Chaque semaine :
les « billets d'humeur » 2025 d'Evelyne

evelyne.cima@synep.org
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25 avril 2025
Armes blanches dans les établissements scolaires. Depuis le 4 février, notre ministre ferait-elle surtout de la « Com’ » ?

Faisant suite à une agression au couteau, le 4 février 2025, dans un lycée du département des Hauts-de-Seine, trois jours plus tard notre ministre, Élisabeth Borne, annonçait avec force et vigueur : « par décret, je vais modifier rapidement le Code de l'Éducation... » afin de lutter efficacement contre la présence de plus en plus courante d'armes blanches dans les établissements scolaires.

Elle envisageait alors, entre autres,
de faire passer systématiquement en Conseil de Discipline tout élève se trouvant dans l’établissement, en possession d'une arme blanche !

Si le contenu de cette dernière phrase vous interpelle, il faut savoir qu’officiellement, dans de telles circonstances, le chef d’établissement était seulement « invité » à réunir un Conseil de Discipline mais aucun texte ne le lui imposait ! De plus, un Conseil de Discipline pouvait très bien sanctionner l’élève à minima en lui disant, par exemple : « ce n’est pas bien ! à la prochaine fois ! »

Il semble donc que depuis le 4 février 2025, soit depuis 12 semaines, aucun décret n’ait encore modifié le Code de l'Éducation ! Si vous avez la chance d’en trouver un, d’avance merci de bien vouloir m’en faire part ! Et hier, jeudi 24 avril 2025…

… j’étais en train de rechercher un sujet pertinent de « billet d’humeur » lorsque j’apprends que, dans un lycée de Nantes, une lycéenne venait d’être tuée et trois autres élèves blessés par arme blanche, par un de leurs camarades !

Le Gouvernement a aussitôt réagi à cet acte atroce et publié, sur son site Internet (info.gouv.fr), que « La ministre d’État, la ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ainsi que le ministre d’État et le ministre de l’Intérieur ont été chargés, par le Premier ministre, d’intensifier les contrôles mis en place aux abords et au sein des établissements scolaires depuis leur circulaire conjointe du 26 mars dernier. » (non un « décret », mais une simple « circulaire ») et que « Des propositions concrètes en matière de prévention, de réglementation et de répression doivent être soumises sous quatre semaines à François Bayrou pour endiguer le phénomène des violences commises par les mineurs avec des armes blanches. »

Notre ministre, Élisabeth Borne, semble être très lente à la détente car depuis le 4 février il s’est déjà écoulé 12 semaines et il lui faudrait donc encore au moins 4 semaines pour faire publier un décret sur ce sujet angoissant des armes blanches dans les établissements scolaires ! Ferait-elle surtout de la « Com’ » ?

13 avril 2025
Les élèves ne sont pas des robots !

Avec en toile de fond « Parcoursup » (la plateforme d’accès à l’enseignement supérieur de nos élèves de terminale), cette semaine notre premier ministre François Bayrou et sa ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne se sont affrontés au sujet de la temporalité des choix de formation de nos élèves. De façon très schématique, avec Parcoursup les choix se font trop tôt pour François Bayrou et trop tard pour Élisabeth Borne qui précisait qu’il fallait que les élèves se préparent très jeunes, presque depuis la maternelle, à réfléchir à la façon dont ils allaient se projeter plus tard dans une formation et un métier !

Les propos de notre ministre
de l’Éducation nationale en ont fait ricaner plus d’un ce qui a contraint Élisabeth Borne à rétropédaler par la suite ! À tort selon moi car tout dépend de ce que l’on attend de l’enseignement tout au long de la scolarité de nos jeunes. J’ai déjà rappelé plusieurs fois que, depuis quelques années, la vie scolaire obligatoire s’étend de plus en plus dans le temps avec, à quelques choses près, les mêmes contenus dissous et étalés qui finissent par lasser élèves et profs. Du coup, l’école semble être là essentiellement pour libérer les parents de contraintes physiques et sociales liées à la présence rapprochée de leurs enfants, (se souvenir, de plus, qu’en 2019 notre Président de la République a rendu l’école obligatoire à partir de l’âge de 3 ans au lieu de 6 ans auparavant !). Et nos politiciens en tirent ainsi un avantage moral en faisant croire à leurs électeurs qu’ils agissent pour le bien des enfants et de notre société !

Donc, l’école telle qu’elle est actuellement avec des élèves arrivés en terminale qui planchent sur Parcoursup sans trop savoir ce qu’ils savent vraiment, ce qui les intéresse et ce qu’ils souhaitent faire plus tard, donne forcément raison à François Bayrou : avec Parcoursup, les choix des matières pour la poursuite d’études universitaires se font trop tôt ! Mais… c’est à cause des navrantes conditions de mise en place de programmes élaborés à la va-vite, dans une ambiance de réformite aigüe impossible à suivre par tout un chacun, et que seuls des robots dotés d’intelligence artificielle générative pourraient peut-être assimiler ; et encore !

Sans compter que nos élèves ne sont pas des robots capables de réagir tous de la même manière et en même temps à ce que les profs tentent de leur transmettre ! Chacun d’eux évolue dans le temps, comme il continuera d’évoluer lorsqu’il sera adulte. Et, en lui, se met en place ses propres sensibilités, ses propres envies, ses propres goûts et besoins, sa vision personnelle du monde qui l’entoure. C’est là où l’instruction doit accomplir sa mission en lui faisant découvrir toutes les ouvertures possibles, au lieu de l’enfermer dans un cocon restreint qui ne lui permet pas d’atteindre ses rêves. Et c’est comme ça que l’on se retrouve avec de jeunes adultes qui sont au RSA, qui pointent au chômage ou qui se lancent dans une carrière sans plaisir, souvent avec au minimum un « bac+5 ».

6 avril 2025
Trafic de drogue : quand le silence des médias et du ministère laisse les enseignants dans l'ombre.

Cette semaine, quasiment tous les médias se sont emparés à juste titre du sujet relatif aux quatre classes de maternelle de l'école publique Émile Zola située à Saint-Ouen (département du 93), et même la ministre de l'Éducation nationale. En effet, le 3 avril, la municipalité faisait voter les parents d'élèves pour ou contre la délocalisation momentanée ou définitive de ces quatre classes situées près d'un point de trafic de drogue qui, semble-t-il, a du mal à être éradiqué depuis pas mal de mois, voire d'années ! De plus, récemment, des sachets de stupéfiants auraient été retrouvés dans la cour de récréation de l'école ce qui a fortement mobilisé de nombreux parents d'élèves.

Mais je rappelle que
les personnels des établissement scolaires ont l'obligation de protéger les élèves qui leur sont confiés et que, par exemple, « [...] En cas d'accident, la responsabilité de l'institution scolaire risque d'être engagée tant que les élèves sont placés sous sa garde. Il en résulte une obligation de surveillance qui ne se limite pas à l'enceinte scolaire. Elle vaut pour l'ensemble des activités prises en charge par l'école qu'elles soient obligatoires ou facultatives et en quelque lieu qu'elles se déroulent. [...] » Or, les enseignants de cette école ne pouvaient pas ignorer le trafic de drogue qui sévissait à la porte de leur établissement scolaire ni les résidus de ce trafic entre autres dans leur cour d'école.

Logiquement, ils ont donc dû réagir, contacter leur administration qui a tout aussi logiquement dû faire remonter l'information... jusqu'à son sommet.

Compte-tenu alors du silence des médias et du ministère de l'Éducation nationale, on pourrait penser que les enseignants de cette école, dans de telles circonstances, n'auraient pas vigoureusement réagi face au peu d’efficacité, semble-t-il, des pouvoirs publics. Heureusement, des parents se sont manifestés et dès lors toute la presse en parle !

Faut-il en conclure, une fois de plus, que les paroles de profs semblent n’intéresser ni les médias ni le ministère de l’Éducation nationale ?

30 mars 2025
« Brisons le silence, agissons ensemble ». Plan ambitieux ou simple écran de fumée ?

Comme rappelé dans mon précédent billet, en France, la protection des mineurs est officiellement assurée et contrôlée par plusieurs organismes (services de l'État, Conseils départementaux, Défenseur des droits, Autorité judiciaire, etc.), avec la possibilité d'inspections et l'existence d'un numéro d'urgence, le 119. Cependant, face à l'ampleur de « l'affaire Bétharram » touchant un établissement privé sous contrat, le gouvernement a décidé de renforcer la surveillance, notamment de l'enseignement privé, en lançant le plan « Brisons le silence, agissons ensemble » !

Ce plan, qu’apporte-t-il de neuf dans la lutte contre les violences physiques, morales et sexuelles subies par certains jeunes dans des établissements scolaires ?
Il montre que notre ministre a pris acte du fait que, depuis de nombreuses années, ce sujet semble être traité à la légère, côté prévention et dissuasion d’actes répréhensibles. Et que le bât blesse tout particulièrement à deux niveaux : celui de la montée des informations vers les autorités compétentes et celui des contrôles administratifs qui en résultent.

Aussi, notre ministre, Élisabeth Borne, prévoit-elle, avec ce plan :

-la mise en place d’une campagne nationale de communication afin de sensibiliser élèves et personnels de l’éducation à l’utilité de recourir au numéro de téléphone 119 en cas de problèmes de violences,
-la réalisation par le ministère ou le rectorat de questionnaires-enquêtes (anonymes) en ligne, à remplir par les élèves internes et ceux venant d’effectuer un voyage scolaire,
-par des inspecteurs de l’Éducation nationale, des contrôles renforcés entre autres sur le climat général des établissements scolaires.

Cette liste est à première vue engageante mais, en y regardant attentivement… de nombreux points posent tout particulièrement un problème de personnel :

-qui dépouillera et analysera les milliers de questionnaires régulièrement reçus ?
-comme le nombre d’inspecteurs (enquêteurs) est actuellement très réduit, il va donc falloir en recruter massivement et, de surcroit, en assurer la formation !

Petit calcul relatif uniquement aux 7500 établissements d’enseignement privé sous contrat qui seront enquêtés en application du plan qui devrait être mis en place.

Chaque année, ces établissements sont ouverts aux élèves 5 jours par semaine, sur 36 semaines ; soit 180 jours par an.
Pour chaque inspecteur qui mènera ses enquêtes, pour chaque établissement il faudra au moins 3 jours, voire très certainement plus (trajets, prise de contact, visite commentée, discussions avec le personnel ainsi qu’avec des élèves… et rédaction d’un PV de visite).
Donc, et à flux tendu, chaque inspecteur pourra visiter au maximum 60 établissements par an (180/3 = 60).

Pour enquêter une fois par an les 7500 établissement sous contrat il faudra donc disposer, au minimum, de 125 inspecteurs (7500/60 = 125) ! Et à condition que les visites d’établissements se fassent chaque fois avec un seul inspecteur, ce qui est très rarement le cas ! Actuellement, lorsqu’il y a enquête (une fois tous les 15 ans, voire 20 ans ou plus), les enquêteurs sont souvent trois, ce qui nécessiterait donc la mise en place de 375 enquêteurs (125x3) si l’on voulait que chacun des 7500 établissements sous contrat soit contrôlé sérieusement une fois par an !

De plus, n’oublions pas qu’il existe une multitude d’autres établissements d’enseignement (ceux du public et ceux du hors contrat). Le nombre d’enquêteurs nécessaire est donc colossal !

Dans l’état actuel d’endettement abyssal de la France, il est donc impensable que soit envisagé de mettre en place ce plan « Brisons le silence, agissons ensemble », à moins que… À moins que le Gouvernement n’ait pour objectif, face à « l’affaire Bétharram », de ne faire que de la com’ politicienne : publier un texte même inapplicable, puis faire semblant de l’appliquer en archivant les documents reçus des élèves, sans même les étudier… ou en jetant un coup d’œil rapide sur un ou deux d’entre eux, au passage… et de ne rien changer au niveau du nombre des enquêtes, ce dont les chefs d’établissement ne se plaindront sans doute pas !

Alors, en fin de compte, « Brisons le silence, agissons ensemble » ne semble pas être un plan gouvernemental ambitieux, il est irréaliste. C’est un simple écran de fumée !

23 mars 2025
Violences dans les établissements scolaires : Élisabeth Borne réagit...

Faisant suite à l’affaire Bétharram, cette école privée dans laquelle plusieurs anciens élèves se sont plaints d’avoir été sexuellement agressés, notre ministre actuelle de l’Éducation nationale vient de présenter son plan « Brisons le silence, agissons ensemble ».

Avant de parler de ce nouveau plan,
je tiens à rappeler qu’en France, en milieu scolaire et milieu associatif, officiellement la protection de tous les jeunes de moins de 18 ans est assurée et contrôlée par plusieurs organismes officiels, avec inspections possibles par des services de l’État, des Conseils départementaux, des Défenseurs des droits, de l’Autorité judiciaire… et qu’à cette protection légale s’ajoute, pour ceux qui s’estiment être en danger, entre autres celle du numéro téléphonique gratuit et confidentiel d’urgence (le 119) par lequel tout individu, adulte ou enfant, peut alerter l’État 24h/24 s’il estime qu’un jeune est en danger.

En ce qui concerne les violences éventuelles en milieu scolaire, il existe l’application officielle « Faits établissement ». Cette dernière est sous la responsabilité du chef d’établissement qui est chargé, et donc censé, faire remonter les problèmes à sa hiérarchie. Le tout est de savoir si les remontées sont objectives, sans filtres, puis traitées, et surtout traitées comme il se doit !

De plus, chaque école primaire, collège, lycée, qu’il soit public ou privé sous contrat avec l’État, doit avoir dans son effectif son « référent harcèlement », ce qui est actuellement, semble-t-il, loin d’être le cas !

Cela étant dit, j’en viens au plan « Brisons le silence, agissons ensemble » qui est en train d’être mis en place sous la houlette de notre ministre : Élisabeth Borne. Qu’apporte-t-il de neuf, ce plan ? Rien de remarquable, à part des améliorations techniques réalisées sur l’ancienne plateforme téléphonique du 119 et des contrôles administratifs qui seront, parait-il, nettement plus soutenus, plus nombreux et plus efficaces que ceux déjà en place.

En fait, la ministre nous annonce qu’avec son plan, la protection des mineurs, protection prévue de longue date dans les textes officiels, sera un peu plus sérieusement assurée et contrôlée par son ministère que jusqu’à présent ! Encore heureux ! C’était la moindre des choses attendues !

16 mars 2025
Super ! Élisabeth Borne apporte de très importantes modifications au DNB !

Le DNB (Diplôme National du Brevet) va être modifié pour sa session de juin 2025 !
Tout le monde sait que, depuis de nombreuses années, le DNB ne sert à plus grand-chose. Son intérêt est un peu comparable à celui du « Certificat d’études primaires » (CEP) de jadis qui attestait l'acquisition de connaissances de base à la fin de l'enseignement primaire. Le CEP, faute d’utilité pour la poursuite des études et l’insertion dans la société, fut finalement supprimé en 1989.

Le DNB est, à quelque chose près, l’ex-CEP mais pour les élèves de collège et il disparaitra sans doute un jour pour les mêmes raisons que le CEP… avant la disparition quasi programmée du BAC ! On n’arrête pas le « progrès » de nos ministres en matière d’inventivité de mots et de réformettes à répétition ! Il faut dire que chacun de ces derniers, dès sa prise de fonction, semble chercher aussitôt, dans son cabinet et son entourage, un truc lui donnant l’espoir de laisser son nom à la postérité ! Et comme depuis quelque temps les ministres se suivent à vitesse grand V… les réformes en font donc de même !

Cette année, notre ministre de l’Éducation nationale vient de concocter une réforme du DNB avec deux modifications « très importantes » comme on va le voir :

1-Jusqu’à présent, une seule note était attribuée à l’épreuve d’histoire-géographie et d’enseignement moral et civique. A partir de cette année, deux notes distinctes seront attribuées à la même épreuve ; l’une pour l’histoire-géographie et l’autre pour l’enseignement moral et civique !

2-Et, summum de l’innovation, jusqu’à présent aussi, selon leur note globale obtenue, les élèves pouvaient avoir leur DNB avec mention « assez bien », « bien » ou « très bien ». Désormais, s’ils ont au moins l’équivalent de 18/20, notre ministre leur offre la mention « très bien avec félicitations du jury » !

Des avancées considérables pour le DNB, comme on peut le constater ! Super pour nos élèves, madame la ministre !

9 mars 2025
Crise politique internationale et problèmes pour des enseignants utilisateurs, entre autres, de « Google Drive » ?

Comme j’ai été informée par certains enseignants de la région parisienne que ces derniers venaient d’avoir quelques « problèmes » informatiques avec le « Google Drive » de leur établissement, je profite du billet de cette semaine pour en dire quelques mots !

Pour ceux qui ne le sauraient pas, le « Google Drive » d’un établissement scolaire est un espace Google de stockage en ligne avec la possibilité, entre ceux à qui l’établissement en a donné des droits (personnels, élèves…), d’échanger et de partager en temps réel des documents sur lesquels les « autorisés » peuvent travailler ou converser. Ce « Google Drive » transforme l’école en une sorte d’établissement scolaire virtuel… sensible donc aux éventuelles attaques informatiques !

Il se trouve qu’au cours de la semaine qui prend fin,
nombre d’enseignants de lycées d’Ile de France ont signalé à leur Administration des coupures dans l’accès à leur « Google Drive ». Voici un résumé, de quelques lignes, d’une réponse reçue par certains d’entre eux : « j'ai fait remonter le problème à la Région. Le technicien m’a annoncé que c’était la conséquence de mises à jour de sécurité qui ont été décidées politiquement pendant le weekend, en lien avec un besoin de renforcement de la sécurité informatique en général, lié à la politique internationale. »

Comme, à priori, aucun média ne semblait en parler, je me suis tournée vers la solution encore balbutiante de l’IA où l’un des moteurs m’a répondu :
« […] Les tensions internationales récentes (cyberattaques, menaces d’intrusion dans les systèmes critiques) poussent souvent les gouvernements et les grandes institutions à renforcer leurs défenses, notamment dans les secteurs sensibles comme l’Éducation, la Santé ou l’Énergie. […]
Absence de communications officielles. Ni Google, ni le ministère de l’Éducation, ni l’académie concernée n’ont, à ce jour [9 mars], publié d’informations détaillées sur l’origine précise de la coupure. […]
»

Nous voici donc probablement au cœur d’un sujet d’actualité susceptible de se reproduire avec plus de force dans nos établissements scolaires. Doit-on s’en inquiéter ou en être rassurés ?

2 mars 2025
L’Europe et ses illusions brisées !

Ce dimanche, dans le prolongement du salon annuel de l’agriculture qui vient de prendre fin, j’avais prévu de faire un billet sur l’enseignement agricole français et ses éventuels liens avec les industriels équipementiers de son secteur. Mais… les échanges pour le moins tendus entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky de vendredi, dans le « salon ovale » de la Maison-Blanche, m’ont orientée vers d’autres cieux peu agréables à évoquer !

En effet, les échanges musclés entre les deux présidents ont indirectement abouti à une prise de conscience quasi officielle et unanime des pays européens sur le fait que les États-Unis n’aideraient pas militairement l’Europe en cas de conflit armé avec la Russie !

Triste Europe qui, depuis des années, est sournoisement encouragée par certains de ses dirigeants à dépendre de plus en plus des États-Unis ! Comment va-t-elle sortir de ce bourbier, si elle s’en sort ?

Car il y a bien évidemment le problème crucial de la production sur place de matériels militaires, de l’importation de différents matériaux non naturellement présents sur le continent… en espérant que le savoir-faire technique haut de gamme n’ait pas été délocalisé en grande partie hors de l’Europe !

Toutes proportions gardées sur ce sujet, par manque flagrant d’anticipation et de cohérence de gestion, ne serait-on pas en train de commencer à revivre une séquence comme celle de la Covid 19, séquence au début de laquelle « on » s’est alors aperçu subitement que les réserves de masques anti-virus avaient été détruites ?

J’ai mis, comme titre à ce billet : « L’Europe et ses illusions brisées ! ». Mais je pensais là aux illusions d’une grande partie de l’opinion publique car, en suivant de près certaines actions gouvernementales entamées depuis des années, ce qui arrive en ce moment en France n’est pas surprenant.

Pour ne prendre que l’exemple de l’enseignement, à quoi ressemble-t-il à l’heure actuelle ? Pour s’en faire une idée il suffit de constater que, malgré l’allongement de la scolarité obligatoire, nos jeunes sont de plus en plus médiocres dans toutes les disciplines (voir les résultats internationaux « Pisa » et autres).

Quant aux écoles supérieures « françaises », bon nombre de celles qui tirent leur épingle du jeu sont privées, rachetées par des fonds d’investissement américains, ou financées entre autres par des « donations ». Dernièrement Google vient par exemple d’offrir 500 000$ à l’École nationale supérieure en informatique « Grenoble INP - Esisar, UGA », dans le cadre des « Cybersecurity Seminars » de Google.org !
Est-ce de l’amitié, de la coopération ou de la colonisation… entre pays ? L’avenir proche nous le dira sans doute !

23 février 2025
L'IAG à l’Éducation nationale. Notre ministre y croit-elle vraiment ?

Notre ministre actuelle, Élisabeth Borne, n’est pas très claire au sujet de l’utilisation de l’IAG (Intelligence Artificielle Générative) : on fonce ou on ne fonce pas ? Dans un premier temps, elle semble privilégier la mise en place de cette « révolution » technologique en priorité dans la partie administrative de son ministère. Pour les classes, on verra plus tard ! Un peu comme si elle n’y croyait pas vraiment !

Par exemple, n’a-t-elle pas dit, au journal Ouest-France, que « les professeurs peuvent recourir à l’IA pour préparer leurs cours, mais qu’ils restent responsables du contenu » ! Comment interpréter cette phrase ? Encore heureux que les profs puissent continuer à avoir le droit d’effectuer les recherches pédagogiques qu’ils veulent, où ils le veulent ! Mais pourquoi leur rappeler qu’ils restent responsables du contenu de leurs cours ?

En insistant sur cette notion de « responsabilité », souhaiterait-elle, non seulement conforter ceux que l’IAG n’intéresse pas, ou peu, mais aussi tenter de dissuader certains de ceux qui hésiteraient encore à franchir ce pas technologique ?

Quant au sujet des élèves, la ministre avancera lentement, pas à pas ! Une formation en ligne obligatoire sera mise en place à la rentrée 2025, mais pour ceux de 4e et de seconde. Pour les autres, ils auront sans doute bien le temps de se familiariser avec l’IAG… plus tard ! Curieux comportement face à cette technologie sensée révolutionner entre autres l’apprentissage !

En fait, notre ministre me donne l’impression d’avoir un avis plus que réservé sur l’utilité de l’IAG dans l’enseignement !

16 février 2025
Intelligence Artificielle Générative.
Face aux nouvelles technologies, il est souvent difficile de faire évoluer les mentalités !

Il ne se passe pas un jour sans qu’un politicien éprouve le besoin de donner son avis (éclairé ?) sur l’emploi sans modération, ou pas, de l’IAG, dans le domaine de l’enseignement.

Nous en sommes ainsi revenus au milieu du XVe siècle, date à laquelle Gutenberg invente l’imprimerie utilisant des caractères mobiles (donc réutilisables). Ainsi, le nombre de livres imprimés peut croitre très rapidement, ce qu’il ne fait alors pas comme si leur utilité était loin d’être évidente ! Quant aux livres scolaires…
les historiens disent que leur production ne sera significative qu’une centaine d’années après Gutenberg !

Pourquoi si longtemps après ? Est-ce que certains enseignants de l'époque ont vu d’un mauvais œil leur indispensable nécessité de se plonger dans les livres nouvellement publiés afin de rectifier d’éventuelles erreurs qu’ils étaient susceptibles d’avoir enseignées à leurs élèves ? (D’autant plus que les vieux manuscrits de référence, copiés puis recopiés à la main de multiples fois, risquaient en effet de comporter de malheureuses erreurs de copies !).
Est-ce qu'ils ont craint d'être remplacés par les livres et d'être ainsi devenus inutiles ?

Quoi qu’il en soit, cette révolution de l’imprimerie, longue à se mettre en place mais intéressant la jeunesse, a abouti finalement à une société dans laquelle l’existence des livres s’est traduite par une augmentation significative du nombre de lettrés, de sachants et de découvreurs dans tous les domaines.

Et, actuellement, l’Intelligence Artificielle Générative est plus ou moins le prolongement de la révolution de l’imprimerie au XVe siècle ! Elle produit des sortes de livres, mais numériques et publiés instantanément, à la demande, sur les sujets qu’on lui propose de traiter. Et dans un proche avenir elle saura développer et commenter ces sujets en fonction du niveau de connaissances de ceux qui les lui auront demandés.

Remarque à ne pas négliger : depuis que des moyens de communication existent, donc depuis le début de l’humanité, pour des raisons diverses et variées il y a toujours eu propagation de fausses informations, orales, manuscrites, puis par livres « papiers », puis par radio… récemment par réseaux sociaux. Chaque fois, des organismes plus ou moins efficaces de contrôle des contenus publiés ont dû être mis en place ! Il y en aura donc aussi pour l’IAG lorsqu’elle se sera imposée.

Mais quand, précisément ? Qui le sait car chez les humains, face aux nouvelles technologies il est souvent difficile de faire évoluer les mentalités !

9 février 2025
Changer les types d’évaluations des élèves !

Le 5 février dernier, un « rendez-vous de la pédagogie » s’est tenu à Dijon où il a été particulièrement question de deux types d’évaluations des élèves :
-L'individuelle, comme c’est essentiellement le cas à l’heure actuelle !
-La collective (par regroupement des résultats dans plusieurs matières, établissements scolaires…), comme l’ont souhaité entre autres deux invités à ce « rendez-vous » : Jean-François Chesné (Cnesco) et Brigitte Hazard (MEN) !

La question qui
a été très développée, et fortement encouragée au cours de ce « rendez-vous », a concerné les évaluations essentiellement collectives qui, traumatisant moins les élèves en difficulté que les évaluations individuelles, devraient être largement à privilégier.

Personnellement, je n’adhère pas du tout à cette conception du travail pédagogique qui privilégierait l’évaluation collective car les deux types d’évaluation jouent des rôles différents et sans doute peu complémentaires l’un de l’autre !

Les évaluations collectives permettent de se faire une idée globale des résultats obtenus après application des programmes et des conditions imposés par l’Éducation nationale et concoctés, en son sein, avec accord de ses dirigeants du moment sur une sorte de consensus politico-intellectuel.

Les évaluations individuelles s’adressent personnellement à chacun des élèves et à leur famille. C’est la compréhension et le travail de chaque individu qui sont appréciés. Et pour éviter de traumatiser les élèves en difficulté, ainsi que leurs parents, il existe semble-t-il un remède dont j’ai parlé dans mon « billet d’humeur » du 24 novembre 2024 intitulé « L'école de la réconciliation. Un professeur à Drancy ».

Alors, avant de vouloir changer les types d’évaluations des élèves, formons bien les enseignants au travail pédagogique et donnons-leur du temps pour échanger sereinement avec leurs élèves et les familles.

2 février 2025
Mayotte : une fois de plus, on met la poussière sous le tapis !

Fin décembre 2024, juste après le passage du cyclone Chido sur Mayotte, notre Gouvernement semblait vouloir mettre la « poussière sous le tapis » afin de minimiser les conséquences de cette violente perturbation atmosphérique, entre autres sur la date de reprise des cours !

Malheureusement pour nos ministres,
les vents avaient été suffisamment puissants pour faire s’envoler le « tapis » sous lequel ils espéraient sans doute se cacher. Aussi, jour après jour, nos dirigeants ne pouvant plus dissimuler la réalité à leurs compatriotes, repoussaient régulièrement la rentrée scolaire.

Maintenant, cette dernière vient d’avoir officiellement lieu mais… les informations que je reçois de l’archipel ne sont pas spécialement optimistes ! Voici celles d’une prof, parmi d’autres :

« Dans notre logement, il y a toujours des coupures d'eau. L'électricité n’arrive que sur une seule prise ; toute l'installation est à refaire, sans compter les peintures, l’auvent de la terrasse etc.
Côté boulot, la reprise n’est que partielle, faute de salles opérationnelles (seulement 1/3 d’entre elles le sont). Les élèves ne viennent donc qu’à tour de rôle dans l’établissement : en gros, deux jours par semaine pour chaque niveau. L’emploi du temps est donc très allégé avec, pour chaque prof, quelques heures de cours seulement par semaine ; mais des heures évidemment très mal réparties (une ou deux un jour ; une ou deux un autre jour, etc.). Et lorsqu’on fait cours, il faut avoir prévu d’utiliser le minimum de matériel car nombre d’ordinateurs, de vidéoprojecteurs et de photocopieuses du CDI sont morts ! Sans compter qu’une partie du réseau électrique de l’établissement est hors service !
Bref, le lycée n’est clairement pas prêt pour une reprise d’activité dans des conditions quasi-satisfaisantes, et ce d’autant plus qu’il est mal sécurisé avec deux cameras de surveillance hors service et ses barrières et grilles de protection « remontées » à la hâte !
Ces jours-ci, notre ministre de l’Éducation, sans doute consciente des problèmes rencontrés tant par les profs que par les élèves, nous a proposé une semaine supplémentaire de vacances en mars. Elle aurait sans doute mieux fait de repousser d'une ou deux semaines cette rentrée précipitée et chaotique !
»

Mettre la poussière sous le tapis semble malheureusement être l’objectif primordial de nos gouvernants. Si j’avais un conseil à leur donner, ce serait de commencer plutôt par chercher à savoir s’il y a bien un tapis !

26 janvier 2025
IAG. Diable ! Pourquoi notre Gouvernement a-t-il laissé « Lucie faire » ?

L'IAG (Intelligence Artificielle Générative) est un domaine plus qu'incontournable dans un très proche avenir et dans lequel plusieurs chercheurs français sont à la pointe des réussites internationales. Mais voilà : depuis quelques temps, il y a certaines têtes politiques pensantes qui clament avoir peur du développement de cette IAG. Pourquoi ?
Il y a ceux qui disent que c'est à cause de potentielles pertes d'emplois tout particulièrement dans l'enseignement ; d'autres qui agitent le spectre d'une mainmise de serveurs IAG étrangers sur le devenir des industries nationales tant civiles que militaires ; d'autres encore qui s'inquiètent à voix basse sur leur propre avenir politique face à une jeunesse qui, à terme, aura tendance à s'auto-former intellectuellement et à interroger régulièrement des outils d'IAG afin de savoir ce que ces derniers pensent de leurs dirigeants !

Aussi, il serait alors tristement envisageable que des politiciens tentent de discréditer cette IAG en faisant en sorte que des serveurs répondent n'importe quoi à ceux qui les interrogent ! J'espère que ce n'a pas été volontairement le cas pour le serveur IAG appelé « Lucie », soutenu par l'État, ouvert au public jeudi dernier 23 janvier, et qui a dû refermer quasi aussitôt deux jours plus tard à la suite du tollé qu'il a suscité dans l'opinion publique. Ce serveur avait en effet répondu certaines absurdités à des questions basiques d'internautes !

Il paraitrait que « Lucie », mise à la disposition du public un peu trop tôt, n'était que l'ébauche d'un grand projet utilisant l'IAG. Pour donner une mauvaise image internationale de la France en IAG, notre Gouvernement ne pouvait difficilement être plus diabolique qu'en laissant « Lucie faire » !

19 janvier 2025
Merci Madame Borne pour votre récente décision de bon sens !

Depuis de nombreuses années, nos ministres nouvellement nommés semblent choisir entre l’une des deux attitudes suivantes :

-soit mettre en place de nouvelles réformes éducatives sorties de leur chapeau parfois très étriqué dans lequel rien n’est solidement pensé à part, bien sûr, leur besoin de donner l’impression de brosser leurs concitoyens dans le sens du poil ;

-soit ne quasiment rien changer en poursuivant la politique initiée par un prédécesseur afin de s’attirer les bonnes grâces du Gouvernement l’ayant nommé ministre !

Au sujet de Madame Élisabeth Borne, dans l’état actuel des choses je pense qu’elle a choisi d’adopter une troisième attitude à propos entre autres des récents « groupes de besoins » de 6ème et de 5ème, mis en place à la rentrée 2024 par la ministre à laquelle elle succède ; groupes qui devaient être automatiquement étendus aux classes de 5ème et de 4ème à la rentrée 2025.

Eh bien, Madame Borne vient de prendre une décision responsable, non initialement prévue et pleine de bon sens : Elle n’étendra les groupes aux classes de 4ème et de 3ème que dans deux ans, rentrée 2026, en fonction des résultats positifs alors constatés en 6ème et 5ème. Pendant ces deux années consécutives !

Tester le bienfondé et au moins les premiers résultats d’une réforme qui vient juste de commencer à être appliquée, c’est une décision de bon sens !

13 janvier 2025
Madame Borne et les enseignants de Mayotte (suite) !

La semaine dernière, mon sujet concernait les moins de deux minutes que notre ministre de l’Éducation nationale avait accordées à deux enseignants de Mayotte qui se plaignaient, entre autres, du manque de nourriture. Elle leur avait alors brusquement tourné le dos et les avait quittés sans le moindre mot de compassion à part un « OK » de départ signifiant peut-être, dans son jargon ministériel : « messieurs je vous ai compris et vous demande de reprendre votre travail au plus vite ! »

Je ne vais pas insister outre mesure sur ce fait car
la ministre était attendue à une réunion officielle organisée avec d’autres personnes de l’Éducation nationale locale et elle devait être en train de se demander, dans son for intérieur, ce qu’elle allait pouvoir répondre et proposer à leurs attentes !

Cependant, ce qui m’interpelle bien plus encore, c’est l’attitude de Madame Borne sur l’île de la Réunion, le lendemain 31 décembre, lorsque notre nouveau Premier ministre intervient en public pour évoquer les différents nombres officiels et officieux de morts à Mayotte et dus au cyclone Chido !
Madame Borne était là, à ses côtés, regardant hilare et avec insistance ses voisins tout autour d’elle… Navrant ! Et le mot est sans doute faible !

Et dire qu’à l’heure à laquelle j’écris ce billet (dimanche 12 janvier), après le cyclone, Mayotte est en train de subir la tempête Dikeledi qui risque, avec l’eau qu’elle déverse sur les terres déjà dévastées, de provoquer pas mal de nouveaux dégâts ! Aussi je vais attendre demain ou après-demain pour savoir si les aberrants « objectifs » gouvernementaux indiqués aux enseignants depuis le passage du cyclone, vont être tenus ; à savoir que les profs pourront réintégrer leur poste de travail le 13 janvier et reprendront leurs cours le 20 janvier !

Mise à jour du 13 janvier : Manuel Valls, Ministre des Outre-mer, vient d’annoncer qu’à Mayotte la rentrée administrative était repoussée à « la semaine prochaine », et que l’accueil des élèves débutera « à compter du 27 janvier sans doute » ! « Sans doute » et « à compter » ! voilà des propos plus réalistes que ceux de certains ministres qui étaient à Mayotte il y a 15 jours !

5 janvier 2025
Bon appétit, Madame la Ministre !

Lundi dernier, 30 décembre 2024, Élisabeth Borne est allée faire un tour à Mayotte qui venait de subir un cyclone catastrophique pour l’archipel. Qu’est-elle donc allée y faire, en tant que nouvelle « Ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche » dont l’un des objectifs prioritaires affichés, si j’en crois nos ministres précédents, est de mettre un accent appuyé sur l’empathie ? Empathie entre les élèves mais, semble-t-il, surtout pas de l’administration vis-à-vis de ses personnels !
C’est tout au moins ce que l’on peut constater au niveau de plusieurs échelons hiérarchiques et… lundi dernier, à celui de notre nouvelle ministre qui, écoutant (peut-être) deux enseignants lui parler des « problèmes » alimentaires à Mayotte, leur a répondu qu’ils étaient mal informés et, devant leur insistance, leur a tourné le dos et s’en est allée sans même les saluer ne serait-ce que d’un regard ou d’un signe quelconque ! La presse s’en est faite l’écho, la ministre s’en est excusée, prétextant qu’elle était alors attendue pour une réunion administrative !

Je ne vais pas polémiquer plus sur ce sujet car d’autres l’ont fait avant moi ! Je vais juste ajouter que, connaissant personnellement un enseignant à Mayotte, ce dernier m’a informé que, pour la première fois, le 30 décembre, dans son village, il y a eu une distribution de « vivres » : il fallait faire des heures de queue pour avoir un sachet de farine, une boite de conserve de tomates pelées et une boite de sardines !

Merci pour votre empathie face à une telle abondance et bon appétit Madame la Ministre !

15 décembre 2024
« a, e, i, o, u... » Retour case CP pour réussir au bac ?

Des profs de maths vous diront que leurs élèves ont mal solutionné certains exercices qu’ils leur proposaient car ils n’avaient pas compris, ou mal interprété, l’énoncé des problèmes !

Un exemple ? Cette semaine, une enseignante de maths, en classe de terminale en spécialité maths, m’a dit avoir posé un petit test à ses élèves ; quelques minutes pour que,
dans l’ambiance examen de Bac, donc sans autres documents que la feuille de sujet ni possibilité de demandes d’informations complémentaires de leur part, ils rédigent leur travail de recherche et répondent à la question suivante :

« En utilisant chaque fois toutes les 7 lettres du mot « COMPTER », et uniquement elles, combien peut-on écrire de mots différents (ayant une signification ou pas) commençant par une voyelle et finissant par une consonne ? »

Le temps imparti étant écoulé, la prof a relevé les copies et m’a dit avoir été surprise par le peu de bonnes réponses qu’elle y lisait et surtout très étonnée par certaines remarques écrites d’élèves de bon niveau, remarques convergentes, du style : « c’est quoi une voyelle ?» ou « je connais pas des consonnes »

Voilà où en sont arrivés les profs de maths, et sans doute tous les autres : être contraints à faire une explication de texte, avec rappel des définitions de mots normalement utilisés depuis le CP, s’ils veulent être compris !

8 décembre 2024
Les Français et les maths. Nuls à tous les niveaux ?

Le 4 décembre, une chaîne de télé passait pendant 1,5min quelques extraits d’un reportage tourné sur un marché et dans un supermarché. Titre du reportage : « Les Français et les maths... ça fait trois ! »

Voici le résumé édifiant de deux moments clés de ces extraits.

Sur le marché, l’enquêteur questionne un acheteur : « Les poires sont à 3,50€/kg. Vous en voulez 2,5kg ; ça vous coûte combien ? »
Réponse immédiate de l’acheteur : « 7€ », avant d’ajouter « ah ! il y a la demie là ! »
L’enquêteur poursuit alors : « 2kg ça me coute 7€ ».
Une femme située à proximité de lui précise : « plus la moitié de 3,50€ ».
Ce à quoi l’enquêteur lui coupe la parole et répond du tac-au-tac : « 8,25€ ».
Une autre personne, hors du champ de la caméra, intervient aussitôt : « la moitié de 3,50€ c’est pas 1,75€ ? »
Réponse de l’enquêteur : « 1,75€ ! à oui, 1,75€… donc c’est 8,75€ ».

Un mauvais point, donc, pour l’enquêteur. Mais ce n’est pas terminé ! Passons dans le supermarché, devant une promotion sur un fromage et avec le même enquêteur qui tend son micro à un consommateur et lui dit : « Ce fromage est à 3,10€ avec réduction immédiate de 60% sur le deuxième. Si le premier est à 3,10€, le deuxième coûte combien ? »
Réponse hésitante du client : « 2€ » !
L’image montre alors une calculatrice sur laquelle est affiché 1,86€ et l’enquêteur reprend la parole : « la réponse : 1,86€ ! Désormais leur téléphone et leur calculatrice ne sont jamais bien loin ! »

L’enquêteur vient de se tromper une fois de plus car ce qu’il annonce, c’est la réduction de 60% faite sur le prix du deuxième fromage et non le prix de ce deuxième fromage, prix qu’il avait demandé au client, soit 40% de 3,10€, donc 1,24€ !

Lorsqu’on est face à ce reportage, aux erreurs de maths faites par l’enquêteur et laissées diffusées sur les antennes par le service administratif de la chaîne de télé, on ne peut que conclure : Français et médias, nuls en maths !

1er décembre 2024
La procédure de mise en place des groupes « de besoins » est illégale !

Par décision du Conseil d’État de ce jeudi 28 novembre 2024, on vient d’apprendre officiellement que la mise en place des groupes de besoins (Arrêté du 15 mars 2024 fait par la ministre de l’Éducation nationale de l’époque, Nicole Belloubet) était illégale ! En effet, cette mise en place modifie « l’organisation » de l’enseignement et aucun
ministre de l’Éducation nationale n’a le pouvoir de modifier cette organisation ; c’est le Premier ministre qui en a la compétence, et par Décret !

Il est tout de même curieux que des ministres, ainsi que leurs entourages, ne sachent pas qui peut signer quoi, à moins que dans la valse des changements de ministres, certains à contre-temps, oublient « délibérément ou pas » de transmettre les consignes à leurs successeurs ; Par exemple, en mars dernier... le Premier ministre (Gabriel Attal) aurait pu être contrarié en voyant ses « groupes de niveaux » transformés en « groupes de besoins » par la nouvelle ministre de l'Éducation nationale ! Il lui aurait donc pu volontairement laisser « pondre » son Arrêté illégal...

Il serait peut-être bon que les ministres nouvellement nommés suivent des cours de législations, avant de légiférer !

Quoi qu’il en soit, si Nicole Belloubet redevient un jour ministre, peut-être se souviendra-t-elle que, comme l’a rappelé le Conseil d’État, le Parlement a donné compétence au Premier ministre pour fixer l’organisation de l’enseignement dans les collèges et n’a habilité le ministre de l’Éducation nationale qu’à fixer le contenu des enseignements (matières, horaires et programmes).

Cela étant, dans le cas présent de l’Arrêté du 15 mars 2024, le Conseil d’État a été très sympathique à l’égard du Gouvernement de l’époque car il a annulé la mise en place des groupes de besoins mais… avec effet en juillet 2025 ! Et, d’ici là, les groupes pourront toujours exister et le Premier ministre, si Premier ministre il y a, aura tout loisir de légalement publier un Décret similaire à l’Arrêté de Nicole Belloubet !

24 novembre 2024
Le livre : « L'école de la réconciliation. Un professeur à Drancy »

Profs, avez-vous entendu parler de ce livre publié en 2022 par un enseignant (Jérémie Fontanieu) du lycée Eugène Delacroix à Drancy (93) ?

Dans son livre il y présente sa pédagogie de travail : « Réconciliations » ; pédagogie élaborée, appliquée et sans cesse améliorée avec l'un de ses collègues. Et les résultats de réussite de ses élèves au Bac sont de 100% depuis 2017 !

Le socle de cette pédagogie est : « Réconciliations » entre les profs, les élèves et leurs parents !
Et, sur le même sujet, cette année (mars 2024), il a réalisé un film : « Le monde est à eux ».

En quelques mots, je vais tenter ici de résumer la trame de cette pédagogie dont l'objectif central est de donner envie, à tout élève, de quel milieu social qu'il soit, de progresser dans son apprentissage.

L'hypothèse centrale est que, pour chaque élève, la volonté de comprendre et l'envie d'apprendre seraient étroitement liées au comportement de l'enseignant ainsi, et surtout, au comportement de ses parents vis-à-vis de l'enseignant ! Et à l'heure actuelle, à l'Éducation nationale, les relations profs-parents sont rarement au beau fixe à cause des contraintes et tracasseries tout particulièrement administratives et psychologiques !

Aussi, afin de « réconcilier » profs et parents, Jérémie Fontanieu prône-t-il la création, entre autres, d'un lien hebdomadaire entre le prof et les parents de chacun de ses élèves : un tout petit compte-rendu, courriel ou SMS personnalisé, pour les informer de ce qu'il s'est passé dans la classe !

D'après ce qu'en dit le créateur de « Réconciliations », parents et enfants évoquent alors entre eux ce compte-rendu et, petit à petit, au fil des semaines, se crée une sorte d'alliance parents-prof, quels que soient les milieux sociaux. Et, force est de constater que, face à cette alliance, les élèves se mettent alors au travail avec plaisir. Et leurs résultats s'en ressentent énormément !

Si vous êtes intéressés, plusieurs sites sur Internet en parlent.

Cette méthode pédagogique me semble très attirante, mais son application parait chronophage tant pour l'enseignant s'il veut l'appliquer dans toutes ses classes, que pour les parents si chaque prof leur écrit toutes les semaines.

Affaire à suivre donc de près en espérant que l'Éducation nationale, avec sa politique aberrante et changeante depuis de nombreuses années, ne cherchera pas à s'en mêler et laissera enfin la liberté pédagogique à ses profs !

17 novembre 2024
Savoirs fondamentaux en classe : apprendre à communiquer, résoudre des problèmes !

Au sujet de l’École, je vois, noté un peu partout dans de nombreux documents officiels de l’Éducation nationale, que la réussite des élèves est essentiellement conditionnée par la maîtrise des « savoirs fondamentaux (lire, écrire, compter) ».

A ces trois savoirs fondamentaux vient d’être associé, il y a peu de temps et sans doute à l’initiative de notre actuel Président de la République, « respecter autrui ». Mais ne s’agirait-il pas, là, d’un important principe de morale et de comportement collectif sanctionnable par la justice plutôt que d’un « savoir fondamental » d’instruction ?

En revanche,
avec son affichage « lire, écrire, s’exprimer à l’oral, compter et résoudre des problèmes » l’académie de Nancy-Metz me semble mieux exprimer l’objectif des savoirs fondamentaux à maitriser par nos élèves que ne le fait le ministère de l’Éducation nationale.

Cela étant, au sujet des savoirs fondamentaux je préfèrerais voir mis en valeur uniquement « communiquer, résoudre des problèmes ».

En effet, savoir résoudre des problèmes est un vaste sujet n’utilisant ni nécessairement ni exclusivement les nombres ou les calculs mathématiques ! Et savoir communiquer est un sujet aussi vaste que le premier. C’est le processus par lequel des informations, des idées, des émotions… sont échangées entre des individus ou des groupes d’individus.

Les éléments essentiels et successifs de la communication sont :
-Le contexte : la situation, l'environnement et la raison de la communication ;
-L'émetteur : celui qui produit un message en l'adaptant au contexte ;
-Le message : un ensemble cohérent d'informations transmises ;
-Le canal : le moyen par lequel le message est transmis (parole, gestes, écriture, support informatique, etc.) ;
-Le récepteur : celui qui reçoit et interprète le message en tenant compte du contexte ;
-Le retour : les réponses ou réactions du récepteur, qui devient alors émetteur à son tour, permettant à l'émetteur initial d'évaluer la pertinence et l'impact de son message.

Si j'ai pris le temps d'approfondir les compétences fondamentales telles que « communiquer, résoudre des problèmes », c'est pour souligner qu'en se limitant au simpliste slogan « lire, écrire, compter », nos dirigeants semblent véhiculer des idées inquiétantes : soit les élèves sont perçus par eux comme intrinsèquement limités et peu dignes d'un enseignement ambitieux, soit, dans le cas contraire, les dirigeants jugent préférable, pour préserver leurs propres intérêts politiques futurs, de ne pas trop instruire la jeunesse.

10 novembre 2024
Les « TZR numériques ». Révolution pour l'enseignement ?

Les TZR sont des enseignants agents de l'État titulaires d'un poste sur une Zone de Remplacement (un département...).

Ces TZR, qui remplacent les absents de courte ou de longue durée, existent depuis de nombreuses années. Mais, depuis peu et devant la pénurie de profs, notre Gouvernement a inventé les « TZR numériques » qui assurent leurs cours depuis chez eux. L'image animée du TZR est projetée dans la salle de classe où les élèves sont surveillés par un Assistant d'éducation (AED) !

Les « TZR numériques » qui s'insinuent dans le travail des autres profs, provoquent l'indignation
de syndicats enseignants. Mais... le tout est de savoir s'il s'agit ou non d'un progrès dans l'enseignement ! Et si progrès il y a, si ce dernier servira l'avenir de tous : profs et élèves !

Pour ma part, je pense que, pour les élèves, rien ne vaut une présence adulte active, capable de comprendre rapidement les difficultés individuelles et ayant la possibilité de réagir vite et à bon escient !
Et là, le « TZR numérique » a moins de chances de pouvoir conduire sa classe de loin aussi bien que ne le ferait le prof qu'il remplace !
Mais...

...comme on n'arrête pas le progrès, et que depuis peu on dispose d'une IAG (intelligence artificielle générative) en pleine expansion, on peut facilement imaginer que, dans un proche avenir, un robot joue le rôle du prof remplaçant (ou du prof tout court). Ce robot comprendra très vite le caractère de chacun des élèves de sa classe et s'y adaptera en quelques dixièmes de secondes. Il sera même capable d'identifier les trouble-fêtes et les harceleurs. Ce sera une vraie révolution pour l'enseignement !

Le problème qui se posera alors est celui des profs, les actuels êtres humains ! Mais comme on en manque de plus en plus et que l'on aura besoin d'un nombre important de spécialistes pour faire évoluer les méthodes, les programmes et les contenus de l'instruction de la jeunesse... ces spécialistes seront là pour y réfléchir et y travailler de longues années durant, à la place des éphémères ministres de l'Éducation nationale et de leur entourage !

Et les « TZR numériques » actuels disparaitront alors aussi vite qu'ils viennent d'apparaitre à l'Éducation nationale !

3 novembre 2024
Connaissez-vous vos « faits numériques » ?

Que vient de nous annoncer notre ministre de l’Éducation nationale, ce vendredi 1er novembre ? Entre autres que les résultats des tests d’évaluation réalisés sur les élèves de CM2 ne sont pas supers, surtout en mathématiques ! Plus de 62 % de ces élèves ne maîtrisent entre autres pas la compétence « mémoriser des faits numériques ».

Remarque : comme le ministère a pris la mauvaise habitude d’utiliser de nouvelles expressions (sans doute pour embrouiller les parents), je vous signale que les « faits numériques » sont des « résultats de calculs mémorisés qui sont immédiatement disponibles à l’élève. »
Exemple : 8 + 7 = 15. C’est vrai, c’est un « fait ». Et ici c’est donc un fait « numérique » puisqu’il porte sur des nombres !
Finalement, « mémoriser les faits numériques » c’est apprendre par cœur les « tables d’addition, de multiplication… » !
Fin de la remarque !

Quoi de surprenant au sujet du faible niveau en maths des élèves de CM2 ? La faute en revient non pas aux élèves mais au groupe des têtes pensantes ministérielles et académiques où il semble ne pas y avoir grand monde pour s’en préoccuper sérieusement, sauf à la marge, pour inventer de nouvelles expressions !

De plus, certaines propositions de travail faites aux enseignants sont douteuses, mathématiquement parlant.

L’académie de Versailles a adressé aux enseignants des fiches telles que : « des séances pour travailler et utiliser les faits numériques », avec « des séances pour mémoriser les compléments à 10 », leur proposant différentes formulations :
Complète 3 pour faire 10.
Combien manque-t-il à 3 pour faire 10 ?
Que faut-il ajouter à 3 pour faire 10 ?
3 pour aller à 10 ?
3 → 10 ?

Malheureusement, le moins que l’on puisse dire est que les expressions proposées manquent de rigueur et pourraient être utilisées pour d’autres opérations, ce qui n’est pas très judicieux pour former les élèves à raisonner logiquement.

Et il y aurait tellement à dire encore, en regardant des cahiers d’école, qu’il n’est pas surprenant que de nombreux élèves ne comprennent pas grand-chose aux bases sensées leur être données !

Cela étant, lecteurs n’oubliez pas d’apprendre vos « faits numériques » !

27 octobre 2024
Viens Poupoule ?

Cette semaine, je m’interroge sur l’utilité de l’éducation sexuelle officialisée dans toutes les classes depuis 2018 et dont les programmes ne tiennent compte que d’un niveau comportemental et psychophysiologique sexuel théorique de chaque élève d’une même classe d’âge ; alors qu’on sait très bien que les enfants ne se développent pas tous uniformément et au même rythme.

Exemple traité en classe.

Pour le cycle 2 du primaire (CP, CE1 et CE2), le ministère a demandé, entre autres, que l’on y parle du respect de soi et des autres, de l'égalité entre les filles et les garçons, etc. Aussi certains rectorats (dont celui de Lille) ont-ils alors adressé, à leurs enseignants, un document intitulé « Être amoureux, être amoureuse… » avec pour support un album de littérature de jeunesse appelé « Pou-poule ! » (de LOUFANE).

Résumé du sujet de l’album :
Dans une vieille ferme, près de la forêt, vivent des poules. Des poules plus belles les unes que les autres… des poules qui se disputent toutes les faveurs du coq. Toutes, sauf Lola.
Le coq a beau être amoureux fou d'elle, Lola en aime un autre. « Hélas, soupire-t-elle, la vie est mal faite. »
Lola est triste… l'élu de son cœur [un renard] est venu, puis il est reparti.
Dans le poulailler les poules gloussent : « Ha ha… Hi hi hi! Cotcot… cot codec. Hi hi hi…cotcot… codec ! Elle est amoureuse ! Elle est amoureuse ! Ha ha ha ha ha ! »
« Vous êtes vraiment trop bêtes ! Je pars le retrouver » s'écrie Lola.
Mais où aller ?
Lola s'enfonce dans les bois, quand tout doucement, à pas de velours… « pou-poule ? »
Oh !


Je ne dévoile pas la fin pour garder le suspens…

L’image donnée ne représente-t-elle pas le coq dominant ayant la main mise sur toutes les poules (ce qui ne représente guère l’égalité « fille-garçon »), sauf une qui affirme son indépendance de libre choix à ses risques et périls ? C’est bien sûr mon interprétation d’adulte mais je m’interroge fortement sur celle qui sera gardée en mémoire par chaque enfant, même après discussions en classe : viens Poupoule ?

20 octobre 2024
Latiti et l’éducation sexuelle en classe.

-Bonjour Latiti ! Comment vas-tu ?
Je rappelle que c’est le ministre J-M Blanquer qui m’a indirectement permis d’entrer en contact avec Latiti lorsqu’il a mis en application la circulaire du 29 septembre 2021 sur les élèves transgenres désormais autorisés à changer de prénom et de genre selon leur envie. À l’époque, cette circulaire a incité Latiti à devenir tour à tour garçon, fille, homme, jeune fille… en fonction de son humeur du moment et à critiquer le moindre fait académique.

-Coucou Evelyne ! J’ai lu ton billet d’humeur de la semaine dernière, à propos d’un roman présenté au Prix Goncourt des lycéens 2024 et que tu as qualifié de scandaleux.

Connaissant donc Latiti, le petit sourire en coin qu’elle m’adresse alors en même temps que son « coucou » me laisse entrevoir une forte critique de sa part, d’autant plus qu’elle enchaîne par :
-Et je suis aussitôt allée lire ce livre « Le club des enfants perdus » que j’ai lu en entier !
-Et qu’en penses-tu ?
-Avant de te répondre, poursuit alors Latiti, j’ai une histoire à te raconter au sujet de mon petit frère, qui est en CE1. Hier, dès qu’il est rentré de l’école, il a demandé à ma mère :
« Maman, un copain m’a dit : moi, je bonde comme un taureau ! Qu’est-ce que ça veut dire ? »
Ma mère lui a aussitôt répondu :
« Il t’a sans doute dit : moi, je bondis comme un taureau ! ».
Et mon frère, satisfait de la réponse, est parti vers sa chambre, en sautillant !
J’ai trouvé que ma mère avait eu le bon réflexe. Lui qui ne sait encore que peu de choses au sujet de ce que recouvre la sexualité, aurait-il été indispensable, là, qu’elle lui fasse tout un cours sur le zizi qui ne l’intéresse pour l’instant que lorsqu’il fait, avec ses copains, des compétitions de celui qui fera pipi le plus loin possible ?

-Je te donne raison, Latiti !
-Et moi aussi, Evelyne, je te donne raison à propos de tes remarques sur le roman concourant au Prix Goncourt des lycéens dont tu as parlé la semaine dernière ! Et à ta place, j’aurais même ajouté que l’Éducation nationale se mêle un peu trop de l’éducation des jeunes à la sexualité. Au lieu de chercher à éduquer, elle ferait mieux d’enseigner correctement et à bon escient. Et sur le sujet de la sexualité, elle devrait se cantonner dans le primaire à l’enseignement des différences morphologiques entre filles et garçons puis, dans le secondaire, à y ajouter les différences physiologiques. Un point c’est tout !
Il faut être un tantinet vicieux pour vouloir parler à tous les élèves des détails de certaines pratiques sexuelles liées à des lectures ou films X ou à des prises de drogues !

13 octobre 2024
Scandale autour du Prix Goncourt des Lycéens : Un roman en question.

Pour celles et ceux qui n’en auraient qu’une vague idée, je rappelle que « le prix Goncourt des lycéens » est décerné par des lycéens eux-mêmes, chaque année, depuis 1988.

C’est le ministère de l'Éducation nationale qui organise ce prix,
en partenariat avec d’autres organismes et sous le haut patronage de l'Académie Goncourt qui sélectionne les livres qui concourent. Puis (je passe sur toutes les précisions administratives relatives aux sélections des lecteurs) dans une cinquantaine de lycées, des élèves lisent et étudient l’intégralité de ces livres, sous la direction de l’un de leurs professeurs.

Cette année, ce sont 14 romans qui ont été sélectionnés et, en ce moment, des élèves sont en train de les lire. Parmi ces romans, à ce jour l’un au moins d’entre eux pose un problème… moral. Son titre est : « Le club des enfants perdus ».

Lu par des adultes, de vrais adultes au niveau de leurs taux d’hormones sexuelles, et conscients de leurs éventuelles expériences amoureuses, ce roman peut ne pas les choquer outre mesure. Mais sur des adolescents qui se cherchent encore, et il y en a même au lycée, tout particulièrement en classe de seconde, quel peut être l’impact par exemple de la description détaillée d’un jeu de sodomie intime initié par une préparation locale avec doigts fureteurs ou bougie incandescente ?

Si j’ai été informée du contenu de ce roman faisant partie de la liste des livres sélectionnés pour espérer recevoir « le prix Goncourt des lycéens » 2024, c’est grâce au témoignage d’un jeune lycéen à qui son prof de français avait remis le livre pour qu’il l’étudie et participe au jury. Il n’en a lu qu’une partie jusqu’à ce que, offusqué, traumatisé, il ait refusé d’en poursuivre la lecture et s’en soit plaint à sa mère. Cette dernière l’a fait savoir dans le milieu enseignant mais, à ce jour… il me semble que médias et Éducation nationale soient peu bavards sur le sujet ! En parallèle, dans la presse, « Le club des enfants perdus » est glorifié sans restriction par de nombreux journalistes.

Ce serait donc, si l'on en croit des critiques littéraires, un bon roman mais, de même qu’il y a de bons films « interdits au moins d’un certain âge » il devrait y avoir, surtout à l’Éducation nationale, les mêmes types de critères d’interdiction. Et, dans le cas présent, il me parait scandaleux que notre ministère ne semble même pas s’être posé la question de savoir si ce livre à passages parfois choquants, pervers, pornographiques, sadiques et j’en passe, devait être retiré de la liste des ouvrages concourants au « prix Goncourt des lycéens ». À moins qu’il n’ait permis sa sélection sans même en examiner le contenu de manière plus « approfondie ». Ou encore, qu'il l'ait sciemment approuvé pour « l'éducation à la sexualité » de nos jeunes !

Et comme personnellement je n’ai pas lu les autres livres sélectionnés, j’ajoute une précision dans mon titre : « Au moins » un roman en question !

6 octobre 2024
Invitation, polémique et rétropédalage : L'Éducation Nationale au rythme des réseaux sociaux.

Il y a plusieurs jours, le tiktokeur «Senseidesmots » (nom de son pseudonyme dans le réseau social TikTok) avait suggéré, dans une vidéo, que les cours « les plus exigeants » en attention et réflexion des élèves se terminent tous avant 13 heures.

Comme cette vidéo avait parait-il été vue des millions de fois et qu’en politique
l’importance des chiffres est bien connue, le 3 octobre dernier, notre nouvelle Ministre de l’Éducation nationale a répondu à ce tiktokeur en postant elle aussi une vidéo sur TikTok, vidéo dans laquelle elle invitait cette personne, rue de Grenelle, pour discuter de ses suggestions.

Parenthèse (indispensable)

Cette idée, de mettre le matin les cours nécessitant une attention et une réflexion importante des élèves, n’est pas nouvelle. Elle se pratique d’ailleurs et principalement en Allemagne mais… je devrais plutôt dire « se pratiquait » car depuis quelques années, dans ce pays, de plus en plus d’écoles passent régulièrement à un modèle d'enseignement dans lequel les élèves doivent pratiquer des activités éducatives aussi l'après-midi !

Pourquoi ce changement ? Il serait dû à une pression sociale liée à une meilleure compatibilité des rythmes scolaires avec le travail des parents ! En effet ! « Jadis », dans les familles, la plupart du temps un des deux parents était disponible à la maison pour s’occuper des enfants l’après-midi. Mais depuis quelques décennies, les deux parents se retrouvent de plus en plus hors de chez eux, sur le marché du travail ! Alors, qui gardera leur progéniture ?

Je rappelle que notre Président de la République, Emmanuel Macron, a trouvé LA solution : rendre l’école obligatoire à partir de 3 ans ! Et je ne serais pas étonnée que, dans un futur proche, d’autres « macronistes » rendent l’école obligatoire dès la naissance des enfants !

Fin de la parenthèse.



Avant cette parenthèse, je disais donc que notre nouvelle Ministre, Anne Genetet, avait donc invité le tiktokeur à venir discuter avec elle de cette fin des cours à 13 heures. Il y a fort à parier que pas mal d’élus et des hauts fonctionnaires ont alors mal accueilli l'idée d'une discussion sur ce sujet.

Mais que pouvaient-ils faire ?

L’un d’eux au moins a dû trouver la solution car, dès le lendemain 4 octobre, des chaines de télé faisaient savoir que le ministère avait annulé l'invitation du tiktokeur, en raison de certains de ses anciens tweets homophobes.

J’espère donc que, désormais, notre Ministre étudiera un peu mieux ses dossiers avant de venir communiquer sur les médias et les réseaux sociaux !

29 septembre 2024
Entre discours et réalité : les premiers pas d’Anne Genetet à l’Éducation nationale.

Dès son arrivée rue de Grenelle, notre nouvelle Ministre, Anne Genetet, fait déjà de la com’ politicienne !
Le 23 septembre dernier, il y a quelques jours, n’a-t-elle pas annoncé « Un mouvement a été lancé autour d’ambitions fortes, comme l’élévation du niveau des élèves… »

Cette phrase n'est évidemment destinée qu'à satisfaire l'ego des ministres qui l'ont précédée,
car on connait malheureusement les tristes résultats de nos élèves par exemple dans les enquêtes Pisa !

J’aurais préféré, par exemple, qu’elle remercie ses prédécesseurs de leurs conseils avisés relatifs à l’évolution de l’Éducation nationale puis qu’elle enchaîne aussitôt sur une phrase qu’elle prononça un peu trop tard à mon goût : « continuer ce qui marche, et prendre de nouvelles mesures quand il le faut. ! »

Tout ça, ce sont de toute façon des mots, direz-vous, et des mots qui n’engagent en rien les futures actions de notre ministre. Exact ! Mais, lors d’une prise de fonction à la suite des résultats catastrophiques et navrants que l’on connaît, je préfère entendre des mots passe-partout et non engageants que des mots qui semblent à priori délivrés au moyen d’une brosse à reluire !

Et ensuite, nous jugerons alors sur les actes et non pas sur les mots d’une prise de fonction.

22 septembre 2024
Fin du suspens : les charges ministérielles sont enfin distribuées, mais pour quels résultats et jusqu’à quand ?

Parmi la multitude de nouveaux ministres, ministres délégués et secrétaires d’État, dont nous sommes tributaires pour tenter de redresser la France actuelle, ceux qui m’intéressent ici sont bien évidemment les trois nouveaux nommés pour l’Enseignement : Anne Genetet Ministre de l’Éducation nationale, Patrick Hetzel Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et… et Alexandre Portier Ministre délégué à la « Réussite scolaire » et à l’Enseignement professionnel.

Ne connaissant ni le potentiel ni
les marges de manœuvres de ces nouveaux arrivants, avant de porter le moindre jugement sur eux, j’attendrai de les voir à l’œuvre quelques semaines pour me faire une idée de la politique qu’ils comptent mener à bien.

Je ne parlerai donc, aujourd’hui, que de l’intitulé des fonctions du dernier de ces nouveaux ministres car « Réussite scolaire » m’interpelle ! Notre nouveau Premier Ministre, avec l’aval de notre Président de la République, aurait-il pensé que, dans l’état actuel catastrophique de notre École, il était sans doute bon d’envoyer un signal médiatico-politique aux Français en s’intéressant enfin à la réussite de nos enfants ?

L’avenir de ce ministère délégué est pourtant assez incertain. En effet, le dernier -et seul- ministre délégué à cette fameuse « réussite scolaire » (à l'époque appelée « Réussite éducative ») a été Madame George Pau-Langevin, nommée en 2012 sous la présidence de François Hollande, et... et la fonction a été supprimée en 2014, presque deux ans plus tard.

Notre nouveau Gouvernement a-t-il donc inscrit ces deux mots de com’ (« Réussite scolaire ») dans la charge publique d’Alexandre Portier pour nous dire : « je vous ai compris ! », mais… avec l’idée que ce sera probablement sans suite ?

15 septembre 2024
Les cinq années du SNU, vues par la Cour des Comptes : un premier bilan décapant !

Comme nous sommes dimanche soir et que notre nouveau Premier ministre n’a toujours pas constitué son Gouvernement, je vais parler d’autre chose : du SNU, le Service National Universel pour nos jeunes. Pourquoi en parler aujourd’hui ?

Car il y a deux jours (le 13 septembre), la Cour des Comptes a publié un rapport au sujet de ce programme lancé en 2019 par Emmanuel Macron et Édouard Philippe malgré une impréparation manifeste à presque tous les niveaux !
Que faire faire précisément, pendant une quinzaine de jours consécutifs, et 24h/24, à ces jeunes entre 15 et 17 ans souhaitant s’y inscrire ? Où et comment les loger, les vêtir, les nourrir ? Comment et par qui les faire encadrer en toute confiance et sérénité en évitant les disputes, les incivilités entre les participants, les éventuelles relations troubles entre filles et garçons ? Etc. Et comment faire pour, après de multiples essais de modifications, réussir à le rendre légalement obligatoire pour tous les jeunes ?

Et effet, il semble que nos politiciens ayant mis sur pied ce SNU en 2019 apprécient avant tout l’universalité de leurs décisions. N’ont-ils pas aussi et la même année, rendu l’école obligatoire à partir de 3 ans (au lieu des 6 ans de jadis) ?

Le hic, dans tout ça, c’est que le chamboulement créé dans notre société par le début de mise en place du SNU (même si ce dernier s’avérait quelque peu positif) nécessitait une réflexion de très longue haleine pour lui trouver, entre autres, des objectifs clairs et atteignables et… et les sommes d’argent considérables permettant de le financer !

Et, du coup, j’en arrive au rapport que la Cour des Comptes vient de publier cette semaine sur le SNU et dont voici les titres des 3 chapitres de son « premier bilan, cinq années après son lancement » :
-Un dispositif progressivement élargi mais dont les objectifs sont incertains ;
-Un pilotage institutionnel et une organisation peu satisfaisants pour une politique prioritaire du gouvernement ;
-Un dispositif non stabilisé et dont les perspectives doivent être clarifiées.
Le tout agrémenté de multiples recommandations vu l’importance des sommes déjà dépensées… et de celles à engager !

Après cinq ans d’existence, quel bilan décapant pour ce SNU !

8 septembre 2024
Quand l’Éducation nationale lâchera-t-elle un peu la bride à ses profs ?

La première semaine de cours vient de se terminer, toujours sans ministre de l’Éducation nationale, et la rentrée scolaire ne semble pas en avoir pâti ; bien au contraire !

Il y a malheureusement peu de chances que ça dure car
le prochain ministre va certainement faire comme ses prédécesseurs : tenter d’imposer quelques nouvelles réformes plus ou moins inutiles, rien que pour espérer voir un jour son nom s’afficher sur le fronton d’un établissement scolaire !

Notre école va mal. La faute à qui, si ce n’est aux successions effrénées des politiques éducatives qui la torpillent depuis bien longtemps ? Du coup :
-nombre d’élèves vont en classe s’em… s’ennuyer, au lieu d’y apprendre à se forger un avenir positif en pouvant mettre l’accent entre autres sur ce qui les fait rêver ;
-nombre de profs se demandent ce qu’ils sont venus faire dans « cette galère » où les circulaires injonctives leur pleuvent dessus sans qu’ils puissent en discuter avec des inspecteurs plus que rarement visibles de longues années durant…

Alors, quand l’Éducation nationale lâchera-t-elle un peu la bride à ses profs ?

5 septembre 2024
Le « réseau » est bien en marche. Explication personnelle !

J’ai l’habitude d’écrire mes billets d’humeur le dimanche et pourtant, aujourd’hui, nous sommes le 5 septembre ; un jeudi ! Pourquoi ai-je attendu une semaine et demie ? C’est à cause de notre Président de la République qui ne vient de choisir son Premier Ministre qu’aujourd’hui, après avoir laissé la France se débattre pendant plus de 50 jours sans un Gouvernement digne de ce nom ! Un comble lorsqu’on sait que nos élèves ont repris l’école et que cette dernière va de mal en pis, comme pas mal d’autres ministères d’ailleurs !

En fait,
j’ai mon explication personnelle à cet état de fait (remplacement tardif de Gabriel Attal, à Matignon, par Michel Barnier). Je précise « explication personnelle » car, à ma connaissance, aucun média n’a esquissé le moindre mot au sujet de ce que je vais vous dire. Tous les médias ont longuement parlé des « premiers ministrables » qui se sont succédé dans les couloirs de l’Elysée ou qui ont été présentés comme tels dans la presse, depuis que la chasse a été ouverte, mais… après quelques jours ou quelques heures selon leur nom et leurs orientations politiques, notre Président de la République les a écartés les uns après les autres, sans plus de précisions.

Les raisons présidentielles ? Pour ma part et selon moi, je les ai esquissées dans mon billet d’humeur du 24 juin 2024, billet que je vous invite donc à lire ou à relire. Et rien de spécial n’a changé par rapport à ce que j’avais alors écrit, car…

…Hier, le « Young Leader » de la « French-American Foundation », Edouard Philippe, a annoncé sa candidature aux prochaines élections présidentielles de 2027, voire plus tôt si besoin ! Il pourrait ainsi succéder au « Young Leader » de la « French-American Foundation », Emmanuel Macron, comme ce dernier avait, lui-même, succédé au « Young Leader » de la « French-American Foundation », François Hollande !
Le « réseau » est bien en marche !

25 août 2024
Et si l’Éducation nationale s’occupait de faire autre chose que d’inventer des tournures de phrases ?

Comme aujourd’hui, vue la situation « Macronienne » dans laquelle notre Président de la République nous a plongés, sans plus aucun véritable ministre en poste, que va-t-il se passer à la rentrée scolaire qui se profile sous 8 jours ? Heureux qui le sait !

Aussi, je ne vais pas perdre mon temps à échafauder de vaines hypothèses et ne ferai donc que rappeler, aux prétendants « premiers ministrables » que parmi tous les ministères qui vont mal depuis de nombreuses années, il y a entre autres celui de l’Éducation nationale. Et que, malheureusement, les effets de sa mauvaise santé ne se voient qu’au bout de quelques années !

Alors, je leur dis, à ces ministrables :
de grâce ne faites pas comme nombre de vos prédécesseurs et évitez de mettre la poussière sous le tapis en remplaçant certains mots ou tournures de phrases du langage « éducation nationale » pour nous donner l’illusion que vous vous intéressez à son problème.

Par exemple, ne nous reparlez pas « d’outil scripteur » à la place de « stylo » ou « crayon », ni de « maîtriser le geste graphomoteur » au lieu de « faire une dictée »…
J’arrête ici car la liste est longue, tout en rajoutant tout de même le remplacement de « élève » par « apprenant ».

En effet, lorsqu’un de vos prédécesseurs a effectué ce remplacement, je m’en suis interrogée et, tout bien réfléchi, j’ai pensé qu’il avait à l’époque dû prendre conscience de la dégénérescence de l’enseignement à l’Éducation nationale. En effet : un « élève », par définition, « élève » son niveau général de connaissances ! Ce ministre a donc préféré le mot « apprenant », personne qui suit un enseignement mais sans nécessairement apprendre !

1er juillet 2024
Une circulaire ministérielle de rentrée 2024 vient de sortir ; elle propose, pour les collèges qui seraient volontaires, d’expérimenter une Loi... en vigueur depuis 2018 !

Le 27 juin 2024, notre ministre de l’Éducation nationale vient de faire paraître dans le Bulletin Officiel une circulaire dans laquelle elle donne des consignes afin que les établissements scolaires préparent leur future rentrée, entre autres au sujet de l’utilisation, par les élèves, des téléphones portables.

Et que lit-on dans cette circulaire ?

Avant tout, je vais rappeler que, depuis la LOI n° 2018-698 de 2018, l’Article L511-5 du Code de l’éducation est ainsi rédigé ; Version en vigueur depuis le 06 août 2018 :
« L'utilisation d'un téléphone mobile ou de tout autre équipement terminal de communications électroniques par un élève est interdite dans les écoles maternelles, les écoles élémentaires et les collèges et pendant toute activité liée à l'enseignement qui se déroule à l'extérieur de leur enceinte, à l'exception des circonstances, notamment les usages pédagogiques, et des lieux dans lesquels le règlement intérieur l'autorise expressément.

Dans les lycées, le règlement intérieur peut interdire l'utilisation par un élève des appareils mentionnés au premier alinéa dans tout ou partie de l'enceinte de l'établissement ainsi que pendant les activités se déroulant à l'extérieur de celle-ci.

Le présent article n'est pas applicable aux équipements que les élèves présentant un handicap ou un trouble de santé invalidant sont autorisés à utiliser dans les conditions prévues au chapitre Ier du titre V du livre III de la présente partie.

La méconnaissance des règles fixées en application du présent article peut entraîner la confiscation de l'appareil par un personnel de direction, d'enseignement, d'éducation ou de surveillance. Le règlement intérieur fixe les modalités de sa confiscation et de sa restitution. »


Et maintenant, je vais passer à un extrait fort intéressant de la « circulaire ministérielle du 27 juin 2024.
Que dit-elle ? Je vous le donne Émile, comme disait souvent COLUCHE dans certains de ses sketchs :

« [...] Aussi, dès la rentrée 2024, les outils numériques seront strictement limités et les outils individuels, proscrits à l’école maternelle, et les élèves seront sensibilisés à leur usage raisonné au cours de l’école élémentaire avec l’expérimentation d’un programme PIX dédié aux élèves de cours moyens. Au collège, une « pause numérique » sera expérimentée au sein de collèges volontaires dans chaque département, de telle sorte que l’interdiction de l’usage du portable prévue par la loi soit effective et totale sur l’intégralité du temps scolaire, y compris les espaces interstitiels à risques que sont les changements de classe, les récréations et la pause méridienne. [...] »


Appliquer la Loi dans les collèges, c’est pour les établissements volontaires et à titre expérimental ! Sans commentaires n’est-ce pas !

24 juin 2024
Connaissez-vous les « Young Leaders » de la « French-American Foundation » ?

La semaine dernière, je terminais mon billet d’humeur par une question relative aux raisons politiques ayant sans doute poussé notre Président de la République à dissoudre l’Assemblée nationale, le 9 juin dernier, en risquant ainsi de provoquer une importante crise de régime.

Si, comme moi, vous avez entendu parler des « Young Leaders », vous ne serez alors pas surpris par une des réponses que je formulerai plus bas en fin de billet d’humeur. Mais, si vous ne savez pas qui ils sont,
auparavant je tiens à vous faire part d’informations qui les concernent, en espérant ne pas être traitée de complotiste !

Le 18 mai 1976, le Président des Etats-Unis, Gerald Ford, et le Président de la France, Valéry Giscard d’Estaing, ont officiellement inauguré, à Washington, la « French-American Foundation » ; une structure bicéphale (« French-American Foundation-France » à Paris et « French-American Foundation-United States » à New York) dont l’objectif est de maintenir une amitié ancienne et durable entre ces deux pays.

L’un des problèmes que l’on peut se poser, et non des moindres, est de savoir s’il s’agissait alors de poursuivre la culture de cette amitié longue de deux siècles, ou si les Etats-Unis mettaient ainsi en place une « manière douce » (ce que l’on appelle souvent à l’heure actuelle et au niveau international, le « soft power ») afin d’orienter les décisions gouvernementales françaises dans le plus grand nombre possible de domaines (sociétal, culturel, économique, diplomatique, militaire…) car…

…car la structure principale, mise en place en 1981 par cette organisation est celle des « Young Leaders » ! Qui sont-ils précisément ?

Chaque année, depuis cette date, les dirigeants de la « French-American Foundation » sélectionnent en moyenne 10 Français et 10 Américains dont l’âge est compris entre 30 et 40 ans et qui ont de fortes chances d’être appelés à de hautes fonctions dans leur pays. Puis ces « Young Leaders » participent à des réunions et des échanges réguliers sur divers domaines d’importance concernant l’avenir de leur pays respectif.

Depuis 1981, ce sont donc près de 400 « Young Leaders » français qui gravitent dans les hautes sphères françaises et… qui ont plus de chances d’être influencés par les 400 « Young Leaders » américains que le contraire !

On peut trouver leur nom sur le site de la « French-American Foundation-France » (à condition d’avoir idée d’aller y jeter un œil). Et c’est ainsi que l’on peut constater, par exemple, que François Hollande est sur la liste des « Young Leaders » depuis 1996 ; qu’Emmanuel Macron est sur la même liste depuis 2012 ; que plusieurs des ministres de ces derniers (ou ex-ministres) sont aussi sur la même liste dont, entre autres, Edouard Philippe !

Nul besoin de poursuivre l’énumération de cette longue liste que vous pouvez consulter par vous-même, pour enfin vous proposer une réponse à la question que je m’étais posée la semaine dernière, question relative aux raisons politiques ayant sans doute poussé notre Président de la République à dissoudre l’Assemblée nationale, le 9 juin dernier, en risquant ainsi de provoquer une importante crise de régime.

Voici donc ma réponse, qui n’engage bien sûr que moi. De même qu’en 2017 le « Young Leader » François Hollande a ouvert la porte présidentielle au « Young Leader » Emmanuel Macron, ce dernier, par la dissolution de l’Assemblée nationale qui risque d’amener un Premier ministre au pouvoir législatif très réduit faute de majorité absolue, et qui risque donc de décevoir les Français, aura toutes ses chances d’entrouvrir, en 2027, la porte présidentielle au « Young Leader » Edouard Philippe ! Satisfecit américain, donc !

Mais avant 2017 attendons déjà les résultats du premier tour des élections législatives de dimanche prochain !

17 juin 2024
Une Éducation nationale « hors sol » ?

Alors que la dissolution de l’Assemblée nationale a eu lieu le 9 juin et que, comme on pouvait s’y attendre, la zizanie s’est aussitôt installée entre plusieurs partis politiques, laissant prévoir l’arrivée au pouvoir d’une nouvelle législature pour le moins fort animée et fracturée, que fait donc notre Éducation nationale ?

Tranquillement, comme si de rien n’était, comme s’il était certain que rien ne changera après les élections législatives, notre ministre de l’Éducation nationale fait paraître, au Journal Officiel et au Bulletin officiel du 13 juin 2024, des Décrets et Arrêtés sur quelques réformes de plus qu’elle va mettre en œuvre ! Par exemple la refonte, dans les moindres détails, du cursus du lycée professionnel, ainsi que les nouveaux programmes d’EMC (Enseignement Moral et Civique) pour toutes les classes, du primaire jusqu’au Bac !

En revanche, rien de sérieux n’est mis en place pour pallier le manque criant de profs dans le primaire et le secondaire ! Il a semble-t-il paru plus important, au Gouvernement, de mettre en place les « groupes de besoin », dévoreurs de personnel, ainsi que de nouvelles réformes des programmes, plutôt que de s’attaquer au recrutement pérenne de profs bien formés au métier et heureux d’enseigner !

Publier en ce moment Arrêtés et Décrets qui, après les élections législatives, pourront être aussi vite abrogés que l’Assemblée nationale a été dissoute quelques semaines plus tôt, ne fait pas très sérieux ; sauf si, dans la tête de notre Président de la République, un objectif hautement politique et de première importance le lui imposait. Mais lequel ? on peut se poser la question, dont j’ai personnellement une réponse qui me turlupine.

10 juin 2024
« Choc des savoirs » - « Choc des résultats électoraux » !

Hier, dimanche 9 juin, c'était le jour où l'on élisait nos députés européens. Aussi j'ai donc attendu le résultat de cette élection pour écrire mon billet d'humeur hebdomadaire, pour le cas où... j'aurais quelques remarques pertinentes à y ajouter.

Il se trouve qu'hier soir,
après l'intervention de notre Président de la République annonçant la dissolution de l'Assemblée nationale, mon billet n'avait momentanément plus aucun intérêt car son sujet était : « de fortes menaces sur la liberté pédagogique des enseignants avec la mise en place d'une nouvelle réforme des programmes scolaires ! »

J'écris « momentanément » car, qui dit élection d'une nouvelle Assemblée nationale, dit forte probabilité de voir disparaître le Gouvernement actuel ainsi que bon nombre des réformes envisagées entre autres à l’Éducation nationale ! Et pourquoi pas certaines autres réformes déjà programmées pour la rentrée 2024 !

Je me demande donc si je ne vais pas être moralement contrainte de faire une pause au milieu de ce chaos où le « choc des savoirs » de Gabriel Attal s’éclipse devant le « choc des résultats électoraux » !

2 juin 2024
Souhaits des profs : « pouvoir enseigner dans de bonnes conditions et être payés dignement » !

L’an dernier, le ministère de l’Éducation nationale a inventé le « pacte enseignant », contrat entre les profs et leur administration afin que les enseignants signataires soient plus payés moyennant leur exécution de tâches supplémentaires ; ces tâches pouvant aller du remplacement de collègues absents jusqu’à des boulots administratifs, non programmés à l’avance.

Les profs ne se sont pas bousculés pour signer ce contraignant « pacte enseignant », malgré certaines pressions de leur administration !

Voici que, cette semaine, à cause d’un manque non négligeable de personnel de sécurité pour surveiller la période des Jeux Olympiques et Paralympiques qui vont se dérouler sous peu, c’est le Gouvernement qui, par décret n° 2024-483 du 28 mai 2024, permet aux agents publics (et donc entre autres aux profs gérés par le ministère de l’Éducation nationale) d'exercer, à titre accessoire, une activité lucrative salariée d'agent privé de sécurité dans le cadre de ces jeux !

Je rappelle que, pour les personnels des fonctions publiques, le « cumul d’emploi » est interdit s’il est lié à une activité lucrative privée, sauf cas très particuliers ou dérogations par des textes légaux : ici, le décret du 28 mai 2024.

Mais aujourd’hui, faute de personnel de sécurité en nombre suffisant, le Gouvernement tente de faire d’une pierre deux coups : assurer la sécurité des JO et faire « plaisir » entre autres aux profs, qui se plaignent depuis longtemps de leur faible rémunération vu leurs conditions de travail, en leur proposant un moyen d’arrondir leurs fins de mois.

Profs, à la place d’aller vous détendre et souffler un peu, cet été pendant les vacances scolaires, l’État vous autorise à demander le cumul de votre statut d’enseignant avec celui, rémunéré, d’agent privé de sécurité !

Si la proposition vous intéresse, il faudra que votre rectorat vous autorise ce cumul avec vos heures de cours. Et si vous n’êtes pas détenteur d’une carte professionnelle d’agent de sécurité mentionnant la spécialité « surveillance de grands événements », vous devrez suivre une formation « rapide (106 heures !) » auprès d’un organisme agréé. Puis, cette carte en poche, il faudra vous faire embaucher par une société privée de sécurité… que vous trouverez certainement juste en « traversant la rue » !

Autant dire qu’après un décret paru si tard, si ce cumul intéresse quelques profs, ces derniers auront pas mal de travail et de démarches à effectuer très rapidement !

Et pour en venir au souhait de la grande majorité des profs, ce qu’ils veulent, ce n’est pas d’arrondir leurs fins ce mois en jouant les bouche-trous selon le bon plaisir de leur administration, comme c’est le cas avec le « pacte enseignant », ni d’être momentanément engagés comme agents de sécurité privés pour les JO ! Ce qu’ils souhaitent, c’est surtout de pouvoir enseigner dans de bonnes conditions et d’être payés dignement pour leur travail accompli !

26 mai 2024
La langue unique de la République est le français (Article 2 de la Constitution française) !

Alors que nos élèves de classe de troisième vont bientôt passer leurs épreuves du DNB 2024 (Diplôme National du Brevet), notre ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, vient de faire marche arrière en autorisant la traduction en langues régionales des sujets des épreuves de cet examen ! Machine arrière car cette traduction venait d’être interdite récemment par la DGESCO (Direction Générale de l'Enseignement SCOlaire) ; les sujets et documents d’accompagnement des examens français devant être rédigés en français, langue unique de la République (Article 2 de la Constitution).

Personnellement, je suis pour l’enseignement des langues régionales ; elles ont toutes leur importance, de même que le latin, le chinois, le berbère… Mais, pour les examens français, délivrés officiellement par la France, je comprends mal que ces derniers puissent être rédigés dans une autre langue que le français. Sauf si…

Dans cette multiplication de la rédaction des examens français en langages régionaux, il me semble voir la volonté d’un certain Emmanuel Macron ou acolytes, d’espérer pouvoir proclamer, un jour ou l’autre, qu’avec toutes ces langues régionales, l’administration de la France est ainsi devenue quasiment ingérable ! Et que, étant en Europe où les textes officiels sont maintenant rédigés en anglais, la meilleure solution serait, pour la France, de les rédiger, elle aussi, en… anglais !

D’ailleurs, depuis qu’il est arrivé aux affaires, notre président ne dévalue-t-il pas le français sans doute dans cette optique, lentement, avec ses : Business France, Choose France, One Planet Summit, One Ocean Summit… Et je ne parle pas de tous les discours qu’il fait en anglais, à l’étranger, quand ce n’est pas en France !

Donc, pour résumer, dans cette accentuation de l’emploi officiel des langues régionales, notre président a peut-être pour objectif de faire, un jour, modifier l’article 2 de la Constitution française et d’y écrire : La langue unique de la République est l’anglais ! Heu ! Toutes mes excuses ! « The only language of the Republic is English ! »

19 mai 2024
Vade-mecum abscons du ministère de l’Éducation nationale ! Faire grève ou pas ?

Ce matin, la jeune élève, Latiti, que j’évoque quelques fois, est venue me rendre visite. L’objet de son passage chez moi tournait autour du vade-mecum que vient de publier le ministère de l’Éducation nationale afin de nous apprendre à mettre en route, dès septembre prochain et en sixièmes et cinquièmes de collèges, les fameux « groupes de besoins Belloubet » !

Comme je commençais à tenter de lui expliquer le rôle supposé de ces nouveaux groupes, elle me coupa net la parole :

-Je les connais, et je sais que tu les apprécies peu. Du coup, avec ma mère, je suis allée lire le vade-mecum qui en fait officiellement état.

-Et ?

-Et je n’y ai rien compris ! 42 pages tortueuses dignes des mauvais romans de mauvais auteurs ! Aussi, je me suis demandé si mes profs allaient participer à la grève du 25 mai, contre ce « choc des savoirs » dont les « groupes de besoins » sont l’élément central. Moi j’espère que oui car… des cours sauteront.

-Et moi, j’espère que non ! Car, en tant qu’enseignant, faire grève, ça rapporte à son ministère ! Quand on est salarié d’une compagnie aérienne, d’un réseau de chemin de fer… c’est pénaliser son employeur et faire prendre conscience de ses problèmes à beaucoup de monde ; faire grève dans l’enseignement c’est, comme tu l’as dit, faire plaisir aux élèves et, surtout, à son ministère qui économise une journée de traitement sans perte « d’exploitation ».

-Mais s’ils ne font pas grève, comment manifester leur opposition ? me demande alors Latiti étonnée.

-Tu sais, Latiti, à l’heure actuelle il existe des réseaux sociaux qui touchent énormément de monde dans notre société… en passant, je te rappelle que tu dois t’en méfier à cause des fausses informations qu’ils véhiculent parfois. Mais, pour en revenir à notre sujet sur les « groupes de besoins » et leur « vade-mecum » abscons de mise en place, en les dénonçant de façon argumentée sur les réseaux sociaux, les enseignants ont de fortes chances d’être bien plus efficaces qu’en faisant par-ci par-là des grèves d’un jour !

-Donc, si j’ai bien compris, pour les profs, contrairement à d’autres professions, faire une grève un seul jour est suicidaire ! Mieux vaut qu’ils la fassent en continu, pendant longtemps ou bien qu’ils saturent les réseaux sociaux de critiques constructives envers leur hiérarchie.

-Bien résumé, Latiti, tu seras sans doute une bonne syndicaliste !

12 mai 2024
ATTENTION ! Question autorité à l’école, élèves et parents vont voir ce qu'ils vont voir !

C'est tout au moins ce que la ministre de l'Éducation nationale a affirmé il y a quelques jours, en lançant une grande « concertation » sur ce sujet d'autorité à rétablir très vite ; sujet pour lequel elle a déjà sa petite idée : comment responsabiliser les élèves ? Comment mieux impliquer et responsabiliser les parents ? Comment faire de l'École un lieu mieux protégé et qui protège toujours mieux ?

Et notre ministre a donné une dizaine de pistes de réflexion dont :

-Faire participer l'ensemble des élèves aux tâches communes au sein de leur enceinte scolaire ;
-Scolariser tous les collégiens en semaine, de 8 heures à 18 heures ;
-Faire signer aux responsables légaux un « contrat » avec les établissements scolaires, rappelant les droits et obligations de chacun !
-Etc.

Et après ? Où se nichera l'autorité dans cette liste à la Prévert ? Et, même si l'on y évoquait des sanctions dissuasives, ces dernières seraient-elles applicables et appliquées par les temps qui courent ?

Je précise bien « par les temps qui courent » car, que constate-t-on actuellement au sujet de la réaction de nombre de nos dirigeants face à l'incivilité de leurs concitoyens ? Ils laissent faire tant que possible et finissent par réagir (parfois et mollement) que bien plus tard...

Pour preuve, si besoin en était, je vais prendre un exemple. Depuis mercredi dernier, une « rave-party » non-déclarée, donc illégale, se tient dans un champ, près de la petite commune de Parnay (Maine-et-Loire). Les participants y ont afflué et sont, parait-il, dans les 10.000 personnes à l'heure où j'écris ce billet.

Mais lorsqu'au cours des jours précédents les participants sont arrivés, petit à petit, qu'ont donc fait nos autorités sensées faire respecter la loi ? Elles se sont semble-t-il superficiellement lamentées, tout en mettant en place un axe rouge pour les évacuations des éventuelles urgences et ont même fait apporter de l'eau aux fêtards, pour les hydrater !

Et ce matin, fin de la « rave-party », il vient malheureusement d'y avoir un drame : un mort ! Il paraît alors que des participants quittant le site seraient maintenant contrôlés par la gendarmerie et verbalisés pour rassemblement illégal ! Nos décideurs semblent donc avoir mis la poussière sous le tapis le plus longtemps possible avant d'intervenir... un peu !

Eh bien, pour en revenir à notre ministère de l'Éducation nationale, à l'instar de la « rave-party », elle a commencé par laisser filer l'autorité pendant des années puis, soudain, alors que notre école est moribonde, elle donne l'illusion de vouloir redresser la barre par une « concertation » suivie de textes sur « l'autorité à l'école ». Et après, ATTENTION ! Question autorité, élèves et parents vont voir ce qu'ils vont voir ! On les sent déjà trembler de frayeur.

5 mai 2024
« Groupe de niveau Attal », « Groupe de besoin Belloubet ». Et après ?

Dans les années 1980, le collège unique existait depuis peu et il se posait déjà la question des élèves en grande difficulté. Un établissement parisien avait alors créé une classe de 6ème spéciale pour une dizaine de jeunes au QI à développer. Une sorte de « groupe de niveau Attal » avant l’heure !



Mon mari enseigna dans cette classe l’année où elle fut créée. Selon lui, le mot « pédagogie » y prenait tout son sens étymologique. Mais le qualitatif des cours dispensés l’emportait grandement sur leur quantitatif à tel point qu’en fin d’année les programmes officiels n’avaient été abordés que dans leurs très grandes lignes, dans la plupart des matières.

Après ce test sur les groupes, l’année suivante le collège redevint « unique » (et « inclusif »). Le groupe de niveau de 6ème ne fut pas réitéré et les 10 jeunes de ce feu groupe se retrouvèrent dispersés dans les classes de 5ème. Dans leur groupe ils avaient progressé, certes, mais à leur rythme et pas au point de pouvoir suivre efficacement les cours qui leur étaient maintenant dispensés en 5ème et dans lesquels ils étaient littéralement « noyés ».

Quel gâchis pour eux ! Et un gâchis prévisible par tout pédagogue digne de ce nom ! Soit on crée des groupes de niveau qui se poursuivent d’année en année, des sortes de classes parallèles, mais alors on n’est plus dans le collège « unique » initié par Giscard d’Estaing (en 1975), soit on cherche une autre solution.

On pourrait alors être tentés par les « groupes de besoin Belloubet », ceux qui vont sans doute, et malheureusement, finir par s’appliquer à la rentrée scolaire 2024 ; des groupes fluctuants au cours de l’année ; de petits groupes dans lesquels des élèves vont passer quelques semaines afin de se familiariser avec une notion de maths ou de français qu’ils ont eu du mal à assimiler les années précédentes. Puis ces élèves vont réintégrer leur classe d’origine et participer aux contrôles communs.

Mais, pendant que les élèves du « groupe de besoin » tenteront de combler leurs lacunes en maths ou en français, les autres auront, eux aussi, des cours de maths et de français ; soit des cours sur de nouvelles notions, soit des cours de perfectionnement. Dans les deux cas, l’écart entre les premiers élèves et les seconds persistera donc et restera bien visible dans les résultats des contrôles communs ! Sauf à faire des contrôles de bas niveau qui n’inciteront plus bon nombre d’élèves à s’investir pleinement !

Les « groupes de besoin », outre qu’ils seront des usines à gaz côté gestion administrative des classes, seront donc aussi des systèmes perdants pour les élèves de tous niveaux. C’est déjà le cas avec le collège unique affaiblissant ceux qui pourraient être bon. On en voit d’ailleurs les effets navrants avec les tests PISA !

Alors ? Alors, comme je l’ai déjà dit, il faut adapter l’enseignement à chaque élève, car chacun a sa singularité, avec ses envies et ses besoins particuliers d’études. Et ce qui n’était matériellement pas possible il y a encore quelques années est en train de le devenir avec l’utilisation de l’IAG (Intelligence Artificielle Générative). Donc il n’est pas indispensable, en ce moment, de tenter de mettre en place un cache-misère passager au collège unique. Il faut investir intellectuellement dans l’école IAG de demain, un demain très proche ; trop proche pour ne pas effrayer bon nombre de nos politiciens !

21 avril 2024
Profs absents non remplacés ? Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise reconnait une « carence de l'État » !

Il se trouve que, dans l'académie de Versailles, M. et Mme A. étaient las de savoir leur enfant sans profs sur de longues périodes : 117 heures d'enseignements obligatoires en classe de sixième et 39 heures d'enseignements obligatoires en classe de cinquième ! Alors, ce couple avait demandé une indemnité au ministère de l'Éducation nationale pour préjudice subi par son enfant ainsi privé d'une chance de réussir son parcours scolaire futur.

Faute de réponse, cette demande implicitement rejetée par le ministère, ces parents ont alors déposé une requête auprès du tribunal administratif de Cergy-Pontoise (95), le 30 juillet 2022. Ils ont demandé de condamner l'État à leur verser la somme de 156€ pour ledit préjudice subi. J'imagine que cette somme correspondait à 1€ symbolique par heure de cours perdue par leur enfant (117+39), et que l'important était, pour eux, d'obtenir une condamnation de principe de l’État.

La requête a été communiquée au recteur de l’académie de Versailles qui n’a pas plus été intéressé par l’affaire que ne l’avait été le ministre précédemment. En effet, il n’a pas produit de mémoire et ne s'est pas fait représenter à l’audience ! Il faut dire que la somme symbolique demandée par le couple de plaignants n'a pas dû inciter l’État à prendre une quelconque part dans ce débat. En plus, au sujet du manque de profs, toute la hiérarchie de l'Éducation nationale a sans doute reçu des ordres clairs et nets : mettre la poussière sous le tapis et ne pas perdre son temps avec ce sujet persistant !

Grande victoire pour ces parents : dans sa décision du 3 avril 2024, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a bien reconnu l'existence d'un préjudice causé par « carence de l'État dans l'organisation du service public de l'enseignement » et a condamné ce dernier à verser aux plaignants la somme de 150€ pour le préjudice subi par leur enfant.

150€ au lieu de 156€ ? L’important est que le tribunal administratif ait reconnu une « carence de l'État » en la matière, et j’espère que de très nombreux parents d’élèves, conscients du fait que le manque de profs peut priver certains enfants de réussir leur parcours scolaire futur, oseront suivre l’exemple de M. et Mme A. auprès de leur tribunal administratif local, et ce d’autant plus facilement qu’une telle requête ne nécessite pas le recours à un avocat !

14 avril 2024
Utiliser un langage « grossier » pour recruter. Est-ce dans l’air du temps ?

Que penseraient des parents recevant de l’établissement où est scolarisée leur progéniture, un document sur lequel il serait noté en gros caractères, par exemple : « Catherine n’aime pas qu’on se foute de sa gueule ! » ?

Même si ces parents avaient été prévenus que l’établissement en question initiait une campagne publicitaire « choc », dans le but d’attirer quelques-uns d’entre eux pour participer à des accompagnements de sorties scolaires ou à des remplacements de profs absents…, je doute que l’objectif de l’établissement ait des chances d’être atteint ! Même s’il était précisé que cette campagne était tout particulièrement destinée à un public jeune, avec des mots de jeunes !

Fort heureusement (c’est tout au moins mon avis), je n’ai pas connaissance de l’existence d’un tel établissement scolaire. Par contre…

Par contre, en ce moment, il y a une super association, connue et reconnue de nombre d’entre nous, qui vient de commencer sa campagne de recrutement de bénévoles et qui, pour attirer de jeunes adultes, fait coller des affiches qui, c’est certain, attirent au moins l’œil !

Chaque affiche présente une grande photo, avec un personnage (homme ou femme) sur lequel il est écrit, en très gros caractères, pour être la seule phrase attirant l’œil du passant, par exemple :
« Gérard, faut pas le faire chier ! »
-ou « Françoise est complètement malade ! »
-ou « Sarah les fait tous raquer ! »
-ou « Bertrand est une vraie tête de con ! »
-ou « Catherine n’aime pas qu’on se foute de sa gueule ! »

À vous de choisir l’affiche qui vous semble la plus en adéquation avec, paraît-il, « l’air du temps » pour vous attirer... si vous en trouvez une !

En tout cas, j’espère que, pour l’avenir de nos élèves, les établissements scolaires qui recherchent désespérément des profs, ne vont pas se mettre à distribuer des prospectus du genre : « vous vous faites chier chez vous, devenez profs ! »

7 avril 2024
Méfiance ! Nicole Belloubet ne fait surtout pas « trier » et « sélectionner » les élèves ; elle demande juste qu’on les trie et les sélectionne !

Au cours de son entretien de cette semaine, sur BFMTV, notre ministre a été « très claire » au sujet du mode de constitution, à la rentrée 2024, des groupes de « niveau » (ou de « besoin ») parmi les élèves de sixième et de cinquième en maths et en français.

Son idée « n'est pas de classer un élève en début de 6e et qu'il ressorte en fin de 5e en étant dans le groupe des plus faibles ou des plus forts, mais au contraire en fonction des compétences qu'il devra acquérir en français et en math, qu'il puisse évoluer d'un groupe à l'autre en fonction de ses besoins. »

Je n’ai pas l’impression que Gabriel Attal disait que les élèves seraient classés dans un groupe, à vie ! Mais passons ; mon sujet principal est ailleurs !

En effet, lorsque sur BFMTV, la personne menant l’entrevue lui demande comment se passe la sélection des élèves, pour constituer ces groupes, Nicole Belloubet lui répond aussitôt en insistant bien sur ses mots : on ne sélectionne pas, c'est en fonction du résultat des évaluations.

Mais en fait, qu’est-ce qui est en fonction du résultat des évaluations ?

La ministre précise que, « en début d'année les enseignants vont prendre les élèves en classe entière et en fonction des thématiques abordées ils pourront les répartir en groupe. C'est assez simple et somme toute de bonne logique, donc moi je le redis ici, ce n'est pas du tout un tri des élèves, pas du tout. L'idée est au contraire de leur donner, en groupe, selon leur niveau, des compétences mieux assises et mieux assurées. »

Donc, comme on l'a bien entendue et réentendue, les profs ne vont surtout pas trier ou sélectionner leurs élèves ; ils vont leur faire passer des tests et, en fonction des résultats obtenus ils vont juste… les répartir dans des groupes ! C’est ce que le commun des mortels appelle les trier, les sélectionner, car les groupes à faible effectif ne seront pas constitués au hasard !

Visiblement, notre ministre ne fait pas partie du commun des mortels. Elle, elle semble délibérément vouloir occulter certains mots en les remplaçant par des périphrases. Aussi, désormais, jusqu’à la fin de son mandat, soyons méfiants sur tout ce qu’elle nous présentera !

31 mars 2024
« Groupes » en sixième et cinquième. Une politique inquiétante ?

La dispute entre Gabriel Attal et Nicole Belloubet semble avoir disparu des radars à propos du nom des « groupes » qu’ils vont mettre en place à la rentrée 2024, en sixième et cinquième, en mathématiques et en français. En effet, les « groupes de niveau » du premier (ministre), appelés « groupes de besoin » par la seconde, semblent avoir officiellement fusionné dans l’Arrêté publié au Journal Officiel du dimanche 17 mars dernier qui parle désormais de « groupes » « constitués en fonction des besoins des élèves ». Bon ! Les voilà réconciliés nos chers ministres. Il leur reste maintenant à savoir faire fonctionner cet afflux de « groupes » et là, c’est une autre histoire !

Pour le ministère, c’est d’autant plus difficile à imaginer qu’il manque, entre autres, une grande quantité d’enseignants à l'Éducation nationale : 2830 équivalents temps pleins, a annoncé Nicole Belloubet, il y a 4 jours, à l’Assemblée nationale !

Qu’à cela ne tienne ! Il y a 3 jours, M. Boris Melmoux-Eude, DGRH (Directeur Général des Ressources Humaines) du ministère, aurait adressé aux recteurs une lettre leur soumettant plusieurs super solutions afin de pallier le manque de profs : mobiliser des professeurs des écoles, rappeler au front les récents retraités et... (de ce « et… », je vous en parlerai plus loin et vais commencer par le commencement !).

Au lieu de s'atteler sérieusement au problème persistant du recrutement des enseignants, nos éminents stratèges proposeraient de confier l'enseignement de disciplines spécifiques (maths et français) des groupes de 6ème et 5ème, à des profs du primaire, formés pour une tout autre mission, et de les soustraire de leur école où ils manqueront donc à coup sûr ! Quant aux retraités, vu le contexte actuel, est-il pensable qu’ils aillent spontanément se ruer, nombreux, vers une année de galère que leur nouvelle vie ne les incite peut-être plus à réitérer ?

Malheureusement, il me reste maintenant à parler de la troisième solution, celle que j’ai annoncée plus haut, à la suite du « et… ». Donc la voici : et… le DGRH invite les recteurs à favoriser le recours aux « professeurs associés » ; des profs recrutés « par le recteur sur proposition des chefs d’établissement sans condition de diplôme » ! Vous avez bien lu ! Sans condition de diplôme ! Et là, les bras m’en tombent !

En conclusion, soit notre actuel 1er ministre n’a pas été capable de prévoir qu’il manquerait des enseignants pour une mise en pratique efficace des groupes dont il vantait l’utilité, soit il en était bien conscient et ne cherchait qu’à faire un gros coup de com’ sur le dos de certains parents qu’il leurrait sciemment ! Dans les deux cas, la politique menée par nos gouvernants est loin d’être rassurante tant pour l’avenir de nos jeunes que pour celui de notre société !

24 mars 2024
Menaces terroristes dans de nombreux établissements scolaires de France ?

Selon des sources officielles (rectorats, ministère de l’Éducation nationale) relayées par la presse, mercredi dernier, de nombreux personnels, élèves et parents d’élèves d’établissements scolaires de la Région parisienne ont reçu des messages alarmants signés « État islamique ». Ces messages annonçaient des préparations d’attentats à l’explosif dans ces établissements : « J’ai mis du C4 partout dans le lycée et dans les classes » disaient-ils !

La même chose vient de se produire hier, samedi 23 mars, dans la Région Hauts-de-France.

Ces messages étaient
accessibles par suite d’un piratage informatique de l’Espace numérique de travail (ENT) des établissements concernés et posent le problème de la cyber-sécurité de ces espaces que l’Éducation nationale qualifie de « sécurisés » !

Les systèmes informatiques de ce ministère sont-ils gérés avec si peu de professionnalisme que quelques individus peuvent y faire la pluie et le beau temps selon leur volonté ? Je rappellerai un détail sans commune mesure avec ce qu’il vient de se passer : à chaque élection professionnelle nationale (par voie électronique) les connexions aux serveurs informatiques disjonctent pour cause de surcharge, prévisible et non prévue, du nombre d’électeurs ! Et dans le cas présent, avec des conséquences sécuritaires potentiellement bien plus graves, les serveurs laissent béantes leurs portes face à des intrus !

Pour l’instant, ces piratages des ENT, cette semaine, n’ont heureusement pas entrainé de pertes humaines, mais j’espère qu’ils serviront enfin de leçon aux donneurs d’ordres de notre ministère afin que leurs serveurs informatiques soient rendus hautement sécurisés, même si le « risque zéro » n’existe pas !

Dans un autre ordre d’idées, lié au piratage des serveurs des ENT, Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France, a réagi. C’était bien sûr la moindre des choses, mais je trouve un peu légère la fin de son texte publié sur X :
« Cyber attaque et cyber menaces terroristes sur les lycées d’Île-de-France : la région a saisi la police et la justice. Les brigades régionales de sécurité sont sur site pour aider à la levée de doute et à la sécurisation des sites. Je souhaite que les auteurs soient rapidement identifiés et sévèrement sanctionnés. » J’aurais préféré autre chose qu’un simple « souhait » !

J’espère qu’elle a, au moins hors X, demandé au gouvernement qu’il revoit sa copie concernant la gestion de tous les serveurs de la fonction publique !

17 mars 2024
Textes modificatifs des lois, arrêtés… Serait-il trop difficile d’être clair ?

La semaine dernière, au sujet des « groupes de niveau » ou « groupes de besoin », j’écrivais que nous devrions vite avoir des précisions à leur sujet. C’est fait ; ces « précisions » (si l’on veut les appeler ainsi) ont été publiées au journal officiel, aujourd’hui 17 mars. Et comme chaque fois qu’il y a des modifications de textes officiels, elles sont rédigées dans une « obscure clarté qui tombe des étoiles » aurait imagé Corneille (le dramaturge français du XVIIe siècle, pas le chanteur canadien du XXe-XXIe siècle), comme il l’a fait dans « Le Cid ».

En effet, tout particulièrement
à l’heure d’Internet, les modifications du texte officiel pourraient être présentées, par exemple, sur deux colonnes : le document connu, devenu obsolète, et face à lui, le nouveau texte. Mais ce serait trop demander au système administratif français qui travaille autrement depuis la nuit des temps et ne cherche visiblement pas à s’améliorer !

La preuve ? Voici une partie de ce qui a été publié et que l’on pouvait lire sur un écran d’ordinateur, le 17 mars 2024 :

Art. 2. – Le II de l’article 3 du même arrêté est ainsi modifié :
1° Le a est abrogé ;
2° Le b devient le a ;
3° Le c est abrogé ;
4° Le d, qui devient un b, est complété par une phrase ainsi rédigée : « Ces derniers contribuent, avec les autres enseignements, à la mise en œuvre du parcours citoyen, du parcours d’éducation artistique et culturelle, du parcours éducatif de santé ainsi que du parcours Avenir. » ;
5° Le dernier alinéa est supprimé.

Art. 3. – Le premier alinéa de l’article 4 du même arrêté est ainsi modifié :
1° Les mots : « Pour les enseignements complémentaires prévus aux b, c et d du II de l’article 3 » sont remplacés par les mots : « Pour les enseignements complémentaires prévus au II de l’article 3 » ;
2° La dernière phrase est supprimée.


J’arrête là ce texte « imbuvable » et laisse le soin, au personnes concernées (enseignants, chefs d’établissements, organisations syndicales, parents d’élèves…) de le traduire et de le commenter, non sans rappeler au Gouvernement que ce serait peut-être plus simple, pour ses lecteurs, d’être immédiatement clair et de ne pas attendre des jours et de nouvelles publications pour l’être !

10 mars 2024
Transformation majeure : Les « groupes de niveau » de Gabriel Attal deviendront-ils des « groupes de besoin » de Nicole Belloubet ?

Pour les élèves en difficulté, dans mon billet d’humeur du 19 novembre 2023, que je suggère de lire ou de relire, j’avais proposé que, pour certains élèves, quelques cours individuels leur soient donnés par un robot d’IAG (Intelligence Artificielle Générative), seul à même de les comprendre finement et quasi-instantanément !

Mais c’était sans doute trop (vite) demander car
le 5 décembre 2023, Gabriel Attal alors ministre de l’Éducation (et déjà remplacé depuis lors à ce poste par deux autre ministres successifs), avait annoncé qu’il allait réformer l’Éducation nationale de fond en comble avec la mise en place de « groupes de niveau » en maths et en français, en classe de 6ème et de 5ème ! Et qu’il ne chômerait pas car cette première réforme serait effective dès… la rentrée scolaire 2024 ! Comment était-il techniquement envisageable que les emplois du temps soient ainsi morcelés et que les « néo-groupes » soient cohérents et non ressentis comme discriminants ?

Eh bien, il y a trois jours, la ministre actuelle de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, vient de faire savoir que les « groupes de niveau » sont enterrés et sont désormais remplacés par des « groupes de besoin » ; des groupes créés à la demande, lorsque le besoin s’en fera sentir. Nous devrions avoir, en principe, des précisions à ce sujet dans quelques jours ! Attendons donc de voir, surtout au sujet des moyens en personnel mis à disposition pour ces « groupes de besoin » !

Mais, en fait, de quel « besoin » s’agit-il ? Est-ce un terme politiquement lénifiant qui permet de faire semblant d’occulter le niveau insuffisant des élèves du groupe ou est-ce, par exemple, un groupement de jeunes collégiens ayant trop régulièrement envie de satisfaire un besoin pressant ?

3 mars 2024
L’Éducation nationale. Un ministère hors-sol ?

« Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente… Il suffit juste de créer un conditionnement en réduisant considérablement le niveau et la qualité de l’éducation. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile… que l’information destinée au grand public soit anesthésiée… On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique... »

Sur Internet, certains attribuent ces lignes au philosophe Aldous Huxley (1894 – 1963), d’autres
au philosophe allemand Günter Anders (1902 – 1992), d’autres encore à d’autres personnes, comme quoi il est bon de ne pas se fier aveuglément à tout ce qui est écrit sur Internet ! …

Quoi qu’il en soit, lorsque j’ai lu ces phrases je me suis demandé s’il n’y avait malheureusement pas une convergence entre elles et la gestion de notre Éducation nationale. En effet depuis pas mal d’années on constate : des réformes disparates se succédant à un rythme effréné et se traduisant par une baisse continue du niveau scolaire des jeunes ; des augmentations du budget du même ministère, amputé quelques mois plus tard de 700 M€, comme ça vient d’être le cas il n’y a pas 15 jours avec le décret du 21 février 2024 ; des problèmes de discipline de plus en plus nombreux avec des enseignants devant se débrouiller seuls dans leur établissement scolaire avec, en plus, leur Administration leur disant parfois que c’est de leur faute…

Sauf erreur de ma part, tous ces dysfonctionnements semblent avoir démarré dans les années 1970, juste après les « événements » de mai-juin 1968, puis avoir pris de l’ampleur. Aussi, pour en revenir aux phrases notées en début de ce « billet », il y a de quoi se demander s’il n’existerait pas un lien voulu ou fortuit entre ces phrases et les résultats actuels de notre grand service public qu’est l’Éducation nationale, et ce, sans être taxée de « complotiste » ! Car, comme on le retrouve à de nombreuses époques de l’Histoire, les pays sont parfois gouvernés pendant un certain temps par des groupes de personnes potentiellement excellentes mais… hors-sol. Est-ce le cas en ce qui a concerné notre ministère de l’Éducation nationale ?

25 février 2024
Pièces de 2 Euros distribuées aux élèves, du CP au CM2, et à leurs profs !

Quelle aubaine pour les enseignants du primaire qui vont tous recevoir une pièce de 2 Euros, commémorative des JO 2024 !

Non seulement ce sera pour eux un souvenir, mais ceux qui la garderont précieusement, pendant des années, auront peut-être la chance
que cette pièce vaille, à la revente, une somme importante.

François Mitterrand n’avait-il pas fait à peu près la même chose, en 1989, pour commémorer le bicentenaire de la convocation des États généraux (Révolution française) avec des pièces de 1 Franc, distribuées aux élèves de CM2 ? Eh bien, figurez-vous que j’ai vu, sur Internet, qu’à l’heure actuelle une telle pièce, si elle est encore en excellent état, peut être vendue environ 2€ et si son état est moyen, elle ne vaut plus rien ! Ce n’était semble-t-il pas un placement à conseiller.

Pour la pièce commémorative des JO, je pense plutôt que les enseignants la garderont en souvenir… d’une navrante période au cours de laquelle l’enseignement allait si mal que son ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, avait fait tout un tas de propositions de réformes avec, à la clef, une importante enveloppe budgétaire supplémentaire votée par les parlementaires fin 2023. Puis… voici que le même Gabriel Attal, nommé depuis lors Premier ministre, a par décret du 21 février 2024, amputé de près de 700 M€, le budget de l’Éducation nationale ! D’après l’actuelle ministre de l’EN, cela n’aura pas de conséquences sur les recrutements et les réformes engagées qui supposent de tels recrutements. Mais qui donc en supportera les conséquences ?

En fin de compte, cette pièce de 2 € a au moins le mérite d’être un « bon tiens tu l’as », plutôt que « les crédits votés tu les auras » (pas !)

18 février 2024
L’Intelligence Artificielle Générative (IAG) traitée comme l’agriculture ?

En fin d’année 2023, j’avais évoqué ce problème de l’IAG à laquelle aucun pays n’échappera, de gré ou de force. C’est un progrès technologique important mais dangereux, comparable à celui de la bombe atomique. Cette dernière peut tuer une grande quantité d’êtres humains en peu de temps. L’IAG mal maitrisée, mal gérée, peut en asservir encore plus, en quelques années.

C’est la raison pour laquelle j’avais donc écrit, dans mon billet d’humeur du 19 novembre 2023, que l’Éducation nationale devait s’emparer au plus vite de cette IAG, pour nos élèves, mais… mais à condition de la sécuriser dans une structure étroitement contrôlée par un organisme franco-français par exemple équivalent à celui de l’Académie française ! Pourquoi ? Pour ne pas risquer d’apprendre à nos élèves des notions fictives ou insidieuses venues tout particulièrement d’autres pays ou d’autres idéologies !

Or, que s’est-il passé, cette semaine ? Monsieur Pichai Sundararajan, le PDG de Google depuis 2015, reçu par Emmanuel Macron, est spécialement venu à Paris pour inaugurer très officiellement, ce jeudi 15 février 2024, un nouveau centre Google consacré à l’intelligence artificielle !
Étaient présents à cette cérémonie Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, Catherine Vautrin, ministre du Travail, Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France.

C’est dire que, sous couvert du cocorico lancé haut et fort par les coqs français, notre pays se met au garde-à-vous devant l’Américain Google. Et quel garde-à-vous, car l’IAG a besoin d’énormément d’informations de toute nature, parfois confidentielles ou sensibles, pour jouer pleinement son rôle. Et comme Google est légalement tenu de faire connaître à son Gouvernement (États-Unis) tous les documents qu’il détient ou dont il a eu connaissance, pactiser avec Google c’est ouvrir grandes toutes les portes de nos bibliothèques, archives et labos de recherche, sans savoir ce que deviendront les informations recueillies !

En matière d’IAG la France a (encore) en ce domaine, des sociétés françaises de renommée internationale ! Notre Gouvernement (français) ne pourrait-il pas, pour une fois, penser à elles en priorité au lieu de les traiter comme, depuis pas mal de temps, il traite les agriculteurs français ?

11 février 2024
Ces grandes écoles où l’on mélange études et… exploitation des étudiants !

Savez-vous qu’il existe de « grandes » écoles où les études sont tristement dévoyées par leur administration ?

Qu’attend-on de toute grande école ? Que, dans un domaine spécifique, elle fournisse un enseignement de qualité, et même tant qu’à faire, de grande qualité ; et que ses étudiants soient notés en fonction de ce qu’ils ont assimilé dans le domaine qui les a attirés vers cette école.
Et là, que constate-t-on semble-t-il de plus en plus ? Que
de grandes (?) écoles, se permettent de propose à leurs étudiants une sorte de contrat type Rome antique : « panem et circenses » [du pain et des jeux]. Les élèves qui acceptent de participer bénévolement à certains « jeux », reçoivent une quantité de « pain » sous forme d’une augmentation de leur note finale comptant pour l’obtention de leur diplôme ! Souvent ces « jeux » sont très loin d’être amusants. Il en va par exemple pour les surveillances de salles d’étudiants passant leur concours d’intégration à l’école !

Remarque : comme depuis pas mal d’années on apprend de moins en moins le latin en classe, j’espère que si les nouveaux arrivants dans de telles écoles entendent prononcer les mots « panem et circenses » ils ne seront pas tentés de les traduire par « cire-sans-cesse… » les bottes de la Direction !

4 février 2024
Grève ; et après ?

Toute grève est menée contre un pouvoir, et le pouvoir en question ne cède jamais s’il n’a pas, face à lui, des organisations susceptibles de le faire trembler ! Dans le contexte actuel, par exemple, les agriculteurs « de base », représentant une puissance économique non négligeable, se sont fortement mobilisés et le Gouvernement a immédiatement cédé à certaines de leurs revendications ; cédé tout au moins en paroles, ne nous leurrons pas et attendons la concrétisation officielle des promesses qui leur ont été faites !

Concernant les enseignants, quelle est leur puissance autre que sociale et éthique ? Mais l’éthique fait d’autant moins trembler le Gouvernement que leur grève lui rapporte de l’argent, celui perdu par les profs grévistes, ce qui n’est pas du tout le cas face aux agriculteurs !

Alors ? Au sujet des enseignants, je vois malheureusement mal quelles marches positives de manœuvre ils ont. Être extrêmement rigoureux dans l’application du règlement intérieur de leur établissement ? Suivre à la lettre des notes de service au contenu parfois équivoque ? Ce sont des pistes (des quasi-grèves du zèle) alternatives, mais moins porteuses que celle des agriculteurs !

Dans ce contexte, je comprends que le métier d’enseignant n’attire plus et je suis même surprise qu’il y ait si peu de profs en poste qui, ainsi maltraités par leur Administration, ne dépriment pas au point de devoir se mettre en congé de longue maladie.

Et je suis désolée de devoir terminer ce « billet » par une absence de solution positive tout particulièrement pour les enseignants. Faire grève soit, et après, se dire que cela fera… comme la dernière fois !

28 janvier 2024
Tous « fliqués » à l’Éducation nationale : enseignants, élèves, parents d’élèves… tous !

Pour le cas où certains collègues ne le sauraient pas encore et se diraient, par exemple, qu’ils sont trop rarement inspectés et que leur administration les connait donc mal, qu’ils se « rassurent » : l’Éducation nationale les suit indirectement à la trace, comme elle suit élèves et parents d’élèves.

En voici une preuve indirecte publiée ces derniers jours par l’IPP (Institut des Politiques Publiques) et intitulée « Le décrochage des filles en mathématiques dès le CP » ?

En résumé, cette note indique : « À partir de données de panel riches et exhaustives couplées avec des informations sur la catégorie socioprofessionnelle des parents, le corps enseignant dans chaque école, et les caractéristiques générales des écoles, cette note cherche à caractériser les décrocheuses et à mesurer les contributions respectives du milieu familial et de la scolarisation (l’école et les enseignants) pour expliquer l’émergence des écarts de performance observés en CP et en CE1. Nous montrons que le décrochage des filles se produit sur l’ensemble du territoire, dans tous les types d’écoles et dans tous les milieux familiaux. Autrement dit, aucune configuration scolaire (école publique, privée, en réseau d’éducation prioritaire – REP – ou à pédagogie alternative) ni aucune configuration familiale (parents des catégories aisées, professions scientifiques ou familles homoparentales) ne permet d’éviter l’apparition d’un écart très tôt dans la scolarité en mathématiques en défaveur des filles. »

Pour préciser comment l’IPP a obtenu ces résultats, cet institut affiche clairement : « Cette note s’appuie sur les évaluations nationales standardisées administrées par la DEPP [Direction de l'Évaluation, de la Prospective et de la Performance de l’Éducation nationale] en début de CP, milieu de CP et en début de CE1 à plus de 2,5 millions d’élèves scolarisés en France entre 2018 et 2022. »

Et les évaluations de la DEPP font état de l’âge des élèves, de leur sexe, de l’IPS (indice de position sociale) de chacun de leurs parents, du professeur (homme ou femme, âge, ancienneté), du type d’école (publique, privée, religion (??!!), REP…), du type de pédagogie employée…

Les Directeurs et enseignants d’écoles, que j’ai interrogés, m’ont paru, eux aussi, offusqués par de telles informations personnelles divulguées par la DEPP. Toujours est-il que l’on sait donc, maintenant, que de telles informations sont bien mémorisées à l’EN !

Je vais arrêter là ce billet d’humeur car mon analyse des conclusions de l’IPP n’en est pas l’objectif, objectif limité aujourd’hui à ce « fliquage » par l’Éducation nationale !

21 janvier 2024
Notre Président de la République, ou ses conseillers, doivent certainement s’inspirer des publications de l’OCDE !

Depuis que j’ai mis le nez dans les « cahiers de l’OCDE » (OCDE : Organisation de coopération et de développement économiques), je suis de plus en plus outrée par ce que j’y lis et qui, selon moi, pourrait se résumer par une phrase à l’adresse des dirigeants des pays membres de cette organisation : si vous avez un problème économique, voici des mesures à prendre pour le résoudre ; mais, en fonction du risque politique qui vous guette, elles peuvent être ni efficaces, ni justes !

Et voici, par exemple,
un paragraphe faisant état de l’enseignement :

Extraits du « Cahier n°13 »
« Pour réduire le déficit budgétaire, une réduction très importante des investissements publics ou une diminution des dépenses de fonctionnement ne comportent pas de risque politique. Si l’on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles ou aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d’élèves ou d’étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement (…) »

C’est malheureusement ce que nos gouvernements successifs appliquent à la lettre, depuis des années ; depuis au moins 1996, date à laquelle l’OCDE a publié ce « cahier n°13 » !

C’est ancien, me direz-vous ! Ancien certes, mais semble-t-il toujours d’actualité pour les ministres successifs de notre Éducation nationale ! Aussi j’attends, de notre nouvelle ministre, des preuves concrètes, et non des mots, pour remédier au délabrement persistant de notre enseignement !

Et pour ceux qui chercheraient à défendre l’OCDE à propos de cette publication, navrée pour eux, je vais tenter tout de même de les rassurer en leur disant que cette organisation a pris soin d’écrire, en en-tête de ce « cahier n°13 » : « Les idées exprimées et les arguments avancés dans cette publication sont ceux des auteurs et ne reflètent pas nécessairement ceux de l’OCDE ou des gouvernements de ses pays membres. »
Dont acte !

14 janvier 2024
Bienvenue, Madame la ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques !

Ouf ! J’ai cru que je n’arriverais pas à écrire, d’un seul tenant, l’ensemble des responsabilités confiées à notre nouvelle ministre, Madame Amélie Oudéa-Castéra !

Maintenant que c’est fait, je me demande aussitôt si, au début du mandat de cette nouvelle ministre, cette dernière va pouvoir assumer toutes ces charges en même temps ; et ce d’autant plus que,
rien que pour la partie Éducation nationale, elle succède à Monsieur Gabriel Attal qui, en quelques semaines de règne dans ce ministère, a mis sur la table (ou dans la tête des Français) tout un tas de réformes qu’il s’était engagé à finaliser en quelques mois.

Comme il vient d’être nommé Premier ministre, il y a peu de chances qu’il ait assez de temps à consacrer à la poursuite d’un tel travail juste abordé. Aussi, pour notre nouvelle ministre, réussir à réformer en profondeur et judicieusement moult pans de notre Éducation nationale tout en s’occupant, en même temps, des Jeux olympiques et paralympiques qui doivent se tenir entre le 26 juillet et le 8 septembre (et je ne compte pas leur temps de préparation), ce sera un véritable tour de force, à moins que…

…À moins que Monsieur Gabriel Attal, piloté par notre Président de la République, nous ait leurré, involontairement ou non, par exemple dans le but de nous faire passer du temps en faisant semblant de satisfaire des mécontents de la politique française en matière d’instruction de notre jeunesse ! Mais ça, nous devrions nous en rendre compte assez vite !

Donc, Madame Amélie Oudéa-Castéra, ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques… je vous souhaite la bienvenue dans un contexte semé d’embuches de toutes sortes et dans lequel chacune de vos paroles officielles devra avoir un sens le moins ambigu possible !

7 janvier 2024
L’OCDE dévoile-t-elle son absence d’empathie, de compassion, de bienveillance envers les humains ?

L’OCDE, cette organisation internationale créée primitivement dans le but de s’intéresser au développement économique des pays, semble s’approprier de plus en plus de sujets concernant l’Humanité, mais… sans compassion ni bienveillance envers cette dernière ! L’enseignement, sur lequel elle travaille aussi, en est à mes yeux un exemple typique, entre autres dans un de ses rapports annuels !

Tout d’abord, dans le résumé de son rapport de 2023, résumé faisant état des sujets essentiels aux yeux de ses dirigeants, elle y parle d’éducation et non d’enseignement. Mais c’est presque secondaire comparé à certains autres sujets !

L’une des premières phrases du résumé concerne l’accueil des jeunes dès l’âge de 2 à 3 ans : « Dans l’éducation et l’accueil des jeunes enfants, les structures de qualité aident chacun, sur un pied d’égalité, à prendre un bon départ dans la vie et sont particulièrement cruciales pour les enfants les plus défavorisés. Elles sont essentielles aussi pour permettre […] » (Je reviendrai plus bas sur la fin de cette phrase).

Pour l’OCDE, il est donc utile, voire indispensable (économiquement parlant) de commencer par enlever le plus tôt possible chaque enfant de sa cellule familiale. On l’éduque alors, donc on le formate au mieux des besoins de la société dans laquelle il va vivre. Je me demande d’ailleurs pourquoi ne pas commencer à le formater in-utero car les spécialistes en développement des fœtus ont montré que ces derniers commençaient à apprendre avant leur naissance ! L’OCDE présentera peut-être ce projet dans quelques années !

Passons maintenant à la fin de cette phrase du résumé qui me pose un gros problème. Les structures accueillant les enfants de 2 à 3 ans « […] Elles sont essentielles aussi pour permettre aux deux parents de travailler et améliorer le taux d’emploi des femmes. »

On en arrive là au cœur du sujet : si la société s’occupe d’éduquer les enfants dès leur plus jeune âge, c’est (aussi) surtout dans le but de faire travailler leurs parents, dont tout particulièrement les femmes ! Les parents ont déjà les congés de maternité, de paternité, de maladie… L’OCDE semble donc ne pas apprécier qu’ils puissent, en plus, évoquer l’excuse des enfants en bas âge pour « se tourner les pouces » chez eux, sans un contrôle externe ! En résumé, pour l’OCDE, l’Humain lambda est sur Terre essentiellement pour travailler pour le compte d’un dirigeant ou d’un surveillant ; un peu comme c’était le cas à l’époque révolue des serfs et des seigneurs !

L’OCDE, par son rapport de 2023, semble ainsi dévoiler, pour le moins, son absence de bienveillance envers les humains !

1er janvier 2024
Je n’attendais pas grand-chose et j’ai été servie !

Pour rédiger ce billet d’humeur, j’ai attendu les vœux de notre Président de la République. J’ai constaté qu’à chaque nouvelle année, le Président alors en poste ne nous a toujours annoncé que des banalités ; avec des vœux purement formels. Mais, dans le contexte actuel plus que médiocre, tant français qu’international, j’espérais autre chose que de simples lieux communs.

Je vais commencer par le cadre dans lequel notre Président est venu hier-soir nous présenter ses vœux car, pour une fois, le décor était inhabituel ! Une simple forêt d’arbres sans feuilles, sans la moindre dorure, sans notre drapeau français mis en évidence. Mais avec, au loin… « Qu’est-ce que c’est que cet étendoir plein de linge multicolore ?» m’a demandé mon mari dont la vue baisse et qui n’avait pas mis ses lunettes ! Je lui ai répondu qu’il s’agissait d’une multitude de drapeaux étrangers dont, à priori, la présence me semblait inappropriée pour la circonstance ! Finalement les médias nous ont expliqué plus tard qu’il s’agirait en fait des drapeaux des pays participant aux Jeux Olympiques 2024…

Côté contenu des vœux, ils furent brefs, ce qui a permis à notre Président de ne pas parler des résultats navrants de la politique française. Je ne vais pas insister sur mon sujet habituel, pour lequel notre nouveau ministre semble être félicité par pas mal de médias (alors qu’il n’a fait que des promesses dont l’applicabilité est loin d’être évidente !) car malheureusement, ces jours-ci est venu se greffer le problème de l’Hôpital. Il n’allait déjà pas très bien mais, maintenant, on apprend que l’hôpital Pompidou doit aller faire la manche pour pouvoir se payer un scanner ! Dans la rue, ses quêteurs ont peut-être intérêt à ne pas récolter beaucoup d’argent à moins de s’entourer de gros bras car l’insécurité semble gagner de plus en plus de terrain !

En ce qui concerne l’international, où la France n’est plus, je préfère ne pas l’évoquer afin de ne pas faire perdre trop de temps à mes lecteurs.

Quoi qu’il en soit, pour en revenir au contenu des vœux de notre Président de la République, je n’attendais pas grand-chose mais…j’ai tout de même été déçue !

Cela étant, c’est très sincèrement que je vous souhaite à toutes et à tous une bonne année 2024, avec une inflation contenue, une santé de fer et une amitié sans bornes avec vos proches tant dans votre famille que dans votre travail !