèges) !

J’ai repris, ci-dessous, l’une de ces dictées. Elle a été donnée à certains élèves comme épreuve de DNB. Ils avaient à recopier le texte suivant en choisissant, parmi les mots entre parenthèses, celui qui convenait.
« Gaspar ne se (souvenais – souvenait) plus très bien de (ce – se) qu’il avait connu avant qu’ils arrivent ici, (a – à) Genna. Quelquefois, il pensait aux rues de la ville, avec (leur – leurs) noms bizarres, aux voitures et aux camions. La petite Khaf aimait bien qu’il (face – fasse – fassent) pour elle le bruit des autos, surtout les grosses voitures américaines qui foncent (tout – tous) droit sur la route en faisant (éclatait – éclater – éclaté) leur klaxon. »

Comment peut-on sérieusement apprendre l'orthographe de cette manière, sans la moindre nécessité de réfléchir sur le contexte puisqu'il suffit de recopier des mots même sans en connaître le sens et, en fin de compte, à chaque fois que l’on rencontre une parenthèse, de choisir « au pif » un des mots situés à l'intérieur de cette parenthèse ?

Et je comprends donc les profs de français qui se refusent à entrer dans cette triste mascarade dont le seul but semble être de donner des points pour cet examen. Ce n'est pas ainsi que je comprends une école inclusive !

Non aux dictées à trous ; des trous, il y en a déjà malheureusement assez dans la raquette de l’Éducation Nationale, et ce depuis des années !

30 octobre 2022
Combien d’étudiants savent encore écrire, lire, compter… raisonner ?

Le 17 mai 2022 paraissait un livre Essai de Aude Denizot, prof de droit à l’Université du Mans. Titre de son livre : « Pourquoi nos étudiants ne savent-ils plus écrire ? »

C’était trois jours
avant l’arrivée de M. Pap Ndiaye à la tête de l’Éducation Nationale. Ce dernier aurait dû lire cet Essai au contenu important pour tous les niveaux de notre école, mais… il semble ne pas l’avoir fait, préférant sans doute focaliser sur d’autres sujets que sur les fondamentaux pour nos jeunes : apprendre à écrire… et raisonner, bien avant d’entrer à l’Université car, alors, il est déjà trop tard pour eux.

En effet, Aude Denizot indique, entre autres, que dans son Université, des cours d’orthographe ont été régulièrement et systématiquement imposés aux étudiant de licence et que les résultats ont été très décevants : quasiment aucun progrès en dictée ! Ce sont dans les classes du primaire et du début du secondaire que l’on apprend efficacement à écrire correctement. Je viens de rajouter le qualificatif de « correctement » car, Madame Aude Denizot, a constaté que, outre l’orthographe, les étudiants écrivent de plus en plus de phrases incompréhensibles ! C’est super pour la poursuite de leurs études, pour leurs futurs emplois dans la vie active, ainsi que, plus généralement, pour leur vie sociale de tous les jours !

Quelle est la cause essentielle de cette dégradation de notre enseignement ? D’après l’auteur de ce livre, c’est tout particulièrement le « ravage de la photocopieuse » ; en d’autres termes l’usage abusif des photocopies à l’école.

Je ne vais pas insister ici sur les cours photocopiés que les élèves vont coller sur leur cahier puis survoler d’un œil distrait, sans faire ni l’effort d’écrire, ni celui de se relire ; je vais plutôt parler d’un type de photocopies qu’Aude Denizot pointe d’un doigt sévère et accusateur.

Par exemple, les profs font des tirages d’exercices et de contrôles dans lesquels ils ont écrit des textes en laissant des trous dans certaines de leurs phrases, trous que les élèves devront compléter par un mot, donc sans faire l’effort de structurer quoi que ce soit dans leur esprit. Et comme ce type d’exercice est très facile à corriger, les enseignants ont tendance à les multiplier. Il en va de même avec les QCM pour lesquels les élèvent n’ont même plus besoin d’écrire des mots et ne mettent plus que de simples croix face aux réponses qu’ils estiment être les bonnes ! Avec ce type d’apprentissage comment peuvent-ils, lorsqu’ils en ont besoin, bien structurer leurs phrases et ne pas les rendre incompréhensibles ?

Or, pour les facilités de correction qu’elles offrent, ces techniques de réponses sans phrases se sont généralisées à toutes les matières ainsi qu’à certains concours. Les efforts de structuration des idées et des phrases ont donc quasi disparu de l’école. Aussi, depuis quelques temps, les profs d’Université, tels que Aude Denizot, se demandent combien d’étudiants savent encore écrire, les meilleurs élèves compris ! Personnellement je rajouterai : et lire, et compter… et raisonner !

23 octobre 2022
Pap Ndiaye et l’enseignement privé sous contrat.

Il existe de nombreuses manières de diriger un groupe d’individus, une organisation… ; entre autres, il y a celles qui s’appuient sur la culture de l’empathie entre ses membres, ou celles qui les orientent vers l’affrontement sournois.

Fin mai dernier,
j’avais mis beaucoup d’espoir dans M. Pap Ndiaye, lorsqu’il avait été nommé ministre de l’Éducation Nationale ; ce ministère qui, années après années, déclasse le système éducatif français face à la mondialisation. Force m’est de constater qu’au cours du temps mon côté déception l’emporte sur celui de l’espoir car les méthodes du ministre semblent pencher vers le renforcement des oppositions entre individus.

Je n’insisterai pas sur son dénigrement difficilement compréhensible de la société française lors de son récent discours fait dans une université américaine. J’insisterai aujourd’hui sur son action navrante du 14 octobre 2022. Ce jour-là, il écrit uniquement aux enseignants des établissements publics, en oubliant les professeurs de l’enseignement privé sous contrat avec l’État qui, eux aussi, sont agents de l’État, sous l’autorité directe de M. Pap Ndiaye ! Mais peut-être ne s’en souvient-il pas !

Du 1er au 8 décembre 2022, il va y avoir des élections professionnelles, leur écrit-il. Elles ont lieu tous les 4 ans et ont une grande importance : « rendez-vous majeur pour le dialogue social au sein de notre ministère, comme au sein de l’ensemble des fonctions publiques », puisqu’à partir de ces scrutins en découleront la représentativité ou non de chaque syndicat ainsi que leur pourcentage. Des représentants syndicaux pourront alors « s’exprimer sur l’organisation et les missions de notre ministère ainsi que sur la politique de gestion des personnels et notamment sur les sujets de déroulement de carrière, de conditions de travail, ou encore d’égalité entre les femmes et les hommes ».

Il aurait très bien pu écrire une lettre analogue aux agents de l’État des établissements privés sous contrat ayant, eux aussi, les élections professionnelles du 1er au 8 décembre, et pour les mêmes raisons que ceux en poste dans les établissements publics. Il ne l’a pas fait.

On peut alors se demander si cet « oubli » est lié à une méconnaissance du fonctionnement de son ministère ou s’il a sciemment fait le tri entre ses personnels, tentant ainsi de rallumer la guerre ayant jadis sévi entre le public et le privé !

16 octobre 2022
Latiti et « l’autre »…

Par une requête en Conseil d’État, un certain M. B. A. a demandé l’annulation de la circulaire Blanquer du 29-9-2021, circulaire pour les personnels de l’Éducation nationale intitulée : « pour une meilleure prise en compte des questions relatives à l'identité de genre en milieu scolaire ».

Par Décision n°458403 du 28 septembre 2022, la requête de M. B. A. a été rejetée ; les élèves peuvent donc exiger sereinement de continuer à changer de prénom dans leur établissement, s’ils s’imaginent tout à coup avoir changé de genre !

Le 3 octobre 2021, j’avais fait mon billet d’humeur sur ce sujet et noté, si vous vous en souvenez, que la jeune Latiti avait soudain souhaité s’appeler Arthur. Comme son petit ami Alex n’appréciait momentanément pas de sortir avec un « garçon », il s’était alors, à son tour, déclaré transgenre sous le prénom de Léa !

Mais, l’an dernier, Latiti (Arthur) n’avait pas apprécié qu’on la désigne sous le terme de « garçon ». Heureusement, cette année, avec l’évolution de certains documents administratifs dans lesquels des non-humoristes ont jugé utile de rajouter la case « autre » aux cases « masculin » et « féminin », Arthur (redevenu Latiti entre temps), en a profité pour se faire qualifier de « autre ». Cependant, il n’est pas certain qu’elle ne change pas d’avis très vite car « autre » est trop vague, trop flou, sans caractères sociaux précis et, de surcroit, de genre… grammaticalement indéfini !

9 octobre 2022
La « Greta Thunberg » de l’Éducation Nationale ?

Ces derniers jours, j’ai rencontré Latiti. Vous vous souvenez sans doute que, dans mes billets d’humeur, je parle parfois de cette élève un peu rebelle chez qui l’actualité semblait souvent stimuler l’imagination.

Cette fois, toute surexcitée, elle m’a fait immédiatement part de sa dernière idée relative aux énormes économies d’énergie qu’elle venait d’entrevoir pour son établissement scolaire inévitablement confronté au retour en force de la Covid, dixit le corps médical et le Gouvernement !

« Environ dix minutes toutes les heures, me dit-elle, on va de nouveau nous imposer d’ouvrir en grand les fenêtres des salles de classe afin d’en renouveler l’atmosphère ! Mais, comme dehors il va faire de plus en plus froid, l’administration va devoir mettre à fond le chauffage central pour que nous ne gelions pas ! Quel gâchis d’énergie ! Comment ne pas faire grincer des dents les vrais écologistes que nous sommes avec certaines de mes copines… et copains ? »

Comme j’abondais dans son sens, Latiti poursuit : « Cette année, notre ministre a augmenté nos heures de sport. Je vais donc proposer, pendant que les fenêtres seront ouvertes, que chaque élève agite un grand chiffon ou un gros éventail afin de vite pousser l’air et les virus vers l’extérieur. En gesticulant, on pratiquera ainsi du sport, on ne sera pas transi de froid et, en plus, on aura besoin de moins de 10 minutes pour bien aérer ! Bénéfices énergétiques à tous les niveaux, pour aider à sauver la planète ! Je me vois déjà la « Greta Thunberg » de l’Éducation Nationale ! »

Latiti partie, j’ai bien évidemment repensé à sa ferveur écologiste ainsi qu’à l’idée dont elle venait de me brosser les vertus. Et, tout à coup, je me suis dit : mais, au fait, lorsqu’il y a quelques mois notre ministre, Pap Ndiaye, a publié qu’il avait saisi le CSP (Conseil Supérieur des Programmes) « pour que les disciplines intègrent plus fortement les thématiques du réchauffement climatique et de l’environnement », peut-être, en son for intérieur, souhaitait-il que certains élèves et enseignants réagissent comme vient de le faire Latiti !

3 octobre 2022
Comment peut-on encore faire confiance aux publications officielles en ligne des ministères ?

Le BO de l’Éducation Nationale est un Bulletin Officiel comme le sont les BO des autres ministères, de même que le JO est le Journal Officiel de la République Française.
Toutes ces publications (j’insiste sur la notion d’« officiel ») de l'État diffusent les textes de loi, les décrets, les notes de service… afin que l’on puisse en prendre connaissance, les appliquer chacun dans son domaine et s’y référer en cas de conflit avec des tiers ou son administration.

Où en venir avec cette introduction ? Attendez la suite, ce serait cocasse si ce n’était pas inconcevable !

Eh bien, il se trouve que, dans le BO de l’Éducation Nationale du vendredi 30 septembre 2022, il y avait, ce jour-là, une note de service attendue avec impatience par les enseignants des classes de Terminale au sujet de l'enseignement à dispenser aux élèves passant les épreuves de spécialité du Bac en mars 2023 ! Il était d’autant plus urgent que cette note soit publiée que les cours avaient commencé depuis un mois et que des profs risquaient de devoir modifier certains de leurs cours, sur le champ ! J’en ai d’ailleurs parlé dans mon billet d’humeur de la semaine dernière.

Certains de ces enseignants ont aussitôt lu cette note et ont adapté leurs cours pendant le week-end puis… ceux qui, par hasard, ont reconsulté en ligne le même BO, le lundi, se sont aperçus qu’entre le vendredi 30 septembre et le lundi 3 octobre le ministère avait en catimini réécrit son BO et modifié cette note de service. Ni vu ni connu ! Faire cette modification, en douce, sur un document officiel, n’a semble-t-il gêné aucun responsable ni politique ni administratif, Pap Ndiaye en tête !

Toute modification, transformation… nécessite, de la part du ministère, qu’il fasse officiellement une publication rectificative, ce qui laisse des traces de telle sorte qu’en cherchant sur Internet on trouve les deux versions du texte (nouvelle et ancienne). Maintenant, je découvre qu’au moins un ministère se permet, sans vergogne, de modifier un document officiel en effaçant toute trace de l’ancien.

Dans le cas présent, si un enseignant, critiqué par son inspecteur, lui disait un jour : « c’est dans le BO du 30 septembre 2022 », ce dernier risquerait de lui répondre : « désolé ! Cherchez sur Internet ; vous constaterez que vous avez mal lu ! ».

Dans de telles conditions, comment peut-on encore faire confiance aux publications officielles en ligne des ministères ?

25 septembre 2022
Pap Ndiaye s’est-il trompé de siècle ?

Les faits : le 22 septembre, donc il y a seulement 3 jours, notre ministre de l’Éducation Nationale et de la jeunesse, adressait une lettre aux élèves des classes de terminale générale et technologique. Dans cette lettre il leur disait que,
« pour que les épreuves terminales de spécialité puissent être prises en compte dans le cadre de vos dossiers d’admission pour les formations de l’enseignement supérieur, il est nécessaire que celles-ci puissent être anticipées dans l’année. Elles se tiendront donc entre le 20 et le 22 mars prochains. »

Pourquoi pas, pourrait-on se dire de prime abord. Mais lisons une partie de la suite de cette lettre : « j’ai décidé de manière pérenne de resserrer les programmes d’examen des épreuves de spécialité. Vos professeurs auront connaissance dès la semaine prochaine des modifications apportées » aux thèmes sur lesquels vous pourrez être interrogés en mars prochain !

Ce que semble oublier notre ministre, c’est que les enseignants de terminale ont déjà programmé leur progression durant l’été, même si certains pensent qu’ils passent toutes leurs vacances à se dorer la pilule ! Donc, toute modification dans les programmes d’examen aurait dû leur être annoncée avant la fin de l’année scolaire 2021-2022 !

De plus, ces jours-ci de septembre, ces enseignants ont déjà largement entamé certaines parties de leurs cours. Et ces dernières risquent de ne plus être utiles aux élèves pour leurs épreuves terminales de mars. Donc, pour une année d’examen, perte globale d’un temps précieux de travail ainsi que perte de cohésion pédagogique à la suite de la modification nécessaire de la progression !

En lisant cette lettre, on a l’impression que, pour son auteur, un simple claquement de doigts ministériels soit suffisant pour permettre aux enseignants de modifier quasi instantanément, en « quelques jours », leur progression !

Je dis « quelques jours » car, comme nous ne sommes pas encore au 1er octobre, peut-être que notre ministre a confondu 2022 avec de nombreuses années du XXe siècle au cours desquelles le début de l’année scolaire commençait en octobre ! En tant que novice au ministère de l’Éducation Nationale, il se serait alors trompé de siècle et aurait supposé qu’il restât encore quelques jours aux enseignants pour rectifier leur progression avant leur premier cours de rentrée !

18 septembre 2022
Traditions, traditions… Monsieur le ministre !

Faisant suite au décès de la Reine Elisabeth II, en ce moment nous assistons très longuement, outre-Manche, au déploiement d’une ancienne tradition impériale qui, d’après la plupart des médias français, a ému une majorité de Français regrettant l’absence de traditions nationales fortes dans l’Hexagone.

Cette remarque m’a tout de suite fait penser
au DNB (Diplôme National du Brevet) et au baccalauréat ! Avez-vous vu une remise officielle SYSTÉMATIQUE de ces diplômes dans tous les collèges et lycées ? Avant les vacances d’été, sur les écrans de télé on voit des élèves fiévreux et impatients, scruter attentivement des listes de résultats placardées sur les grilles de leur établissement puis éclater de joie, ou pas, et s’en retourner d’où ils venaient ! La remise du diplôme ? Parfois on leur a dit d’aller le chercher trois mois plus tard, au secrétariat de leur établissement d’origine. Point barre ! J’oubliais : depuis peu ils n’ont même plus besoin de se déplacer ; ils peuvent le charger depuis un site ministériel Internet !

Pourtant, dans sa note de service n°2016-090 du 22-6-2016 (BO n°25) destinée aux établissements publics et privés sous contrat avec l’État, notre ministre de l’époque, Najat Vallaud-Belkacem, avait instauré et normalisé entre autres « la cérémonie républicaine de remise du diplôme national du brevet » ; une cérémonie avec élus locaux, personnels de direction, anciens enseignants des élèves diplômés… bref, quelque chose de grandiose qui pouvait ainsi marquer non seulement l’esprit des lauréats mais aussi celui des élèves encore en cours de formation.

Pour une fois, je salue l’une des initiatives de cette ministre renouant avec les ex traditionnelles remises de prix de fin d’année !

Et qu’en résulte-t-il ? En entendez-vous parler avec insistance dans les médias ? Tout semble bon pour y souscrire mollement, voire pas du tout, sous divers prétextes : Covid, manque de moyens, manque de temps, manque de participants diplômés… Je pense surtout à un manque de volonté politique au niveau des institutions car cette cérémonie se déroule avec faste dans de nombreux établissement français… situés à l’étranger et dans quelques établissements de l’Hexagone alors qu’il s’agit pour le DNB du premier diplôme décerné aux élèves et pour le Bac du premier grade universitaire, ce qui, théoriquement, n’est pas rien !

Au ministère de l’Éducation Nationale, quelle est la raison de ce désintérêt apparent pour une mise en place effective et systématique de ce type de cérémonie ? Est-ce pour ne pas déplaire à la frange de ceux n’ayant pas obtenu le diplôme ? Est-ce que, faisant suite aux piètres résultats des réformes qui se succèdent depuis des années, nos ministres ont de plus en plus honte de la médiocrité grandissante de ces diplômes imposant à certains d’aller ensuite poursuivre leurs études supérieures à l’étranger ?

La question reste ouverte, Monsieur le ministre !

11 septembre 2022
De l’antisyndicalisme à l’état pur facile à faire avaler !

À mon retour de vacances, la petite souris est venue me rendre visite.
Elle était super excitée par la réunion entre chefs d’établissement à laquelle elle avait assisté, tapie dans son trou.
Voici, en résumé, une conversation que la petite souris aurait entendue lors d’un aparté entre 3 des participants :

A : Alors, chers collègues, depuis la dernière fois, où en êtes-vous au sujet de l’impact de certains syndicats sur votre personnel ?
B : Chez moi, les revendications sont à la baisse depuis que j’ai fait mettre le panneau syndical dans le couloir obscur du sous-sol quelque peu humide de mon établissement, près des locaux techniques, sous prétexte qu’il soit ainsi plus facilement accessible au personnel d’entretien. Avant, il était en salle des profs et au moindre nouvel affichage syndical tout le monde se regroupait devant le panneau pour en discuter. Maintenant, il n’y a plus que les mordus qui, par nécessité, descendent individuellement au sous-sol, sous un éclairage à minuterie que j’ai réduit à dessein. Ces mordus râlent, bien sûr, mais pour l’instant l’effet de groupe a nettement régressé !
C : Bonne idée, collègue ! Moi j’avais tout simplement supprimé le panneau, mais je me suis fait remonter les bretelles par l’Inspection du Travail et j’ai dû vite fait le remettre en place !

A : Si je vous comprends bien, vous n’avez pas encore trouvé la solution faisant consensus ! Eh bien celle que j’ai mise en place, moi, va sans doute vous étonner ; son efficacité m’a moi-même surpris ! Par les temps qui courent, j’ai choisi une solution « écologique » !
B : Écologique ?
A : Vous avez pu constater qu’avec la Covid, au nom de la solidarité sanitaire le gouvernement avait parfois fait faire n’importe quoi au peuple consentant. Maintenant que la Covid semble s’estomper, c’est au nom de la solidarité écologique qu’il s’apprête à lui faire faire un tas de trucs dont certains sont sans réels impacts sur le climat. C’est la méthode que j’ai adoptée, il y a quelques mois, un peu avant l’heure gouvernementale !
C et B : ?

A : J’ai laissé tous les panneaux d’affichage où ils étaient, bien à la vue de tout le monde, mais vides. Puis j’ai fait une réunion pour annoncer que tous les affichages, y compris ceux des élus au CSE et syndicats, ne seraient désormais accessibles par tous que via notre intranet mis en place. Et j'ai bien évidemment ajouté que cette nouvelle procédure technologique nous permettrait d’œuvrer pour la préservation de notre planète, car les feuilles de papier affichées n’étaient pas du tout écologiques !
C : Et ils t’ont cru et n’ont rien dit ?
A : Bien sûr puisque c’est au nom de la sauvegarde de la Terre ! Et depuis, mes panneaux vides n’incitent plus à la discussion syndicale !

Attristée, la petite souris conclut : « L’écologie, quand elle vous tient, elle peut tout vous faire avaler ! »

4 septembre 2022
Nouveauté 2022-2023 : découverte de métiers en classe de 5ème.

Au cours de cette année scolaire qui vient de débuter, les collèges qui le souhaitent vont pouvoir faire découvrir des métiers à leurs élèves de 5ème, découvertes qui, d’après la circulaire de rentrée signée par notre ministre, « pourront prendre la forme de visites d'entreprises, de mini-stages, de rencontres avec des professionnels de différents secteurs d'activité (…) »

Il s’agit là d’une
initiative qui me satisfait d’autant plus que le SYNEP CFE-CGC la proposait déjà lorsque j’en étais la présidente ; avec même une découverte des métiers dès la 6ème ! Car il me parait indispensable, pour la construction intellectuelle de chaque élève, qu’il puisse se faire une idée concrète des différentes composantes de la société.

Mais, ce qui me gêne énormément dans cette circulaire, c’est que notre ministre ait titré le paragraphe relatif à la découverte des métiers avec la phrase : « L'orientation comme facteur d'égalité des chances. » Sous-entend-il que faire découvrir des métiers aux élèves, c’est les orienter ?
NON ! C’est uniquement leur ouvrir l’esprit, comme, normalement, chaque fois qu’on leur fait cours, et ne pas avoir en arrière-pensée de ne faire découvrir, par exemple, que les métiers sous tension !

29 août 2022
Manque de profs ? Quelle super chance !

J’ai visionné un reportage filmé en caméra cachée par une journaliste qui postulait un emploi de contractuelle pour enseigner en classe du primaire. La personne menant l'entretien filmé lui annonce soudain, sérieusement : « C’est une chance d’être en sous-effectif. Ça permet à des gens de voir aussi si ça leur plait. »

L’Éducation Nationale aurait-elle donc
formé sciemment insuffisamment de professeurs dans l’espoir de donner une chance, à certains chômeurs, de venir tester le métier, de but en blanc ? Peut-être à faible coût pour l’Éducation Nationale ; peut-être pour avoir le plaisir de leur demander, après quelques jours ou quelques mois de service et au cours d’un éventuel entretien : « Alors, avez-vous apprécié ce temps passé devant les élèves après quatre jours de formation ? Question subsidiaire : ont-ils pu apprendre sérieusement quelque chose avec vous ? Excusez-moi, je retire la question car avec quatre jours de formation vous avez du mal à pouvoir en juger ! »

Comme chacun d’entre nous a pu l’entendre dans les médias, il parait que l’on manque de soignants dans les hôpitaux. Est-ce le même objectif poursuivi par nos gouvernants pour la santé que pour l’enseignement ? Là, les nouvelles embauches sont-elles, elles aussi, faites sur la base d’un simple appel au peuple ayant peut-être déjà joué à Docteur Maboul et après quatre jours de formation ? Super chance… sauf pour les malades, tout comme dans l’enseignement : super chance sauf pour les élèves !

21 août 2022
Rodéos sauvages urbains. Que faire ?

On en a tous entendu parler dans les journaux télévisés, sur les ondes et lu dans la presse avec cette problématique récurrente : comment mettre sérieusement fin à ces rodéos sauvages ?

Cette semaine, un politicien est venu dire qu’il avait une solution (ou peut-être même LA solution) permettant à cette jeunesse mordue de motos de continuer à pratiquer son loisir favori tout en évitant de mobiliser certaines rues : construire des circuits spécialement aménagés en périphérie des agglomérations concernées par les rodéos sauvages !

Quel rapport avec
l’Éducation Nationale, me direz-vous ? Eh bien le voici.

Lorsque ma fille était au Lycée, il y avait des graffitis un peu partout dans les couloirs de son établissement. Et comme, d’un seul coup, leur nombre s’est mis à augmenter significativement, la proviseur (le document « word » sur lequel j’écris me propose le mot que je ne trouve pas super de « proviseuse » ; la connaitrait-il ?) a réuni les délégués des élèves. Ma fille en faisait partie ; raison pour laquelle je sais donc ce qu’il s’est alors passé au cours de la réunion.

Visiblement, la chef d’établissement voulant éviter toute critique et tout problème, leur dit alors en substance : « Afin que ceux qui le souhaitent puissent exercer leur art en toute liberté, mais sans dégrader les murs de l’établissement, je vais vous faire construire un « mur à tags ». Qu’en pensez-vous ? ».

Et l’un des délégués a alors répondu : « Mais Madame, ceux qui taguent les murs le font pour braver l’interdit. Donc à quoi servirait ce mur autorisé ? »

Le mur a tout de même été construit, utilisé surtout pour les projets officiels d’art plastique et les graffitis… ont continué à proliférer sur les murs des classes et des couloirs.

Il en serait de même pour les circuits spéciaux pour rodéos.

Conclusion : il y a des textes officiels, par exemple le code de la route pour les rodéos ; que l’État chargé de les faire respecter les fasse respecter ou alors, qu’il les fasse modifier en conséquence ! Et ceci dans tous les domaines, Éducation Nationale comprise, bien sûr !

14 août 2022
Personnels de l’Éducation Nationale : à la rentrée, votre ministre devrait s’occuper de vous !

C’est bientôt la rentrée scolaire et, si des profs ont la peur qui commence déjà à leur titiller les boyaux à propos de certaines de leurs très prochaines relations avec les élèves, leurs parents et l’Administration, le ministre de l’Éducation Nationale, Monsieur Pap Ndiaye, a écrit une « circulaire de rentrée ». Cette circulaire fourmille de
« doit » et « doivent » ; j’en ai compté 31 sur les 7 pages publiées ! Le tout est de savoir qui « doit » et sous quelles conditions et contraintes.

Dans certains paragraphes il n’y a aucune ambiguïté. Par exemple :
« (…) la pratique régulière de l'activité sportive par nos élèves est une condition de leur bonne santé, du dépassement de soi et de la cohésion de groupe. L'éducation physique et sportive en constitue l'élément fondamental. Elle doit pouvoir être complétée par une activité physique régulière. Ainsi les trente minutes d'activité physique quotidienne seront généralisées à compter de la rentrée dans toutes les écoles de France (…) ».
Ici, les choses sont claires ; dès la rentrée les 30 minutes seront généralisées dans toutes les écoles.

Dans d’autres paragraphes, ceux concernant entre autres les problèmes de discipline, les écrits sont malheureusement moins nets :
« Aucune atteinte à la laïcité et aux valeurs de la République ne sera acceptée. Nos personnels doivent être assurés qu'ils seront soutenus et protégés par l'institution face à toutes les tentatives d'intimidation ou de menaces. Les atteintes à la laïcité feront l'objet d'une communication nationale désormais mensuelle. Dans les académies où ces faits sont plus nombreux, les équipes valeurs de la République seront renforcées et départementalisées. ».
Et alors ? Là, ce soutien et cette protection des personnels seront-ils réels… ou dans la continuité de ce qu’il se passe à l’Éducation Nationale, depuis des années ? Afin qu’il soit aussi clair que pour l’éducation physique et sportive, j’aurais préféré qu’à la place de « Nos personnels doivent être assurés qu’ils seront soutenus et protégés par l'institution… » le ministre ait écrit par exemple et simplement : « Nos personnels seront soutenus et protégés par l’institution… ». Mais peut-être qu’alors, il se serait un peu trop avancé !

Dans le cas présent, je crains donc que les personnels ne soient pas plus rassurés que lors des rentrées précédentes.

7 août 2022
Collèges : de nouveaux débats officiels en perspective !

Mardi dernier, notre ministre, M. Pap Ndiaye, a été auditionné pour la première fois par la commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale. Il a bien évidemment été interrogé sur de nombreux points car, depuis quelques temps, les points litigieux ne manquent pas !

Je me suis particulièrement intéressée aux futurs débats qui vont être initiés dans les établissements scolaires à partir d’octobre prochain. Ce ne seront pas des débats entre enseignants et parents d’élèves ou élèves, ni même des débats entre enseignants et personnel du ministère (inspecteurs…), mais ces débats seront dans les établissements scolaires, entre les personnels et les parlementaires et élus locaux qui le voudront bien pour, dixit le ministre, « imaginer un projet d’établissement, un nouveau projet pédagogique, qui s’établira avec notre soutien, et un ensemble de programmes et de propositions que nous serons amenés à établir ».

C’est beau, ça fait démocratique, ça fait ouvert à la base enseignante, mais… c’est sans doute très démagogique, à l’image des réunions sans suites initiées par M. Emmanuel Macron après la crise des gilets-jaunes.

Et, pour me recentrer sur le domaine de l’enseignement, je rajouterai que ces réunions risquent d’être comme celles créées par M. François Bayrou, en début d’année 1994, alors qu’il était ministre de l’Éducation Nationale. Les enseignants de l’époque avaient bien eu, dans leurs établissements, une série de réunions sur la réforme du collège ; mais ensuite le ministre n’avait semble-t-il tenu compte que de ses propres objectifs ; à tel point que Le Monde écrivait par exemple en mai 1997 : « La réforme du collège se heurte à l'indifférence ou à la résistance du corps enseignant. Dans un rapport remis au ministre François Bayrou, l'inspection générale de l'éducation nationale note sévèrement la réforme du collège, progressivement appliquée depuis 1994. Outre le manque d'informations des établissements, cette étude souligne un manque de perspective inquiétant des enseignants. Seul point positif : la mise en place des études dirigées en classe de sixième, levier possible d'un vrai changement. »

Alors, M. Pap Ndiaye fera-t-il au moins aussi bien que M. François Bayrou ?

31 juillet 2022
Quand la petite souris me parle de chiens à l’école.

Dernièrement, dans la presse spécialisée sur l’enseignement, on a fait état d’une expérimentation de « médiation » canine dans un collège gardois où une prof de SVT (Sciences de la Vie et de la Terre) et une CPE (Conseillère principale d'éducation) assurent leur travail, chacune accompagnée par un chien. D’après leur hiérarchie, les élèves participeraient mieux à la vie de l’établissement et auraient moins de punitions qu’auparavant ; de son côté, le personnel ainsi accompagné affirmerait que sa vie professionnelle est plus sereine et plus épanouie qu’avant.


Comme la petite souris, qui vient me retrouver de temps à autres pour me confier ce qu’elle a vu et entendu autour d’elle, passait par là, je lui parle de ces chiens médiateurs que les élèves adorent parait-il caresser et qui semblent jouer un rôle pédagogique non négligeable.

Cette petite souris était au courant de la situation et me répond alors : « Avec l’ensauvagement de votre société, les enseignants se trouvent parfois dans des situations ambiguës face à quelques élèves et parents et craignent alors qu’ils s’en prennent à leur intégrité physique. Comme votre hiérarchie feint souvent de ne rien vouloir voir, de quels moyens légaux de défense disposez-vous ? »

Comme je haussais les épaules en guise d’impuissance, la petite souris poursuit : « Depuis des années, en Allemagne, dans des classes, il y a un chien qui amuse tout le monde et joue donc un rôle pédagogique auprès des élèves, comme le font par exemple lapins, poissons rouges ou hamsters, dans certaines classes primaires en France. »

« Mais, poursuit la petite souris, un chien, en parallèle avec son rôle d’amuseur d’élèves, est pour son maître une arme de dissuasion plus efficace qu’un poisson rouge ! Il paraitrait donc, d’après ce que m’ont raconté des copines, qu’à l’Éducation Nationale l’idée d’employer des chiens semble faire son chemin… bien sûr sous couvert de pédagogie. En y réfléchissant bien, le concept ne coûte rien à l’Administration ; moins de problèmes à régler avec certains élèves et parents puisque la brave bête a tout résolu seule ; donc moins de soutiens psychologiques au personnel et moins de circulaires ou de décrets politiquement ambigus à publier à propos de la discipline… juste quelques croquettes pour un chien pédagogue transportant par exemple entre ses mâchoires des questions de cours aux élèves qui en demandent ! »

Puis, devant mon air dubitatif, la petite souris précise avec un sourire ironique : « D’après toi, pourquoi les chiens d’expérimentation dont tu m’as parlé tout à l’heure ont-ils été officiellement qualifiés de « médiateurs » et non pas, par exemple, d’assistants pédagogiques ? »

La discussion s’est arrêtée là car la petite souris était attendue ailleurs !

En fait, dans le cas présent, sous couvert de pédagogie, le ministère de l’Éducation Nationale n’est-il pas en train de chercher à décentraliser ses responsabilités de protection de ses agents publics en expérimentant l’éventuelle mise en place d’une « milice » canine ?

24 juillet 2022
Quand notre ministre, Pap Ndiaye, fait du Coluche !

Lorsqu’il y a quelques semaines j’ai parlé de l’entretien qu’avait eu notre nouveau ministre de l’Éducation Nationale avec Le Parisien (le 25 juin), j’ai focalisé sur le sujet de la rémunération des enseignants ; sujet phare s’il en est car les politiciens de tous bords avaient mis sur la table le problème du pouvoir d’achat en voie de déliquescence.

Or de nombreux sujets avaient été abordés par M. Pap Ndiaye. L’un d’entre eux
me revient d’autant plus en mémoire que nous sommes en pleine période de canicule. Le ministre avait, en effet, évoqué la question de l’environnement en rappelant qu’il y a « un gros sujet sur les bâtiments scolaires, mal équipés pour résister aux vagues de chaleur ». Il aurait d’ailleurs pu ajouter que ces mêmes bâtiments étaient tout aussi mal équipés pour résister aux périodes de froid ! Puis il avait alors précisé que « les collectivités locales sont chargées du bâti scolaire mais l’État peut être une force d’impulsion ».

C’est exact ; rendons à César ce qui appartient à César : ce sont bien les collectivités locales qui ont en charge les bâtiments scolaires et non le ministère. Aussi, de lire que Pap Ndiaye, du haut de son siège centralisé, s’intéressait enfin à ce gros sujet local impactant très souvent la tenue de nombreux cours, m’a fait chaud au cœur ! Mais je n’avais pas encore lu la suite…

Quelle force d’impulsion pouvait donc utiliser l’État ? Débloquer des crédits pour isoler les classes ? Imposer des normes draconiennes ? En fait, je me demande comment les gouvernements précédents n’ont pas songé plus tôt à la solution de notre ministre qui ajoutait alors qu’il allait agir sur les contenus pédagogiques et qu’il avait saisi le CSP (Conseil Supérieur des Programmes) « pour que les disciplines intègrent plus fortement les thématiques du réchauffement climatique et de l’environnement. »

C’est ainsi que les enseignants, les élèves et leurs parents intègreront sans doute mieux le fait que, malheureusement, lorsqu’il fait plus chaud, on a plus chaud et lorsqu’il fait plus froid on a plus froid !

Et comme disait Coluche : « Si vous avez besoin de quelque chose, appelez-moi. Je vous dirai comment vous en passer. »


17 juillet 2022
Le journal Le Monde claironne-t-il sérieusement « vive le Bac Blanquer », ou passe-t-il la brosse à reluire ?

Le 11 juillet dernier, Le Monde rédigeait un éditorial au titre percutant intitulé « Le bac est mort, vive le bac ! », en commençant par fustiger ceux qui constatent que d’année en année « le bac ne vaut plus rien ». Et Le Monde, certainement par pure démagogie, fait dire à ceux qui font ce triste constat, que c’est à cause de la démocratisation des études secondaires.


Dans une société où tout tend à se démocratiser, en passant du golf à la conduite, cela ne signifie pas pour autant que le permis ne vaut plus rien ou alors, selon la locution populaire, qu'il a « été obtenu dans une pochette surprise » !

En réalité, si le taux de réussite au Bac progresse, ce n’est pas le fait de la « démocratisation » du collège et du lycée mais à cause de l’indigence croissante des programmes et des manipulations de notes qui mènent à ce diplôme ; indigence que j’ai maintes fois pointée du doigt en précisant que l’État semblait avoir peu à peu transformé les établissements scolaires en lieux de garderie (dès l’âge de 3 ans depuis peu) !

Ensuite, dans son éditorial, Le Monde en vient au nouveau Bac, celui de 2020, le Bac Blanquer ; vive lui, se récrie le journaliste, car ses principales innovations « enseignement de spécialités, contrôle continu, grand oral, etc. doivent permettre de mieux articuler le lycée et l’université et de réduire les échecs en premier cycle. ». N’est-il pas un peu prématuré que de donner de telles vertus à un Bac qui, à cause de la Covid, n’existe que péniblement depuis cette année ?

Pourquoi tant de flatterie ? Peut-être pour passer la brosse à reluire au Président Macron car, pour le journaliste, dans trois jours (le 14 juillet) l’ancien ministre de l’Éducation Nationale sera promu officiellement dans l’ordre national de la Légion d’Honneur !

10 juillet 2022
Manque de profs ? Qu’à cela ne tienne nous dit le ministre, M. Pap NDIAYE !

Lors de sa prise de fonction, j’ai souhaité la bienvenue à M. Pap NDIAYE, au ministère de « l'Éducation Nationale et de la Jeunesse » ; car j’avais osé espérer qu’il chercherait à donner à notre jeunesse un enseignement digne ce de nom ; j’avais espéré…

En fait, je l’espérais sans y croire car le petit groupe des dirigeants occultes qui s’enracine depuis quelques décennies (voir l’un de mes derniers billets d’humeur), tient certainement à transformer la France à sa manière, en faisant en sorte que sa population soit instruite à minima ! C’est tout au moins ce qui s’est accentué avec F. Hollande et son élève E. Macron : orienter l'Éducation Nationale vers un service public converti en une gigantesque garderie d’enfants !

Dans ce contexte, comme pour des raisons évidentes de sécurité il est indispensable que les élèves ne restent jamais seuls, qui va combler le manque actuel de plusieurs milliers de profs ? des surveillants feront l’affaire !

On va donc recruter des personnels que l’on appellera profs pour ne pas affoler les familles ! On les « formera » ou « formatera » sans doute en leur répétant deux ou trois bricoles du type : « ne traumatisez pas vos élèves ; prenez la peine de discuter de tout et de rien avec eux ; dites-leur qu’ils sont tous super … ». Et vu ce que l’on attend de ces « enseignants », quelques vagues conseils sur leurs matières à « enseigner » ne seront même pas indispensables à donner ! Une petite demi-heure d’entretien avant embauche sera bien suffisante !

C’est ce qu’avait déjà fait M. F. Hollande en son temps, et c’est ce que va faire M. Pap NDIAYE, pour la rentrée de septembre prochain, avec tout de même un petit « plus » annoncé il y a quelques jours pour son recrutement massif de nouveaux « profs » : la mise en place d’une « ligne d'assistance » pour les aider dans leur travail quotidien ! Et lorsque la « ligne d’assistance » sera saturée, le ministre nous dira sans doute qu’elle a été la cible d’une attaque informatique russe ou chinoise !

Le temps passe, les gouvernements changent, leurs membres changent mais… rien ne change !

3 juillet 2022
Notre ministre, Pap NDIAYE, pense-t-il s’inspirer de Saint Matthieu ?

Au cours d’entretiens accordés à plusieurs médias, notre nouveau ministre de l’Éducation nationale a annoncé qu’il allait créer un choc d’attractivité du métier d’enseignant, métier qui pour plusieurs raisons n’attire plus grand monde depuis pas mal d’années ! À cet effet, le ministre allait donc consacrer un effort particulier et significatif à la hausse des rémunérations de ces enseignants.

Au Parisien, le 25 juin dernier, il chiffrait même cette hausse
« non conditionnée qui s'appliquera à tous les enseignants, y compris pour les débutants, pour qui le salaire de départ sera au-dessus de 2000 € net dès 2023 » !

Certains non-enseignants ne savent sans doute pas qu’à l’heure actuelle, pour atteindre cette barre des 2000 € net par mois, il faut environ 10 ans d’ancienneté aux professeurs des écoles, aux professeurs des lycées professionnels, aux professeurs certifiés du secondaire… et environ 4 ans aux professeurs agrégés. Maintenant si je regarde du côté des nombreux enseignants maitres auxiliaires, ils n’y arrivent jamais, même après 20 ans d’ancienneté !

Ces précisions étant rappelées, je reviens à l’objectif annoncé par Pap NDIAYE : « pour les débutants, salaire de départ au-dessus de 2000 € net dès 2023 » ! Ce sera super… mais seulement pour eux ! Pour les autres, ceux aux nombreuses années d’ancienneté et dont la rémunération est encore loin d’atteindre cette somme, quelles augmentations auront-ils ? En effet, de simples calculs montrent que passer tous les enseignants à plus de 2000 € net par mois aurait un coût de plusieurs milliards pour l’État, alors que rémunérer à ce tarif uniquement les nouveaux entrants dont l’Éducation nationale a un besoin urgent est budgétairement très envisageable !

C’est peut-être uniquement cette dernière solution que sous-entendait donc Pap NDIAYE en s’exprimant devant les journalistes. Sans doute s’inspirait-il alors de l’Évangile de Jésus-Christ selon Saint Matthieu (20,1-16).

Si vous ne connaissez pas cet Évangile, je vais tenter de le résumer en quelques phrases : au petit matin, le maître d’un domaine embauche des ouvriers pour sa vigne. Il se met d’accord avec eux sur le salaire de la journée : un denier. Dans l’après-midi il en embauche d’autres qui n’avaient malheureusement pas encore trouvé de travail faute d’employeurs. En fin de journée, il donne un denier à chacun ! Les premiers embauchés récriminent alors : c’est injuste ! Et le maître leurs répond : « Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi. N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ? Prends ce qui te revient, et va-t’en. Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi. N’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ? Ou alors ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ? »

Ainsi, Pap NDIAYE pense peut-être dire la même chose aux enseignants déjà en poste et qui continueraient à être payés moins de 2000 € net par mois ! Cependant, le ministre oublierait alors plusieurs points importants de cet Évangile : d’une part les derniers embauchés étaient malheureusement restés presque toute la journée sans travail malgré leurs recherches et, à la fin, ils n’étaient pas payés plus que les premiers ; d’autre part, les premiers n’avaient pas été méprisés, dénigrés et humiliés par leur hiérarchie tout au long de la journée, comme c’est le cas depuis quelques années pour les enseignants !

Du coup, concernant les augmentations promises pour le début 2023, si notre ministre pense s’inspirer de cet écrit de Saint Matthieu, j’espère qu’il n’en extraira pas uniquement les parties susceptibles de l’intéresser, lui !

26 juin 2022
Connaître l’existence des « Young Leaders », n’est-ce pas mieux comprendre la politique actuelle ?

Vous vous souvenez sans doute de Monsieur Valérie Giscard d’Estaing, Président de la Ve République, dont l’une des actions était passée inaperçue du grand public lorsqu’à Washington, en 1976, avec le Président Américain Gerald Ford, il avait officialisé la création de la « French-American Foundation » !

Si cette signature ne vous a pas marquée, sans doute n’avez-vous pas fait attention non plus au fait que
l’objectif de cette fondation était de renforcer les « liens » entre la France et les États-Unis, « liens » traduits, en 1981, par la mise en place du programme « Young Leaders » qui croit et embellit depuis cette date !

Par quoi ces liens se traduisent-ils ? Pour ne pas mal les interpréter, j’ai préféré recopier certaines des phrases du site officiel de cette fondation. « le programme Young Leaders incarne, au plus haut niveau, le dialogue transatlantique que promeut la French-American Foundation. Chaque année, il sélectionne 10 Français et 10 Américains, âgés de 30 à 40 ans, considérés comme remarquables dans leur domaine d’activité ou de compétence. »

Et quel est l’objectif de cette sélection ? Il « vise à bâtir des relations durables entre jeunes personnalités françaises et américaines et appelées à de hautes fonctions dans leurs pays respectifs. »

Certains de ces jeunes ou ex-jeunes ont effectivement été appelés à de hautes et même très hautes fonctions ! C’est par exemple le cas pour notre actuel Président, Emmanuel Macron, « Young Leader » sélection 2012.

Le problème est de savoir quel est le véritable objectif de cette fondation franco-américaine. Est-il lié à une recherche hégémonique américaine, facilitée par les « Young Leaders » français ? Je dis facilitée car, par exemple au niveau de la promotion de la langue américaine, certains en sont les champions. Je pense, là, entre autres à Valérie Pécresse « Young Leader » depuis 2002 qui émet l’idée d’imposer l’obtention d’un certificat d’anglais pour les diplômes nationaux, brevet des collèges compris ! Comme si d’autres langues telles le chinois, l’arabe, le russe… n’avaient plus de rôles importants à jouer dans l’avenir du monde !

Toujours est-il que, depuis des années, le gouvernement français, avec ses « Young Leaders » disséminés un peu partout, semble prendre un malin plaisir à abaisser le niveau intellectuel de notre jeunesse au sein de l’Éducation nationale où l’enseignement devient de plus en plus médiocre !

Si vous m’objectez que la tendance était déjà la même avant l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, entre autres sous la présidence de François Hollande, je rappellerai que ce dernier est aussi un « Young Leader », depuis 1996, et que l’une de ses ministres de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a été sélectionnée « Young Leader » en 2006 !

L’objectif de mes billets d’humeur n’étant pas de faire de la politique politicienne, mais de me limiter au domaine de l’enseignement, j’arrête ici ce billet tout en invitant mes lecteurs à se renseigner sur ces « Young Leaders ». Peut-être, en les approuvant ou en les réprouvant, comprendront-ils alors mieux les tenants et les aboutissants de la politique actuelle française !

19 juin 2022
Bac 2022 : les ahurissantes magouilles du ministère de l’Éducation nationale !

Avec la numérisation 2022 des corrections des copies de Bac, pour les correcteurs il est aisé de savoir ce que deviennent les notes qu’ils ont mises sur leurs copies corrigées : il leur suffit de retourner sur l’application ministérielle « Santorin » sur laquelle ils ont corrigé leurs copies.

Et là, surprise ! Certains
d’entre eux (et pas un petit « certains », d’après le sondage que le SYNEP CFE-CGC est en train d’effectuer), certains d’entre eux, donc, ont constaté que leurs notes avaient été augmentées de plusieurs points, bien sûr sans que l’Administration leur ait demandé leur avis…

Le ministère, contacté, a répondu qu’il s’agissait non pas d’un dysfonctionnement du logiciel Santorin mais bien d’une « harmonisation » des notes afin de ne pas défavoriser certains candidats vis-à-vis d’autres.

Cette année, visiblement, il doit y avoir une légion de défavorisés ; ou de favorisés selon le côté où l’on se place !

Il est grand temps de cesser de contraindre les personnels enseignants à participer à ces ahurissantes magouilles de fin d’année scolaire !

Et, en ce qui concerne le Bac 2022, je ne serais pas étonnée d’apprendre qu’un dysfonctionnement internet de Santorin, dysfonctionnement causé par une cyberattaque étrangère, fasse disparaître les copies, tout en conservant leurs notes… augmentées !

12 juin 2022
Éducation nationale, Hôpitaux publics… même recherche de personnel !

Il n’y a plus assez de profs et l’Éducation nationale s’affole, alors que la chose était prévisible et prévue de longue date ! Aussi, pour recruter, certains rectorats parlent de « job dating » ce qui fait plus sérieux
que de faire appel au peuple en écrivant en français : « On a besoin d’enseignants et on n’en trouve plus ! Venez donc nous parler pendant un petit quart d’heure ; faites vous mousser plus que vos concurrents (s’il y en a) et vous obtiendrez un emploi de vacataire ! » Emploi momentané et sous payé, mais emploi tout de même !

Ce type de recrutement me rappelle celui auquel, en 2016, la ministre de l’Éducation nationale de l’époque, Najat Vallaud-Belkacem, avait eu recours, sans être regardante sur le réel potentiel éducatif des demandeurs d’emploi. (Voir, à ce sujet, mon billet d’humeur du 6 novembre 2016 à l’adresse https://www.synep.org/evelyne_2016.htm).
Depuis cette date, dans l’esprit gouvernemental, la manière de gérer le personnel de l’Éducation nationale et son orientation formatrice des jeunes ne semble donc pas avoir évolué dans le bon sens.

Malheureusement, si l’on en croit de nombreux médias, ce n’est pas uniquement l’Éducation qui n’est plus à la hauteur des aspirations nationales, car cette semaine on a pu entendre qu’il en était de même pour l’Hôpital public passé de l’excellence (nous disait-on) au manque alarmant de moyens humains. Du coup, ce dernier se mettait à recruter dans tous ses services, de la même manière que les rectorats.

Que se passe-t-il donc dans la gestion des services publics ? Et je préfère, aujourd’hui, ne rajouter ni la police, ni la justice !

On peut alors se demander quelle est la cause de tous ces problèmes survenant quasi en même temps. Il y a peu de chances qu’il s’agisse d’incompétence générale dans toutes les administrations ; dans certaines peut-être, mais pas dans toutes à la fois ! Alors ? La question est ouverte et ne peut qu’interpeller !

5 juin 2022
Quand l’État fait semblant de se mêler des comportements individuels en milieu scolaire…

Cette semaine j’ai entendu des politiciens de tous bords se scandaliser à propos de certaines tenues vestimentaires portées par de jeunes garçons dans des établissements scolaires publics, tenues qualifiées de non-laïques et dans le cas présent, « d’islamistes ».

Et, immédiatement,
de demander que ces tenues soient interdites sous prétextes qu’elles n’étaient pas républicaines.

C’est un sujet récurrent que j’ai déjà entendu de nombreuses fois, ne serait-ce qu’en 2020 lorsque certains puristes, avec le ministre de l’époque J-M Blanquer, ont trouvé que des filles ne devraient se rendre au lycée qu’en tenue républicaine ; comme si la République avait un rapport direct avec la tenue vestimentaire ! Et si la majorité des Français pense que ce rapport existe, alors qu’un uniforme scolaire gratuit soit rendu obligatoire et le « problème » sera réglé.

Pour moi, dans les établissements scolaires, le problème sociétal actuel pour lequel l’État semble préférer ne pas intervenir est celui du « refus catégorique » de certains élèves : refus d’assister à des cours de sport, refus d’entendre certains documents audios en éducation musicale, refus de participer à des exercices de SVT sur l’évolution des êtres vivants, refus en philo d’entendre parler de certaines humanités, etc.

C’est inadmissible car à l’Éducation Nationale on ne demande pas (ou on ne devrait pas demander) aux élèves d’adhérer à ce qu’on leur enseigne, mais d’en avoir connaissance, pour leur culture générale ; Libre à eux, ensuite, d’en faire ce qu’ils veulent !

Donc, si l’on doit sanctionner les élèves, c’est lorsqu’ils refusent de faire ce qui est au programme de l’Éducation nationale. Mais, pour l’État, c’est sans doute plus simple de fait semblant de se mêler des comportements individuels, en pointant par exemple des éléments de mode vestimentaire, plutôt que d’être intransigeant sur l’essentiel : un programme d’études a été mis en place et doit être suivi dans sa globalité !

29 mai 2022
Les ordres du désordre ?

Voici une information qui m’a été donnée, à propos du Bac général, épreuve de mathématiques du 11 mai 2022 pour l’enseignement de spécialité.
Dans le document officiel distribué à chaque candidat il était précisé :

« Le sujet propose 4 exercices.
Le candidat choisit 3 exercices parmi les 4 exercices et ne doit traiter que ces 3 exercices.
Chaque exercice est noté sur 7 points (le total sera ramené sur 20 points).
Les traces de recherches, même incomplètes ou infructueuses, seront prises en compte. » (sic)

Je vais passer sur le « 3 x 7 » ramené à 20 ainsi que sur les « traces de recherches… » car ce serait parler de la partie visible de l’iceberg ; une mesquinerie de ma part, en ces temps de délabrement accentué et semble-t-il voulu pour notre Éducation Nationale !

J’en viens donc au gros du problème ; à une consigne ahurissante que les correcteurs ont reçue lors de la réunion d’harmonisation, avant correction. Oralement, leurs inspecteurs leur ont dit : « Si certains élèves ont traité les 4 exercices, vous les corrigez tous les 4 et vous ne conservez que les trois meilleures notes ! »

Tollé parmi des correcteurs rappelant que chaque candidat savait qu’il ne devait traiter que 3 exercices et non, éventuellement, « bidouiller » les quatre, au petit bonheur la chance afin d’espérer grappiller quelques points ! Et les inspecteurs de leur répondre alors qu’ils n’étaient pas là pour en discuter mais pour appliquer ce que l’Inspection Générale avait décidé au sujet des corrections du Bac 2022 !

En résumé avec cette directive de l’ère blanquérienne finissante, il était exigé de récompenser ceux qui contreviennent aux règles établies !

Avec de tels ordres on comprend sans doute mieux les causes des derniers « désordres » sociétaux, tels que ceux survenus hier soir au stade de France !

22 mai 2022
Bienvenue Monsieur Pap Ndiaye ! Mais…

…Mais c’est un accueil semblable que j’avais réservé à Monsieur J-M Blanquer avant qu’il ne nous montre son incompétence, ou sa volonté régressive, en matière d’enseignement ! J’espère donc qu’en ce domaine les choses qui dégénèrent, depuis des années et des années, vont enfin changer du tout au tout. C’est d’ailleurs cet objectif qui m’a fait écrire mes deux derniers billets d’humeur que je résumerais par :
assez d’éducation (donc de formatage des esprits) ; passons à l’enseignement sérieux (entre autres de la logique rigoureuse) qui développe l’esprit critique !

Je rappelle que, jusqu’en 1932, le ministère s’appelait « ministère de l’instruction publique ». Officiellement, notre troisième République enseignait, jusqu’à ce que l’Europe baigne de toute part dans l’autoritarisme politique (dictature de Mussolini en Italie, dictature de Staline en URSS, oscillation entre dictature et république en Espagne, sans parler du nazisme Hitlérien qui s’affirme en Allemagne). Sans doute pour imiter ses voisins, la troisième République opte alors pour le changement de nom de son ministère de l’instruction qui devient « ministère de l’éducation nationale ». Elle aussi semble ainsi tenir à formater ses citoyens !

Alors, Monsieur Pap Ndiaye, si donc je vous souhaite la bienvenue dans ce ministère, c’est dans l’espoir que vous le réformiez afin que nos jeunes aient un enseignement digne de ce nom ; un enseignement non démagogique leur donnant les moyens de réfléchir par eux-mêmes ; un enseignement leur permettant de ne plus être les mauvais participants dans les tests internationaux Pisa et autres…

Et si ce changement de paradigme nécessite un changement de nom de votre ministère pourquoi ne traduirait-on pas MEN par « Ministère de l’Enseignement National » ?

15 mai 2022
« Développer l’esprit critique ». Nos dirigeants le souhaitent-ils vraiment ?

La semaine dernière je m’inquiétais des annonces faites par l’Inspection Générale de notre ministère recommandant, afin de développer « l’esprit critique » des jeunes, d’améliorer leur éducation aux médias et à l’information (EMI) ! En effet, je rappelais qu’il existe une différence importante entre éduquer et enseigner ; éduquer c’est apprendre sur les bases d’une idéologie, morale, politique, religieuse, etc. L’esprit critique risque alors d’en être amoindri et non développé !

C’est l’apprentissage de
la logique qui développe l’esprit critique, et tout particulièrement l’apprentissage de la logique rigoureuse qui avait été enseignée en mathématiques (en « maths modernes ») dans la période 1960-1970, tant dans le secondaire que dans le primaire ! Mais, à l’époque, l’un des inconvénients importants pour de nombreux parents, politiciens, enseignants et autres, fut que les élèves apprirent justement à développer leurs critiques à l’encontre de tous ! C’est entre autres cet esprit des jeunes qui conduisit au déclenchement des « événements de mai 68 » ! D’ailleurs, curieusement, aucun historien n’insiste sur l’influence de la logique dans la genèse de ces événements très vite récupérés et canalisés par la classe politico-syndicale au complet !

Toujours est-il qu’après 68 les « maths modernes », qualifiés péjorativement et avec un humour douteux « d’ensemble de patates », disparaissaient des programmes. Ce changement permettait ainsi, à la société tout entière, de reprendre son train-train d’antan avec un esprit critique le moins critique possible et canalisable à souhait par les politiciens de tous poils !

Aussi, lorsque j’entends ces derniers vouloir « développer l’esprit critique » des jeunes, je pense qu’en réalité, et malheureusement pour ces jeunes, ils ne le souhaitent pas vraiment car ils devraient alors, et avant tout, se remettre en question eux-mêmes !

9 mai 2022
Développer « l’esprit critique », ou l'éduquer ?

Afin de développer l’esprit critique chez les jeunes, l’IGÉSR (Inspection Générale de l'Éducation, du Sport et de la Recherche) recommande d’améliorer l’éducation aux médias et à l’information (EMI) !

Dans cette « recommandation », une notion m’interpelle tout
particulièrement ; c’est celle proposant d’améliorer « l’éducation » aux médias ! En effet, l’éducation est la connaissance et la pratique des bonnes manières, des usages de la société. Va-t-on donc, face aux élèves, analyser les « bonnes manières » de chaque média ? Il serait alors impératif, avant tout, que les jeunes sachent quelles sont les « bonnes manières » de référence, quels sont les usages admis dans notre société. Or, depuis pas mal d’années, la multiplicité des usages fait qu’ils sont devenus parfois divergents ! Par cette « éducation » l’IGÉSR ne chercherait-elle pas, alors et indirectement, à formater les élèves ? Mais suivant quelle idéologie ?

Dans ce cas, je vois bien en quoi cette démarche aiderait à développer « un esprit critique » ; celui envers les opposants à l’idéologie fixée par l’IGÉSR. Mais il reste un grand pas à faire pour développer « l’esprit critique » en général ! Et c’est ce dernier, base de toute analyse rigoureuse, qui fait de plus en plus défaut dans notre société !

2 mai 2022
J-M Blanquer se cherche visiblement un point de chute !

Lorsqu’on voit ce qu’en cinq ans notre (encore pour quelques jours) ministre de l’Éducation nationale a fait pour l’avenir de notre jeunesse, on peut être inquiet de l’avoir entendu dire, le 21 avril dernier sur Radio J, « je dirai oui » si Emmanuel Macron lui demandait de poursuivre son action au ministère de l’Éducation Nationale ! Il a certes battu le record de longévité à ce ministère, mais est-ce
grâce à ses compétences ou à cause d’une pénurie de candidats dans l’entourage de notre Président ?

Cela étant, J-M Blanquer est certainement conscient de son bilan car, sans doute las de son ancien travail de haut fonctionnaire à l’Éducation, il semble souhaiter s’incruster en politique ! En 2020, il envisageait déjà son élection à la mairie de Paris, puis, réaliste, y avait renoncé ! En février de cette année, c’est une députation dans le Val d’Oise qui semblait l’intéresser jusqu’à ce qu’il s’aperçoive que, dans ce département, comme dans d’autres de la région parisienne, il avait de fortes chances de mordre la poussière. Maintenant, depuis quelques jours, son objectif est d’être candidat dans le Loiret, dans une circonscription où il serait face à un LR !

Peut-être vont-ils négocier, tous deux ; mais quoi qu’il en soit, il y a fort à parier que notre actuel ministre, vu ses réformes plus que douteuses, ne réussira pas à recueillir beaucoup de voix des enseignants et parents d’élèves.

26 avril 2022
Le prochain ministre de l’Éducation Nationale : Brigitte Macron ?

Si Marine Le Pen avait été élue Présidente de la République, la question ne se poserait certainement pas. Mais, comme c’est Emmanuel Macron qui vient d’entamer son deuxième mandat, pourquoi son épouse, ex-professeur de lettres, ne remplacerait-elle pas Jean-Michel Blanquer à ce poste ministériel malmené depuis des années ?

Mon interrogation est la conséquence d’une action entreprise par la « Première dame », tout particulièrement en décembre 2021. Dans l’académie de Strasbourg, une mère de famille s’en prend alors à un enseignant de français dont elle estime la pédagogie mal adaptée à la classe de sa fille. Elle le signale à la direction du collège et, devant l’inaction de cette direction, elle s’en plaint à Brigitte Macron.

Un mois plus tard, le directeur de cabinet de Brigitte Macron répond à cette mère que ses préoccupations ont été prises en compte par l’épouse du Président et relayées auprès de la rectrice de Strasbourg. Cette dernière devra notifier au directeur de cabinet « la suite susceptible d’être réservée à sa démarche », indique Mediapart le 26 avril 2022 dans l’un de ses articles.

Y a-t-il eu passage par voie hiérarchique de Brigitte Macron à la rectrice ? Que nenni ! Le subalterne Jean-Michel Blanquer n’a pas à être dans la boucle, lorsque Dieu décide ! Je fais référence à Dieu car, interrogée au sujet du courrier envoyé en décembre au cabinet de Brigitte Macron, la mère de l’élève en question aurait répondu à Mediapart : « À un moment donné, je me suis dit : Il vaut mieux parler à Dieu plutôt qu'à César » !

Et ensuite ? Le professeur mis sur la sellette est inspecté en février 2022, et le rapport d’inspection fait état d’une « visite conseil » faisant suite à « l’envoi au cabinet présidentiel de Brigitte Macron d’un message de parent d’élève » ! Il semblerait qu’il n’y ait eu, ensuite, aucune sanction envers le professeur ; mais n’oublions pas que l’on était alors en période préélectorale. Maintenant que l’élection est passée…

Quoi qu’il en soit, peut-être que ce type d’action menée par la « Première dame » lui aura donné des idées. C’est la raison pour laquelle je n’ai pas pu m’empêcher de titrer alors ce billet d’humeur avec :
Le prochain ministre de l’Éducation Nationale : Brigitte Macron ?

17 avril 2022
Élections : Qui bafoue la neutralité politique des fonctionnaires ?

Dans mon billet d’humeur de la semaine dernière je parlais de courriels envoyés, par une équipe de campagne électorale, à des Chefs d’établissements scolaires. Cette équipe les invitait à voter pour une certaine personne candidate ! Des médias s’en étaient offusqués sous prétexte que les adresses utilisées étaient celles des établissements scolaires.
Je donnais alors tort à ces médias car
les adresses en question, toutes officielles qu’elles soient, étaient publiées sur le site Internet du ministère de l’Éducation nationale. En revanche, c’eut été effectivement un problème si elles n’avaient pas été affichées là, à la vue de tout internaute !

C’eut été aussi un problème inquiétant si, par la suite, des Chefs d’établissements avaient transféré ce courriel sur les adresses officielles et non publiques de leur personnel car, en tant qu’agents de l’État, ils ont un devoir de réserve, de neutralité politique, de laïcité…

Depuis ce faux problème, un vrai problème est apparu le 13 avril dernier. La fonctionnaire, enseignant-chercheur, présidente de l’Université de Nantes, a adressé un courriel à « environ 42 000 étudiants et 4 000 membres du personnel » (d’après le journal Libération du 15 avril) dont l’objet était, à propos des élections : « Le 24 avril, faites barrage à […] ».

Elle aurait pu s’exprimer légalement de la même manière, et en son nom, sur les réseaux sociaux, voire publier un communiqué de presse comme l’ont fait certains de ses collègues ; mais elle, pour se manifester, elle a utilisé les fichiers courriels officiels et non publics de son Université, le matériel de l’État, bafouant ainsi son devoir de réserve et de neutralité politique !

J’attends donc avec impatience de savoir ce que la nouvelle présidence de la République fera ou ne fera pas suite à l'envoi du courriel de cette fonctionnaire !

12 avril 2022
Élections : à quoi jouent certains médias ?

Vendredi dernier, juste avant l’interdiction de diffuser tout message ayant un caractère de propagande électorale, de nombreux directeurs d’école ont reçu un courriel sur leur boîte professionnelle, courriel les invitant à voter pour Emmanuel Macron et à transmettre le message à leurs collègues !

Sur ce sujet, j’ai alors reporté au lundi la rédaction de mon billet d’humeur. Puis les jours ont passé, en analyse des multiples réactions diverses et variées…

Je reviens donc aujourd’hui sur ce courriel adressé aux directeurs d’école, courriel ayant fait un scandale dans de nombreux médias se permettant de crier au loup sous prétexte qu’une certaine équipe de campagne électorale avaient osé utiliser les adresses professionnelles de fonctionnaires.

Et alors ? Lorsqu’on sait que ces adresses sont en accès libre sur le site Internet du ministère de l’Éducation Nationale, à quoi serviraient-elles, sinon à contacter les directeurs d’école ? En revanche, il y aurait un sérieux problème lié au devoir de réserve des agents de l’État si les personnels de direction en question avaient transmis le message à leurs collègues ! Ce sont des informations sur ce dernier point qui seraient intéressantes à obtenir.

Suite sans doute à mon prochain billet d’humeur !

3 avril 2022
Ce n’est malheureusement pas un « poisson d’avril » 2022 !

Une mère vient de recevoir le bulletin trimestriel de son fils scolarisé en lycée de la région parisienne, classe de première spécialité maths. Les bras lui en sont tombés ! Elle a tout de même trouvé la force de m’en adresser une copie et je vous laisse prendre connaissance de l’appréciation mise par son prof de maths.


« Très bon résultats.
De très grande qualités de réflexion et d’anticipation dans votre travail.
Attention toute fois, votre aisance en classe ne doit pas se traduire par des bavardages qui nuisent aux travail d’autres camarades. »

J’ai mis en évidence les quatre fautes d’orthographe faites (en trois phrases) pour ceux qui liraient un peu trop vite le texte, car il y a vraiment de quoi se poser des questions, tant sur l’enseignant que sur l’Éducation Nationale !

L’enseignant ? Il doit faire partie de cette génération qui a malheureusement suivi toute sa scolarité dans des établissements aux programmes en déliquescence, année après année. Je ne peux donc pas l’accabler outre mesure !

Et comme, depuis 2018, notre ministre Blanquer s’est plu à supprimer pas mal d’heures de cours de mathématiques en lycée, je parie que, dans peu de temps, certains profs de français risqueront de mettre des appréciations du style :
« Très bons résultats.
De très grandes qualités de réflexion sur les dix exercices rendus.
Attention toutefois, votre aisance en classe ne doit pas se traduire par un prochain exercice bâclé. Avec vos 10 bons résultats actuels, votre moyenne de satisfaction est à 100% ; un seul exercice bâclé, un seul exercice négatif, et elle passera donc mathématiquement de 100% à… 99%. »

J’espère que les aberrantes réformes successives dans l’Éducation Nationale ne sortent pas directement de la tête de nos « élites », mais proviennent des mauvais conseils des cabinets américains du type « McKinsey & Company » auxquels, par faiblesse persistante, ils s’adressent à grand renfort de nos millions. Dans ce cas, au moins, il y aurait peut-être un remède pour l’avenir de notre enseignement !


27 mars 2022
Voulez-vous être instituteur pendant quelques heures... et sans autorisations officielles ?

Alors entrez dans une école, le matin, avant le début des cours, et dites que vous êtes le nouveau remplaçant. Depuis quelques temps, il y a une telle pénurie de remplaçants à l’Éducation Nationale, que, si c’est le cas dans l’établissement dans lequel vous êtes rentré, on vous y accueillera probablement avec plaisir ! Et on
vous conduira donc dans la salle de classe du prof absent, sans vous demander le moindre justificatif administratif. Et là, vous attendrez l’arrivée de vos élèves, puis vous leur ferez le cours… que vous avez envie de faire !

La « farce » parait grossière, mais détrompez-vous ! C’est ce qui est arrivé le 22 mars dernier dans une école de Douai ! Je vous invite à consulter les journaux comme La Voix du Nord, Ouest-France, Le Figaro, Marie Claire… qui ont évoqué le sujet !

C’est ainsi qu’un individu est entré dans cette école. À la récréation, certains de ses élèves, sans doute interrogés par d’autres enseignants, ont dit que la dictée qu’il leur avait faite était incompréhensible et qu’il avait mis dans son sac des cahiers d’élèves et des livres de classe. D’après les médias la directrice adjointe, informée, a alors demandé à l’intrus de rendre ce qu’il avait pris et de sortir de l’établissement, ce qu’il a fait sans discuter.

Suite de l’histoire : alors qu’il tentait la même aventure quelques heures plus tard dans un autre établissement scolaire de la ville, le faux professeur s’est fait interpeler par la police, et a été placé en garde à vue.

Toute cette aventure n’est qu’un fait divers qui pourrait être humoristique mais… j’aimerais tout de même savoir ce que les responsables de l’inspection académique du département du Nord (dont dépend Douai) ont mis officiellement en place pour contrôler avec sérieux les entrées d’inconnus dans leurs établissements scolaires et les sanctions qu’ils encourent en cas de manquement.

Et j’aimerais d’autant plus le savoir que cette histoire aurait pu tourner au drame, voire à la tragédie ! En effet, dans le cas présent, d’après le parquet de Douai, le faux prof en question avait été condamné en 2013 pour des faits d’exhibition sexuelle et était astreint à un suivi socio-judiciaire d'une durée de 10 ans avec interdiction de contact avec les mineurs !

20 mars 2022
Suggestions et promesses électorales : qui a copié sur qui ?

Il y a 15 jours, au sujet du devenir de l’enseignement en France, je vous parlais de propositions faites par le SGEC (Secrétariat Général de l'Enseignement Catholique). Je rappelle que le secrétaire général du SCEC est élu par l'Assemblée plénière de la Conférence des évêques de France et a une mission administrative, pédagogique et pastorale pour promouvoir l’enseignement catholique. Et, parmi tous les
établissements dont il s’occupe, il y a ceux de l’enseignement catholique privé sous contrat avec l’État ; c’est-à-dire ceux dont les profs sont nommés, inspectés, notés et payés par les pouvoirs publics.

Cette semaine, c’était au tour du candidat Emmanuel Macron de dévoiler une partie de son plan « Enseignement » public et privé sous contrat, pour le cas où il serait réélu.

Coup de chance, les plans novateurs d’Emmanuel Macron et du SGEC convergent sur des points importants, dont en voici deux !

Le SGEC suggérait « une revalorisation significative » des enseignants en les contraignant à travailler plus ; Emmanuel Macron vient de faire la promesse choc de demander aux profs « d’enseigner plus pour gagner plus ! », chose que pas mal d’entre eux ont déjà l’habitude de faire avec des heures supplémentaires. Mais le « enseigner plus » sera lié à un « nouveau pacte » imposé aux nouveaux enseignants qui devront remplacer systématiquement les enseignants absents, aider les élèves aux devoirs, s’occuper du périscolaire, etc. Et les anciens enseignants, qui ne signeront pas ce pacte, ne seront pas augmentés !

Le SGEC rappelant que l'école française était « l’une des plus inégalitaires au monde », suggérait de donner à chaque chef d'établissement « un rôle plus déterminant dans la constitution de ses équipes. C'est ce qui permettra de rendre plus efficace la qualité d'enseignement au sein de l’établissement. » Au cours de l’un de ses déplacements en province, Emmanuel Macron avait déjà envisagé une expérimentation d’un tel système dans les établissements REP (réseaux d’éducation prioritaire) de Marseille. Jeudi dernier, il généralise son expérimentation en faisant la promesse de donner plus d’autonomie à tous les chefs d’établissements scolaires. Les directeurs auraient ainsi « la possibilité de récuser des profils et de participer à la décision » pour en recruter d’autres !

Dans l’état actuel des choses, modifier le fonctionnement de l’Éducation Nationale est une évidence, mais dans quel sens ? Dans le cas présent, pour les suggestions du SGEC et promesses d’Emmanuel Macron, qui a copié sur qui ? Peut-être ne sont-elles sorties que d’un consensus faisant suite à des ententes électorales ?

13 mars 2022
Faire de la publicité pour la presse en direction des jeunes, c’est bien, mais…

À l’occasion du conflit armé actuel, cette semaine l’académie de Paris a mis sur son site une information destinée aux enseignants : « Éducation aux Médias et à l'Information. Parler de la guerre en Ukraine avec les élèves du premier degré. »

Comme il s’agit d’un
sujet délicat à aborder avec les jeunes, j’ai trouvé très intéressante cette initiative de notre administration ! Je suis donc allée sur le moteur de recherches de mon ordinateur et j’ai tapé le texte que je viens de vous écrire ci-dessus.

Il m’est alors apparu une page de l’académie de Paris, page m’indiquant que, depuis le début du conflit, de nombreux médias d’information jeunesse avaient publié des articles pour aider les enseignants à aborder le sujet avec leurs jeunes élèves et répondre à leurs questions.

Suivait alors toute une liste de ressources, dossiers, articles… à aller consulter. En fait, on nous renvoyait aux adresses des publications de nombreux médias d’informations de la jeunesse… mais sans autres explications ni remarques !

J’ai cliqué sur certains titres proposés et, entre autres, sur « 1jour 1actu » (Milan Presse), « Les petits citoyens » (Association loi de 1901 agréée par le Ministère de l’Éducation Nationale) etc. Mais, pas de chance pour moi (ou plutôt pas de chance pour les enfants à qui l’on met certaines de ces feuilles de chou entre les mains), j’ai pu constater qu’on leur parlait à travers une écriture simpliste, loin de les faire progresser en français.

Exemples : « C'est qui, Poutine ? », « À quoi ça sert, les reins ? », « Pourquoi il y a des maisons de retraite ? », « Pourquoi Vladimir Poutine veut contrôler l'Ukraine ? », « Mais il se passe quoi là-bas », « C’est où, l’Ukraine ? » …

Des médias semblent ne pas connaître la forme interrogative, ou préfèrent sans doute imiter certains jeunes adolescents espérant ainsi les attirer !

Donc avant de proposer des revues pour élèves du 1er degré ou du collège, l’académie de Paris ne devrait-elle pas en vérifier le contenu, dont par exemple la bonne utilisation du français ?

Le ministère de l'Éducation Nationale ne devrait-il pas surveiller les publications des associations qu’il a agréées, avant de leur faire de la publicité ?

6 mars 2022
Nos parlementaires ont-ils une certaine difficulté à manier les genres ?

Le 4 mars vient d’entrer en vigueur la Loi 2022-299 visant à combattre le harcèlement scolaire. Elle modifie le code de l’Éducation et le code pénal. Je ne parlerai aujourd’hui que de la modification du dernier alinéa de l’Article 131-21 du code pénal.

Voici ce dernier alinéa tel qu’il était écrit avant modification :

« Lorsque la peine de confiscation porte sur des biens sur lesquels un tiers autre que le condamné dispose d'un droit de propriété, elle ne peut être prononcée si ce tiers dont le titre est connu ou qui a réclamé cette qualité au cours de la procédure n'a pas été mis en mesure de présenter ses observations sur la mesure de confiscation envisagée par la juridiction de jugement aux fins, notamment, de faire valoir le droit qu'il revendique et sa bonne foi. »

Et le voici, maintenant, après modification en vigueur depuis le 4 mars 2022 :
« Hors le cas mentionné au septième alinéa, lorsque la peine de confiscation porte sur des biens sur lesquels toute personne autre que le condamné dispose d'un droit de propriété, elle ne peut être prononcée si cette personne dont le titre est connu ou qui a réclamé cette qualité au cours de la procédure n'a pas été mise en mesure de présenter ses observations sur la mesure de confiscation envisagée par la juridiction de jugement aux fins, notamment, de faire valoir le droit qu'elle revendique et sa bonne foi. »

Je vois là une curieuse modification de cet alinéa, et ce pour deux raisons :

Première raison : un « tiers » est une personne étrangère à une affaire, à un acte juridique. Ce mot, de genre grammatical masculin, désigne une personne dont à priori on ne connait rien sur son genre sexuel, pas plus ni moins que pour le genre sexuel d’une « personne » ! Alors pourquoi avoir remplacé « tiers » par « personne » ? Peut-être uniquement pour faire plaisir à quelques féministes car le mot « personne » est, lui, grammaticalement de genre féminin !

Deuxième raison : en français il y a une différence de genre grammatical entre « le condamné » et « la condamnée ». Alors pourquoi, dans l’alinéa de la loi, avoir laissé « le condamné » au lieu d’avoir écrit « la personne condamnée » ? Là aussi, est-ce encore pour faire plaisir aux féministes dont je viens de parler plus haut ? En effet, « le » condamné est supposé être un « méchant », un « odieux personnage », un « détestable », que sais-je encore ? mieux vaut donc, pour abonder dans le sens de ces féministes, qu’il soit désigné par un mot grammaticalement du genre masculin !

Trêve d’humour, à mes yeux une réécriture de l’Article 131-21 pourrait avoir un certain intérêt d’une part si elle simplifiait la compréhension du texte pour le moins tarabiscoté et, d’autre part, si en français il y avait concordance entre le genre grammatical et le genre sexuel ! Côté simplification, chacun peut en juger ; je parie même que certains d’entre vous n’ont pas lu l’alinéa jusqu’au bout ! Côté genres, je rappelle, si besoin était, qu’une souris (genre féminin) peut être un mâle. Alors ?

Alors, ce qui m’inquiète le plus, dans cette histoire, ce n’est pas que nos parlementaires aient, avec notre argent, passé inutilement du temps pour réécrire cet alinéa de l’Article 131-21 du code pénal ; c’est plutôt qu’ils me donnent l’impression de rencontrer parfois certaines difficultés à manier la langue française ! Or, ils sont nos représentants officiels et, en ce moment, comme nous sommes entrés dans une période très délicate avec le conflit russo-ukrainien, il serait inopportun, voire plus, que certains d’entre eux, sans le vouloir, fassent des déclarations ambiguës mal interprétables au niveau international !

27 février 2022
Élection présidentielle : l’enseignement privé sous contrat entre dans la danse avec « Enseignants, travaillez plus !»

Le 22 février 2022, M. Philippe Delorme, secrétaire général de l'enseignement catholique, propose une réforme structurelle globale de l’Éducation Nationale qui s’appliquerait, bien évidemment, à ses établissements d’enseignement privés sous contrat !

Je ne vais pas
passer en revue l’ensemble gigantesque de ses propositions faites en direction des candidats à l’élection présidentielle car j’aurais alors besoin de plusieurs pages pour les critiquer ! Je noterai juste qu’il semble être bassement flatteur envers le Président sortant en disant, entre autres au sujet de la réforme du Bac : « globalement elle va dans le bon sens » ! Si vous avez l’habitude de me lire, vous savez ce que j’en pense, de cette réforme !

M. Philippe Delorme suggère « une revalorisation significative » des enseignants (Bien !) mais (nettement moins bien) en modifiant leur statut d’agent de l’État : annualiser leur temps de travail et « augmenter les obligations réglementaires de service en rendant obligatoires des heures de concertation dans le second degré et en allongeant d'une heure devant les élèves les heures des enseignants, soit 19 heures par semaine au lieu de 18 heures pour les certifiés, et 16 ou 17 heures au lieu de 15 heures pour les agrégés, ». Il propose en quelque sorte une « nouveauté » : travailler plus pour gagner plus !

Ce que M. Philippe Delorme semble oublier, c’est que les enseignants, de collège et de lycée, ont déjà obligation de faire des heures supplémentaires si la situation de leur établissement l’exige ! Je ne peux donc que proposer, à monsieur le secrétaire général de l'enseignement catholique, d’inciter plutôt l’État à augmenter significativement la valeur du point d’indice des enseignants !
Et s’il trouve que l’État n’en fait pas assez, ce en quoi je ne lui donnerais pas tort, il a la possibilité, cerise sur le gâteau, de leur proposer des heures, en tant que salarié de droit privé, au sein de leur établissement d’exercice (ou autres) afin d’avoir un complément de rémunération payé par l’établissement et non par l’État ! Cela lui permettrait sans doute par la même occasion de ne plus avoir de pénurie de personnel dans certaines disciplines ! Mais là, je touche une corde sensible : l’enseignement privé sous contrat veut bien des enseignants qui travaillent plus, mais surtout sans rien avoir à débourser et encore moins à risquer de se retrouver devant les conseils de Prud’hommes en tant qu’employeur !

Ce risque ayant été écarté grâce à la loi Censi de 2005, loi faisant de l’État l’employeur en plus d’être l’État payeur, le secrétaire général de l'enseignement catholique ne tient certainement pas à le courir de nouveau en prenant à son compte l’augmentation du salaire de « ses » enseignants.
On peut donc supposer qu’il préfère dire que « la réforme Blanquer va dans le bon sens » puis, s’étant ainsi attiré les sympathies du payeur, il lui demande de faire un geste salarial en direction des profs ; geste lié à la proposition « enseignants, travaillez plus ! » profitable à la gestion des établissements sous contrat !

20 février 2022
Blanquer, les maths et les filles !

Le 17 février dernier, Jean-Michel Blanquer écrit une lettre de plusieurs pages aux enseignants, à propos de son bilan relatif à la place des maths dans le système éducatif français ; bilan dont il se vote un satisfecit alors que, comme je l’ai rappelé il y a 15 jours, tous les voyants internationaux sont au rouge concernant le niveau des élèves français en maths et sciences dures.

Bon, il faut le comprendre ! En effet,
dans quelques mois il va y avoir les élections des députés et la rumeur médiatique fait courir le bruit que notre ministre penserait sérieusement se présenter dans le Val d’Oise. Attendons la suite car, en 2020, il envisageait son élection à la mairie de Paris puis y avait finalement renoncé.

Mais ça, c’est son problème, pas le mien ! Le mien, à propos de sa lettre du 17 février, concerne son attitude relative aux jeunes filles face aux maths. Pour bien comprendre ma grogne, je suis désolée mais je vais avant tout devoir citer notre ministre :

« Au cœur de cette architecture [celle qu’il a mise en place dans l’enseignement], nous avons placé plusieurs principes : une plus grande liberté confiée aux élèves afin qu'ils puissent choisir les enseignements et les disciplines qui les intéressent. Car il n'est pas de plus grand moteur d'apprentissage que l'implication, mue par la curiosité, le goût, la passion. Sans doute pouvons-nous encore progresser dans l'accompagnement de certains élèves dans leur réflexion sur leur orientation, notamment des jeunes filles vers les parcours scientifiques : c'est tout le sens des actions que j'ai décidées afin de lutter contre les stéréotypes de genre et qui vont se déployer dans les lycées (…) »

Une fois de plus nous sommes sur ces stéréotypes de genre qui sont supposés nuire aux jeunes filles. Je l’ai déjà dit et je le répète : en moyenne, en maths les filles obtiennent de meilleurs résultats que les garçons. Si, depuis la réforme du Bac, elles préfèrent poursuivre leurs études sur des parcours autres que scientifiques, c’est sans doute qu’elles ont pris conscience de l’incurie grandissante du ministre de l’Éducation Nationale face aux programmes de maths qui ne les encouragent pas à poursuivre dans cette voie !

À ce sujet, dans sa lettre, le ministre fait référence aux « 21 mesures pour l'enseignement des mathématiques » que Cédric Villani (lauréat de la médaille Fields en 2010) lui avait remises en février 2018. Ces mesures, toujours d’après le ministre, ont « nourri la définition d'une stratégie globale et posé les bases d'un rebond du niveau des élèves. ». Mais nourrir ne signifie nullement avoir été appliquées à bon escient ! D’ailleurs, Cédric Villani le confirme dans Le Monde (publication du 4 février 2022) qui note qu’il faut surtout réfléchir au sens que l’on veut donner aux mathématiques au lycée ; doivent-elles participer au développement personnel et intellectuel des jeunes ou ont-elles seulement une portée utilitariste ?

Donc, Monsieur le ministre, faire des réformes : oui ; mais bien faites. Et lorsque ce n’est pas le cas, reconnaissez-le humblement sans aller accuser les soi-disant « stéréotypes de genre » dont les jeunes filles seraient les victimes !

13 février 2022
Apprenti boucher. Caca-boudin pour certains ?

« L’apprentissage » est un terme quasi péjoratif qui colle à la peau des élèves de certains types d’établissements scolaires, comme si l’apprentissage ne devait pas faire partie de l’objectif essentiel et prioritaire de l’Éducation Nationale !

Depuis quelques temps, le mot « apprentissage » a fait son entrée dans des écoles de l’enseignement supérieur et c’est tant mieux ! Les médias commencent à
réaliser que les études servent généralement à apprendre sérieusement et que l’apprentissage devrait-être un mot valorisant à tous les degrés de la scolarité ! Mais… il semble malheureusement leur rester cet arrière-goût des années antérieures !

La preuve ? Par exemple, Europe1 écrit sur Internet : « Plus de 700.000 contrats [d’apprentissage] ont été signés l'an dernier [2021]. Ce ne sont plus seulement les BTS, bac pro, ou CAP qui y ont recours, les écoles d'ingénieurs et de commerce entrent dans la danse ». Jusque-là, rien à dire ! Puis Europe1 ajoute sans sourciller, une phrase que leur a prononcé le directeur d’une Grande École de Commerce et Management post-bac, reconnue par l’État : « Quand on parlait des apprentis, on parlait des boulangers, des bouchers, ça fait une bonne dizaine d'années que dans l'enseignement supérieur, il y a de l'apprentissage et que ça marche très bien. »

Là, j’ai du mal à interpréter le sens de cette intervention ! Doit-on ricaner à propos des apprentis boulangers et bouchers, loin du post-Bac ? Doit-on s’étonner de constater que l’apprentissage, recommandé à certains élèves en difficulté dans le « collège unique » marche très bien dans le supérieur ? Doit-on finalement être surpris de constater que des apprentis puissent s’épanouir à tous les niveaux d’études ?...

Ce qui me consterne dans cette histoire, c’est le fait que nos élites, nos politiciens, nos médias… ne raisonnent que linéairement, comme s’il ne pouvait exister qu’une seule voie d’études avant le Bac, avec les élèves capables de la suivre et… les autres. C’est un peu le même raisonnement qu’ils tiennent au sujet des personnages politiques pour qui la linéarité semble être un dogme et qu’ils classent sur une ligne « gauche-droite », sans imaginer un seul instant l’existence d’un éventuel « volume » pour les idées politiques, comme pour les autres idées !

Aussi je crains fort que l’introduction positive des apprentis post-Bac ne change pas grand-chose à l’idée que certains semblent se faire, entre autres des apprentis du type bouchers : caca-boudin ?

6 février 2022
Pourquoi les élèves français ont-ils des difficultés en maths ?

Pour ceux qui ne connaitraient pas TIMSS, c’est une étude comparative qui mesure le niveau des connaissances scolaires des élèves de CM1 et de 4ème en mathématiques et en sciences, au niveau international.

Vous vous en doutez et
je ne vais malheureusement faire que confirmer vos doutes en écrivant que les élèves français sont bien au-deçà de la moyenne européenne tant en maths qu’en sciences, tant en CM1 qu’en 4ème ! Et, bien évidemment, leurs carences se poursuivent au moins jusqu’au Bac !

Le ministère de l’Éducation Nationale a une lourde responsabilité dans cet état de fait ! Par doctrine, c’est lui qui fixe le cap de l’enseignement, qui produit les programmes scolaires, qui « forme » et paie les enseignants et, enfin, qui délivre les examens. Il a donc la main sur tout le système et, depuis des décennies, il est… mauvais !

Par exemple, en dix ans, le nombre de candidats au Capes de mathématiques a baissé de 30% car les étudiants scientifiques préfèrent s’orienter vers l’industrie plus rémunératrice que l’enseignement. Conséquences : en juin dernier un rapport d’information du Sénat a noté « un déficit d’attractivité de l’enseignement dans les filières scientifiques qui pèse sur les recrutements par concours et se traduit par une baisse du niveau des enseignants ». Et cette baisse de niveau entraîne une baisse du niveau des élèves. Pour masquer cette dernière, on adapte les programmes et on donne les examens, ce qui plait aux familles qui votent !

Les jeunes filles ont déjà dû s’en apercevoir, car bien qu’elles soient meilleures en maths que les garçons, depuis la réforme « Blanquer » elles choisissent de moins en moins les filières de sciences dures.

30 janvier 2022
Les « sociétés savantes et associations de mathématiques » communiquent d’un commun accord !

Leur communiqué du 27 janvier n’est quasiment qu’une bataille de chiffres contrant ceux publiés par le ministère de l’Éducation Nationale à propos de la réforme du lycée et de ses impacts sur les mathématiques.

Bien évidemment le ministère se félicite de sa réforme, y voyant des « perspectives positives » qu’il est sans doute le
seul à voir. Mais je n’insisterai pas sur ce sujet car ce qui me préoccupe, en l’occurrence, dans le communiqué commun de réponses publié par les sociétés et associations de mathématiques, c’est l’attitude de ces associations face aux filles qui seraient actuellement moins nombreuses à choisir la filière maths qu’avant la réforme !

Par exemple, le ministère a écrit : « Les programmes de la spécialité mathématiques et de l’option mathématiques expertes (après la réforme) sont plus exigeants que ceux de Terminale S avec la spécialité mathématiques (avant la réforme). »
Les mathématiciens lui répondent du tac au tac : « Oui, mais le programme de mathématiques de l’ancienne ES ainsi que celui de l’option L ont disparu et n'ont plus d'équivalent au niveau de la première, alors qu'ils permettaient de modérer la pression sur la discipline. C’est la moindre diversité des parcours de mathématiques et leur élitisme assumé par le ministère qui sont en partie responsables de la baisse des effectifs et de l’augmentation des inégalités, car ils élèvent des barrages, filtrant en particulier les filles et les élèves qui ne sont pas issus des milieux très favorisés. »

Lorsqu’on met en place une sorte « d’élitisme » en augmentant les exigences en mathématiques est-ce, de facto, que l’on élève des barrages filtrant en particulier les filles ? Cette remarque m’est d’autant plus insupportable que, parmi ceux qui l’ont écrite, il y a une association intitulée « Femmes et Mathématiques » ; comme si, pour les membres de cette association féministe, les filles (autres qu’elles) n’étaient pas capables de surmonter les barrages de la rigueur des raisonnements mathématiques (de même que les élèves non issus de milieux très favorisés !).

Et si, statistiquement parlant, les filles étaient plus attirées que les garçons par exemple par les études médicales, philosophiques, ou autres ? Laissez-leur le choix de leur avenir !

Je conseillerais à cette association de changer de nom et d’opinion envers les femmes face aux mathématiques et de concentrer son énergie à faire évoluer les mathématiques et leur rigueur !

23 janvier 2022
Encore de l'inclusif, mais cette fois-ci pour l'école !

Comme le mot « inclusif » est à la mode, on le rencontre un peu partout et il n'est pas surprenant que certains l'appliquent à l'école. « L'école inclusive » qui accueillerait tout le monde, quel que soit son éventuel handicap. Sur le papier, c'est une idée généreuse, humaine, sociale, mais... à condition que les politiques et les démagogues ne s'en mêlent pas trop !

Je m'explique en
faisant référence à un concept éducatif comparable mis en œuvre en 1977. Je veux parler du « collège unique » accueillant tous les élèves non-handicapés dans les mêmes types de classes, avec les mêmes programmes. L'objectif de départ est celui de « l'inclusion » (avant l'heure) avec la démocratisation de l'enseignement : pas de discriminations ni dans les divers potentiels des élèves, ni dans leurs origines sociales. Mais l'idée de nombreux politiciens est de faire de la démagogie face aux parents, démagogie électoralement payante, tout en permettant de réduire les dépenses d'enseignement en regroupant tout le monde : moins de types d'établissements scolaires, moins de classes à petits effectifs et donc moins d'enseignants, moins de programmes avec la mise en place d'un programme unique... Le rêve !

À part que la réalité a transformé le rêve en cauchemar ! Les élèves, aux sensibilités diverses, ne sont pas des robots et n'ont pas tous voulu ou pu suivre exactement les mêmes programmes imposés par l'Administration !

Certains se distinguent des autres et le montrent ostensiblement en faisant parfois autre chose que suivre les cours !

Cette hétérogénéité dans les attentes des élèves dessert le « collège unique » et accentue leur rancœur envers le système éducatif. Cette rancœur se traduit par des incivilités dans les établissements, incivilités subies par les enseignants non soutenus par une Administration qui ne trouve qu'un faux remède à cette situation : espérer faire consensus en appauvrissant les programmes.

Une solution serait sans doute de faire éclater les classes, d'offrir une grande diversité de matières à niveaux multiples d'exigences, et de laisser aux élèves le libre choix de leur parcours scolaire.

Eh bien, il en va de même pour « l'école inclusive » ! Les handicaps sont extrêmement variés, plus ou moins sévères et à traiter au cas par cas.

En plus de la diversification des matières et de la multiplication des niveaux, dont je viens de parler, le système ne devrait alors bien fonctionner qu'en formant les enseignants aux divers handicaps de ces jeunes.

Mais il est évident que toutes ces solutions ont un coût ! Et, si les moyens ne suivent pas, elles ne seront pas appliquées. Les classes seront ingérables, à 30 élèves incluant un certain pourcentage d'autistes, de malentendants, malvoyants....

L'Administration continuera alors à se dédouaner en tenant le discours gratuit démagogique instillant aux jeunes et à leurs familles que la République a eu à cœur de former ses générations futures sans discriminations, tant physiques que sociales mais que... ce sont les personnels enseignants qui n'ont pas joué le jeu !

16 janvier 2022
Le ParDem, pour la défense de la langue française !

Sur les réseaux sociaux, cette semaine, la section Ile-de-France du ParDem (Parti de la Démondialisation) a appelé les Français à manifester « pour la défense de la langue française ».

Aussi, ce parti a-t-il fait savoir que le samedi 15 janvier, date anniversaire
(400 ans) de la naissance (ou, d’après les historiens, du baptême) de Molière, il serait présent et interviendrait à Paris (1er arrondissement) « pour la défense de la langue française », devant la statue de cet illustre dramaturge connu dans le monde entier.

Moi, très attachée à la langue de mon pays, comme certains de mes lecteurs doivent commencer à le savoir, je m’en suis réjouie ; mais un peu trop vite sans doute car je n’avais pas lu le début « ParDemien » de son appel au peuple pour la défense de la langue de Molière !

Il aurait en effet pu écrire : « À toutes personnes, amies et camarades, nous rappelons le rendez-vous du samedi 15 janvier 2022 (…) ». Il incluait ainsi, avec le mot « personnes », tous les multiples genres sexuels actuellement mis à l’honneur par une certaine partie de notre société. De plus, « personne » étant du genre grammatical féminin, il pouvait faire un clin d’œil aux féministes pures et dures en en profitant pour adjoindre à son appel des adjectifs au féminin, mais…

C’eût été trop beau et sans doute pas assez « dans le vent révolutionnaire » pour le ParDem qui préféra écrire : « Cher-e-s ami-e-s et cher-e-s camarades, nous vous rappelons le rendez-vous du samedi 15 janvier 2022 pour la défense de la langue française (…) »

Décidément, certains semblent ne pas hésiter à faire du « en même temps » même s’il est incohérent, ce qui est ici le cas avec l’utilisation du « point médian » pour appeler à défendre la langue française !

9 janvier 2022
Le « Quoi qu’il en coûte » vu du côté de l’Éducation Nationale !

Rien ne semble spécialement s’arranger face aux variants successifs du SARS-CoV-2 s’ingéniant à tout faire pour contrer le maintien des classes ouvertes ! Il faut dire que l’équation n’est pas
simple à résoudre ! En effet, pour que les classes accueillent les élèves il est indispensable que les enseignants ne soient pas malades ; et pour que les enseignants restent en bonne santé il est impératif qu’ils ne se contaminent pas entre eux ou face à leurs élèves !

Malheureusement, l’anticipation autre que celle de la veille (ou du lendemain) d’un événement prévisible ne semble pas spécialement être le fort de notre ministre !

La « petite souris », qui hante parfois les bureaux du ministère de l’Éducation Nationale et vient alors me chuchoter à l’oreille ce qu’elle croit avoir entendu dans certaines réunions, m’a relaté des faits que je vais m’empresser de vous transcrire ; mais sous toutes réserves car elle m’a confié que, depuis qu’elle savait que des souris pouvaient, elles aussi, être infectées par ce sacré virus, elle hésitait à aller fourrer ses pattes n’importe où. C’est donc de quelques-unes de ses collègues qu’elle tenait ce qui avait été parait-il dit de-ci, de-là, à propos de la pénurie actuelle de profs, absents pour cause de Covid-19 !

-Idée géniale pour les remplacer : faire appel aux enseignants retraités que l’on paiera environ 24€ bruts par heure faite devant élèves.
---Et les heures de préparation et de correction ?
-Gratuites, car, en tant que retraités, ils risquent de ne plus savoir que faire de leurs temps libres !
---N’est-ce pas peu cher payé ?
-Ils sont retraités et par rapport aux enseignants des autres pays, ils ont été sous-payés toute leur vie, donc ils ne s’apercevront de rien !
---Et que va-t-on faire de plus pour eux que pour leurs collègues afin de mieux les protéger contre la Covid-19 ?
-Rien de plus !
---Et s’ils tombent malade à leur tour ?
- On les remplacera ! Et point positif pour eux, ils seront mieux protégés pour la vague suivante !
---Mais ils ne sont plus jeunes, eux, et le Gouvernement n’a-t-il pas communiqué afin de convaincre les familles de ne plus aller visiter outre mesure leurs ainés en ces moments de pandémie ?
-On ne les aura pas contraints à faire des remplacements et ils sont adultes…
---Et s’ils en meurent, n’aura-t-on pas un peu leur décès sur la conscience ?
-S’ils en meurent… s’ils en meurent… pour nous donner bonne conscience nous pourrions par exemple réinjecter une partie des économies de retraite dans des œuvres sociales !
--- !!!
-Non, je faisais de l’humour… noir ! Pourquoi toujours penser au pire ? L’important n’est-il pas de garder les classes ouvertes, « quoi qu’il en coûte » ?

2 janvier 2022
« Trop de bacheliers finira-t-il par tuer le bac ? »

Quelques jours avant la fin de l’année 2021, l’Inspecteur d’académie honoraire Bruno MAGLIULO nous a adressé une de ses analyses dont je viens de reprendre le titre pour mon billet d’humeur.

On peut, en effet, s’interroger sur
le devenir du « Bac nouveau » institué en 1808 par Napoléon et qui aura au moins vécu jusqu’à l’époque « blanquerienne » !

Lorsqu’on voit ce qu’en fait notre ministre actuel de l’Éducation Nationale, on peut se demander s’il n’a pas, derrière la tête, l’idée de faire en sorte de tuer le Bac afin que la génération suivante associe son nom à celui de Napoléon ! Ils seraient alors tous deux considérés comme étant l’Alpha et l’Omega de ce premier grade universitaire si prisé des parents !

Il faut dire que depuis quelques décennies, les politiciens démagogues français font tout pour faire plaisir à leurs électeurs, parents pour la plupart d’entre eux. Et que veulent-ils ces parents ? Que leur progéniture réussisse à obtenir ce diplôme ouvrant la porte vers des études universitaires françaises encore présentées comme étant le nec plus ultra de la réussite sociale !

Alors les ministres successifs adaptent le Bac, faisant en sorte que le taux de réussite se rapproche de plus en plus des 100% ! Et pour y arriver, la solution la plus simpliste est d’en demander de moins en moins aux candidats. Du coup, le Bac n’a plus qu’une valeur symbolique à tel point que les familles bien informées envoient leurs enfants poursuivre leurs études à l’étranger.

L’État français gérait un enseignement de grande qualité, un peu comme il gérait un système hospitalier reconnu dans le monde. La crise de la Covid a révélé les faiblesses de ce dernier ; l’objectif électoraliste révèle la faiblesse de l’enseignement tout aussi mal géré que l’hôpital.

Est-ce « trop de bacheliers » qui finira par tuer le Bac ou trop d’incompétences gouvernementales ?

Bonne année à toutes les personnes lisant mes billets d'humeur !