22 septembre 2024 Fin du suspens : les charges ministérielles sont enfin distribuées, mais pour quels résultats et jusqu’à quand ?
Parmi la multitude de nouveaux ministres, ministres délégués et secrétaires d’État, dont nous sommes tributaires pour tenter de redresser la France actuelle, ceux qui m’intéressent ici sont bien évidemment les trois nouveaux nommés pour l’Enseignement : Anne Genetet Ministre de l’Éducation nationale, Patrick Hetzel Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et… et Alexandre Portier Ministre délégué à la « Réussite scolaire » et à l’Enseignement professionnel.
Ne connaissant ni le potentiel ni les marges de manœuvres de ces nouveaux arrivants, avant de porter le moindre jugement sur eux, j’attendrai de les voir à l’œuvre quelques semaines pour me faire une idée de la politique qu’ils comptent mener à bien.
Je ne parlerai donc, aujourd’hui, que de l’intitulé des fonctions du dernier de ces nouveaux ministres car « Réussite scolaire » m’interpelle ! Notre nouveau Premier Ministre, avec l’aval de notre Président de la République, aurait-il pensé que, dans l’état actuel catastrophique de notre École, il était sans doute bon d’envoyer un signal médiatico-politique aux Français en s’intéressant enfin à la réussite de nos enfants ?
L’avenir de ce ministère délégué est pourtant assez incertain. En effet, le dernier -et seul- ministre délégué à cette fameuse « réussite scolaire » (à l'époque appelée « Réussite éducative ») a été Madame George Pau-Langevin, nommée en 2012 sous la présidence de François Hollande, et... et la fonction a été supprimée en 2014, presque deux ans plus tard.
Notre nouveau Gouvernement a-t-il donc inscrit ces deux mots de com’ (« Réussite scolaire ») dans la charge publique d’Alexandre Portier pour nous dire : « je vous ai compris ! », mais… avec l’idée que ce sera probablement sans suite ?
15 septembre 2024 Les cinq années du SNU, vues par la Cour des Comptes : un premier bilan décapant !
Comme nous sommes dimanche soir et que notre nouveau Premier ministre n’a toujours pas constitué son Gouvernement, je vais parler d’autre chose : du SNU, le Service National Universel pour nos jeunes. Pourquoi en parler aujourd’hui ?
Car il y a deux jours (le 13 septembre), la Cour des Comptes a publié un rapport au sujet de ce programme lancé en 2019 par Emmanuel Macron et Édouard Philippe malgré une impréparation manifeste à presque tous les niveaux !Que faire faire précisément, pendant une quinzaine de jours consécutifs, et 24h/24, à ces jeunes entre 15 et 17 ans souhaitant s’y inscrire ? Où et comment les loger, les vêtir, les nourrir ? Comment et par qui les faire encadrer en toute confiance et sérénité en évitant les disputes, les incivilités entre les participants, les éventuelles relations troubles entre filles et garçons ? Etc. Et comment faire pour, après de multiples essais de modifications, réussir à le rendre légalement obligatoire pour tous les jeunes ?
Et effet, il semble que nos politiciens ayant mis sur pied ce SNU en 2019 apprécient avant tout l’universalité de leurs décisions. N’ont-ils pas aussi et la même année, rendu l’école obligatoire à partir de 3 ans (au lieu des 6 ans de jadis) ?
Le hic, dans tout ça, c’est que le chamboulement créé dans notre société par le début de mise en place du SNU (même si ce dernier s’avérait quelque peu positif) nécessitait une réflexion de très longue haleine pour lui trouver, entre autres, des objectifs clairs et atteignables et… et les sommes d’argent considérables permettant de le financer !
Et, du coup, j’en arrive au rapport que la Cour des Comptes vient de publier cette semaine sur le SNU et dont voici les titres des 3 chapitres de son « premier bilan, cinq années après son lancement » : -Un dispositif progressivement élargi mais dont les objectifs sont incertains ; -Un pilotage institutionnel et une organisation peu satisfaisants pour une politique prioritaire du gouvernement ; -Un dispositif non stabilisé et dont les perspectives doivent être clarifiées. Le tout agrémenté de multiples recommandations vu l’importance des sommes déjà dépensées… et de celles à engager !
Après cinq ans d’existence, quel bilan décapant pour ce SNU !
8 septembre 2024 Quand l’Éducation nationale lâchera-t-elle un peu la bride à ses profs ?
La première semaine de cours vient de se terminer, toujours sans ministre de l’Éducation nationale, et la rentrée scolaire ne semble pas en avoir pâti ; bien au contraire !
Il y a malheureusement peu de chances que ça dure car le prochain ministre va certainement faire comme ses prédécesseurs : tenter d’imposer quelques nouvelles réformes plus ou moins inutiles, rien que pour espérer voir un jour son nom s’afficher sur le fronton d’un établissement scolaire !
Notre école va mal. La faute à qui, si ce n’est aux successions effrénées des politiques éducatives qui la torpillent depuis bien longtemps ? Du coup : -nombre d’élèves vont en classe s’em… s’ennuyer, au lieu d’y apprendre à se forger un avenir positif en pouvant mettre l’accent entre autres sur ce qui les fait rêver ; -nombre de profs se demandent ce qu’ils sont venus faire dans « cette galère » où les circulaires injonctives leur pleuvent dessus sans qu’ils puissent en discuter avec des inspecteurs plus que rarement visibles de longues années durant…
Alors, quand l’Éducation nationale lâchera-t-elle un peu la bride à ses profs ?
5 septembre 2024 Le « réseau » est bien en marche. Explication personnelle !
J’ai l’habitude d’écrire mes billets d’humeur le dimanche et pourtant, aujourd’hui, nous sommes le 5 septembre ; un jeudi ! Pourquoi ai-je attendu une semaine et demie ? C’est à cause de notre Président de la République qui ne vient de choisir son Premier Ministre qu’aujourd’hui, après avoir laissé la France se débattre pendant plus de 50 jours sans un Gouvernement digne de ce nom ! Un comble lorsqu’on sait que nos élèves ont repris l’école et que cette dernière va de mal en pis, comme pas mal d’autres ministères d’ailleurs !
En fait, j’ai mon explication personnelle à cet état de fait (remplacement tardif de Gabriel Attal, à Matignon, par Michel Barnier). Je précise « explication personnelle » car, à ma connaissance, aucun média n’a esquissé le moindre mot au sujet de ce que je vais vous dire. Tous les médias ont longuement parlé des « premiers ministrables » qui se sont succédé dans les couloirs de l’Elysée ou qui ont été présentés comme tels dans la presse, depuis que la chasse a été ouverte, mais… après quelques jours ou quelques heures selon leur nom et leurs orientations politiques, notre Président de la République les a écartés les uns après les autres, sans plus de précisions.
Les raisons présidentielles ? Pour ma part et selon moi, je les ai esquissées dans mon billet d’humeur du 24 juin 2024, billet que je vous invite donc à lire ou à relire. Et rien de spécial n’a changé par rapport à ce que j’avais alors écrit, car…
…Hier, le « Young Leader » de la « French-American Foundation », Edouard Philippe, a annoncé sa candidature aux prochaines élections présidentielles de 2027, voire plus tôt si besoin ! Il pourrait ainsi succéder au « Young Leader » de la « French-American Foundation », Emmanuel Macron, comme ce dernier avait, lui-même, succédé au « Young Leader » de la « French-American Foundation », François Hollande ! Le « réseau » est bien en marche !
25 août 2024 Et si l’Éducation nationale s’occupait de faire autre chose que d’inventer des tournures de phrases ?
Comme aujourd’hui, vue la situation « Macronienne » dans laquelle notre Président de la République nous a plongés, sans plus aucun véritable ministre en poste, que va-t-il se passer à la rentrée scolaire qui se profile sous 8 jours ? Heureux qui le sait !
Aussi, je ne vais pas perdre mon temps à échafauder de vaines hypothèses et ne ferai donc que rappeler, aux prétendants « premiers ministrables » que parmi tous les ministères qui vont mal depuis de nombreuses années, il y a entre autres celui de l’Éducation nationale. Et que, malheureusement, les effets de sa mauvaise santé ne se voient qu’au bout de quelques années !
Alors, je leur dis, à ces ministrables : de grâce ne faites pas comme nombre de vos prédécesseurs et évitez de mettre la poussière sous le tapis en remplaçant certains mots ou tournures de phrases du langage « éducation nationale » pour nous donner l’illusion que vous vous intéressez à son problème.
Par exemple, ne nous reparlez pas « d’outil scripteur » à la place de « stylo » ou « crayon », ni de « maîtriser le geste graphomoteur » au lieu de « faire une dictée »… J’arrête ici car la liste est longue, tout en rajoutant tout de même le remplacement de « élève » par « apprenant ».
En effet, lorsqu’un de vos prédécesseurs a effectué ce remplacement, je m’en suis interrogée et, tout bien réfléchi, j’ai pensé qu’il avait à l’époque dû prendre conscience de la dégénérescence de l’enseignement à l’Éducation nationale. En effet : un « élève », par définition, « élève » son niveau général de connaissances ! Ce ministre a donc préféré le mot « apprenant », personne qui suit un enseignement mais sans nécessairement apprendre !
1er juillet 2024 Une circulaire ministérielle de rentrée 2024 vient de sortir ; elle propose, pour les collèges qui seraient volontaires, d’expérimenter une Loi... en vigueur depuis 2018 !
Le 27 juin 2024, notre ministre de l’Éducation nationale vient de faire paraître dans le Bulletin Officiel une circulaire dans laquelle elle donne des consignes afin que les établissements scolaires préparent leur future rentrée, entre autres au sujet de l’utilisation, par les élèves, des téléphones portables.
Et que lit-on dans cette circulaire ? Avant tout, je vais rappeler que, depuis la LOI n° 2018-698 de 2018, l’Article L511-5 du Code de l’éducation est ainsi rédigé ; Version en vigueur depuis le 06 août 2018 :
« L'utilisation d'un téléphone mobile ou de tout autre équipement terminal de communications électroniques par un élève est interdite dans les écoles maternelles, les écoles élémentaires et les collèges et pendant toute activité liée à l'enseignement qui se déroule à l'extérieur de leur enceinte, à l'exception des circonstances, notamment les usages pédagogiques, et des lieux dans lesquels le règlement intérieur l'autorise expressément.
Dans les lycées, le règlement intérieur peut interdire l'utilisation par un élève des appareils mentionnés au premier alinéa dans tout ou partie de l'enceinte de l'établissement ainsi que pendant les activités se déroulant à l'extérieur de celle-ci.
Le présent article n'est pas applicable aux équipements que les élèves présentant un handicap ou un trouble de santé invalidant sont autorisés à utiliser dans les conditions prévues au chapitre Ier du titre V du livre III de la présente partie.
La méconnaissance des règles fixées en application du présent article peut entraîner la confiscation de l'appareil par un personnel de direction, d'enseignement, d'éducation ou de surveillance. Le règlement intérieur fixe les modalités de sa confiscation et de sa restitution. »
Et maintenant, je vais passer à un extrait fort intéressant de la « circulaire ministérielle du 27 juin 2024. Que dit-elle ? Je vous le donne Émile, comme disait souvent COLUCHE dans certains de ses sketchs :
« [...] Aussi, dès la rentrée 2024, les outils numériques seront strictement limités et les outils individuels, proscrits à l’école maternelle, et les élèves seront sensibilisés à leur usage raisonné au cours de l’école élémentaire avec l’expérimentation d’un programme PIX dédié aux élèves de cours moyens. Au collège, une « pause numérique » sera expérimentée au sein de collèges volontaires dans chaque département, de telle sorte que l’interdiction de l’usage du portable prévue par la loi soit effective et totale sur l’intégralité du temps scolaire, y compris les espaces interstitiels à risques que sont les changements de classe, les récréations et la pause méridienne. [...] »
Appliquer la Loi dans les collèges, c’est pour les établissements volontaires et à titre expérimental ! Sans commentaires n’est-ce pas !
24 juin 2024 Connaissez-vous les « Young Leaders » de la « French-American Foundation » ?
La semaine dernière, je terminais mon billet d’humeur par une question relative aux raisons politiques ayant sans doute poussé notre Président de la République à dissoudre l’Assemblée nationale, le 9 juin dernier, en risquant ainsi de provoquer une importante crise de régime.
Si, comme moi, vous avez entendu parler des « Young Leaders », vous ne serez alors pas surpris par une des réponses que je formulerai plus bas en fin de billet d’humeur. Mais, si vous ne savez pas qui ils sont, auparavant je tiens à vous faire part d’informations qui les concernent, en espérant ne pas être traitée de complotiste !
Le 18 mai 1976, le Président des Etats-Unis, Gerald Ford, et le Président de la France, Valéry Giscard d’Estaing, ont officiellement inauguré, à Washington, la « French-American Foundation » ; une structure bicéphale (« French-American Foundation-France » à Paris et « French-American Foundation-United States » à New York) dont l’objectif est de maintenir une amitié ancienne et durable entre ces deux pays.
L’un des problèmes que l’on peut se poser, et non des moindres, est de savoir s’il s’agissait alors de poursuivre la culture de cette amitié longue de deux siècles, ou si les Etats-Unis mettaient ainsi en place une « manière douce » (ce que l’on appelle souvent à l’heure actuelle et au niveau international, le « soft power ») afin d’orienter les décisions gouvernementales françaises dans le plus grand nombre possible de domaines (sociétal, culturel, économique, diplomatique, militaire…) car…
…car la structure principale, mise en place en 1981 par cette organisation est celle des « Young Leaders » ! Qui sont-ils précisément ?
Chaque année, depuis cette date, les dirigeants de la « French-American Foundation » sélectionnent en moyenne 10 Français et 10 Américains dont l’âge est compris entre 30 et 40 ans et qui ont de fortes chances d’être appelés à de hautes fonctions dans leur pays. Puis ces « Young Leaders » participent à des réunions et des échanges réguliers sur divers domaines d’importance concernant l’avenir de leur pays respectif.
Depuis 1981, ce sont donc près de 400 « Young Leaders » français qui gravitent dans les hautes sphères françaises et… qui ont plus de chances d’être influencés par les 400 « Young Leaders » américains que le contraire !
On peut trouver leur nom sur le site de la « French-American Foundation-France » (à condition d’avoir idée d’aller y jeter un œil). Et c’est ainsi que l’on peut constater, par exemple, que François Hollande est sur la liste des « Young Leaders » depuis 1996 ; qu’Emmanuel Macron est sur la même liste depuis 2012 ; que plusieurs des ministres de ces derniers (ou ex-ministres) sont aussi sur la même liste dont, entre autres, Edouard Philippe !
Nul besoin de poursuivre l’énumération de cette longue liste que vous pouvez consulter par vous-même, pour enfin vous proposer une réponse à la question que je m’étais posée la semaine dernière, question relative aux raisons politiques ayant sans doute poussé notre Président de la République à dissoudre l’Assemblée nationale, le 9 juin dernier, en risquant ainsi de provoquer une importante crise de régime.
Voici donc ma réponse, qui n’engage bien sûr que moi. De même qu’en 2017 le « Young Leader » François Hollande a ouvert la porte présidentielle au « Young Leader » Emmanuel Macron, ce dernier, par la dissolution de l’Assemblée nationale qui risque d’amener un Premier ministre au pouvoir législatif très réduit faute de majorité absolue, et qui risque donc de décevoir les Français, aura toutes ses chances d’entrouvrir, en 2027, la porte présidentielle au « Young Leader » Edouard Philippe ! Satisfecit américain, donc !
Mais avant 2017 attendons déjà les résultats du premier tour des élections législatives de dimanche prochain !
17 juin 2024 Une Éducation nationale « hors sol » ?
Alors que la dissolution de l’Assemblée nationale a eu lieu le 9 juin et que, comme on pouvait s’y attendre, la zizanie s’est aussitôt installée entre plusieurs partis politiques, laissant prévoir l’arrivée au pouvoir d’une nouvelle législature pour le moins fort animée et fracturée, que fait donc notre Éducation nationale ? Tranquillement, comme si de rien n’était, comme s’il était certain que rien ne changera après les élections législatives, notre ministre de l’Éducation nationale fait paraître, au Journal Officiel et au Bulletin officiel du 13 juin 2024, des Décrets et Arrêtés sur quelques réformes de plus qu’elle va mettre en œuvre ! Par exemple la refonte, dans les moindres détails, du cursus du lycée professionnel, ainsi que les nouveaux programmes d’EMC (Enseignement Moral et Civique) pour toutes les classes, du primaire jusqu’au Bac !
En revanche, rien de sérieux n’est mis en place pour pallier le manque criant de profs dans le primaire et le secondaire ! Il a semble-t-il paru plus important, au Gouvernement, de mettre en place les « groupes de besoin », dévoreurs de personnel, ainsi que de nouvelles réformes des programmes, plutôt que de s’attaquer au recrutement pérenne de profs bien formés au métier et heureux d’enseigner !
Publier en ce moment Arrêtés et Décrets qui, après les élections législatives, pourront être aussi vite abrogés que l’Assemblée nationale a été dissoute quelques semaines plus tôt, ne fait pas très sérieux ; sauf si, dans la tête de notre Président de la République, un objectif hautement politique et de première importance le lui imposait. Mais lequel ? on peut se poser la question, dont j’ai personnellement une réponse qui me turlupine.
10 juin 2024 « Choc des savoirs » - « Choc des résultats électoraux » !
Hier, dimanche 9 juin, c'était le jour où l'on élisait nos députés européens. Aussi j'ai donc attendu le résultat de cette élection pour écrire mon billet d'humeur hebdomadaire, pour le cas où... j'aurais quelques remarques pertinentes à y ajouter.
Il se trouve qu'hier soir, après l'intervention de notre Président de la République annonçant la dissolution de l'Assemblée nationale, mon billet n'avait momentanément plus aucun intérêt car son sujet était : « de fortes menaces sur la liberté pédagogique des enseignants avec la mise en place d'une nouvelle réforme des programmes scolaires ! »
J'écris « momentanément » car, qui dit élection d'une nouvelle Assemblée nationale, dit forte probabilité de voir disparaître le Gouvernement actuel ainsi que bon nombre des réformes envisagées entre autres à l’Éducation nationale ! Et pourquoi pas certaines autres réformes déjà programmées pour la rentrée 2024 !
Je me demande donc si je ne vais pas être moralement contrainte de faire une pause au milieu de ce chaos où le « choc des savoirs » de Gabriel Attal s’éclipse devant le « choc des résultats électoraux » !
2 juin 2024 Souhaits des profs : « pouvoir enseigner dans de bonnes conditions et être payés dignement » !
L’an dernier, le ministère de l’Éducation nationale a inventé le « pacte enseignant », contrat entre les profs et leur administration afin que les enseignants signataires soient plus payés moyennant leur exécution de tâches supplémentaires ; ces tâches pouvant aller du remplacement de collègues absents jusqu’à des boulots administratifs, non programmés à l’avance. Les profs ne se sont pas bousculés pour signer ce contraignant « pacte enseignant », malgré certaines pressions de leur administration !
Voici que, cette semaine, à cause d’un manque non négligeable de personnel de sécurité pour surveiller la période des Jeux Olympiques et Paralympiques qui vont se dérouler sous peu, c’est le Gouvernement qui, par décret n° 2024-483 du 28 mai 2024, permet aux agents publics (et donc entre autres aux profs gérés par le ministère de l’Éducation nationale) d'exercer, à titre accessoire, une activité lucrative salariée d'agent privé de sécurité dans le cadre de ces jeux !
Je rappelle que, pour les personnels des fonctions publiques, le « cumul d’emploi » est interdit s’il est lié à une activité lucrative privée, sauf cas très particuliers ou dérogations par des textes légaux : ici, le décret du 28 mai 2024.
Mais aujourd’hui, faute de personnel de sécurité en nombre suffisant, le Gouvernement tente de faire d’une pierre deux coups : assurer la sécurité des JO et faire « plaisir » entre autres aux profs, qui se plaignent depuis longtemps de leur faible rémunération vu leurs conditions de travail, en leur proposant un moyen d’arrondir leurs fins de mois.
Profs, à la place d’aller vous détendre et souffler un peu, cet été pendant les vacances scolaires, l’État vous autorise à demander le cumul de votre statut d’enseignant avec celui, rémunéré, d’agent privé de sécurité !
Si la proposition vous intéresse, il faudra que votre rectorat vous autorise ce cumul avec vos heures de cours. Et si vous n’êtes pas détenteur d’une carte professionnelle d’agent de sécurité mentionnant la spécialité « surveillance de grands événements », vous devrez suivre une formation « rapide (106 heures !) » auprès d’un organisme agréé. Puis, cette carte en poche, il faudra vous faire embaucher par une société privée de sécurité… que vous trouverez certainement juste en « traversant la rue » !
Autant dire qu’après un décret paru si tard, si ce cumul intéresse quelques profs, ces derniers auront pas mal de travail et de démarches à effectuer très rapidement !
Et pour en venir au souhait de la grande majorité des profs, ce qu’ils veulent, ce n’est pas d’arrondir leurs fins ce mois en jouant les bouche-trous selon le bon plaisir de leur administration, comme c’est le cas avec le « pacte enseignant », ni d’être momentanément engagés comme agents de sécurité privés pour les JO ! Ce qu’ils souhaitent, c’est surtout de pouvoir enseigner dans de bonnes conditions et d’être payés dignement pour leur travail accompli !
26 mai 2024 La langue unique de la République est le français (Article 2 de la Constitution française) !
Alors que nos élèves de classe de troisième vont bientôt passer leurs épreuves du DNB 2024 (Diplôme National du Brevet), notre ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, vient de faire marche arrière en autorisant la traduction en langues régionales des sujets des épreuves de cet examen ! Machine arrière car cette traduction venait d’être interdite récemment par la DGESCO (Direction Générale de l'Enseignement SCOlaire) ; les sujets et documents d’accompagnement des examens français devant être rédigés en français, langue unique de la République (Article 2 de la Constitution). Personnellement, je suis pour l’enseignement des langues régionales ; elles ont toutes leur importance, de même que le latin, le chinois, le berbère… Mais, pour les examens français, délivrés officiellement par la France, je comprends mal que ces derniers puissent être rédigés dans une autre langue que le français. Sauf si…
Dans cette multiplication de la rédaction des examens français en langages régionaux, il me semble voir la volonté d’un certain Emmanuel Macron ou acolytes, d’espérer pouvoir proclamer, un jour ou l’autre, qu’avec toutes ces langues régionales, l’administration de la France est ainsi devenue quasiment ingérable ! Et que, étant en Europe où les textes officiels sont maintenant rédigés en anglais, la meilleure solution serait, pour la France, de les rédiger, elle aussi, en… anglais !
D’ailleurs, depuis qu’il est arrivé aux affaires, notre président ne dévalue-t-il pas le français sans doute dans cette optique, lentement, avec ses : Business France, Choose France, One Planet Summit, One Ocean Summit… Et je ne parle pas de tous les discours qu’il fait en anglais, à l’étranger, quand ce n’est pas en France !
Donc, pour résumer, dans cette accentuation de l’emploi officiel des langues régionales, notre président a peut-être pour objectif de faire, un jour, modifier l’article 2 de la Constitution française et d’y écrire : La langue unique de la République est l’anglais ! Heu ! Toutes mes excuses ! « The only language of the Republic is English ! »
19 mai 2024 Vade-mecum abscons du ministère de l’Éducation nationale ! Faire grève ou pas ?
Ce matin, la jeune élève, Latiti, que j’évoque quelques fois, est venue me rendre visite. L’objet de son passage chez moi tournait autour du vade-mecum que vient de publier le ministère de l’Éducation nationale afin de nous apprendre à mettre en route, dès septembre prochain et en sixièmes et cinquièmes de collèges, les fameux « groupes de besoins Belloubet » !
Comme je commençais à tenter de lui expliquer le rôle supposé de ces nouveaux groupes, elle me coupa net la parole : -Je les connais, et je sais que tu les apprécies peu. Du coup, avec ma mère, je suis allée lire le vade-mecum qui en fait officiellement état.
-Et ?
-Et je n’y ai rien compris ! 42 pages tortueuses dignes des mauvais romans de mauvais auteurs ! Aussi, je me suis demandé si mes profs allaient participer à la grève du 25 mai, contre ce « choc des savoirs » dont les « groupes de besoins » sont l’élément central. Moi j’espère que oui car… des cours sauteront.
-Et moi, j’espère que non ! Car, en tant qu’enseignant, faire grève, ça rapporte à son ministère ! Quand on est salarié d’une compagnie aérienne, d’un réseau de chemin de fer… c’est pénaliser son employeur et faire prendre conscience de ses problèmes à beaucoup de monde ; faire grève dans l’enseignement c’est, comme tu l’as dit, faire plaisir aux élèves et, surtout, à son ministère qui économise une journée de traitement sans perte « d’exploitation ».
-Mais s’ils ne font pas grève, comment manifester leur opposition ? me demande alors Latiti étonnée.
-Tu sais, Latiti, à l’heure actuelle il existe des réseaux sociaux qui touchent énormément de monde dans notre société… en passant, je te rappelle que tu dois t’en méfier à cause des fausses informations qu’ils véhiculent parfois. Mais, pour en revenir à notre sujet sur les « groupes de besoins » et leur « vade-mecum » abscons de mise en place, en les dénonçant de façon argumentée sur les réseaux sociaux, les enseignants ont de fortes chances d’être bien plus efficaces qu’en faisant par-ci par-là des grèves d’un jour !
-Donc, si j’ai bien compris, pour les profs, contrairement à d’autres professions, faire une grève un seul jour est suicidaire ! Mieux vaut qu’ils la fassent en continu, pendant longtemps ou bien qu’ils saturent les réseaux sociaux de critiques constructives envers leur hiérarchie.
-Bien résumé, Latiti, tu seras sans doute une bonne syndicaliste !
12 mai 2024 ATTENTION ! Question autorité à l’école, élèves et parents vont voir ce qu'ils vont voir !
C'est tout au moins ce que la ministre de l'Éducation nationale a affirmé il y a quelques jours, en lançant une grande « concertation » sur ce sujet d'autorité à rétablir très vite ; sujet pour lequel elle a déjà sa petite idée : comment responsabiliser les élèves ? Comment mieux impliquer et responsabiliser les parents ? Comment faire de l'École un lieu mieux protégé et qui protège toujours mieux ? Et notre ministre a donné une dizaine de pistes de réflexion dont :
-Faire participer l'ensemble des élèves aux tâches communes au sein de leur enceinte scolaire ; -Scolariser tous les collégiens en semaine, de 8 heures à 18 heures ; -Faire signer aux responsables légaux un « contrat » avec les établissements scolaires, rappelant les droits et obligations de chacun ! -Etc.
Et après ? Où se nichera l'autorité dans cette liste à la Prévert ? Et, même si l'on y évoquait des sanctions dissuasives, ces dernières seraient-elles applicables et appliquées par les temps qui courent ?
Je précise bien « par les temps qui courent » car, que constate-t-on actuellement au sujet de la réaction de nombre de nos dirigeants face à l'incivilité de leurs concitoyens ? Ils laissent faire tant que possible et finissent par réagir (parfois et mollement) que bien plus tard...
Pour preuve, si besoin en était, je vais prendre un exemple. Depuis mercredi dernier, une « rave-party » non-déclarée, donc illégale, se tient dans un champ, près de la petite commune de Parnay (Maine-et-Loire). Les participants y ont afflué et sont, parait-il, dans les 10.000 personnes à l'heure où j'écris ce billet.
Mais lorsqu'au cours des jours précédents les participants sont arrivés, petit à petit, qu'ont donc fait nos autorités sensées faire respecter la loi ? Elles se sont semble-t-il superficiellement lamentées, tout en mettant en place un axe rouge pour les évacuations des éventuelles urgences et ont même fait apporter de l'eau aux fêtards, pour les hydrater !
Et ce matin, fin de la « rave-party », il vient malheureusement d'y avoir un drame : un mort ! Il paraît alors que des participants quittant le site seraient maintenant contrôlés par la gendarmerie et verbalisés pour rassemblement illégal ! Nos décideurs semblent donc avoir mis la poussière sous le tapis le plus longtemps possible avant d'intervenir... un peu !
Eh bien, pour en revenir à notre ministère de l'Éducation nationale, à l'instar de la « rave-party », elle a commencé par laisser filer l'autorité pendant des années puis, soudain, alors que notre école est moribonde, elle donne l'illusion de vouloir redresser la barre par une « concertation » suivie de textes sur « l'autorité à l'école ». Et après, ATTENTION ! Question autorité, élèves et parents vont voir ce qu'ils vont voir ! On les sent déjà trembler de frayeur.
5 mai 2024 « Groupe de niveau Attal », « Groupe de besoin Belloubet ». Et après ?
Dans les années 1980, le collège unique existait depuis peu et il se posait déjà la question des élèves en grande difficulté. Un établissement parisien avait alors créé une classe de 6ème spéciale pour une dizaine de jeunes au QI à développer. Une sorte de « groupe de niveau Attal » avant l’heure !
Mon mari enseigna dans cette classe l’année où elle fut créée. Selon lui, le mot « pédagogie » y prenait tout son sens étymologique. Mais le qualitatif des cours dispensés l’emportait grandement sur leur quantitatif à tel point qu’en fin d’année les programmes officiels n’avaient été abordés que dans leurs très grandes lignes, dans la plupart des matières.
Après ce test sur les groupes, l’année suivante le collège redevint « unique » (et « inclusif »). Le groupe de niveau de 6ème ne fut pas réitéré et les 10 jeunes de ce feu groupe se retrouvèrent dispersés dans les classes de 5ème. Dans leur groupe ils avaient progressé, certes, mais à leur rythme et pas au point de pouvoir suivre efficacement les cours qui leur étaient maintenant dispensés en 5ème et dans lesquels ils étaient littéralement « noyés ».
Quel gâchis pour eux ! Et un gâchis prévisible par tout pédagogue digne de ce nom ! Soit on crée des groupes de niveau qui se poursuivent d’année en année, des sortes de classes parallèles, mais alors on n’est plus dans le collège « unique » initié par Giscard d’Estaing (en 1975), soit on cherche une autre solution.
On pourrait alors être tentés par les « groupes de besoin Belloubet », ceux qui vont sans doute, et malheureusement, finir par s’appliquer à la rentrée scolaire 2024 ; des groupes fluctuants au cours de l’année ; de petits groupes dans lesquels des élèves vont passer quelques semaines afin de se familiariser avec une notion de maths ou de français qu’ils ont eu du mal à assimiler les années précédentes. Puis ces élèves vont réintégrer leur classe d’origine et participer aux contrôles communs.
Mais, pendant que les élèves du « groupe de besoin » tenteront de combler leurs lacunes en maths ou en français, les autres auront, eux aussi, des cours de maths et de français ; soit des cours sur de nouvelles notions, soit des cours de perfectionnement. Dans les deux cas, l’écart entre les premiers élèves et les seconds persistera donc et restera bien visible dans les résultats des contrôles communs ! Sauf à faire des contrôles de bas niveau qui n’inciteront plus bon nombre d’élèves à s’investir pleinement !
Les « groupes de besoin », outre qu’ils seront des usines à gaz côté gestion administrative des classes, seront donc aussi des systèmes perdants pour les élèves de tous niveaux. C’est déjà le cas avec le collège unique affaiblissant ceux qui pourraient être bon. On en voit d’ailleurs les effets navrants avec les tests PISA !
Alors ? Alors, comme je l’ai déjà dit, il faut adapter l’enseignement à chaque élève, car chacun a sa singularité, avec ses envies et ses besoins particuliers d’études. Et ce qui n’était matériellement pas possible il y a encore quelques années est en train de le devenir avec l’utilisation de l’IAG (Intelligence Artificielle Générative). Donc il n’est pas indispensable, en ce moment, de tenter de mettre en place un cache-misère passager au collège unique. Il faut investir intellectuellement dans l’école IAG de demain, un demain très proche ; trop proche pour ne pas effrayer bon nombre de nos politiciens !
21 avril 2024 Profs absents non remplacés ? Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise reconnait une « carence de l'État » !
Il se trouve que, dans l'académie de Versailles, M. et Mme A. étaient las de savoir leur enfant sans profs sur de longues périodes : 117 heures d'enseignements obligatoires en classe de sixième et 39 heures d'enseignements obligatoires en classe de cinquième ! Alors, ce couple avait demandé une indemnité au ministère de l'Éducation nationale pour préjudice subi par son enfant ainsi privé d'une chance de réussir son parcours scolaire futur.
Faute de réponse, cette demande implicitement rejetée par le ministère, ces parents ont alors déposé une requête auprès du tribunal administratif de Cergy-Pontoise (95), le 30 juillet 2022. Ils ont demandé de condamner l'État à leur verser la somme de 156€ pour ledit préjudice subi. J'imagine que cette somme correspondait à 1€ symbolique par heure de cours perdue par leur enfant (117+39), et que l'important était, pour eux, d'obtenir une condamnation de principe de l’État.
La requête a été communiquée au recteur de l’académie de Versailles qui n’a pas plus été intéressé par l’affaire que ne l’avait été le ministre précédemment. En effet, il n’a pas produit de mémoire et ne s'est pas fait représenter à l’audience ! Il faut dire que la somme symbolique demandée par le couple de plaignants n'a pas dû inciter l’État à prendre une quelconque part dans ce débat. En plus, au sujet du manque de profs, toute la hiérarchie de l'Éducation nationale a sans doute reçu des ordres clairs et nets : mettre la poussière sous le tapis et ne pas perdre son temps avec ce sujet persistant !
Grande victoire pour ces parents : dans sa décision du 3 avril 2024, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a bien reconnu l'existence d'un préjudice causé par « carence de l'État dans l'organisation du service public de l'enseignement » et a condamné ce dernier à verser aux plaignants la somme de 150€ pour le préjudice subi par leur enfant.
150€ au lieu de 156€ ? L’important est que le tribunal administratif ait reconnu une « carence de l'État » en la matière, et j’espère que de très nombreux parents d’élèves, conscients du fait que le manque de profs peut priver certains enfants de réussir leur parcours scolaire futur, oseront suivre l’exemple de M. et Mme A. auprès de leur tribunal administratif local, et ce d’autant plus facilement qu’une telle requête ne nécessite pas le recours à un avocat !
14 avril 2024 Utiliser un langage « grossier » pour recruter. Est-ce dans l’air du temps ?
Que penseraient des parents recevant de l’établissement où est scolarisée leur progéniture, un document sur lequel il serait noté en gros caractères, par exemple : « Catherine n’aime pas qu’on se foute de sa gueule ! » ?
Même si ces parents avaient été prévenus que l’établissement en question initiait une campagne publicitaire « choc », dans le but d’attirer quelques-uns d’entre eux pour participer à des accompagnements de sorties scolaires ou à des remplacements de profs absents…, je doute que l’objectif de l’établissement ait des chances d’être atteint ! Même s’il était précisé que cette campagne était tout particulièrement destinée à un public jeune, avec des mots de jeunes !
Fort heureusement (c’est tout au moins mon avis), je n’ai pas connaissance de l’existence d’un tel établissement scolaire. Par contre…
Par contre, en ce moment, il y a une super association, connue et reconnue de nombre d’entre nous, qui vient de commencer sa campagne de recrutement de bénévoles et qui, pour attirer de jeunes adultes, fait coller des affiches qui, c’est certain, attirent au moins l’œil !
Chaque affiche présente une grande photo, avec un personnage (homme ou femme) sur lequel il est écrit, en très gros caractères, pour être la seule phrase attirant l’œil du passant, par exemple : « Gérard, faut pas le faire chier ! » -ou « Françoise est complètement malade ! » -ou « Sarah les fait tous raquer ! » -ou « Bertrand est une vraie tête de con ! » -ou « Catherine n’aime pas qu’on se foute de sa gueule ! »
À vous de choisir l’affiche qui vous semble la plus en adéquation avec, paraît-il, « l’air du temps » pour vous attirer... si vous en trouvez une !
En tout cas, j’espère que, pour l’avenir de nos élèves, les établissements scolaires qui recherchent désespérément des profs, ne vont pas se mettre à distribuer des prospectus du genre : « vous vous faites chier chez vous, devenez profs ! »
7 avril 2024 Méfiance ! Nicole Belloubet ne fait surtout pas « trier » et « sélectionner » les élèves ; elle demande juste qu’on les trie et les sélectionne !
Au cours de son entretien de cette semaine, sur BFMTV, notre ministre a été « très claire » au sujet du mode de constitution, à la rentrée 2024, des groupes de « niveau » (ou de « besoin ») parmi les élèves de sixième et de cinquième en maths et en français.
Son idée « n'est pas de classer un élève en début de 6e et qu'il ressorte en fin de 5e en étant dans le groupe des plus faibles ou des plus forts, mais au contraire en fonction des compétences qu'il devra acquérir en français et en math, qu'il puisse évoluer d'un groupe à l'autre en fonction de ses besoins. »
Je n’ai pas l’impression que Gabriel Attal disait que les élèves seraient classés dans un groupe, à vie ! Mais passons ; mon sujet principal est ailleurs ! En effet, lorsque sur BFMTV, la personne menant l’entrevue lui demande comment se passe la sélection des élèves, pour constituer ces groupes, Nicole Belloubet lui répond aussitôt en insistant bien sur ses mots : on ne sélectionne pas, c'est en fonction du résultat des évaluations.
Mais en fait, qu’est-ce qui est en fonction du résultat des évaluations ?
La ministre précise que, « en début d'année les enseignants vont prendre les élèves en classe entière et en fonction des thématiques abordées ils pourront les répartir en groupe. C'est assez simple et somme toute de bonne logique, donc moi je le redis ici, ce n'est pas du tout un tri des élèves, pas du tout. L'idée est au contraire de leur donner, en groupe, selon leur niveau, des compétences mieux assises et mieux assurées. »
Donc, comme on l'a bien entendue et réentendue, les profs ne vont surtout pas trier ou sélectionner leurs élèves ; ils vont leur faire passer des tests et, en fonction des résultats obtenus ils vont juste… les répartir dans des groupes ! C’est ce que le commun des mortels appelle les trier, les sélectionner, car les groupes à faible effectif ne seront pas constitués au hasard !
Visiblement, notre ministre ne fait pas partie du commun des mortels. Elle, elle semble délibérément vouloir occulter certains mots en les remplaçant par des périphrases. Aussi, désormais, jusqu’à la fin de son mandat, soyons méfiants sur tout ce qu’elle nous présentera !
31 mars 2024 « Groupes » en sixième et cinquième. Une politique inquiétante ?
La dispute entre Gabriel Attal et Nicole Belloubet semble avoir disparu des radars à propos du nom des « groupes » qu’ils vont mettre en place à la rentrée 2024, en sixième et cinquième, en mathématiques et en français. En effet, les « groupes de niveau » du premier (ministre), appelés « groupes de besoin » par la seconde, semblent avoir officiellement fusionné dans l’Arrêté publié au Journal Officiel du dimanche 17 mars dernier qui parle désormais de « groupes » « constitués en fonction des besoins des élèves ». Bon ! Les voilà réconciliés nos chers ministres. Il leur reste maintenant à savoir faire fonctionner cet afflux de « groupes » et là, c’est une autre histoire ! Pour le ministère, c’est d’autant plus difficile à imaginer qu’il manque, entre autres, une grande quantité d’enseignants à l'Éducation nationale : 2830 équivalents temps pleins, a annoncé Nicole Belloubet, il y a 4 jours, à l’Assemblée nationale !
Qu’à cela ne tienne ! Il y a 3 jours, M. Boris Melmoux-Eude, DGRH (Directeur Général des Ressources Humaines) du ministère, aurait adressé aux recteurs une lettre leur soumettant plusieurs super solutions afin de pallier le manque de profs : mobiliser des professeurs des écoles, rappeler au front les récents retraités et... (de ce « et… », je vous en parlerai plus loin et vais commencer par le commencement !).
Au lieu de s'atteler sérieusement au problème persistant du recrutement des enseignants, nos éminents stratèges proposeraient de confier l'enseignement de disciplines spécifiques (maths et français) des groupes de 6ème et 5ème, à des profs du primaire, formés pour une tout autre mission, et de les soustraire de leur école où ils manqueront donc à coup sûr ! Quant aux retraités, vu le contexte actuel, est-il pensable qu’ils aillent spontanément se ruer, nombreux, vers une année de galère que leur nouvelle vie ne les incite peut-être plus à réitérer ?
Malheureusement, il me reste maintenant à parler de la troisième solution, celle que j’ai annoncée plus haut, à la suite du « et… ». Donc la voici : et… le DGRH invite les recteurs à favoriser le recours aux « professeurs associés » ; des profs recrutés « par le recteur sur proposition des chefs d’établissement sans condition de diplôme » ! Vous avez bien lu ! Sans condition de diplôme ! Et là, les bras m’en tombent !
En conclusion, soit notre actuel 1er ministre n’a pas été capable de prévoir qu’il manquerait des enseignants pour une mise en pratique efficace des groupes dont il vantait l’utilité, soit il en était bien conscient et ne cherchait qu’à faire un gros coup de com’ sur le dos de certains parents qu’il leurrait sciemment ! Dans les deux cas, la politique menée par nos gouvernants est loin d’être rassurante tant pour l’avenir de nos jeunes que pour celui de notre société !
24 mars 2024 Menaces terroristes dans de nombreux établissements scolaires de France ?
Selon des sources officielles (rectorats, ministère de l’Éducation nationale) relayées par la presse, mercredi dernier, de nombreux personnels, élèves et parents d’élèves d’établissements scolaires de la Région parisienne ont reçu des messages alarmants signés « État islamique ». Ces messages annonçaient des préparations d’attentats à l’explosif dans ces établissements : « J’ai mis du C4 partout dans le lycée et dans les classes » disaient-ils !
La même chose vient de se produire hier, samedi 23 mars, dans la Région Hauts-de-France.
Ces messages étaient accessibles par suite d’un piratage informatique de l’Espace numérique de travail (ENT) des établissements concernés et posent le problème de la cyber-sécurité de ces espaces que l’Éducation nationale qualifie de « sécurisés » !
Les systèmes informatiques de ce ministère sont-ils gérés avec si peu de professionnalisme que quelques individus peuvent y faire la pluie et le beau temps selon leur volonté ? Je rappellerai un détail sans commune mesure avec ce qu’il vient de se passer : à chaque élection professionnelle nationale (par voie électronique) les connexions aux serveurs informatiques disjonctent pour cause de surcharge, prévisible et non prévue, du nombre d’électeurs ! Et dans le cas présent, avec des conséquences sécuritaires potentiellement bien plus graves, les serveurs laissent béantes leurs portes face à des intrus !
Pour l’instant, ces piratages des ENT, cette semaine, n’ont heureusement pas entrainé de pertes humaines, mais j’espère qu’ils serviront enfin de leçon aux donneurs d’ordres de notre ministère afin que leurs serveurs informatiques soient rendus hautement sécurisés, même si le « risque zéro » n’existe pas !
Dans un autre ordre d’idées, lié au piratage des serveurs des ENT, Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France, a réagi. C’était bien sûr la moindre des choses, mais je trouve un peu légère la fin de son texte publié sur X : « Cyber attaque et cyber menaces terroristes sur les lycées d’Île-de-France : la région a saisi la police et la justice. Les brigades régionales de sécurité sont sur site pour aider à la levée de doute et à la sécurisation des sites. Je souhaite que les auteurs soient rapidement identifiés et sévèrement sanctionnés. » J’aurais préféré autre chose qu’un simple « souhait » !
J’espère qu’elle a, au moins hors X, demandé au gouvernement qu’il revoit sa copie concernant la gestion de tous les serveurs de la fonction publique !
17 mars 2024 Textes modificatifs des lois, arrêtés… Serait-il trop difficile d’être clair ?
La semaine dernière, au sujet des « groupes de niveau » ou « groupes de besoin », j’écrivais que nous devrions vite avoir des précisions à leur sujet. C’est fait ; ces « précisions » (si l’on veut les appeler ainsi) ont été publiées au journal officiel, aujourd’hui 17 mars. Et comme chaque fois qu’il y a des modifications de textes officiels, elles sont rédigées dans une « obscure clarté qui tombe des étoiles » aurait imagé Corneille (le dramaturge français du XVIIe siècle, pas le chanteur canadien du XXe-XXIe siècle), comme il l’a fait dans « Le Cid ».
En effet, tout particulièrement à l’heure d’Internet, les modifications du texte officiel pourraient être présentées, par exemple, sur deux colonnes : le document connu, devenu obsolète, et face à lui, le nouveau texte. Mais ce serait trop demander au système administratif français qui travaille autrement depuis la nuit des temps et ne cherche visiblement pas à s’améliorer !
La preuve ? Voici une partie de ce qui a été publié et que l’on pouvait lire sur un écran d’ordinateur, le 17 mars 2024 :
Art. 2. – Le II de l’article 3 du même arrêté est ainsi modifié : 1° Le a est abrogé ; 2° Le b devient le a ; 3° Le c est abrogé ; 4° Le d, qui devient un b, est complété par une phrase ainsi rédigée : « Ces derniers contribuent, avec les autres enseignements, à la mise en œuvre du parcours citoyen, du parcours d’éducation artistique et culturelle, du parcours éducatif de santé ainsi que du parcours Avenir. » ; 5° Le dernier alinéa est supprimé.
Art. 3. – Le premier alinéa de l’article 4 du même arrêté est ainsi modifié : 1° Les mots : « Pour les enseignements complémentaires prévus aux b, c et d du II de l’article 3 » sont remplacés par les mots : « Pour les enseignements complémentaires prévus au II de l’article 3 » ; 2° La dernière phrase est supprimée.
J’arrête là ce texte « imbuvable » et laisse le soin, au personnes concernées (enseignants, chefs d’établissements, organisations syndicales, parents d’élèves…) de le traduire et de le commenter, non sans rappeler au Gouvernement que ce serait peut-être plus simple, pour ses lecteurs, d’être immédiatement clair et de ne pas attendre des jours et de nouvelles publications pour l’être !
10 mars 2024 Transformation majeure : Les « groupes de niveau » de Gabriel Attal deviendront-ils des « groupes de besoin » de Nicole Belloubet ?
Pour les élèves en difficulté, dans mon billet d’humeur du 19 novembre 2023, que je suggère de lire ou de relire, j’avais proposé que, pour certains élèves, quelques cours individuels leur soient donnés par un robot d’IAG (Intelligence Artificielle Générative), seul à même de les comprendre finement et quasi-instantanément !
Mais c’était sans doute trop (vite) demander car le 5 décembre 2023, Gabriel Attal alors ministre de l’Éducation (et déjà remplacé depuis lors à ce poste par deux autre ministres successifs), avait annoncé qu’il allait réformer l’Éducation nationale de fond en comble avec la mise en place de « groupes de niveau » en maths et en français, en classe de 6ème et de 5ème ! Et qu’il ne chômerait pas car cette première réforme serait effective dès… la rentrée scolaire 2024 ! Comment était-il techniquement envisageable que les emplois du temps soient ainsi morcelés et que les « néo-groupes » soient cohérents et non ressentis comme discriminants ?
Eh bien, il y a trois jours, la ministre actuelle de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, vient de faire savoir que les « groupes de niveau » sont enterrés et sont désormais remplacés par des « groupes de besoin » ; des groupes créés à la demande, lorsque le besoin s’en fera sentir. Nous devrions avoir, en principe, des précisions à ce sujet dans quelques jours ! Attendons donc de voir, surtout au sujet des moyens en personnel mis à disposition pour ces « groupes de besoin » !
Mais, en fait, de quel « besoin » s’agit-il ? Est-ce un terme politiquement lénifiant qui permet de faire semblant d’occulter le niveau insuffisant des élèves du groupe ou est-ce, par exemple, un groupement de jeunes collégiens ayant trop régulièrement envie de satisfaire un besoin pressant ?
3 mars 2024 L’Éducation nationale. Un ministère hors-sol ?
« Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente… Il suffit juste de créer un conditionnement en réduisant considérablement le niveau et la qualité de l’éducation. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile… que l’information destinée au grand public soit anesthésiée… On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique... »
Sur Internet, certains attribuent ces lignes au philosophe Aldous Huxley (1894 – 1963), d’autres au philosophe allemand Günter Anders (1902 – 1992), d’autres encore à d’autres personnes, comme quoi il est bon de ne pas se fier aveuglément à tout ce qui est écrit sur Internet ! …
Quoi qu’il en soit, lorsque j’ai lu ces phrases je me suis demandé s’il n’y avait malheureusement pas une convergence entre elles et la gestion de notre Éducation nationale. En effet depuis pas mal d’années on constate : des réformes disparates se succédant à un rythme effréné et se traduisant par une baisse continue du niveau scolaire des jeunes ; des augmentations du budget du même ministère, amputé quelques mois plus tard de 700 M€, comme ça vient d’être le cas il n’y a pas 15 jours avec le décret du 21 février 2024 ; des problèmes de discipline de plus en plus nombreux avec des enseignants devant se débrouiller seuls dans leur établissement scolaire avec, en plus, leur Administration leur disant parfois que c’est de leur faute…
Sauf erreur de ma part, tous ces dysfonctionnements semblent avoir démarré dans les années 1970, juste après les « événements » de mai-juin 1968, puis avoir pris de l’ampleur. Aussi, pour en revenir aux phrases notées en début de ce « billet », il y a de quoi se demander s’il n’existerait pas un lien voulu ou fortuit entre ces phrases et les résultats actuels de notre grand service public qu’est l’Éducation nationale, et ce, sans être taxée de « complotiste » ! Car, comme on le retrouve à de nombreuses époques de l’Histoire, les pays sont parfois gouvernés pendant un certain temps par des groupes de personnes potentiellement excellentes mais… hors-sol. Est-ce le cas en ce qui a concerné notre ministère de l’Éducation nationale ?
25 février 2024 Pièces de 2 Euros distribuées aux élèves, du CP au CM2, et à leurs profs !
Quelle aubaine pour les enseignants du primaire qui vont tous recevoir une pièce de 2 Euros, commémorative des JO 2024 !
Non seulement ce sera pour eux un souvenir, mais ceux qui la garderont précieusement, pendant des années, auront peut-être la chance que cette pièce vaille, à la revente, une somme importante.
François Mitterrand n’avait-il pas fait à peu près la même chose, en 1989, pour commémorer le bicentenaire de la convocation des États généraux (Révolution française) avec des pièces de 1 Franc, distribuées aux élèves de CM2 ? Eh bien, figurez-vous que j’ai vu, sur Internet, qu’à l’heure actuelle une telle pièce, si elle est encore en excellent état, peut être vendue environ 2€ et si son état est moyen, elle ne vaut plus rien ! Ce n’était semble-t-il pas un placement à conseiller.
Pour la pièce commémorative des JO, je pense plutôt que les enseignants la garderont en souvenir… d’une navrante période au cours de laquelle l’enseignement allait si mal que son ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, avait fait tout un tas de propositions de réformes avec, à la clef, une importante enveloppe budgétaire supplémentaire votée par les parlementaires fin 2023. Puis… voici que le même Gabriel Attal, nommé depuis lors Premier ministre, a par décret du 21 février 2024, amputé de près de 700 M€, le budget de l’Éducation nationale ! D’après l’actuelle ministre de l’EN, cela n’aura pas de conséquences sur les recrutements et les réformes engagées qui supposent de tels recrutements. Mais qui donc en supportera les conséquences ?
En fin de compte, cette pièce de 2 € a au moins le mérite d’être un « bon tiens tu l’as », plutôt que « les crédits votés tu les auras » (pas !)
18 février 2024 L’Intelligence Artificielle Générative (IAG) traitée comme l’agriculture ?
En fin d’année 2023, j’avais évoqué ce problème de l’IAG à laquelle aucun pays n’échappera, de gré ou de force. C’est un progrès technologique important mais dangereux, comparable à celui de la bombe atomique. Cette dernière peut tuer une grande quantité d’êtres humains en peu de temps. L’IAG mal maitrisée, mal gérée, peut en asservir encore plus, en quelques années. C’est la raison pour laquelle j’avais donc écrit, dans mon billet d’humeur du 19 novembre 2023, que l’Éducation nationale devait s’emparer au plus vite de cette IAG, pour nos élèves, mais… mais à condition de la sécuriser dans une structure étroitement contrôlée par un organisme franco-français par exemple équivalent à celui de l’Académie française ! Pourquoi ? Pour ne pas risquer d’apprendre à nos élèves des notions fictives ou insidieuses venues tout particulièrement d’autres pays ou d’autres idéologies !
Or, que s’est-il passé, cette semaine ? Monsieur Pichai Sundararajan, le PDG de Google depuis 2015, reçu par Emmanuel Macron, est spécialement venu à Paris pour inaugurer très officiellement, ce jeudi 15 février 2024, un nouveau centre Google consacré à l’intelligence artificielle ! Étaient présents à cette cérémonie Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, Catherine Vautrin, ministre du Travail, Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France.
C’est dire que, sous couvert du cocorico lancé haut et fort par les coqs français, notre pays se met au garde-à-vous devant l’Américain Google. Et quel garde-à-vous, car l’IAG a besoin d’énormément d’informations de toute nature, parfois confidentielles ou sensibles, pour jouer pleinement son rôle. Et comme Google est légalement tenu de faire connaître à son Gouvernement (États-Unis) tous les documents qu’il détient ou dont il a eu connaissance, pactiser avec Google c’est ouvrir grandes toutes les portes de nos bibliothèques, archives et labos de recherche, sans savoir ce que deviendront les informations recueillies !
En matière d’IAG la France a (encore) en ce domaine, des sociétés françaises de renommée internationale ! Notre Gouvernement (français) ne pourrait-il pas, pour une fois, penser à elles en priorité au lieu de les traiter comme, depuis pas mal de temps, il traite les agriculteurs français ?
11 février 2024 Ces grandes écoles où l’on mélange études et… exploitation des étudiants !
Savez-vous qu’il existe de « grandes » écoles où les études sont tristement dévoyées par leur administration ?
Qu’attend-on de toute grande école ? Que, dans un domaine spécifique, elle fournisse un enseignement de qualité, et même tant qu’à faire, de grande qualité ; et que ses étudiants soient notés en fonction de ce qu’ils ont assimilé dans le domaine qui les a attirés vers cette école. Et là, que constate-t-on semble-t-il de plus en plus ? Que de grandes (?) écoles, se permettent de propose à leurs étudiants une sorte de contrat type Rome antique : « panem et circenses » [du pain et des jeux]. Les élèves qui acceptent de participer bénévolement à certains « jeux », reçoivent une quantité de « pain » sous forme d’une augmentation de leur note finale comptant pour l’obtention de leur diplôme ! Souvent ces « jeux » sont très loin d’être amusants. Il en va par exemple pour les surveillances de salles d’étudiants passant leur concours d’intégration à l’école !
Remarque : comme depuis pas mal d’années on apprend de moins en moins le latin en classe, j’espère que si les nouveaux arrivants dans de telles écoles entendent prononcer les mots « panem et circenses » ils ne seront pas tentés de les traduire par « cire-sans-cesse… » les bottes de la Direction !
4 février 2024 Grève ; et après ?
Toute grève est menée contre un pouvoir, et le pouvoir en question ne cède jamais s’il n’a pas, face à lui, des organisations susceptibles de le faire trembler ! Dans le contexte actuel, par exemple, les agriculteurs « de base », représentant une puissance économique non négligeable, se sont fortement mobilisés et le Gouvernement a immédiatement cédé à certaines de leurs revendications ; cédé tout au moins en paroles, ne nous leurrons pas et attendons la concrétisation officielle des promesses qui leur ont été faites ! Concernant les enseignants, quelle est leur puissance autre que sociale et éthique ? Mais l’éthique fait d’autant moins trembler le Gouvernement que leur grève lui rapporte de l’argent, celui perdu par les profs grévistes, ce qui n’est pas du tout le cas face aux agriculteurs !
Alors ? Au sujet des enseignants, je vois malheureusement mal quelles marches positives de manœuvre ils ont. Être extrêmement rigoureux dans l’application du règlement intérieur de leur établissement ? Suivre à la lettre des notes de service au contenu parfois équivoque ? Ce sont des pistes (des quasi-grèves du zèle) alternatives, mais moins porteuses que celle des agriculteurs !
Dans ce contexte, je comprends que le métier d’enseignant n’attire plus et je suis même surprise qu’il y ait si peu de profs en poste qui, ainsi maltraités par leur Administration, ne dépriment pas au point de devoir se mettre en congé de longue maladie.
Et je suis désolée de devoir terminer ce « billet » par une absence de solution positive tout particulièrement pour les enseignants. Faire grève soit, et après, se dire que cela fera… comme la dernière fois !
28 janvier 2024 Tous « fliqués » à l’Éducation nationale : enseignants, élèves, parents d’élèves… tous !
Pour le cas où certains collègues ne le sauraient pas encore et se diraient, par exemple, qu’ils sont trop rarement inspectés et que leur administration les connait donc mal, qu’ils se « rassurent » : l’Éducation nationale les suit indirectement à la trace, comme elle suit élèves et parents d’élèves.
En voici une preuve indirecte publiée ces derniers jours par l’IPP (Institut des Politiques Publiques) et intitulée « Le décrochage des filles en mathématiques dès le CP » ?
En résumé, cette note indique : « À partir de données de panel riches et exhaustives couplées avec des informations sur la catégorie socioprofessionnelle des parents, le corps enseignant dans chaque école, et les caractéristiques générales des écoles, cette note cherche à caractériser les décrocheuses et à mesurer les contributions respectives du milieu familial et de la scolarisation (l’école et les enseignants) pour expliquer l’émergence des écarts de performance observés en CP et en CE1. Nous montrons que le décrochage des filles se produit sur l’ensemble du territoire, dans tous les types d’écoles et dans tous les milieux familiaux. Autrement dit, aucune configuration scolaire (école publique, privée, en réseau d’éducation prioritaire – REP – ou à pédagogie alternative) ni aucune configuration familiale (parents des catégories aisées, professions scientifiques ou familles homoparentales) ne permet d’éviter l’apparition d’un écart très tôt dans la scolarité en mathématiques en défaveur des filles. »
Pour préciser comment l’IPP a obtenu ces résultats, cet institut affiche clairement : « Cette note s’appuie sur les évaluations nationales standardisées administrées par la DEPP [Direction de l'Évaluation, de la Prospective et de la Performance de l’Éducation nationale] en début de CP, milieu de CP et en début de CE1 à plus de 2,5 millions d’élèves scolarisés en France entre 2018 et 2022. »
Et les évaluations de la DEPP font état de l’âge des élèves, de leur sexe, de l’IPS (indice de position sociale) de chacun de leurs parents, du professeur (homme ou femme, âge, ancienneté), du type d’école (publique, privée, religion (??!!), REP…), du type de pédagogie employée…
Les Directeurs et enseignants d’écoles, que j’ai interrogés, m’ont paru, eux aussi, offusqués par de telles informations personnelles divulguées par la DEPP. Toujours est-il que l’on sait donc, maintenant, que de telles informations sont bien mémorisées à l’EN !
Je vais arrêter là ce billet d’humeur car mon analyse des conclusions de l’IPP n’en est pas l’objectif, objectif limité aujourd’hui à ce « fliquage » par l’Éducation nationale !
21 janvier 2024 Notre Président de la République, ou ses conseillers, doivent certainement s’inspirer des publications de l’OCDE !
Depuis que j’ai mis le nez dans les « cahiers de l’OCDE » (OCDE : Organisation de coopération et de développement économiques), je suis de plus en plus outrée par ce que j’y lis et qui, selon moi, pourrait se résumer par une phrase à l’adresse des dirigeants des pays membres de cette organisation : si vous avez un problème économique, voici des mesures à prendre pour le résoudre ; mais, en fonction du risque politique qui vous guette, elles peuvent être ni efficaces, ni justes !
Et voici, par exemple, un paragraphe faisant état de l’enseignement :
Extraits du « Cahier n°13 » « Pour réduire le déficit budgétaire, une réduction très importante des investissements publics ou une diminution des dépenses de fonctionnement ne comportent pas de risque politique. Si l’on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles ou aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d’élèves ou d’étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement (…) »
C’est malheureusement ce que nos gouvernements successifs appliquent à la lettre, depuis des années ; depuis au moins 1996, date à laquelle l’OCDE a publié ce « cahier n°13 » !
C’est ancien, me direz-vous ! Ancien certes, mais semble-t-il toujours d’actualité pour les ministres successifs de notre Éducation nationale ! Aussi j’attends, de notre nouvelle ministre, des preuves concrètes, et non des mots, pour remédier au délabrement persistant de notre enseignement !
Et pour ceux qui chercheraient à défendre l’OCDE à propos de cette publication, navrée pour eux, je vais tenter tout de même de les rassurer en leur disant que cette organisation a pris soin d’écrire, en en-tête de ce « cahier n°13 » : « Les idées exprimées et les arguments avancés dans cette publication sont ceux des auteurs et ne reflètent pas nécessairement ceux de l’OCDE ou des gouvernements de ses pays membres. » Dont acte !
14 janvier 2024 Bienvenue, Madame la ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques !
Ouf ! J’ai cru que je n’arriverais pas à écrire, d’un seul tenant, l’ensemble des responsabilités confiées à notre nouvelle ministre, Madame Amélie Oudéa-Castéra !
Maintenant que c’est fait, je me demande aussitôt si, au début du mandat de cette nouvelle ministre, cette dernière va pouvoir assumer toutes ces charges en même temps ; et ce d’autant plus que, rien que pour la partie Éducation nationale, elle succède à Monsieur Gabriel Attal qui, en quelques semaines de règne dans ce ministère, a mis sur la table (ou dans la tête des Français) tout un tas de réformes qu’il s’était engagé à finaliser en quelques mois.
Comme il vient d’être nommé Premier ministre, il y a peu de chances qu’il ait assez de temps à consacrer à la poursuite d’un tel travail juste abordé. Aussi, pour notre nouvelle ministre, réussir à réformer en profondeur et judicieusement moult pans de notre Éducation nationale tout en s’occupant, en même temps, des Jeux olympiques et paralympiques qui doivent se tenir entre le 26 juillet et le 8 septembre (et je ne compte pas leur temps de préparation), ce sera un véritable tour de force, à moins que…
…À moins que Monsieur Gabriel Attal, piloté par notre Président de la République, nous ait leurré, involontairement ou non, par exemple dans le but de nous faire passer du temps en faisant semblant de satisfaire des mécontents de la politique française en matière d’instruction de notre jeunesse ! Mais ça, nous devrions nous en rendre compte assez vite !
Donc, Madame Amélie Oudéa-Castéra, ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques… je vous souhaite la bienvenue dans un contexte semé d’embuches de toutes sortes et dans lequel chacune de vos paroles officielles devra avoir un sens le moins ambigu possible !
7 janvier 2024 L’OCDE dévoile-t-elle son absence d’empathie, de compassion, de bienveillance envers les humains ?
L’OCDE, cette organisation internationale créée primitivement dans le but de s’intéresser au développement économique des pays, semble s’approprier de plus en plus de sujets concernant l’Humanité, mais… sans compassion ni bienveillance envers cette dernière ! L’enseignement, sur lequel elle travaille aussi, en est à mes yeux un exemple typique, entre autres dans un de ses rapports annuels !
Tout d’abord, dans le résumé de son rapport de 2023, résumé faisant état des sujets essentiels aux yeux de ses dirigeants, elle y parle d’éducation et non d’enseignement. Mais c’est presque secondaire comparé à certains autres sujets !
L’une des premières phrases du résumé concerne l’accueil des jeunes dès l’âge de 2 à 3 ans : « Dans l’éducation et l’accueil des jeunes enfants, les structures de qualité aident chacun, sur un pied d’égalité, à prendre un bon départ dans la vie et sont particulièrement cruciales pour les enfants les plus défavorisés. Elles sont essentielles aussi pour permettre […] » (Je reviendrai plus bas sur la fin de cette phrase).
Pour l’OCDE, il est donc utile, voire indispensable (économiquement parlant) de commencer par enlever le plus tôt possible chaque enfant de sa cellule familiale. On l’éduque alors, donc on le formate au mieux des besoins de la société dans laquelle il va vivre. Je me demande d’ailleurs pourquoi ne pas commencer à le formater in-utero car les spécialistes en développement des fœtus ont montré que ces derniers commençaient à apprendre avant leur naissance ! L’OCDE présentera peut-être ce projet dans quelques années !
Passons maintenant à la fin de cette phrase du résumé qui me pose un gros problème. Les structures accueillant les enfants de 2 à 3 ans « […] Elles sont essentielles aussi pour permettre aux deux parents de travailler et améliorer le taux d’emploi des femmes. »
On en arrive là au cœur du sujet : si la société s’occupe d’éduquer les enfants dès leur plus jeune âge, c’est (aussi) surtout dans le but de faire travailler leurs parents, dont tout particulièrement les femmes ! Les parents ont déjà les congés de maternité, de paternité, de maladie… L’OCDE semble donc ne pas apprécier qu’ils puissent, en plus, évoquer l’excuse des enfants en bas âge pour « se tourner les pouces » chez eux, sans un contrôle externe ! En résumé, pour l’OCDE, l’Humain lambda est sur Terre essentiellement pour travailler pour le compte d’un dirigeant ou d’un surveillant ; un peu comme c’était le cas à l’époque révolue des serfs et des seigneurs !
L’OCDE, par son rapport de 2023, semble ainsi dévoiler, pour le moins, son absence de bienveillance envers les humains !
1er janvier 2024 Je n’attendais pas grand-chose et j’ai été servie !
Pour rédiger ce billet d’humeur, j’ai attendu les vœux de notre Président de la République. J’ai constaté qu’à chaque nouvelle année, le Président alors en poste ne nous a toujours annoncé que des banalités ; avec des vœux purement formels. Mais, dans le contexte actuel plus que médiocre, tant français qu’international, j’espérais autre chose que de simples lieux communs. Je vais commencer par le cadre dans lequel notre Président est venu hier-soir nous présenter ses vœux car, pour une fois, le décor était inhabituel ! Une simple forêt d’arbres sans feuilles, sans la moindre dorure, sans notre drapeau français mis en évidence. Mais avec, au loin… « Qu’est-ce que c’est que cet étendoir plein de linge multicolore ?» m’a demandé mon mari dont la vue baisse et qui n’avait pas mis ses lunettes ! Je lui ai répondu qu’il s’agissait d’une multitude de drapeaux étrangers dont, à priori, la présence me semblait inappropriée pour la circonstance ! Finalement les médias nous ont expliqué plus tard qu’il s’agirait en fait des drapeaux des pays participant aux Jeux Olympiques 2024…
Côté contenu des vœux, ils furent brefs, ce qui a permis à notre Président de ne pas parler des résultats navrants de la politique française. Je ne vais pas insister sur mon sujet habituel, pour lequel notre nouveau ministre semble être félicité par pas mal de médias (alors qu’il n’a fait que des promesses dont l’applicabilité est loin d’être évidente !) car malheureusement, ces jours-ci est venu se greffer le problème de l’Hôpital. Il n’allait déjà pas très bien mais, maintenant, on apprend que l’hôpital Pompidou doit aller faire la manche pour pouvoir se payer un scanner ! Dans la rue, ses quêteurs ont peut-être intérêt à ne pas récolter beaucoup d’argent à moins de s’entourer de gros bras car l’insécurité semble gagner de plus en plus de terrain !
En ce qui concerne l’international, où la France n’est plus, je préfère ne pas l’évoquer afin de ne pas faire perdre trop de temps à mes lecteurs.
Quoi qu’il en soit, pour en revenir au contenu des vœux de notre Président de la République, je n’attendais pas grand-chose mais…j’ai tout de même été déçue !
Cela étant, c’est très sincèrement que je vous souhaite à toutes et à tous une bonne année 2024, avec une inflation contenue, une santé de fer et une amitié sans bornes avec vos proches tant dans votre famille que dans votre travail !
17 décembre 2023 Cherche-t-on à cultiver la diversité des élèves ?
La catastrophe, pour notre enseignement, ne viendrait-elle pas du fait, entre autres, que depuis des années nos politiciens font tout pour y mettre la main dessus, non pas pour que notre jeunesse s’épanouisse dans le monde qui les entoure, mais pour faire en sorte que, sans s’en rendre compte, elle soit formatée, en douceur, au fil de ses années de scolarité ! S’il n’en était pas ainsi, les enseignements scolaires devraient pouvoir permettre à tout jeune d’exceller dans les matières qu’il découvre et qui le passionnent. Et comme chacun d’eux a sa propre sensibilité, comme chacun d’eux n’aime pas nécessairement la même chose que ses voisins, il serait indispensable que, dans chaque établissement scolaire, les classes soient régulièrement éclatées ! Qu’il y ait toujours quelques heures de cours de « découverte » du monde dans lequel les jeunes commencent à vivre, puis que les élèves soient dégroupés pour participer à des heures dans les spécialités qui les intéressent et par lesquelles ils vont s’épanouir !
Au lieu de ça, dans un faux souci d’égalitarisme, on met tous les jeunes dans le même panier et on dit à chacun d’eux : « on va te fournir le même livre de cours qu’à chacun de tes camarades et, que ça te plaise ou non, tu apprendras le même truc que ton voisin ! Et, pour le cas où tu ne serais pas satisfait, on va aussi te donner des cours d’empathie le plus vite possible en espérant que tu éviteras ainsi de passer ta mauvaise humeur sur d’autres ! »
Dans de telles conditions, les cours d’empathie ne seraient-ils pas plutôt à donner en priorité à certains membres de la chaîne des décideurs du ministère de l’Éducation nationale afin qu’ils aient idée, de temps à autres, de chercher à se mettre dans la peau des enseignants ?
Mais, d’une part ce serait sans doute trop demander au gouvernement et, d’autre part, ce dernier veut-il vraiment cultiver la diversité des élèves ?
10 décembre 2023 « Tu causes, tu causes, c'est tout ce que tu sais faire. »
Pourquoi un tel titre pour mon billet d'humeur de cette semaine ? Tout d'abord, il s'agit d'une citation connue du dramaturge, poète... Raymond Queneau (1903-1976), citation extraite de son roman à succès « Zazie dans le métro ». Ensuite... Mais avant mon « ensuite », je vais dire quelques mots au sujet de notre actuel ministre de l'Éducation nationale. Depuis l'arrivée de Gabriel Attal à son ministère, que constate-t-on ?
Que ce dernier parle continuellement de sujets de réformes qu'il est en train de concocter. Et à l'entendre, il ne s'agirait pas de réformettes mais de vraies réformes touchant tous les niveaux d'études de nos jeunes.
Vue la baisse constante des résultats des tests internationaux auxquels participent nos élèves, d'après un sondage Odoxa-Backbone Consulting, publiés ce jeudi 7 décembre par Le Figaro, l'opinion publique française semble bien accueillir les propos de notre ministre. C'est un bon début médiatique pour lui ! Mais souvenons-nous que, malheureusement, dans l'opinion publique il en avait été de même pour Jean-Michel Blanquer lorsqu'il était devenu ministre. Mais ses résultats ont été décevants !
Les paroles ne suffisent pas ! J'ai besoin de voir les décrets que Gabriel Attal va publier et, surtout, comment il va les faire appliquer ! Car, pour l'instant, je n'imagine que budgets supplémentaires conséquents, multiplication du nombre de salles de classes, et augmentation massive du recrutement et formation d'une bonne quantité de futurs enseignants qualifiés (ou à le devenir) qui ne se bousculent pas pour y répondre vu le manque d'attractivité actuelle du métier !
Mais alors, pourquoi mon allusion à « Zazie dans le métro » ?
Parce que, au début de ce roman, la jeune Zazie vient à Paris, dans le but d'y découvrir le métro. Lorsqu'elle arrive dans la capitale, une grève l'empêche de satisfaire son souhait et, de page en page du livre, vu le titre, on attend avec curiosité et impatience que Zazie puisse voir le métro. À la fin du roman, elle ne l'a toujours pas vu !
J'aimerai qu'il n'en soit pas de même pour les paroles de Gabriel Attal et que l'on entrevoit au moins un bout du tunnel de son métro (reprise en main de notre enseignement), afin qu'au moment de son départ de la rue de Grenelle aucun enseignant, élève ou parent d'élève, ne puisse dire : « tu causes, tu causes, c'est tout ce que tu sais faire » !
3 décembre 2023 2024. Vente de munitions par des buralistes !
Dans quel monde vivons-nous ? Que montre-t-on à nos enfants ? Sans doute la « vraie » vie de certaines civilisations ou de certains groupes d’individus avec leurs pulsions individualistes de domination ou de meurtre. Quoi qu’il en soit, sans verser dans la tendance bisounours, est-il indispensable de s’ingénier à montrer sans arrêt, à notre jeunesse, que tuer serait « normal » ? Il y a déjà moult jeux vidéo, plus vrais que natures, qui incitent les joueurs à tuer le plus possible de personnes, et bien qu'interdits aux moins de 18 ans ils ont beaucoup défrayé les chroniques lors d'assassinats commis par des jeunes (ou moins jeunes), un peu, voire beaucoup, déphasés, ne faisant plus la part entre ces jeux virtuels et la réalité.
Devenant de plus en plus préoccupant, inquiétant, ce sujet m’est spontanément revenu à l’esprit lors d’une annonce, la semaine dernière, du chef du service central des armes et explosifs du ministère de l’Intérieur ; annonce qui m’a stupéfaite. En effet ce dernier a fait savoir qu’en principe, premier trimestre 2024, en toute légalité des buralistes seraient autorisés à vendre des munitions de chasse !
Des ventes de munitions de chasses, il y en a déjà dans d’autres types de magasins et sur Internet ; alors un peu plus ou un peu moins, pourrait-on se dire de prime abord ! Sans doute, mais…
…dans le contexte actuel, alors que depuis quelques temps des armes tirent un peu partout dans le monde, alors qu’en divers coins de France des fusillades éclatent trop souvent, notre gouvernement choisit ce moment pour augmenter le nombre de points de vente de munitions en mettant des buralistes à contribution ! Comme, de plus, ces derniers semblent ne rien avoir demandé de tel, nos gouvernants ne donnent-ils pas ainsi l’impression de banaliser l’utilisation des armes ?
En impliquant les buralistes, quel message cherchent-ils donc à faire passer à nos élèves ? Peut-être leur laisser sous-entendre que des munitions peuvent être mises au même rang que des… cigarettes ! Et ce d’autant plus que, lorsqu’en 2024 la vente de munitions par des buralistes sera officialisée, dans les deux cas ces derniers ne vendront-ils pas des « cartouches » ?
26 novembre 2023 Le redoublement sera-t-il traité comme le glyphosate ?
En ce moment, à la suite des résultats de l’enquête nationale sur le niveau des élèves des classes de 4ème, on dirait que notre gouvernement vient de s’apercevoir de l’état déplorable de notre Éducation nationale ! Comme s’il y avait eu besoin de réaliser une telle enquête pour prendre conscience d’un phénomène qui perdure et s’amplifie d’année en année ! Enfin, cette semaine, en réaction, notre ministre vient de mettre à l’ordre du jour plusieurs mesures probables à prendre, dont celle du redoublement des élèves en difficulté.
Sur ce sujet ultra-sensible, comme nombre d’autres, j’espère qu’il ne s’agit pas du système de com’ gouvernementale rôdé depuis si longtemps. En effet dès qu’un problème paraît au vu et au su de tous, on montre qu’on s’y intéresse pendant quelques jours, voire quelques semaines ; on promet plusieurs trucs supposés y remédier ; on publie même quelques textes officiels qui n’y changent souvent pas grand-chose puis… on passe à un autre sujet d’actualité et, en définitive, rien n’est réglé en rapport avec les promesses faites !
Je vais prendre un exemple très récent, dans un autre domaine que celui de l’enseignement, pour ne pas être accusée de focaliser systématiquement sur ce dernier. Je vais, par exemple, parler du glyphosate, ce désherbant de synthèse dont, le 16 novembre 2023, après un vote sans majorité, la Commission européenne a renouvelé son autorisation d’utilisation pour… 10 ans !
Comment en est-on arrivé là alors qu’en 2017, en France, Emmanuel Macron avait promis de faire en sorte que notre pays n’utilise plus le glyphosate au plus tard début 2021 ? En septembre 2021, comme ce désherbant était toujours répandu dans certains de nos champs, notre président avait alors promis de « porter une initiative de sortie accélérée des pesticides » lorsqu’il allait prendre la présidence de l’Union européenne, en janvier 2022. Président de l’UE, il n’en a rien fait et, qui plus est, au dernier vote européen du renouvellement ou non de l’utilisation du glyphosate, le 16 novembre 2023, la France a choisi de… s’abstenir !
Donc… pour en revenir aux multiples problèmes rencontrés à l’Éducation nationale, j’espère que les promesses dans ce domaine seront mieux tenues que celles, par exemple, faites pour le glyphosate !
19 novembre 2023 Collège unique, pas unique ? Cours mal appris. Latiti a sa solution !
Faisant suite à la publication d’une très récente évaluation du niveau de nos élèves en classe de 4ème, lundi dernier, notre ministre Gabriel Attal jugeait la situation inquiétante et promettait d’annoncer « des mesures fortes début décembre sur le collège, pour une entrée en vigueur dès la rentrée prochaine ! ». Il s’agirait, à peu de choses près, de créer de petits groupes de niveaux dans les classes. Dans le collège, qui resterait donc une structure « unique », les cours de français et de maths pourraient être momentanément adaptés à certains élèves. Les inconditionnels du collège unique cher à Giscard d’Estaing ont aussitôt rué dans les brancards et les autres ont expliqué qu’un tel morcèlement des classes aboutirait à un casse-tête inextricable au niveau des emplois du temps. Personnellement, j’hésitais sur l’attitude à adopter jusqu’à ce que Latiti vienne me présenter sa solution. Ceux qui suivent mes billets d’humeur se souviennent sans doute de Latiti, cette élève quelque peu délurée sautant sur les faits d’actualité très inhabituels en les utilisant au mieux de son imagination. Par exemple, lorsque Jean-Michel Blanquer avait décidé que le genre des élèves n’était pas gravé dans le marbre, elle s’était aussitôt et momentanément fait appeler Arthur, puis Gugus, puis… !
Aujourd’hui, stimulée par les diverses réactions aux propos de Gabriel Attal, Latiti m’interpelle : -Toutes ces tergiversations sont dépassées ! Il y a un problème évident à l’Éducation nationale dont la politique n’est pas du tout adaptée à l’hétérogénéité des élèves. Un prof, dans sa classe, ne peut pas gérer en même temps la différence de niveau social, culturel et intellectuel des jeunes tout en espérant réussir à faire assimiler le cours qu’il est en train de donner !
Comme je lui demande ce qu’elle propose, en haussant les épaules elle me répond : -C’est évident ! Chaque élève en difficulté sur un point du programme devrait avoir son cours particulier donné par un système d’intelligence artificielle générative (IAG) ! Un robot ; un prof robot ! -Tu remplacerais les profs par des robots ! Les enseignants ne voudront jamais… -Je ne les remplacerais pas car on en manque cruellement depuis longtemps… à tel point que leur administration fait pression sur certains d’entre eux pour qu’ils signent un Pacte ; un accord pour qu’ils s’engagent à ne pas pouvoir refuser de remplacer un collègue absent ! Mais c’est un autre problème !
A cet instant, il y a comme un blanc dans la conversation, puis Latiti enchaîne : -J’en reviens aux élèves rencontrant des difficultés particulières dans certains cours. Un robot les aiderait. Comprenant l’élève qui lui serait momentanément confié, il serait capable d’interpréter presque instantanément ses attitudes, mimiques, interrogations mal énoncées, absences d’interrogations, etc. et il aurait aussi les mots adéquats pour lui faire assimiler la partie du cours mal maîtrisée !
Je la félicitais alors pour sa proposition, tout en formulant quelques réserves… malheureusement non négligeables : -Latiti, ton idée est à coup sûr à creuser mais… l’intelligence artificielle générative est, pour l’instant du moins, loin d’être aussi sécurisée qu’elle devrait l’être pour ne pas risquer d’apprendre à ces élèves des notions fictives ou insidieuses venues tout particulièrement d’autres pays ou idéologies ! Il faudrait donc que notre gouvernement crée une structure spécifique à l’enseignement ; par exemple l’équivalent de l’Académie française. Cette structure alimenterait et gèrerait alors seule l’ensemble des systèmes informatiques de cette intelligence artificielle… Mais, lorsqu’on voit à quel point notre enseignement français dégénère, depuis des années, on est en droit de se demander si nos politiciens ne cherchent pas sciemment à réduire cet enseignement à peau de chagrin. Et, s’ils ont cet objectif, ils seront donc peu enclins à développer cette IAG pour les Français !!
Alors Latiti s’approche de moi et me murmure à l’oreille : -Tu sais, depuis que tu m’as parlé des « Young Leaders » que sont Emmanuel Macron, Valérie Pécresse, Edouard Philippe, François Hollande… et je passe le nom d’autres Français dont le nombre augmente chaque année depuis plus de 40 ans et qui, à ce titre, cultivent une amitié entre les Etats-Unis et la France, je te suggère que l’on propose au Président Macron, de faire développer cette IAG en France, pour les petits Français. Faute, jusqu’à présent, d’avoir apporté un plus dans l’éducation nationale, cela permettrait de savoir si d'autres de ces « Young Leaders » sont capables d’en apporter un dans le domaine de l’IAG ! Et si ce n’était pas le cas… de grosses questions pourraient se poser, à leur sujet !
13 novembre 2023 L’état de délabrement de notre Éducation nationale. Une surprise ?
Billet d’humeur du 13 novembre et non du 12 ? Car pour l’écrire, je tenais avant tout à avoir visionné une enquête diffusée le soir du 12 novembre, sur la chaîne de télé M6. Son sujet ? La catastrophe de l’Éducation nationale et ce qu’en pensait notre ministre actuel : Gabriel Attal.
Je n’ai pas été surprise par l’état de délabrement de notre école. Mais de voir, bout à bout, la succession des « problèmes » rencontrés, ça m’a fait une fois de plus froid dans le dos ! Manque d’enseignants à tous les niveaux, tant dans le privé sous contrat que dans le public ; profs titulaires remplaçants « oubliés » par leur rectorat et donc payés à ne rien faire ; embauche de vacataires sans la moindre formation pédagogique et tout de même mis quasi immédiatement devant des élèves dans l’espoir que ces derniers seront au moins gardés car il n’est pas rare que ces néo-enseignants soient loin de maitriser la matière qu’ils sont censés faire apprendre !
Il est évident qu’une telle situation ne peut qu’amoindrir le niveau d’apprentissage des élèves et le corps enseignant, universitaires compris, ne peut que s’en plaindre. De plus, les relations entre profs, élèves et familles se dégradent à grande vitesse ! Nombre de profs en font des rapports à leur administration. Celle-ci étouffe les affaires à tous les échelons, afin de ne faire aucune vague susceptible de se retourner contre ses petits, moyens ou grands chefs ! Aussi, en quantité sans cesse grandissante, des profs, mal aimés, mal menés et mal payés (pendant que l’argent coule à flots afin que certains « heureux sélectionnés », du ministère ou pas, participent à des enquêtes et fassent des rapports que personne ne lit), des profs, dis-je, finissent par en avoir assez et quittent le navire en train de sombrer !
Il coule, ce navire. Il coule aussi du fait que d’autres conditions de travail se dégradent en même temps. De très nombreux locaux scolaires sont en pleine décrépitude : carreaux cassés non remplacés ; salles trop froides lorsqu’il fait mauvais temps et trop chaudes en plein soleil ; fuites d’eau un peu partout avec salpêtre sur certains murs ; wc souvent insalubres…
Bon, j’arrête là mon résumé de cette enquête menée par M6 et je passe rapidement à la très brève intervention de notre ministre, Gabriel Attal. Rapidement car il n’a rien dit d’extraordinaire à part qu’il n’était pas dans ses intentions de critiquer les anciens ministres de l’Éducation (je le comprends car il a lui-même été secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer) ; qu’il avait déjà augmenté les profs (augmentation annoncée un an auparavant par son prédécesseur Pap Ndiaye) et qu’aux enseignants qui voulaient bien remplacer momentanément des collègues absents, il avait fait signer des « Pactes » (conçus par Jean-Michel Blanquer et mis progressivement en place par Pap Ndiaye).
Donc, l’état de délabrement de notre Éducation nationale n’est pas une surprise, quant aux actions positives de notre actuel ministre qui relèveraient la situation de cette institution, j’attends de les voir venir sur le terrain !
5 novembre 2023 « Young Leaders ». Quésaco ?
Comme de nombreuses personnes que j’ai interrogées ne savaient pas ce que recouvrait le terme de « Young Leaders », je suis désolée de devoir commencer par en dire quelques mots.
Il s’agit d’un programme mis en place en 1981 par la « French-American-Foundation ». Zut ! Encore un point à éclaircir ! Cette « French-American… » est une fondation officialisée en 1976 par le président des États-Unis (Gerald Ford) et le président de la France (Giscard d’Estaing), organisation scellant des liens d’amitié durable entre les deux pays. Du travail de cette fondation en est sorti, entre autres, le programme « Young-Leaders » qui sélectionne en moyenne chaque année, 10 Français et 10 Américains âgés entre 30 et 40 ans. Ces derniers sont talentueux dans divers domaines, tels que la politique, les affaires, la culture, les médias, etc. et ont de fortes chances d’être « appelés à jouer un rôle important dans les relations entre les deux pays. »
Je n’insisterai pas, aujourd’hui, sur la nature globale de ce rôle important. Je ne vais focaliser que sur l’éventuel « plus » apporté par ces super personnalités à notre Éducation nationale française, institution qui, d’année en année, sombre à tous les niveaux dans les enquêtes internationales !
En voici quelques exemples. Notre ancien président de la République, François Hollande, « Young Leader » promotion 1996, a nommé, au ministère de l’Éducation nationale, Madame Najat Vallaud-Belkacem, « Young Leader » promotion 2006. Notre actuel président de la République, Emmanuel Macron, « Young Leader » promotion 2012, nous a dit que l’Éducation était son domaine réservé et a fait réformer le Bac, avec les résultats que l’on connaît, alors que son premier ministre était Édouard Philippe « Young Leader » promotion 2011 !
J’arrête là mon énumération sans avoir spécialement trouvé le « plus » attendu apporté par cette élite, à moins que ce « plus » se situe dans d’autres domaines que celui de l’Éducation nationale !
Chers lecteurs, pour avoir de plus amples renseignements sur un quésaco relatif aux « Young Leaders » (programme, liste complète des promotions depuis leur création…) vous pouvez consulter : https://french-american.org/programmes/young-leaders/
29 octobre 2023 Condorcet l’a écrit : séparons l’enseignement de la politique !
Par exemple, l’INSA de Toulouse, écoles publiques françaises de recherche et d’enseignement supérieur formant un grand nombre d’ingénieurs, vient ces derniers jours de signer une convention de partenariat avec le rectorat de Toulouse. Objectif : faire en sorte que des profs du secondaire effectuent des heures pour l’INSA afin que les jeunes bacheliers recrutés par cette grande école ne soient pas, en grand nombre, déboussolés par un manque flagrant de compétences venant, entre autres, du nouveau Bac !
Le Bac a été réformé et re-réformé sans tenir compte des besoins de l’enseignement supérieur, ce qui a d’ailleurs permis à un ministre de dire que, chaque néo-bachelier pourrait désormais prétendre s’inscrire dans n’importe quelle filière du supérieur ! S’inscrire peut-être ; ne pas y être noyé, c’est une autre question !
Il n’y a d’ailleurs pas que la transition entre secondaire et supérieur qui pose ce problème ; on retrouve à quelque chose près le même problème entre le primaire et le secondaire !
Ces ruptures flagrantes viennent du fait que, depuis de très nombreuses années, les réforme sont pilotées par des politiciens de passage qui, pour la plupart, s’intéressent plus aux urnes et à leur carrière politique qu’à l’instruction de notre jeunesse.
Alors, que faire ? L’une des solutions peut sans doute venir d’une proposition du révolutionnaire Condorcet, mathématicien philosophe homme politique et j’en passe... Les 20 et 21 avril 1792, à l'Assemblée nationale Législative il avait en effet présenté un projet de réforme du système éducatif, qui aurait été placé sous l’autorité de personnes de savoir indépendantes du pouvoir. Ces personnes auraient ainsi été gardiennes des « Lumières » et des libertés publiques en termes d’instruction ! une sorte d’Académie Française de l’enseignement ! Ce projet a été rejeté par les tenants d’un formatage (éducation) forcené du peuple et non de son instruction émancipatrice !
Lorsqu’on voit où en est l’Éducation nationale, on est sans doute en droit de repenser à Condorcet et à son projet de séparer l’enseignement de la politique !
22 octobre 2023 Notre Président de le République semble être obnubilé par le SNU !
Si vous ne savez pas encore de quoi il s’agit, c’est que vous suivez peut-être de très loin l’activité présidentielle ! En effet, le SNU (Service National Universel) semble être l’un des points essentiels sur lequel focalise Emmanuel Macron afin d’espérer « rester un peu dans l’Histoire » comme l’a fait Jacques Chirac qui, en son temps, lui, a supprimé le Service National !
Mais la partie n’est pas gagnée car, si le SNU « façon Macron », c’est-à-dire imposable à tous les adolescents français (peut-être pour les formater plus facilement que des adultes) n’a pas encore pu prendre corps, c’est à cause d’un problème de constitutionnalité dû entre autres au fait que les adolescents sont des mineurs !
Qu’à cela ne tienne ! Régulièrement notre Président trouve un moyen détourné d’occulter ce problème. Début 2019, lorsque son projet a pris corps, le SNU n’était pas obligatoire ; c’était une sorte de « colonies de vacances citoyennes » dirigée par des militaires. Puis il s’est durci de plus en plus, sous le chapeau de l’Éducation nationale, avec des profs encadrants. Et cet été…
…Cet été, à la suite de la période plus que chaotique du nouveau Bac Blanquer, aux épreuves très mal ficelées dans le temps et faisant perdre nombre d’heures de cours aux lycéens de première et de seconde, le ministère de l’Éducation a pris une décision qu’il a présentée aux syndicats, il y a 5 jours : en juin 2024, les élèves de seconde devront impérativement se trouver un stage de 15 jours en entreprise !
Quel rapport avec le SNU ? Le rapport est simple : le projet de décret qui est en préparation prévoirait que, générosité gouvernementale, ce stage obligatoire pourrait être remplacé par 15 jours de SNU, pour chaque élève qui en ferait la demande !
Face à la difficulté de se trouver un stage, voilà une manière « élégante » de susciter des vocations pour ce SNU qui semble obnubiler notre Président de la République !
15 octobre 2023 En France, « Exigence des savoirs » en français. Qui l’eut cru ?
Notre ministre l’avait annoncé le 5 octobre dernier : face à la baisse continue des résultats d’enquêtes internationales pointant du doigt le faible niveau de nos élèves, il allait créer une mission « exigence des savoirs » ; une mission, ou un « comité » dont, cette semaine, il a présenté et détaillé le calendrier de travail à des organisations syndicales, des inspecteurs…
Les profs seront très prochainement consultés par questionnaire (un de plus, sans doute pour leur donner l’illusion qu’ils sont dans la boucle des décideurs) et, théoriquement, des annonces devraient être faites au grand public, vers le 5 décembre prochain.
Il paraitrait que la priorité portera sur le français (je suppose qu’il s’agit de la lecture et de l’écriture) et les mathématiques. Et là je m’interroge tout particulièrement au sujet de la responsabilité gouvernementale. La faute à qui si les élèves sont de plus en plus nuls en français lorsqu’ils baignent de toute part dans une société se plaisant à faire un mélange grossier de mots français et anglais, mélange semble-t-il encouragé par le Gouvernement ?
Avec quoi notre Président de la République a-t-il accueilli des investisseurs étrangers au château de Versailles ? Avec des affiches « Choose France » !
Les sites des Services publics disposent tous d’un onglet de traduction en anglais et uniquement en anglais, comme s’il n’y avait que deux langues dans le monde : celle en voie de dégénérescence (le français) et celle universelle et indispensable (l’anglais) !
Et la « French Tech Next40/120 »… et j’en passe car j’en remplirais des pages et des pages, de cette anglicisation gouvernementale ! Alors, lorsque Gabriel Attal annonce qu’il va prioritairement mettre le paquet sur le français, avec sa mission « Exigence des savoirs », j’attends avec impatience de voir ce qu'il en sera !
8 octobre 2023 Pénurie d’enseignants ? Qu’à cela ne tienne, Gabriel Attal supprime 2500 postes d’enseignants !
En fait, après avoir clamé haut et fort qu’il y aurait désormais un prof devant chaque élève, notre ministre supprime une bonne quantité de profs. C’est peut-être, pour donner l’impression aux élèves et à leurs parents qu’il en manquera moins que les années précédentes ; car 2500 de moins, c’est par exemple 2500 qui ne seront jamais en arrêt maladie !
N’aurait-il pas été préférable qu’il laisse en activité ces 2500 profs afin de disposer de tout un volant d’enseignants prêts à faire des remplacements de certains de leurs collègues absents ? Ça aurait été trop beau ! Ou qu’il crée quelques classes à très petits effectifs d’élèves en grande difficulté scolaire. Là, je vous prie de m’en excuser car j‘ose aborder un dogme gouvernemental qui perdure depuis 1975, présidence de Giscard ‘Estaing : le « collège pour tous ». Et ce dernier s’est peu à peu transformé en un ensemble de classes très hétérogènes dans lesquelles, sous couvert d’une pseudo école inclusive, les profs ont du mal à gérer en même temps les élèves « dys » et les autres ! Tous les élèves y sont perdants et c’est l’une des raisons pour lesquelles le métier d’enseignant, qui est de transmettre des savoirs, n’est plus spécialement attractif !
Pour en revenir à la suppression de 2500 postes d’enseignants, l’une des probables raisons doit en être, qu’en France, sous couvert d’une baisse de la démographie, le ministre va pouvoir en profiter pour transférer une partie de son budget vers de nouveaux « Comités Théodule » (évoqués par De Gaulle en 1963), ces comités ne servant à pas grand-chose sauf à donner l’illusion au peuple qu’on s’intéresse à lui. N’en a-t-il pas, dernièrement, créé toute une série sous prétexte de, soi-disant, « lutter contre le harcèlement scolaire » ?
1er octobre 2023 Harcèlement. Et si on laissait les profs faire leur travail de profs ?
Ce mercredi 27 septembre 2023, notre première ministre, Élisabeth Borne, s’était entourée de Gabriel Attal, de Éric Dupond-Moretti, et j’en passe, pour présenter tout un ensemble de mesures et de sanctions visant à lutter contre le harcèlement qui sévit quasiment dans chaque classe (et ailleurs), quel que soit l’âge des jeunes.
Comme, par manque de volonté ou de capacités, ou… par intérêts politiciens, les Gouvernements successifs n’ont pas réussi à endiguer ce phénomène tristement connu, vers qui se tournent actuellement nos dirigeants ? Vers les enseignants. Tout juste s’ils ne leur disent pas, à mots clairs, que c’est leur faute si ce phénomène perdure !
Du coup il est prévu, avant la prochaine rentrée scolaire, de former rapidement les profs et de les transformer en acteurs officiels de la lutte contre le harcèlement en en parlant régulièrement à leurs élèves. Ils ne seront plus profs de gym, profs de lettres… mais profs de gym-empathie, profs de lettres-empathie… afin d’aider la police et la justice à faire face au fléau que les Gouvernements n’arrivent pas à maitriser.
Comme il existe, entre autres, un autre fléau pour lequel nos politiciens semblent ne pas avoir la capacité de réagir (je veux parler de celui de la drogue et de la guerre ouverte et meurtrière entre ses revendeurs), peut-être qu’un jour les profs seront-ils tenus de faire aussi des cours anti-revendeurs et anti-guetteurs des gangs de drogues.
Et si on laissait un peu chaque prof enseigner les « fondamentaux » de sa discipline au lieu de le transformer en adjoint de la police, de la justice et des parents ?
24 septembre 2023 Éducation nationale : le Président y fait-il pluie et beau temps ou… orage ? Ô désespoir !
Notre Président de la République l’a clamé il y a quelques semaines : « l’Éducation fait partie du domaine réservé du Président » !
C’est un domaine en effet très réservé lui ayant permis, en 2018, de faire nommer rectrice Mme Charline Avenel, une de ses camarades de promotion de l’ENA, non titulaire d’un doctorat, ni d’autres fonctions administratives requises pour ce poste. Par exemple, à l’époque, sur les 30 recteurs, 6 et pas un de plus pouvaient être nommés sans doctorat et les 6 postes étaient déjà pourvus ! Qu’à cela ne tienne ! Un décret a alors été modifié afin que, désormais, 12 personnes sans doctorat puissent devenir recteurs. Objectif, parait-il : pouvoir en « diversifier le recrutement » !
En toute légalité, Madame Charline Avenel a donc ainsi pu être nommée rectrice de la plus grosse des académies ; celle de… Versailles !
Rectrice, en 2020 elle est au cœur administratif de l’affaire Samuel Paty, ce professeur d’Histoire assassiné après les menaces de mort qu’il avait reçues et signalées au rectorat en lui demandant une protection qui n’est jamais arrivée !
Elle est aussi au cœur administratif de l’affaire de harcèlement de Nicolas, élève qui vient de se suicider en ce début d’année scolaire. Ses parents avaient alerté l’Administration à maintes reprises et, en réponse, en mai dernier, le rectorat de Versailles les avait même menacés de poursuites s’ils persistaient dans leurs alertes !
Mauvais concours de circonstances ? Quoiqu’il en soit, en juillet 2023 la rectrice a quitté son poste de l’Éducation nationale pour celui de directrice du Groupe IONIS, un très important groupe spécialisé dans l’enseignement supérieur privé.
Bien évidemment, j’invite le personnel de ce groupe à être vigilant et je ne peux que me poser aussi des questions sur le rôle de notre Président de la République dans tout ça et en particulier au sein de l’Éducation nationale. Y fait-il pluie et beau temps ou… orage ? Ô désespoir !
17 septembre 2023 Une publicité qui dénigre l'école ! C'est navrant !
Avez-vous regardé cette pub, qui passe à la télé, d'une banque montrant quelques-uns de ses investissements locaux faits avec l'épargne de ses clients ? (La pub s'appelle « Grâce à vous »).
On y voit une cliente de la banque qui conduit sa fille à l'école.
Chaque fois que leur auto passe devant une réalisation à laquelle la banque a financièrement contribué, la mère en dit quelques mots positifs se terminant par : « si elle est ici, c'est un peu grâce à moi ! » Et la petite fille, sans le moindre sourire, imagine alors sa mère en train de contribuer physiquement à mener à bien la réalisation en question.
S'arrêtant enfin devant l'école, la mère précise : « c'est comme ton école, c'est un peu grâce à moi qu'on l'a rénovée pour que tu puisses y aller » !
S'agissant de son école, d'un élément très concret pour elle, je m'attendais à ce qu'elle réagisse peut-être avec un certain sourire, ne serait-ce qu'en apercevant certains de ses camarades de classe ; ou par exemple avec un « merci maman ! »
Erreur ! Et que répond la petite fille ? « Pour l'école, t'étais pas obligée ! ». Fin de la pub !
Cela montre qu'elle n'y trouve aucun intérêt et n'y est pas spécialement heureuse, ne serait-ce que pour y retrouver ses copines.
Je sais que, depuis pas mal de temps, notre École sombre malheureusement dans la médiocrité. Est-ce une raison pour qu'une pub insiste sur ce fait et la dénigre à ce point devant des enfants en train de regarder la télé ?
La forme de cette pub se veut certes humoristique, mais son fond est tristement navrant !
10 septembre 2023 Rentrée 2023, enseignants : ce qui change pour vos relations avec les parents d'élèves.
Cette première semaine de rentrée, les directeurs, principaux et proviseurs des établissements scolaires ont reçu, entre autres, un prospectus ministériel à distribuer aux parents d'élèves. Ce prospectus se dénomme : « Rentrée 2023 : ce qui change pour votre enfant. » et je vous invite à en lire, ci-après, le premier paragraphe sur lequel je vais aujourd'hui focaliser car il est très édifiant au sujet de la com' ministérielle :
« Des professeurs mieux rémunérés et remplacés plus rapidement. Pour reconnaître leur engagement auprès de vos enfants, tous les enseignants bénéficient dès septembre d'une augmentation de salaire sans condition de 125 à 250 € nets par mois par rapport à septembre 2022. Les enseignants sont encouragés à effectuer des remplacements afin que vos enfants bénéficient de l'ensemble des heures prévues à leur emploi du temps. Par exemple, si le professeur de français de votre enfant est absent, le professeur de mathématiques de sa classe peut donner une heure de cours de mathématiques à la place. Cela limite les heures sans enseignant et évite de changer du jour au lendemain le rythme de vos enfants. »
Si un gouvernement souhaitait enflammer les relations entre enseignants et parents d'élèves, s'y prendrait-il autrement ? Non ! Il commencerait par exemple par dire aux parents que, dans sa grande bonté, il augmente les salaires de ses profs, sans leur imposer la moindre condition ou contrepartie. Ensuite, il leur ferait savoir, à ces parents, qu'il a gentiment demandé aux profs, pour le bien de leurs enfants, de remplacer leurs collègues absents ; sans préciser bien sûr que le manque flagrant d'enseignants résultait d'une politique gouvernementale catastrophique, côté instruction des jeunes !
Et après ? Après, le gouvernement fera sans doute l'étonné lorsque les parents d'élèves non-satisfaits par les profs viendront s'en prendre à eux pour ne pas avoir suffisamment comblé les absences de leurs collègues alors qu'ils étaient désormais (sur ?) payés !
En résumé, à la rentrée 2023, la priorité ministérielle de ce qui change pour les parents d'élèves semble être une nouvelle raison de créer des tensions avec les personnels des établissements scolaires !
Là, je peux dire, navrée : « Chapeau Monsieur le ministre ! » ... Et je n'ai commenté ici que le premier paragraphe du fameux document.
3 septembre 2023 L'abaya, pour mettre la poussière sous le tapis ?
Le 27 août, notre nouveau ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse a ainsi commencé son discours : « L'école de la République s'est construite autour de valeurs et de principes extrêmement forts, et notamment de la laïcité. La laïcité ce n'est pas une contrainte mais une liberté. La liberté de se forger son opinion et de s'émanciper par l'école... » Sur le contenu de ces phrases-là, je suis en total accord avec lui !
Mais, par quel tour de passe-passe intellectuel a-t-il pu alors enchaîner en interdisant le port de l'abaya ?
Selon lui ce serait un signe religieux !
Or, en juin dernier, le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) n'a-t-il pas affirmé, dans un communiqué, que l'abaya comme tout autre vêtement, « n'est pas un signe religieux en soi ». Et ce n'est pas un commandement coranique ! D'ailleurs, il parait que, dans le monde, 90% des femmes musulmanes pratiquantes ne portent pas l'abaya...
Alors pourquoi cette note de service du 31-8-2023, adressée aux cheffes et chefs d'établissement, aux inspecteurs et inspectrices de l'Éducation nationale, aux directeurs et directrices d'établissement, relative au respect des valeurs de la République ?
On constate que le port de ce vêtement dans les établissements scolaires est un sujet controversé qui suscite des débats passionnés.
Et cette interdiction laisse penser que les problèmes conflictuels entre élèves, parents, enseignants et hiérarchie seront enfin pris à bras le corps sous le noble prétexte de faire respecter la laïcité républicaine.
Mais ne démontre-t-elle pas plutôt un manque de compétence ou une idéologie politique marquée de certains hauts fonctionnaires et gouvernements qui n'ont pas eu la volonté ou le courage de faire appliquer les lois déjà existantes dans de nombreux domaines ?
Et donc, dans le contexte social actuel, avec l’abaya notre gouvernement espère sans doute faire oublier un certain temps le manque d'enseignants, leur manque de formation, la multitude d'élèves qui ne comprennent toujours pas ce qu'ils arrivent péniblement à lire, les réformes à balayer... et se permet ainsi de « mettre la poussière sous le tapis » !
27 août 2023 « L’éducation fait partie du domaine réservé du Président » !
Cette semaine, ce qui me préoccupe en matière d’Éducation nationale, ce sont les objectifs que notre Président de la République vient de révéler à des journalistes de l’hebdomadaire du « Point » ! Il veut, cette année encore, réformer l’Éducation nationale, comme il l’a déjà fait sous son précédent mandat, et comme des tas d’autres Présidents l’ont déjà fait, avec le succès que l’on sait ; c’est-à-dire en produisant un fiasco total de nos élèves dans les tests internationaux !
Pourquoi a-t-on assisté à cette descente aux enfers de notre système éducatif ? La raison me paraît évidente : chaque réformateur a fait de la politique politicienne au lieu d’agir de sorte que les élèves apprennent à raisonner et à réfléchir par eux-mêmes avec le plus d’indépendance possible, et ne suivent pas aveuglément les idées de certains meneurs du moment comme on suit très souvent des modes vestimentaires !
Ayant trop à dire, à propos des annonces récentes de notre Président de la République, je ne vais aujourd’hui focaliser que sur un seul sujet : celui des épreuves de spécialités du Bac.
Qui donc a programmé ces épreuves aux alentours du mois de mars, si ce n’est notre actuel Président de la République lui-même (par l’intermédiaire de J-M Blanquer), alors même que le monde enseignant alertait dès 2017 que cela allait de manière évidente perturber fortement le fonctionnement de toutes les classes de lycée jusqu’à la fin de leur année scolaire ? Et, maintenant, peut-être à cause du fait qu’il ne pourra pas se représenter en 2027, E.Macron critique cette décision et parle de la réformer !
Avec ses annonces récentes, notre Président reconnaitrait-il enfin ses torts d’hier ? Surtout pas ! Au sujet du Bac, il parle comme s’il avait toujours été étranger à la mise en place des épreuves de mars tout en clamant, en même temps, que « l’éducation fait partie du domaine réservé du Président » ! Étrange, n’est-ce pas ?
20 août 2023 Harcèlement en milieu scolaire. Décret de com’ ?
Le Décret n° 2023-782 du 16 août 2023 met des points sur les « i » à propos du harcèlement en milieu scolaire. Et il est salué par de très nombreux médias qui titrent par exemple : « une nouvelle mesure radicale contre les harceleurs ; les harceleurs pourront être exclus définitivement ; une réponse implacable au harcèlement scolaire ; les élèves harceleurs peuvent désormais être exclus de leur école ; etc.
Il faut dire que la notice préambule de ce décret indique qu’il « […] a pour objet de donner les moyens aux directeurs d’école et aux chefs d’établissement d’apporter une réponse appropriée à certains comportements de la part des élèves, notamment en cas de harcèlement […] ». Début de texte fort prometteur contre les harceleurs qui, jusqu’à présent, ne semblaient pas craindre grand-chose. Mais qu’en est-il précisément ?
En lisant la suite du Décret, je m’attendais à ce que les harceleurs potentiels sachent qu’ils risquaient désormais gros en s’acharnant sur un ou plusieurs élèves de leur école. Eh bien ce « gros risque » se résume à son possible changement d’établissement scolaire !
Avant le Décret, faute de sanctionner efficacement le harceleur, on conseillait au harcelé de se trouver un lieu d’études plus paisible ; après le Décret, toujours faute de sanctionner efficacement le harceleur, on cherchera pour ce dernier un établissement scolaire d’accueil (établissement que l’on pourra d’ailleurs ne pas trouver !). Point barre.
La différence, entre le avant et le après Décret, tient donc dans le fait que la victime n’aura peut-être pas à se chercher un établissement d’accueil, ce qui, à priori, n’est pas négligeable mais… tout le monde sait que, très souvent, le harceleur est un meneur de bande, et comme sa pseudo sanction n’en est pas une, il y a fort à parier que le harcelé continuera d’être harcelé, indirectement par ce « chef » éloigné, ou directement par certains de ses « lieutenants » ayant pris du galon !
En conclusion, dans la vraie vie, ce Décret a peu de chances d’être efficace. Pour le harcèlement, ne serait-il donc pas qu’un Décret de com’ ?
13 août 2023 M. Pap Ndiaye aurait-il servi de tremplin politique ?
Depuis le 20 juillet dernier, date de l’investiture de M. Gabriel Attal au portefeuille du ministère de l’Éducation nationale, la sortie de décrets « pro-profs » s’enchaîne à une vitesse folle ! C’est probablement pour tenter de faire en sorte que, comme il l’avait garanti le 20 juillet, désormais, « nous aurons des professeurs heureux d’enseigner » !
A titre d’exemples, voici le contenu de quelques décrets dont certains satisferont entre autres les enseignants du « Privé sous contrat » que M. Pap Ndiaye ne semblait pas spécialement porter dans son cœur : -L'échelon spécial du grade de la classe exceptionnelle n’est plus « spécial » mais a été linéarisé pour devenir accessible normalement au cours de la carrière ! -Il y aura reprise de l’ancienneté dans le privé pour les lauréats de concours enseignants et non un redémarrage systématique, à zéro, de leur carrière ! -L’accès au concours interne de conseiller principal d'éducation est ouvert aux accompagnants d'élèves en situation de handicap et aux maîtres enseignant en établissement privé sous contrat. -Le nombre limite de contrats offerts au « troisième concours » passe de 10% à 20% du nombre total des postes offerts à l'ensemble des concours externes. -Des heures supplémentaires assurées par les maîtres délégués vont être payées en application des taux en vigueur pour le personnel enseignant contractuel correspondant de l'enseignement public.
Tout ça va nécessiter pas mal d’argent public et on peut se demander d’une part pourquoi cet argent sera plus accordé à M. Attal qu’il ne l’était à M. Pap Ndiaye et, d’autre part, pourquoi ce dernier n’a pas, en 14 mois, mis sur la table tous les décrets « pro-profs » que vient de faire publier le nouveau ministre, en même pas un mois !
Certains journaux ont écrit que M. Pap Ndiaye, faute d’expérience politique, n’avait jamais pu vraiment exister, dans l’ombre d’un Président omniprésent sur la question de l’école. Est-ce dire que ce Président omniprésent avait nommé à l’Éducation un ministre sans se renseigner précisément sur son potentiel relatif justement… à l’école ! A moins que la raison ait été autre, car j’ai du mal à imaginer qu’en quelques jours seulement, ce soit notre nouveau ministre qui ait pu concocter tous les décrets qu’il publie.
Raison autre ?
L’une des hypothèses ne serait-elle pas qu’en vue des prochaines élections, M. Pap Ndiaye ait servi docilement de tremplin politique à un potentiel successeur du Président actuel ? Car, somme toute, en étant nommé ambassadeur représentant la France auprès du Conseil de l’Europe, M. Pap Ndiaye n’a pas été vraiment poussé vers la sortie politique, comme d’autres l’ont été !
6 août 2023 L’autorité ! Rétablir l’autorité !
Notre nouveau ministre de l’Éducation nationale, par conviction ou mimétisme vis-à-vis du chef de l’État, a répété dernièrement que l’ordre ne se réduisait pas à sa pointe immergée, police, justice, et que, dans les écoles, il fallait rétablir l’autorité car la République tenait par ses piliers : école, justice, police !
Bon début de ministère ; d’autant plus que les profs sont grandement demandeurs d’une autorité qu’ils perdent depuis des lustres ! Et la faute à qui ? La faute aux gouvernements successifs qui leur imposent de faire des cours s’apparentant souvent plus à des garderies avec animations socioculturelles qu’à de l’enseignement stricto-sensu de matières clairement définies !
Il faut souligner qu’avec la généralisation politique voulue des classes dites inclusives, adaptées aux restrictions budgétaires et au manque d’enseignants, l’hétérogénéité des élèves contraint certains profs à faire, en même temps, plusieurs cours de niveaux différents, en utilisant des pédagogies différenciées, rarement adaptées à tous leurs élèves de la même classe. Ou alors, ils ne travaillent que pour certains groupes ciblés d’entre eux.
Les conséquences évidentes de cet état de fait font que souvent personne n’est satisfait ; élèves, et parents malmènent l’autorité du prof. Et lorsque ce dernier s’en plaint, son Administration fait la sourde oreille, voire critique le plus facile à qui en imposer : l’enseignant !
Alors, monsieur le ministre, vouloir rétablir l’autorité est une excellente chose, mais qu’envisagez-vous de faire à ce sujet ? J’attends la rentrée pour voir !
30 juillet 2023 Rentrée scolaire : Emmanuel Macron promet…
Comme l’ont dit Jacques Chirac, Charles Pasqua, etc. : « les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent ! » Charles Pasqua, en politicien reconnu, avait même mieux ciblé sa phrase en précisant « les promesses des hommes politiques… » !
Sur ce, j’en viens à la promesse faite, cette semaine à la télévision, par notre Président de la République : « Le ministère de l’Éducation nationale fera ce qu’il faut pour qu’il y ait des professeurs devant chaque classe » dès la rentrée scolaire !
Bien évidemment il mise sur le « pacte » signé par les profs qui vont bien vouloir le signer et ainsi s’engager à assurer le remplacement des profs absents. J’ai déjà parlé plusieurs fois de ce sujet pour lequel il y a fort à craindre que nombre d’enseignants non-signataires soient harcelés par leur administration !
Mais il y a tout aussi inquiétant, sinon plus ! Notre Président a parlé de recruter des contractuels partout où il n’y aura plus assez de titulaires. Or, comme il serait souhaitable, pour les élèves, que ces contractuels recrutés au pied levé fassent bien plus que de la garderie, il faudra sérieusement les former ! Par qui et précisément quand les former ? Notre Président a parlé de mettre en place un système qui permettra de ne plus perdre d’heures devant les élèves en organisant les formations des enseignants « hors du temps de présence devant les élèves » ; en d’autres termes, pendant les vacances scolaires ! Reste à voir si les éventuels futurs profs vont se bousculer pour être embauchés ! Paroles, paroles…
23 juillet 2023 La liste des ministres de l’Éducation nationale de la Ve République vient de s’allonger !
Dans mon billet d’humeur du 22 mai 2022, j’avais souhaité la bienvenue à Monsieur Pap Ndiaye. À l’époque, si j’avais su… mais je ne pouvais pas deviner que, pendant toute son année de règne, peu de choses positives se passeraient dans l’enseignement !
Cela étant, je vais maintenant souhaiter la bienvenue au nouveau ministre : Monsieur Gabriel Attal ! Et ce d’autant plus que, le 20 juillet, au moment de son investiture, il nous a dit entre autres que le défi était colossal et qu’il serait exposé aux attaques parfois personnelles ! Mais qu’on peut avoir 34 ans et de lourdes responsabilités !
« Je suis jeune, il est vrai ; mais aux âmes bien nées, la valeur n'attend pas le nombre des années ! » Non ! Excusez-moi ! Cette dernière phrase n’est pas de lui ; c’est Rodrigue qui la clame dans le Cid de Corneille !
Ce 20 juillet, Gabriel Attal nous a aussi annoncé qu’il avait trois objectifs prioritaires : « remettre le respect de l’autorité et des savoirs fondamentaux au cœur de l’école », « garantir que chaque élève aura chaque jour de l’année un professeur face à lui car nous aurons des professeurs heureux d’enseigner », et enfin, que pour les élèves, l’école « nous oblige tous à leur offrir les meilleures conditions d’apprentissage possible ! »
Reste à savoir si ces trois priorités seront bien au rendez-vous, l’an prochain, et sans que ce soit au détriment d’autres facettes de notre système éducatif. C’est tout au moins ce que j’espère !
16 juillet 2023 Septembre 2023 : rentrée scolaire socialement délicate en perspective !
Et la faute en reviendra directement à notre ministre (toujours actuel), M. Pap Ndiaye, qui a mis au point le « pacte » : sorte de contrat individualisé qui devrait être signé sous peu entre chaque prof, qui veut bien y adhérer, et son Administration, via son chef d’établissement ; le prof signataire s’engageant alors à effectuer certaines tâches supplémentaires (dont des remplacements au pied levé de collègues absents), contre rémunération conséquente !
Problème numéro un. Les chefs d’établissement ont déjà commencé leur recherche de profs intéressés par le pacte mais… le ministre semble avoir oublié de leur faire parvenir un modèle de la lettre de mission à faire signer par ces profs ! Ils doivent donc chercher à recruter dans une sorte de flou plus qu’artistique et de promettre des missions qui risquent de ne pas correspondre tout à fait à celles qu’ils se seront engagés à faire signer le moment venu !
Problème numéro deux. Il ne s’agit pas d’une revalorisation des enseignants, mal payés et mal considérés depuis des années, mais d’un « travailler plus pour gagner plus », ce qui est loin de faire l’unanimité parmi les profs et qui risque fort de créer des tensions entre les « pactés » et les autres ! C’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles un chef d’établissement a anonymement confié cette semaine à l’AEF (Agence d'informations spécialisées entre autres pour l’enseignement), qu’il avait réussi à faire passer des pactes en promettant de ne pas divulguer les noms des volontaires et en s’engageant à les saisir lui-même dans la base de données officielles. Mais, dans ce domaine, qui peut croire que tout ne finira pas par se savoir ?
En conclusion, voici une réforme de plus qui n’avance même pas à vue et qui va certainement créer des conflits internes à la rentrée scolaire 2023.
9 juillet 2023 Quand l’Éducation nationale changera-t-elle de nom ?
Par les temps incertains qui courent, notre Gouvernement, incompétent ou satisfait des désordres régnant dans notre société, clame régulièrement haut et fort que ce n’est pas à lui d’éduquer les jeunes, mais à leurs familles. Exact ! Mais alors pourquoi, lui qui a l’habitude de changer le nom de la plupart de ses structures administratives, sans doute afin d’espérer passer à la postérité, ne change-t-il pas celui de l’Éducation nationale ? Ce serait certainement plus cohérent pour les familles de leur dire par exemple « Instruction nationale » plutôt qu’Éducation nationale ! Et pour l’Histoire, avec un « H » majuscule, ça ne ferait plus référence à ce ministère actuel qui fut créé en France en 1932, époque à laquelle fleurissaient un peu partout en Europe des régimes totalitaires et dictatoriaux ! A moins que…
À moins que… notre Gouvernement soit très satisfait et même demandeur de pouvoir éduquer, donc formater la jeunesse, en douce, sous couvert de l’instruire ! C’est d’ailleurs ce que l’on observe de plus en plus dans les programmes scolaires : éducation civique, éducation sexuelle… Dernier exemple : éducation « écologique » avec, pour les futurs élèves de 3ème, la certification « Savoir vert », etc.
En ce moment, il serait sans doute souhaitable de se souvenir de Condorcet, membre de l’Académie française, secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, élu pendant la Révolution au sein de l’Assemblée nationale législative dont il devint le secrétaire et qui écrivit à cette époque et entre autres : « L’instruction vise à transmettre des savoirs et à cultiver la raison ; l’éducation, elle, a pour tâche de transmettre non seulement des vérités de fait et de calcul mais aussi des opinions politiques, morales et religieuses ! »
Alors, quand l’Éducation nationale changera-t-elle de nom ? Mais comme ce sont les politiciens qui peuvent en décider, c’est mal parti !
2 juillet 2023 La fin des « toilettes-filles » et des « toilettes-garçons »
Je ne sais pas si vous avez entendu parler de ce collège du Sud-Ouest de la France dans lequel le principal aurait osé faire installer des toilettes « mixtes », c’est-à-dire dans lesquelles tous les cabinets sont identiques afin, paraît-il et selon lui, de renforcer l’égalité entre les filles et les garçons et de faciliter ainsi la vie des transgenres qui n’auraient donc plus à hésiter chaque fois qu’ils ont besoin d’aller dans ces lieux.
Y a-t-il à polémiquer ou à féliciter ce principal d’avoir pris une telle initiative ? De nombreuses villes ne se sont-elles pas déjà équipées de ces toilettes mixtes ?
En fait, le problème des toilettes dans les établissements scolaires est qu’elles sont généralement d’une propreté douteuse et que, la plupart du temps, elles disposent de portes symboliques n’incitant pas les élèves à y venir.
A ce sujet, l’Éducation nationale devrait avoir compris, depuis belle lurette, que les mœurs ont grandement évolué depuis la fin du XIXe siècle où, par exemple dans les fortifications de l’époque, les hommes à l’intestin gargouillant, étaient assis les uns à côté des autres, sur des sortes de bancs de pierres, à trou ! C’était peut-être certes « convivial » mais mal adapté à l’heure actuelle, même si depuis cette époque-là des paravents quasi-symboliques ont été rajoutés !
Que chaque établissement scolaire veille à l’hygiène de ses sanitaires et s’équipe aussi de vraies portes permettant le respect de l’intimité de chacun et il ne sera plus utile à son chef d’établissement de déclencher un « cirque » médiatique tel celui dont je vous ai parlé en début de ce billet ! Sauf si ce chef souhaite brosser son Administration dans le sens actuel du poil en invoquant haut et fort son objectif d’égalité entre filles et garçons, et surtout sans oublier la prise en compte, si demandée par son ministre de tutelle, des transgenres.
25 juin 2023 Enseignement : détourner l’instruction en faisant de l’éducation !
Depuis quelques années, l’Éducation nationale fourmille de « priorités » en tous genres qu’elle accumule : et je te réforme ceci, et je te réforme cela, et je te réforme ce que j’ai réformé hier…
On peut se demander dans quel but elle s’acharne ainsi car, sur la scène internationale, d’année en année le niveau des élèves français sur les connaissances fondamentales, celles permettant entre autres de réfléchir et de raisonner logiquement tout au long de la vie, ne fait malheureusement que baisser.
Dernier exemple : le 21 juin notre Première ministre annonçait doctement la création d’une nouvelle certification pour les futurs élèves de 3ème : le « Savoir vert » dont l’objectif sera lié à la protection de notre planète, à son réchauffement climatique, etc. De plus, pour bien ancrer ces sujets dans la tête des élèves, ces derniers pourraient être préparés à cette certification par un prof de géographie, par exemple.
Lorsqu’on sait que ces sujets sur l’écologie sont déjà au programme des SVT (Sciences de la Vie et de la Terre) de la classe de 3ème (La Terre, les changements climatiques, les écosystèmes, les impacts de l’activité humaine…) il y a de quoi se demander pourquoi les confier aussi à des enseignants d’autres matières !
L’une des réponses à cette dernière question pourrait être que les profs de SVT sont des scientifiques qui, eux, en tant que tels, instruisent (et non éduquent) leurs élèves sur les sujets au programme de SVT. Ce peut-être pourquoi le gouvernement demande à des enseignants d’autres matières de faire leur éducation sur ces sujets de SVT, car il y a là une différence fondamentale entre éduquer et instruire !
Aussi, dans le cas du « Savoir vert » (orienté écologie), le Gouvernement trouve sans doute politiquement ou socialement plus payant, de brosser les « écolos » et leurs sympathisants, dans le sens du poil, en éduquant en plus les élèves à l’écologie.
Encore une fois l’Éducation nationale profiterait ainsi, en douce, de son qualificatif « éducation » pour faire autre chose que de l’instruction !
18 juin 2023 Le « Bac Blanquer » serait-il dans l’impasse ?
Si vous n’êtes pas concerné de près ou de loin par les épreuves du Bac nouvelle mouture, celle inventée par le prédécesseur de Monsieur Pap Ndiaye, il faut que je vous donne quelques explications préliminaires à ce billet d’humeur. Ceci pour comprendre à quel point, dans les hautes sphères de l’Éducation nationale, on s’enfonce de plus en plus dans l’impréparation de l’impréparation ! Les voici ! Covid oblige, c’est la première année que ce Bac peut être orchestré dans toute sa « splendeur », telle qu’imaginée par J-M Blanquer et ses acolytes. Les élèves ont donc passé leurs épreuves de spécialité (EDS) en mars dernier. Peut-être que dans quelques années ce sera en début d’année scolaire ou, pourquoi pas… en collège ! et passent les dernières épreuves de Bac en juin.
Comme les EDS de mars sont de loin les plus importantes pour la poursuite des études, et ont donc de gros coefficients, les élèves qui les ont réussies se sont naturellement sentis en vacances, ou en quasi-vacances, en attendant les épreuves de moindre poids pour eux : celles de juin.
Proviseurs et enseignants se sont évidemment plaints du manque d’intérêt des élèves (pour ceux encore présents) dans leurs cours depuis mars. Le 12 juin dernier, le ministère de l’Éducation a répondu « tout va très bien madame la marquise » ; il n’est pas question de modifier le calendrier du Bac 2024 !
Mais, car il y a souvent un « mais », 4 jours plus tard les pilotes du comité de suivi de la réforme du Bac faisaient savoir que tout n’était pas aussi super que clamé le 12 juin et ils indiquaient qu’ils allaient, à la demande du ministre, soumettre des modifications à ce dernier !
Il paraitrait donc que ces modifications seraient, grosso modo : soit en revenir quasiment au Bac d’avant Blanquer avec toutes les épreuves en juin, soit ne rien changer côté calendrier Blanquer mais… tenez-vous bien, par exemple les très importantes EDS de mars, éléments centraux de la poursuite des études dans le supérieur, seraient affectées de petits coefficients et leurs notes ne seraient pas données en mars afin d’inciter les élèves à ne pas négliger la préparation des autres épreuves de juin dont les coefficients seraient, eux, augmentés !
Le « Bac Blanquer » serait-il donc dans une certaine impasse ?
11 juin 2023 Harcèlement à l’école. Une com’ gouvernementale des plus médiocres !
Le ministre vient de l’annoncer : cette semaine (entre le 12 et le 16 juin), dans tous les collèges sera mise en place une heure consacrée à la lutte contre le harcèlement !
C’est une excellente chose que le Gouvernement réagisse à l’actualité tragique de ces dernières semaines, mais ne le fait-il pas par un coup de com’ d’une navrante médiocrité ? En effet, le harcèlement scolaire existe depuis la nuit des temps et l’Éducation nationale ne semble s’y intéresser que lorsque certaines tragédies en sont les conséquences directes. Il en est de même concernant le harcèlement des enseignants.
Et lorsque je dis « s’y intéresser », le mot est fort car la plupart du temps comment réagit-elle lorsqu’un élève est clairement harcelé ? En enlevant de l’établissement scolaire cet élève et non celui ou ceux qui le harcèlent ! Point barre ! Et comment réagit-elle lorsque le harcèlement est à bas-bruit ? En le mettant sous le tapis !
En ce moment, notre ministre dit enfin prendre le sujet à bras le corps. Et qu’ordonne-t-il, sans la moindre préparation de qui que ce soit ? De sensibiliser immédiatement tous les élèves de collège à l’existence du harcèlement ; une heure de sensibilisation faite cette semaine, dans la foulée ! par qui ? Comment ? Car ce sujet est hautement sensible et demande beaucoup de temps et de psychologie pour espérer ne serait-ce qu’en faire prendre conscience aux élèves.
Les chefs d’établissements et leurs enseignants n’ont qu’à se dé…brouiller ; le tout, pour le Gouvernement, ne semble-t-il pas être lié uniquement au temps médiatique ? Sans doute celui des « cent jours » de notre Président de la République !
Décidément, ce triste harcèlement, entre autres à l’école, semble essentiellement ne servir de prétexte qu’à la priorité nationale absolue d’une com’ gouvernementale !
4 juin 2023 Les « sciences pour la santé » fonctionneraient-elles aussi mal que l’hôpital ?
Je vais focaliser sur une super université française, une université qui se dit elle-même, sur son site Internet, « engagée au service des excellences et de tous les parcours de réussite ». Théoriquement, on n’en attend pas moins de chacune d’entre-elles mais certaines préfèrent le clamer haut et fort, sans doute dans le but de s’autoconvaincre !
Comme mon propos n’est pas de montrer du doigt l’une d’elles en particulier, je laisserai au lecteur le soin de le faire à ma place, et ce d’autant plus que c’est de son administration dont je vais parler, et non de la qualité de son enseignement ou du potentiel de ses étudiants.
Le mardi 30 mai, donc, ses quelques 600 étudiants de 2ème année de licence en « sciences pour la santé », recevaient les résultats officiels de leur travail annuel : seraient-ils admis en 3ème année ou pas ? Ces derniers auraient-ils la possibilité d’intégrer une Fac de médecine…
Les admis en 3ème année constatent qu’il leur manque les notes de deux matières.
Après réclamations, le mercredi 31 mai ces notes manquantes font enfin surface, mais la moyenne générale est fausse à cause d’une application de mauvais coefficients !
Le jeudi 1er juin, après de nouvelles réclamations étudiantes, on a changé de mois ce qui explique peut-être que le logiciel ou le personnel administratif, fatigués, n’affiche plus les notes et ne donne plus que la moyenne générale, moyenne en baisse pour tous les étudiants ! D’après ces derniers, cette moyenne a sans doute été effectuée avec les bons coefficients mais… en remplaçant certaines de leurs notes par un zéro !! Quoi qu’il en soit, des étudiants précédemment déclarés admis en 3ème année ont maintenant une moyenne inférieure à 10 et sont déclarés ajournés ! Cerise sur le gâteau, certains autres étudiants, dont la moyenne s’affiche toujours supérieure à 10, sont aussi déclarés ajournés !!!
Aujourd’hui nous sommes le dimanche 4 juin et, depuis jeudi dernier, l’administration de cette université est demeurée silencieuse. Rien n’est réglé ; aucun courriel d’excuses de sa part, aucun courriel tout court d’ailleurs ! Et tant pis pour le moral de ses étudiants déclarés ajournés à tort, qui se lamentent et qui ont un besoin urgent d’un document officiel clair net et précis, entre autres pour éventuellement se présenter dans d’autres cursus !
Décidément, dès qu’il est question de santé, les administrations sont-elles malades ?
28 mai 2023 Monsieur Pap Ndiaye ; de l’amateurisme ministériel ?
Je ne sais pas si vous avez lu le BO (Bulletin officiel) de l’Éducation nationale du 25 mai 2023, mais si vous ne l’avez pas fait, je vous conseille de vous y plonger dedans car il vaut son pesant de cacahuètes ! Son sujet : l’organisation de la découverte des métiers au collège, de la classe de cinquième à la classe de troisième pour l’année scolaire 2023-2024.
Ce thème me tient à cœur depuis des années car, pour moi, l’école doit montrer des images de la « vraie » vie à laquelle les élèves seront confrontés par la suite. Et, parmi ces images, celles liées au travail qu’ils apprécieront d’autant plus et dans lequel ils s’épanouiront, s’ils l’ont choisi en connaissance de cause et non en traversant, par hasard, une rue !
Et à seulement quatre mois de la rentrée scolaire 2023, que vient de nous pondre notre ministre, ou tout au moins le Directeur Général de l’Enseignement Scolaire derrière lequel il semble se cacher ? Un monceau de mesures dont la mise en place nécessiterait au moins une grosse année de travail (sinon plus) de concertation, de collaboration et de formation entre le personnel enseignant, les directions des collèges, les personnels des rectorats, les inspecteurs, les collectivités territoriales locales et régionales… et, bien évidemment, les entreprises professionnelles intervenantes !
Rassurez-vous, le ministère a pris les devants, pour le cas où rien ne fonctionnerait correctement. Dans le BO, vous pourrez y lire plusieurs fois « dans la mesure du possible » ; parapluie facile à ouvrir et qui permet au ministre de faire de la Com’ et des réformes (une de plus) sans trop se mouiller, mais dont l’amateurisme ne trompe peut-être pas tout le monde !
21 mai 2023 Notre Président de la République et le SNU.
Chacun sait que notre Président de la République n’a pas effectué de service militaire et tout semble montrer qu’il le regrette profondément. Cela expliquerait pourquoi, depuis 2017, il s’acharne à tenter de mettre en place le SNU (Service National Universel), nouvelle version de l’ancien service militaire, et pourquoi certains mots liés à ce service sembleraient le faire rêver.
Par exemple il doit y avoir, entre autres, celui du « père cent », nom de la fête donnée en l’honneur de ceux qui allaient terminer leur service militaire dans 100 jours ! Ne nous a-t-il pas dit, le 17 avril dernier, qu’il se donnait 100 jours « pour agir au service de la France » ? Notre Président fêtait peut-être alors, dans son for intérieur, le « père cent » de l’épineux problème lié à la réforme des retraites !
Nous verrons bien ce qu’il en sera en juillet prochain ! Et, en attendant, je vais focaliser sur le SNU peu apprécié dans l’état actuel des choses et dont le gouvernement est en train de concocter une nouvelle version qui impliquerait un certain nombre d’enseignants !
Pour être appliquées à la rentrée scolaire 2023, donc la prochaine, afin que la mayonnaise prenne mieux que depuis 2017, plusieurs pistes seraient à l’étude. Le moins que l’on puisse dire est que le temps de ces études presse car septembre n’est pas si loin que ça ! Il pourrait être proposé aux élèves des classes de seconde, un stage de 12 jours pris sur leur temps scolaire. Les profs qui les inciteraient à y adhérer recevraient une prime et auraient la possibilité de les accompagner quelques jours. Et ces élèves auraient plus tard une récompense sur Parcoursup. Le tout est agrémenté, côté Gouvernement, d’hésitations entre l’emploi de la carotte ou du bâton !
Mais comme cette réforme n’est actuellement qu’en gros pointillés, dans les prochaines semaines je reviendrai certainement sur ce SNU sur lequel semble focaliser notre Président de la République !
14 mai 2023 Monsieur Bruno Le Maire et l’inflation dilatée comme jamais.
Vendredi dernier, notre ministre de l’Économie et des Finances était sur le plateau de CNEWS. Il n’a pas parlé des enseignants en particulier mais des Français en général en disant « Moi je veux une seule chose : c'est que les prix alimentaires baissent pour nos compatriotes, parce qu'aujourd'hui, la flambée des prix alimentaires pèse terriblement sur leur pouvoir d'achat ».
Il aurait pu dire la même chose à propos du non-alimentaire et je m’attendais à ce qu’il en profite pour prononcer le terme d’inflation « dilatée » faisant ainsi une référence indirecte aux réseaux sociaux parlant actuellement du livre que monsieur Bruno Le Maire vient de publier le mois dernier, « Fugue américaine ». C’est un roman, avec passages quelque peu érotico-porno sur les bords, tels que : « Tu viens Oskar ? Je suis dilatée comme jamais. »
Non ! Il est resté sur le terrain de l’inflation des prix qu’il entendait, d’après lui et parait-il, combattre fermement. Je dis « parait-il » car je me suis demandé pourquoi, en 2019, alors qu’il était déjà ministre des Finances et que les prix étaient encore presque stables, il avait participé à la mise en place de la Loi Egalim qui impose aux distributeurs de faire au moins une marge de 10% sur ce qu’ils vendent ! Ce qu’ils achetaient 1€, ils devaient désormais le revendre au moins 1,10€ alors que, depuis 1996, ils n’avaient seulement pas le droit de le revendre à moins de 1€ ! De plus pourquoi, alors que cette Loi était expérimentale jusqu’en 2023, son application venait-elle d’être prolongée jusqu’en 2025 (sauf pour les fruits et légumes frais) ?
Sur le plateau de CNEWS, il n’en a pas parlé, mais a bien fustigé ceux de l’industrie et du commerce qui profitaient des circonstances pour récupérer facilement de l’argent sur le dos des consommateurs. Et pour que les prix baissent, il allait être très attentif aux résultats des réunions entre représentants de la grande distribution et de l’industrie en les incitant fortement à négocier pour réduire leurs prix et marges.
En résumé, vendredi dernier, monsieur Bruno Le Maire a invite tout le monde à se serrer la ceinture, imitant ainsi le Président de la République qui, l’an dernier, avait promis 10% d’augmentation de leurs salaires aux enseignants, puis… par enchantement, et malgré l’inflation dilatée comme jamais, avait fait disparaître des radars ces 10%, au profit d’une augmentation bien plus faible et d’un, chers profs, « travaillez plus si vous voulez gagner plus » dont j’ai parlé il y a peu de temps.
7 mai 2023 Le DASEN, le Gouvernement, et « l’affaire des casseroles » !
Le 4 mai 2023, paraissait au Journal Officiel l’annulation, par le Conseil d’État, du décret du 12 mars 2020, décret du Président de la République mettant fin, dans l’intérêt du service, aux fonctions de Monsieur P., Directeur Académique des Services de l'Éducation Nationale (DASEN) des Deux-Sèvres.
Ce décret faisait suite à une enquête administrative relative à de potentiels dysfonctionnements au sein des services de ce DASEN. Mais, quoi qu’il en soit, là n’est pas mon sujet du jour ; il est dans une ahurissante série « d’oublis » commis par certains services du ministère de l'Éducation Nationale et de l’Élysée. Et pour tenter d’être la plus brève possible, je vais focaliser principalement sur l’oubli le plus important retenu par le Conseil d’État.
La décision du retrait d’emploi de Monsieur P. lui a été notifiée par courrier, le 16 mars 2020, mais sans être assortie de la mention légale des voies et délais de recours. De plus, Monsieur P. a bien reçu des documents relatifs au rapport d’enquête à charge mais… seuls certains procès-verbaux d’auditions étaient présents et les autres ne lui ont pas été communiqués malgré sa demande expresse ! C’est ce point qui est juridiquement le plus intéressant pour la défense de Monsieur P.
En effet, selon les dispositions de l’article 65 de la loi de budget du 22 avril 1905 (Troisième République, qui est sans doute trop ancienne pour certains conseillers ministériels et présidentiels) tous les agents publics doivent pouvoir obtenir la communication de la totalité de leur dossier administratif et professionnel avant de faire l’objet d’une mesure prise à leur encontre ; mesure justifiée ou non par l’intérêt du service ! Dans le cas de Monsieur P., c’est l’une des raisons essentielles pour lesquelles le Conseil d’État a annulé le décret du Président de la République !
Et par les temps qui courent, informé de cette annulation, le chef de l’État a dû avoir l’impression d’entendre de nouveau résonner des « casseroles » près de lui car la loi d’avril 1905 est directement liée à… « l’affaire des casseroles » plus souvent appelée « l’affaire des fiches » ; scandale politique qui éclata fin 1904 lorsque fuita le fait que les officiers français étaient secrètement fichés par des agents préfectoraux, par des loges maçonniques, par... les « casseroles » qui « cuisinaient » l’entourage des officiers afin de renseigner le cabinet du ministre de la guerre de leurs idées politiques, sociales, religieuses. Ces informations gardées secrètes servaient ensuite à décider arbitrairement de l’évolution de carrière des militaires.
Alors « l’oubli » de la transmission de certains documents à Monsieur P. ne ferait-il pas penser quelque peu à une sorte « d’affaire des casseroles » ?
30 avril 2023 Faire travailler plus les profs… en payant plus les chefs d’établissement ?
Au sujet de l’annonce faite par Monsieur Pap Ndiaye, à propos de sa « priorité absolue » de faire remplacer chaque prof absent, ne serait-ce qu’une heure, par un de ses collègues qui serait alors en pause, la semaine dernière j’avais émis plus que des doutes. En effet, comment imaginer qu’à chaque heure de cours, il y ait au moins un prof en pause, dans le même établissement, sans méconnaitre le fonctionnement des lycées et collèges ? Sauf, avais-je précisé, sauf si « sournoisement » le ministre envisageait de demander aux chefs d’établissement d’établir les emplois du temps avec le plus de trous possible.
Avec les propos de notre ministre, ceux du 25 avril 2023 sur France-Info, ce « sournoisement » vient de presque paraître au grand jour. En effet, notre ministre indiquait alors que les chefs d’établissement allaient avoir un « surcroît de travail », tout particulièrement lié à la gestion prévisionnelle de la « priorité absolue » constituée par le remplacement systématique des profs absents. Puis il annonçait que les chefs d’établissement, ainsi que leurs adjoints, recevraient donc pour 2023 une prime de 1000€ !
C’est super, pour les personnels de direction ! Et comme ces derniers voudraient bien évidemment savoir si cette prime serait reconduite d’année en année, la réponse ministérielle fut d’un flou très artistique : « C’est d’abord 1000€ pour 2023, on verra pour 2024 » !
On verra en effet pour 2024, car monsieur Pap Ndiaye estime que « un petit tiers de professeurs volontaires » est nécessaire pour mener à bien la politique des remplacements (payés, bien sûr). On peut donc supposer, sans trop se tromper, que si ce « petit tiers » n’est pas atteint, la prime de 1000€ aura de fortes chances d’être fortement réduite ! Aussi, pour qu’elle continue à se glisser dans les poches des personnels de direction, l’une des solutions les plus simples à imaginer, n’est-elle pas que ces derniers soient le plus efficace possible à l’encontre des profs qui se déclareraient non-volontaires pour faire des remplacements, et ce, jusqu’à ce qu’ils cèdent ? (!)
Côté manipulations sournoises, on pourrait alors dire « chapeau monsieur le ministre » ; payer plus les chefs pour que les profs deviennent « volontaires » pour travailler plus !
23 avril 2023 Remplacer tous les profs absents ; une com’ de plus !
« On ne peut plus laisser les parents d’élèves avec des enfants qui ont des heures non remplacées ». C’est M. Macron qui l’a dit, jeudi dernier, au cours de sa visite dans l’Hérault. Sur ce sujet, j’aurais plutôt préféré qu’il dise : « On ne peut plus laisser les élèves avec des heures non remplacées ». Mais je comprends notre Président ; les élèves ne votent pas (encore) eux, contrairement à leurs parents, et vue l’attractivité de nombreux programmes scolaires, malheureusement les élèves voient les absences de profs avec un plaisir certain !
Le lendemain, le ministre de l’Éducation nationale donnait des précisions à propos des remplacements systématiques ponctuels de courte durée en collège et en lycée. Selon ses dires, c’était pour lui une « priorité absolue ». Lorsqu’on sait que pas mal d’heures de cours « sautent » pour des raisons diverses, avec cette priorité absolue j’avais cru que le ministre pensait plus aux élèves et à leur avenir qu’à brosser leurs parents dans le sens du poil ! Mais ce n’était semble-t-il pas le cas car…
…La technique actuelle de mise en place des remplacements de très très courte durée existe depuis plus de 20 ans, n’a pas donné grand-chose sur le terrain mais le ministre va la pérenniser ! Alors, que va-t-il changer à la prochaine rentrée scolaire ? Rien pour les élèves !
Dès la rentrée 2023, le ministre va poursuivre la politique actuelle consistant à demander aux chefs d’établissement de faire remplacer les profs absents par des profs présents ; ceux qui, coup de chance, seraient en pause lorsqu’on aura besoin d’eux ! Comme s’il y avait beaucoup d’enseignants en pause au bon moment ; à moins que le ministre n’envisage, sournoisement, de demander aux chefs d’établissement d’établir des emplois du temps avec le plus de trous possible pour leurs profs. D’avance, merci pour ces derniers !
Cela étant, en admettant même la mise en place de ce vicieux tour de passe-passe, que va pouvoir faire de sérieux un prof prenant pour une heure des élèves qu’il ne connait pas ? Et même s’il les connait, en tant par exemple qu’enseignant en Allemand, va-t-il faire un cours, au débotté, à des élèves qui n’ont pas cette langue au programme ou qui sont d’un niveau dans lequel il n’enseigne habituellement pas ? Peut-être qu’un prof d’Histoire, humoriste, osera alors se lancer dans les histoires… de Toto ou finira, comme d'autres, par faire le « pion » (surveillant) jusqu’à la fin du « cours » ! Donc, à de rares exceptions près, ces remplacements auront de fortes chances de continuer à être des garderies et de ne rien apprendre de plus aux élèves !
Monsieur le Président et Monsieur le Ministre, sur ce sujet, vous aurez au moins fait de la com’ !
18 avril 2023 Monsieur Pap Ndiaye souhaite-t-il nous cacher des informations ?
J’ai l’habitude d’écrire mes billets d’humeur le dimanche. Mais cette fois, avec la loi épineuse sur la réforme des retraites, loi retoquée à la marge vendredi par le Conseil Constitutionnel et promulguée par notre Président de la République seulement quelques heures plus tard, j’ai préféré attendre ; attendre l’allocution de ce dernier, hier soir, lundi.
Peine perdue car il n’a rien laissé entendre d’intéressant, à part le fait qu’il continuerait à faire ce qu’il considérait comme utile pour la France (?), manifestations ou pas, majorité ou pas !
Du coup, aujourd’hui, je me tourne vers notre ministre de l’Éducation qui, visiblement, semble imiter son Président. En pleine crise budgétaire, ne vient-il pas d’augmenter le nombre des membres de son « Conseil des sages de la laïcité » le faisant passer de 15 à 20 ! Mais ça, c’est presque un détail…
En fait, l’objectif important de ce retoquage d’une organisation initiée par J-M Blanquer est, visiblement, celui de cacher à la population les préconisations qui sortiraient de ce Conseil. Un arrêté, paru au Bulletin officiel du 13 avril 2023 ne dit-il pas que désormais « les avis du Conseil ne peuvent être rendus publics que sur décision du ministre », ce qui n’était pas le cas à l’époque Blanquer !
Obscurité la plus totale donc, sur le travail de ce Conseil. Il n’est plus question que le public connaisse ses missions et ses avis sans accord de Monsieur Pap Ndiaye ! Sans doute pour le cas où le Conseil mettrait la main sur des informations en inadéquation avec les objectifs politiques gouvernementaux du moment, ou que le Conseil ait un avis non partagé par le Ministre !
Toujours est-il qu’une navrante question se pose : Monsieur Pap Ndiaye souhaite-t-il nous cacher des informations ?
9 avril 2023 « Fin de vie » et retraite ; être rentable ou mourir ?
Comme aujourd’hui, jour de Pâques, les chrétiens fêtent la résurrection du Christ, je ne peux pas m’empêcher de penser à la « fin de vie » dont notre Président vient de nous parler il y a quelques jours, après le rapport de la « convention citoyenne » sur le sujet : « Le cadre d'accompagnement de la fin de vie est-il adapté aux différentes situations rencontrées ou d'éventuels changements devraient-ils être introduits ? »
Et les participants de cette convention citoyenne, de répondre en chœur que l’accompagnement n’est pas adapté tout particulièrement à cause du fait de l’existence d’une inégalité d’accès aux soins en France où le « système de santé se trouve dans une situation alarmante, faute de moyens humains et financiers » ! Et qu’il importe avant tout de renforcer, entre autres, le budget dédié aux soins palliatifs.
Sans faire un amalgame systématique entre les sujets mis sur la table par notre actuel Président de la République, il peut sembler pour le moins curieux que, « en même temps », ce dernier s’intéresse à la fin de vie et à la durée de la retraite de ses concitoyens avec une constante : réduction de ces temps au cours desquels les humains, devenus de moins en moins productifs pour la société, lui coûtent donc plus qu’ils ne lui rapportent !
Cet état de fait me rappelle certains films de science-fiction où l’on assiste à des rites officiels au cours desquels une partie de la population est systématiquement euthanasiée. Et c’est aussi le thème central de « Plan 75 », ce film japonais de 2022 que l’on pourrait résumer en quelques mots glaçants : être rentable ou mourir !
2 avril 2023 Informatique au MEN : les années se suivent et se ressemblent !
Au MEN (Ministère de l’Éducation Nationale… et, actuellement, de la Jeunesse) les hautes têtes pensantes ont sans doute dû se dire qu’en associant « la Jeunesse » à leur sigle elles allaient, comme par magie, rendre leur informatique plus performante que ce qu’elle est depuis des lustres. Pour rappel, à chaque événement important traité d’en haut par l’informatique (élections professionnelles, cours en visio…), des bugs, des manques de mémoire, des saturations de systèmes, que sais-je encore d’autre… dérèglent les processus.
En ce moment, information du 30 mars 2023, le problème affecte les corrections informatisées et suivies de différentes épreuves du Bac. Le plus simple est sans doute que je vous recopie un extrait d’un courrier adressé par la Maison des Examens aux personnels de direction et aux Doyens des corps d'inspection dont l’inquiétude devait n’être que grandissante :
« Le suivi des corrections dématérialisées occasionne diverses opérations numériques par nos services. Des clôtures partielles d'épreuve sont ainsi régulièrement effectuées. Or, il apparaît que l'application IMAG'IN réagit à ces opérations, menées dans SANTORIN, en modifiant le statut des missions de correction des lots en cours de correction, donc non verrouillés : ces missions affichent dans IMAG'IN un statut "Annulé (service non fait)". Nous vous confirmons qu'il s'agit d'une erreur d'affichage, signalée aux services informatiques. Les missions ne sont ni annulées ni compromises et leur future rémunération n'est pas impactée. De plus, cet affichage est sans incidence sur la poursuite de la correction, n'occasionnant aucune perte de données (…) »
Et si ce n’était pas le cas, nos super spécialistes de l’informatique clameront alors, sans doute dans les media, que leur système, à très haute performance, a été l’objet d’attaques possibles de Russes, de Chinois, d’Iraniens… n’ayant rien d’autre à faire en ce moment que de s’intéresser aux épreuves du Bac en France, ou de l’intervention néfaste d’un robot d’intelligence artificielle, type ChatGPT, dont on nous parle tant actuellement.
Décidément, en matière d’informatique, au MEN les années se suivent et se ressemblent !
26 mars 2023 Le SNU : un révélateur, mais de quoi ?
Le SNU est le Service National Universel créé par notre Président, Emmanuel Macron. Comme le stipule le site gouvernemental il vise à : « -Impliquer davantage la jeunesse française dans la vie de la Nation. En favorisant le brassage social et territorial, il permet de développer la cohésion sociale et nationale. « -Faire prendre conscience des enjeux de la défense et de la sécurité nationale. Permet à l'ensemble des jeunes d'être des acteurs à part entière de l'esprit de défense, en faisant par exemple l'expérience de la vie militaire ou des métiers de la sécurité intérieure. « -Développer la culture de l’engagement [en permettant] de découvrir les différentes formes d’engagement possibles. »
Le SNU débute dans ce qui ressemble à des camps de vacances propices à sortir momentanément notre jeunesse de son éventuel train-train quotidien et de lui montrer l’existence d’une vie autrement structurée. Personnellement, ce concept, appliqué donc hors périodes scolaires, me satisfait pleinement.
Mais voilà que notre Président veut, d’une part le rendre obligatoire et, d’autre part, l’inclure dans le temps scolaire. Là, j’y vois une dérive idéologique et sectaire que l’on retrouve davantage dans les pays totalitaires que dans les démocraties. Cette dérive déboucherait inévitablement sur une implication forcée des profs et une orientation politique de certains programmes enseignés. Et ne parlons même pas du boulevard qui serait ouvert à de nombreux réseaux sociaux !
D’ailleurs, au sujet des réseaux sociaux, il serait sans doute indispensable que notre Président vive avec son temps et non au XXe siècle et que le SNU soit essentiellement construit autour d’un réseau social officiel dépendant directement des Députés et Sénateurs.
19 mars 2023 Encore une histoire d’égalité filles-garçons à l’Éducation nationale !
Il y a cinq jours, a été mis en ligne le rapport d’un IGESR (Inspecteur général de l'Éducation, du Sport et de la Recherche) ayant piloté un groupe de travail sur le manque d’égalité filles-garçons en mathématiques au niveau Bac, et comment y remédier. Ce manque d’égalité transparait dans le fait qu’au cours de leur scolarité, les filles s’orientent moins que les garçons vers les mathématiques et que cette tendance s’est accrue fortement depuis la réforme Blanquer du lycée.
Quelle est la cause de cette augmentation de l’abandon des mathématiques par les filles à partir de la classe de seconde ? D’après le rapport elle aurait un lien avec les enseignants dont la pédagogie mathématique serait mal adaptée aux filles ; en un mot, les profs seraient involontairement sexistes ! Et l’IGESR de leur prodiguer alors de nombreux « conseils » pédagogiques afin de remédier à cet état de fait en adaptant le contenu de leurs cours au sexe de chacun de leurs élèves !
Ce comportement de l’IGESR, piloté par le ministre, me rappelle celui d’inspecteurs de l’enseignement primaire disant doctement, en substance, à leurs enseignants : lorsque vous avez une classe à 27 élèves, vous devez avoir préparé 27 programmes différents comme le font les restaurateurs qui prévoient des menus différents chaque fois qu’ils reçoivent de la clientèle !
Attitude ministérielle ressemblant à du grand n’importe quoi afin de tenter de masquer l’idéologie politique qui prévaut depuis des années : généraliser l’école inclusive à tous les niveaux ! On mélange tous les élèves, sans aucune distinction de sensibilité et on en fait un gros gloubi-boulga à la sauce Casimirus ! Ce n’est pas bon pour l’avenir de notre société, mais c’est bon pour les adeptes de l’égalitarisme absolu ainsi que pour les actuelles finances publiques ! Cet égalitarisme me serait plus compréhensible s’il était associé à un « quoi qu’il en coûte » cher à notre Président. Mais ce dernier s’intéresse-t-il vraiment à l’avenir de notre jeunesse, de toute notre jeunesse ?
12 mars 2023 Parcoursup avec quotas ! Révélateur de médiocrité ?
L’inscription est close, car les élèves de terminale n’avaient que jusqu’au 9 mars pour déposer leur dossier sur Parcoursup, cette plateforme que doit impérativement renseigner chaque éventuel futur bachelier souhaitant poursuivre ses études au-delà du Bac, dans les établissements publics ou certains établissements privés. Si c’est le cas, il doit donc enregistrer ses vœux d’intégration dans une Université, une classe préparatoire aux grandes écoles… puis il passera ensuite les épreuves du bac et surveillera avec impatience et angoisse les évolutions de son dossier dématérialisé où il verra s’agiter le sort des vœux qu’il a formulés. Ce sont en effet des « spécialistes » et des ordinateurs qui examineront les vœux enregistrés sur Parcoursup et qui décideront de l’avenir de chaque élève en fonction de plusieurs critères plus ou moins obscurs. Je dis obscurs car on s’attendrait à ce que les critères retenus soient directement liés aux notes obtenues au Bac, mais… ce serait trop simple et injuste disent certains responsables politiques pour qui les savoirs acquis par nos jeunes ne sont pas à confondre avec la « classe sociale » dans laquelle ils ont évolué ! Par exemple, les boursiers se verront attribuer des points supplémentaires et bénéficieront de quotas, sous le seul prétexte qu’ils font partie de milieux sociaux qualifiés de défavorisés. Et ça, ça m’interpelle car nos dirigeants semblent avoir bien ancré en certaines têtes l’idée que « socialement défavorisé » rimerait nécessairement avec « intellectuellement défavorisé » ! Et comme il n’y a pas de liens directs entre le social et les capacités intellectuelles, comment, après avoir passé au moins 12 ans de suite dans les classes de la République, ces élèves auraient-ils besoin d’un coup de pouce afin d’améliorer leurs résultats scolaires ? À moins que nos gouvernants, sans oser le dire ouvertement, soient en train d’avouer, avec leurs quotas, que la médiocrité de l’enseignement qu’ils ont mis en place depuis des années et qu’ils perpétuent ne soit pas capable de motiver, en particulier, nombre de nos jeunes dont les familles sont pécuniairement en difficulté !
Alors, afin de faire croire au peuple que, dans un souci de compassion à l’égard de ces défavorisés il fait du social, le gouvernement met des quotas qui… ne lui coûtent rien !
Parcoursup avec quotas, ne serait-il pas un révélateur de médiocrité ou de cynisme de nos dirigeants ?
5 mars 2023 Harcèlement. L’Éducation nationale glisse-t-elle encore la « poussière sous le tapis » ?
Des textes officiels pour combattre le harcèlement scolaire, il y en a ; même de plus en plus ! Cependant, sur ce sujet, rien ne semble sérieusement changer à l’Éducation nationale où la réaction première de cette dernière, lorsque survient un cas, est de proposer au harcelé de changer d’établissement ; qu’il soit élève ou enseignant. C’est un peu comme si ce ministère craignait les réactions des harceleurs et préférait tout tenter avant de s’attaquer à eux. Dernièrement, je suppose que chacun d’entre nous a entendu parler de cet élève âgé de 10 ans, scolarisé en CM2 dans une école de Saône-et-Loire où il était harcelé par un camarade de classe. Ses parents n’ont rien obtenu de l’Administration vis-à-vis du harceleur de leur fils face à qui il leur était recommandé de battre en retraite. Cependant, pugnaces et déterminés, ils ont déposé plainte et se sont tournés vers les médias. L’Administration s’est alors sentie contrainte de changer de braquet et d’affecter le harceleur dans un autre établissement de la ville.
Coup de chance, il existe un autre établissement scolaire dans cette ville. En effet, dans le cas contraire, la municipalité aurait dû entamer des démarches auprès de la municipalité voisine qui, si elle l’acceptait, aurait alors proposé à la famille du harceleur un point de chute dans l’un de ses établissements scolaires. Mais ce n’est pas tout car ce serait trop simple ! Il aurait alors fallu que la famille du harceleur acceptât l’ensemble de ces propositions administratives car, dans le cas contraire, on en revenait au point de départ !
La solution le plus simple serait, tout de même, qu’en cas de harcèlement, comme en tout autre cas de comportement difficile, il existe, dans chaque établissement, un système de prise en charge de ces élèves. Mais ce système serait contraire au sacrosaint dogme actuel de l’école inclusive dans lequel s’enfonce notre pays ; dogme qui, sous couvert d’égalitarisme, aboutit à déclasser notre enseignement au niveau international tout en rendant le métier de profs si peu attractif que le Gouvernement vient de mettre en place, dans trois académies, des concours « spéciaux » de profs des écoles afin d’espérer enrayer les déserts non pas médicaux, mais éducatifs !
26 février 2023 L’enseignement va mal. Quand cessera-t-on de nous faire croire que c’est à cause des absences de « mixités » ?
Le 22 février 2023, Pap Ndiaye a précisé ses pistes pour améliorer la mixité scolaire et sociale dans les collèges et lycée ; mixité qui, selon lui (et beaucoup d’autres), permettrait enfin aux élèves de mieux s’intéresser aux cours dispensés par l’Éducation nationale ! Elles ont bon dos, les absences de mixités sociale et scolaire ! Quels que soient les collèges et lycées, pour y obtenir un enseignement positif, digne de ce nom, avant tout il faut des enseignants motivés et compétents qui ne soient pas abandonnés par leur Administration. Ensuite, il faut des programmes cohérents, d’une année sur l’autre ; pas des programmes qui changent au gré des ministres successifs et de leurs vues politiciennes et électoralistes.
Enfin, et c’est le point le plus positif mais aussi le plus administrativement et politiquement délicat à mettre en œuvre, il faut respecter les élèves dans leurs diversités de talents en les faisant côtoyer, pendant toute leur scolarité, le plus de particularités possibles de la société. Ils affineront ainsi leurs goûts latents qu’il importera alors de les aider à développer.
L’ensemble de ces points, dont tout particulièrement le dernier qui nécessite de supprimer le collège unique et de proposer, au sein de chaque établissement, un choix conséquent d’enseignements optionnels dispensables entre autres via Internet (non techniques ou techniques ; des chirurgiens n’opèrent-ils pas actuellement à distance ?), paraît très éloigné des préoccupations ministérielles car il n’est lié à aucune « mixité », qu’elle soit sociale ou scolaire !
19 février 2023 L’équation différentielle… « Ça s'en va et ça revient » !
Dans notre ministère, il doit y avoir deux clans qui s’opposent farouchement depuis l’arrivée de notre actuel ministre : les pro et les anti « équation différentielle ». Et la guerre doit être si vive qu’elle s’en ressent jusqu’au niveau des publications dans le BO EN (Bulletin Officiel de l’Éducation Nationale) ! Sans faire précisément référence au mot « équation », qui me semblait alors sans intérêt, j’en avais déjà parlé dans mon billet d’humeur du 3 octobre 2022.
À l’époque, dans le BO EN n°36 du 30 septembre 2022, au sujet des épreuves de spécialité Maths du Bac 2023, il était noté que « l’équation différentielle y' = ay » faisait partie des thématiques qui seraient évaluées. Deux jours plus tard, au cours du week-end, le BO EN avait été modifié, sans que les profs de Maths concernés en soient avertis ; cette équation différentielle ne faisait plus partie des thématiques évaluées au Bac. Le problème qui m’avait alors fait réagir était que le ministère se permettait donc, en catimini, de modifier des documents officiels !
Bis repetita, jeudi dernier, 16 février ! À moins d’un mois de l’examen du Bac, les abonnés au BO EN se précipitent pour lire ce qu’ils viennent de recevoir et, ô stupeur, sur la page « Réussir au lycée » qui s’affiche à leurs yeux, ils voient écrit que, avec la mise à jour de décembre 2022, « l’équation différentielle y' = ay » fait partie des thématiques évaluées au Bac ! Comment vont-ils pouvoir rajouter cette partie dans leurs cours, si près de l’examen ?
De nombreux enseignants de Maths, inquiets, ont aussitôt contacté leur inspecteur et, dès le lendemain, vendredi 17 février, tous les enseignants de mathématiques de l’académie de Versailles (et peut-être d’autres !) recevaient un courriel de leur inspecteur précisant que, comme indiqué dans le BO EN de septembre 2022, « l’équation différentielle y' = ay » ne faisait pas partie des thématiques évaluées au Bac ! Et le « Réussir au lycée » fut modifié en conséquence, pendant le week-end suivant, sans tambours ni trompettes, comme à la fin septembre.
J’ai tout de suite imaginé qu’au ministère il existait deux clans se faisant la guéguerre ; mais, tout bien réfléchi en écrivant ce billet, dans ce haut lieu de la pensée intellectuelle française, il risque malheureusement d’y avoir quelques résidents de bureaux rédigeant les textes officiels à partir de ceux dont ils avaient enregistré une copie lors de leur parution. Mais, selon le jour et l’heure de l’enregistrement pris en compte… les textes officiels deviennent incohérents, puisque modifiés, pour les profs situés en bout de chaîne !
Pour l’équation différentielle en question, équation ou pas, c’est dans la droite ligne de ce que chantait Claude François « ça s’en va et ça revient, c'est fait de tout petits riens… » navrants dans l’un de nos plus importants ministères !
12 février 2023 Pourquoi parle-t-on beaucoup plus du taux de chômage que du taux d’emploi ?
Depuis pas mal d’années, la définition gouvernementale du chômage évolue afin de brouiller les pistes du péquin lambda dont je fais partie. Généralement, ce dernier se réfère à la définition classique, celle du dictionnaire qui note, à propos du chômage : « situation d'un salarié qui, bien qu’apte au travail, se trouve privé d'emploi. » Cette définition est simple, mais bien trop alarmante pour la population lorsque le nombre de personnes au chômage explose. Aussi, la définition gouvernementale change en fonction des circonstances. Par exemple et pour faire simple, un salarié qui, bien qu’apte au travail, se trouve privé d'emploi pendant un temps important n’est plus comptabilisé comme étant chômeur ! Il sort des statistiques, ce qui fait plaisir au gouvernement… sauf à lui et au système social !
Bien plus pertinent que le « taux de chômage » tel qu’il est actuellement calculé, il y a le « taux d’emploi » qui, tant qu’il ne sera pas lui aussi dévoyé, est le rapport entre le nombre d'individus ayant un emploi et le nombre total d'individus.
On constate, par exemple (publication INSEE pour le troisième trimestre 2022), que les taux d’emploi sont les suivants : 68% pour les 15-64 ans, 35% pour les 15-24 ans, 83% pour les 25-49 ans et enfin 66% pour les 50-64 ans. Ceux qui trouvent le moins de travail sont les séniors et, surtout, les jeunes !
Or, qui finance les retraites ? Ce sont essentiellement ceux qui ont un emploi ! Alors, avant d’allonger la durée de travail de ces derniers, il serait sans doute plus rationnel d’augmenter le taux d’emploi des séniors et des jeunes. Pour les séniors, syndicats, gouvernement et patronat s’en occuperaient, mais pour les jeunes…
…depuis pas mal de temps, que font nos gouvernants successifs pour ces derniers ? Ils font croire aux familles que l’Éducation nationale leur apprend de plus en plus de choses alors que, d’année en année, c’est le contraire qui se produit. Les emplois que les jeunes trouvaient à 20 ans, maintenant c’est à 25 ans qu’ils l’obtiennent, et sans en avoir appris plus que leurs ainés ! Nous voyons ainsi fourmiller les « pseudo » Bac, Bac+2, Bac+5, etc. Je dis « pseudo » car de nombreux enseignants de classes post-Bac sont conscients du fait que le niveau des études et des étudiants baisse d’année en année ! Ce qui augmente c’est la quantité d’années d’études, pas la qualité des connaissances acquises ! En fait, beaucoup d’étudiants sont gardés au chaud (tout au moins avant les restrictions énergétiques de cette année) en post-Bac afin que les statistiques du chômage des jeunes ne montent pas trop haut ! Alors, réindustrialisons la France, remettons en marche nos centrales nucléaires et, mécaniquement, le taux d’emploi remontera.
Mais qu’inventerait alors le gouvernement pour tenter de justifier une réforme des retraites ?
5 février 2023 Ces « Malgré-Nous » dont Pap Ndiaye semble ne pas vouloir entendre parler !
Quelques parlementaires ont demandé, à notre ministre de l’Éducation Nationale, d’intégrer l'histoire des « Malgré-Nous » dans les manuels scolaires. Pap Ndiaye, prof d’Histoire, vient de leur faire une curieuse réponse : « on ne peut rien imposer à un éditeur de manuel ! »
Effectivement, les éditeurs sont libres de présenter leurs livres comme ils l’entendent et on ne peut rien leur imposer ! Mais là n’est pas la vraie question des parlementaires ; ils demandent, en réalité, que les « Malgré-Nous » soient inclus dans les programmes d’Histoire et ça, c’est de la compétence de Pap Ndiaye ! Depuis 2013 c’est le ministre qui peut faire modifier les programmes après avis du CSP (Conseil Supérieur des Programmes). Donc, le refus de Pap Ndiaye aux députés est empreint d’une certaine ambiguïté, voire d’une certaine mauvaise foi !
En réalité, il ne semble pas vouloir se mouiller sur un sujet déjà rejeté par Najat Vallaud-Belkacem, sous la présidence de François Hollande. La ministre de l’époque avait cependant été moins tortueuse que son confrère actuel en considérant qu’il ne s’agissait que « d’un sujet d'histoire locale ».
Mais certains d’entre vous doivent se demander qui sont ces « Malgré-Nous » ?
Voici, de façon schématique, le problème : juste après la défaite française de 1940, les Allemands ont annexé l’Alsace-Moselle et ont autorisé les familles françaises évacuées au cours de la guerre, à revenir chez elles. Puis les Allemands ont proposé à leurs jeunes de s’enrôler dans l’armée allemande. Comme peu d’entre eux ont répondu à l’appel, en août 1942 leur service militaire a été rendu obligatoire et ils ont été dirigés vers le front de l’URSS. Ils se sont alors appelés les « Malgré-Nous » et, très souvent, ont été dénigrés par les Français d’après-guerre.
Le problème actuel, avec la situation de l’époque plus complexe que celle que je viens rapidement de décrire, consiste donc à savoir si, dans les programmes d’Histoire, l’Éducation Nationale consacrera un jour au moins un mot pour ces 130 000 jeunes qui font partie de l’Histoire de notre pays, que le ministre veuille en entendre parler ou pas !
29 janvier 2023 Des Inspecteurs Généraux redécouvrent ENFIN les « Maths modernes » !
Un rapport de septembre 2022 de l’Inspection Générale de l’Éducation Nationale est relatif à la « pratique de l’informatique » avant le lycée. Les termes de « Maths modernes » ou de « théorie des ensembles » enseignés dans les années 1960-1970 en primaire et secondaire n’y sont jamais mentionnés, mais leur notion y est continuellement sous-jacente ! Pour rappel, certains d’entre vous ont certainement entendu parler, de façon critique, de ces « patates » qu’alors enfants on vous faisait dessiner, et auxquelles vous ne trouviez aucun intérêt : réunion de patates, intersection de patates… Il faut dire que, comme c’est toujours le cas à l’Éducation Nationale, les enseignants et leurs inspecteurs ne sont instruits qu’après application des réformes !!! Donc, ces derniers n’avaient pas été formés et on leur demandait, grosso modo, de s’auto-former dans les livres de leurs élèves et dans quelques rares réunions pédagogiques où l’instructeur n’en savait souvent pas beaucoup plus qu’eux !
Quel lien direct y a-t-il entre pratique de l’informatique et mathématiques ? Quasiment aucun si le travail consiste uniquement à taper sur les touches d’un clavier ou à passer son doigt sur un écran tactile pour jouer ou pour effectuer des recherches dans des logiciels de données ! Mais dans le rapport en question, le problème est autre ; il est d’initier les élèves à la « pensée informatique » concept plus ou moins flou basé sur la rigueur et la logique du raisonnement pour réussir à faire solutionner un problème par un ordinateur ou programmer un robot.
En d’autres termes, et de façon plus générale, ces inspecteurs demandent que l’on apprenne aux élèves à être créatifs, rigoureux et logiques afin que ce qu’ils réussiront à faire sur un ordinateur, ils puissent le reproduire pour résoudre des exercices de mathématiques ou de technologie.
Puis, dans leur vie en société, ils sauront ainsi analyser leur environnement et pourront logiquement structurer leurs réactions avec des arguments pertinents. C’était l’une des applications indirectes des « maths modernes » redécouverts par ces inspecteurs.
Noble ambition en tout cas ! Il ne leur reste plus qu’à obtenir de l’Éducation Nationale qu’elle forme sérieusement le corps enseignant, à la logique et la rigueur du raisonnement !
Mais pour le moment le ministre Pap Ndiaye semble ne pas avoir pris note du rapport des inspecteurs généraux. En effet, alors que ces derniers demandent une coopération accrue entre enseignants de mathématiques et enseignants de technologie, afin de développer la pensée informatique, le ministre vient d’annoncer la suppression de l'heure de technologie en classe de 6ème !
Il serait sans doute utile, avec le développement de l’intelligence artificielle, que le ministère de l’Éducation Nationale s'équipe de robots l’aidant à prendre des décisions cohérentes !
22 janvier 2023 Réforme de la retraite et « pédagogie » !
Jeudi dernier, le président du COR (Conseil d’Orientation des Retraites, qui publie chaque année un rapport sur les retraites), s’est exprimé lors d’une audition devant la commission des Finances de l’Assemblée nationale. Et qu’a-t-il dit ? « Les dépenses de retraites sont globalement stabilisées et même à très long terme [2070] » et, surtout, il a précisé que « les dépenses de retraites ne dérapent pas mais elles ne sont pas compatibles avec les objectifs de politique économique et de finances publiques du gouvernement ». Donc, d’après le président du COR, l’allongement de la durée des cotisations retraite et l’âge de départ à 64 ans ne s’imposent pas sauf si le Gouvernement veut utiliser l’argent alors dégagé pour financer autre chose que les retraites !
Ces arguments confortent bien sûr les anti-réforme actuelle. Alors, certains médias et politiciens pro-réforme clament à qui veut les entendre : « vous avez mal compris notre Gouvernement ; il a manqué de pédagogie ». Comment peut-on les croire ? Comment peut-on imaginer qu’un gouvernement n’ait pas commencé à diriger le pays sans avoir pris la précaution de s’entourer de spécialistes en communication, de spécialistes parfois si habiles à faire prendre des vessies pour des lanternes ?
Personnellement, je pense que le Gouvernement est au contraire très pédagogue et j’utilise là non pas le terme en son sens actuel qui s’interprèterait comme étant « l’art d’enseigner », mais en son sens premier, originel. En effet, comme le savent pas mal d’enseignants, le terme pédagogie est construit à partir des deux mots grecs paidos, qui signifie enfant, et gogia, qui signifie conduire, diriger. Dans la Grèce antique, paidagogia signifiait donc diriger, apprendre à des enfants ! Or, que constatons-nous aujourd’hui ? Que le Gouvernement use et abuse de la pédagogie grecque ! Et ce depuis pas mal de temps. J’ai la nette impression que, dans de nombreux domaines, il prend souvent les Français pour des enfants qu’il dirige de main de… scénariste : fais pas ci, fais pas ça !
15 janvier 2023 L’uniforme à l’école !
Le 11 janvier dernier, « Le Parisien » publiait un entretien avec l’épouse du Président de la République. Cette dernière, Madame Brigitte Macron, y disait qu’elle était favorable au port de l’uniforme à l’école ; que, personnellement, elle en avait porté un en classe, pendant 15 ans (jupette et pull, bleu-marine), et qu’elle l’avait bien vécu.
Aussitôt, de nombreux média se sont offusqués de voir Brigitte Macron prôner le port de l’uniforme à l’école alors que, le 12 janvier, le RN proposait à l’Assemblée nationale de faire imposer l’uniforme en classe ! Et alors ? L’épouse du Président n’a-t-elle pas le droit de donner son avis sur tous les sujets de société, comme vous et moi, ou existe-t-il des thèmes politiquement interdits d’aborder ?
Personnellement, je suis pour la liberté d’expression de tout le monde ; dans le cas présent, pour la liberté de parole de l’épouse du Président, quelles que soient ses raisons. Cela ne signifie nullement que j’approuve ses choix et son argumentation ! D’ailleurs, concernant l’uniforme à l’école, je suis totalement opposée à ce qu’il soit imposé aux élèves.
Puisqu’historiquement parlant le port de l’uniforme n’a jamais été obligatoire dans l’enseignement public français, malgré les révolutions successives, pourquoi certains veulent-ils soudain l’imposer ? Leurs motivations semblent être essentiellement liées à deux sujets relatifs à la tenue vestimentaire : celui des inégalités sociales et celui du respect de la laïcité !
Concernant les inégalités sociales, les tenues vestimentaires seraient une « poudre aux yeux » intra-scolaire ne gommant rien dès la sortie des cours, bien au contraire, car n’oublions pas le proverbe « l’habit ne fait pas le moine » !
Et puisque je viens d’évoquer le moine, je passe au respect de la laïcité. II existe des textes sur les tenues vestimentaires en classe ; il suffit de vouloir les faire appliquer ! Mais tout en sachant que ceux qui écrivent ces textes s’adressent à des jeunes et ont tendance à oublier le temps où ils étaient eux-mêmes jeunes ; le temps où il suffisait que leurs parents leur disent « ne fais pas ça » pour qu’ils se précipitent à imaginer un moyen détourné et imparable pour finalement le faire !
Alors ! L’uniforme à l’école ? Libre à Brigitte Macron d’y être pour et de le faire savoir, mais personnellement ma réponse est catégoriquement non !
8 janvier 2023 Qu’est-ce qu’un « intellectuel » ?
Nos politiciens s’auto qualifient très souvent comme étant de purs « intellectuels », c’est-à-dire des personnages faisant exclusivement appel à leurs activités abstraites de l'esprit !
Partant de là, ces intellectuels ont malheureusement une nette tendance à dénigrer ceux qu’ils appellent les « manuels », ceux qui osent donc travailler avec leurs mains, leurs pieds, tout leur être physique ; comme si chaque humain n’avait pas en lui un potentiel de compétences à la fois intellectuelles et manuelles ; comme si nos jeunes devaient tous intégrer la même voie éducative !
Il y a 15 jours, j’ai d’ailleurs écrit un billet d’humeur au sujet de notre Éducation Nationale délaissant les talents artistiques de ses élèves au profit d’une médiocrité entretenue dans des classes où tous les élèves doivent subir le même programme au nom d’une soi-disant mixité sociale ! Il est vrai que, dans ce cas, les décideurs sont des intellectuels et que, comme l’a écrit le poète français Léon-Paul Fargue (1876-1947), « L'artiste contient l'intellectuel. La réciproque est rarement vraie. » ! Et, depuis des lustres, les ministres de l’Éducation Nationale sont des… intellectuels.
À l’arrivée au pouvoir de notre ministre actuel, l’an dernier, j’ai beaucoup espéré de sa part. Malheureusement j’ai l’impression qu’il semble sorti du même moule que les autres et qu’il est en train de simplement retoucher les réformettes des multiples réformettes qui l’ont précédé, juste pour nous donner l’impression qu’il pense à quelque chose, lui aussi !
Le 4 janvier dernier ne vient-il pas d’annoncer un de ses objectifs phares : faire accompagner les élèves entrant en 6ème en grande difficulté en lecture et en mathématiques en leur faisant donner… une heure hebdomadaire de renforcement ou d’approfondissement… en français ou en mathématiques !
Une heure par semaine en plus du programme normal à apprendre, n’est-ce pas un micro-emplâtre sur une jambe de bois rebutant encore plus ces jeunes face aux deux matières qu’ils semblent de fait peu apprécier ? Pendant cette heure, ne serait-il pas plus adéquat de les intéresser à quelques activités artistiques dans lesquelles on leur introduirait une once de calculs et de textes ciblés ?
Malheureusement, à la question soulevée dans mon titre, le poète Léon-Paul Fargue semble déjà y avoir répondu avec grande justesse. Quant à nos « intellectuels » au pouvoir, manqueraient-ils d’imagination ?
1er janvier 2023 En France, nous marchons la tête haute…
C’est semble-t-il un fait internationalement connu d’après certains historiens, médias et personnages politiques optimistes. Et, hier soir, notre Président de la République nous a présenté ses vœux de nouvel an allant, eux aussi, dans le même sens ! Pourtant…
…pourtant j’ai la nette impression que 2023 semble s’engager dans la courbe descendante initiée depuis de nombreuses années par notre classe politique malgré tout semble-t-il hétérogène. Énumérer ce qui fonctionne de moins en moins chez nous, c’est débiter l’équivalent des phrases d’une chanson très connue de Gaston Ouvrard (1890-1981), chanson qu’il présenta en 1932 : « J'ai beau vouloir me remonter, je souffre de tous les côtés. J'ai la rate qui se dilate, j'ai le foie qu'est pas droit, j'ai le ventre qui se rentre, j'ai les genoux qui sont mous, j'ai le fémur qu'est trop dur, j'ai les cuisses qui se raidissent, les guibolles qui flageolent, j'ai les chevilles qui se tortillent, (…) ».
De mon côté, pour paraphraser Ouvrard, je ne peux alors que dire, aujourd’hui et entre autres : « l’hôpital qui va mal, l’énergie c’est bien pis, l’éducation c’est pas bon, les transports vont pas fort, nos achats raplapla, à l’étranger c’est pas gai… »
En attendant la venue de jours meilleurs, pour reprendre mon titre je dirai, comme l’a écrit je ne sais plus qui : si nous marchons la tête haute, c’est sans doute parce que nous sommes dans la m… jusqu’au cou !