JavaScript semble désactivé. J'en ai besoin !

ACCUEIL
AGENDA
COMMUNIQUES
NOS 'SYNEP-EXPRESS'
INFORMATIONS
ACCORDS
CONTACT

SYNEP CFE-CGC 63 rue du Rocher 75008 PARIS Tel: 01 55 30 13 19
courriel: synep@synep.org
Syndicat National de l'Enseignement Privé

Chaque semaine :
les «billets d'humeur» 2017 d'Evelyne

evelyne.cima@synep.org
Accès aux « billets d'humeur » par année.

.

7 janvier 2018
Lorsqu’on veut tondre son chien…

Le 15 décembre dernier, le Conseil Constitutionnel l’a proclamé haut et fort : les locaux des établissements d’enseignement privés hors contrat sont assujettis à la taxe sur les bureaux, bien que les établissements d’enseignement privés sous contrat ne le soient pas car… ces derniers sont sous contrat avec l’État et assurent donc un service public.
C’était si évident que le Tribunal Administratif de Paris, saisi de la question, n’avait pas osé prendre une telle décision et qu’il avait transmis le dossier au Conseil d’État qui, à son tour, avait préféré lui aussi ne pas trancher et poser une question prioritaire de constitutionnalité.

L’enseignement privé hors contrat, appelé depuis peu « indépendant » fait indubitablement de l’ombre à notre Éducation nationale, qui voudrait bien copier certaines de ses méthodes pédagogiques. L’an dernier le gouvernement voulait le mettre sous tutelle de ses inspecteurs et, il y a une quinzaine de jours c’est au tour des 10 membres du Conseil Constitutionnel de chercher un justificatif fiscal à lui imposer. Lorsqu’on veut tondre son chien…

Mais, au sein de l’Union Européenne, les monopoles d’État s’estomperont, ce qui me laisse optimiste concernant le développement de l’enseignement privé indépendant... ce qu’a d’ailleurs bien compris l’enseignement catholique en créant une nouvelle branche d’enseignement hors contrat.

Quoiqu’il en soit je souhaite une bonne année à tous les acteurs qui œuvrent à la formation des nouvelles générations.

31 décembre 2017
Le fameux « mode examen » des calculatrices programmables

Petit rappel pour les profs de matières « non scientifiques » qui l’ignoreraient encore mais qui vont tout de même risquer d’être concernés par la mesure suivante : à partir du Bac 2018, l’utilisation des calculettes est réglementée par la « note de service » n° 2015-056 car, avec les anciennes calculatrices, les candidats pouvaient légalement introduire dans les salles d’examen presque autant d’antisèches qu’ils le voulaient.
Notre ancienne ministre de l’Éducation nationale a donc imposé, pour 2018, le concept de calculatrices à « mode examen », ne permettant pas de mémoriser des antisèches utilisables.

Mais, comme les calculatrices peuvent enregistrer ce qu’on leur met en mémoire, il leur fallait une sorte de verrouillage actionnable à volonté. C’est ce verrou qui risque de poser de gros problèmes aux surveillants des salles d’examen...

En effet, pour passer en « mode examen » il y a toute une procédure à respecter et les surveillants, qu’ils soient profs de maths, de littérature, de musique… devront s’y conformer avant le début de chaque épreuve scientifique. Ils devront alors, pour les calculatrices programmables qu’ils auront au préalable dû identifier, s’assurer :
-que chaque machine ne soit pas encore en mode examen en début d’épreuve (pour éviter certaines triches),
-qu’ensuite chaque machine soit bien mise en mode examen (pour éviter certaines autres triches).

Rassurez-vous, profs inquiets, il vous suffira simplement de savoir reconnaître quelles « leds » des calculatrices doivent clignoter ou ne pas clignoter et de quelle couleur elles doivent être car, bien évidemment, les constructeurs n’ont pas tous utilisé le même référentiel de repérage (cela serait trop simple).

Même si vous avez réussi à suivre à la lettre toutes ces procédures, ne rêvons pas ; il y aura tout de même de la triche par bidouille des programmes internes des calculatrices, de leurs « leds » ou, plus « honnêtement », par utilisation de calculatrices extrêmement onéreuses permettant de garder les saisies personnelles même en mode examen, comme c’est semble-t-il le cas chez la « HP Prime ». Mais l’honneur de l’Éducation nationale sera peut-être sauf : elle aura tenté quelque chose contre les tricheurs. En revanche, pour sa lutte contre les inégalités, c’est encore une fois raté…

Sans doute, plutôt que de s’attaquer aux calculatrices, l’Éducation nationale aurait-elle pu envisager de poser des questions de Bac faisant appel à la réflexion des candidats, et à leur logique dans le raisonnement scientifique, mais c’était certainement au-dessus de ses forces politiques et, peut-être aussi, au-dessus de ses forces économiques car, ne l’oublions pas, les achats massifs de ce nouveau type de calculettes a été une manne pour tous les acteurs des chaînes de fabrication et de vente de ces machines.

C’est désespérant, mais gardons le moral. Bonne année 2018 !

24 décembre 2017
Évolution du salaire des enseignants. Le cadeau de Noël de la DEPP.

Dans sa note d’information n°17.28 de ce mois de décembre, la DEPP (direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance à l’Éducation nationale) se moque totalement de ce qu’est une information objective, une étude statistique rigoureuse… En ajoutant des choux avec des carottes que peut-elle espérer en sortir à part... un navet.
Dans cette note, chiffres à l’appui, nous apprenons, qu’entre 2014 et 2015 des enseignants du public et du privé sous contrat ont vu leur salaire baisser pour avoir pris un temps partiel ; que d’autres ont eu des augmentations par promotion ou à la suite de la naissance d’un enfant modifiant leur supplément familial.

Heureusement que l’Éducation nationale a une DEPP qui me met les points sur les « i » et m’ouvre enfin les yeux sur ces causes de variations de salaire car, seule, je n’y aurais pas du tout pensé ; comme je n’imaginais pas, non plus, avant d’avoir lu cette note, que les agrégés puissent être globalement plus payés que les certifiés ! Merci madame la directrice.

Je n’insisterai pas sur ses statistiques, j’ai déjà dit ce que j’en pensais en début de propos. Alors ?

Sous couvert « d’information », quel objectif cette DEPP cherche-t-elle donc à atteindre ? Une réponse tient peut-être dans un message subliminal réveillant la guerre public/privé. En effet, quand on sait que le terme « contractuel » dans le privé est en réalité assimilable au terme « titulaire » du public comment interpréter cette phrase écrire sur deux lignes bien séparées des autres, pour les rendre bien visibles de tous : « En moyenne, en 2015, un enseignant titulaire gagne 2.425 euros par mois contre 1.610 euros pour un enseignant contractuel. » ?

Maintenant, pour ceux qui ont compris le joyeux amalgame fait par la DEPP au sujet des contractuels, pris dans le sens de « non titulaires ou assimilés », on peut être surpris d’une telle disparité de traitement entre « titulaires » et « contractuels » sauf si l’on sait que… les « contractuels » dont parle la DEPP sont pour 45% d’entre eux à temps partiel ou incomplet et que les calculs de la DEPP ne sont pas faits sur des équivalents temps pleins !

Madame la directrice de la DEPP, si cet ensemble « d’informations » est votre « cadeau » de fin d’année, ne pensez-vous pas décevoir ceux croyant encore à la magie de Noël… ainsi que les autres ?

17 décembre 2017
Je veux un vrai bac !

Pendant des années j’ai pesté contre nos ministres successifs de l’Éducation nationales chez qui les exigences pour le bac se résumaient en une course aux pourcentages de reçus. C’était à qui disait « mieux », sans l’humour de Coluche dans son sketch du « qui perd, perd ».

Puis est enfin arrivé notre nouveau président
et son ministre de l’Éducation qui prend les choses à bras le corps et va donc révolutionner le bac. Assez de tous ces jeunes qui ne comprennent pas ce qu’ils lisent, lorsque par chance ils lisent… Assez de ces jurys de bac à qui les inspecteurs demandent de gonfler les notes de ceux n’ayant pas obtenu la moyenne, pratique qui commence à se savoir un peu trop.

Il va tout remplacer par une grosse dose de contrôle continu bien plus facilement opaque que les jurys. Et, car il faut aussi satisfaire les enseignants, il va instaurer leur avancement au mérite ; sans doute le mérite de rester « zen » face aux parents d’élèves et à leur hiérarchie lorsque ce duo diabolique insistera pour que les copies nulles ne le soient plus !

Et moi qui espérais un vrai bac, quelle naïveté !

10 décembre 2017
« Bug » informatique avez-vous dit ?

Au lieu de dire « bug » qui est un mot américain signifiant « défaut », en ce moment on devrait plutôt utiliser le mot français « bogue », spécialement créé pour les défauts informatiques. Ce ne serait malheureusement pas pour faire « cocorico » mais pour rappeler aux yeux du monde entier qu’en France le bogue est devenu un sport national qui s’applique tout particulièrement à l’informatique touchant de près notre gouvernement !

Vous n’êtes pas sans vous rappeler du dernier bogue à la SNCF. Un bogue
de plus qui, la semaine dernière, a brinquebalé quelque 20.000 voyageurs à droite et à gauche pendant des dizaines d’heures, en gare Montparnasse, à cause d’on ne sait trop quoi de précis sur les ordinateurs.

Autre exemple : depuis plusieurs semaines, vous ne pouvez plus faire immatriculer votre véhicule car le système national de cartes grises mis en place par le Gouvernement a bogué ! Et il a bogué à tel point que les préfectures ont dû, en urgence, tenter d’activer un système de substitution, système à ce jour encore mal opérationnel.

Et à l’Éducation nationale, ce lieu hautement symbolique où l’on forme notre future élite ? Idem ! Pour les dernières élections nationales CCMA, le ministère n’avait pas réussi à envoyer tous les documents syndicaux aux électeurs car… vous n’allez pas me croire… car elle n’avait pas prévu que ses vieux ordinateurs seraient saturés par le trop grand nombre d’électeurs de l’enseignement privé sous contrat (plus de 150 000 noms) ! Du coup l’EN a passé un contrat avec Microsoft mais… le bogue semble être en bonne voie de se reproduire car, en ce moment, au syndicat, nous recevons du ministère des listes de mises à jour des enseignants, avec des mises à jour de mises à jour qui se succèdent parfois plusieurs fois dans la même journée à cause d’erreurs diverses ! Bogues à répétition au ministère ? Mauvaise gestion des données ?

Dire que j’ai connu deux jeunes personnes des affaires étrangères américaines qui, au début des années 80, avaient été éberluées en voyant, chez moi, ce que je pouvais faire avec mon Minitel !

Il va malheureusement falloir s’y habituer, à devenir internationalement nuls. D’ailleurs, après nos mauvais résultats Pisa, ne vient-on pas d’apprendre, cette semaine, qu’en Europe nos élèves étaient les bons derniers en matière de lecture ? Ils ne comprennent pas ce qu’ils lisent ! Ils semblent ne pas être les seuls car la compréhension n’est-elle pas un des éléments indispensables pour bien programmer en informatique ?

3 décembre 2017
Il va falloir changer la définition du mot « réforme »

Notre président de la République l’avait annoncé : il va réformer la France tous azimuts… et l’Europe, et le Monde. Que les extraterrestres en soient dès lors avertis et se tiennent prêts à modifier leurs comportements !

Pour l’heure,
et avant la fin des 15 jours à venir, la réforme va concerner le redoublement des élèves. Leur redoublement était quasiment devenu hors la loi, il va reprendre de la vigueur, dixit les annonces gouvernementales.

En fait, la « réforminette » ne va quasiment consister qu’à prévoir la mise en place, dans la classe, d’un dispositif d’accompagnement pédagogique de l’élève en « difficultés importantes » dès lors que ses difficultés seront décelées (il est vrai qu’avant l’arrivée de notre nouveau ministre, c’est bien connu, l’enseignant se désintéressait de ses élèves en difficulté !) Et si le dispositif ne fait pas effet… on en reviendra aux dispositions actuelles en vigueur en matière de redoublement.

Lorsqu’on se réfère au dictionnaire Larousse, on apprend qu’une réforme est un « changement de caractère profond, radical apporté à quelque chose, en particulier à une institution… ». Il va donc vite falloir réformer la définition de réforme avant de faire des réformes réformant si peu de choses !

Le 26 novembre 2017
L’actuelle écriture avec « point médian » est sexiste !

Il y en a qui ont inventé cette écriture imprononçable (ils le savent et proposent d’ailleurs de ne l’utiliser qu’avec parcimonie et de ne pas tout y lire à l’oral) afin, disent-ils, de promouvoir l’égalité femmes-hommes. Avec elle, affirment-ils : fini le sexisme dominant masculin ! Voire.

Écrire « Les agent·e·s » « un·e auteur·e » les satisfait, eux, mais pas moi ! En effet,
pourquoi commencer par la forme masculine du mot ? N’est-ce pas aussi du sexisme pro masculin ? Pourquoi ne pas écrire « Les agen·te·t·s » ou « les agen·t·te·s » pour ne pas faire de jaloux ? Mais alors, pour informer les lecteurs sur le genre par lequel on commence l’écriture du mot, encore faudrait-il le leur signaler, par exemple par un ou deux points médians successifs. Deux points et je commence par la forme féminine ; un point par la masculine (ou vice-versa). Ce serait alors super ! « Les agen··te·t·s » ou « Les agen·t·te·s ».

Peut-être pas si super que ça d’ailleurs car… ne bafouerait-on pas l’égo des robots humanoïdes, de plus en plus nombreux d’après un certain candidat à la dernière présidentielle ? Ces robots n’auront peut-être pas envie d’être catalogués homme ou femme et s’en plaindront. Je propose alors de rajouter par exemple le symbole « | » qui leur serait réservé pour ne pas les agacer en les marginalisant, ce qui donnerait « Les agen·|··te·t·s ».

Vous voyez qu’à force de réflexion on finit par y arriver… à ce que le point médian ne soit vraiment plus sexiste !

Trêve de plaisanterie, si, en définitive, le point médian (parfois appelé aussi point en haut) signifiait à lui seul « ainsi que l’autre genre », l’écriture inclusive en serait largement simplifiée. Au lieu d’écrire « Les agent·e·s de l’État sont beau·elle·x·s » il suffirait de noter, au choix du rédacteur : « Les agentes· de l’État sont belles » (n’oubliez pas le point médian après agentes) ou « Les agents· de l’État sont beaux ». Sans compter que, de plus, « l’accord de proximité » ne se poserait plus !

Règle trop simple, ne peut-on que se dire car, finalement, en France, tout ce ramdam sur le point médian est-il réellement lié à un problème d’égalité femme-homme ou est-ce une polémique politicienne et une bénédiction pour les médias qui s’en repaissent ?

Quoi qu’il en soit, cette semaine, pour conclure je dis merci à notre Premier ministre, ce qui ne m’est pas habituel depuis quelques temps, merci d’avoir banni l’actuel point médian des textes officiels.

Le19 novembre 2017
Traumatisés à vie par les « zéro »

Depuis pas mal de temps certains hauts responsables de l’enseignement cherchent à régler leurs comptes avec la note « zéro ». Ont-ils été traumatisés dans leur vie antérieure par de très sales notes ? Toujours est-il qu’ils semblent faire un amalgame ahurissant entre le chiffre, le nombre et la note zéro.
Pour preuve de ce que j’avance, lire le contenu du rapport « Cedre » de 104 pages sur l’évaluation, en mathématiques, des élèves de CM2 du public et du privé sous contrat, rapport que vient d’éditer le ministère de l’Éducation nationale et que l’on trouve à l’adresse :
http://cache.media.education.gouv.fr/file/208/89/6/depp-dossier-2017-208-cedre-2014-mathematiques-fin-ecole_847896.pdf

Les évaluateurs ont créé six groupes d’élèves qu’ils ont appelés tout bêtement G0 à G5, certainement en utilisant un logiciel mis au point par des informaticiens ayant l’habitude de compter à partir de 0 et non de 1 (le rang du premier élément est repéré par le nombre 0, celui du second par 1, etc.).

Et voilà que ces évaluateurs se sont retrouvés avec les mauvais élèves dans le groupe 0. Alors, confondant le rang « 0 » du groupe avec la note « 0 », ils se sont affolés. De quoi, ? nous qui depuis des années prônons de ne jamais mettre de note « 0 » aux élèves… aussi ont-ils trouvé la parade (ou plutôt leur soi-disant parade) ; ils ont rebaptisé le groupe « G0 » en groupe… « G<1 », de quoi bien montrer ainsi à tout le monde qu’ils confondent malheureusement nombre et note dans le nom de groupe, dès lors qu’il s’agit de « zéro » !

Avec de tels ignorants à la tête de l’Éducation nationale, notre enseignement n’est pas sorti de l’auberge !

12 novembre 2017
« Gérer les enseignants autrement… » a dit la Cour des Comptes.

…autrement, pour faire des économies budgétaires bien sûr, et non pour améliorer la qualité de l’enseignement, ce qui n’est pas dans son domaine, bien qu’elle reconnaisse qu’il serait urgent de s’y atteler.
Donc, voici ce rapport que vous pouvez consulter à https://www.ccomptes.fr/fr/documents/39998

Et quelques extraits :
« La fin de la période 2012-2017 a été marquée par une revalorisation salariale significative, qui a rapproché les rémunérations des enseignants, à certains stades de leur carrière, des moyennes des comparaisons internationales. La masse salariale enseignante a crû à un rythme nettement supérieur à celui de l’ensemble de la fonction publique, en raison notamment du plan de recrutement mis en œuvre. Cet effort budgétaire considérable n’a pas été l’occasion d’introduire de la différenciation dans les rémunérations et surtout d’obtenir des contreparties sous la forme d’un assouplissement du régime de temps de travail. »

Avez-vous apprécié l’ensemble de ce paragraphe qui fait croire, aux non-initiés, que les enseignants auraient été augmentés de façon mirifique alors que la masse salariale globale n’a essentiellement augmenté que du fait du recrutement de nouveaux profs ?
Mais ces tournures de phrases ne sont pas anodines car elles permettent à la Cour de s’étonner à propos de l’absence de contreparties demandées aux enseignants !
En voici donc une ; une particulièrement significative du mépris de la Cour pour les profs :

« 1 : Créer un nouveau contingent annuel d’heures de temps d’enseignement devant la classe. Si les obligations réglementaires de service, actuellement de 15 heures par semaine pour un agrégé et de 18 heures pour un certifié, étaient par exemple augmentées d’un volume annuel équivalent à une heure par semaine cela se traduirait [par une économie en termes d’effectif] de l’ordre de 22 000 postes en équivalent temps plein. »

Je comprends mal pourquoi, partie comme elle l’est, la Cour des Comptes s’est contentée de suggérer que soit imposé à chaque prof de travailler gratuitement une seule heure de plus par semaine car, avec deux heures, le gouvernement économiserait alors 44 000 postes, etc. etc. !

Mais ce n’est pas tout ; dans ce rapport d’autres « suggestions » sont de la même veine. Ce que j’en conclus, à leur lecture, est que pour faire ce type de propositions point n’est besoin d’être grassement payé et que le gouvernement aurait de sérieuses économies à faire en supprimant tous ces hauts postes de la Cour des Comptes !

Revenons-en à notre faux canular digne d’un premier avril. Les membres de la Cour des Comptes ne se seraient-il pas dit, par hasard : actuellement les profs du primaire et du secondaire sont majoritairement des femmes ! Profitons-en pour les faire travailler plus ; elles n’oseront rien dire !
D’ailleurs, parmi les trois ministres concernés et destinataires de ce rapport, le ministre de l’Éducation nationale et celui des comptes publics l’ont commenté et apprécié ; celui de l’enseignement supérieur, où les femmes sont encore minoritaires, n’a même pas daigné y répondre !

4 novembre 2017
Pour entrer à la fac désormais les profs de terminale vont être sollicités

Pourquoi pas ?
À part que depuis des années on met toute la misère de l’Éducation nationale sur le dos des profs et que, lorsque le système ne fonctionne pas, on leur reproche d’être laxistes, incompétents, sadiques (voir un de mes billets d’humeur sur la « note macabre ») et je ne sais trop quel autre terme bien vexant !

Eh bien à partir de décembre, dans même pas un mois, en classe de terminale certains profs vont devenir conseillers d’orientation. « Hugh » a dit le grand chef !

Leur formation ? Aucune ; à quoi bon ?

Apparemment, pour notre ministre, en plus d’être fin psychologue pour gérer des classes devenues d’une infinie complexité, un prof bien évidemment connait tout sur les futurs besoins des industries, des sociétés de services diverses et variées…

Pour le ministre il aurait donc été dommage de ne pas mobiliser toutes ces compétences encore inexploitées. Reste à trouver en quelques semaines les bonnes âmes qui accepteront cette nouvelle mission de prof principal bis, dont dépendra la poursuite d’étude réussie ou non de nos jeunes.

Et si après cette réforme menée de main de maître, ça ne marchait toujours pas, si les facs étaient toujours engorgées, notre ministre pourrait avoir l’idée de créer des profs DRH. Ils iraient dans les entreprises pour faire passer les entretiens d’embauche aux élèves qui ne trouveraient pas de place en fac. Ces derniers auraient peut-être ainsi de plus fortes chances d'être « casés ». Ce serait super… tout au moins au début.

29 octobre 2017
Réforme de l’apprentissage.
Jusqu’où les partenaires sociaux vont-ils feindre de discuter ?

En ce moment on ne parle à peu près plus que de la réforme de l’apprentissage, une réforme de plus promise et tenue « dans les premiers mois » de la mise en place de notre Gouvernement.
À ce sujet, ce dernier vient de publier, le 25 octobre dernier, une « feuille de route » dans laquelle il écrit : « Dans la première quinzaine de novembre, un document d’orientation sera transmis aux partenaires sociaux dans le cadre de l’application de l’article L.1 du code du travail afin de les solliciter pour engager une négociation relative à la réforme de la formation professionnelle. (…) L’éventuelle négociation devra se dérouler jusqu’en janvier 2018 au plus tard. »
Pourquoi « janvier 2018 au plus tard » lorsque l’article L.1 du code du travail précise ceci : « À cet effet, le Gouvernement leur [organisations syndicales] communique un document d'orientation présentant des éléments de diagnostic, les objectifs poursuivis et les principales options. Lorsqu'elles font connaître leur intention d'engager une telle négociation, les organisations indiquent également au Gouvernement le délai qu'elles estiment nécessaire pour conduire la négociation. » ?

Pourquoi donc les syndicats, officiellement maîtres du délai de négociation, font-ils mine de ne pas s’étonner de cette précipitation imposée ? La réponse se trouve une fois de plus dans les documents provenant de la Commission Européenne, documents adoptés le 5 octobre 2017 et intitulés : « cadre européen pour un apprentissage efficace et de qualité ». Si vous êtes intéressés, ils sont sur Internet et je vous parie que lorsque le Gouvernement précisera, mi-novembre, « les axes de mise en œuvre qu’il entend donner à la réforme » on retrouvera les recommandations de Bruxelles que les partenaires sociaux feindront alors de discuter.

22 octobre 2017
Vacances de la Toussaint.

Notre Jean-Michel Blanquer en avait déjà parlé lorsqu’il était devenu ministre mais, cette semaine, le sujet est revenu dans les médias. Le nouveau gouvernement veut réduire la longueur des vacances scolaires de la Toussaint. S’essoufflerait-il dans ses « grandes » réformes pour chercher maintenant à déplacer quelques virgules dans les textes officiels ?

Dans le cas présent,
ses arguments semblent tenir de la mauvaise foi car, d’après lui, 15 jours de vacances à cette époque serait un facteur de décrochage scolaire !

Malheureusement, le décrochage scolaire a d’autres origines que tout le monde connaît (distribution des diplômes, programmes laxistes et souvent incohérents…) mais qu’il est politiquement incorrect de dénoncer. Alors, le décrochage soi-disant lié aux 15 jours de la Toussaint…

D’ailleurs, de nombreux spécialistes dans l’étude des rythmes biologiques des enfants (entre autres François Testu, chronobiologiste, chronopsychologue, connu et reconnu) sont formels : deux semaines de vacances sont bénéfiques pour les élèves, tout particulièrement dans les périodes fin octobre-début novembre et fin février-début mars.

Alors, monsieur le ministre, si vous nous disiez le pourquoi, mais le pourquoi réel d’une telle mesure envisagée, peut-être serions-nous plus réceptifs.

15 octobre 2017
Les recteurs vont servir à quelque chose… pour le DNB.

DNB : Diplôme National du Brevet. Le 24 septembre dernier j’écrivais en titre de mon billet : « Les recteurs servent-ils à quelque chose ? » à propos de ces personnes qui pourraient désormais diriger plusieurs rectorats en même temps. Et bien notre ministre de l’Éducation nationale vient de leur trouver une fonction : s’occuper du DNB.

Par un arrêté à sortir incessamment sous peu
le DNB va être encore modifié pour la session de juin 2018, alors qu’il venait à peine de l’être pour celle de juin 2017.

Quelles différences entre les deux versions du DNB ? Tout le monde se précipite pour en lire le contenu et les modalités dans un texte assez long : 5 épreuves écrites au lieu de 3 ? Mais en réalité, les 3 contenaient déjà les 5 épreuves prévues. Changement du barème des épreuves ? Effectivement, l’examen sera noté sur 800 et non plus sur 700 ; il n’y a pas de quoi en faire une réforme…

Cependant, ce qui risque de passer inaperçu, parmi toutes les pages de cette « réforme », c’est la nouvelle fonction de certains recteurs, fonction énoncée en une petite phrase ! En effet, le ministre de l’Éducation nationale va décider, selon son actuel projet, que les sujets des épreuves écrites du DNB 2018 seront choisis par lui-même, donc comme avant, ou, sur sa délégation en tout ou partie, par les recteurs d’académie. En d’autres termes, ce petit bout de phrase dit que le DNB va être décentralisé et devenir académique.

Là encore, est-ce un bouleversement ? Il est juste énoncé, peu clairement, la fin du DNB national. Mais ne nous y trompons pas, du moment que le « contrôle continu » faisait déjà partie intégrante de sa notation finale, c’était se voiler la face que de croire encore à l’unicité nationale des épreuves. Là il n’y aura plus aucun doute.

8 octobre 2017
Tous ces TDC qui « m’insupportent » !

La semaine dernière les syndicats de la Fonction publique, à leur quasi-unanimité, ont rédigé un préavis de grève unitaire dans lequel on pouvait y lire : « Les mesures négatives s'accumulent pour les agent.e.s de la Fonction publique […]. Ainsi, toutes ces mesures vont impacter fortement et négativement le pouvoir d'achat de plus de 5,4 millions d’agent.e.s public.que.s […] »

Je sais que la France
a des leçons à donner au monde entier mais, de temps à autres, il serait bon que la modestie l’envahisse. Regarder par exemple du côté du Canada, en matière d’emploi du français « féminisé » ne serait peut-être pas une mauvaise chose !

En effet, les canadiennes et canadiens francophones n’admettent pas ces lourdeurs de textes émaillés de points, parfois de parenthèses et autres, impossibles à lire, sous prétexte de féminisation mal assimilée. D’autant plus mal assimilée qu’il existe des tournures épicènes.
Je disais donc, les canadiens et canadiennes auraient par exemple tourné le tract ainsi : « Les mesures négatives s'accumulent pour les agents et agentes de la Fonction publique […]. Ainsi, toutes ces mesures vont impacter fortement et négativement le pouvoir d'achat de plus de 5,4 millions de ces personnels […] »

Encore faut-il avoir la volonté de rédiger un texte limpide. À moins que ces TDC qui « m’insupportent » (comprenez par TDC : « Très Doué en Communication » et non « Trou… »), plus vicieusement que je ne l’imagine, fassent de la très basse démagogie, grassement visible, en direction des femmes ! Ce serait un comble !

PS : Dans la même veine, les éditions Hatier viennent de publier un manuel scolaire avec ce type d’écriture (écriture inclusive) pour les élèves de CE2. Quitte à saper un peu plus l’Éducation nationale qu’elle ne l’est déjà, autant s’appuyer sur le sexe de nos angelot.te.s (avec points inclusifs), a dû se dire cet autre TDC ! On avait déjà les dyslexiques et les dysorthographiques, on aura désormais en plus les dysinclusif.ve.s (comme l’a commenté une lectrice) !

1 octobre 2017
Pourquoi faire simple alors qu’on peut tout compliquer ?

Certains d’entre vous risquent de ne pas le savoir mais l’enseignement français géré par l’État est en fait géré par deux ministères différents. He oui ! Celui de l’éducation nationale et celui de… l’agriculture !

Si je suis prof dans un collège ou un lycée agricole,
je suis agent de l’État mais je ne dépends pas de l’Éducation nationale et mes programmes, mes directives, je les lis dans le BO.agri et non dans le BOEN !

Du coup, les deux ministères font leurs réunions chacun dans leur coin, ajoutent parfois à leurs emplois du temps respectifs des réunions de concertation… du travail en double, en triple ; le but devant être de montrer aux électeurs, et parents d’élèves, que l’on travaille.

Pour bien compliquer les choses il ne manquerait plus que le ministère de l’industrie (c’est vrai qu’il n’y en a plus en France, faute d’usines) gère ses propres collèges, que le ministère de l’écologie (il y en a encore un en France, tant qu’un certain Trump le tolère) gère les siens… et l’enseignement d’État constituerait un joyeux bric-à-brac.

Alors pourquoi, avec la réformite dans le sang, notre nouveau président ne pense-t-il pas à retirer ses établissements scolaires au ministère de l’agriculture ? Peut-être que le résultat serait trop simple pour une Administration habituée à tout compliquer !


24 septembre 2017
Les recteurs servent-ils à quelque chose ?

Savez-vous que le Comité Technique Ministériel de l'Éducation Nationale, communément appelé CTMEN comme chacun le sait, va, dans un proche avenir, se pencher sur le contenu d’un projet de décret (décidément il y en a qui semblent aimer gouverner de cette manière) qui permettrait au conseil des ministres de décréter, justement, la nomination d’un méga-recteur en charge de plusieurs rectorats.

Attention,
il ne s’agirait pas d’un super-recteur chapeautant les recteurs de plusieurs rectorats mais d’un individu remplaçant à lui seul les recteurs de plusieurs rectorats.

Il semblerait, en effet, que recteur ne soit pas un poste politiquement intéressant dans une carrière. La preuve : les candidats ne se bousculent pas pour demander à diriger l’académie de Rouen. Donc, un décret pourrait, par exemple, nommer un recteur unique pour les deux académies de Rouen et de Caen.

Quel monceau de travail aurait alors ce dernier ! Rendez-vous compte ; diriger deux rectorats en même temps ! D’avance, je le plains, à moins que… que… qu’en fait, les recteurs ne servent pas à grand-chose !

17 septembre 2017
Duel chez les « y-a qu’à, faut qu’on »

Cette semaine nous avons assisté à une sorte de duel, par médias interposés, entre le président du CSP (Conseil Supérieur des Programmes) représentant l’ex-ministre de l’Éducation nationale et notre ministre actuel ayant hérité du même portefeuille.

Avez-vous une petite idée du sujet de la dispute ? Figurez-vous que le second veut modifier les programmes que le premier vient tout juste de mettre en place.

Rien d’étonnant ! En effet,
depuis des lustres, c’est entré dans les mœurs des ministres de l’EN : chacun détricote sans vergogne ce qu’a élaboré son prédécesseur. Si j’ai bien tout compris, le duel porte pour l’instant sur les mathématiques en maternelle et CP !

Exaspérée, je leur dis à tous les deux : un point partout, la balle au centre. J’en ai effectivement assez de tous ces ministres « y-a qu’à, faut qu’on » qui pondent des programmes se traduisant par de belles phrases tant dans les médias que dans le BO (Bulletin Officiel) et que dans EDUSCOL, ce « portail national d'informations et de ressources » pour les enseignants.

Moi, j’attends que ces programmes, avant leur mise en application, soient assortis de la réalisation d’un exemple de tous les cours leur correspondant.

Là, les donneurs d’ordre, les « y-a qu’à, faut qu’on » changeraient peut-être d’avis devant les éventuelles aberrations engendrées par leurs programmes et pourraient peut-être prendre conscience qu’élèves et enseignants sont des êtres humains dont il est bon de ne pas jouer l’avenir aux dés… dans l’espoir de gagner le jackpot de la célébrité !

Fin du duel.

10 septembre 2017
La France n’est pas réformable !

Ne serait-ce pas une contre-vérité ? Je ne vais prendre qu’un seul exemple, celui de l’enseignement. Même avec la formule du « mammouth », d’une certaine époque révolue, l’enseignement n’a-t-il pas été réformé presque autant de fois qu’il y a eu de ministres à l’Éducation nationale ?

Chacun d’eux y est allé de sa réforme même sans l’avoir testée grandeur nature, car,
c’est bien connu, un ministre sait par essence ce qui est bon pour nos élèves, et l’actuel ministre ne fait pas exception à la règle.

En effet, de nombreux rapports pointent du doigt la nécessité de mettre face aux élèves des personnels bien formés. Évidence, me direz-vous ! La preuve que non puisqu’il semblerait qu’il ait fallu encore le rappeler. Et, preuve supplémentaire, notre ministre, parmi toutes ses réformes en cours, va vite mettre en place des « devoirs faits » innovants pour lesquels nos enfants seront aidés par plusieurs milliers de… jeunes volontaires du service civique, en train de finir leurs études, sans qualification sérieuse pour cet emploi. On peut donc craindre le pire. Mais, ouf, cela permet d’appliquer une réforme de plus dans quelques semaines !!!

Donc, erreur, la France est bien réformable… au moins à l’Éducation nationale, et toujours dans la précipitation.

3 septembre 2017
Réforme du code du travail. Les subtilités de notre Président ?

Il y a au moins une chose que je ne peux pas reprocher à notre Président de la République : c’est pour l’instant son art de gouverner. Pour réformer le code du travail, il semble avoir utilisé la bonne vieille méthode de certains patrons sachant manier avec subtilités la carotte et le bâton face à leurs employés pris séparément.
Plutôt que de mettre en place des « grenelles » spéciaux, ou faire des groupes de travail à l’Assemblée nationale, ou encore faire organiser des négociations entre patronat et syndicats sous la houlette de sa ministre du travail, notre Président a choisi lui aussi de manier avec subtilités...

Multiplication de réunions avec les centrales syndicales, mais pas n’importe quel type de réunions : des « spéciales » car il ne s’agissait pas de négocier mais de se concerter (nuance importante dans les termes) ; et réunions encore plus « spéciales » car elles étaient en face-à-face : un seul syndicat à la fois, ce qui laissait la place à tous les échanges verbaux que l’on peut imaginer et ne pas imaginer !

Toujours est-il que l’ensemble ne débouche, tout au moins à l’heure à laquelle j’écris ce texte, que sur quelques contrariétés syndicales.

Mais en définitive c’est peut-être parce qu’il y a toujours eu un certain consensus entre tous les « concertants » pour mettre en application les recommandations de Bruxelles en matière de droit du travail. À propos, les avez-vous lues ces recommandations qui vont finir par s’appliquer aussi dans l’enseignement privé ?

27 août 2017
Notre ministre vient de réinventer… l’eau chaude !

Avez-vous lu la note de service n° 2017-131 du 10-8-2017, concernant les priorités nationales du plan de formation des maîtres pour l’année qui commence dans quelques jours ?

Notre nouveau ministre, qui nous dit vouloir tout réformer tout de suite (comme ses prédécesseurs, en quelque sorte), vient de donner ses directives. Elles sont on ne peut plus novatrices en matière de formation des maîtres ! Jugez-en plutôt :
« La formation professionnelle doit répondre à trois grands objectifs : l'adaptation immédiate des personnels à leurs fonctions, l'adaptation aux évolutions prévisibles de leur métier, l'acquisition ou le renforcement de compétences professionnelles. »

Voilà qui est enfin nouveau car avant, …c’était avant…, le personnel n’était pas formé pour être immédiatement opérationnel. On lui parlait de la pluie et du beau temps, des sorties qu’il pourrait faire pendant ses nombreux loisirs… c’est fini ! Maintenant on devra lui parler de son travail et même, grande nouveauté… de ses élèves !

En effet, la note ministérielle en question précise (car c’était nécessaire !) que « l'enjeu premier de la formation réside dans l'appropriation des pratiques pédagogiques et éducatives les plus propices à la réussite et au bien-être de tous les élèves. »

Voilà donc un ministre très prometteur et très productif, tout au moins dans la réinvention de l’eau chaude.

20 août 2017
Enfin, notre ministre le reconnait ! Cependant…

Auditionné à l’Assemblée nationale, notre ministre de tutelle a, enfin, reconnu certaines vertus pédagogiques à l’enseignement privé indépendant pour lequel a-t-il dit : « il se passe des choses intéressantes ».

À ce sujet, il a même précisé
qu’il allait intensifier les expérimentations pédagogiques dans le public, et donc dans le privé sous contrat, sans aucun doute pour tenter d’imiter le privé indépendant.

C’est bien, cependant… ces quelques paroles prononcées devant nos élus nationaux ne sont-elles pas là pour tenter d’assoupir notre défiance vis-à-vis du gouvernement qui dans le même temps tente et espère renforcer sa main mise sur le privé indépendant en multipliant les dispositions négatives à son encontre ?

Cela ne rappelle-t-il pas le chant des sirènes ?

13 août 2017
Ces flemmes qui guettent nos jeunes

Vendredi dernier, j’ai lu un titre accrocheur dans la revue de presse hebdomadaire de la CFE-CGC : Marathons, parcours du combattant… : pourquoi les cadres sup adorent-ils les sports qui font souffrir ? L’écrasante majorité des « joggeurs » est constituée de cadres et professions intellectuelles supérieures…

Je ne détaillerai pas les raisons pseudo-psychologiques explicatives telles que :
pour déstresser, pour renouer avec son « moi » mis de côté dans le travail d’équipe... raisons invoquées dans l’article auquel renvoie la revue de presse.

Mon explication, même pas effleurée tout au long de l’article, est que l’Enseignement tient une part prépondérante dans la mise en place, chez les jeunes, des éventuelles futures flemmes, intellectuelle et physique car les deux vont souvent de pair.

Depuis des lustres, l’Éducation nationale s’est résolument tournée vers le ludique de bas niveau : surtout ne pas trop faire travailler les élèves, pas plus en classe qu’à la maison, sans la moindre culture de l’endurance. Et ceux qui réussissent à échapper à ce laxisme « flemmardogène » font généralement partie de ces cadres sup dont on parle.

Quant à bon nombre des autres, malheureusement, la flemme généralisée les guette !

6 août 2017
Certains établissements d’enseignement public devraient avoir du mouron à se faire !

En effet, le 19 juillet dernier, le Conseil d’État a rejeté la demande (entre autres du SYNEP CFE-CGC) d’annulation, pour excès de pouvoir, du décret n° 2016-1452 du 28 octobre 2016 relatif au contrôle par l’État de l'instruction dans les établissements d'enseignement privés indépendants (de l'État). Il paraît que ce décret ne porterait pas atteinte à la liberté d’enseignement !

C’est exact, il ne porte pas atteinte à la liberté d’enseignement en ce sens que l'on a le droit de créer des établissements scolaires privés indépendants, mais...
…mais il porte juste atteinte à la liberté d’enseigner comme on veut, quand on veut car, avec ce décret, les inspecteurs de l’enseignement public vont devoir vérifier, dans le privé indépendant, si les enfants ont acquis les compétences et les connaissances en se référant… devinez à quoi ? En se référant à celles qui sont attendues des enfants scolarisés dans les établissements publics ! En résumé : à 10 ans on doit savoir ceci, à 13 ans on doit savoir cela, à 16 ans on doit savoir…

Ce que je sais, à mon âge, c’est que depuis de nombreuses années l’Éducation nationale n’arrive pas à faire en sorte que la majorité de ses élèves ait acquis le strict minimum requis par elle-même. Alors je m’inquiète pour nombre d’établissements du public car, en toute honnêteté intellectuelle (si elle existe au sein de l’État), combien l’État devra-t-il fermer de ses établissements ne répondant pas aux normes qu’il impose désormais au privé indépendant ?

Et si l’État ne s’exécutait pas, je me poserais alors des questions sur les raisons précises et inavouables ayant conduit à publier un tel décret !

30 juillet 2017
Moraliser la vie politique ! Mais qu’est-ce que LA morale ?

« La » morale existe-t-elle ? N’y a-t-il pas des morales ? C’est un vaste sujet entre autres philosophique et, dans ces conditions, que signifie : moraliser la vie politique ?

Je vais prendre un exemple simple. Élue députée, comme je n’aurai pas le droit d’embaucher mon mari en tant qu’assistant parlementaire, je vais pouvoir facilement
embaucher mon amant. Autre solution : je divorce vite fait à l’amiable et j’embauche mon ex. Où est LA morale dans l’histoire ? Vaut-elle que l’on en fasse une loi ?

À mon avis, les électeurs doivent s’intéresser plus aux résultats positifs obtenus par leurs élus qu’à la nature de leurs relations avec les assistants avec lesquels ils ont obtenu ces résultats… tant qu’il n’y a pas détournement de fonds.

C’est d’ailleurs un problème analogue que l’on pourrait se poser pour les établissements d’enseignement privé. Certains, parmi les « indépendants », sont des entreprises familiales. Doit-on crier à l’immoralité tant que ces établissements n’arnaquent pas les jeunes qui leur sont confiés ? Mais, dans ce cas, est-ce vraiment lié au caractère familial de l’entreprise ? N’y a-t-il pas d’autres établissements, dont je ne citerai pas le nom aujourd’hui car ce n’est pas le sujet, qui, malgré leur caractère non-familial, arnaquent nos jeunes depuis des années ? Alors, moraliser : oui ; mais… autrement que pour faire de la démagogie.

23 juillet 2017
Éducation nationale : disparition programmée ?

Vous avez peut-être constaté, comme moi, que depuis des années l’Éducation nationale fait tout ce qu’elle peut pour s’auto-détruire. En ce moment, c’est à Nîmes que les choses se passent. Sous couvert de mixité sociale mal assimilée,
le rectorat est en train de revoir la sectorisation de la ville (le terme de carte scolaire ayant acquis ses lettres de mauvaise-noblesse on l’a remplacé par celui de sectorisation) et en profite pour fermer le collège Diderot !

On aurait pu imaginer que le rectorat en profite, au contraire, pour rendre Diderot attractif car les méthodes applicables en ce sens sont nombreuses. Non, il préfère le fermer ! Et par quoi le remplacer ? Par, entre autres, un accroissement des moyens donnés à des établissements d’enseignement privé sous contrat avec l’État !

À titre personnel, militant de longue date pour l’enseignement privé, je ne suis bien sûr pas contre cette solution rectorale. Elle me surprend, si tant est que l’on puisse être surpris par les agissements de notre ministère de tutelle. Ce que je déplore, par contre, c’est de voir une institution nationale se saborder par petites touches, et tout particulièrement au soi-disant prétexte de la mixité sociale !

Je ne suis pas pour la disparition de l’Éducation nationale, bien au contraire car, comme dans de nombreux domaines, dont celui de l’enseignement, on a besoin d’émulation forte. Mais force est de constater que cette institution semble avoir programmé sa disparition. À ce sujet, je vous renvoie d’ailleurs à mon billet d’humeur du 9 avril dernier, billet dans lequel je m’étonnais qu’un inspecteur d’académie milite en faveur de la montée en puissance de l’enseignement privé sous contrat avec l’État. Jules Ferry doit se retourner dans sa tombe !

16 juillet 2017
Jour de carence et agents de l’État

À moins que je n’aie pas bien tout compris, il s’agirait d’une mesure soi-disant égalitaire car les personnels de droit privé sont actuellement soumis à des jours de carence en cas d’arrêt maladie et ceux du public ne le sont pas.

Exact, mais dans ce cas,
pourquoi faire comme on fait pour l’enseignement, depuis des années ? Pourquoi niveler par le bas ? Pourquoi ne pas supprimer les jours de carence pour tout le monde ?

Si ce n’est qu’une question de gros sous, qu’une punition collective comme les augmentations de TVA et de CSG, autant le dire clairement et ne pas aller évoquer l’égalité et la chanter sur tous les toits !

À propos d’égalité, d’ailleurs, au sein des entreprises du privé, des accords d'entreprise peuvent être négociés (négociations d‘entreprises chères à notre président) entre autres pour les jours de carence. J’espère donc, au moins, que le jour de carence pour les agents de l’État sera lui aussi négociable établissement par établissement, sinon, où serait l’égalité ? Ne serait-elle qu’une vague notion brandie lorsqu’elle arrange nos dirigeants ?

9 juillet 2017
« Merci pour ce moment » passé parmi nous.

Cette semaine, je vais vous donner un exemple concret, vécu : celui de la fille d’une de mes amies. Elle est née en 2003 et est entrée à l’école maternelle en 2006, à l’époque des rythmes scolaires à 4 jours et demi.

En 2008
elle subit une première réforme : 4 jours avec accompagnement personnalisé pour les enfants en difficultés. Mais comme elle est classée parmi les « douées » et que rien n’est proposé dans ce cas de figure, pour elle pas d’accompagnement ; c’est une perte sèche d’heures de cours.

De plus, la réforme des rythmes scolaires s’accompagne d’une réforme des programmes avec évaluation en CE1. En 2009, dans sa classe de CE1, l’évaluation rogne un temps certain sur les heures de cours pour déboucher sur le constat suivant : niveau de maths catastrophique pour la majorité des élèves ! Réaction des « autorités » de tutelle : aucune. L’enseignant n’est peut-être pas doué pour les maths mais il est bon ailleurs ! Rendez-vous est donc pris pour l’évaluation de CM2.

En 2012, l’évaluation CM2, et sa perte conséquente de temps de cours, confirme le bilan très faible du CE1. L’enseignant avoue d’ailleurs à mon amie qu’en mathématiques, il fait malheureusement ce qu’il peut ! Comment d’ailleurs lui en vouloir, en pleine mutation des programmes ?

En 2014, nouvelle réforme des rythmes scolaires avec retour à la semaine de 4 jours et demi. Mais je n’insiste pas car la fille de mon amie, alors en 6ème, y échappe. Ouf pour elle !

Par contre, en 2016, alors qu’elle est en 4ème, elle a droit à la réforme du collège avec son principe des vases communicants : on enlève des heures à droite pour en mettre d’autres à gauche ! En la circonstance, on ajoute 30min de maths en 6ème pour enlever une heure en 4ème. Pas de chance pour la fille de mon amie car elle n’a pas bénéficié de la demi-heure de plus en sixième mais elle perd bel et bien son heure de maths de 4ème.

Et puis, cerise sur le gâteau, la même année il y a création des EPI et des heures d’accompagnement. En ce qui concerne l’accompagnement, elle n’y a pas droit, n’en ayant parait-il pas besoin. Quant aux EPI… ses enseignants préfèrent les tester une année entière sur leurs élèves de 3ème avant de les appliquer à ceux de 4ème. Pas d’EPI, donc, pour elle.

Voilà qu’approche la rentrée 2017 avec son nouveau lot de réformes d’un flou actuellement « artistique » à propos des EPI pour le brevet des collèges. Que se passera-t-il pour la fille de mon amie ? Mystère actuel total !

Et ensuite, lorsqu’elle entrera en terminale, qu’adviendra-t-il du bac dont on nous annonce qu’en 2021 il subira une réforme tant spectaculaire que… « navrante » (j’en ai déjà parlé dans un autre billet d’humeur). Elle en essuiera les plâtres une fois de plus !

Finalement, combien d’heures d’enseignement perdues par cette jeune fille durant toute sa scolarité ? À combien de « refontes » des programmes ses enseignants ont-ils dû s’adapter, avec tous les écueils de la nouveauté rejaillissant sur leurs élèves ? Et le tout pour quels résultats ? Un enseignement français de plus en plus déconsidéré dans le monde. Mais…

…point positif, car je ne vais tout de même pas terminer sur une note négative : ...mais au moins des ministres de l’Éducation nationale pleinement satisfaits de leur travail accompli en vue de l’épanouissement intellectuel des jeunes générations !

Pour l’avenir de nos enfants, mesdames et messieurs les ministres, messieurs les présidents : « Merci pour ce moment » passé parmi nous !

2 juillet 2017
Et maintenant… le décret pour les rythmes scolaires !

Avec notre nouveau Président, j’avais compris que notre pays serait géré « autrement ». C’est tout au moins ce qu’il avait promis de faire avant son élection. Eh bien, en matière d’Éducation nationale, il utilise les mêmes méthodes navrantes que ses prédécesseurs : s’empresser de réformer à tout-va, sans rien tester !

C’est ainsi qu’après quelques semaines de présidence,
plusieurs détricotages des réformes précédentes ont été mis en œuvre et qu’aujourd’hui le ministre de l’Éducation s’en prend aux rythmes scolaires. Décret n° 2017-1108 du 27 juin 2017 : 4 jours ? 4,5 jours ? Comme il semble ne pas trop savoir vers où pencher (ni à droite ni à gauche ?), il décide de laisser la réponse aux élus locaux.

Mais, me direz-vous, ce décret ne s’applique pas à l’enseignement privé sous contrat et encore moins à celui indépendant ; alors pourquoi s’en inquiéter ?

Ce qui est inquiétant c’est qu’une fois de plus, des réformettes sont décidées sans avoir évalué ce qui était en place ! En France nous étions (et demeurons donc, semble-t-il) les spécialistes des absences de contrôles d’impacts de ce que décident les gouvernements. Et dans le cas présent, à propos des rythmes scolaires actuels, qui a évalué quoi ? Personne, mais on change tout de même !

25 juin 2017
Un serpent de mer qui refait surface : celui des devoirs faits à la maison !

Utiles selon les uns pour assimiler les éléments essentiels appris en cours, inutiles et inégalitaires selon les autres à cause des disparités entre les familles et donc entre les aides potentielles qu’elles peuvent apporter à leurs enfants respectifs.

Alors notre nouveau président vient, semble-t-il, de trancher : les élèves auront à faire des devoirs en dehors des cours mais… ceux qui le désirent pourront les faire au collège, pendant des études dirigées. C’est ce qu’il a appelé le dispositif des « devoirs faits ».

En fait, ce sur quoi notre président a tranché,
c’est sur la nécessité ou pas de donner des devoirs en dehors des cours. Pour lui, comme pour moi, les élèves doivent avoir un peu de travail scolaire à faire en dehors des temps d’enseignement classiques. À condition qu’il soit pertinent et ne serve qu’à mettre en lumière quelques points essentiels de ce qui a été vu en cours.

Cependant, concernant l’inégalitarisme supposé pointé par certains, les « devoirs faits » au collège vont-ils y changer quelque chose ? Non ! Ils peuvent même exacerber les rancœurs inégalitaires car ces études surveillées seront réservées au « élèves volontaires » à ceux qui risqueront donc d’être facilement identifiés et montrés du doigt par des « camarades » avides de comportements vexatoires. Je crois déjà entendre ces derniers leur crier : « il va à l’étude ! » (Traduction : « sa famille est nulle ! »). Du coup, socialement parlant, le but ne serait pas atteint. À moins que…

…À moins que notre président, lucide, fasse diriger les « devoirs faits » par des pros de la pédagogie et non par quelques volontaires passant dans la rue. Alors, même ceux enclins à se moquer des autres iront dans ces études et elles deviendront un grand « plus » pour les élèves des collèges. Mais quel en sera le coût en terme budgétaire ?

C’est d’ailleurs peut-être la raison pour laquelle notre président semble hésiter et vient de retarder la mise en application de sa mesure qui devait entrer en vigueur à la rentrée 2017.

J’attends donc la suite du feuilleton !

18 juin 2017
Mon appel du 18 juin pour l’enseignement supérieur

Le magasine « Times Higher Education » vient de publier son palmarès annuel des universités les plus réputées au monde et la France n’en compte plus que 3 dans les 100 premières (et qu’une seule dans les 50 premières).

La France sous-performe une fois de plus cette année et j’en viens à me demander si
la « théorie du complot » n’expliquerait pas cet état de fait. Lorsque je parle de complot, je ne pense pas à un gigantesque complot international mais bien à un complot franco-français des élites contre le peuple !

Depuis des dizaines d’années les élites françaises, de droite comme de gauche, militent pour des universités de plus en plus médiocres desquelles elles espèrent ainsi voir une grande majorité de jeunes sortir avec un diplôme, pour faire plaisir aux électeurs. Mais à quoi servent des diplômes sans grande valeur internationale, comme notre bac que «l’équipe Macron» s’apprête à dévaluer un peu plus avec son contrôle continu ?

Il y a pas mal de temps, un de nos présidents a clamé un jour, haut et fort : « en France on n’a pas de pétrole mais on a des idées ! » Il devait s’agir d’idées pour endormir et leurrer la population française. C’est fait.

Aussi, ce 18 juin, j’en appelle donc à notre nouveau président : la France vient de subir une défaite historique et cuisante en matière d’enseignement supérieur (et pas seulement supérieur), alors peut-on espérer des jours meilleurs sous votre quinquennat ?

11 juin 2017
Aurait-on fait redoubler pour rien ?

Nouveau ministre, nouvelles orientations. Jean-Michel Blanquer se distingue donc de certains de ses prédécesseurs en lançant quelques idées, sans doute pour tester les réactions de… je vais dire la société civile puisque ce terme a été mis à la mode !

Cette semaine, notre nouveau ministre songe donc sérieusement à ré-autoriser les redoublements polémiques, mais… comme vous l’avez certainement constaté dans la politique standard Macronienne, en ménageant la chèvre et le chou ! Aussi,
pour ne pas mécontenter les adeptes du redoublement interdit, notre ministre a-t-il pris des gants oratoires en affirmant que le redoublement « doit rester possible quand c’est dans l’intérêt de l’élève » !!!

Qui l’eut cru ? Avant l’interdiction totale, les profs décidaient-ils du redoublement d’un élève par jeu, en le tirant à pile ou face, ou par sadisme ? Ils espéraient au contraire lui permettre d’acquérir les bases lui manquant car à quoi bon poursuivre des études si c’est pour continuer à ne rien comprendre ?

En fait, la réponse au problème du manque de bases est que chaque élève en difficulté a besoin d’être accompagné dans ses points faibles et non laissé à lui-même. Or, tout accompagnement a un coût, en terme budgétaire.

Il faut donc juste savoir ce que l’on veut : un enseignement profitable à TOUS ou un semblant politiquement correct d’universalité. Dans le second cas, la polémique sur le redoublement autorisé ou pas demeure effectivement d’actualité et peut aboutir entre autres à des phrases… telles celle de notre ministre.

4 juin 2017
Facs actuelles et service militaire au XIXème siècle : même tirage au sort, même combat !!

Par esprit d’égalité, tout le monde devait faire son service militaire, avait-on dit à l’époque. Mais comme ceux sous les drapeaux devaient y rester plusieurs années pour bien apprendre à se battre et qu’on ne pouvait pas se permettre de garder toute une classe d’âge longtemps à la caserne, on avait imaginé le tirage au sort. Celui qui tiraient « un bon numéro » ne faisait pas son service militaire et s’il n’avait pas eu de chance, il pouvait en prendre jusqu’à 6 ans selon les années ! Fort heureusement, en particulier pour les riches familles, leurs fils ayant tiré un mauvais numéro avaient le droit de se faire remplacer ; il leur suffisait de trouver les volontaires et de les payer. Et comme le système fonctionnait bien, l’État instaura même une taxe sur les remplacements.

Je passe maintenant au problème actuel de la Fac.
Par esprit d’égalité, tout le monde (ou presque) devrait pouvoir aller étudier en Fac, a-t-on dit de nos jours. Mais comme les étudiants doivent y rester plusieurs années pour bien apprendre, et que les locaux et les profs coûtent cher, on a ici aussi imaginé le tirage au sort. Celui qui tire un bon numéro peut poursuivre ses études et l’autre… tant pis pour lui. À moins que…

À moins qu’un futur décret, pondu à la va-vite comme certains aiment le faire, autorise un jour ceux ayant tiré le « bon numéro » à se faire remplacer moyennant contrepartie financière. Participer au tirage au sort à la Fac deviendrait alors une sorte de loto lucratif pour l’ensemble des jeunes souhaitant… ne pas aller en Fac ; une manne pour les plus chanceux d’entre eux ! De plus, le Gouvernement ne manquerait pas alors d’utiliser cette autorisation payante de remplacement pour imposer une taxe sur la transaction, transformant ainsi la pénurie de place à la Fac en source de revenus pour les pouvoirs publics ; et ce en toute « égalité républicaine » clameraient certains !

Facs actuelles et service militaire au XIXème siècle : même tirage au sort, même combat, n’est-ce pas ? Une fois pour y aller, une fois pour ne pas y aller !

28 mai 2017
De plus en plus d’enseignants-stagiaires sont remerciés en fin d’année de stage ! C’est inquiétant !

Comme l’a annoncé le Comité Technique Ministériel de l’Éducation nationale le 4 mai dernier : le nombre de licenciés avant titularisation a doublé entre les années scolaires 2012-2015 et 2015-2016 !
Motifs des licenciements : manque de didactique, de pédagogie, de connaissance dans la discipline enseignée, mauvaise gestion de conflits…

Mais au fait, qu’y a-t-il d’inquiétant ?
Imaginez-vous au pays « Utopismo ». Les futurs chirurgiens doivent passer un concours puis les lauréats deviennent stagiaires. Ils sont mis en situation et opèrent seuls, chaque semaine. Et en fin d’année, ceux n’ayant pas respecté les règles d’hygiène, ou dont le doigté laisse visiblement à désirer, sont licenciés sans ménagement. Si l’on ne tient alors pas compte des décès de certains patients, bien sûr, à Utopismo, la « formation » des chirurgiens est peu coûteuse et satisfait donc pleinement les utopismistes.

Revenons à nos stagiaires de l’Éducation nationale « remerciés », avant titularisation. Dans l’état actuel des choses ils ont eu en charge, durant l’année scolaire entière, une ou plusieurs classes selon la matière enseignée. Ils ont donc pu causer des dégâts irréparables chez certains élèves, mais… bof, « il n’y a pas mort d’homme et ce ne sont que des élèves, après tout », semblent se dire nos ministres successifs de l’Éducation ; « les économies réalisées en les formant « sur le tas » valent bien quelques sacrifices »
C’est bien cet état d'esprit qui est inquiétant !!

21 mai 2017
Ils en rêvaient depuis des décennies… Le Président Macron va peut-être le faire !

Toutes ces élites démagogues, qui pensent pour la multitude des autres, se demandaient comment réussir à faire croire au bon peuple qu’elles voulaient l’émanciper au travers de la connaissance tout en le maintenant dans un semi obscurantisme accepté, ni vu ni connu ! Elles en étaient certes en bonne voie depuis quelques temps, mais là notre nouveau Président va, de fait, leur apporter LA solution sur un plateau.

Le Bac sera réformé. Suite à de multiples
simplifications successives des programmes, aux exigences de plus en plus réduites de connaissances, aux multiplications d’options facultatives, aux incitations au laxisme des jurys, un ultime coup de pouce va être donné aux pourcentages de réussite tout en faisant de substantielles économies budgétaires.

En effet : un bac essentiellement en « contrôle continu » devrait être programmé. Ce sera super. D’autant plus super que ce que l’on appelle « contrôle continu » en France est souvent une quasi absence de contrôle. Les professeurs notent leurs élèves et donc risquent de se noter eux-mêmes, sous l’œil attentif des parents et de leur administration plus à mêmes de faire pression dans les établissements que dans les jurys. Et en plus, élèves et parents seront heureux.
Des profs seront sans doute déçus… au début, puis certains finiront par risquer d’imiter le Topaze de Marcel Pagnol.

J’attends tout de même des précisions sur les modalités de ce « contrôle continu » annoncé. Peut-être me feront-elles changer d'avis.

14 mai 2017
Moi présidente, pendant mes 100 premiers jours à l’Élysée…

Moi présidente, pendant mes 100 premiers jours à l’Élysée (à ceux qui pourraient s’étonner de ce début de texte, je suis en train de m’approprier la chronique quotidienne « Moi président » d’Hervé Pauchon sur France-Inter), en matière d’Éducation nationale je ne publierais aucun texte d’envergure, par simple précaution, pour ménager son avenir incertain. En effet, cette belle institution est devenue si bancale à cause de toutes les réformettes la tirant dans tous les sens depuis des décennies, que la moindre virgule changée dans ses textes de base pourrait avoir des conséquences catastrophiques. Aussi, mes 100 premiers jours, je me contenterais de mettre en place une petite expérience ou deux, par exemple sur le nombre restreint d’élèves en classes de CP… mais pas plus ! Par contre…
Par contre, parallèlement, je lancerais une étude de faisabilité pour introduire l’enseignement de la logique, dès le CP ! Même la campagne présidentielle a en effet montré, par certains de ses discours et tracts, que la logique, la vraie, la scientifique, celle qui permet de communiquer et de se comprendre, était de plus en plus bafouée. Les contresens ont ainsi fusé de tous côtés, sans même être relevés par qui que ce soit, comme si chacun avait compris ce qu’il voulait comprendre et non ce qui était écrit ou dit !

Nos jeunes, dès le CP, sont aptes à assimiler le « ET », le « DONC »… alors, pourquoi hésiter à le leur enseigner ? Il est vrai que leur apprendre à être logique, c’est risquer de leur développer l’esprit critique (le vrai), celui que n’aiment pas les endoctrineurs…

7 mai 2017
Leur carrière avant tout… élèves compris !

Vous avez sans doute constaté qu’au ministère de l’Éducation nationale, depuis quelques temps, pas mal de hauts fonctionnaires étaient en pleine mutation. C’est sans doute l’heure, pour quelques uns d’entre eux, de réussir à trouver un point de chute tranquille où poursuivre leur carrière sans se faire remarquer des futurs nouveaux personnels politiques.

Parmi ceux qui en profitent pour partir à la retraite,
j’ai tout particulièrement remarqué certains inspecteurs généraux et recteurs devenus soudain prolixes en conseils et méthodes éducatives qui, d’après eux, seraient à mettre en place rapidement afin de tenter d’endiguer la dégringolade de notre système d’enseignement public. Que ne les ont-ils pas proposés avant, lorsqu’ils avaient une latitude décisionnelle non négligeable ! Car, comme me répondait il y a quelques années un politicien dont j’ai oublié le nom et à qui je demandais pourquoi il n’appliquait pas les « réformes » attendues : « nous, nous ne sommes que de passage ici et lorsque nous modifions un texte, ce sont les hauts fonctionnaires qui le mettent en œuvre… ou pas ! » Donc, disais-je, sauf si ce politicien m’a répondu n’importe quoi en espérant justifier son inaction, pourquoi les hauts fonctionnaires géniaux attendent-ils la retraite pour se manifester ? Privilégieraient-ils leur carrière avant tout, même au détriment des élèves ?

30 avril 2017
Tract politique : Drôle de modèle de croissance !

Ce dimanche de « l’entre deux tours », je vais un peu parler d’élections, ou tout au moins du contenu d’un tract listant les points essentiels du programme d’un prétendant à la présidence de la République française. Pas de nom ! Je dirai simplement que son tract concerne le premier tour des élections et qu’il m’a été communiqué par un compatriote actuellement en poste aux États-Unis.

Un dernier mot, avant de passer au contenu du tract :
il y a d’éminents pédagogues qui prétendent que, « pour ne pas perturber les élèves, il faut ne leur donner que des énoncés de problèmes dans lesquels TOUS les éléments sont à utiliser ». Et leur esprit critique, quand le développe-t-on ? Car dans la « vraie vie », lorsque ce ne sont plus les profs mais les circonstances qui fournissent les énoncés, les éléments indésirables s’invitent sans crier gare ; et si l’on n’y prend pas garde, voilà le type de tract que l’on obtient après une conversation (que j’imagine) au sein de l’équipe chargée de le rédiger :
-Il est impératif de parler de croissance économique.
-Et aussi de parler des perturbateurs endocriniens. C’est écolo et ça fait la « une » des médias…
-Qu’est-ce que c’est ?
-Des trucs qui perturbent la production des hormones.
- ?
-Oui, l’hormone de croissance, par exemple…
-Perturbateurs… de la croissance !!! C’est bon ça, on tient une partie de notre communication !

Et c’est ainsi que le troisième point du tract est rédigé :
« ■ Inventer un nouveau modèle de croissance :
-Un plan d’investissement de 50 milliards d’euros pour la formation de deux millions de chômeurs, pour la transition écologique, pour des grands travaux de rénovation urbaine
-Interdiction des perturbateurs endocriniens dès lors qu’il existe des solutions reconnues comme moins toxiques. »

Les américains ont, parait-il, bien ri !

23 avril 2017
« L’investissement essentiel, c’est la formation des enseignants ! »

Ce n’est pas moi qui le dis pour la nième fois, mais Jean-Paul Delahaye (IGEN honoraire, ex-DGESCO de notre ministre de l’Éducation sur le point de faire ses valises) qui le rappelait à l’AEF, le 21 avril dernier.

Il faut au moins être un IGEN chevronné pour pouvoir sortir doctement une telle vérité ! La formation n’est-elle pas indispensable pour tous les métiers ? Viendrait-il seulement de réaliser que « la formation à un métier » n’est pas un truc que l’on impose bêtement aux futurs salariés, un truc sans intérêt, uniquement là pour leur casser les pieds et leur montrer que les patrons commandent et qu’ils doivent obéir ?
En lisant cette évidence au sujet de l’importance de la formation des enseignants, je me suis donc dit qu’elle devait certainement cacher quelque chose de plus subtile. Et c’est effectivement le cas. Tenez-vous bien… toute son argumentation est axée sur les classes d’élèves pauvres (ou des pauvres) et les décrochages scolaires. Pourquoi décrochent-ils, ces élèves ?

D’après les cogitations de cet IGEN, les enseignants sont majoritairement issus des classes moyennes et ne sont donc pas en adéquation avec les milieux populaires. Du coup, dans leurs classes, ils peuvent « faire des erreurs » (peut-être en leur parlant en français correct, par exemple, alors qu’ils auraient dû s’exprimer en verlan, ces « oufs » !). Voilà donc d’où viendrait le problème du décrochage scolaire.

L’IGEN préconise alors que les futurs enseignants acquièrent, en formation, des connaissances en matière de milieux populaires, afin d’adapter leurs cours. Entre nous, c’est une partie du b.a.-ba de ce que l’on devrait apprendre en pédagogie ; le tout étant de fixer les bornes jusqu’où ne pas aller !

On est donc encore dans l’évidence, jusqu’à ce que l’inspecteur dévoile enfin le vrai fond de sa pensée en concluant par : « Il faudrait aussi organiser un pré-recrutement pour favoriser la poursuite d’études des étudiants des milieux populaires qui souhaitent devenir enseignants ».

Voilà où voulait finalement en arriver cet inspecteur : prêcher pour une discrimination entre les futurs enseignants ; une discrimination qu’il pourrait qualifier de « positive », s’il souhaitait imiter un certain président de la République. Là, je ne suis plus d’accord, car une discrimination est toujours une discrimination, quels que soient les critères de discrimination !

16 avril 2017
OEPRE ou OEPERI pour des parents ?

Le 13 avril 2017, paraissait au Bulletin Officiel de l’Éducation Nationale une circulaire
http://www.education.gouv.fr/pid285/bulletin_officiel.html?cid_bo=115286'
nous informant sur le dispositif 2017-2018 OEPRE (Ouvrir l’École aux Parents Pour la Réussite des Enfants).

Super, me suis-je dit. Notre ministre semble enfin
s’intéresser à sa communication en direction des parents et, qui plus est, pour que leur progéniture réussisse à réussir.

Hautement intéressée, j’ai donc parcouru le texte du dispositif OEPRE. Curieusement, il ne s’adresse qu’aux parents étrangers allophones (un allophone étant une personne qui, sur un territoire donné, a pour langue première une autre langue que la langue officielle du territoire). Pourquoi donc négliger les autres parents ?

La réponse devient claire lorsqu’on lit que le dispositif de l’OEPRE a pour but « d'améliorer les compétences des parents (allophones, entre autres dans) la connaissance du fonctionnement et des attentes de l'école vis-à-vis des élèves et des parents ».

C’est l’école de la République qui « attend » certains comportements des élèves et de leurs parents et non pas le contraire ! Alors, pourquoi ne pas le dire clairement ? Pourquoi tergiverser et ne pas nommer ce dispositif « Ouvrir l’École aux Parents Étrangers Pour la Réussite de leur Intégration (OEPERI) » plutôt que OEPRE ? Serait-ce politiquement incorrect ?

9 avril 2017
Augmenter le nombre de places dans le sous contrat ?

Le 5 avril, Bruno Magliulo, inspecteur d’académie honoraire, envoyait au SYNEP CFE-CGC un de ses derniers écrits dans lequel il s’inquiète de la montée en puissance de l’enseignement privé hors contrat avec l’État, au détriment de l’enseignement public et de l’enseignement privé sous contrat avec l’État. Dans son document que l’on trouve à l’adresse

https://www.linkedin.com/pulse/la-forte-expansion-de-lenseignement-primaire-et-priv%C3%A9-bruno-magliulo

M. Magliulo écrit en substance que
certains parents d’élèves, déçus par le public, s’orientent en premier lieu vers le privé sous contrat mais que, ce dernier étant limité en places, ces parents s’orientent alors vers l’enseignement plus coûteux : le privé hors contrat. Jusque là, je suis d’accord avec l’inspecteur.

Où mon désaccord devient patent c’est lorsque M. Magliulo soutient la solution du Secrétaire Général de l’Enseignement Catholique : demander au ministère d’augmenter le nombre de profs agents de l’État dans le privé sous contrat afin de lui permettre d’augmenter le nombre de ses places d’accueil.

En effet, comme les programmes, la pédagogie… du privé sous contrat sont obligatoirement un « copié-collé » de ceux du public, vus les résultats du public, il est donc « normal » que les parents se tournent vers le privé, le vrai.

Il serait donc judicieux, en termes de coût des études pour les familles, que cet inspecteur milite pour une amélioration plus que significative d’une Éducation Nationale devenue l’ombre d’elle-même. Dès lors, à quelques exceptions près, je parie que les parents d’élèves ne regarderaient plus du côté du privé, sous contrat ou pas. Mais ce n’est, semble-t-il, pas l’orientation prônée par M. Magliulo !

9 avril 2017
Réponse de M. B. Magliulo

Merci pour ce signalement et cette contribution au débat. Il va de soi que je respecte pleinement votre point de vue, même si nos points de vue respectifs ne convergent qu'en partie.

Pour votre information, j'ai par ailleurs pu observer des réactions diamétralement opposées, me reprochant de ne pas *porter le fer au feu comme il le faudrait en s'attaquant à la loi Debré* !

Quoi qu'il en soit, j'ai le sentiment que ce débat aura lieu dans un relativement proche avenir.

Cordialement
B. Magliulo

2 avril 2017
Équipe Simplex : les « didacticiens des maths » du dimanche !

Avez-vous jeté un coup d’œil à ces animations navrantes dont le but est soi-disant de « développer la culture mathématique » ? C’est Simplex qui le dit et qui ajoute même : « chaque épisode est dédié à un théorème mathématique et prend la forme d’une situation-problème concrète, réaliste, connectée au quotidien des adolescents. »

Pauvres adolescents à qui l’on feint de montrer
le « concret » des maths avec des démarches scientifiques des plus douteuses !

Je ne vais m’attarder que sur un seul exemple, relatif à la trigonométrie, que vous pourrez trouver, avec les autres vidéos, à l’adresse :

http://education.francetv.fr/matiere/mathematiques/quatrieme/dossier/simplex-ou-comment-les-maths-nous-simplifient-la-vie

Des « jeunes » doivent couper une pizza ronde en 3 parts égales.
Méthode dite scientifique, proposée par Simplex : ils parlent d’un rayon du cercle ; du prolongement de ce rayon pour obtenir un diamètre ; d’une perpendiculaire se déplaçant sur ce prolongement et coupant le cercle ; de triangles isocèles symétriques obtenus avec d’autres rayons, etc. etc…
Pour finalement arriver à penser que 120° étant le tiers de 360° il suffit donc de faire des angles au centre de 120° pour délimiter leurs 3 parts de pizza !

Maintenant, puisque l’on est dans le concret, comment réussir à trouver le centre de cette pizza autrement qu’au « pifomètre » et comment déterminer perpendiculaires et milieu d’un rayon ? Quitte à travailler à l’intuition dès le début, autant que ce soit jusqu’à la fin, sans les soi-disant maths !

De plus, quel curieux raisonnement scientifique ne s’appliquant pas dans de nombreux autres cas ; heureusement qu’ils n’avaient pas à diviser leur pizza en 5 !

Si vous voulez un aperçu d’une autre animation concrète navrante, le voici, en très bref. On veut faire passer un écran géant par une porte rectangulaire (1m sur 2m). Passera, passera pas ? Avec Pythagore on détermine alors la longueur des diagonales de l’ouverture de la porte (je passe les détails dont celui de trouver la racine carrée de 5) et comme, à quelques petits centimètre près, cette longueur est un peu supérieure à l’une des dimensions de l’écran, tout va bien pour Simplex ; le problème est résolu. À part que, dans la vraie vie, celle du « concret, réaliste », l’épaisseur de l’écran risque de poser un sacré problème. Mais Bof !

Les maths, c’est l’école de la rigueur et ces exemples verbeux et approximatifs, ludiques ou pas, sont loin d’être rigoureux tout en laissant croire qu’ils le sont ! Si l’équipe de Simplex veut être un groupement de « didacticiens des maths », elle a encore de gros progrès à faire car, si pour elle la didactique consiste à travailler sur du réel, qu’elle y travaille réellement et pas seulement en dilettante… du dimanche !

26 mars 2017
Le droit de désobéissance des agents de l’État

« On » m’a fait savoir qu’il y a peu de temps, un inspecteur de l’Éducation nationale avait réuni ses enseignants stagiaires pour les avertir, avec bienveillance bien sûr, que si la moyenne de leurs classes en responsabilité était inférieure à 10/20, ils avaient à craindre pour leur titularisation.

Bien évidemment, de nombreux stagiaires se sont
inquiétés, d’où ce « on » de mon début de paragraphe !

S’il a bien été compris, un tel « conseil », de la part d’un inspecteur, est proprement scandaleux mais pas si surprenant par les temps qui courent ! N’assiste-t-on pas en effet à une fuite en avant d’un ministère ne sachant plus comment masquer aux parents l’indigence de son enseignement ? Non seulement nos enfants auront à supporter le poids de la dette abyssale que nos gouvernants successifs leur ont mis sur les épaules mais, en plus, ils auront à supporter le poids d’une quasi an-alphabétisation d’une grande partie des adultes en devenir.

Pour en revenir à ce « conseil » de l’inspecteur, c’est-à-dire à ce chantage administratif, que répondre aux stagiaires ? Personnellement je leur dirai que le droit de désobéissance des agents de l’État existe mais que, comme le « droit de retrait », il est actuellement très limité ; et que ce droit est, de facto, encore plus limité pour les stagiaires.

Mais rien ne s’oppose à ce que dans un premier temps ils informent les parents de cette demande « d’harmonisation », qui ne reflète pas obligatoirement le niveau réel de leur enfant. Puis, si les années suivantes, une moyenne ne convient pas à leur chef d’établissement, qu’ils lui laissent la responsabilité de la surévaluer !

Nous savons bien, tous, que l’enseignement de nos jeunes devrait passer plus par un enseignement de qualité que par des moyennes surfaites.

19 mars 2017
Dilemme syndical et solidarité enseignante

Cette semaine je vais vous entretenir d’un sujet, cas d’école, pour lequel toute ressemblance avec des faits réels ne serait fort heureusement que pure et fortuite coïncidence. Cependant, comment ne pas penser à ce dilemme susceptible d’être posé à une conscience syndicale ?

Vous savez combien le ministère de l’Éducation nationale s’intéresse peu à la pédagogie…
à tel point qu’il n’hésite pas, et encourage même, à laisser se créer des classes surchargées incluant plusieurs jeunes à difficultés reconnues, jeunes nécessitant une attention toute particulière et bien souvent des pédagogies appropriées. Dans un tel contexte, même des profs chevronnés et bardés de diplômes en pédagogie ont bien du mal à animer des cours structurés ; alors, pensez un peu à ceux qui n’ont entendu parler de cette science que par ouï-dire mais que le ministère de l’EN a tout de même mis en responsabilité, sans formation spécifique !

Et bien, imaginons un peu le cas d’un tel prof dont l’administration de l’établissement aurait décidé de se débarrasser, et qui bien évidemment solliciterait l’appui d’un syndicat. Imaginons que l’administration fournisse, à charge, des pièces montrant une très forte solidarité entre certains de ses collègues, mais une solidarité traduite par une unanimité de remarques du genre : « dans cette classe, pour moi aucun problème ! ».

Dans de telles conditions, face à l’administration, ce syndicat n’hésitera bien sûr pas à défendre bec et ongles le prof venu le solliciter. Mais quelle devrait être l’attitude du syndicat face à ces collègues dont la position risque de n’être que de circonstance ? Dilemme : taire leur comportement ou en faire état ?

Il y a déjà tellement d’autres situations bien réelles à traiter que je me demande finalement pourquoi aujourd’hui je me suis torturée l’esprit avec un tel problème hypothétique qui ne saurait être !

12 mars 2017
Cour des comptes et Éducation nationale : « l’enseignement, on s’en moque !»

Ce 8 mars, la Cour des comptes « épingle » une fois de plus le ministère de l’Éducation nationale. Cette fois-ci c’est au sujet des remplacements de courte durée des personnels en collèges et lycées, remplacements très peu assurés qui provoquent, bien évidemment, des « trous » dans les emplois du temps des élèves. Ces trous, parfois importants, désorganisent le rythme des entrées et sorties des établissements scolaires.

La Cour des comptes a LA solution. Comme
certains lycées et collèges arrêtent les cours bien avant le début officiel des vacances d’été, si le travail de leurs profs « libérés » était annualisé, ces derniers devraient des heures non faites à leur établissement. Et ces heures serviraient, par anticipation, à combler les fameux trous des absences de courte durée ; le tout sans bourse déliée.
Mais… la Cour des comptes, satisfaite, oublie quelques détails !

Pour les élèves libérés par anticipation, soit le programme n’a pas été terminé, soit il a été fait en conséquence, c’est à dire sciemment allégé, avec bien sûr l’accord tacite des inspecteurs. Mais le contenu des programmes… Bof !

Passons maintenant aux problèmes de la manière dont ces profs « remplaçants » boucheront les « trous », en utilisant par anticipation leurs quota d’heures annuelles. La plupart du temps, pour faire une heure ou deux de cours, ils se trouveront face à des élèves qu’ils ne connaissent pas et dont le niveau de progression sera difficile à cerner en quelques minutes.
Le rendement sera super ! Mais, au moins, comme le clame en substance notre ministre : l’important, pour les familles, est de savoir chacun de ses enfants encadré par des profs.

Finalement, la Cour de comptes et l’Éducation nationale ne sont elles pas sur la même longueur d’onde ? Pas de classe sans prof ! « L’enseignement, on s’en moque » ; l’important est qu’il revienne le moins cher possible.

5 mars 2017
Chahut en classe : Les profs ont bon dos !

Je sais que ce problème est souvent imputé aux profs mais ces derniers n’ont-ils pas bon dos ? Par exemple, même pour les plus pédagogues d’entre eux, que peuvent-ils faire face à deux ou trois jeunes perturbateurs impossibles à contrôler, surtout avec la politique actuelle peu encline à en motiver certains ? Et là, l’Administration a parfois
une nette propension à critiquer ses profs plutôt qu’à les soutenir, ce qui est inadmissible.

En effet, en matière de règlement, les chefs d’établissement ont plus que leur mot à dire ; ne sont-ils pas les seuls responsables à pouvoir décider de l’enclenchement d’une vraie procédure disciplinaire ?

Pourtant après que leurs profs aient utilisé toute la panoplie graduelle des sanctions mises à leur disposition, (mot dans le carnet, devoirs supplémentaires, heures de colles…) des chefs d’établissement refusent d’appliquer les sanctions disciplinaires plus importantes qu’eux seuls peuvent prendre et laissent ainsi s’installer une atmosphère délétère. Et finalement, en dernier ressort, lorsque la situation est devenue ingérable, certains n’hésitent pas à monter les parents (clients rois), contre leurs profs pour pallier leur mauvaise gestion des situations de crise.

C’est navrant, mais les profs ont souvent bon dos, n’est-ce pas ?

26 février 2017
« Le Monde » et son « before »

En direction des lycéens et des étudiants, donc de jeunes d’un âge déjà avancé, et pour les aider à orienter leurs choix d’études supérieures, « Le Monde » a créé un nouveau rendez-vous sur les réseaux sociaux : « le before de ton avenir ». Ce rendez-vous est patronné par le ministère de l’Éducation nationale dont les personnages influents, certainement enchantés par « before », se reconnaitront peut-être, comme ceux du journal « Le Monde », parmi les personnages dont je fais état dans mon billet d’humeur du 5 février dernier à propos de l’inculture et de l’utilisation de mots anglais.

Il est par ailleurs curieux de constater que
« Le Monde » qui, dans ses articles, critique à juste titre le tutoiement presque systématique des « jeunes » par les forces de l’ordre, se permette de l’utiliser à son tour. Mais bah, on va dire que pour ce quotidien c’est par empathie, pour reprendre un mot à la mode !

Pour en venir au fond du sujet, « Le Monde », qui semble s’intéresser au pré-avenir de nos étudiants, ne se trompe-t-il pas (volontairement) de cible ? En effet, est-il urgent de s’adresser tout particulièrement aux jeunes qui réussiront à se faire une place au soleil, quoi qu’il advienne ?

Le gros problème actuel de notre pays n’est pas celui de proposer des places à notre future petite élite qui en trouvera toujours avec ou sans « Le Monde » mais de contrer la politique éducative régressive transformant en médiocres la très grande majorité de nos élèves. Ils ne réussissent pas à raisonner correctement et deviennent la proie de tous les beaux parleurs fourmillant sur la toile et du monde implacable qui les entoure.

Et dans son coin « Le Monde », qui s’intéresse souvent aux différentes misères humaines, suit ici un chemin que je qualifierai de politiquement correct vis-à-vis des ministères de l’Éducation nationale qu’il semble préférer ne pas froisser. Si ce journal tient à s’engager sur un « before » de certains, je préfèrerais que ce soit sur celui de la grande majorité de nos élèves, mais… ce serait politiquement plus clivant !

19 février 2017
Les profs de France, sadomasochistes, devraient pratiquer l’EPCC !

La semaine dernière, comme vous n’avez certainement pas manqué de le lire dans mon précédent billet d’humeur, je notais que la Directrice Générale de l’Enseignement SCOlaire (Florence Robine) avait confirmé que le ministère actuel soutenait le « Mouvement de Lutte Contre La Constante Macabre » et l’EPCC (Évaluation Par Contrat de Confiance).

Comme je vous avais alors parlé de la « constante macabre », ce quota de mauvaises notes que, dixit le ministère, ces sadomasochistes de profs français font exprès
de coller à leurs élèves et les démotivent, il me reste, aujourd’hui, à mettre en lumière (obscure ?) l’EPCC, ce type d’évaluation qui devrait éradiquer cette navrante constante macabre et, par là même, redorer le blason de la France dans les futurs tests Pisa.

Pour les curieux, voici une adresse Internet faisant état avec précision de l’EPCC : http://mclcm.free.fr/EPCC/070320_EPCC.pdf

En quelques mots, la notation dite « révolutionnaire » EPCC préconise d’annoncer, aux élèves, le programme précis du futur contrôle ; d’avoir réalisé les exercices auxquels ils seront confrontés, sans leur tendre de pièges ; d’en avoir discuté et, enfin, de ne pas leur demander des rédactions de réponses plus complexes que celles vues en classe.

Entre nous, il s’agit d’un mode d’évaluation banal pour un pédagogue lambda, érigé en mode révolutionnaire par le ministère, un peu comme les notes chiffrées remplacées par des lettres ou des couleurs !

La pédagogie, c’est l’art non seulement de savoir structurer un cours pour en faire passer sans heurts les points essentiels, mais c’est aussi savoir contrôler en douceur si les objectifs assignés ont été atteints.

En conclusion, si l’Éducation nationale avait fait correctement son travail, elle aurait commencé par former ses enseignants à la pédagogie, au lieu de crier haut et fort, par l’intermédiaire de nombre de ses ministres : « on apprend à enseigner en enseignant » ! Dicton navrant dont le seul avantage est de ne pas coûter cher à court terme, et dont l’inconvénient est de sacrifier des générations d’élèves.

12 février 2017
Les profs de France seraient sadomasochistes !

Cette semaine, Florence Robine (DGESCO) l’a confirmé : le MENESR soutient le MLCLM et son EPCC. Si vous n’avez pas tout compris, je vais traduire !

Cette semaine, Florence Robine, Directrice Générale de l’Enseignement SCOlaire, l’a confirmé : le Ministère de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, soutient le Mouvement de Lutte Contre La Constante Macabre et l’Évaluation Par Contrat de Confiance. Si, maintenant, vous hésitez sur l’interprétation de cette phrase en voici une clef de lecture.

Il est urgent, pour
l’actuel ministère français de l’éducation et son bilan quinquennal, de désigner au monde entier les responsables de la débâcle de son système éducatif ; et comme il est hors de question que ce soient les politiques successives qui en soient accusées, le ministère a soudain tout compris : les profs et leur sadomasochisme plus ou moins latent en sont les coupables.

Lorsque les profs français évaluent leurs élèves, ils auraient à l’idée (selon le ministère et certains chercheurs en pédagogie) que mettre de bonnes notes les ferait passer pour des laxistes. Aussi, leur côté sadique les inciterait-il à inventer des contrôles retors leur permettant ainsi de mettre systématiquement un quota de sales notes, quota que certains spécialistes ont appelé « la constante macabre ».

Ces spécialistes font remarquer, à juste titre si elle existe, que cette constante macabre dégoûte et démotive les élèves. On peut d’ailleurs aller plus loin dans leur raisonnement et en déduire que les classes deviennent alors insupportables pour les profs et que, persister dans cette attitude évaluatrice c’est montrer une certaine dose de masochisme plus ou moins inconscient.

Lorsque je lis les résultats de Pisa, je ne peux m’empêcher de penser que, selon cette théorie, les évaluateurs internationaux doivent être, eux-aussi, un peu sadiques sur les bords, surtout lorsqu’ils se trouvent face à des copies françaises. À moins que le mal ait déjà été fait en amont par les sadiques de France ayant créé de mauvais élèves démotivés par la constante macabre !

La politique éducative française ainsi dédouanée, il ne restait plus, au ministère, qu'à modifier les modes d’évaluation des élèves. Profs, si donc, pour corriger votre dose de sadomasochisme vous êtes de bons petits agents de l’État, vous ne devez pas avoir manqué l’occasion de pratiquer l’EPCC ! (à suivre…)

5 février 2017
L’inculture s’installe chez nos « têtes pensantes »

Cette semaine, si vous avez suivi les débats para-politiques télévisés, vous avez peut-être relevé une certaine remarque faite sur plusieurs de nos chaînes nationales : la classe politique française, dans son ensemble, serait de plus en plus inculte.

Cette inculture, liée bien évidemment à la médiocrité récurrente de notre enseignement, se traduit de plusieurs manières ; aujourd’hui, je n’en mettrai qu’une en évidence car elle est, elle aussi, d’actualité.

Je connais personnellement
un ex « jeune » d’une affligeante médiocrité scolaire (il a eu son bac, rassurez-vous ou inquiétez-vous selon votre humeur) chez qui la moindre phrase était bourrée de fautes d’orthographe et de grammaire. Comme il n’en était cependant pas très fier, l’astuce trouvée, pour masquer son inculture, était de remplacer les mots qu’il jugeait douteux par des mots d’anglais (à l’orthographe souvent toute aussi douteuse). J’en suis navrée, d’autant plus que… l’astuce semble avoir fonctionné ! Mais c’est l’une des raisons pour lesquelles je me méfie toujours lorsque je vois, entre autres, des têtes connues de la télévision ou des personnalités politiques semer ça et là quelques mots d’anglais dans leurs conversations ; sont-elles « Anti-français » ou incultes, ou... (avec, bien évidemment, un « ou » inclusif, comme tout conjonction « ou » par défaut) ?

Quant à l’actualité à laquelle je faisais allusion plus haut ? Il s’agit du dossier que Paris adresse en anglais aux membres du CIO, et de son affichage sur la tour Eiffel, pour espérer obtenir les jeux olympiques de 2024, bien que le français soit langue officielle des JO !

Je suppose que vous pouvez donc imaginer ce que je pense du directeur général de « Paris 2024 » et de notre élite politique du Grand-Paris !

28 janvier 2017
La RE-féminisation des noms de métiers

Certaines personnes s’offusquent de voir écrit professeure. Cependant… savent-elles qu’au XIIe siècle, par exemple, et même bien après, en français on n’hésitait pas à énoncer les activités des femmes en des termes relatifs à leur sexe, et ce du haut en bas de l’échelle sociale ?

En voici quelques exemples :
archiduchesse, baronnesse, emperresse, princesse, abesse, papesse, clergeresse (religieuse), prieuresse, boursière (qui gère les dépenses dans un couvent), celerière (clergeresse préposée aux provisions d’un couvent), tuterresse, administrarresse, inventeure, procurateure, facteure, doctoresse, chirurgienne, médecine (femmes exerçant la profession de médecin), archière, bouchère, chapelière, tavernière…

Puis vers le XVIe siècle et après, (quelle mouche a donc piqué la société francophone ?), on se met à railler les femmes exerçant un métier et la plupart des noms de professions et de charges disparaissent peu à peu ou changent d’objectif : les avocates, les banquières, les doctoresses… deviennent les femmes des avocats, des banquiers, des docteurs… et le machisme verbal s’installe.

Début du XXIe siècle, les activités des femmes commencent de nouveau à être exprimées en termes relatifs à leur genre. Il faut espérer que ce changement de comportement ne soit pas cyclique. Et, malheureusement, je le crains puisque des personnes bien pensantes nous dirigeant estiment qu’on ne puisse y arriver qu’en nous imposant des quotas et des lois sur la parité hommes/femmes entre autres aux élections professionnelles… mais surtout pas présidentielles !

22 janvier 2017
« Cauchemar en cuisine » académique

Ce que je vais vous dire, cette semaine, est évidemment faux, complètement faux car, qui pourrait imaginer que ce soit autre chose qu’une fiction créée de toute pièce pour faire éventuellement trembler certains collègues dont les rapports avec leur direction ne seraient pas au beau fixe ?

Un directeur, donc, ne pouvant apparemment plus vivre en la présence de l’un de ses enseignants, fait venir inopinément l’inspecteur de cet indésirable.
Sans être prévenu, ce qui est contraire aux bonnes mœurs académiques habituelles, l’enseignant voit donc débouler l’inspecteur dans sa classe.

Mais comme ce dernier ne peut pas faire de rapport officiel, il en rédige un « officieux », bien évidemment à charge contre le maître en question ; un écrit de complaisance, pourrait-on dire, à destination du directeur. Et c’est ainsi que le dossier de l’un de nos collègues se trouve agrémenté d’un document non officiel que le rectorat exploite aussitôt pour le licencier.

Mais… comme j’ai pris soin de vous l’annoncer en début de ce billet d’humeur, tout ce que je viens d’écrire est bien évidemment de la pure fiction. Ce n’est que le scénario noir d’un irréaliste « cauchemar en cuisine » académique. D’ailleurs je me demande comment il pourrait en être autrement !

15 janvier 2017
Éducation. Qui est intéressé par nos jeunes ?

Ce soir à la télévision, à entendre chaque prétendant au trône de France, ces cinq dernières années l’éducation nationale en primaire et au collège a été réformée comme il convenait qu’elle le soit, dixit Vincent Peillon si satisfait de son action en tant que ministre qu’il ne toucherait rien à son chef d’œuvre et s’attèlerait même à réformer le lycée et l’enseignement supérieur s’il accédait à la présidence de la République.

Comme les « résultats Peillon » ne sont visiblement pas au rendez-vous et que d’autres candidats s’en sont aperçus,
ces derniers ont inscrit dans leur programme de diminuer le nombre d’élèves par classes, de mettre des enseignants en duo devant certains groupes d’élèves un peu trop hétérogènes et/ou d’éviter de nommer de jeunes professeurs (non expérimentés) dans des établissements sensibles. Que voilà donc de bonnes résolutions, mais…

Vous constaterez comme moi (par exemple en regardant, sur Internet, le « nuage » des mots les plus demandés pendant la campagne électorale, que « l’enseignement » n’y figure même pas en petits caractères), que tout le monde se fiche de l’enseignement, à commencer par les parents dont le seul objectif est de voir leur progéniture reçue à des examens, fussent-ils donnés et sans valeur. Et des examens sans valeur, on en donne de plus en plus, ce qui satisfait ainsi chaque acteur de la vie politique.

Quand donc un candidat (ou une candidate), aura-t-il compris que les jeunes commencent en primaire à s’imprégner de rigueur dans leurs raisonnements et qu’il importe donc de les aider, à ce moment là, à développer leur intellect. Il faut donc introduire dans leurs programmes des rudiments de « logique » pure et dure. Et tant que l’on se contentera de croire que tout va bien du moment qu’on « se comprend en gros » on n’élèvera pas le niveau de nos jeunes et on en handicapera un grand nombre à vie, sauf s’ils ont la chance d’être dans un milieu familial dit « favorisé ». Et encore…

Ceci étant, comme je l’ai déjà écrit par ailleurs, les partis politiques, les syndicats, les patrons… ont-ils réellement besoin d’une masse de futurs adultes sachant réfléchir et raisonner avec rigueur et donc difficiles à manœuvrer ?

8 janvier 2017
Et si Benoit Hamon avait encore plus raison qu’il n’ose le dire ?

Lorsque ce candidat à la primaire de la gauche propose un revenu universel (donc pour tous, travailleurs comme non travailleurs, ayant envie de travailler comme n’en ayant pas envie), il justifie sa proposition par l’idée (pas absurde) que, dans un avenir plus ou moins proche, l’informatique et la robotique devraient considérablement réduire les possibilités de travail. Le chômage exploserait et que deviendrait alors cette majorité d’individus définitivement privée de boulot ? D’où l’idée de mettre en place un revenu universel.

Me sont alors revenus en mémoire les vœux de bonne année de notre ministre de l’Éducation nationale, se félicitant de son travail accompli, de ses réformes s’ajoutant aux réformettes des réformes des réformettes de ses prédécesseurs.

« Bon Dieu ! Mais c’est… Bien sûr » me suis-je dit à la manière du commissaire
Bourrel, d’une très vieille série télévisée. Je venais d’élucider une énigme me trottant dans l’esprit depuis pas mal de temps : pourquoi l’enseignement en France dégénère-t-il à grande vitesse depuis des lustres et des lustres, quel que soit le gouvernement, et pourquoi le mouvement ne fait-il que s’accélérer ? À ce sujet, avez-vous lu le rapport de fin 2016, du Sénat, rapport faisant référence aux démissions de jeunes enseignants stagiaires de l’Éducation nationale, déçus par le système ? Pour les stagiaires du primaire : 1,21% (en 2013-2014), 1,82% (en 2014-2015) et 3,18% (en 2015-2016) !!! Pour ceux du secondaire, la courbe est, elle aussi, croissante : 1,08% (en 2013-2014), 1,73% (en 2014-2015) et 2,48% (en 2015-2016). Belle envolée de courbes, madame la ministre ! Et je ne parle pas des autres « problèmes » que j’évoque dans mes billets d’humeur, de temps à autres.

Donc, évidemment, « bon Dieu ! Mais c’est… bien sûr » ! Benoit Hamon le dit : Il n’y aura plus de travail pour la plupart de gens, on n’aura besoin que d’une petite élite pour faire fonctionner les robots et en imaginer d’autres encore plus performants que leurs prédécesseurs. La majorité de l’humanité n’est-elle donc pas destinée à avoir son petit revenu universel lui permettant de passer tranquillement ses jours à jouer sur des systèmes virtuels ? Alors, à quoi bon s’évertuer à peaufiner un enseignement coûteux de qualité pour tous ? Mais, comme l’avouer serait politiquement incorrect, mieux vaut donc faire croire que l’on fait tout pour instruire tout le monde.

1 janvier 2017
Meilleurs vœux à tous !

J’étais en train de préparer un « billet d’humeur » plein d’espoir pour l’enseignement, celui d’après les élections présidentielles de 2017, lorsque j’ai appris le décès de Danièle KARNIEWICZ, personnalité de premier plan à la CFE-CGC. En effet, elle était, il y a encore peu de temps, présidente de la CNAV (Caisse Nationale de l’Assurance Vieillesse) et secrétaire nationale CFE-CGC à la protection sociale. C’était une grande dame de notre Confédération ; une proche amie syndicale du GFPP, fédération d’appartenance du SYNEP CFE-CGC.
Toutes mes condoléances à sa famille.

Malgré les circonstances, meilleurs vœux à tous les lecteurs et lectrice et futurs lecteurs et lectrices de mes billets d’humeur.

25 décembre 2016

Cette semaine je ne formulerai qu’un seul vœu pieux : que, dans sa hotte, le père Noël ait apporté beaucoup de… parents normaux.

En effet, ces jours-ci je me suis trouvée dans une crêperie où un couple était en train de manger, avec sa fillette qui devait avoir dans les 5 ou 6 ans et qui grimpait sur tous les fauteuils (libres) et courrait partout entre temps.
-Viens ici ! criait parfois l’un des parents, sans succès.

Finalement, la petite fille (fatiguée)
est allée s’asseoir devant une table libre et s’est mise à feuilleter un menu et à le déchirer menu, menu !
-C’est pas bien, a déclaré le père.

Puis la petite fille a eu envie de faire pipi et sa mère, en lui montrant une porte, lui a dit :
-Va au cabinet, c’est par là.

La patronne de la crêperie, qui « bouillait » depuis quelques temps, est alors intervenue :
-Vous savez, madame, les wc sont publics et votre fille est peut-être un peu trop petite pour y aller seule.

Comme la mère venait de commencer à téléphoner, elle a ostensiblement haussé les épaules et a continué sa conversation hautement plus intéressante que l’hygiène pour sa fille.

Où sont donc passés les parents « normaux » ?
Mais, tout bien réfléchi, ces parents vus dans la crêperie étaient justement « normaux », c’est-à-dire dans la « norme » actuelle comme me l’a confirmé mon amie professeur des écoles.

18 décembre 2016

C’est décidé, en ce début de joyeuses vacances de fin d’année j’ai l’intention d’écrire un « billet de BONNE humeur ». Le tout est de trouver le sujet adéquat relatif à l’Éducation nationale : les embauches de certains enseignants peu qualifiés, les niveaux déliquescents des examens, les niveaux médiocres de nos élèves dans les tests internationaux… non, non, non !

Enfin, j’ai trouvé ! Super ! Les enseignants du public et du privé sous contrat avec l’État vont être augmentés dès le premier janvier 2017. « Au moins 100€ par mois » avait annoncé notre ministre.

Bon, si sur ce même site,
sur ce même sujet, vous lisez « les mots de Nadia » avec pour titre « On va encore se passer de beurre dans nos épinards », vous remarquerez que mon amie a montré qu’en fait, après certaines manipulations administratives, l’augmentation risque de n’être au plus que de 33€ par mois. C’est toujours ça, n’est-ce pas ? J’admets que c’est sans rapport avec les pourcentages d’augmentation à deux chiffres de la plupart des grands patrons de nos chères entreprises nationales qui pleurent misère, que c’est sans rapport avec ce que gagnent en moyenne nos joueurs nationaux de ligue 1 de foot (45.000€/mois, sans les primes multiples), mais…

…Avant de critiquer, jouons l’optimisme comme je me le suis promis aujourd’hui et disons-nous par exemple qu’entre les simples enseignant(e)s que nous sommes et les joueurs de foot, il y a tout un monde : les foules ne vibrent pas de la même manière. Au cours d’un match, ce sont parfois des dizaines de milliers de spectateurs qui hurlent ensemble ! Dans nos classes, combien sont-ils ? Une dizaine, vingt, tout au plus trente à hurler en même temps ! Alors, la comparaison ne joue-t-elle pas en notre défaveur ?...

Je me demande finalement si ma bonne humeur initiale n’aurait pas un peu dérapé !

11 décembre 2016

Pour les prochaines élections professionnelles à l’Éducation nationale, on vient de nous annoncer que les listes syndicales seraient refusées si elles ne tenaient pas compte de quotas femmes/hommes !

Et on nous parle de démocratie ! La démocratie, c’est la souveraineté du peuple et non pas celle de certains politiciens qui se permettent d’imposer des idées depuis leurs bureaux. Or, lors d’élections, le peuple n’est pas ces politiciens qui s’occupent de gérer les listes de candidats et d’imposer des quotas.

Si, par exemple, le peuple refuse vraiment que sur une liste ne se présentent que des femmes ou que des hommes, il ne votera pas pour cette liste ; il est donc inutile que de prétendus bien-penseurs lui tiennent la main en amont, sauf s'ils considèrent le peuple comme étant une bande d’irresponsables qu’il faut conduire à la baguette ! Mais dans ce cas, qu’ils le disent clairement et on en tirera toutes les conséquences, entre autres sur le mode dictatorial de fonctionnement de l’État !

À propos d’État ; n’y a-t-il pas eu qu’une seule femme aux primaires de la droite, et pour l’instant qu’une seule femme aux primaires de la gauche ? J’ose espérer que les politiciens adeptes des quotas ont énergiquement protesté ! En tout cas, les médias n’en ont pas parlé, et les partis politiques non plus !

Alors, arrêtez de nous prendre pour des gamins, arrêtez de nous faire… suer avec vos quotas lorsque ça vous arrange et occupez-vous plutôt de faire en sorte que la France ne soit pas ridiculisée une fois de plus par les résultats de la prochaine enquête Pisa !

4 décembre 2016

J’espère que vous avez vu dans « les mots de Nadia » que la dernière enquête réalisée sur les élèves de CM1 portant sur les maths donne la France bonne dernière en Europe.

Va-t-on devoir encore supporter longtemps une Éducation nationale qui, pour des raisons essentiellement idéologiques, « flingue » plusieurs classes d’âge successives ? et tout ça pour pouvoir donner des examens, sans valeur, à tout le monde… et se féliciter des taux de réussite, auprès des électeurs !
Je dis stop et je vais chercher des organismes indépendants de l’État (j’ai déjà ma petite idée) et suffisamment structurés et conscients du problème, pour mettre en place des examens privés parallèles, et reconnus dans le monde du travail.

Si cet électrochoc laisse plats les électroencéphalogrammes au ministère de l’Éducation nationale ce sera une preuve de plus montrant que nos politiciens n’ont pas à gérer l’enseignement de nos enfants.

27 novembre 2016

Cette semaine j’ai assisté à un colloque organisé par ACTALIANS : « se former autrement ». Le premier intervenant, Monsieur R. de l’école Centrale de Lille, vient nous présenter en français le CLOM (acronyme de Cours en Ligne Ouvert et Massif) qu'il commence par appeler « MOOC » suivi d'une première diapositive en anglais !

J’ai immédiatement réagi en l’interrompant sur sa lancée. Avait-il l’intention
de nous passer pendant longtemps des documents dans la langue de Shakespeare ? Dans la salle, d’autres participants, connaissant mon aversion pour cette espèce de snobisme délirant et endémique, n’ont pas été surpris, mais lui, l’intervenant, était visiblement étonné par ma démarche. C’est donc tout particulièrement à lui que je m’adresse par ce billet d’humeur.

Monsieur R., j’ai trop vu, dans mon voisinage immédiat, quantité de personnes utiliser ce mélange des langues dans le seul but de masquer leur ignorance, pour me méfier dès lors que j’entends ou que je vois quelques mots d’anglais là où ils ne s’imposent pas. Visiblement, l’anglais de vos diapositives ne s’imposait pas. Et ce d’autant moins que vous commenciez à nous parler en français de l’utilisation pédagogique d’Internet dans la diffusion des savoirs. Là, votre pédagogie laissait plutôt à désirer car cette science non exacte consiste, entre autres, à chercher à être bien compris par tout son auditoire, sans lui donner l’impression de vouloir l’écraser par un comportement inadéquat.

Monsieur R., si à Centrale on vous demande d’agrémenter vos cours avec de l’anglais, répondez à votre hiérarchie que des cours bien structurés n’ont pas besoin de ce type de fioritures et qu’il n’est pas indispensable de ressembler à quelques uns des commentateurs de télévision ou aux « publiciteux » médiocres pour s’imposer face à des étudiants.

Quant à l’utilisation des CLOMs, si l’apprenant est francophone, des documents exclusivement en bon français sont les bienvenus et, en plus, ils contribuent au rayonnement de la France. Sinon, utilisez des documents en anglais ou en chinois, russe, arabe… selon le public que vous souhaitez atteindre, si vous ne voulez pas rater le train de la mondialisation !

20 novembre 2016

Pour ceux qui ne le sauraient pas, il existe deux types d’enseignement privé :
-le privé « sous contrat avec l’État » (catholique dans sa grande majorité) c’est-à-dire celui dont les enseignants sont des agents publics payés par l’État et qui, en contrepartie de cette « aide » doivent appliquer les directives de l’État en matière d’enseignement,
-le privé « hors contrat avec l’État » où aucun personnel n’est payé par l’État et qui
n’est pas tenu (ou plutôt n’était pas tenu jusqu’à la parution du décret n° 2016-1452 du 28 octobre 2016) de suivre les rythmes des programmes officiels de l’État.

Savez-vous que ce décret inique, au sujet duquel le SYNEP CFE-CGC a publié un communique le 5 novembre dernier (et qu’il compte bien attaquer), est sorti le lendemain d’une réunion initiée par l’Éducation nationale, réunion qui regroupait essentiellement des représentants de l’enseignement privé « sous contrat » (donc peu intéressés par le contenu du décret) et à laquelle ceux de l’enseignement privé « hors contrat » (les intéressés principaux) n’avaient initialement pas été conviés ?

Il faut dire que l’État, souhaitant obtenir une large approbation de son texte, ne pouvait que trouver un allié dans l’enseignement catholique qu’il subventionne fortement. Et ce dernier, face à la manne gouvernementale, ne pouvait qu’approuver l’État… d’autant plus qu’une petite pierre envoyée dans le jardin de ses concurrents du « hors contrat », ce ne devrait pas être déplaisant… même pour des catholiques !

13 novembre 2016

Depuis des semaines, sur toutes les chaînes de télévision je n’ai vu que des élites et des intellectuels nous clamer avec assurance que Trump ne pouvait pas gagner les élections et… il les a gagnées.

Les mêmes disaient d’ailleurs tout aussi doctement que les anglais voteraient « non » au Brexit et… ils ont voté « oui ».

Alors je m’interroge. Dans nos « petites lucarnes » ne nous exhibe-t-on que de
pseudo-élites et pseudo-intellectuels (si tant est qu’il y ait une définition claire d’élite et d’intellectuel) et/ou existe-t-il un consensus inter-chaînes, nous inculquant sciemment une sorte de pensée unique ou de pensée « politiquement correcte », ce qui revient au même ?

Et cette pensée unique, qu’on nous distille, fait son chemin depuis des décennies, tout particulièrement à l’Éducation nationale où on se gargarise d’égalitarisme conduisant notre enseignement à s’enfoncer inexorablement dans la médiocrité. (Voir entre autres les résultats du dernier rapport publié il y a quatre jours par la DEPP et commenté dans Les «mots» de Nadia : Orthographe. Un nouveau constat de baisse du niveau)

6 novembre 2016

Pendant des années, j’ai été tentée de croire que nombre de nos politiciens étaient incompétents, tout en me demandant comment il pouvait y en avoir autant dans ce cas sans qu’ils ne soient dénoncés.

Depuis ce jeudi 3 novembre 2016, j’ai modulé mon interrogation après avoir vu l’émission «Envoyé spécial » passant sur France 2 « Ma vie de prof. Comment l'Éducation nationale recrute-t-elle ? » Ceux que je prenais pour des incompétents ne seraient-ils pas (aussi ou plutôt ?) d’une grande malhonnêteté intellectuelle ?

Jugez-en plutôt :
un jeune journaliste mène l’enquête et cherche donc à se faire embaucher par l’Éducation nationale, comme prof de maths sans connaissances approfondies dans cette matière. Pour la circonstance, il a rédigé un CV dans lequel il a joint un diplôme fabriqué de toutes pièces, émanant d’une école supérieure imaginaire et l’a envoyé à un rectorat où il est convoqué à un entretien.

Le jour dit, il se présente toujours avec son faux diplôme et subit un entretien de 8 min. L’inspecteur lui pose 6 questions. Pour deux d’entre elles, il ne connait pas le sujet ; il ne comprend pas la troisième question et fournit une seule bonne réponse pour les 3 dernières !

Sanction : avis favorable de l’inspecteur, mais uniquement pour enseigner en collège ! Peut-être qu’avec deux bonnes réponses il aurait eu droit au lycée, avec classe prépas éventuelle pour une bonne réponse de plus !

Toujours est-il que l’enquêteur s’est retrouvé dans une classe de collège, à enseigner les maths sans avoir été informé du contenu du programme (qu’il n’a d’ailleurs pas réussi à trouver sur Internet) et sans avoir suivi une quelconque formation.

Après quelques jours de cours, l’enquête étant concluante (à mon avis, elle l’était même dès la fin de « l’inspection »), le journaliste a annoncé à la Direction du collège qu’il ne se sentait pas capable d’enseigner. On a tenté de le faire changer d’avis, trop content d’avoir trouvé quelqu’un à mettre face aux élèves.

Suite ahurissante de l’enquête. Notre ministre de l’Éducation, interpelée en fin d’émission, a répondu que tout était de la faute du précédent gouvernement qui avait supprimé trop de postes d’enseignants. Qu’elle, au contraire, elle avait recréé des postes et que, ne réussissant pas à recruter des spécialistes compétents, formés, elle avait privilégié le « pas de classe sans prof », donc sans se soucier de la valeur du « prof » car là n’était pas l’objet de la mesure prise.

Où est la malhonnêteté intellectuelle de notre ministre, dans cette histoire ? Elle est, bien évidemment, dans le fait qu’elle n’assume pas l’entière responsabilité de l’ensemble du dispositif mis en place. Elle fait croire aux parents d’élèves que grâce à la politique éducative actuelle l’ascenseur social est sur la bonne voie car chacun des enfants a un maître en face de lui… alors qu’il risque de n’avoir qu’un simili-maître, qui plus est destructeur potentiel d’intellect. C’est peut-être « mieux que rien » diront certains ; je n’en suis pas convaincue mais, quoi qu’il en soit, qu’au moins notre ministre ait l’honnêteté de le dire haut et fort aux parents et à toute la société.

Voir le reportage
http://www.reportagestv.com/2016/11/05/prof-a-la-gomme-envoye-special/

30 octobre 2016

La rectrice s’en défend ; elle n’aurait rien demandé à ce sujet. Toujours est-il que le comte Emmanuel de Las Cazes, né dans le sud-ouest et historien de Napoléon premier, ne semble plus convenir à une région PS, surtout en ces temps d’élections présidentielles. On lui préfère donc Simone Veil qui, de plus, est une femme comme la présidente du conseil régional. Quotas, quand tu nous tiens…

Finalement, pour quelle raison réelle ce collège va-t-il
sans doute changer de nom ? Je vous le donne en mille : il est en REP+ et les familles l’évitent de plus en plus ! D’après certains « locaux », un nouveau nom lui donnerait une nouvelle virginité et/ou ferait illusion auprès des familles débarquées depuis peu dans son secteur. Trêve de plaisanterie, un nouveau nom n’arnaque même pas les « arnaquables » ! Je l’ai déjà écrit sur un ancien bulletin syndical en signalant que dans une école privée de ma connaissance, à une époque, il y avait une classe spéciale, navrante à tous égards ; chaque année le conseil d’administration en changeait le nom et… « priait » sans doute mal car la classe en question demeurait nulle. Ce sont les cours qu’il fallait changer et non le nom !

Pour en revenir au collège Las Cazes, il parait que l’on va aussi changer de méthodes d’enseignement. Ça c’est peut-être une bonne chose ! Malheureusement… Jugez-en plutôt : on va acheter pour 100.000€ de tablettes numériques qui seraient, parait-il, un facteur d’égalité sociale. Dire qu’en 2016, « l’égalité » se mesure dans les têtes de certains au nombre de tablettes dont disposent les élèves ! Et ce sont des femmes qui l’écrivent ! Il y a de quoi désespérer du genre humain.

23 octobre 2016

Alleluia ! Notre ministre vient d’avoir une révélation (divine ?) Toujours est-il qu’elle vient de s’apercevoir que certains enseignants étaient absents et non remplacés.

Elle savait (du moins je l’espère) qu’il manquait des enseignants pour assurer les services « normaux » (à tel point que les rectorats en cherchent encore un peu partout : à l’ANPE, dans la rue devant leurs portes, sur Internet, dans les petites annonces des journaux gratuits…) mais elle devait croire que le vivier des remplaçants était, lui, au complet.

Et là, cette semaine, subite illumination depuis qu’il y a eu
les élections de parents d’élèves et que les élections présidentielles approchent, elle s’aperçoit, horreur, qu’il manque aussi des remplaçants ! Alors elle propose trois trains de mesures à mettre en place (mais pas dans l’urgence rassurez vous car ce serait trop beau) :

-Mieux informer
-Renforcer le potentiel de remplacement
-Améliorer la gestion du remplacement.

Je parie qu’au ministère il a fallu réunir une commission idoine de spécialistes hautement qualifiés, et ce pendant certainement plusieurs jours et plusieurs nuits, pour réussir à dégager ces trois points pas évidents à trouver (n’est-ce pas ?). C’est peut-être la raison pour laquelle ces mesures ne sont dévoilées que deux mois après cette nouvelle rentrée qui en suit bien d’autres, toutes aussi en manque de remplaçants.

16 octobre 2016

Je ne m’en étais pas aperçue, mais dès que j’en ai entendu parler j’ai cherché à en savoir plus. Et bien, c’est malheureusement exact ! Il y a de plus en plus d’enfants que l’on exhibe à la télévision, sûrs d’eux-mêmes et qui d’un ton péremptoire viennent nous débiter des monologues appris par cœur, probablement sans n’avoir rien compris au sujet dont ils causent. Et ils vantent alors les mérites d’une voiture, d’une lessive, d’une assurance… à leur père, mère ou voisin dont l’air parfois benêt est déconcertant !

Prise au premier degré cette tendance, leur faisant singer bêtement les adultes, pourrait prêter à sourire mais…
elle me rappelle trop la remarque d’une inspectrice passée dans une de mes classes de seconde, alors que je faisais de petits exercices de logique qui, soit dit en passant, passionnaient mes élèves. « Madame, me dit-elle sur un ton docte, on ne vous demande pas de les faire réfléchir, vous n’êtes pas à l’université ; il y a des cases vides, vous devez seulement les remplir ! »

Ne venait-elle pas de me faire passer le message de l’Éducation nationale dont la doctrine semble être de plus en plus d’actualité ? Remplir des cases sans se soucier de savoir si les contenus correspondent à un besoin, une attente, une compréhension des élèves. C’est comme dans la pub, mais là c’est pour donner l’illusion aux parents et au monde qu’en France on apprend des tas de choses. Mais le monde n’est pas dupe et on mesure malheureusement chaque jour où le système nous conduit.

9 octobre 2016

Avez-vous déjà prêté attention aux commentaires faits par les médias sportifs sur des résultats de matchs de sports d’équipes (foot et rugby tout particulièrement) ?

À partir de certains mots classiquement utilisés par ces médias, J’ai concocté le petit texte ci-dessous, parlant d’une équipe imaginaire :

Après la « claque » reçue le mois dernier, elle s’est « vengée » quelques jours plus tard en « corrigeant » son adversaire. Puis, il y a une semaine, elle s’est imposée et a été le « bourreau » d’une autre équipe qu’elle a « écrasée » en lui « infligeant une défaite cuisante ». Enfin, ce dimanche, apothéose, elle a « humilié » l’équipe qui l’avait « ridiculisée » l’an dernier.

Comment les médias sportifs peuvent-ils ainsi se permettre de tels propos si agressifs, si péjoratifs, si peu admissibles, ne semblant choquer personne du moment que l’on parle de sport ?

Quel scandale feraient, à juste titre, les parents d’élèves si un enseignant osait utiliser ne serait-ce qu’une petite partie de ce vocabulaire pour commenter les résultats obtenus par ses élèves ? Et pourtant, d’année en année, ne se dit-il pas que mener une classe, tout particulièrement de collège, c’est de plus en plus du sport ?

2 octobre 2016

Si vous n’avez pas lu le dossier de synthèse du CNESCO (fin septembre 2016) au sujet de « comment l’école amplifie-t-elle les inégalités sociales ? » je vous invite à le faire, mais à jeun pour éviter les haut-le-cœur.

Tout au long de ses 60 pages, il est sans appel et, en résumé, rien ne va quel que soit le sujet abordé, ce qui classe la France parmi les mauvais.

Je ne prendrai qu’un exemple :
celui de la formation continue des maîtres. Déjà qu’ils ne sont pas formés en formation initiale (ou si peu et pas tous), quel pays fait moins bien que la France ? Aucun ! Car les heures de formation continue annuelles obligatoires sont au nombre de 0 en France alors qu’il y en a annuellement 15 en Autriche, 18 en Roumanie, 35 au Royaume-Uni, etc.

Résultat : les enseignants de collège se déclarent eux-mêmes moins bien préparés à enseigner que leurs collègues des autres pays européens. Et en plus, cette année, on leur demande de changer tous leurs programmes, bien sûr sans avoir été formés !

La faute à qui, si ce n’est aux gouvernements successifs qui ne s’intéressent à l’école qu’en période électorale dans le seul but de récolter des voix ?

Jusqu’à quand devra-t-on laisser l’avenir de nos enfants à la merci de politiciens ?

25 septembre 2016

…doivent se dire de nombreux responsables politiques, tant de droite que de gauche, qui ne pensent qu’à donner bonne figure médiatique en saupoudrant leurs propositions législatives de références à l’égalité sociale !

Dans cet ordre d’idée, cette semaine j’ai tristement relevé un souhait de notre ministre de l’Éducation demandant à ce que l’École devienne obligatoire de 3 ans à 18 ans, pour des raisons… d’égalité sociale !

Aux obscures justifications de son projet je ne répondrai que par ces quelques mots :
« Madame la ministre, la scolarité actuellement obligatoire jusqu’à 16 ans produit 7% d’illettrés. Ne pensez-vous pas qu’il serait urgent, avant d’envisager toute autre réforme, de faire en sorte qu’après 10 ans passés sur les bancs de vos École les jeunes dont vous avez la charge morale soient beaucoup moins de 7% à ne savoir ni lire ni écrire ni comprendre ce qu’on leur dit ? »

Il est vrai que si les inégalités sociales venaient ne serait-ce qu’à s’estomper, pour certains politiciens que resterait-il de simple sur quoi faire campagne ? Ils devraient alors se creuser la tête pour trouver des sujets pertinents, mais en ont-ils la volonté et/ou les capacités ? Vive les inégalités, doivent-ils se dire ; et pourvu qu’elles durent encore longtemps !

18 septembre 2016

Depuis juin dernier, notre ministre de l’Éducation fait un certain tapage sur les nouvelles grilles salariales des enseignants. Il y a trois jours, « Les Échos » relaient l’information : « 23.000€ de plus sur l’ensemble de la carrière d’un certifié » (ou assimilé). Pas mal, n’est-ce pas ?

Puis « les échos » ajoutaient alors :
ce qui « devrait mettre le niveau de salaire des enseignants français au niveau de la moyenne de l'OCDE ».
Que vient donc faire ce « devrait » intempestif ? Et là, le pot aux roses est dévoilé : « si cette grille est appliquée »

Je ne l’ai pas personnellement entendue le dire, mais il parait que notre ministre aurait juré (les yeux dans les yeux) que cette publication des éventuelles futures grilles salariales n’avait aucun rapport avec l’approche des élections. Puisqu’elle le dit, pourquoi ne la croirais-je pas ?

En tout cas, les salaires « devraient » augmenter, mais le travail, lui, a déjà augmenté officiellement le 1er septembre 2016, et de façon très significative pour les enseignants de collège qui ont passé des « vacances » plus que studieuses à refaire tous leurs programmes sans le paiement de la moindre heure supplémentaire !

11 septembre 2016

C’est avec ce titre accrocheur que le journal régional Sud-Ouest attire son lectorat, le samedi 10 septembre 2016.
Plus aucune note ! Bigre ! Comment les enseignants font-ils donc ? Je m’intéresse au problème et, que vois-je ? Je n’en crois pas mes yeux !

« Le dispositif sans notes a été mis en place il y a cinq ans (…). G. D., professeur de physique et l'un des artisans du dispositif, explique ceci : Un jour, j'ai demandé un travail à la maison. Deux élèves sont revenues en me disant qu'elles n'avaient rien fait. Je devais donc leur mettre 0/20. Mais l'une d'entre elles est venue me dire qu'elle avait fait son devoir mais que tout était faux. En effet, rien n'était bon. Mais j'étais embêté. Comment valoriser une élève qui avait fait un effort ? (…) »

À ce niveau de ma lecture, je m’étonne car n’a-t-on pas appris à ce professeur que dans la vie tout n’était pas uniquement blanc ou noir et que les notes permettaient, à qui sait les manier, de leur faire dire des tas de choses… et, en plus, que les enseignants n’avait pas à leur disposition, pour leurs évaluations, que des chiffres froids et souvent impersonnels à leur disposition !

Mais ma surprise a été totale lorsque j’ai lu la suite de l’article.

« Avec d'autres collègues de trois disciplines, on s'est dit qu'on ne pouvait plus casser ces élèves. On a arrêté les notes et on est passé aux codes couleurs » !!! (Rouge, c'est mauvais. Orange, c’est moyen. Vert clair, c'est en cours d'acquisition et vert foncé c'est acquis).

Ne serait-on pas là en présence d’une notation analogue à celle par lettres A-B-C-D… d’une certaine époque, ou à celle par chiffres de 1 à 4, voire plus…, ou à celle par curseur, ou… Alors où est finalement cette suppression totale et « révolutionnaire » des notes vantée dans l’article ? Il faut dire qu’elle ne contient simplement plus de chiffres, ces chiffres qui donnent des boutons à bon nombre de personnes. C’est navrant !

Il paraitrait aussi, toujours d’après le même article, que cette notation serait « plus accessible pour les parents ». Possible ; sauf sans doute pour certains daltoniens ! Je ne sais d’ailleurs pas pourquoi, mais cette remarque sur l’accessibilité me rappelle, en passant, qu’un rapport de l’Insee indique qu’en France il y a 7% d’illettrés parmi les plus de 17 ans. La note par couleurs serait-elle pour eux ?

Illettrée : personne qui, ayant appris à lire et à écrire durant la scolarité obligatoire en France, en a complètement perdu la pratique.
Pensez-vous réellement que ce soit à cause d’une simple notation chiffrée ?

Remarque : d’après les statistiques il y aurait significativement moins de femmes illettrées que d’hommes… Mais ne le dites surtout pas à notre ministre car, au nom d’un égalitarisme forcené, elle risquerait d’empêcher les filles de suivre certains cours !

4 septembre 2016

Le jeu à la mode consiste à traquer des Pokémon (bestioles virtuelles) avec son téléphone portable. On filme son voisinage et si la société éditrice du jeu (Niantic) a placé un Pokémon près de l’endroit où on se trouve, on le voit apparaître en surimpression sur son écran. Il ne reste plus qu’à être le premier à l’attraper, puis à courir en chercher un autre ! Plus on en a, plus on est parait-il considéré par ses amis et copains. Pourquoi pas !


Notre ministre de tutelle (Mme Najat Vallaud-Belkacem) a demandé à la société éditrice de cette chasse aux trésors de ne pas en mettre dans les établissements scolaires à cause des « problèmes de sécurité » que pourraient causer l’intrusion de « chasseurs » étrangers aux établissements. (Pourtant je croyais naïvement que la sécurité était désormais assurée à l’entrée des établissements !)

Par contre,
notre ministre a bien précisé que sa demande ne concernait que les Pokémon « rares » (pas les autres !)

S’intéresse-t-elle vraiment aux conditions de travail tant des élèves que de leurs professeurs ? En effet, j’imagine difficilement qu’elle n’ait pas pensé que les recherches endiablées de Pokémon, rares ou pas, pouvaient nuire à la concentration et à la sérénité des cours. Je parie que dans certains établissements, en pleine classe, nombre d’élèves ayant jeté un coup d’œil à leur téléphone vont être étrangement pris d’une subite envie de courir aux WC ! Mais… toujours est-il qu’elle a tapé du point sur la table en direction de la société éditrice du jeu.

Et que va-t-il se passer si cette société, basée au États-Unis (ou si un pirate informatique), se moquait des désidératas de notre ministre comme de ses premiers balbutiements de logiciels ? Certainement la même chose qu’à ce touriste en visite à Paris. Il se promenait sur les Champs Élysées lorsqu’un voleur lui déroba son portefeuille. Le touriste, rouge de colère, se mit alors à hurler : « revenez tout de suite sinon je ferai comme la dernière fois ! » Le voleur ayant disparu dans la foule, un autre touriste demanda alors : « Qu’avez-vous fait, la dernière fois ? » et, penaud, le volé répondit : « Je suis rentré chez moi sans portefeuille ! »

28 août 2016

Sur le site ministériel de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, on peut lire ce gros titre cocardier : « Classement de Shanghai 2016 : la France 6e, le nombre d'établissements français classés reste stable. »

Excellent ? Voire…

Pour ceux qui ne le sauraient pas, ce classement créé en 2003, prend en compte six critères pour établir chaque année la liste des 500 « meilleurs » établissements mondiaux. Parmi ces critères on relève le nombre de prix Nobel parmi les anciens élèves, le nombre de chercheurs les plus cités dans les publications de leur discipline, le nombre de publications dans Science et Nature…

La France 6eme. Ce n’est pas mal n’est-ce pas ? A vrai dire le ministère a, comme souvent, déformé le titre de sa publication.
Le premier établissement français (Université Pierre-et-Marie-Curie. Paris 6) se classe… 39e/500, le deuxième (Université Paris-Sud. Paris 11) 46e/500 et le troisième (École normale supérieure – Paris) 87e/500. Il n’y a pas de quoi pavoiser !

Mais alors, que signifie ce très honorable rang de 6ème ? Rassurez-vous, La France est bien 6ème mais pour le nombre de ses établissements figurant dans les 500 du classement !

Comme, d’année en année, la France est visiblement toujours à la traine, le ministère ajoute d’ailleurs un commentaire à ce classement en notant que l’ensemble des critères « faisant peu de place aux sciences humaines et sociales et pénalisant les unités mixtes de recherche, n'est pas favorable à la France. »

Personnellement je propose à notre ministre de créer son propre classement avec, comme critère, celui du nombre d’établissements situés dans les pays dont le nom commence par « fran ». Pensez-vous que l’on aurait ainsi la chance d’être classé parmi les premiers ?

On nous prend vraiment pour des… ce que nous sommes peut-être bien de plus en plus.

21 août 2016

…et encore moins avec la loi El Khomri que nous imposent les « ennemis » autoproclamés de la finance, qui siègent au gouvernement.

Avez-vous vu ce qui se passe chez SFR où la nouvelle direction « licencie » 5000 personnes avec l’accord de la CFDT et de l’Unsa et externalise ses services dans d’autres pays, malgré les « accords » qu’elle avait signés avec le gouvernement lors de son rachat de l’opérateur français de télécommunications ?

Personnel de droit privé,
c’est un bon exemple de ce qui pourrait bien arriver dans votre École et là encore le gouvernement se déclarerait « impuissant » face aux multinationales et aux fonds de pension ; d’autant plus impuissant qu’il risquerait d’en profiter pour faire semblant de vous défendre en vous enfonçant un peu plus afin d’espérer redorer le blason de son Éducation nationale déliquescente !

Si vous avez des doutes à propos de la gestion de votre École n’hésitez pas à nous contacter, ensemble nous pourrons mieux trouver une solution à vos problèmes que si vous restez seuls face à votre direction !

Pour plus d’informations sur SFR, voir le communiqué de la CFE-CGC (Clic ICI)

14 août 2016

Cette semaine, le « collectif indépendance des chercheurs » (leur site est sur Internet) a trouvé une formule radicale contre le chômage : « pourquoi ne pas mettre en place la politique proposée par notre collègue Luis Gonzalez-Mestres dans son livre L'Énigme Bogdanov (Éditions Télémaque) ? À savoir, supprimer entièrement le chômage actuel en prolongeant la durée obligatoire des études jusqu'au niveau universitaire et en renvoyant chaque travailleur sans emploi vers des études appropriées. Non seulement l'éducation de l'ensemble de la population serait ainsi considérablement améliorée, mais il en serait de même sur le plan social et des potentialités technologiques et économiques du pays. »

Je lui propose, à ce « collectif », une solution encore plus radicale : « supprimer le mot chômage du vocabulaire ! »

Trèves de plaisanteries ; pour résorber le chômage il faut
créer des emplois et donc que la France retrouve une certaine indépendance dans ce domaine. C’est tout un programme ! Et si l’on souhaite que nos élèves soient nombreux à rester en classe jusqu’au niveau universitaire, il faut les motiver. Or ce n’est pas en les contraignant à poursuivre des études, en leur distribuant des tablettes numériques ou en appliquant les espèces de programmes simplistes et incohérents, résultats de réformettes successives plus navrantes les unes que les autres, que l’on réussira ce tour de force. Il faut faire raisonner logiquement nos élèves dès leur plus jeune âge et faire en sorte que chaque jour d’école leur apprenne quelque chose de cohérent qu’ils puissent identifier. Sans ce principe de base, nous ne créerons que des pions sans défense face aux multinationales et aux politiciens et donc des pions vite écœurés par la société les entourant.

Mais où je rejoins partiellement les idées de ce « collectif » si décevant sur le point précité du « chômage », c’est au sujet de son interrogation à propos du Conseil Européen de Barcelone (mars 2002) ayant planifié la casse sociale générale, droits des travailleurs et des retraités compris : ce Conseil Européen n’est-il pas l’un des générateurs des déficits croissants en matière sociale et d'éducation ? Quel gouvernement osera donc le premier le dénoncer ?

7 août 2016

Récemment encore (JMJ en Pologne et autres), le pape a dit en substance aux journalistes : Il y a un mot que l'on répète beaucoup en ce moment c'est « insécurité » mais le véritable mot est « guerre » ; pas guerre de religion mais troisième guerre mondiale !

Comment se fait-il que la plupart des médias ne s’en soient pas fait l’écho, ou si peu ? Le pape exagèrerait-il, car le canon ne tonne pas encore partout ?

Demandez à vos collègues d’Histoire : si l’on se réfère aux deux précédentes conflits mondiaux,
ils se sont fait sentir, tous les deux, par leurs prémices, bien avant les premiers coups de canon !

En ce moment, les signes avant coureurs de l’embrasement ne manquent pas. Il suffit de constater qu’il existe plusieurs camps (États-Unis, Chine, Russie) en guerre pour l’instant économique, mais en train de compter leurs alliés.

Et comme le meilleur moyen de « se faire des alliés » c’est de les asservir, l’Europe, par exemple, et la France en particulier, sont en train de glisser docilement sous la coupe américaine. D’où la loi antisociale El Khomri passée en force ; l’anglais dont on nous rebat de plus en plus les oreilles dans des médias à la solde des groupes économiques qualifiés d’internationaux (médias qui ont donc préféré taire les états d’âme du pape) ; et, enfin, l’Éducation nationale que nos gouvernements successifs font régresser car, ne l’oublions pas, être bien formé, c’est avant tout avoir appris à raisonner logiquement. Et dans les temps qui courent de troisième guerre mondiale larvée… la docilité requise nécessite un endoctrinement plus qu’un apprentissage à raisonner !

31 juillet 2016

Cette expression latine signifiant « pain et jeux du cirque » est souvent traduite par « du pain et des jeux ». Certains empereurs romains faisaient distribuer du pain et faisaient organiser des jeux pour s’attirer la bienveillance du peuple oisif.

Rien n’a-t-il donc changé depuis ce temps-là ? Non et oui !

Non car,
surtout à l’approche d’élections (importantes ?) l’État distribue toujours de l’argent public (bien qu’il n’en ait plus), et se satisfait de tous les jeux nationaux et internationaux, de foot, olympiques et autres… auxquels s’ajoute la multitude des jeux vidéo dont la jeunesse et la moins jeunesse est friande, même dans les rues.


Oui car,
les jeux et l’argent ne suffisant plus, l’État n’a rien trouvé de mieux, depuis quelques temps, que de donner aussi des examens. Maintenant l’objectif est d’atteindre 60% d’une tranche d’âge avec un diplôme de l’enseignement supérieur en poche, mais à moyens constants, voire en baisse ! Que le niveau ne soit alors pas au rendez-vous n’est pas gênant ; l’important c’est d’atteindre le chiffre de 60% !

C’est à peu près la même chose avec tous les examens d’État et comme certains d’entre eux ne mènent à rien de concret, notre gouvernement vient d’ailleurs de décider qu’à partir de septembre prochain (2016), il distribuera, pendant quatre mois, du « pain » sous forme d’une prime mensuelle à tous les jeunes boursiers venant de réussir à un examen professionnel et ne réussissant pas à s’insérer dans le monde du travail.

« Panem et circenses » ne suffit plus… mais y a-t-il une réelle évolution depuis la Rome antique ?

24 juillet 2016

Pour créer une nouvelle convention dans les normes il faut avoir défini au moins :
-le champ d’application
-le choix d’un OPCA
-les moyens du dialogue social
C’est d’habitude un travail de longue haleine.

Et bien la Confédération de l’EPNL « Enseignement Privé Non Lucratif » (créée en quelques mois fin 2015) a réalisé un tour de force en créant
la convention collective de l’EPNL, (regroupant une dizaine de conventions collectives)… en 4 réunions seulement.

Son champ d’application n’est pas clair et net ; le choix de l’OPCA a été pris pas défaut, faute de temps ; il n’a pas été jugé utile de s’appesantir sur la collecte des fonds du paritarisme, moyens du dialogue social. Mais à part ça... madame la marquise, tout va très bien tout va très bien ; la nouvelle convention a été mise à signature du 12 au 20 juillet dernier !

Et je vous parie que des syndicats, suivant le patronat, l’ont déjà signée. Mauvais augure pour l’application de la loi El Khomri !

17 juillet 2016

Suite à notre communiqué du 12 juillet dernier au sujet des examens cette année illégalement programmés par l’Éducation nationale pour certains jour de fêtes religieuses, nous avons reçu quelques réactions du type : « Le SYNEP CFE-CGC est un syndicat français et la France est laïque. Je ne suis donc pas d'accord pour qu’il communique sur un point lié à une religion, quelle qu’elle soit. »

Si un syndicat d’enseignants ne communique pas sur TOUS les problèmes de l'Éducation nationale, je ne vois pas sur quoi il va communiquer !

Le prochain problème risque d'être
lié à la politique, comme c'est souvent le cas, et le syndicat étant apolitique il ne faudrait donc pas qu’il en parle. Que va-t-il lui rester d'après ses détracteurs ?

-l'argent ? à condition qu’il ne fasse pas trop capitaliste,
-la couleur du papier toilette des établissements scolaires ? et encore pourrait-il proposer du blanc sans être traité de royaliste, ou du jaune faisant référence aux traitres, ou… ?

Pour moi, Laïc, apolitique… signifie que le syndicat n’a fait allégeance ni à une religion ni à un parti politique ; c’est tout ! Et, en l’occurrence, tout ce qui touche de près ou de loin à l'enseignement le concerne. Il a donc toutes les raisons de dire ce qu'il en pense et, qui plus est, toutes les raisons d’oser le diffuser largement, sans langue de bois !

Réponses au billet d'humeur

Chris : S'agissant de la couleur du papier hygiénique, pour plus de clarté, je préconise «transparent», qui plus est écologique puisque sans colorant !
Luc : Pour le papier, pas d'accord pour qu'il soit transparent !

10 juillet 2016

Une Circulaire du Ministère de l’Éducation nationale (18 mai 2004) oblige l’institution scolaire et universitaire à prendre les dispositions nécessaires pour qu’aucune épreuve d’examen important ne soit organisée les jours des grandes fêtes religieuses.

Pourtant, cette année, les oraux du bac ont été programmés pour le mercredi 6 juillet, fête de l’Aid el Fitr (fin du Ramadan). Mais… fort heureusement notre ministre veillait !

D’ailleurs voici ce que l’on peut imaginer que la ministre ait pensé en faisant paraître son communiqué de presse le 4 juillet, communiqué dans lequel elle faisait écrire en substance : « les oraux du mercredi 6 juillet sont maintenus, mais viendra qui veut, tant parmi les candidats que parmi les examinateurs ! On ne leur demandera que de signaler leur demande de report ! »

On peut même envisager une cogitation plus détaillée à ce sujet, du genre :

« Chers candidats, sachez que nous ne sommes pas aux États-Unis mais en France ! Il est donc hors de question que je vous interroge sur vos pratiques religieuses ; ce serait d’ailleurs contraire à la loi.

Je pourrais faire avancer les épreuves au lundi 4 juillet, mais… je préfère vous donner trois jours de plus pour réviser. Je vous demande donc de me faire savoir si vous souhaitez passer votre oral du bac le jour de la fête de l’Aid, dernier jour des épreuves cette année, ou si vous préférez attendre le lendemain.

Je suis persuadée qu’au lieu de partir en vacances, la plupart de vos examinateurs vous accueilleront à bras ouverts, avec grand plaisir. Et si vous n’êtes que 2 ou 3 à les faire tous se déplacer, peut-être, même, que certains d’entre eux vous inviteront à un petit apéritif sympathique. À ce sujet, ne me dites toujours pas si vous êtes musulman, dites-moi seulement si vous ne mangez pas de porc et si vous ne buvez pas de vin ; je leur ferai passer l’information ! »

3 juillet 2016

C’est sur ce vieux principe que s’appuie certainement notre gouvernement, en réglementant de façon outrée l’enseignement privé hors contrat avec l’État.

Cet enseignement, souvent aux méthodes pédagogiques qui, elles, ont fait leurs preuves, contrairement à celles hésitantes et fluctuantes de l’enseignement public, est actuellement la cible de notre ministre. Pourquoi ? Car, par exemple, ces dernières années le nombre d’écoles primaires hors contrat a augmenté de près de 30% faisant de plus en plus d’ombre à la pédagogie officielle que certains voudraient voir ériger au rang de dogme.

Mais avouer l’échec de l’Éducation nationale étant un affront, notre ministre a trouvé un prétexte pour lancer sa croisade : d’après ses sources, 4 ou 5 établissements sur plus de 4000 existant en France seraient « radicalisés » ou en voie de l’être !

Du coup, la chasse aux sorcières est ouverte. Ces établissements seront contrôlés par l’État, a-t-on déclaré en haut lieu. Et comme ils le sont déjà, d’après les textes de loi en vigueur, on… on… on les obligera à écrire, dans leur intitulé : « établissement d’enseignement privé non soumis au contrôle de l’État ». Il fallait la trouver cette formule !

Et on ira même jusqu’à contrôler s’ils appliquent bien les mêmes progressions par « cycles », celles de l’Éducation nationale, car il ne faudrait pas qu’en douce ils soient en train de former une élite dont on n’a que faire en France !

26 juin 2016

Avec un humour grinçant, notre ministre a clamé, dans l’une de ses dernières conférences de presse, que le bac n’était pas dévalorisé !

Si besoin en était de démontrer le contraire, je vais donc rappeler l’aveu implicite de ses fonctionnaires suite à la « pseudo » erreur dans le sujet de spécialité maths du bac S 2016.

Que s’est-il passé ? Un « responsable » du ministère a cru bon de faire rectifier le texte deux heures après le début de l’épreuve, créant la confusion chez les candidats alors que tout était clair sauf semble-t-il pour ce dernier sans doute mal à l’aise avec les nombres négatifs.

Mais, au sujet de la dévalorisation du bac, l’incident a été l’occasion, pour l’entourage de notre ministre, de rassurer les candidats en leur rappelant que, comme tous les ans, il existait une « commission d’harmonisation » chargée de modifier à postériori les points attribués aux questions du bac « afin de repérer les difficultés » (car les personnels du ministère chargé d’élaborer les sujets ne seraient pas capables de les repérer à priori !) ; en d’autres termes, traduisons plutôt cet aveu par : « afin d’obtenir les quotas nationaux adéquats de réussites, sans tenir compte d’un éventuel niveau de connaissances imposé. »

On augmente le nombre de points pour les questions faciles et on diminue ceux pour les autres. Mais à part ça, c’est juré les yeux dans les yeux, le bac n’est pas dévalorisé !

17 juin 2016

À quoi assiste-t-on depuis des semaines au sujet de cette loi travail ?
Les centrales syndicales qui se sont aperçues que cette loi aboutissait à une régression sociale majeure, crient au scandale : « retirez l’article 2 ! »
Le gouvernement répond en tapant du point sur la table : « c’est une bonne loi, nous ne la retirerons pas ! »
Les autres, au fond de la scène, sont soit plus « contre » que les « contre », soit plus « pour » que les « pour » selon leur sensibilité économico-politique. Mais, d’un commun accord semble-t-il, tous, absolument tous, ont décidé de ne surtout pas évoquer Bruxelles !

Pourtant, le point essentiel de la loi El Khomri est bien Bruxelles qui, le 18 mai 2016, résumant des mois de travail, « recommande à la France, au cours de la période 2016-2017 » [et chacun sait ce que signifie « recommande » en langage de Bruxelles], de « veiller à ce que les réductions du coût du travail soient pérennisées » et de « réformer le droit du travail », dans le même sens, ça va de soi !

Voici un extrait significatif des considérations sur lesquelles Bruxelles s’appuie, et que vous pouvez consulter à http://ec.europa.eu/europe2020/pdf/csr2016/csr2016_france_fr.pdf

«considérant ce qui suit: […]
(11) Les réformes menées récemment n'ont donné aux employeurs que peu de possibilités pour déroger aux accords de branche. Cela concerne tous les aspects des conditions d'emploi, notamment les salaires, le temps de travail et les conditions de travail, et limite la capacité des entreprises à moduler leurs effectifs en fonction de leurs besoins. À l'heure actuelle, les branches professionnelles peuvent empêcher les entreprises de déterminer, au cas par cas et après négociations avec les partenaires sociaux, les conditions de dérogation aux accords de branche en matière de temps de travail. Les dérogations aux accords de branche et aux dispositions juridiques générales sur les conditions d'emploi, par l'intermédiaire d'accords d'entreprise, pourraient être facilitées, en concertation avec les partenaires sociaux. » […]

A quoi riment donc ces diverses gesticulations françaises de gens qui semblent tous d’accord pour ne pas parler des commanditaires de la loi El Khomri ?
Quelle triste « commedia dell’arte »!

12 juin 2016

Le 9 juin, notre nouveau président de la CFE-CGC (François HOMMERIL) a rappelé l’opposition de la CFE-CGC à l’article 2 de la loi travail, article qui donnerait la possibilité à chaque entreprise de négocier dans son coin des accords moins favorables aux salariés que les accords négociés dans la branche.

Parmi les 5 centrales syndicales (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO), la CFE-CGC, la CGT et FO sont donc contre cet article 2 présenté par d’autres comme étant une chance à saisir sur la planète des « bisounours », à part que... nous sommes loin de cette planète idéalisée !

Qui peut affirmer sérieusement que, dans les petits établissements (et même d’autres), les salariés, ne seraient pas manipulés un par un, voire soumis à des chantages par leur Direction ?

Je ne prendrai qu’un exemple très significatif car il ne touche qu’indirectement aux conditions de travail. Ces mois-ci, le SYNEP CFE-CGC a fait un rapide sondage à propos de la sécurité dans les établissements privés. Quel en a été le résultat, non publiable et pour cause (voir la suite) ? A part une enseignante nous ayant signalé des problèmes dans son établissement (ou plus précisément son ex-établissement), les autres nous ont fait savoir que, chaque fois qu’ils évoquaient un tel sujet, la Direction leur répondait, en substance : « d’accord, mais les travaux ayant un tel coût nous serons contraints de fermer l’établissement et de vous mettre au chômage ! Est-ce vraiment ce que vous souhaitez ? »

Imaginez donc à quoi ressembleraient les « négociations » sur d’autres sujets, dans chaque établissement, si cet article 2 court-circuitant les accords de branche était adopté !

Conséquence, alors que la loi travail est en pleine négociation (ou plutôt absence de négociations) : la CFE-CGC, la CGT et FO mènent le même combat contre cet article 2 ; mais... chacun avec ses armes, selon sa culture syndicale.

5 juin 2016

J’ai récemment lu le texte suivant dans un petit « journal » édité en 1940 par des militaires pour en amuser d’autres pendant leurs heures de loisirs.

Le capitaine X ayant appris que l’État-major pouvait mettre à sa disposition des moyens de transports personnels, dont entre autres des véhicules automobiles, souhaita obtenir l’un des derniers modèles de Simca : celui appelé « Simca 32 chevaux ».

Son secrétaire en fit la demande et, le lendemain, le capitaine trouva devant la porte de son bureau une petite « Simca 5 » à côté de 32 magnifiques chevaux.

La demande, rédigée par un secrétaire peu soucieux du rôle des virgules dans la langue française, indiquait : « Mettre à la disposition du capitaine X : une Simca, 32 chevaux. »

Si vous souhaitez raconter cette histoire à certains de vos élèves faites vite car, dans peu de temps, avec la réforme du collège ils risqueront de vous interpeler presque tous en ces termes : « Quoi la virgule ? Y-a quoi de drôle ? »

En effet, les différentes réformes successives de l’Éducation nationale ne sont-elles pas des avancées pas à pas vers l’abêtissement collectif, vers (puisqu’en début de texte je parlais de militaires de 1940) la formation organisée des petits soldats de la troisième guerre mondiale qu’une élite très restreinte prépare, par petites touches ?

29 mai 2016

Les examens vont bientôt commencer et on va, comme d’habitude, assister à cette farce démagogique des « chiffres » de réussite étalés dans la presse et imposés dans les jurys à peu près en ces termes : « quel prof veut bien rajouter 10 points à ce candidat car nous sommes globalement encore loin des 80% de réussite ? ». 80, 70, 90… 100% quelle curieuse façon de définir un soi-disant niveau de compétences !

Et à chaque problème de société on a tellement l’habitude d’utiliser des chiffres sensés apaiser l’opinion que, récemment encore, on a vu fleurir sur la toile, des textes et pétitions réclamant (ou non) que le salaire de certains « grands patrons » soient plafonnés à 100 fois le SMIC. Pourquoi 100 fois et non 70 ou 40 ? Mystère. Le chiffre était sans fondement mais sans doute « beau » ou accrocheur, en termes de démagogie.

Les ¾ des gens n’aiment pas les maths ; c’est peut-être par esprit de vengeance qu’ils en utilisent, espérant leur faire porter le chapeau des échecs de la société !

22 mai 2016

Qu’on le veuille ou non, l’enseignement est directement impacté par la culture. Aussi peut-on légitimement se poser des questions sur l’actuelle culture française.

Depuis quelques décennies, le monde politique parle de mondialisation, justifiant par ce mot ambigu la descente aux enfers de l’industrie, de la finance, du commerce français face aux géants chinois, russes, américains... devant lesquels nos 60 millions d’habitants sont une goutte d’eau. L’analyse est peut-être exacte. Cependant, dans de telles conditions, comment nos ministres de la culture et de l’Éducation expliquent-elles que nos médias, même publics, nous inondent non pas de films ou de séries ou d’émissions chinoises, russes... mais de films, séries et chansons américaines ?

Les cultures orientales ou extrême-orientales seraient-elles si inaccessibles à notre entendement de français, ou si médiocres, qu’elles nécessiteraient d’être tues, pour notre bien ? A moins que l’explication soit à chercher ailleurs ; un ailleurs, par exemple, où nombre de nos personnages influents seraient, par laxisme ou par conviction, de fervents adeptes de la colonisation de notre pays par les américains.

Comme je ne peux le croire, j’attends de notre ministre de la culture une action énergique contre l’utilisation audio-visuelle du « franglais » et une ouverture franche des médias aux cultures non états-uniennes d’Amérique.

Et, par la même occasion, j’attends de notre ministre de l’Éducation une explosion spectaculaire, dès le collège, de l’apprentissage du chinois, du russe et de l'arabe, quitte à réduire les horaires actuellement réservés à l’anglais.

15 mai 2016

Séance du 11 mai navrante.
Répondant à la question d’un député s’interrogeant sur l’avenir obscur de l’École, notre ministre réplique : « Dans un fâcheux trouble amnésique, vous oubliez que c'est d'avoir détruit 80000 postes dans l'Éducation nationale, sans compter la formation des enseignants, et d'avoir préféré le curé à l'instituteur pour transmettre les valeurs aux élèves, qui l'a dévalorisée [l’École]. »

Où sont donc ces curés mis en cause ? Pas dans l’Éducation nationale semble-t-il et pas non plus dans l’enseignement privé sous contrat avec l’État ; nos adhérents nous en auraient parlé. Alors, madame la ministre, avec votre sortie (verbale) vous en avez trop ou pas assez dit. Et si vous faites référence à une phrase prononcée par Nicolas Sarkozy à l’étranger il y a 9 ans (!) « l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé », osez le rappeler clairement entre autres pour les enseignants qui attendent des informations pertinentes sur l’avenir de leur collège et ont autre chose à faire qu’à suivre au fil des ans vos petites piques entre politiciens.

Dans le cas présent qu’avez-vous dit de concret à part votre trait d’humour à l’attention de vos amis, trait d’humour d’autant plus mal venu qu’il tend à aviver les tensions religieuses du moment ?

En résumé vous avez dit : « ce n’est pas nous qui avons commencé ! » phrase qui ressemble à s’y méprendre à celles que l’on entend régulièrement dans les cours d’école ! Là on peut sourire ; mais devant ceux qui sont sensés nous diriger, on sourit moins !

8 mai 2016

En cette dernière fin de semaine, quels sont les médias français qui ne se sont pas laissé aller à débiter en boucle de petites phrases relatives à la religion et aux pratiques religieuses du nouveau maire de Londres ?

Ce qui est admis dans les pays anglo-saxons, où politique et religion s’entremêlent légalement, est inacceptable de la part des médias de l’hexagone où le principe de laïcité est de règle.

Que vont donc pouvoir dire nos collègues enseignants à leurs élèves, entre autres ceux chargés de l’instruction civique ?

Peut-être pourront-ils leur dire que certains médias dits français, habitués à américaniser notre culture un peu plus chaque jour avec la bénédiction, semble-t-il, de l’Éducation nationale, s’en prennent allègrement à un autre des piliers de « l’exception française » qu’est la laïcité depuis les lois de 1905 !